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| Since : 07/09/2021 Messages : 24
Faceclaim : Zendaya Coleman Crédits : Arté
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| Mer 3 Nov - 0:11 La maison était silencieuse et seul le parquet grinçait sous les pas de Myriam alors qu'elle longeait les murs en jetant des coups d'œil prudent autour d'elle. A l'affût du moindre signe de vie qui témoignerait d'une autre présence dans la baraque elle se sentait presque étourdie par la situation dans laquelle elle se trouvait. Dans le clan Harriet ce n'était jamais elle qui prenait les décisions, elle ne se considérait pas comme assez intelligente pour fomenter les plans et elle n'était pas assez forte pour tenir la première ligne en cas de baston. Myriam était la suiveuse par excellence, l'appât, la jolie fille qu'on agitait sous le nez de la vermine pour faire distraction. Alors pourquoi s'était-elle précipitée à la ferme Doyle seule, pour mener une croisade revancharde qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir mener à bien?
Jedediah Doyle. Quand elle avait entendu ce nom à la sortie du Saloon à Imogen, elle avait cru que son cœur était sur le point de s'arracher de sa poitrine. Elle avait suivi les joyeux bavards mais les bruits de la rue avaient rendu difficile la compréhension de leur conversation. Mais elle avait compris que Doyle vivait dans un ranch à proximité de la ville. Sa vue avait été troublée par un brouillard rouge sang. Elle avait éclaté d'un rire hystérique ou se mêlaient de grosses larmes juste devant l'épicerie et avait dû partir en courant pour fuir l'animosité des passants qui la croyaient folle.
Elle avait fui dans sa planque pour réfléchir mais elle n'y arrivait pas. Toute tentative de pensée logique était balayée par des vagues d'émotions qui se fracassaient contre des souvenirs qu'elle croyait pourtant refoulés. Arpenter en long et en large la pièce sous les charpentes qui lui servait de logis en se rongeant les ongles n'aida pas à la calmer, pas plus que le fait de se triturer les cheveux à se les défriser ou se craquer toutes les jointures des mains. Finalement elle n'y tint plus. Il fallait qu'elle aille voir. Juste voir n'est-ce pas ? Après tout cela ne l'engageait à rien.
Elle avait quand même prit sa bague, un cadeau d'Eliza qui avait la particularité de contenir une petite aiguille que l'on pouvait tremper dans un poison. Elle avait aussi prit le poison, un petit flacon qui contenait le dernier vestige qu'elle possédait des talents d'Eliza. Sans arrière pensée, vraiment, c'était juste que la campagne était dangereuse pour une femme seule par les temps qui courraient. On savait jamais sur qui on pouvait tomber.
La ferme n'avait pas été dure à trouver. Il avait suffit qu'elle demande à la sortie du village pour qu'on lui indique la direction. Elle savait d'ailleurs grâce à la ménagère bavarde qui nourrissait ses poulet que Doyle avait une fille qui recrutait régulièrement des employés ce qui l'arrangeait bien, elle avait maintenant une excuse toute trouvée si on la surprenait à traîner aux alentours de la ferme. Cette excuse, elle l'avait utilisée d'ailleurs. Et elle avait prétendu attendre la miss Doyle dans la cour et dès qu'elle était certaine qu'on ne faisait plus attention à elle, elle s'était éclipsée dans la maison.
Quel âge devait avoir Jedediah maintenant? Myriam n'en avait aucune idée mais il n'était certainement plus tout jeune. Avec un peu de chance il serait complètement sénile, en tout cas cela expliquerait pourquoi c'était sa fille qui était en charge du recrutement de ses employés. Myriam caressa sa bague du bout du doigt. Ce serait bête de laisser passer une occasion pareille. Sa vengeance était là, au bout de sa phalange. Et quand elle serait enfin réunie avec sa fratrie elle pourrait leur décrire avec fierté l'expression de stupeur du visage de l'homme responsable de la fin de Cecile avant que la mort ne vienne la figer sur le visage de ce monstre pour toujours. La reconnaîtrait-il ou était-elle a ses yeux qu'une noire de plus parmi un bétail qui ne valait plus rien depuis la fin de la guerre de sécession ?
Le cœur battant, elle continua l'exploration de la maison. Sa décision était prise. Elle allait débarrasser ce pays pourri d'une des vermines qui le rongeait. Personne dans la cuisine. Elle passa la porte d'une autre pièce, la pièce à vivre, tout aussi déserte. Elle aurait peut-être plus de chance à l'étage. Elle allait faire demi-tour quand un petit tableau sur un mur attira son attention. Un petit portrait d'un artiste sans grand talent mais elle ne pouvait pas se tromper sur le sujet du dessin. Les traits déformés par la haine, Myriam reconnut un Jedediah à peine plus âgé que dans ses souvenirs. Elle décrocha le tableau du mur. Elle n'avait pas vu ce visage longtemps, à l'époque, mais difficile de l'oublier quand, recroquevillée dans les fourrés, elle n'osait même pas esquisser un geste pour se boucher les oreilles pour faire taire les hurlements déchirants de sa sœur de peur qu'il ne la trouve. Cecile l'y avait poussé et lui avait fait promettre de ne pas bouger. Elle l'a vu passer devant elle sa jolie gorge enserrée par une corde tirée par le cheval de Jedediah. Est-ce que la récompense offerte par la capture de sa douce Cecile à financé une partie de cette ferme ?
Un bruit fit sursauter Myriam, elle retint un juron quand elle manqua de faire tomber le portrait sur le sol. Perdue dans son passé, elle en avait complètement oublié où elle se trouvait.
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| Since : 27/11/2020 Messages : 185
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Statut : Jeune fille non mariée, dédiée à son labeur
Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
Habitation : La ferme de feu son père adoptif
| Dim 28 Nov - 18:19
On s'était dit rendez-vous dans dix ans
@Myriam Harriet & Nuttah Doyle Après tant de mois de souffrances et de peurs à l’idée de tout perdre, Nuttah avait depuis quelques temps l’impression de respirer de nouveau, enfin. L’hiver avait été dur, mais les récoltes semblaient désormais reparties de plus belle et le bétail était prometteur. Les gens du coin n’étaient peut-être pas toujours ravis de l’avoir dans les parages, à la tête d’une exploitation qui appartenait autrefois à une famille blanche, mais les choses s’étaient plus ou moins tassées avec le temps et dans l’ensemble on la laissait tranquille. Les quelques regards et brimades qu’il lui arrivait d’essuyer encore lui semblaient de bien moindre importance. Ou peut-être était-ce le fait de ne plus être seule désormais, d’avoir une aide constante qui lui apportait plus d’énergie et de ténacité qu’autrefois. Quoiqu’il en soit, l’argent rentrait de nouveau et les dettes de Jedediah étaient désormais pratiquement soldées. Elle espérait pouvoir bientôt engager des travailleurs efficaces de manière plus permanente.
Il était désormais temps de s’attaquer à certains chantiers, notamment l’une des granges qui se trouvait dans un piteux état. La construction était endommagée depuis longtemps, le froid et l’humidité de la saison passée avaient achevé le travail. La jeune Doyle avait passé plusieurs heures à superviser le travail, à aider à transporter le matériel et à vérifier que tout était fait convenablement.
Lorsqu’elle jugea que sa présence n’était plus requise, elle s’en retourna jusqu’à la maison, ressentant le besoin de boire quelque chose avant de reprendre ses tâches de la journée. Elle marcha d’un pas rapide pour rejoindre la bâtisse, profitant malgré tout du soleil qui réchauffait peu à peu sa peau et ses terres.
Ce n’est qu’une fois devant la porte qu’elle remarqua que celle-ci n’avait pas été refermée correctement. Immédiatement, son corps tout entier se mit en alerte, encore marqué par les mois de solitude où elle ne pouvait compter pratiquement que sur elle-même pour assurer sa propre sécurité. Les employés ne rentraient jamais dans la maison durant la journée. Makoyepuk était absent pour quelques jours. Et Jenny, la fille qui l’aidait ponctuellement avec les travaux de la maison n’était pas supposée venir aujourd’hui. Ce pouvait n’être rien, comme ce pouvait être le signe d’un danger et elle préférait envisager cette dernière option. Lentement, le souffle court, elle poussa le battant de bois et entra. Le fusil était malheureusement rangé à l’autre bout de la pièce, hors de sa portée. Tant pis. Elle s’avança et ne tarda pas à distinguer la silhouette élancée d’une jeune femme, se tenant debout devant le mur.
La jeune Doyle regarda autour d’elle afin de s’assurer qu’il n’y avait personne d’autre. Elle soupira, moitié rassurée, moitié en colère, d’autant plus lorsqu’elle reconnut l’objet que cette inconnue tenait entre les mains. Un portrait de Jedediah, fait par un artiste crève-la-faim qui s’était un soir arrêté chez eux, oeuvre exécutée en échange d’un lit et d’un repas. A l’époque, encore enfant, elle avait été émerveillée par les prouesses de cet homme. A présent, elle savait la qualité de l’exécution plutôt médiocre, mais elle y tenait malgré tout et conservait précieusement le souvenir qui l’accompagnait.
D’un pas lourd, Nuttah signala sa présence et effaça la distance entre elles. « What d’you think you’re doin’ with that? » Sur ses paroles, elle lui arracha le portrait des mains sans plus de cérémonie, avant de le raccrocher soigneusement à sa place. Puis elle se tourna de nouveau vers la jeune femme, ses yeux noirs prêts à la fusiller. Sans doute aurait-elle était plus cordiale, si elle ne l’avait pas ainsi surprise à toucher ses affaires, qui plus est un portrait de son père. « Who are you? What are you doin’ in my house? » Une voleuse ? Peut-être, même si la Native ne voyait pas trop quel intérêt elle aurait pu trouver dans ce portrait. Mais dans le doute, elle se tenait sur ses gardes, les bras croisés, ne la lâchant pas du regard.
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| Since : 07/09/2021 Messages : 24
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| Dim 6 Mar - 18:48 Myriam eut un mouvement de recul face à la silhouette qui s'avançait vers elle mais une fois la surprise passée, ce qui n'était qu'une ombre à l'orée de son regard prit la forme et les couleurs d'une jeune femme à la peau presque aussi bronzée que la sienne. La jeune voleuse se détendit, elle restait sur ses gardes mais ne se sentait pas en danger immédiat. La nouvelle arrivante récupéra l'affreux portrait, la tempête grondait sur son visage. Elle lui posa avec une agressivité somme toute compréhensive des questions plus que légitimes.
Myriam décida de jouer de prudence et leva les mains avec un air innocent sur le visage. Elle préférait désamorcer la colère de la nouvelle venue avant qu'elle risque de rameuter des problèmes de deux fois sa taille et trois fois son poids que Myriam aurait plus de mal à gérer.
- Sorry, I heard the farm were hirin'.
C'était son excuse officielle après tout et s'il y avait bien un moment opportun pour la ressortir, c'était bien celui-là. D'autant plus que Myriam avait bien la dégaine d'une pauvresse qui avait besoin de se mettre de la soupe bien gagnée dans l'estomac. Maigre, tout en jambe et enrubannée dans des guenilles trop grandes et trop de fois reprises elle respirait la faim et la pauvreté. Ses cheveux qu'elle n'arrivait à entretenir seule retombaient en boucle folle sur ses épaules et d son visage couvert de crass on ne distinguait que ses grands yeux bruns. Ainsi accoutrée, elle faisait dix ans de moins que son âge et elle comptait bien en jouer.
- Was told to wait in the house…
Myriam avait eu le temps d'observer que la jeune femme, une domestique au vu de sa couleur de peau, (peut-être la cuisinière si elle avait de la chance, cela valait mieux que d'être là préposée aux caleçons sales et aux draps souillés du vieux) et avait pu remarquer qu'elle n'était pas armée. En tout cas, pas de colt ni de carabine à l'horizon, et si elle cachait un couteau dans sa botte, l'intruse estimait qu'elle aurait assez de temps pour se reculer avant de se prendre un coup de lame. Doucement, pour ne pas effaroucher la jolie chienne de garde de la maison, elle rabaissa ses bras.
- But I got distracted by the paintin'... I knew your master. Long time ago.
Elle ne voulait en dire plus avant d'avoir estimé la température. Ses années sur les plantations, même si elles étaient lointaines, lui avaient appris que les blancs n'avaient pas leur pareille pour dresser leur chiens à leur être fidèles jusqu'à aller mordre contre leur propre race. Mais contre son gré elle ne put empêcher un "I'm sorry" murmuré de franchir ses lèvres. Le quotidien ne devait pas être facile pour cette pauvre fille qui avait dû côtoyer un monstre pendant… combien de temps ? Des semaines ? Des années peut-être ?
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