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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
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RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Une immense sensation de calme | ft. Clyde King | TERMINÉ
Irina N. Valanova
Irina N. Valanova
Since : 26/02/2021
Messages : 134
Name : Cendre
Faceclaim : Tilda Swinton
Crédits : behindfairytales (avatar)
DC : Fifi & Blair
Une immense sensation de calme | ft. Clyde King | TERMINÉ 6cl0
Age : 25 ans officiellement | 56 ans officieusement
Statut : Veuve. À moins qu'elle ait oublié son mari quelque part ? Ou bien qu'elle n'ait jamais été mariée ?
Job : Princesse, arnaqueuse, terroriste, comédienne, acrobate, danseuse étoile, peintre. Bref, tout ce qui l'arrange.
Habitation : À Moonstone Pound, dans une petite tente de fortune.
Disponibilité : Disponible [3/3]
Ven 3 Déc - 23:42


Une immense sensation de calme

@Clyde King


« Je vais chercher ma soeur à la gare, à tout de suite ! »

Voilà les mots qu’Irina avait laissés derrière elle en ce bel après-midi de printemps, l’écho bientôt englouti par le galop pressé et désordonné de son cheval. De quelle soeur parlait-elle ? Et de quelle gare ? Personne n’en savait rien, mais personne ne haussa les sourcils et on vaqua à ses occupations comme si de rien n’était tandis que la silhouette longiligne de la russe disparaissait entre les ifs.

Ce qui aurait dû être un aller-retour de quelques heures se transforma en quelques jours.
Et ce fut donc une semaine après son départ précipité qu’elle reparut, à l’aube, à l’orée de la forêt, en sifflotant gaiement.
Sous les sabots de la jument, le dernier givre de la saison craquait. Une fine brume s’élevait de la terre gorgée de neige fondue. La fonte avait tracé une multitude de sillons dans la boue, comme autant de nattes tressées par Mère Nature. Au loin, un crapaud croassa. L’air - qui piquait encore un peu - avait une haleine plus chaude qu’hier. Et cela irait de mieux en mieux.
Néanmoins, Irina resserra son long manteau couvert de boue sur ses épaules. Son souffle froid perlait dans ses cils. Elle était lasse.

« Pas mécontente d’arriver, moi, » soupira-t-elle en se massant les lombaires.

Elle avait beau être dans la fine fleur de l’âge, quiconque passerait sept jours à cheval à sillonner les routes et à dormir dans des terriers de renards ne serait pas mécontent de retrouver le confort spartiate de sa tente de fortune.

La révolutionnaire plissa les yeux. Aucune fumée ne s’élevait du campement. Ni madame Davis, ni Grace ne devait être encore levée. Tant pis pour le petit déjeuner. Il lui restait des biscuits secs dans sa sacoche, de toute façon. Elle observa le camp passer de minuscule point à l’horizon à un monde tout entier qui envahi l'entièreté de l’espace pour le gorger de vie.
De-çà, de-là, on trouvait des bouteilles en verre, des cannettes renversées, un châle abandonné - celui de Leonora -, une chaussure trouée - celle d’Assane -. Si on tendait l’oreille, on pouvait presque entendre les rire de la veille s’étioler, comme refusant de mourir.
Irina ne trouvait rien de plus agréable que la vision du camp endormi, chacun bien au chaud sous sa bâche, caché du monde dans leurs jolis rêves. Tout était silence. Alors, une immense sensation de calme l’envahit. Elle relaxa ses bras et ses jambes se ramollirent.

Cela valait bien de sacrifier un oeuf au plat.

« Chuuut, » intima-t-elle à Irina alors qu’elle accrochait sa monture avec les autres chevaux.

Mais comme la trahison ne venait jamais de là où on l’attendait, ce furent les poules qui hurlèrent à la mort, la voix d’un humain signant la promesse d’être nourries. Malheureusement, elles n’étaient pas tombées sur la bonne candidate.
Elle décocha un coup de pied dans la cahute et après un dernier frou-frou d’affolement, les poulettes battirent en retraite.

En allant pour allumer une cigarette, elle remarqua le sang séché sous ses ongles.

« Rah, foutu sanglier, » râla-t-elle en entreprenant de se les curer.

Voyant que l’entreprise était vaine, elle se dirigea vers le lac. Elle méritait bien une petite toilette.

Elle entendit pleurer avant de voir le malheureux - ou la malheureuse -.

« C’est toi Mae ? » demanda-t-elle en attrapant sa cigarette pour éviter qu’elle ne fasse un plongeon depuis ses lèvres.

Le petit garçon la toisa, les yeux humides et la morve au nez. Ses joues rouges d’avoir pleuré étaient noyées de grosses larmes rondes. Son petit menton tremblait.

« Ah tiens, bonjour, » le salua-t-elle. « Ça va ? Bon, pas fort visiblement. »

Elle s’accroupit sur les galets et se lava les mains. Le contact avec l’eau gelée la fit frissonner. À côté d'elle, le petit s'était figé.

« Brrrrrrr ! C’est glacé ! »

La russe se dépêcha de bien vite les sortir, les secoua vivement pour faire affluer le sang et les enroula dans les pans de sa veste.

« Tu es assis pile là où j’ai vomi il y a quelques mois. Une histoire d’incendie… Je me suis cramée de là à là. » Elle lui montra le bout de ses doigts jusqu’à son coude. « Franchement pas rigolo. »

Elle farfouilla dans sa sacoche à la recherche de ses fameux gâteaux. Elle aurait pu être tentée de tous les offrir au petit garçon, mais elle mourrait de faim, elle aussi. Alors, elle partagea.

« Tiens, mange, mange. » Elle lui fourra le biscuit dans les doigts. « C’est joli ici, pas vrai ? Si tu te lèves assez tôt, des fois, il y a des biches qui viennent boire. Parfois on les regarde et parfois on leur tire dessus. Ça dépend si on a faim. J'avoue, on a souvent faim. »

Elle marqua une petite pause et croqua dans son petit-déjeuner. Il était mou sous la dent et avait un goût de rance.

« Heureusement qu’on a des gâteaux ce matin, hein ? »

La plaisanterie ne trouva pas son public puisque le garçonnet se remit à sangloter. Son petit visage se perdit dans ses mains couvertes de miettes avant de s’échouer dans le creux de son coude.

« Pleure, pleure, mon petit. Tu pisseras moins. J’ai dit ça à Mae la dernière fois. Bah elle a prit ça au pied de la lettre. J’imagine qu’elle va plus trop au cabinet maintenant… »

Un soleil timide s’éleva de derrière les arbres. Les zébrures de lumière éblouirent la slave qui mit une main en visière. Une nuée d’oiseaux s’éleva dans un froissement d’ailes, faisant trembler les branches qui firent pleuvoir quelques épines. Un bourdon voleta, plein d’une grâce pataude, avant de se poser sur une feuille, juste à côté d’eux.
Irina le recueillit sur son doigt.

« Avec mes fils, on avait inventé ça… La SPB. La Société Protectrice des Bourdons. C'était pas rare qu’on en trouve dans les allées des jardins. Comme ça chamboulait les petits, on les ramenait à l’intérieur et on leur donnait des miettes de sucre. Ça allait tout de suite mieux, après. »

Elle glissa un regard vers le marmot. Le bourdon en profita pour prendre la fuite.

« Tu manges, hein ? Sinon je vais me fâcher. »

Elle finit son propre biscuit avant de se laisser tomber sur les fesses. Là, elle délaça ses bottines, enleva ses chaussures et ses chaussettes - avec grande difficulté puisque ses pieds étaient couverts d’ampoules -. Puis elle remua ses sept orteils.

« Ça pue un peu, » lâcha-t-elle sans s’excuser. « Mais d’ailleurs, tu es qui toi ? »




Irina N. Valanova
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Clyde King
Clyde King
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Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
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Mer 22 Déc - 15:47
Une immense sensation de calme
ft. Irina Valanova


Si le sommeil de Clyde était généralement décousu, celui de Wyatt était bien pire encore. Fait d’insomnies et de terreurs nocturnes, le petit se réveillait constamment, hurlant et pleurant. Peu importe avec qui il passait la nuit, que ce soit contre son père, lové dans les bras de Grace ou tout seul, il finissait toujours par disparaître Dieu ne sais où – et ce matin ne faisait pas exception.

Lorsque King remarqua que le petit avait quitté sa tente, il se leva rapidement en grommelant. Cet enfant allait le rendre fou. Dès qu’il était hors de sa vue, Clyde l’imaginait déjà kidnappé par les Hennessy, ou en train de se noyer dans les eaux glaciales de Moonstone ; il lui faudrait apprendre à nager le plus vite possible, d’ailleurs. Mais dans les pires cauchemars de Clyde, Wyatt subissait le même sort que la petite Kelly.

Il chassa les images du massacre en sortant de sa tente, pour découvrir une fine couche de brume dansant au-dessus du lac. Wyatt quant à lui n’était pas loin, assis sur les galets, en compagnie d’Irina. Il était d’ailleurs entrain de lui dire quelque chose, que le gunslinger ne pouvait entendre, mais qui ressemblait à « J’m’appelle Wyatt… ma maman elle est dans le ciel alors je reste avec papa pour le moment ».

La Russe avait disparu quelques jours auparavant, et même si Clyde gardait parfois ses distances avec la princessa, il était heureux de la voir dans les parages. Se frottant les yeux pour chasser le sommeil y persistant (et les effluves de liqueur de la veille), il s’approcha du duo improbable, une moue faussement fâchée sur le visage : « Wyatt Aaron King, pour la millième fois : ne t’approche pas le l’eau tant que tu ne sais pas nager, d’accord ? ». Son rôle de père était approximatif, mais ça, il savait faire ; essayer à tout prix de le protéger, de tout et n’importe quoi. Pour le reste, l’ensemble du campement semblait heureux de vouloir lui apprendre la vie : les gros mots avec Patterson, la chasse avec Matthews, la bienséance avec Grace – tout le monde y trouvait son compte, et surtout King. Le gosse en question releva simplement les yeux vers lui en hochant la tête, suçotant un biscuit en silence.

Clyde se garda bien de retrousser le nez en sentant les élans de vielles chaussettes émanant des bottes d’Irina, et à la place, il s’accroupit avec eux. Avec son pouce, il essuya une larme sur les joues rougies du petit, puis attrapa un galet qu’il fit rouler entre ses doigts. Se tournant vers la slave, il se surprit à demander : « Alors, ta sœur ? Elle a fait bon voyage ? ». L’écossais n’arrivait jamais à démêler le vrai du faux des histoires de la blonde, et pour cette raison, elle l’effrayait régulièrement. Il ne savait jamais sur quel pied danser avec elle, comment lui parler et l’aborder – sachant qu’initialement, le dialogue n’était déjà pas un de ses points forts.



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Clyde King
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Mer 22 Déc - 22:05


Une immense sensation de calme

@Clyde King


Irina était physionomiste. Une bosse sur le nez, une implantation de cheveux originale, des yeux en amandes ou encore des fossettes sur les joues et sur le menton, rien ne lui échappait. D’ailleurs, Lombroso – qu’elle avait rencontré à une terrasse de café à Turin – lui avait un jour expliqué qu’un menton scindé était symbole d’une personnalité émotive cherchant toujours à être au centre de son petit monde. 
Son regard vert détailla la frimousse désormais détendue, bien qu’encore noyée de larmes du garçonnet.  « Bingo, » se félicita-t-elle en remarquant le petit trou dans son menton toujours tremblotant.
Inconscient de toute la destinée que la russe lui prédisait en observant son profil – il allait mourir à quarante-deux ans d’une rupture d’anévrisme, quelle fin subite – l’enfant rongeait son biscuit comme un castor accroché à un rondin. Il n’y avait qu’un autre membre du gang à avoir un menton pareil.

Owen.

« Le vieux renard ! » pensa Irina en grignotant son gâteau sec, un sourire amusé sur les lèvres. Le vieil homme était plutôt taiseux, mais de le voir ramener un fils aussi jeune au camp rajoutait une nouvelle facette au personnage.  

« D’accord, » répondit-elle simplement en étirant ses pieds contre les galets glissants. « T’as vu, j’ai que sept orteils. Je me trempais les pieds en Floride et un crocodile les a mangés. »

Des pas qui roulaient sur la berge lui firent lever le nez.

Clyde, encore éclaté de sommeil, arrivait jusqu’à eux en se frottant les yeux. Sa haute silhouette découpait l’atmosphère matinale d’une nuit qu’il étirait jusqu’à eux. De lourds cernes habillaient son regard qui n’était pas teinté que de fatigue.

« Ah, salut, Kingovitch ! » l’accueillit-elle. « T’en fais pas pour le petit va ! Il est avec moi, il peut rien lui arriver. Je suis une excellente nageuse, » rajouta-t-elle à l’intention de Wyatt. « Quand j’avais sept ans, je plongeais sous la glace pour aller récupérer des algues au fond du lac à côté de chez moi. Ça se mange, tu sais. »

La question du hors-la-loi la fit sourciller.

« Ma soeur ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? » s’étonna-t-elle. « Elle est morte de la polio quand j’avais douze ans. J’imagine qu’elle a fait bon voyage oui… En tout cas, elle est jamais revenue. »

Elle haussa les épaules et entreprit de nettoyer ses ampoules de la bourre de chaussette qui s’y était collée. Chaque froissement de ses doigts contre les plaies la faisait grimacer, mais cela n’avait rien à voir avec les brûlures de cet hiver.

« C’est ce que ma babushka disait, » récita-t-elle le doigt en l’air en prenant un air inspiré. « Si les morts ne reviennent pas, c’est qu’ils sont bien là où ils sont. »

Elle baissa son doigt et se remit au travail.

« Ma soeur me disait qu’elle viendrait me chatouiller les pieds. Elle est jamais venue. »

Elle essuya maintenant sa voute plantaire contre ses mollets clairsemés de poils blonds pour en chasser la terre et les petits cailloux collés.

« Tu savais, toi, qu’Owen avait un garçon ? » demanda-t-elle à Clyde. « Personne me met jamais au courant. En tout cas, il est plus mignon que lui. Bon, mais toi Wyatt, tu me diras tout, pas vrai ? On va devenir des bons copains, d’accord ? »

La question avait plus des allures d’ordre que de réelle interrogation. Elle tendit sa main pour que le garçonnet la serre, scellant ainsi la promesse.
Il avait de jolis cheveux blonds, maintenant que le soleil se mettait à jouer dedans. « Il ressemble à Valeri, » songea-t-elle en observant la rondeur de ses joues et sa petite bouche pincée d’avoir pleurée. Il n’y avait que ses yeux bleus, trop pâles, pour rompre le charme. Valeri avait les yeux noisettes. « Non, Valeri était plus gracieux. »

« Si t’as peur qu’il se noie, je peux lui apprendre à nager tu sais, » proposa-t-elle au brigand. « Mon père il me jetait du bateau pendant qu’il ramait et je devais le rattraper. Au début, c’était pas facile, je buvais des sacrées tasses. Mais après ça va bien. Tiens prends un autre gâteau. »

Elle fourra dans les doigts de l’enfant son dernier biscuit - enfin plutôt les miettes de son dernier biscuit, triste sort réservé à ceux dont le destin avait choisi qu’il serait au fond du paquet -.

« T’as mauvaise mine, » lâcha-t-elle à Clyde. « Et ton haleine pourrait décoller les papiers peints. Allez venez, on va embêter les poules pour manger un truc. »

Toujours pieds nus - maintenant que ses ampoules étaient propres, elle n’allait pas remettre ses chaussures - elle se redressa en s’époussetant le derrière. L’humidité avait laissé une grosse trace sombre.




Irina N. Valanova
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Mer 16 Fév - 17:42
Une immense sensation de calme
ft. Irina Valanova


Clyde fut d’autant plus désemparé lorsqu’Irina affirma que sa sœur était morte de la polio, il y a plusieurs années déjà. Il vint alors pincer l’arrête de son nez, jusque entre ses deux yeux, et soupira. Décidément, il ne comprenait pas la Russe, et ne la comprendrait jamais.

Jouant toujours avec les petits galets entre ses doigts, il finit par le lancer dans l’eau du lac, ce dernier ricochant trois fois avant de sombrer pour l’éternité. Il haussa un sourcil en entendant la réflexion de la babouchka, si poétique qu’elle le prit de court. Clyde se tourna vers Wyatt pour observer sa réaction, ce dernier encore traumatisé par la mort de sa mère, mais bien vite, Irina attira son attention. « Owen? », s’exclama-t-il avec un sourire amusé, comme si le vieux coyote avait lui aussi décidé de ramené son gamin sur le camp. « Hmm, peut-étre bien. C’est pas impossible », finit-il pas conclure en s’asseyant. Après tout, sur le nombre d’hommes dans la bande des O’Reilly, plus d’un devaient avoir une progéniture illégitime. Il pensa alors au fait que d’autres enfants pouvaient être de son sang, éparpillés un peu partout dans la nature, et eut soudain besoin d’air. Alors qu’Irina semblait seller une promesse avec Wyatt dont il n’avait rien écouté, il s’alluma une cigarette, tout en laissant le paquet en évidence si la blonde souhaitait se servir.

Le gunslinger releva la tête vers elle lorsqu’elle lui proposa d’apprendre au petit à nager. Il resta silencieux, songeur. Ce n’était pas une mauvaise idée. Comme il l’avait soulevé plus tôt, si le gosse devait rester avec lui sur le camp, il allait devoir apprendre. Clyde allait bien devoir s’éloigner de temps à autres, et l’inquiétude de ne pas pouvoir surveiller le petit allait le ronger constamment. Et puis, si elle se montrait volontaire pour tremper son cul dans les eaux glacées de Moonstone, il n’allait pas l’en priver. « Au printemps, marmonna-t-il. Tu lui apprendras. » Clyde baissa ensuite les yeux sur Wyatt, tendrement – il acceptait surtout parce qu’il ne pourrait pas vraiment lui apprendre, étant lui-même un piètre nageur.

« J’ai toujours cette tête-là »
, lâcha-t-il sans animosité en réponse à la remarque d’Irina concernant sa mauvaise mine. Il dormait peu, buvait beaucoup, rien d’inhabituel en somme. Pour son haleine par contre… elle avait peut-être raison, la clope n’aidait pas. Lorsque la Slave se releva, visiblement en quête d’œufs, Clyde suivit. Il attrapa Wyatt pour le porter, lui demandant au passage : « C’est fini les larmes, hein ? ». Le gamin hocha la tête sans ajouter un mot. « Bien. Maintenant quand je te dis : pas près du lac pour le moment, tu écoutes, d’accord ? ». Le petit acquiesça sans pourtant le regarder, ses grands yeux clairs rivés sur la princessa. « Allez, elle a raison, tu dois manger… », conclut l’écossait en se dirigeant vers l’étale leur servant de cuisine.

Mais Wyatt ne semblait pas du même avis. « Et si tu pars, comme maman ? …et que tu reviens pas comme la sœur d’Irina ? », demanda-t-il, visiblement inquiet. Clyde attrapa une chaise et fit s’assoir le petit sur ses genoux. Il dégagea une mèche trop longue de son front blond, et essaya de lui répondre : « J’vais pas mourir, buddy. Pas avant qu’tu sois très grand, et bien plus fort que moi! ». Mais l’enfant restait soucieux. « Comme qui? » « Comme Patterson !». Si le fils King considéra cette réponse un instant, se tournant vers la tente du texan bourru avant de revenir vers son père, il fronça à nouveau le museau : « Je vais me retrouver tout seul. » Clyde, qui pensait que cette question ne viendrait pas si tôt, essaya de répondre tant bien que mal à ses inquiétudes : « Nah. Y’a pas d’wee lad avec autant d’amis qu’toi. Tu as Matthews, et Grace… » « Grace est méchante parfois ! », s’empressa de s’écrier Wyatt, ce qui fit rire son père. « Ouais, je sais. Mais c’est pour ton bien. Et Grace t’aime beaucoup. » Le petit marqua à nouveau une hésitation, puis fini par avouer : « J’veux pas grandir moi, da. » C’était la première fois que l’enfant parlait de Clyde en utilisant autre chose que son nom. Il crut manquer d’air, sentir le monde s’effondrer. Pourtant, le monde semblait s’en foutre.

« Bien, parceque t’as pas b’soin, fiston. Pas avant une décennie, au moins. Regarde qui revient… », ajouta le gunslinger en montrant du doigt Valanova. « Irina? C’est mon amie aussi » affirma l’enfant en offrant un sourire à cette dernière. « Tu vois, plein d’amis. »

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Lun 7 Mar - 22:06


Une immense sensation de calme

@Clyde King


Pour la deuxième fois en moins de vingt minutes, les poules éprouvèrent le fol espoir d’être nourries et se trouvèrent équitablement déçues de trouver Irina sur le pas de leur demeure. Elles avaient peut-être songé s’être débarrassées d’elle lorsqu’elle était revenue de son voyage ; elles s’étaient fourvoyées. Non seulement Irina avait complètement oublié qu’elle leur avait déjà dérobé un oeuf, mais elle s’était en plus assise dessus. La tache sombre sur son séant tenait autant de l’humidité de la plage de galets que du jaune écrabouillé dans sa poche.

« Moje małe laski… »* souffla-t-elle de sa voix trainante en prenant bien soin de détacher chaque syllabe.

La première cocotte - la plus proche de la barrière en bois grossière - sonna l’alerte. Un long ululement outré teinté de crainte. Elle s’enfuit, toutes plumes dehors, en s’agitant comme une danseuse de french cancan à travers la petite cour où de maigres touffes d’herbes grises poussaient de manière sporadiques, comme sur le crâne d’un homme sur le chemin long et tortueux de la calvitie -. Le reste n’était que gadoue et flaque dans lesquelles les poules se trempaient les fesses les jours de beau temps.

Bien sûr, les autres poules d’affolèrent. Irina ricana en renarde sournoise, ses doigts comme des griffes, prêtes à voler les volailles de leur précieux, mais si friable, trésor.
Il y avait bien une technique pour se saisir des oeufs sans se faire picorer les phalanges (d’abord répandre du grain, attirer les poules dehors et chiper les oeufs ni vu, ni connu). Mais Irina n’était guère connue pour sa délicatesse qu’elle laissait volontiers aux orfèvres et à ceux qui aimaient perdre leur temps. Tout coude dehors, elle bourrina les poulettes assez braves pour venir lui piquer les bras de leurs petits becs luisants. Cela la fit rire de plus belle - un rire étouffé qui rebondit contre les murs couverts de fientes et de plumes de l’intérieur du poulailler réduit-. Son oeil à travers la trappe comme celui d’un pervers à travers une serrure, elle repéra le petit déjeuner bien sagement posé sur un lit de paille. Sans détour, elle glissa son long bras dans l’interstice, perdant ainsi sa visibilité. Toute pressée contre le poulailler, elle tâtonna en levant les yeux au ciel - comme si cela pouvait l’aider à mieux voir -. Une vive douleur lui tordit la peau.

« Oy neposlushnyy ! »** piailla-t-elle en donnant de grands coups de patte. « Tu vas finir à la broche ! À la broche je te dis ! »

Lorsqu’enfin ses doigts touchèrent les douces coquilles encore tièdes des oeufs, son visage s’illumina en une expression de triomphe.

« Ah-ah ! » s’écria-t-elle en récupérant son bras.

Bien sûr, sa manche était désormais poissée de vieilles plumes. Deux traces blanches lui signifièrent que l’effraction n’était pas restée impunie.

« O moi kokotki, moi kokotki, odnazhdy ya vas syem ! »*** chantonna-t-elle en s’essuyant grossièrement le bras de sa main libre. « Regardez ce que je vous ramène ! »

Dans son dos les poules continuaient de s’égosiller. Ce n’était qu’une question de temps avant que les premiers grognements n’éructent depuis les tentes endormies. Irina adorait ces moments-là. Voir les petites têtes encore barbouillées d’alcool et de sommeil, les visages bouffis et les yeux torves. Qu’est-ce qu’ils étaient moches, tous.
Alors, elle garda un oeil sur les petites entrées encore tendues, attendant patiemment les premiers gangsters agacés.

Elle agita les oeufs sous le nez de Wyatt et de Clyde avant d’agiter un peu les braises pour faire rejaillir les flammes. Visiblement, personne n’avait surveillé le feu cette nuit. Et après ils seraient encore à râler qu’on gaspillait les allumettes, tiens… Elle donna une bûche à manger et le feu l’avala goulument. Sur la poêle, un restant de graillon ne mit pas longtemps avant de crépiter. Des petites bulles brunes éclatèrent et une fumée peu odorante embauma l’air. Irina soupira de contentement.

« Ça sent meilleur que ton haleine, Kingovitch, » répéta-t-elle, pas encore lassée de sa petite blague. « C’est meilleur comme ça, » apprit-elle au gamin. « Ça donne du goût, tu vas voir. »

La maniérée Grace et la si facilement répugnée Mae auraient certainement hurlé (elles se ressemblaient plus qu’elles ne voulaient l’admettre, ces deux là), mais Irina brisa les trois oeufs d’une main experte.

« J’ai cassé des têtes moins dures haha, » marmotta-t-elle pour elle-même en chantonnant. « Bah alors, faut pas s’arrêter de parler parce que je suis là hein, aller, aller, parlez, parlez, moi je dérange pas… »

À travers la fumée, elle observa le truand et l’enfant perché sur ses genoux. Cela lui rappela un autre homme et un autre enfant. Un autre décor aussi. Et surtout, d’autres expressions. Clyde donnait toujours cette impression de souffrir en permanence, comme s’il avait été percuté par une diligence et qu’il s’était cassé trois côtes, et le petit avait la face brouillé d’une angoisse qui n’était pas l’apanage de ceux de son âge. Tous les deux étaient graves. Des sentiments qu’Irina n’avait pas eu l’habitude de voir sur d’autres visages familiers.

« Tu sais, » reprit-elle en touillant les oeufs avec une spatule de bois sale - mais était-ce nécessaire de le souligner ? - « moi j’ai déjà vu un monstre dans le lac. Un machin énorme avec un coup loooong long long. » Elle mima la bête avec son bras tout piqué de becs de poules et de fientes. « Il croque les orteils… Comme ça ! »

De la pince créée avec ses doigts, elle grignota le ventre du petit garçon en imitant l’hybridation contre nature d’un éléphant et d’un coq.

Ce fut la goutte d’eau pour le père Davis. La slave l’entendit gigoter dans sa tente avant de le voir.

« Ooooh, il arrive, il arrive ! » murmura-t-elle. « Regardez-moi ça ! »

La toile se souleva d’un coup. La chaussure qui vola vers eux fut tout aussi furtive. Malheureusement, manquant d’une force encore drainée par le sommeil, le père de famille jeta sa grole dans la boue et elle s’y écrasa avec un « splatch » disgracieux.
La toile redescendit brusquement avec un grognement sourd sans qu’ils ne puissent admirer la gueule enfarinée de Davis. Irina soupira bruyamment par les narines, un brin déçue.

« Dans le lac Labynkyr, il y a un monstre encore plus gros. C’est là où j’ai été déportée, » petit aparté à Clyde. « Il a fallu que je le traverse en plein hiver pour m’échapper de prison, sacrée histoire. »

Elle se craqua une cigarette avant de secouer la spatule dans la poêle.

« Et aller, bon appétit mes cocottes, » souhaita-t-elle, les lèvres serrées pour maintenir sa cigarette.

Elle tapa trois auges mal saucées contre le bout de bois qui lui servait d’assise et y fit glisser l’omelette brûlée sur les rebords en parts plus ou moins égales.

« Aaaah, ça me fait plaisir. Après avoir bouffé des racines pendant sept jours… »

Elle ne se formalisa pas de la propreté approximative de la fourchette et l’enfourna dans sa bouche tandis qu’elle cendrait dans la boue.

« Vous êtes mignons tous les deux, » commenta-t-elle. « Owen va être jaloux. »

Clin d’oeil. Clin d’oeil.

« De quoi vous parliez alors ? Il faut tout me dire à moi, je suis curieuse. »




*Mes petites poulettes (en polonais)
**Ah, les vilaines ! (en russe)
***Oh mes cocottes, mes cocottes, vous finirez à la broche ! (en russe)





Irina N. Valanova
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Sam 19 Mar - 20:50
Une immense sensation de calme
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Irina revint triomphante, des œufs dans les mains, et la moue boudeuse de Wyatt s’effaça comme par magie. Clyde laissa glisser le gamin contre lui, qui se mit à gambader vers la Russe dès que ses petits pieds eurent touchés terre. Il observa les jaunes et les blancs frémissant dans la poêle sale, curieux, et King l’observait lui. Ce dernier releva la tête en entendant Irina mentionner son haleine pour la seconde fois, mais ne s’en formalisa pas.

Non, figé dans ses pensées, il contemplait la scène dont il était soudainement devenu spectateur. Irina avait beau généralement le terrifier, elle savait y faire avec les enfants – et en particulier avec son fils. Il aurait aimé être aussi à l’aise avec le môme – savoir comment le faire rire, inventer ces histoires de montres qui mangent les orteils simplement pour le faire sourire. Mais son propre père s’était toujours conduit avec morosité, son principal trait de caractère étant d’être taciturne. Ce qu’on pouvait également reprocher à Clyde, loin d’être le roi des bavards.

C’est le petit aparté de la slave sur son séjour en prison qui réussit à sortir King de ses pensées. « Hmmm », maugréa-t-il en retrouvant ses esprits, clignant plusieurs fois des yeux pour revenir au présent.

Machinalement, il attrapa Wyatt sous les bras pour l’assoir à table avec Irina, et prit place également. « Merci », réussi-t-il à articuler en attrapant la plâtrée d’œufs brouillés qui lui était destiné. Il ne se souvenait plus de la dernière fois qu’il avait pris son repas à table ainsi, qui plus est un petit déjeuné. Clyde était plutôt du genre à bouder les diners en groupe, pour grignoter sur le pouce et tout éponger au whisky. Mais le semblant de normalité de ce moment sembla l’apaiser – c’était la bonne chose pour le petit, et par conséquent pour lui également.

Wyatt, contrairement à son père était assez bavard. Lorsque Valanova mentionna avoir mangé des racines, il grimaça : « pouah, c’est pas bon! …ma mamie, elle, elle me fait manger de la réglisse. » Il était maladroit avec ses couverts, et un peu de son plat arriva sur ses genoux. « Elle dit que c’est bon pour les dents, mais moi, moi j’aime pas ça. »

Clyde nota mentalement l’information. Lorsque leur camarde mentionna qu’ils étaient mignons tous les deux, ils ne put s’empêcher de la dévisager longuement – le pauvre gosse avait hérité de sa trogne, et il lui souhaitait de rester mignon encore quelque temps. Ne voulant pas s’épancher sur le sujet, il essaya de répondre à la question de la blonde : « Wyatt à peur de se retrouver tout seul, si je pars. » Il ne s’inquiéta pas d’avoir la bouche pleine pour continuer. « Mais je lui ai dit que tout le monde est là pour lui ici, hein buddy ». Il aurait vraiment aimé pourvoir se rincer la bouche au gin, pourtant le repas était relativement bon. « Un vrai petit prince ici, pas vrai ? », ajoutea-t-il en donnant un petit coup de coude au gamin. Son regard bleuté vint ensuite croiser celui d’Irina, et il s’autorisa à lui demander : « …mais en parlant de ça, t’es pas une princesse, toi ? »

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Irina N. Valanova
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Lun 4 Avr - 20:57


Une immense sensation de calme

@Clyde King


La face vague et le mot rare, Clyde avait plus d’oeufs brouillés que de syllabes au bout des lèvres. Irina aurait pu en être vexée (comme à chaque fois que ses bandes-annonces censées susciter l’intérêt ne défroissait pas les sourcils de ses interlocuteurs) si elle elle ne connaissait pas assez le hors-la-loi pour - au contraire - se divertir de son mutisme. « On dirait qu’il est constipé, » constata-t-elle en observant sa moue crispée. Après les côtes fêlées dans un terrible accident de diligence, la slave embrayait sur les comparaisons peu flatteuses. De l’imaginer sur la selle fit apparaître un mince sourire moqueur sur ses lèvres fines aux ridules qu’elle n’avait pas encore eu le temps de combler de graisse de baleine.

Heureusement, la révolutionnaire n’eut pas le temps de poursuivre ses pérégrinations mentales (ouf), puisque, à la différence de Clyde, Wyatt se dévoilait être un vrai bout-en-train. Lui aussi avait la truffe dans son petit-déjeuner (il ne se formalisait pas, lui non plus, de la propreté toute relative de la vaisselle), mais son visage exprimait autre chose que le désespoir profond et constant d’un homme qui souffrait de ses fêlures. Il s’anima à la mention des racines, proposant à son auditoire une grimace dégoûté de petit garçon, langue tirée et nez et yeux plissés.

« Quoi pas bon ? » s’indigna faussement Irina en agitant sa fourchette pleine d’oeuf sous le nez du petit. « Tu es trop gâté toi ! Sept jours sous une benne tiens, après tu en voudras des racines ! Ça sera même ton plat favori ! »

Après un rapide regard autour d’elle, le campement ayant des allures de champ de bataille, elle haussa les épaules.

« Enfin bon, on y est tous un peu dans la benne… Au moins, ça t’aiguisera les dents. Un vrai petit requin. »

Elle fit claquer ses mâchoires aux quenottes abimées par une vie d’errance. En glissant un oeil vers Clyde, elle remarqua qu’il la défigurait en silence. Elle lui répondit par un haussement de sourcil séducteur.

« Ça y est, t’es tombé amoureux ? » demanda-t-elle en rigolant. « Attends de voir mes chevilles, aussi épaisses que des chas d’aiguilles, ça va te retourner la tête. »

À nouveau, l’entreprise du remonté outrancier de jupe fut stoppé net par les soucis du petit garçon. D’ailleurs, les oreilles de ce dernier avaient pris une teinte cramoisie. Son assiette était désormais beaucoup plus intéressante que les adultes.
Irina éclata d’un gros rire en tapotant la tête baissée du nouvel arrivant.

« Allons bon ! Faut pas se tracasser si jeune avec ce genre d’idées ! Clyde a raison, on est là nous. Je t’ai dit qu’on allait être copains, tout les deux. Et moi je laisse jamais personne derrière. »

Elle marqua une courte pause d’intense réflexion. La concentration creusa une petite ride entre ses sourcils.

« Oui, d’accord, sauf une fois au chalet… Mais enfin, c’est du passé ! »

Néanmoins, elle s’étonna de la proximité soudaine entre le gunslinger et le petit. N’aurait-il pas plutôt dû s’inquiéter de la disparition de son père plutôt que de Clyde ? « Bah, moi ce que j’en sais, » réfléchit-elle en baissant la bouche avant de retourner à son plat.

La question de l’alcoolique notoire du camp lui arracha un frisson. Celui-là même qui l’émoustillait lorsqu’on lui demandait de raconter une histoire. Et c’était encore mieux lorsque le récit la concernait (d’une manière ou d’une autre, elle arrivait toujours à tirer la couverture sur elle de toute façon). Elle se retint de lever sur lui des yeux luisants, toute bouffie de l’attention qu’il lui conférait. Néanmoins, la russe fit mine de garder un détachement mesuré, accoudée sur la table. Elle remonta son pied sur le banc. La jupe glissa le long de sa jambe, dévoilant un genou cagneux par-dessus la table comme un aileron de requin sur l’océan.

« Mh-mh, » lâcha-t-elle la bouche pleine.

Elle aimait bien ménager son suspens. Elle déglutit lentement, avec théâtralité et s’éclaircit la gorge. Avant de reprendre une bouchée qu’elle mastiqua longuement en faisant mine de réfléchir, les yeux levés vers le ciel rosi par le soleil.

« Il faut toujours bien mâcher, » apprit-elle à Wyatt. « Sinon tu vas enfler comme une baudruche. On approche une aiguille et tu éclates. »

Pouf ! Elle mima l'action en gonflant ses joues avant d'exploser brutalement l'air, ses mains étendant ses longs doigts de lémur pour souligner l'action.

Cette fois, elle avala pour de bon et repoussa son auge pour signifier que son repas était terminé.

« C’est un peu plus compliqué que ça, » apprit-elle à Clyde, nonchalante. « Mon titre complet, c’est Irina Nikolaïevna, princesse Valanova, comtesse Soumarokova-Elston. »

Pas mécontente de son petit effet, elle dévoila une rangée de petits crocs sous ses lèvres inexistantes.

« En Russie, on me connaissait plus comme comtesse que comme princesse, c’est quand je me suis mariée, tu comprends. Mais j’ai toujours préféré princesse. Ça en jette un peu plus, non ? Eh puis, le mariage ça peut pas gommer une partie de notre existence comme ça, hein. »

Elle fronça les sourcils, un instant absente, le corps vide comme une coquille de bernard-l’ermite délaissée, ses souvenirs envolés dans un appartement banal ou bien dans des palais somptueux. En regardant par la fenêtre, des corps ensanglantés côtoyaient des calèches parées de fleurs fraîches et de noeuds de soie. Riches et pauvres se côtoyaient sans se voir dans la forteresse de son esprit. Partout, le ciel était gris. Il allait neiger.

Elle s’ébroua toute entière, comme prise d’un grand froid. Son visage froissé se lissa brusquement, plus égayé que nécessaire.

« J’avais des bijoux tout le tour de cou, » apprit-elle à Wyatt dans un débit trop rapide roulé d'accents slaves. « Saphir, rubis, émeraudes, assorties à mes yeux, » elle tapota le coin de son oeil avec son index droit. « On mangeait autre chose que des racines, ça oui ! Des homards, des huîtres… Une fois, j’ai failli m’étrangler avec du saumon. En fait, la tranche s’est coincée dans ma dent, » elle ouvrit la bouche pour désigner la molaire en cause, « et le reste pendait dans ma gorge. Au début, ça faisait marrer tout le monde, ils pensaient que je jouais la comédie. Et puis quand j’ai commencé à devenir toute bleue, c’est Lydia Dimitrievna qui m’a mit les doigts au fond de la glotte pour sortir le saumon. La pêche miraculeuse ! »

Elle ricana en se remémorant la scène (bien qu’elle soit un peu floue sur la fin, en particulier lorsqu’elle suffoquait dans son assiette de caviar).

« Alala, on rigolait bien à l’époque aussi. Mais je l’ai fini le saumon. Pas de gâchis ! Ça a fait le tour des salons pendant deux semaines. »

Aujourd’hui, ses bras pelaient encore des brûlures de l’hiver et personne n’en faisait une affaire d’État. Quelle ironie qu’était la vie.

« Vous avez déjà mangé des huîtres ? » demanda-t-elle. « Et si on allait à la pêche ? Il va faire beau aujourd’hui et il est tôt. On trouvera peut-être des saumons ? »

L’idée lui plaisait drôlement. D’ailleurs, toute sa face brillait à la seule idée, comme une petite fille la veille de Noël ; le saumon était donc de circonstance.




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Lun 20 Juin - 17:50
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Clyde savait parfaitement ce qu’il venait de faire. Déclencher l’enthousiasme d’Irina était une chose relativement aisée (elle semblait adorer parler, ce que King avait du mal à concevoir), mais l’inviter à raconter une histoire… il fallait étre mentalement préparer à se faire embarquer dans une aventure rocambolesque. Rien de mieux pour changer les idées du petit Wyatt. Il l’observa alors changer, une lueur à peine perceptible dans le regard – mais des années en sa compagnie avait aiguisé l’œil de Clyde.

Le petit écarquilla les yeux en découvrant qu’il faisait face à une princesse – Alice avait dû lui lire un nombre indécent de contes de fées. L’écossais lui donna un petit coup de coude, du genre « tu t’rends compte », accompagné une grimace équivalente. Wyatt buvait les paroles de la princessa, ayant soudain oublié ses superbes œufs brouillés. Mais cette dernière s’arrêta soudain, et Clyde cru reconnaitre un état qui l’habitait trop souvent : une profonde mélancolie, de celles qu’on ne maitrise pas.

« Tout vas bien ? », commença-t-il à demander, mais déjà la slave revenait à elle, parlant soudain de pierre précieuses, d’huitres et d’un incident de saumon. King sourit en imaginant la scène et le luxe dégoulinant qui aurait certainement attisé la rage des leaders révolutionnaires du camp. Il hocha négativement la tête en répondant à la question cherchant à savoir s’il avait déjà gouté des huitres, et interrogea du menton Wyatt qui fit de même.

Se relavant, il prit alors les devants : « Très bonne idée », pointant le petit du doigt, il précisa : « …termine ton assiette, et on y va ». Tout ce qui pouvait leur changer les idées à tous était une excellente idée. Il s’activa alors, balançant son assiettes sale et ses couverts dans le seau comme si la vaisselle avait se laver toute seule, et s’en alla chercher les cannes à pèches. « T’as déjà péché, p’tit ? » demanda innocemment Clyde, en posant une canne à proximité d’Irina. « Oui, avec mon papa », articula ce dernier en léchant son assiette. Il se figea alors, revoyant le corps éclaté de Samuel Scott prendre feu sous la cigarette qu’il lui avait jeté comme dernier salut. Pêcher devait étre son second prénom à ce fils de pute. Il s’efforça de cacher sa grimace, et détourna le regard vers Irina avant de dire : « …faudra qu’tu m’donne ta technique, princessa ». Il l’avait déjà vu à l’œuvre, un ours au milieu des saumons ; elle faisait un carnage.

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Dim 26 Juin - 0:12


Une immense sensation de calme

@Clyde King


Il était rare de voir Clyde s’emballer pour autre chose qu’une bouteille de gin. Pourtant, c’était - presque - avec entrain qu’il s’activa pour préparer le trinôme à la pêche au saumon. En effet, malgré ses paroles engageantes, son visage restait aussi fermé et morose qu’une porte de prison, ce qui rendait toute tentative de détection d’enthousiasme assez complexe. Enfin, malgré sa surprise, Irina ne pouvait pas dire qu’elle était déçue. Au contraire, la perspective l’enchantait.

Elle éclata d’un petit rire narquois lorsque le gunslinger lui présenta une canne.

« This is for babies, » ricana-t-elle en l’attrapant tout de même, « I’ll show you how I kill fish. »

Elle fit glisser l’ongle de son pouce sur sa gorge avant de basculer sa tête sur le côté en fermant les yeux et en tirant la langue. Puis, après un instant de silence, elle éclata d’un gros rire qui racla mieux sa gorge qu’une spatule qui tenterait de décrocher leur reliquat d’oeufs brouillés dans la vieille poêle.

Malgré l’heure matinale, quelques personnes avaient fini par sortir leur tête des tentes. Mary nattait ses cheveux en bâillant - elle avait probablement été tirée des plumes par les grommellements mécontents de son mari - et Owen décrottait ses bottes en silence, assis dans un coin du camp. La slave soupira de ne pas les avoir surpris au saut de lit.
D’un grand geste des deux bras, elle interpella Hartley. Il leva le nez de sa besogne, un brin troublé. D’être alpagué par Irina n’avait rien d’anodin. Une fois certaine de son attention, la princessa lui mima exagérément une canne à pêche dont elle lançait la ligne avant de la remonter. Puis, elle pointa du doigt le petit Wyatt avant de lui symboliser le signe OK de la main, agrémenté d’un clin d’oeil. La russe était trop loin pour le distinguer, mais si elle avait été plus proche d’Owen, elle aurait très nettement vu les sourcils froncés et la profonde confusion peinte sur le visage du patriarche du gang O’Reilly.

« Poshli, poshli*, » encouragea-t-elle Clyde et Wyatt en leur faisant signe de s’activer. « Let’s murder those salmons. »

En passant près de l’enclos des poules, celles-ci se mirent à piailler, certaines que, jamais deux sans trois, la comtesse Soumarokova-Elston revenait pour les tourmenter. Heureusement pour les volailles, elles ne récoltèrent qu’une grimace comique et des doigts griffus singeant le loup tandis que la tortionnaire s’esclaffa à nouveau avant de disparaître à l’orée des bois.

Dès leurs premiers pas dans la forêt, la boue s’aggloméra dans leurs semelles comme autant de doigts qui tenteraient de les clouer au sol. L’hiver dégoulinant avait tellement labouré les sols de ses ongles glacés qu’ils dégorgeaient d’eau mêlée de terre. Le printemps était arrivé depuis quelques temps, mais la saison froide s’acharnait. Quelques blocs de neige tardaient à fondre, tâchant le sol de grandes flaques souillées.
Cela ne suffit pas à entamer la bonne humeur d’Irina qui, dès qu’elle se mettait en chemin, ne pouvait résister à une petite chanson pour égayer le chemin. Le soleil se frayait un chemin à travers les branches bourgeonnantes, blanc et aveuglant.
Le lac était un bon endroit pour pêcher, mais s’ils voulaient des saumons, il fallait rejoindre la rivière. Mètres après mètres, ils collectionnèrent les flaques sales, devenues des repaires de créatures grouillantes.

« You know, » dit-elle à Clyde en s’interrompant brusquement dans sa chanson tandis qu’elle aidait Wyatt qui avait trébuché sur une vieille souche, « I dreamed last night. Dreamed that we were friends. Ah ! »

Elle tapota son oreille. Le ronronnement reconnaissable de l’eau s’était faufilé jusqu’à eux. Il ne fit que s’amplifier jusqu’à ce qu’ils ne débouchent sur une grande étendue dégagée au milieu de laquelle vibrait la rivière. Le son associé au visuel semblait plus féroce encore que lorsqu’ils ne le voyaient pas. Sous le soleil, l’eau scintillait comme autant de diamants colorés.

Ils s’avancèrent sur la berge caillouteuse jonchée de bois morts charriés par le courant. Irina choisit une branche assez grosse pour qu'elle puisse y poser ses fesses avant de délacer ses bottines - désormais aussi dégoutantes que celles d’Owen - et y déposer son long manteau. Puis, elle retira sa jupe, laissant le monde entier admirer ses grandes jambes cagneuses de mante-religieuse au régime.

« This, » elle désigna sa ceinture où pendait son colt à Wyatt. « Do not touch. Or your brain will go brrrrouuuuu. »

La princessa appuya un pistolet fictif formé par son index et son majeur sur sa propre tempe avant de faire mine de se faire sauter la boîte crânienne.

En se dirigeant vers l’eau, elle écrasa sans précaution des grappes dodues d’oeufs de grenouilles qui éclatèrent sous ses plantes sales.

« Now, » énonça-t-elle d’une voix forte, « watch. And learn. »

La révolutionnaire s’avança dans l’eau. Le baiser glacé du torrent contre sa peau échauffée par leur petite randonnée lui arracha un rire plus qu’un frisson. Elle s’installa à un endroit stratégique, en amont d’un pallier où l’eau dégoulinait en une petite cascade. Puis, comme une lutteuse attendrait le premier coup, elle s’accroupit légèrement, les bras tendus en tenaille devant elle, prête à donner le baiser de la mort au premier saumon inattentif qui se retrouverait piégé de ses serres.

Lancé de dé:

Le premier candidat se présenta soudainement. Il bondit de telle sorte qu’on l’aurait cru plus pêcheur que proie, visant le visage de l’ourse dégingandée à dessein. Il écrasa sa nageoire dans la face ahurie d’Irina qui bascula en arrière. Son pied glissa sur une pierre moussue.
L'instant d’après, elle était vautrée dans la rivière. Elle n’eut même pas le temps de lutter contre le courant qu’elle dévala la petite cascade, malmenée comme un fétu de paille. À plat ventre dans la rivière pas encore tout à fait gonflée des restes de l’hiver, elle buvait la tasse en riant tandis qu’elle se mettait à quatre pattes.

« I am fish now, » gargouilla-t-elle, ses cheveux trempés devant les yeux. « You can try to catch me ha ha ha. »



*Allez, allez




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Mar 19 Juil - 19:13
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Il éclata de rire.

Voilà quelle fut la réaction de Clyde en voyant Irina se ramasser la tête la première dans l'eau.

Son éternel stoïcisme d'envola avec la lueur amusée qui naquit dans ses yeux, tandis qu'il dévoilait une rangée de dents étonnamment droites et propres. Son rire était rauque et communicatif, si bien que Wyatt, qui jusque là n'osait pas se moquer de la princessa, se mit à rire à son tour. Une main sur le ventre, l'autre sur sa cuisse, King dut se pencher pour essayer de faire cesser ses esclaffades - en vain, car il n'eut qu'a entendre Irina dire : « I am fish now », pour repartir de plus belle. Sa face tannée par le soleil de la région devenait soudain rouge à mesure qu'il peinait à retrouver sa respiration.

Wyatt, engaillardi par cette effusion joyeuse, s'autorisa à aller rejoindre sa nouvelle amie dans l'eau, remontant le bas de son pantalon jusqu'à mi cuisse aprés avoir envoyé valser ses bottes. Si la tentative fut appréciée du paternel qui se bidonnait toujours, elle fut bien vaine - très vite, le gamin eut de l'eau jusqu'au ventre, et rejoignait Irina en tendant devant lui ses petits bras, pour essayer de l'attraper.

« Beware! », dit soudain Clyde en prenant une grosse voix et son pire accent écossais, ce qui fit sursauter le petit, «...the Logh Ness monster is coming! ». Sans crier gare, il ôta ses chaussures et s'avança a son tour dans l'eau, grognant comme un monstre et en éclaboussant le monde entier autour de lui. Tour a tour, il s’avançait en direction de Valanova ou de son rejeton, cherchant à attraper l’un ou l’autre - qui s'échappaient toujours comme des saumons entre ses doigts. Dans l'agitation, arriva ce qui devait arriver : il glissa à son tour ; mais sur une pierre cette fois, et finit le cul dans l'eau. S’esclaffant à nouveau malgré la douleur naissante à la base de son dos, il grommela : « Arrr, look what ye make me do », en essayant difficilement de se relever. Wyatt cependant, n'en avait visiblement que faire, car il s’écria: « yeee, we killed the lo-ness monster », en éclaboussant son paternel avec petits pieds, avant d’exécuter une drôle de danse de la joie - consistant à tirer la langue en remuant son derrière en direction d’autrui, tout en battant des coudes au même rythme.

« How much for the ungrateful wee brat? »,
s’exclama alors Clyde en direction d’Irina Poissoncha, les yeux brillants et le sourire aux lèvres. « He can't be my son, look at him! », accusa-t’il en désignant de la main le petit écervelé de cinq ans qui dansait toujours avec les fesses en arrière. « Stop it, ye look like yer about to shit yerself », se moqua l’écossais en passant une main désespérée sur son visage, pourtant étonnamment rayonnant.
« Who taught you to do that? ». Il se demandait bien où le môme pouvait avoir appris une telle diablerie. « Mommy!», répondit ce dernier, sans pour autant s'arrêter. Clyde haussa les sourcils avant de répéter: « Yer mommy taught ye that bloody dance?». Il se tourna vers Irina, complétement désemparé par cette révélation. King avait beaucoup de mal à imaginer sa tendre Alice se dandiner de cette façon pour célébrer une victoire, mais ne manqua pas de le garder pour lui. « Help me get up, it’s fucking cold... », demanda-t-il finalement en tendant une main vers la slave, qu’elle l’aide à se relever. « We must have scared all the fishes around here!»

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Clyde King
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Irina N. Valanova
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Jeu 28 Juil - 22:03


Une immense sensation de calme

@Clyde King


De se prendre un saumon frais en pleine face avait de quoi être surprenant. D’entendre Clyde rire spontanément aux éclats l’était tout autant ; si ce n’était plus. D’ailleurs, Irina était certaine d’avoir plus entendu de nageoires de poissons claquer à son oreille (la dernière, d’ailleurs, d’oreille) que l’hilarité sincère du gunslinger. Il était toujours si taciturne, si courroucé (toujours, tout le temps), qu’il était parfois difficile de se représenter la mélodie de sa joie.
Alors, avant de repartir jouer dans la rivière, les lèvres de la ballerine à la mémoire qui flanchait s’étirèrent en un sourire qui n’avait rien de carnassier puisqu’il réchauffa mieux ses yeux que le feu de camp au coeur de l’hiver. Malgré la morosité qu’il s’acharnait à porter en étendard, il n’avait suffit que d’une risette pour dérider Clyde. La brèche qu’avait taillé la légèreté du moment dans le masque amer du jeune homme laissait entrapercevoir l’éclat brut et avide de ceux qui se désespéraient d’être heureux.

Une vaguelette plus grosse que les autres suffit à faire basculer une Irina encore à quatre patte et ce si bien qu’elle était repartie pour boire la tasse. À moitié hilare, à moitié en train de s’étouffer, elle rejaillit à nouveau des flots, rendue maladroite par sa chemise trempée qui lui collait à la peau. Aveugle à cause des mèches à nouveau collées dans les yeux, elle ne put qu’entendre la démarche chancelante dans l’eau clapotante et le rire mutin du garçon qui s’élançait vers elle.

« We will be eaten like sandwiches ah ah ah, » gloussait-elle en avançant au hasard, tout bras devant pour tenter d’échapper à Clyde qui avait rejoint la farce.

Wyatt hurlait d’une voix suraiguë. Irina l’entendait battre des mains pour éclabousser le hors-la-loi. Elle fit de même bien que n’y voyant rien, elle aurait très bien pu arroser la rive opposée sans qu’elle ne s’en aperçoive.

Un « plouf » plus fort que les autres suivi d’un ronchonnement l’informa que Clyde avait tiré sa révérence. Elle profita alors de l’accalmie pour rabattre ses cheveux en arrière avant de cligner des yeux pour se réhabituer à la luminosité.

« Your hair is like seaweed, » se moqua-t-elle de concert avec Wyatt qui entamait une danse plus élégante que celles du Bolchoï.

La dernière affirmation du bandit lui fit plisser front, sourcils, nez et lèvres. Elle lui obéit cependant et observa le petit garçon qui continuait de patauger dans la rivière en se dandinant. Puis, son regard retomba sur Clyde. « They look like the sun and moon. Nothing alike, » songea-t-elle, sûre d’elle. Bien sûr qu’il ne pouvait pas être son fils, tiens.

« You talk like you know his mom. That is weird, » commenta-t-elle.

Elle finit par lui tendre la main pour l’aider à se relever - elle hésita à la retirer au dernier moment pour le laisser à nouveau choir dans la rivière, mais se ravisa, dévorée par la curiosité -.

« What is she like? » s’enquit-elle en attrapant le garnement sous les aisselles pour le trainer jusqu’à la berge. « Lady Owen? Cover your ears little one. Can you imagine him being dirty-dirty? » ajouta-t-elle sur le ton de la confidence, une main pour cacher sa bouche et un rire sous-jacent frémissant dans sa gorge.

Irina relâcha Wyatt lorsque l’eau ne leur arrivait plus qu’aux chevilles. Des jurons s’éparpillèrent autour d’elle tandis qu’elle claudiquait, ses grandes jambes prenant des angles tordus, pour éviter de trop marcher sur les cailloux.

« I hate them, » rouspéta-t-elle. « Hurt my feet. »

Sous le vent encore frais de mai, ses cuisses et ses mollets se hérissèrent. Elle rit.

« I am chicken now. Fresh plucked. No fish today, but we will eat one chicken when we come back. I will prepare. It will be delicious. Like my mom's. You will see. »

Rassise sur son morceau de bois flotté, elle étira ses longues jambes pâles sous le soleil matinal. Il n’était pas encore assez chaud pour tiédir ses blancs de poulet, mais il valait mieux ça que de rester recroquevillée pour tenter de se protéger. Le vent aiderait à sécher.

« I lost my toes because of cold, » raconta-t-elle en tortillant ceux qui restaient. « Siberia is not really fun. The food is bad. You not cold child? »

Mais Wyatt gambadait déjà - non loin d’eux - sur la berge de galets en quête de trésors. Elle observa un instant en silence ses petites mains retourner les pierres dans l’espoir d’y trouver une merveille. « It is nice, » pensa-t-elle en observant le tableau de loin.

De la pince épilée improvisée de son pouce et de son index, la ballerine entreprit de retirer les cochonneries ramenées de la rivière qui s’étaient collées sous ses pieds humides.

« So. We talk with Mary. She tells me she’d like a nice place to raise the baby. It is nice dream. And you? Sometimes I wonder what you want. You don’t talk much. Maybe if we talk more, we can be friends. Like in my dream. Okay? »

Elle renifla bruyamment pour empêcher son nez de couler et essuya son pied droit d’un dernier coup de paume grossier. Le gauche, maintenant.




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Ven 29 Juil - 16:48
Une immense sensation de calme
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Clyde se relève tant bien que mal avec l’aide d’Irina, et sa suit jusqu’à la berge – non sans garder à l’oeil Wyatt qui gesticule comme un vers de terre pris au piège sous les aisselles de la princessa. King hausse un sourcil curieux lorsque cette dernière lui demande comment était Alice, mais en entendant qu’il la surnomme « Lady Owen » et pense avoir mal compris la question.

Wyatt s’éloigne dès que ses pieds touchent à nouveau terre, trop joyeux d’avoir été libéré. Recoiffant mollement la tignasse qui lui sert de cheveux, Clyde peste à son tour contre les cailloux qui lui entaillent les pieds. Il esquisse un sourire en voyant Irina se prendre maintenant pour un poulet, et lui parler d’un bon repas. L’imitant, il s’assoit à son tour, et observe les vaguettes du lac s’échouer devant eux. Alors qu’elle mentionne avoir perdu ses orteils en Siberie, il demande : « Dinnae ye lost some during the fire at the Glass Manor? ». Se souvenant de la façon dont il avait été odieux ce soir-là, il ajoute : « Sorry I yeld at ye that night. ‘Wis a crazy time… ».

Sans trop savoir si elle l’a entendu, il l’écoute parler de Mary, puis des rêves de cette dernière, ce que qu’il veut lui et du fait qu’ils pourraient étre amis s’il parlait plus. Surpris, Clyde se retourne vers elle, et cherche ses mots. Il vient claquer sa langue contre son palais avant de passer son index sous son nez, perplexe. Finalement, il articule quelque chose : « Aye. I’m awfy bad with words. It’s been a while I stopped tae hiv dreams », avoue-t-il en sortant de sa poche son étui à cigarettes complètement trempé. « Fuck », marmonne-t-il en posant de dernier sur les galets. « I guess me new dream is fo' him tae be happy ». Il désigne Wyatt du menton, qui est maintenant en train d’essayer désespérément de faire des ricochets. « Ye know Owen is not is Da’, doe ye ? Think we got confused on that. » Doucement, il secoue la tête: « His mom wis the bonniest lass of Imogen. Noo she’s in Scotland afore me. ». Il avait toujours entendu son père désigner le paradis de cette façon, et bien qu’il ait grandi en développant une profonde aversion pour cet homme, l’idée le réconfortait tout particulièrement. « Mon then, I’m not thick as I look, tell me about ye. Why did ye left Russia? ».

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Mar 16 Aoû - 17:15


Une immense sensation de calme

@Clyde King


Elle murmurait une guillerette chanson de chez elle tandis qu’elle se nettoyait les pieds. « Vo pole kudryavaya stoyala. » Wyatt avait tiré sa chemise trempée pour y recueillir les cailloux qu’il considérait être les plus jolis. Parfois, lorsqu’il s’accroupissait maladroitement sur ses petites jambes, quelques pierres se faisaient la malle.
D’insaisissables saumons - les plus courageux après leur baignade improvisée - recommençaient à sauter dans les petits bassins naturels.

« Lyuly, lyuly, stoyala, » sifflota-t-elle en terminant sa toilette. « Mh? Lost something? »

Elle fit la moue en fronçant les sourcils.

« My head? » plaisanta-t-elle en tirant la langue et fermant les yeux avant de la faire basculer sur le côté.

Un gloussement s’échappa de ses lèvres pendant qu’elle jouait à la morte.

« I joke. It is funny. Of course I did not loose my head ha ha ha. Just skin, it’s OK, » rigola-t-elle en relevant les manches de sa blouse mouillée.

Plusieurs mois après l’incendie, la peau avait cicatrisée, mais elle restait d’un rose sombre, presque bordeaux. Des vilaines striures zébraient ses avant-bras. Du bout du pouce, elle traça les cicatrices, semblables à d’épaisses racines d’arbre. On ne voyait plus les ronds de cigarette, maintenant. Ce n’était pas si mal.

« I wonder where we put the piss pot. It was nice pot. »

Elle tira sur ses manches pour cacher ses anciennes blessures. Les excuses de Clyde lui firent hausser les épaules.

« Pah! I screamed too. I do not like fires. Make me a bit crazy in here. »

Son index tournoya à côté de sa tempe.

Le petit garçon s’exclama en brandissant une énorme pierre. D’excitation, il en fit tomber tous ses trésors qui dévalèrent bruyamment la berge jusqu’au bord de l’eau. Plouf. Puis, il laissa s’échapper un long ululement de frustration.

Le soleil grimpait dans le ciel, éclaboussant leurs visages de taches d’ombre mouvantes. Les feuilles vertes du printemps bruissaient au-dessus de leurs têtes. La brise encore fraîche glaça sa tête aux cheveux détrempés. Les petites gouttes rondes sur ses mollets frémirent. Entre la russe et l’écossais, les cigarettes séchaient moins bien que les jambes d’Irina.
Les yeux du hors-la-loi fixaient tantôt le lointain, tantôt Wyatt qui s’était baissé pour observer on ne savait quoi dans un trou d’eau. Au-delà de l’aigreur et de l’alcool, il y avait toujours eu une certaine mélancolie chez Clyde qui rappelait parfois à Irina les poètes parisiens torturés qu’elle avait été amenée à côtoyer. Généralement, le casse-poitrine et la tristesse allaient de paire ; elles étaient même meilleures amies, s’entraînant l’une l’autre dans une danse macabre. Clyde entamait le cinquième temps de la valse.
Elle ne savait pas si l’homme de main s’essayait aux vers. C’était souvent les taiseux et les malheureux qui écrivaient le mieux, alors cela ne l’aurait pas étonnée. Elle-même s’était quelques fois laissée aller à la plume. « Le rêve est un jambon, lourd, qui pend au plafond, » faisait partie des meilleurs de son répertoire.
Attentif, le regard bleu de Clyde suivait le petit qui se lavait maintenant les mains dans le cours d’eau. Sur son front, des lignes d’inquiétude étaient apparues. Irina effleura son propre front. « It is nice dream too, » songea-t-elle tandis qu’elle les regardait tous les deux. « But bit weird. » Clyde avait l’air de beaucoup s’impliquer dans l’éducation d’un garçon qui n’était pas le sien et qui venait de débarquer sur le camp.
Les sourcils de la russe se nouèrent ; elle était perplexe.

« You lie, » asséna-t-elle en tournant son visage de belette vers lui. « It is you who told me Owen is the dad. They have same face. I have good eyes. And his mama left to Scotland? »

Les yeux plissés, la révolutionnaire se laissa tomber en arrière sur ses coudes. Un gros rire s’échappa de sa gorge lorsqu’il lui demanda pourquoi elle avait quitté la Russie. Elle singea la nonchalance en attrapant mollement une feuille qu’elle plaça entre son regard et le soleil avant de fermer un oeil. Les fines nervures apparurent nettement à travers la peau parcheminé. Il y en avait trois épaisses et des dizaines de minuscules, si petite qu’il fallait se concentrer pour toute les distinguer. Certaines étaient même partiellement effacées.

Avant de se lancer dans l’aventure qu’était sa vie, elle ajouta :

« I am good listener and you are right. You are not good with words. I understand nothing. You have to talk more to train. I can be teacher. »

Wyatt repéra un oiseau qui buvait non loin. Comme un petit chat sauvage, il se tapit dans l’ombre et avança à pas de loup dans sa direction.

« It is long stories. I will tell you. Not long ago, I was 15 and I had a lover. The name is Ignati. He was tall and handsome. Very pleasant looking. I loved him very much. Together, we talked and kissed and murdered the tsar. Easier than killing salmons. Bled to death on the street. I was very happy but then very sad because Ignati betrayed me and after he died. »

Elle reposa la feuille dans la terre et entreprit de méticuleusement l’enterrer jusqu’à ce que seule la petite queue ne dépasse. Elle en saisit une nouvelle et la déchira en morceaux.

« Very, very sad, » reprit-elle. « They send me to Siberia. Not good place, I told you. Bad food, dumb people. I escaped and I survived in the snow, but not my toes no, they did not survive. Maybe a fox ate them. After I met a circus and I became trapeze artist. I am flexible. It was nice. We travelled in all Asia to Europe. In France I met second husband. Nice paintings he made, but thick as a brick. We had nice house at the beginnings. Much leg room. »

Elle tapa doucement son front avec son poing fermé. Une vilaine grimace déforma son visage tandis qu’elle se rappelait Henri.

« Stole my money and I was poor again. Travelled. It was lonely. Met new husband and we took boat to America but poor man drowned. Fish was too strong and he fell from boat. And then I met Sean, Kilian and Mae. Much fun now. We laugh and we talk and we play and I make braids for Mae and read Kilian's poems. But he does not know so hush-hush about it. And Sean listen to me. It is great talking to him. With Mary too. And I hunt was Davis and sing with Assane. With Pat we do all at once in the tent ha ha. The others are great too. And now, we talk too. »

Sa mine qui s’était fermée s’éclaira à nouveau. Elle tourna son visage souriant vers Clyde, ravie de son petit exposé. Elle n’avait pas été interrompue.

Elle étira une jambe pour atteindre la jupe qu’elle avait abandonnée pour se jeter à l’eau. Le tissu se froissa entre son gros orteil et les autres. L'ancienne trapéziste tira les jupons vers elle. Malheureusement, elle rencontra une résistance - elle s’était prise dans une branche morte -.

« Blyat, » jura-t-elle en tirant un peu mieux. « It is stuck. »

Elle se redressa dans un grincement pour récupérer sa jupe, présentant son postérieur plein de terre au gunslinger.

« Here, » proposa-t-elle à Clyde en lui tendant son paquet de cigarette. « It is not wet. »

Avec un cri, Wyatt se jeta sur l’oiseau qui ne tarda pas à s’envoler dans un claquement d’aile. Le petit point noir disparut rapidement dans le bleu du ciel.

« Missed, » commenta sobrement la slave en s’allumant sa propre cigarette.  




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Dim 4 Sep - 14:40
Une immense sensation de calme
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« Never said Owen wis his da, I… », il s’arrêta pour rire, légèrement surpris – si Owen et Wyatt avaient les mêmes traits, alors Clyde était un Rosenbach ! Il était difficile pour quiconque d’ignorer que si le gosse avait les boucles dorées de sa mère et de son oncle, il avait les yeux bleu glacier de son père et de sa tante. « Aye, jist aboot a few weeks ago. Left me with the wee lad. » Il hocha vivement la tête lorsqu’Irina lui proposa de lui apprendre à « parler » plus. « Ye can try, but I never been good when it comes tae learn new things ».

Puis, comme un enfant à qui on raconte une histoire, il se laissa complètement immerger dans le récit d’Irina. Il ne tiqua pas quand elle mentionna avoir assassiné le tsar, ni la trahison de son ancien amant. Ni du second, d’ailleurs. Il l’écouta avec un réel intérêt, se laissant porter par ce ton propre aux gens qui parlent d’une autre époque comme s’il s’agissait d’une autre vie. Ce dernier changea, pourtant, quand elle commença à parler de sa vie avec les O’Reilly. On aurait dit qu’elle lui parlait là de sa famille – et ce n’était peut-être pas qu’une impression.
Clyde lui rendit son sourire lorsqu’elle conclut son discours. Irina l’avait longtemps impressionné, au point de même lui faire peur. Le fait qu’elle soit imprévisible et forte avait généré une certaine crainte chez l’écossais, qui, simple qu’il était, était resté à l’écart de sa personne. Maintenant qu’elle s’était ouvertement confiée à lui de la sorte, il n’osait rien ajouter, simplement satisfait d’avoir eut l’occasion de l’écouter.

Le gunslinger détourna cependant le regard lorsqu’elle lui présenta son postérieur (qu’il eut tout de même le temps de juger comme plat et osseux). Il regarda Wyatt qui s’approchait doucement d’un oiseau, comme un chaton maladroit. « Hm? », fit-il en entendant Irina lui proposer son paquet de cigarette – le sien étant sec. « Aw thanks, Lass. Ye know how to talk tae me. »

Ravi comme un enfant le jour de Noël, Clyde ne se fit pas prier pour attraper une clope. Il cala le clou de cercueil entre ses lèvres, et fit craquer une des allumettes d’Irina. L’inspiration qu’il prit eut un gout de soulagement, comme une récompense bien méritée. Il s’autorisa une question tout de même : « D’ye miss it? Russia ? ». Après tout, elle serait toujours une étrangère ici, ce statut pouvait parfois étre pesant. Il n’y connaissait rien à ce grand pays, si ce n’est qu’il y faisait très froid.

Wyatt, penaud de sa chasse peu fructueuse, revint les voir en trottinant. « DAaaa! » Clyde arqua un sourcil, encourageant du menton le gosse à poursuivre. « If you're me new da, can Ririna be me new mommy ? ». La question était innocemment posée mais King manqua de s'étouffer avec la fumée de sa cigarette.« Well, you can only one mamma buddy, however she is. But Princessa can be... », il releva les yeux vers la slave, « What would you like? An Aunt, a godmother? ».


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Ven 11 Nov - 15:06


Une immense sensation de calme

@Clyde King


La fumée enveloppa son visage, sa gorge, ses poumons comme les bras réconfortants et sournois d’une mère trop présente. La slave soupira d’aise. Ses sourcils se dénouèrent, effaçant les sillons des années sur son front. Quelle belle journée c’était.
Les traits de l’écossais se lissèrent également. La cigarette était un doigt familier qui gommait les anxiétés et les tracas. C’était amusant comme ce tabac qui tuait à petit feu avait le don de rajeunir. En tout cas, cela arracha une nouvelle risette à Irina. « Looks like a child, » songea-t-elle en observant le profil de Clyde tourné vers l’enfant qui gambadait sur la berge. « Looks like… Wyatt? » Elle fit la moue, plissa des yeux suspicieux vers le petit garçon avant de balayer l’idée d’un revers mental de main. « Naaaaah, no way. »

« Miss Russia? » répéta-t-elle d’une voix enrouée de moquerie. Elle cendra au-dessus d’une petite flaque avant de prendre des airs de bourgeoise. « It is Russia who miss me. You should have seen how they looked for me after I escaped. Like a husband running after his runaway wife. But I run faster. It was funny. »

Et plus elle avait couru, moins il y avait eu de pas de la neige, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les siens. Et qu’elle demeure complètement seule. Ignati était mort. Le tsar était mort. Les autres aussi. Parfois elle repensait à cette dernière nuit au milieu de la toundra. À cette tranchée où ils s’étaient réfugiés pour se protéger de la tempête. Au drap noir de la nuit étendu au-dessus de leur tête, seulement troublé par leurs respirations glacées. « Viktor? Fyodor? Oleg? » Ils s’appelaient et se répondaient pour s’assurer qu’ils étaient en vie. « Viktor? Oleg? » La lune n’était qu’un mince croissant pâle, comme la lame d’une dague. « Oleg? »
Et puis, le silence.

« Daaaaaa! »

Irina cligna des yeux pour voir Wyatt courir vers eux de sa démarche encore maladroite d’enfant. Les cailloux roulaient sous ses pieds nus, manquant de le faire trébucher à chaque pas. Ses mots aussi étaient hésitants. Il se triturait les ongles en se pinçant les lèvres, ses grands yeux bleus baissés, comme s’il craignait d’avouer une bêtise.
Clyde crachota et Irina se fendit d’un grand rire à sa question.

« You are so cute little one I could eat you raw. »

Un rictus carnassier se dessina sur ses lèvres. Avec ses longs doigts maigres, elle mima des crocs de loup qu’elle fit mine de dévorer l’enfant.

« Chomp chomp chomp, » s’amusa-t-elle à chaque morsure. « Good thing we did not catch salmons I have more room in my stomach for you now. »

Elle glissa un regard offusqué à Clyde.

« An Aunt? A Godmother? What am I? 54? Pah! I will tell you, little one. I will be your big sister. You can call me big sis. Or starshaya sestra in russian. Come on, try to say it. It is easy. Clyde too. You said you are not good learner. I will teach russian. »

L’ancienne ballerine se fendit d’un nouveau rire.

« Can you image, Clyde? If I am little one’s sister it means I am Owen’s daughter. I am too pretty to be his child. Ah no! » se reprit-elle en prenant un air nonchalant. « You said Owen is not father. True true. So who is it, huh? You said, child, Clyde is new dad? And old one? »

Un nouveau vent frais s’éleva, dressant les poils de ses bras et de ses jambes. Elle cligna des yeux en remontant ses pommettes pour tenter de déloger les aiguilles glacées qui lui piquaient les joues.

« Brrrrr, » frissonna Irina.

Elle enfila sa jupe avant de s’étirer autant que faire se peut pour attraper sa blouse du bout des doigts sans lever ses fesses du sol. Son bras et ses côtes grincèrent.

« Ah! » fanfaronna-t-elle en atteignant finalement sa chemise. « Told you. I am flexible. Trapeze artist. Put your shoes on, little one. After you catch cold and you will have to suck frozen frogs to heal. Frozen frogs are the worst. Believe me. I never lie. »

Les yeux du petit garçon s’écarquillèrent devant la menace. Il n’hésita pas bien longtemps à tourner les talons pour aller enfiler ses chaussettes et ses petites bottes, abandonnées un peu plus loin sur une grosse pierre plate.

« We should go home. Dry near fire. Sometimes I burn my hairs and it smells like chicken. Ah true, I said I will cook one. Aw blyat not again. »

En enfilant sa blouse, des cendres s’étaient égrainées sur le blanc du coton. En frottant, elle n’avait fait qu’étaler les traces.

« Clean, OK? » demanda-t-elle à l’écossais en tirant le tissu vers lui. « I don’t see well. And the mama, why did she leave? Troubles? »




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Mer 4 Jan - 0:49
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ft. Irina Valanova
Clyde tira à nouveau sur la cigarette, cette fois pour reprendre sa respiration.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel, plus brillant, capable de réchauffer leurs peaux glacées par l’eau du lac. King se surprit à apprécier ce moment. Il tourna son nez vers le soleil en écoutant Irina s’offusquer à l’idée d’étre la tante ou la marraine de Wyatt. Un sourire s’étira doucement sur son visage, la main tenant la cigarette suspendue en l’air - alors qu’il fermait soudain les yeux pour mieux sentir la chaleur de l’astre sur son visage. Il se rappela sa mère, qui détestait que sa sœur sorte au soleil sans chapeau car elle allait avoir des taches de rousseur – comme lui. Si celles-ci parsèment toujours le visage de King, il faut maintenant les deviner sous les rides naissantes, et les marques laissées par la fatigue.

L’eau perle de ses cheveux sur son front, dégoulinant sur ses cils et dans sa nuque alors qu’il secoue la tête quand Irina lui demande d’essayer de prononcer seul le diable sait quoi en Russe. Il sourit toujours, en portant cette fois le clou de cercueil à ses lèvres, sans ouvrir les yeux.
Alors qu’ils les réouvrent doucement en soufflant vers le rivage, éblouit quelques secondes, Irina demande qui est l’ancien paternel et Clyde se renferme légèrement sur lui-même. Il préfère ne rien dire, et se contente de cendrer sa cigarette au-dessus d’une petite flaque, visiblement au même endroit que la jeune femme.

Par chance, l’esprit d’Irina est aussi animé que la foire d’été de Silverstone. Elle n’attend pas d’avoir sa réponse pour passer du coq à l’âne, invitant Wyatt à mettre ses chaussures avant que ses petits pieds ne congèlent. Avec sagesse, elles les invitent même à rentrer, se sécher auprès du feu. Clyde reste pourtant assis, comme incapable de se séparer de cet instant.
Irina agite sa blouse devant lui, et Clyde cale la cigarette entre ses lèvres pour libérer ses mains. Il attrape le tissu entre ses doigts, essaye de frotter mais ne fait à son tour qu’empirer les traces. « Hmmm, I hope Mary still have black dye for ye… », avoue-t-il en lâchant le lin froissé, pour venir passer une main dans ses cheveux mouillés.

Il relève alors les yeux vers Irina, quelque peu désemparé par sa nouvelle question. Il hésite quelques secondes, mais en voyant que Wyatt est retourné auprès des vaguelettes, hypnotisé par leur vas-et-viens incessant, se surprends à répondre : « She died. Not so long ago, actually. She raised Wyatt with another man… Which, I didn’t really minded, until now. » Comme si Valanova l’avait libéré de toute entrave, il se surprends à poursuivre : « Her new husband… his supposed to be father », précise-t-il en pointant l’enfant du bout de sa cigarette. « He killed her. Max called me first, to show me her body. Bruised, blue. She was so beautiful, so full of life… and he knocked her to death. »

Pour cacher sa main tremblante, Clyde tire doucement sur la cigarette. Il souffle la fumée dans soupire saccadé – c’est la première fois qu’il vide son sac à propos de toute cette histoire. « I loved her so much, I felt… ashamed. I let that happen. I never did anything to see if she was ok… I really though she was better without me. ». Il secoue la tête et déglutit nerveusement. « I… got her revenge. Killed him – not proud of it. Couldn’t leave the wee lad behind with the Beaver… », les sourcils froncés, le regard fuyant, cette conversation à un gout de confession à retardement ; mais il ne peut plus s’arrêter de parler. « They’re no better than me, dinnae helped Alice when she needed to be saved from him. So at least I could try to save my son. »

Clyde se sent alors comme soulagé. Comme si Irina venait de retirer, ne serait-ce qu’un peu du poids qui voute ses épaules.

Sans la regarder, il se redresse, dépliant son corps engourdi pour venir s’étirer un peu. Il n’ose pas croiser son regard – il ne veut pas y lire quelque chose qui viendrait gâcher le calme de cette matinée.



(c) AMIANTE

Clyde King
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Irina N. Valanova
Irina N. Valanova
Since : 26/02/2021
Messages : 134
Name : Cendre
Faceclaim : Tilda Swinton
Crédits : behindfairytales (avatar)
DC : Fifi & Blair
Une immense sensation de calme | ft. Clyde King | TERMINÉ 6cl0
Age : 25 ans officiellement | 56 ans officieusement
Statut : Veuve. À moins qu'elle ait oublié son mari quelque part ? Ou bien qu'elle n'ait jamais été mariée ?
Job : Princesse, arnaqueuse, terroriste, comédienne, acrobate, danseuse étoile, peintre. Bref, tout ce qui l'arrange.
Habitation : À Moonstone Pound, dans une petite tente de fortune.
Disponibilité : Disponible [3/3]
Ven 2 Juin - 20:42


Une immense sensation de calme

@Clyde King


Un tremblement. Imperceptible. Invisible, presque. C’était dans ses yeux que cela se voyait le mieux. Cette ombre grandissante qui poignardait ses iris bleues. Irina était habituée à la tristesse violente qui drapait autant les épaules de Clyde qu’elle l’étranglait. Une fois qu’on l’avait vue, il était difficile de ne pas y prêter attention. On s’y noyait plus facilement que dans un verre de gin et il apparaissait évident que l’écossais préférait affronter la liqueur que ses propres pensées.

Alors qu’il scrutait la paisible berge de la rivière et cueillait sur son visage la chaleureuse lumière du soleil, il frémissait toujours, comme glacé jusqu’à l’os. « Looked like a ghost, lately, » avait un jour commenté Assane alors qu’ils épluchaient des pommes de terre tous les deux. « Good thing he found the boy. Brought back some smiles on his face. It has been so long, I feared he might have forgotten how. To smile, I mean. But maybe he forgot about the potatoes too. » Assane avait raison.
Il y avait quelques temps que Clyde n’avait pas été de corvée d’épluchage.

Tandis qu’elle laçait ses bottines, l’ancienne révolutionnaire s’interrompit brusquement devant la révélation. Elle ouvrit la bouche pour lui faire une remarque, mais il la devança.
Chaque mot prononcé semblait autant le faire souffrir que le soulager. L’ombre s’étendait, vibrait, palpitait. La fumée de cigarette mourrait sur ses lèvres dans un tremblotement.

Après quelques secondes de silence, seulement interrompues par les exclamations joyeuses de Wyatt qui rassemblait ses affaires, Irina soupira.

« Ok, » fit-elle, la cigarette toujours coincée entre ses dents. « That’s a sad story. But it happens. »

Avec un grognement d’effort, elle se redressa à son tour. Clyde avait le visage fuyant. Le soleil se cassait contre sa pommette, creusant d’une fossette sombre sa joue droite. Sa paupière fardée de culpabilité demeurait obstinément tournée vers la rivière qui, indifférente aux drames des hommes, s’obstinait à chanter cruellement, déposant sa mousse sordide sur les galets comme le ferait le temps sur les tombes.
Ce n’était qu’une mort de plus.  

« Now, you killed him. That is good. Revenge feels nice. You did what you had to do. Don’t think too much about it. »

Elle planta son regard dans le sien sans ciller.

« Or it will drive you nuts. »

Irina tapota son index contre sa tempe.

« Believe me. »

Elle épousseta son derrière pour en faire tomber les brindilles qui s’y étaient accrochées.

« You can talk to me when you feel blue. But don't let the bad thoughts make room in your head. »

Désormais chaussé, le petit garçon revenait vers eux avec une hâte qui le faisait trébucher. Irina ne connaissait personne qui n’aurait pas réagit de la sorte face à la menace des grenouilles congelées.

« I heard about kids raised by wolves. Happened in my town in Russia. I was still baby. The kid was weird. Never spoke a word. But damn, he was good at diggin’ holes. More useful than words, if you ask me. Shouba was the name. But never heard about a child raised by a beaver. »

Elle glissa un regard entre l’étonnement et la suspicion vers Wyatt qui venait de s’étaler en dérapant sur une pierre mouillée. Avec un air entendu, elle acquiesça.

« Shouba was also not the brightest light in the sky. But he was a good boy. I am sure Wyatt could help too. Cutting down wood maybe. You know… »

Elle claqua des mâchoires en pointant ses deux dents de devant.

Lorsque le petit garçon arriva finalement à leur hauteur, Irina lui tira affectueusement la joue.

« Show me those teeth. »

Wyatt protesta en geignant et la russe finit par lui lâcher la grappe en éclatant de rire.

« Now, I will cook chicken and you will cook potatoes, ok? » Elle donna une grande claque dans le dos de Clyde. « So, let’s go home. »




Irina N. Valanova
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