| | |
| | Ven 3 Déc - 6:50 Il était facile de faire vivre ses sortilèges en Nouvelles Orléans. Lorsque ses dieux ne lui répondaient pas, Anne avait tout un réseau de fidèles prêts à lui obéir pour s’assurer que ses prédictions restent bonnes. À Imogen, elle n’avait que sa foi. Et ses beaux yeux. La femme qui était venue à l’aube la réveiller n’avait malheureusement pas l’air intéressé par ces derniers. Entre deux sanglots et trois jurons, elle avait compris que son mari, enfin celui qu’elle voulait pour mari, avait eu l’audace de convoler avec une autre. Avant même d’entendre la fin de l’histoire, elle avait sorti les herbes pour un aphrodisiaque. À sa surprise, l'éplorée lui demanda plutôt la ruine des nouveaux époux. Surtout que la dame avait amené en dot un mouton appartenant à quelqu’un d’autre. Une poupée rapidement assemblée suffirait pour cela, fourrée de persil et qu’elle noie dans un pigment jaune. Une prière, une bougie soufflée et voilà! La pauvre femme n’aurait qu’à noircir les mains de la poupée dans des cendres et le sort prendrait effet. Oui, tous les jours. Non elle ne pouvait pas garantir une date. Oui, la patience était maîtresse des sorts vaudou. Anne dû pousser sa cliente dehors en répondant vaguement ses questions. Elle avait été payée, le reste appartenait aux esprits.
Après avoir dormi toute la matinée pour compenser, la sorcière s’était fardé les yeux pour parcourir les rues d’Imogen. Sa tenue rappelait plus celle d’une belle du Golden Cat que celle de la poupée d’Angleterre qu’elle avait vue la veille, mais elle n’en avait que faire. Le sourire au lèvres, saluant gaiement ceux qui la dévisageaient, Anne semblait posséder ce décor où elle détonnait. Les portes du saloon grincèrent lorsqu’elle les franchit et elle se dirigea directement vers le bar. La pièce qu’elle posa sur le bois disparut rapidement.
« Je cherche Kalawai’a, » dit-elle avec un accent mi-français mi-autre chose qui lui faisait aussi rouler les r.
Le patron renifla en la dévisageant. « Comme tout le monde. »
Anne mit une deuxième pièce sur le comptoir et l’homme lui pointa du pouce une des tables. Impossible de voir le visage de l’adjoint, mais au moins il était seul. Avec un hochement de tête, Anne se leva et fit signe au patron d’approcher. Elle saisit son col lorsqu’il fut assez près et murmura à son oreille.
« Si tu m’as menti, je ferais en sorte que tu meurs sur le bol en te vidant les intestins des deux bords. »
Un baiser sur sa joue, un clin d'œil, et elle flotta vers Kalawai’a. Elle choisit la chaise la plus proche de lui et s’assit, un regard inquisiteur sur celui dont elle pouvait enfin découvrir les traits.
« Les gens disent que c’est toi, la loi. C’est-tu vrai? »
Il n’avait pas vraiment la tête de l’emploi. Trop différent des autres pour être respecté, trop beau pour être tout à fait innocent. Avec de la chance, il serait aussi trop stupide pour lui refuser sa requête.
@“Jacob Kalawai’a” | | | | |
| Since : 26/05/2021 Messages : 68
Faceclaim : Lee Byung-Hun Crédits : lazaefair
DC : Pearl, Maxence et Nadie
Age : 44 ans
Statut : Agent de la loi
Job : Adjoint du shérif d'Imogen
Habitation : Une cabane de pêcheur près d'Imogen
| Ven 3 Déc - 23:11
While the devil's knocking
@Anne FaureLe dossier collé au mur, les pieds sur la table, Jacob dormait dans cet équilibre sous l’ombre de son chapeau. Comme à l’accoutumée, il n’abordait pas une après-midi avant d’avoir honoré son rituel de sieste qui lui permettait de se régénérer, éreinté d’avoir à déblatérer avec autant de badauds. A l’époque, ça n’était pas lui le parleur mais son frère. Ses fonctions l’incitaient à échanger avec beaucoup plus d’humains que d’ordinaire et l’exercice vidait ses batteries pile au moment du déjeuner.
Comme un héros de western, il souleva sa visière au canon de son revolver pour rencontrer le joli petit minois du jour. L’autorité du pasteur avait fait fermer le bordel et interdisait au Snip Saloon d’abriter l’activits des prostituée. Il fut donc tout étonné d’être abordé par l’une de ces filles si rares.
“C’est pas un vilain rêve ça” sourit-il, les yeux encore un peu vaporeux.
La misère sexuelle qu’imposait à Jacob cette ville de bouseux le rendait particulièrement enclin aux rencontres avec les veuves et les orphelines. Il ne fréquentait pas les filles de joie d’ordinaire -préférant les filles de gangster, mais il pouvait bien faire des exceptions maintenant. Il n’avait pas vu une aisselle depuis des semaines.
D’un coup de pied, il lui poussa une chaise, flatté de sa compagnie. Peut-être qu’il devra l’arrêter dans une minute mais dans ce cas, autant en profiter de cette minute.
“Adjoint Kalawai’a, mais le shérif est sûrement à son bureau. C’est peut-être à lui que vous voulez parler.”
Jacob n’ignorait pas la réputation de Clayton, pas plus qu’il n’ignorait que tous les habitants se passaient son nom pour intervenir dans toutes leurs petites magouilles. Le matin même, il revenait d’un transport de prisonniers qui l’avait conduit jusqu’à Fort Randall. La route avait été longue, épuisante, tapageuse et il avait bien mérité sa bière. Sachant pertinemment que c’était lui qu’elle cherchait et pas son supérieur, il ôta ses pieds de la table pour s’asseoir plus convenablement devant une dame. Il n’ôta pas son chapeau pour autant.
“Qu’est ce que je peux faire pour vous, miss ? -vous voulez quelque chose ? ”
Le taulier échangea un bref regard avec lui quand Jacob agita le bras pour qu’il lui serve un autre verre. Il était comme ça, incapable de se retenir devant les minettes. De toute façon il plaisait, il avait toujours plu et il n'avait jamais eu besoin de beaucoup parler pour ça. Faut dire que la mauvaise fille n’est pas du tout vilaine, il admire ses yeux noirs fumés qui ne le quittent pas. S'il était moins gentleman, il aurait déjà l’œil qui traîne sur le parquet pour mater le corps exceptionnellement à son goût de mademoiselle...(comment dit-elle déjà ?)
| | |
| |