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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Yo vide una garza mora | FT NADIE
Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Lun 29 Nov - 3:50
   
 
Yo vide una garza mora
Son chapeau ne protège pas bien son visage de la pluie. Le ciel semble lui fouetter la gueule, comme une punition pour ses mains pleines de sang qu’il lave pourtant.
Celle là s’est bien battu. Elle lui a même griffé la gorge, petits sillons rougeâtres qui le brûle en dessous de son écharpe. Mais elle n’a pas gagné - c’est tout ce qui compte. Non, elle n’a pas gagné - six pieds sous terre qu’elle se trouve maintenant, la pauvre catin. Et il en a encore le cœur tout retourné ( les autres sont mortes sans rien faire ). Il bat la chamade dans sa poitrine, si fort qu’il chancelle sur la route qui le mène au temple.

Ses grandes mains d’étrangleur s'accrochent aux poignées de fer qui scellent sa petite maison. Il les pousse, faisant gronder le bois trop vieux et les gonds rouillés - Il avait dit à Ruby de les huiler, non ?
Aah… “ Le râle qu’il pousse fait craquer sa voix comme un grognement tandis qu’il essuit ses mains sur son manteau noir. Avec empressement, il tâtonne et cherche une bougie, mais trébuche sur une malle que la pauvre petite bonne a dû déplacer, dans son infinie bontée, pour faire un peu d’ordre. Il a dû mal à se rappeler que chaque chose a une nouvelle place.  — Puta madre... “ Il chuchote à peine, faisant cliqueter les affaires qu’il pousse sur sa table de nuit,  jusqu’à ce que ses doigts touchent enfin la cire.
De sa poche, il tire une boîte d’allumettes qu’il craque et craque encore - l’humidité les fait se briser à chaque coup. — Enciendete, maldita sea ! “ Il perd patience - sa voix porte un peu plus loin à chaque insulte. Pourtant, il sait qu’il doit être discret - là-haut, il y a quelqu’un qui dort.

Enfin, une flamme apparaît. Il la garde à l'abri, jalousement entre ses paumes maintenant propres et souffle. La tempête est passée, mais pas celle qui gronde dehors.
Faisant volte face, il se laisse tomber sur son lit, assis comme s’il ne pouvait pas encore dormir. Il ne peut pas : il faut encore qu’il creuse. Pourquoi est-ce qu’il l’a laissé là-bas ? Sans sépulture, sans habits blancs, la pute n’est qu’une pute, pas une enfant du Seigneur.

Il ouvre les yeux et l’effroi suit : la silhouette d’une gosse encore trop maigre malgré tous les repas qu’il lui donne le surprend. Il sursaute, même.
Nadie ? Qu’est-ce que tu fais là ? “ Ce nom, il n’a pas l’habitude de l’utiliser, et sa voix n’a pas les accents de bonté d'antan. Une certaine froideur transforme sa question en châtiment. — Retourne te coucher. “ L’ordre, cette fois, sonne clair.
D’un calme tremblant, il retire son chapeau, mais pas son écharpe. Elle ne bouge pas - ses yeux de vautour ne la quittent pas alors qu’il enlève son manteau souillé, mais trop sombre pour que les ténèbres révèlent ses secrets, le laissant tomber mollement sur le sol. Elle ne bouge toujours pas. Visiblement, la sévérité ne prend pas sur cette sauvage. Alors il tente un sourire, mais son ton n’arrive pas bien à imiter la bonté. — Tout va bien. Il est tard, tu devrais dormir. Retourne en haut, d’accord ? “ Il commence à perdre patience.
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Benicio M. De la Fuente
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Nadie
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Lun 29 Nov - 17:31


Yo vide una garza mora

@Benicio M. De la Fuente

Un rapide sourcillement assombrit son visage quand elle entend son véritable nom.
Un mois s’est écoulé depuis que Nadie a accepté l’offre du pasteur à l’église d’Imogen. L’entretien de la maison, du temple et de ses extérieurs l’accapare entièrement. Depuis qu’elle veille à la propreté du domaine, les draps sont frais et les plats sont chauds. Ils échangent très peu pendant la journée, vivant côte à côte sans se déranger (du moins essaie-t-elle). Leur moment de communion quotidien réside en une séance de prière à laquelle sa présence ne semble pas négociable et où elle se suffit de l’écouter réciter en rêvant paresseusement à d’autres choses. Tout en se réhabituant à son nouveau sobriquet, elle se plie au mode de vie monastique d’un Benicio qui révèle occasionnellement son tempérament rigide.
Pourtant, c’est bien la première fois qu’elle le voit d’aussi mauvaise humeur.

Ce soir, elle a mangé seule. Le pasteur l’a informé de son itinérance un peu plus tôt, elle savoure donc un nouveau moment de solitude où la maison lui appartient à elle toute seule.
Profitant de cette intimité, elle laisse entrer le petit chat qu’elle a trouvé il y a quelques jours, caché dans le tas de bois. L’animal, d’abord méfiant, s’est laissé charmer par le bol de lait qu’elle laisse chaque soir à la fenêtre. Le félin nonchalant se promena sur les étagères, sur la table, et elle lui laissa même lécher son assiette en caressant son dos rayé. Les yeux pleins de tendresse, elle le regarda longuement se frotter aux pieds de son lit et l’invita enfin d’un tapotement à se coucher à côté d’elle.

Les brusqueries bruyantes d’un Benicio qui tâtonne dans l’entrée la réveille tout à coup. Le chat saute aussi sur ses pattes, le museau en l’air et les pupilles dilatées. La lune éclaire sa chambre, il doit être plus de minuit. A petits pas discrets, elle traverse son grenier et entrouvre la porte pour tendre l’oreille. Même si elle ne comprend pas ses baragouinages en espagnol, son expérience lui permet de reconnaître les manifestations d’un homme qui rentre ivre du saloon.
Elle qui croyait qu’il ne buvait du vin que pour la messe.

Le chat en profite pour se faufiler entre ses pieds, vif comme une anguille. « Kipok... » grogne-t-elle à son tour en le suivant, pieds nus sur les marches grinçantes. « C’est moi, répond-elle sans vraiment l’écouter, une seconde, une seconde... »
Elle trotte dans la pièce et arrive à attraper son petit compagnon (qu’elle décide de nommer « Atos », serpent) qui pousse un miaulement de protestation. En entrouvrant la porte pour le jeter dehors, elle lui embrasse la tête.

« Oui, j’y vais, une seconde » répond-t-elle encore d'une voix fatiguée.

Ses pieds nus sentent la boue froide et l’eau qui laisse une traînée sur les pas du pasteur. Bon sang est ce que c’est trop demander d’essuyer ses chaussures à l’entrée ? En chassant le chat avec des « chooh ! » elle fait glisser sous son pied une serpillère abandonnée là, pour éponger le sol sale.

L’habit blanc, il est sur son dos. Les lueurs orangés de la lanterne se reflètent sur sa chemise de nuit flottante qui découvre sa gorge et ses poignets. Ses cheveux froissés tombent en cascade sur ses épaules et frôlent jusqu’à ses hanches.

Agacée par l’impatience d’un homme saoul, elle rétorque :

« J’y vais, bon Dieu, j’ai dis une seconde ! Il fallait y penser avant de rentrer bourré au milieu de la nuit, m...merde ! »

Son accent semble subitement s’améliorer. Elle n’a presque pas écorché un seul mot.
Dans un mouvement d’humeur, elle claque la porte, abandonne la serpillère et remonte en tapant les marches d'un talon mécontent.

Le repas qu’elle lui a laissé attend à côté de son lit.


Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Mar 30 Nov - 4:22
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Elle ne l’écoute pas. Pas du tout, même. Il serre les poings, agrippant ses draps pour ne pas ne pas l'attraper elle. Ses dents grincent un peu alors qu’il regarde son petit bal et qu’il écoute ses reproches ( comment ose-t-elle ). Une colère sourde commence enfin à gronder en lui. Il veut être seul - non, il veut la balancer contre le mur et la faire taire. Non. Il veut enlacer son petit visage entre ses mains, son si beau petit visage - est-ce qu’il veut le bleuir ? Sur ses joues, il collerait bien une tarte. Mais cela lui paraît bien peu - et à la fois bien trop.
Ruby... “ Il se lève, doucement, montagne qui se dresse dans le dos de la bonne ensuquée.

Elle a l’air d’un fantôme dans sa robe toute blanche, prête pour l’enterrement. Il aimerait la prendre - à la place de l’autre, et la laisser pour morte sur le parquet. Il aimerait l’aimer et la tuer dans le même instant. Regrette-t-elle seulement ses mots ? Sûrement pas, vu comme elle se pavane, la petite catin dans sa robe de nuit - elle aurait pu mettre une veste, un châle, quelque chose. Elle cherche. Oui, elle le cherche. Alors il s’approche. Encore un peu plus prêt. Elle n’est plus très loin, il n’a qu’à tendre la main et - et la porte claque.

Envolée la demoiselle, elle part avec son humeur, et le laisse avec sa solitude. Le silence qui envahit la pièce le fait se sentir comme un idiot. Il ne le supporte pas. — Petite ingrate ! “ Sa voix gronde, il veut qu’elle l’entende. — Moi, saoul ?! Moi ?! Tu n’es qu’une… Q’une...Ingrate ! Petite ingrate ! “ Il répète encore, d’abord fort, puis de plus en plus bas, jusqu’à-ce qu’il n’y ait plus que la mélodie de son souffle pour lui tenir compagnie.

Ruby ? “ Comme un enfant qui se rend compte de sa bêtise, le regret l’envahit. Il voit ce repas poser à côté de son lit, petite attention charmante qui lui fend le coeur. Il est perdu, fatigué par sa colère et la douleur de la trahison. — Ruby ?... “ Il essaye encore, mais cette fois, sa voix se meut dans un sanglot.

* * *

Lo siento. “ Il se tord dans son lit, agité de spasme qu’il n’arrive pas à contrôler. Il ne sait pas trop à qui il demande pardon : la bonne ou l’autre fille ? Au seigneur peut-être ? Ses mains glissent sur les draps et ses doigts se crispent. — Lo siento. Lo siento. Lo siento. “ Ce mantra ne lui amène aucun repos - plus il prononce ces mots, plus le doux sommeil dans lequel il s’était enfoncé disparaît.
Quelle heure est-il ? Il fait encore noir dehors. — Lo siento. “ Il a envie de vomir - tout tourne autour de lui alors qu’il reste immobile. Sa bouche ouverte souffle quelques respiration saccadées, comme un animal qui crève. — Por favor... “ Les larmes arrivent enfin. Quand il le comprend, son visage se crispe, grimmacié, chagriné.
Il se recroqueville, puis se penche au-dessus de son lit, vomissant tout le mal qui lui tord les boyaux. Ses sanglots éclatent alors, incontrôlables. Il essaye pourtant de se taire, mais sa gorge brûle, gonflée, nouée. — Pardon ! “ Il renifle, tremblant comme une feuille au vent. Il aurait dû l’enterrer, pauvre petite. Dehors, sous la pluie, les oiseaux vont la manger - il n’a même pas eu le temps de lui fermer les yeux. Pauvre, pauvre petite.

Un râle lui arrache les poumons. Il voudrait se taire. Il ne veut pas qu’elle l’entende, qu’elle le voit comme ça. Il est si grand, et elle si petite, elle doit dormir et prendre des forces. C’est lui qui protège, c’est lui qui guide - à quoi ressemble-t-il maintenant ? Un garçon apeuré, une masse informe et larmoyante. Comment pourrait-elle le respecter, si elle le voyait ainsi ? Comment pourrait-elle l’aimer ? Il s’en veut de l’avoir blessé, de lui avoir parlé de la sorte. Il a peur, peur qu’elle comprenne, peur qu’elle parte, peur que les autres découvrent tout - Il a peur pour qui, vraiment ? Il ne sait plus.

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Benicio M. De la Fuente
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Nadie
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Mar 30 Nov - 19:10


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@Benicio M. De la Fuente

La porte claque, les cris fusent derrière, beaucoup plus près qu’elle ne s’y attend. Plongée dans les ténèbres, Nadie laisse sa main posée sur la poignée, glacée dans ses artères. Qu’a-t-il pu se passer pour qu’un homme aussi saint s’abandonne à une telle ivresse ? L’alcool les rend méchants, c’est le démon de tous les hommes qu’elle connaît. Même si ses injures sont plus satinées, elles ricochent dans des souvenirs très, très vieux, auxquels elle ne pensait plus.
La petite servante se glisse sous ses draps encore tièdes et, raidie, écoute ses mufleries en fermant les yeux comme pour faire croire qu’elle dort. C’est étrange. Il ne lui fait pas peur malgré son intraitable jansénisme, mais cette voix qui a transpercé les lattes du plancher, elle lui a serré le cœur, comme une souris nez à nez avec Atos.
Parce qu’elle n’a plus à se consacrer à sa survie, Nadie bénéficie du privilège de pouvoir chaque jour réfléchir. Non pas à ce qu’elle va manger le soir, mais à sa vie, à ce qu’elle veut être. Quelques fantômes du passé, taciturnes depuis si longtemps, réapparaissent dans les corridors déserts quand elle astique les armoires. Les aboiements des chiens chez le maréchal-ferrant, les chants, le murmure des prières, tous les hommes, ce qui n’étaient plus rien pour elle, se pressent au portillon d’une difficile réminiscence.
Les mains sur le cœur, elle tente d’apaiser le sang qui courre dans ses alvéoles essoufflées.

« ...nos offenses...pardonnons à...offensés...délivre du mal, délivre du mal, délivre nous du mal... »

Le litanie décousue qu’elle répète pour apaiser sa peur est un faible chuchotement. Même si elle ne connaît pas encore la prière par cœur, elle a compris que le Dieu de son église peut l’aider à avoir une vie meilleure, peu importe combien elle a tué. Il veut la laisser vivre. L’idée la séduit.
Les sanglots de Benicio lui paraissent irréels. Lui qui semble tellement monolithique, force tranquille et bienveillante qui veille sur l’esprit des habitants. Il ne semble varier que lorsqu’il est heureux, pour communiquer autour de lui son amour. Ce n’est pas un guerrier ni un docteur mais c’est une sorte de sorcier pour elle, une figure proche des esprits. Il est au-dessus des autres.

Le temps passe, dans la stupéfaction. Incapable de dormir, elle l’entend se coucher et s’agiter, bredouillant des mots dans sa langue. « Oh, Molina... » elle se redresse tout à coup quand il lui semble reconnaître des expectorations. Peut-être qu’elle a été trop méchante avec lui. Il n’a rien à voir avec Ethan, il n’a rien d’aussi dégoûtant en lui.
Finalement, elle aussi s’en veut d’avoir crié.

Nadie dégringole les escaliers en courant, les épaules maintenant couvertes d’un châle noir sur sa robe virginale. Elle reconnaît enfin un mot, un pardon lâché à Dieu sait qui.

« Non, non mon amour, c’est pas grave, c’est rien, ...de l’eau...de l’eau »

Toujours, après s’être enhardis des vapeurs bénédictines, les hommes finissaient par redevenir des enfants. Si ses frères, saouls, devenaient des coyotes enragés, les blancs, eux, s’effondraient entre ses bras. Elle sait quoi faire.
Se précipitant à la cuisine, elle attrape une bassine de fer qui sert à se laver les mains et la remplit à la pompe devant la maison. Dans la maison, ses pieds nus martèlent le sol en accourant pour chauffer l’eau en suspendant le récipient au-dessus des flammes.
En attendant, elle retourne dans la chambre de Benicio.

« Oh, ne reste pas...tu vas... » Hâtivement, elle pousse un fauteuil vers le pied du lit. « Viens, viens, je vais aider » dit-elle d’une voix douce, presque murmurée, en glissant dans le dos du géant sa petite main. Fermement, elle le soutient comme elle peut jusqu’au fauteuil. « C’est bien, c’est bien, il faut sortir le mal du ventre » Il tremble et la sueur dégouline sur son visage, elle est désespérée. Jamais elle n’a vu quelqu’un revenir dans un état pareil d’un soir trop arrosé. On dirait qu’il tremble de froid. Sur la pointe des pieds, elle attrape une couverture dans son placard pour l’en couvrir. En caressant son dos (immense), elle tente de le consoler. « ça va s’arrêter, sois fort Benicio. »

Les linges trempées dans l’eau épongent vite la flaque de vomi translucide, Nadie a l’impression de laver une bile plus qu’un repas régurgité. Il va devoir manger. De temps en temps, elle jette un œil par-dessus son épaule pour surveiller comment il va.

Enfin, elle dépose sur sa table de nuit une coupelle remplie d’eau chaude où elle trempe un torchon propre. Assise sur le bras du fauteuil, elle lui éponge le front. On dirait qu’il a couru depuis Silverstone. « Cht, cht » elle passe le tissu sur ses cheveux et suspend son geste quand elle aperçoit la trace rouge à son cou. « Oh non, qu’est ce que...là, là… -elle lui frappe la main s’il essaie de la lever- laisse moi voir, idiot ! » Un rire dans sa voix. En tirant le col de sa chemise, elle révèle les griffures qui lui rayent le cou. L’imbécile s’est en plus battu. Pourquoi pleure-t-il ? Vu la faiblesse de ses plaies, il a dû laisser l’autre dans un pauvre état. « Qui a fait ça… ? Quel méchant pour...t’attaquer toi...toi » Elle secoue la tête et se lève. « Je vais soigner ça. Tu peux vomir dans le bol, d’accord ? »

Penchée sur son cou, ses longs cheveux caressent le visage de Benicio, comme une toile qui l’enlace. Les hommes, les hommes, ce sont des enfants.

« Tu veux la Bible ? » demande-t-elle encore, doucement.  


Nadie
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Mer 1 Déc - 3:33
   
 
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Il l’entend dévaler les escaliers et se crispe un peu plus, comme si cela était possible. Non, non, non, il ne veut pas la voir, pas maintenant - il ne contrôle plus rien, à la merci de Judith et du jugement qu’elle apposera sur lui. Et c’est bien ce qui le terrifie.
Oui,Il a peur, avec ces mêmes yeux exorbités que les demoiselles qu’il sanctifie, penché au-dessus du vide comme si son cou était offert au couperet d’une guillotine. Il ne peut pas bouger, seulement regarder et écouter, bavant la bile qu’il n’a pas réussi à cracher . Et toujours, le plancher grince, litanie des escaliers dévalés à toute vitesse. On dirait le début d’un cauchemar, les pas du diable qui vient avec empressement s’enquérir de votre âme.  — Non, s’il te plait - Va t’en. “ Sa voix est bien faible. Encore une fois, il ne sait plus à qui il s’adresse. Peut-être bien à Nadie, juste pour l’ironie.

Amour. Mon amour. Ces mots ne suffisent pas à le sortir de sa douloureuse transe, mais ils apportent au moins un peu de réconfort au martyr factice. Il discerne à peine la silhouette de la bonne ne sachant trop s’il a rêvé sa douceur ou si Lucifer le lui a inspiré. Sa main tendue, rougie par l’effort, essaye de se déployer pour l’atteindre - mouvement de désespoir qui lui coûte tant. — Mamá ? “ Il confond ses désirs dans la figure de ce fantôme qui déjà s’enfuit.
Son cœur semble battre de nouveau.

Il souffle encore, cette fois pour expulser le mal et exorciser sa propre inertie. Avant qu’elle revienne, il faut qu’il ait les idées claires pour ne pas laisser la honte le dévorer plus tard. Mais il y parvient à peine - à chaque respiration son sanglot, répétition involontaire qui l’épuise. Il doit se rendre à l’évidence : c’est elle qui dirige maintenant.

Alors, il la laisse faire, animal blessé apeuré, mais résigné. La main qu’elle glisse dans son dos lui extirpe un souffle, moins douloureux que les autres, avant de l’étrangler. Cette proximité l’étouffe comme elle le réconforte, brisant avec violence les remparts qu’il pensait avoir bâti du meilleur ouvrage ( pauvre idiot ). Avec chaque attention, elle arrache un peu plus sa carapace, comme une gamine qui enlève ses pattes à un mouche. ça fait mal, si mal, mais il aime peut-être un peu la brûlure de ses piqûres.

Il tente bien de chasser ses petits doigts posés sur son coup ( dernière tentative avant l’abandon ), mais il n’y parvient pas - David arrive toujours à vaincre Goliath. Il perd sans panache.
Et puis, qu’elle est bonne à le plaindre pour ses propres péchés - le rôle de la Mater Dolorossa lui va si bien. Il lui baiserai les pieds rien que pour ça. D’ailleurs, il en pleure même, sanglot moins agité qui lui secoue la poitrine. C’est comme s’il avait compris.

Tu veux la Bible ? “ Il fait non de la tête, encore difficilement. Il a trop honte pour lire - il n’est pas digne de tout cela. Cette idée le noie une dernière fois dans les abysses - mais cette fois, ce n’est pas la peur qui le submerge, mais un véritable sentiment de tristesse.
Il se met à pleurer comme un enfant et, pour cacher sa vilaine figure grimaçante et rougie, l’enfonce dans la chevelure de Nadie. Penché au-dessus d’elle dans une étreinte chaste et ridicule, il se laisse aller sur cette épaule pourtant si frêle. — Pardonne moi. Je- “ Il hoquette. — Je ne voulais pas te crier dessus. Pardon. Pardon. “  Sa grosse voix se brise dans des soupirs, annonçant la fin prochaine de ce naufrage sentimental. — Tu es si gentille Ruby, si gentille - je ne mérite pas tout ça. “ C’est bien vrai. — Tu n’es pas une ingrate. Tu es gentille. Oui. Dis moi que tu me pardonnes, je t’en pris, je t’en conjure. “ Il n’y avait que l’indulgence du Christ pour laquelle il priait, mendiait, même, mais celle de cette femme, il ferait la route jusqu’à Compostelle sur ses genoux pour l’obtenir. Elle le damne. — Tu es une sainte, ma fille, une sainte.
Ma fille. Ce mot si laid. Ce mot qui ne lui convient pas. Mais il faut mettre un peu de distance, parce qu’il l’embrasserait sinon. Ses mains, son front, sa joue, sa bouche, tout son corps. Heureusement, il est trop fatigué.

Il finit par se redresser, car ce triste spectacle a assez duré. Maintenant qu’il est sorti de sa stupeur, il repose comme un vieillard au fond de la faute qu’elle lui a tiré, regardant avec des yeux encore humides le visage de cette Marie Madeleine, seule preuve qu’il ne rêve plus. — Prie pour moi, s’il te plait - dans n’importe quelle langue. Je n’ai pas la force de le faire. “  Il veut l’entendre réciter. Cela lui donnera au moins le goût de la victoire, lui qui vient de tomber du pied d’éstale qu’il s’était construit.
Il remet un peu la couverture sur lui, déjà à moitié assoupi. Sa main cherche celle de de sa salvatrice.

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Le plus doucement du monde, malgré l’inconfort, elle prend la montagne dans ses bras et tente de la consoler. La raison qui le met dans cet état dépasse les limites de son imaginaire. Incapable d’apporter un meilleur soutien que celui de ses bras maigres, elle tente de subvenir à toutes ses désirs jusqu’à ce que l’évidence lui apparaisse.

“Oui, oui, je te pardonne, mais oui, j’ai crié, aussi, ça va.”

L’étreinte lui avait d’abord un peu fait peur, mais il garde ses mains dans ses cheveux, bizarrement, chastement. Ruby, celle qu’elle devient, passe une main hésitante dans la nuque du pasteur, pour le conforter. Il y a toujours quelque chose de dramatique à découvrir un homme pleurer pour la première fois, surtout un grand comme celui-là.
Sa demande l’interloque. “Moi ?” La bassine dans les mains, prête à aller jeter ça dehors, elle se tourne vers lui. Son allure misérable ne lui laisse pas vraiment le choix. Après tout, elle entend cette ouverture depuis bientôt un mois, tous les jours. “Mais non, c’est toi qui parle mieux, je sais pas, je sais pas…” Bête avec son auge, elle se dirige vers la porte d’entrée pour flanquer toute cette merde aux rosiers. “C’est comme…” De retour dans sa chambre, ne sachant pas trop comment se positionner, elle s’assoit sur le lit de Benicio et joint ses mains en fixant le plancher. Quelques secondes passent, elle a l’air de chercher ses mots. “Père qui êtes, Notre père qui êtes aux cieux” la mémoire revient vite, à force. “...que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienn...oui vienne, que ta volonté soit faite et sur la terre…” elle fait un geste vers le ciel comme si le sens de cette réplique ne lui était pas encore vraiment parvenu. L’histoire du pain lui revient par bribes et le mot “offensés” s’écorche dans sa bouche, elle n’arrive pas à le dire. Mais elle connaît la fin. “...mais délivre nous du mal.” Son amen tombe dans un chuchotement souriant où elle regarde enfin Benicio, l’air de dire plutôt qu’elle a réussi (ou presque). “Tu vois j’écoute.”

L’exercice est désagréable, elle a l’impression d’échouer à un examen.
“Je connais ça, délivre du mal, autre langue. Chez moi on prie comme : “Nohtawinan Kisemanito, wihchihinàn kanaweyimnan anoch, kakisikak. Niyanan kitawasikamak, napewak-nape-sak, c’est toi, iskwewak-iskwes-sak, c’est moi, ekwah kakiyaw, tous les autres. Kotatak, aysiniwak Ota, askiyk,. Kita-tamihinan. Elle baisse un peu la voix pour remercier un autre Créateur. Hai-hai.”

Pour parler dans sa langue, elle s’est allongée, les pieds dans le vide et les yeux au plafond. Depuis son lit elle voit les étoiles à la fenêtre. C’est vrai qu’ils priaient, à la maison, tout ces hommes dans les plaines.

“Le Créateur te protège maintenant comme un brave nehiyaw. Tu dois dormir, tu vas être fatigué demain” dit-elle en omettant qu’elle aussi va avoir du mal à se réveiller.

Elle se redresse, mal à l’aise dans cette chambre.
Ce qu’elle n’aurait pas fait pour le cajoler, celui-là. Depuis un mois, son cosmos tourne autour de Benicio, elle ne parle quasiment à personne d’autre. Brisant l’image auréolée qu’elle a laissée languissante sur les draps froissés, elle frappe dans ses mains comme pour passer à autre chose.

« Tu m’excuse alors hein, mais moi pour dormir maintenant j’ai besoin...d’un verre. » elle ricane. « saloperie d’indien, tu sais ça, non ? Alcool. » Sûrement qu’elle s’imagine que maintenant qu’elle l’a vu vomir sa bière et pleurnicher, elle peut négocier un peu de péché.  

Sans vraiment lui laisser l’occasion de donner son avis, de toute façon il décuve, elle traverse la maisonnette jusqu’à la cuisine. Les cliquetis de verre indique qu’elle fouille dans les bouteilles. Une sale habitude qu’elle a prise à cause d’Ethan. Un problème ? Liqueur de sapin. Une claque qui échappe ? Bourrés dans le poulailler. Aucun problème, y a que la solution, voilà ce qu’il appelait so foyer.
Nadie se remplit un verre.

« Une sainte du bog, tu parles. Tu m'aurais vu... » Pas la même histoire.   


Nadie
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Mer 1 Déc - 15:06
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Si sa première prière le fait un peu grincer des dents ( pas bien apprise, trop mal récitée, même si le coeur y est ), la deuxième est bien plus jolie. Évidemment, il n’en comprend pas un traître mot - mais la piété qu’elle insuffle à cette litanie pagan est émouvante. Exactement ce dont il avait besoin. Couplé à cette vision de gisante sur ses propres draps, il aurait aimé dire que Sainte-Thérèse n’a rien connu en termes d’extase comparé à la beauté frappante de cette image. Il déposerait bien quelques fleurs sur sa poitrine, et peut-être un peu de terre.
Il le sait maintenant, elle en est capable, il le voit : elle peut toucher du bout des doigts le divin.

Hélas, elle retombe toujours si vite dans la gueule des Enfers, comme si elle n’avait d’autre foyer que la fange terrestre ( elle est pourtant destinée à bien mieux ). Quittant ce lit qu’il aurait voulu consacrer pour qu’elle n’en bouge jamais, elle les ramène tous deux à la réalité, véritable guide en cette nuit si sombre. Le bouchon qu’elle dévisse sonne comme le glas.
Mais, cette fois-ci, Benicio ne répond que par un rire fatigué, à peine un souffle. Après toutes les attentions qu’elle lui a porté, il veut bien lui concéder ce péché - et puis, le verre qu’elle se sert lui rappelle leur rencontre. C’est un souvenir qui lui plait. Dans son état, chaque bonheur est le bienvenu, aussi terrible soit-il pour leur salut. D’ailleurs, il regrette presque que l’alibi qu’elle lui ai trouvé soit aussi bon, sinon, il aurait bu avec elle ( trop épuisé pour résister à ses vieux démons ).

Ne dis pas ça “ Il ferme les yeux, en baillant, se lovant un peu plus dans les draps qu’elle a posés sur sa vieille carcasse. — Tu sais, Jésus ne s’entourait pas de seigneurs et d’entrepreneurs. “ Il rit doucement, pensant à cette belle leçon qu’il s’apprête à donner - de quoi mettre la populace de Silverstone mal à l’aise. — Pierre, Jean, Thomas, Bathélémy… La plupart des apôtres étaient pauvres, sans le sous, comme vous autres du Bog. Et il y avait aussi Marie Madeleine, la prostituée, celle-là même à qui il a lavé les pieds. “ Il serre les poings puis tend les doigts, s’assurant que les effets de la tétanie l’ont bien quitté. — Alors, comme lui, je me fiche bien de ce que tu as pu faire par le passé. Ce qui compte, c’est ce que tu fais aujourd’hui - ton repentir - tu comprends ça, ‘repentir’ ?
Il ne se souvient plus bien s’il lui a inculqué cette notion. — Tu sais, je suis aussi là pour ça : je pardonne. “ Ce pouvoir, il ne l’a plus. Il n’y a que les catholiques pour ordonner un homme et penser qu’il peut parler au nom de Dieu. — Par une confession, je peux absoudre tes pêchés... J’imagine qu’il y a bien quelque chose dont tu as honte pour que tu refuses d’être appelé une sainte- mais quoi donc ?
D’un geste lent et maladroit, il vient chasser les cheveux plaqués sur son front qu’elle a trempé, ouvrant seulement un œil cerné pour contempler sa petite bonne. — Parle, si tu veux, je n’ai pas sommeil de toute façon - pas pour l’instant. “ A vrai dire, il a peur de s’endormir. La honte qu’il vivra au réveil, quand il comprendra vraiment ce qui c’est passé cette nuit, il n’est pas pressé d’y goûter. Et puis, si elle parle, il ne sera pas seul dans l’embarras - elle l’a vu au plus bas, à lui maintenant d’observer.

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Jeu 2 Déc - 1:10


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@Benicio M. De la Fuente

Vivre aux-côtés de Benicio ne signifie pas pour autant qu’elle comprend ce qu’il fait. Si elle a intégré la figure du prêtre à travers plusieurs hommes dans sa vie, ce qui se passe vraiment dans le secret de leur office, ni Nadie ni Ruby n’en a la moindre idée. Tout ce qu’il peut bien lui dire, elle l’avale. Sa façon de parler la fascine toujours, il a une manière très intelligente d’expliquer les choses. De toutes les personnes qu’elle connaît, elle le tient pour le plus sage.

“Tu préfères parler que sacrifier des bêtes dans ta religion” constate-t-elle, soulignant l’évidence (à moins que ?).
Satisfaite qu’il ne s’oppose pas à son petit coup de pomme, elle vient appuyer son épaule dans l’encadrement de sa porte. “Moi...j’ai une sale vie, mais toi tu penses que je suis prostituée comme la fille qui lave les pieds.” Les moments où ils discutent sont assez rares, elle est fatiguée et troublée et veut en profiter un peu. Le regard toujours un peu fuyant, elle le pointe du doigt avec son verre dans la main. “Tu te trompe, tu sais. J’ai jamais...jamais...pour de l’argent.” A errer, elle s’était vite rendu compte que faire le tapin sur les routes était trop dangereux pour elle. Donc ça n’est pas tout à fait faux. “J’étais même mariée, tu sais. Dans l’église, et tout ça.”  A l’époque, ce dont elle avait honte c’était d’être l’épouse d’un blanc. Aujourd’hui, avec tout ceux qui ont couché avec elle, elle ne sait plus très bien. Mais elle réalise à temps qu’elle ne peut pas lui raconter ça. “J’ai…” elle est pensive “J’ai honte parce que j’ai pas trouvé la route pour rentrer chez moi. Mais je pouvais pas y retourner à cause du sioux que j’ai blessé. C’est mal ça, non ?” La sincérité qui déborde de ses paroles lui fait oublier que ce n’est pas le numéro qu’il lui a appris. Pourtant elle sait énumérer ses péchés maintenant. Mensonge, larçins, language…

Il lui semble qu’il ne comprendra pas mais qu’il peut dire quelque chose de réconfortant.

Le verre qu’elle avale (le second, elle en a sifflé un discrètement dans la cuisine) ponctue ses confessions bancales.
“Pourtant ma mère a perdu ses deux filles le même soir, j’aurais dû retourner.”
Un voile de tristesse passe sur son visage. Puis elle lui sourit et hausse les épaules. Ce n’est pas terrible de discuter de ces choses-là, un étranger ne peut pas savoir.

-Non je sais ! Tu veux que je te dise quand William Fraser a voulu tuer Chuy ? Oh tu peux me pardonner de ça, je veux bien ! J’ai fais une sacrée bêtise cette fois-là.


***


Au petit matin, le réveil picote. A sept heures, Nadie n’échange aucun mot avec Benicio en préparant les osties. La tête complètement ailleurs, elle ne rêve que de son lit et d’un câlin d’Atos. La messe lui passe au-dessus de la tête mais elle est captivée par l’aptitude du pasteur à ne pas juste s’endormir sur sa chaire.


***


Les jours s’écoulent sans qu’on ne reparle vraiment de la nuit étrange qu’ils ont passés. Ruby ne se donne pas la peine d’aller enquêter au saloon pour savoir avec qui il s’est battu. Le rythme des prières reprend, entraînant dans ses récitals l’arrivée de l’hiver.

Affairée à astiquer les marches du petit escalier de l’église où les fidèles défilent, elle chantonne comme à son habitude des mélodies sans parole. Son monde intérieur s’est considérablement enrichi depuis qu’elle partage la vie du pasteur. La solitude et le silence austère de leur quotidien l’obligent à rêvasser. Dans un soupir, elle se relève et monte jusqu’au bureau. La porte est laissée ouverte car Benicio a seulement dû rejoindre le boucher qui l’a appelé dans la nef. Nadie n’a eu que le temps de s’écarter pour le laisser passer avant qu’il lui donne un coup de genou dans la tête.

Machinalement, elle passe un coup de chiffon sur la surface de son bureau et s’avance pour jeter un coup d’oeil à la fenêtre. Il lui arrive de venir dans le bureau mais il est assez farouche sur le ménage de cette pièce. Une odeur un peu nauséabonde flotte dans l’air. Ça ne la dérange pas de ne pas s’en occuper.
A l’extérieur, elle aperçoit Becky qui gambade dans le cimetière. Il serait temps de lui mettre son manteau et de la rentrer, songe Nadie. En se retournant pour sortir avant de croiser Benicio, elle se fige. Son regard se tourne tout doucement vers le bureau désordonné.
Kipok. Elle entend les pas du pasteur qui revient mais au lieu de se pousser, elle tend la main vers la photographie posée là, dans un vieux cadre ovale.

Le portrait est sublime. Dix-sept ans ans, la figure plus pleine qu’aujourd’hui, les yeux apeurés qui fixent l’objectif. Il n’y a personne à ses côtés, juste son visage de princesse cri, ses cheveux longs et sa clavicule dans une jolie robe aux manches courtes. Une anotation du photographe précise au coin de l’image “1870, Wawetseka “la plus belle de toutes”, Mrs Edwards”.

Nadie reconnaît immédiatement le portait qu’Ethan a fait faire d’elle. Il était accroché dans le saloon. Sans raison, elle l’avait emmené dans sa cavale et très vite vendu à Silverstone, à un hôtelier. Cela faisait des années et elle n’avait pas la moindre idée du parcours que cet objet avait eu depuis.

“Comment...pourquoi...où…” Debout derrière le bureau, elle le foudroie du regard, un air profondément désemparé.   


Nadie
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Sam 4 Déc - 3:29
   
 
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Elle lui fait presque de la peine, et il s’en veut de l’avoir si mal juger. Avec tous ces sourires, il se disait qu’elle devait bien se vendre au bog - mais encore une fois, elle le surprend, et dans le bon sens.  Ou pas. Ou presque.
Mariée, dit-elle ? Il tente de ne pas réagir, de toute façon, il n’en a pas la force. Cette information, il la met dans un coin de sa tête, un méandre sombre de jalousie et de curiosité qu’il satisfera bientôt.

Il veut l’écouter, mais ses yeux se ferment. Il souffle simplement à cette histoire de pasteur Fraser. Cela ne l’étonne pas trop - et peut-être se trompe-t-elle dans ses mots. Il n’arrive plus à savoir.

Il dormira dans le fauteuil, de peur de sentir l’odeur qu’elle a laissé sur les draps. On ne saurait trop pêcher en une journée.

* * *

J’peux te dire qu’il y avait trois hommes au moins qui essayaient de se l’arracher celle-là. “ Le bonhomme derrière son bar tapote un cadre que le temps a abimé. Mais sa figure à elle reste toujours aussi jolie, bien que jaunie. Dans sa robe toute blanche, elle a l’air d’une sainte, lui faisant presque oublier celui qui se tient à ses côtés.
Yep, yep, yep… Elle est bien bonne ta p’tit squaw, belle comme un coeur ! Pas étonnant qu’on lui ai mis l’grappin dessus. ‘Fin, moi j’pensais pas que c’était une femme mariée quand je l’ai vu débarquer avec l’autre indien. Mais bon, on a tous nos secrets, hein. “ Plein, visiblement. Trop.
Je peux voir ? “ Un sourire pincé lui refait la gueule alors que le tenancier s’exécute.
Il admire un temps cette petite pute aux yeux terrifiés, ne sachant trop ce qu’il ressent ( de la colère, c’est sûr, de la pitié, à peine ). Est-ce qu’elle aura se regard quand enfin il l’étranglera.
Tiens. “ Il dépose une poignée de pièce sur le comptoir. Le pauvre barman bafouille avant de compter, puis se tait. Benicio, lui, part.
Son pouce caresse la petite frimousse imprimée de la bonne quand il met son trophée dans sa poche.

***

Un pas. Puis deux. puis trois. Trop lourd, il fait grincer les escaliers. Il est resté gentiment silencieux tout ce temps, faisant ses propres recherches dans son coin. Il sait que Monsieur Edward était aubergiste, mais maintenant il n’est plus rien. Alors, bien qu’il se doute de la suite de l’histoire ( une fuite ? Un mariage malheureux ? Pire ? ) il n’a pas voulu en entendre plus. La vérité, il veut qu’elle vienne de sa bouche, celle qu’elle utilise tout le temps pour l’attendrir, avec ses jolies petites dents en collier de perle. Mignone Nadie ne sait pas bien comment remercier celui qui la nourrit et l’habille : il faut commencer par un peu de franchise.

Elle se tient debout dans le bureau, là où il s’attendait à ce qu’elle soit. Elle l’a enfin vu, le beau cliché de sa jeunesse volée.

Tranquillement, il ferme la porte du bureau, sans témoigner aucun sentiment. Mais à l’intérieur, il bouillonne. — Où ? Comment ? Pourquoi ? Ma chère Ruby, c’est à toi que je pose ces questions. “ Il noue ses mains dans son dos, avançant d’un pas calme, sûrement réfléchis.
Il la toise de haut, du sommet de sa grandeur d’âme et de sa bonté gaspillée. Le coin de sa bouche semble tressauter, comme si c’était autre chose qu’il voulait exprimer. Soudain, il n’a plus l’air si doux et aimable, le bon pasteur d’Imogen.

Ethan Edwards, hein, le nom de ton mari ? Celui dont tu m’as parlé, tu sais… “ Délicatement, il récupère le portait de ses mains, venant le déposer avec précision sur son bureau. Cette fois, il veut qu’il leur fasse face : joyeux tribunal de ses propres yeux pour la juger. — Celui qui est mort, c’est ça ?

Il reste un instant interdit, pinçant ses lèvres alors qu’il regarde par la fenêtre. La déception, il n’a pas besoin de la feindre. — Tu l’as bien enterré, ceci dit. On m’a raconté que tu ne prenais pas ton bain seul. Je comprends mieux la réflexion du tavernier quand je t’ai ramené la première fois. “  Il soupire, passant ses doigts épais sur ses arcades.
Ma fille…. “ Il pose une main sur son épaule, la secouant doucement, avec la promesse de pouvoir faire bien plus.  — N’es-tu pas fatiguée de mentir ?

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Sam 4 Déc - 20:18


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@Benicio M. De la Fuente

A l’énoncé d’un nom ancien, Nadie tire la langue comme un chat qui va vomir. C’est tout l’hommage qu’il mérite. Mort de chez mort, Ethan, pas prêt à ressurgir du passé sur ses moignons sanglants, la gueule ouverte, vraiment ouverte, pleine de vers, pleuré sûrement par des cousines ou une vieille tante mais pas par elle.
Les paroles du pasteur affolent son cœur et elle a dans les yeux une culpabilité toute brillante, pétrifiée à la pensée qu’il puisse avoir découvert le pire.
Alors qu’il crachote son venin face à la fenêtre, la bonne coupable se contemple dans son portrait jauni.

Ses souvenirs de l’instant où ils ont pris cette photographie sont vagues et lointains. Irréels surtout, soigneusement enfouis dans le secret, avec le reste des ossements. A l’époque elle ne parlait aucun mot d’anglais alors les scènes qui se déroulaient autour d’elle lui passaient un peu au-dessus. Croyant assister à son propre naufrage, elle attend le couperet sans comprendre comment Benicio a pu déduire son crime le plus effroyable. Le calme olympien de son employeur nourrit encore davantage ses angoisses et elle le trouve cruel de faire durer son plaisir.

Les menteurs surpris admettent rarement leur forfait si facilement. Un petit halètement découpe son souffle quand elle se prête à trouver des explications :

“C-c’était y-ya long-temps et...en plus...c’est même pas vrai, c’était un ami et je, pas..., j’ai juste...enfin on s’est amusé mais...c’était avant et je te connaissais pas en plus !” Ravie de glisser sur un sujet plus vivant de son entourage, elle peine à traduire ce qu’était Makoyepuk, autrement qu’une évidence joyeuse, un soir un peu sordide. L’expérience lui a laissé un souvenir sensuel et doux qu’elle tente de ne pas partager maintenant.
Il l’interrompt d’une sentence implacable avant qu’elle ait le temps de dérouler un vrai mensonge. En reculant, ses hanches se cognent sur la tranche du bureau sans parvenir à se dégager de la grosse main qui menace l’emboîtement de son épaule.  

Maudit tavernier, maudite Imogen à la mémoire trop dure. L’ombre de Benicio l’écrase, elle détourne le regard en fixant sa photographie plutôt que ses yeux, bien trop hauts, bien trop remplis de jugement. A son souvenir, c’est bien la première fois qu’il la touche sur ce ton là. Il y a de quoi avoir peur, sans conciliation dans sa voix. Maintenant qu’il est pratiquement collé à elle, elle mesure à quel point il est gigantesque.
Pour maintenir le peu de distance qui les sépare, elle croise les bras. “Arrête-” Ses petites protestations intimidées ricochent sur la montagne sévère.  

“Tu m’as dis ça compte pas c’que j’ai fait d’avant” renchérit-elle dans un éclair d’intelligence. D’une main, elle balaie le portait qui chute au sol. “Je hais, jette le.”

Le danger que représente pour elle l’histoire de cette photo dépasse sa terreur de se prendre une claque. “Arrête j’te dis-” Il l’agace et il lui fait peur maintenant, à pas se bouger. “C’est mort ton histoire, il est mort je te dis, ça fait longtemps qu’il a crevé dans son auberge de merde, -la panique remplit un peu sa voix, trop pressée d’évacuer cette conversation - il manque à personne, j'ai tout vendu, la bague, la robe, la photo, on s’en fiche d’un blanc mort...de lui, mort.” A deux mains elle essaie de le pousser maintenant pour s’en aller vers la porte close. “Tu connais le bog non ? Je touche pas ta merde, - elle touche machinalement un des feuillets qui traînent sur la table – tu touches pas mienne, ça va, oui ?”
A aucun moment elle ne réalise ce que cette affirmation brute porte de vérité.

La question qui se presse sur ses lèvres, c’est “tu sais quoi ?” mais ce serait trop simple. “-mais arrête- !”

Mais c’est la perspective d’être jetée à la porte qui fait trembler sa voix, prise au piège, plus que la mémoire d’un vieil amant. “J’ai rien fait depuis que je suis près de toi, c’est vrai ! tu trouves que je travaille bien” -qu’il la ramène au bog serait, à ses yeux présents, la pire des options.  



Nadie
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Dim 5 Déc - 1:26
   
 
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Elle se confond en excuse pour mieux mordre, trouvant toujours de plus insultantes tournures de phrases pour le faire reculer - mais il ne bouge pas. C’est son corps à elle, après tout, qui se heurte contre le bureau.

Il ne la reconnaît plus.

Quand elle essaye de le prendre à son propre jeu, il fronce les sourcils. C’est qu’elle écoute bien et sait retenir ses paroles - alors pourquoi peine-t-elle autant à apprendre ses prières ? mendier sa clémence, elle connaît mieux, mais ne fait pas grand-chose pour l’obtenir ( pas aujourd’hui, du moins ).
Silence ! “  Sa main vient claquer avec force le visage de la bonne. Il ne veut plus l’entendre - toutes ses histoires ne l’intéressent pas. Il ne veut pas d’une souillon ni d’une catin, il ne veut que d’une fille qui connait sa place, une petite souris discrète et qui ne dis pas d’injure comme ‘ta merde’ ou qui ordonne à tout va. Une fille que le tavernier ne connaît pas pour ses extravagances et que les vieilles grenouilles de bénitier qui s’agenouillent pendant la messe peuvent prendre comme exemple et non victime de leurs rumeurs sournoises. Parce que son nom, c’est un peu le sien, au final, il n’acceptera pas qu’on se moque de son temple.

Plongé dans une colère noire, ses yeux semblent disparaître sous ses sourcils épais. Son nez est plissé comme celui d’un chien enragé : il est prêt à mordre. Et s'exécute.
Sa main attrape le poignet de Nadie sans ménagement. En la tirant vers la porte, il arrache même un bouton de sa manche. — Il aurait suffi d’un ‘désolé’, Ruby, rien que ça ! “ Il la traîne dans les escaliers. — Des excuses sincères, c’est tout ce que je demandais !

Arrivés dans la nef, c’est par la nuque qu’il finit de l'attraper, la poussant toujours plus prêt de la croix qui trône presque comme une menace au bout d’un couloir de bancs. — Le repentir, Ruby, tu as déjà oublié ?! Bien sûr que je me fiche de ce que tu as fait, du temps que tu t’en excuses ! “ Il la secoue encore un peu, la forçant à le regarder pour cette leçon de morale qu’il lui offre. Puis, il lui fait faire volte face.

Il avance à grande enjambée, se fichant bien de savoir si elle peut suivre la cadence.
Enfin arrivé devant le pupitre, il appuie un peu plus sur son cou, histoire qu’elle se prosterne comme il faut. Si elle tente de se relever, il n’hésite pas à appuyer encore. — Demande pardon !
A bout de souffle et de patience, il s’agenouille devant elle, attrapant ses mains pour les mettre en prière, tenue bien en place par les siennes.  — Qu’est-ce que je t’ai appris ? “ Son ton est à peine moins colérique, plus ferme. Il la regarde droit dans les yeux, sans jamais lâcher. — Tu crois que tu peux fouler la maison du Seigneur sans te soumettre à ses règles ? Tu crois que tu peux manger, danser et vivre bien au chaud sans respecter celui qui t’offres tous ces plaisirs ?! Oh, oui, tu travailles, bien sûr - mais tu ne respectes rien ni personne ! Alors maintenant, récite !

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Dim 5 Déc - 3:15


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@Benicio M. De la Fuente

La claque la foudroie sur place, éteignant immédiatement son réquisitoire. Plutôt que de crier, elle se tient tétanisée, la joue en feu. Le bureau recule de quelques centimètres sous le poids de son corps alors que sa nuque est presque retournée par la force du coup. Sidérée, elle se laisse entraîner par la manche en cognant la chaise, la table, la porte et la rampe des escaliers. Jamais elle n’a vu une telle colère noircir le regard de quelqu’un, pourtant les visages de ses démons se pressent. A aucun moment elle ne s’attendait à découvrir une telle rage sous ses sourcils broussailleux. Elle trébuche dans les marches mais n’a que le temps de se relever, ils avancent déjà sous la voûte. Pour ne pas être traînée au sol, elle court presque derrière lui. Plus aucun son de semble pouvoir sortir de sa bouche, elle se contente de brasser l’air en suivant son propre bras.
Sous le symbole du sanctuaire, elle tombe à genoux.

La grosse voix du pasteur gronde dans le saint des saints et elle fuit son regard en secouant la tête. Pourtant ce n’est pas dans le cabanon des chiens qu’il l’entraîne mais aux pieds de Son Sauveur. L’emmanchure arrachée glisse sur son bras quand il lui joint les mains et elle accroche son regard farouche, haletante de peur. Le rouge lui monte à la joue qui lui fait mal, encore étourdie par l’escalade violente de cette douce après-midi.

“…” Tous ses instincts de survie, au repos depuis des semaines, se réveillent. Elle tente d’abord de mettre de la distance avec lui, sans vraiment le contrôler parce qu’elle aimerait lui réciter ses chants sagement mais son corps n’a qu’envie de s’enfoncer dans le sol. “Pardon ! Pardon !” s’étouffe-t-elle très bas pour négocier quelques secondes de respiration. “Notre père…” Elle cligne des yeux, baisse le nez parce qu’elle n’arrive pas à soutenir le jugement, et bredouille son début en s’y reprenant à quatre fois. Quand elle se heurte à un mot, elle répète en précipitation les indices qu’il veut bien lui grogner. “- nous n’laisse pas rentrer en tentation,” et la suite elle la déroule à toute vitesse, plus tstudieuse que l'autre soir mais guère plus assurée. Il est trop près, et pas comme elle aime. Très lentement, elle baisse la tête et les épaules avec modestie (docilité), pendant son récital bancal.

Ce qui la fait suffoquer, encore plus que cet ouragan déchaîné, réside en ce qu’elle ne comprend pas bien. Il l’a dit, elle a bien entendu, son passé ce n’est pas le problème. Alors quoi ? C’est son crime qui le met dans une furie pareil, la photo ou son incapacité à parler un anglais joli ? “Désolé – Amen, désolé” Sa voix est de plus en plus ténue, comme si elle redoutait son propre écho.  

Incapable de trouver une parole ou un geste qui pourrait changer son sort, la mauvaise élève répète sa prière autant de fois qu’il en a envie, jusqu’à ce qu’elle réussisse à en terminer une sans s’interrompre. Son petit cerveau affolé ne peut que se rappeler des repas partagés, d’une rencontre agréable, des messes où elle est respectée, du petit trousseau de clés qui pend à sa ceinture, de toute la confiance qu’il dit avoir placé en elle et qu’elle déçoit lamentablement. A force de sentir la morsure se diffuser dans sa mâchoire et sur sa joue, la honte remplit ses supplications apprises (presque) par cœur.

“Désolé, Benicio” lâche-t-elle dans un unique sanglot en posant son front sur ses mains. En  rendant les armes, elle abandonne aussi toute séduction. Rien d’intelligent ne lui vient, seulement le besoin pressant de capituler et d’enterrer vite cet épisode. “J’veux pas que tu me jette dehors, je vais écouter mieux” Elle croise son regard, baisse à nouveau les yeux, et ne parvient à le regarder que par intermittence en posant tour à tour son attention sur des détails de leurs mains, du sol ou de leurs vêtements. Elle souffle une longue expiration tremblante en cherchant un début d’explication. “Il est mort, c’est vrai, à Little Hope, Wyoming, (mais ferme ta gueule, idiote) la vérité en panique se bouscule, porté par un unique désir : qu’ils oublient, vite. “Il m’avait acheté à des Sioux et après il est mort c’est tout…” (est ce que ce serait le moment d’en parler ?) “Je parlais même pas anglais quand il m’a emmené chez lui” Elle tente de chercher, en surveillant ses réactions, si elle est sur une bonne piste de réconciliation ou non. Sa joue retrouve les rhizomes d’un violet familier. “Je faisais pas la fille, je faisais juste à manger -j’avais comme seize ans, c’est vrai, c’est vrai, je suis vraiment désolée. Il me tapait tout le temps, je l’aimais pas, il était méchant. Je m'excuse, pardon, pardon, pardon...” Une seule question de son côté : est-ce que c'est ce qu'il veut entendre ?

Ethan était un pauvre type avec des yeux globuleux, le poil un peu roux et les bras pleins de veines bleues. La maltraiter avait été une façon de communiquer quand le jeune couple ne pouvait pas échanger en paroles. Il aurait sûrement préféré être patient avec elle mais il avait toute une auberge à faire tourner et pas le temps pour cajoler sa squaw retorse. A la fin, elle croit qu’il l’aimait vraiment, par habitude. Ses colères s’étaient raréfiées, coutumes qui s’étiolent et reviennent pendant les disputes, - la rancune des filles de la plaine s’est chargé de lui rappeler. Mais jamais elle n’a vu, même dans ses plus grands éclats, une rage comme celle-là. La cruauté d'Ethan, pour elle, n’était qu’une faiblesse d’un homme sans qualité.

L’image d’un Benicio souriant à la table du dîner peinera à effacer celle qui est sous ses yeux. Au premier geste, elle se replie comme s'il allait lui donner la petite sœur en travers de l'autre joue.  



Nadie
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Yo vide una garza mora | FT NADIE Appn
Age : 50 ans
Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
Job : Pasteur
Habitation : Imogen, dans le temple ou une petit bicoque située non loin
Disponibilité : Toujours
Dim 5 Déc - 4:50
Yo vide una garza mora
Elle recite encore mal. Mais elle récite ( Enfin ).
Il l’accompagne dans ses prières ( il le faut, elle ne fait que se tromper ). Cela n’est pas tricher, certainement. Aucun martyr n’arrive à obtenir son auréole s’il n’est pas guidé dans la souffrance - aussi vrai que Marie a reçu son ange et qu’elle avait peur aux premiers instants : il faut parfois des larmes et des cris pour se réaliser dans l’éternel. C’est pour cela que ses larmoiement ne l'atteignent pas tout de suite. Il y a seulement le plaisir de l’entendre faire, la piété de son pardon et la sincérité de ses paroles.
Elle implore, à genoux, Sainte Rita de sa propre cause désespérée. Enfin, il lui semble qu’elle comprend. Elle se débarrasse de l’ego et embrasse une foi véritable : en lui, en dieu, en son repentir, un avenir plus radieux que celui auquel elle se condamnait, celui qui la mènera vers un paradis que chacun devrait s’offrir, en son âme et conscience. Voilà une belle épouse pour le Seigneur.
Comme elle, il est à bout de souffle.

Son front posé contre ses mains est chaud, tout comme la joue qu’il a giflé. Il la laisse faire, se frotter tel un chat aux jambes de son maître, dire ce qu’elle à dire : son histoire est le testament d’une souffrance qui lui rappelle celle du Christ en croix. Pauvre petite. Il fallait juste qu’il la pousse un peu.

Oh, Nadie… “ Ses yeux perdent de leur noirceur alors qu’ils communient ( pour de vrai, cette fois. C’est ce qu’il croit ). — Je sais…Je sais... “ Elle arrive à le toucher de nouveau, comme elle avait su le faire cette nuit où elle a dit qu’elle aimait sa voix - quand elle lui souriait si gentiment qu’on aurait dit une enfant.
Là, là… “ Ses mains abandonnent finalement celle de la bonne pour venir caresser sa tête, geste plein de douceur qui jure avec ses lubies. — Ma pauvre petite, tu es toute excusée. “ Il vient chasser ses larmes, la serrant contre lui malgré les hoquets qui l’agitent. Presque trop fort, il l’enlace : il veut arrêter ses tressauts, voir jusqu’où sa dévotion la porte. Est-elle vraiment prête à l’écouter ? Il pense que oui. En attendant, il la garde immobile - ou plutôt, la force dans cette paralysie pieuse, presque camisolaire.

Il pose son menton sur sa tête, continuant de brosser de ses mains épaisses la chevelure de sa petite bonne. — Tu ne crains plus rien maintenant, je ne vais pas te jeter dehors, d’accord ? “ Se reculant sans vraiment se détacher d’elle, il lui lève un peu la tête, observant ce bleu qu’il a tatoué sur sa joue. — Ay…Je suis désolé. J’ai été trop dur avec toi, hein ? “ Bien sûr. Mais c’est pour son bien. C’est pour son âme. — Je ne suis pas comme lui, tu sais, et tu as déjà trop souffert… Ici, je te traiterais bien si tu es franche. Et tu l’as été, je t’en remercie. ça fait du bien, n’est-ce pas ? Je te l’avais dit, tout ce qu’il me fallait, c’était des excuses. “ sa main appuyée à l’arrière de sa tête, il la force à revenir reposer contre sa poitrine. Déposant un baiser sur son front, il relâche doucement la pression. Est-elle docile ?


Je suis désolé d’avoir crié. Tu m’excuses ? c’était pour ton bien, tu sais. “ Encore cette question. Encore la même réponse qu’il espère.

Il se relève et tente de la remettre sur ses pieds. Peut-être est-elle encore trop secouée pour ça ? Alors il la porte. — Je te ramène à la maison, d’accord ? On va changer ta robe, elle est toute abîmée. “ Il passe par le jardin, entre dans la chaumière et montre les escaliers qui mènent au grenier.
Délicatement, il la dépose sur le lit pour enfin la laisser en paix.

La photographie ne sera pas jetée, comme elle le lui a pourtant demandé. Il ne peut pas s’en séparer. Il préfère la cacher loin de ses yeux à elle, dans son carnet.

:copyright: Laueee


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It was real and I repent : All those messages you sent, clear as day, but in the night... Oh, I couldn't get it right
Benicio M. De la Fuente
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