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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Arthour, pas changer assiette pour fromage || w/ Arthur Maharaj
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Dim 5 Déc - 16:41


Arthour, pas changer assiette pour fromage

@Arthur Maharaj

Quand elle n’était pas ivre ou contrariée, Mae Matthews savait être calme et mesurée. C’est d’ailleurs cette facette de la jeune femme que l’ont retient, lorsqu’on la rencontre pour la première fois. En temps normal. Ces derniers temps ont malheureusement laissé bien trop de place aux incertitudes et la hors-la-loi se perd quelque peu. Tout semble lui échapper, ses idéaux deviennent du sable fin qu’elle n’arrive plus à tenir entre ses doigts. Tous autour oublient ou ignorent les réelles motivations du trio. Les morts ont effacé leur lutte à mesure que la liste s’allongeait. Elle s’acharne, s’accroche pourtant, car c’est tout ce qu’il lui reste, cette cause. Elle leur rabâche les oreilles avec ça, non pas parce qu’elle veut qu’ils retiennent, mais parce qu’elle y croit. Sa révolution permanente que l’on poursuit, traque et fait souffrir même parfois. Sa révolution permanente qui pourtant se soulève et lui donne envie de vivre et de la suivre jusqu’au bout. Ensemble, elles traînent en liberté dans le pays. Mae n’est pas certaine qu’ils aient tous conscience de l’importance du fardeau qu’elle a décidé de porter. Exigeante, ce qu’elle s’impose, elle aimerait leur imposer à toutes et tous. Bien évidemment qu’elle se berce d’illusions en espérant faire rugir le cri du peuple depuis une ville minière au fin fond de l’Ouest américain. Mais si elle n’y croit plus, que lui reste-t-il ? Rien que la peur de la trahison et de l’abandon. Le problème de beaucoup de monde autour d’elle en réalité.

Lorsqu’elle s’éloigne ainsi, elle lit. C’est une façon pour elle de ne pas oublier ce pourquoi elle est là, au milieu de ces arbres depuis plus d’un an. Loin de se plonger dans la romance, Mae revient à ses premiers amours, ceux a qui elle voue une fidélité sans bornes : les écrits qui ont façonné sa rigueur. Le vieux livre à la couverture en cuir rouge est usé. C’est Fischer qui lui a offert lorsqu’elle est entrée à l’IWW. Il avait même inscrit sur la première page Bien aimée, ou mal aimée, elle est fidèle. Le temps avait quelque peu effacé la vivacité de l’encre noire, mais on distinguait encore très bien l’écriture fine de l’allemand. Il avait raison, leur révolution, elle est fidèle.

L’herbe fraîche chauffée par les rayons du soleil apportait avec elle l’odeur du printemps. Chacun et chacune vaque à ses occupations, et le médecin tiré d’affaire a, à son tour, tiré d’affaire les hors-la-loi blessés dans le braquage du train explosif. Matthews lit pour ne pas oublier. Son histoire avec la lutte, c’est comme une histoire d’amour, elle a besoin d’entretenir la flamme qui luit au fond de ses yeux (et ce n’est pas le reflet du feu de camps). Elle sait pourquoi elle est là, elle a juste besoin de se le rappeler pour ne pas tout risquer en amputant Patterson de sa deuxième jambe en réponse à l’insulte de trop.

Contrairement à leur prisonnière précédente, le médecin a droit à un meilleur traitement. Mae a refusé qu’il subisse le même sort et le savoir de l’homme le sauve très certainement de la violence de certains. Depuis qu’il a été soigné par la jeune irlandaise, Mae n’ose pas vraiment lui adresser la parole, se contentant de lui demander régulièrement des nouvelles de ses blessures.

Il l'impressionne un peu. Mais aujourd'hui, elle est déterminée. En refermant son livre, elle se décide pourtant à se lever et aller vers lui (l’idée traîne dans son esprit depuis plusieurs jours). Elle se plante en face de lui en prenant une cigarette qu’elle laisse entre ses doigts, son livre dans l’autre main. « Je vais … » Non Mae, pas se promener, ça serait totalement ridicule de proposer une promenade de santé à un homme qu’ils ont voulu tuer et qui ne peut pas partir. Cherchant à faire fuir son malaise, elle se racle la gorge en réajustant son chapeau. « Chercher du bois, j’ai besoin de quelqu’un. » Elle ne veut pourtant pas qu’il se sente obligé, avec une fausse désinvolture, elle commence donc à s’éloigner en allumant sa cigarette. « Vous voulez venir ? »

Il va vraiment falloir qu’elle fasse des efforts sur sa façon d’aborder les gens.

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Arthur Maharaj
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Jeu 6 Jan - 18:08


Arthour, pas changer assiette pour fromage


Il n’y avait de meilleure fuite que le travail chez Arthur. Depuis toujours il s’appliquait à s’y plonger corps et âme à la première contrariété, au premier souci qu’il fallait éviter. Bien que d’un naturel anxieux, le médecin d’abord étudiant avait apprit à oublier ce qui le taraudait quand il était face à un diagnostic compliqué ou un écorché. Et c’était sûrement pour cette même raison qu’il avait rassemblé, dans sa ville natale en Grande-Bretagne, une impressionnante bibliothèque où il pouvait s’intéresser à loisir à toutes les nouveautés qui fleurissaient dans le métier. Même les plus farfelues. À une reprise uniquement, la fuite s'était traduite par une épopée en bateau à vapeur pour la traversée de l’Atlantique puis en train pour celle du nouveau-continent. Il n’avait pas fait les choses à moitié.

Ce n’était pas le travail qui manquait sur le campement O’Reilly. Entre ceux qui avaient perdu une oreille ou une jambe pendant l’attaque du train, les autres qui avaient subit une explosion des tympans lorsque la locomotive était parti en feu d’artifice et les bobos de tous les jours, Arthur y trouvait aisément son compte… En plus de brasser de l’air quand il ne pouvait rien y faire. À part quelques exceptions, les bandits étaient plus menaçants que causants. Contre toute attente s’en était presque un soulagement. Mais le médecin se montrait docile à défaut d’être aimable et n’avait pas tenté de fuir à l’anglaise. À la place, il allait d’un malade à l’autre et lançait ses listes de course à ceux qu’il jugeait les plus fiables (depuis qu’elle lui avait ramené une chèvre et un chat, Maé n’en faisait bien entendu pas partie).

Toute cette réalité Arthur ne l’avait que jusqu’à récemment connu qu’aux travers des récits des lectures de ses sœurs friandes de romans d’aventures. Il n’y avait jamais prêté plus d’attention que cela, ni à ces fictions ni aux articles des journaux toujours exagérés au nom de l’argent. De toute façon ça n’arrivait toujours qu’aux autres. Il était pourtant bien placé pour savoir que non, cela n’arrivait pas toujours qu’aux autres. Tous les jours le médecin soignait de ces gens-là, de ceux qui ne pensent que de pareilles horreurs ne peuvent pas leur arriver. Il était bien plus simple de vivre comme ci de rien n’était. Comme si la situation n’était pas catastrophique et que sa sanité ne hurlait pas dans son cerveau quand il ne s’affairait pas à recoudre et panser des plaies. La nuit, il ne dormait pas. Il gardait les yeux écarquillés sur la toile de la tente au-dessus de sa tête, à l’affut d’un monstre au visage humain qui viendrait finir de l’égorger. Pour l’instant, il était utile. Mais l’utilité ne valait pas plus que la sécurité, pas quand elle reposait sur l’anonymat et la confiance. Ses jours étaient comptés, bien évidemment, mais l’incertitude quant à ne pas avoir de date était frustrante. La nuit, Arthur s’imaginait des escapades rocambolesques. Et quand ses fantasmes se mélangeaient à ses rêves, ses escapades se terminaient toujours de façon bien dramatique.

Arthur s’affairait à nettoyer pour la troisième fois les quelques (et précieux) outils chirurgicaux qu’il avait réussi à se faire ramener au compte du médecin d’Imogen. Il y mettait un soin particulier, plus poussé par l’idée de s’occuper les mains et l’esprit que d’une réelle utilité ; après tout c’était la troisième fois qu’il passait de l’eau bouillante sur ce scalpel. La vieille bouilloire cabossée à la poignée abimée était brûlante. Même si le printemps était doux, les matinées étaient fraîches au fin fond de la montagne et proche d’un lac. Arthur se cacha davantage la figure dans l’écharpe gentiment tricotée par Mrs Davis après qu’il se soit occupé du mal attrapé par son aîné. Celui-ci s’en remettait encore. Il ne quittait l’ouvrage grossier que rarement, trop heureux d’avoir de quoi cacher la vilaine cicatrice encore suintante qui lui décorait le cou.

Le médecin releva tout de même le nez de son ouvrage en entendant la voix familière de la seconde (c’est ce qu’il en avait déduit) du clan d’Irlandais. Arthur ne réagit pas immédiatement, lançant quelques coups d’œil autour de lui afin de s’assurer que c’était bien à lui que la proposition était adressée. Au-delà de garde malade, on ne demandait pas spécialement son aide sur les autres tâches qui ponctuaient la vie du gang. Il ne s’en plaignait pas, se confortant dans la solitude qu’il s’était forgé. Il se persuadait comme il le pouvait que les rares échanges, en dehors de ceux qu’il avait avec ses malades, lui convenaient.

« Pardon… ? » Elle lui tournait déjà le dos et après un dernier regard pour ses couverts de chirurgien, Arthur les laissa en plan afin de la rejoindre. Il épousseta son pantalon raide comme la justice à cause de la crasse. « Mais... attendez une seconde. » La fatigue ne le rendait pas particulièrement agréable. Ce ne fut que l’histoire de quelques enjambées pour qu’Arthur la rejoigne finalement. « J’ai du mal à comprendre l’intérêt de venir m’adresser la parole si c’est pour vous enfuir au milieu de votre phrase. » Il fit glisser les manches de sa chemise remontée jusqu’aux coudes afin de se couvrir les avant-bras. Les boutons des manchettes avaient dû sauter il y avait bien longtemps. Arthur se racla prestement la gorge. Il n’était pas dans son intérêt d’agresser la jeune fille, il avait intérêt à le garder à l’esprit. Aussi son ton se fit-il plus doux. « Il n’y a pas suffisamment de bois en réserve ? » Il avait vu quelques volontaires revenir un peu plus tôt les bras chargés de branches de différentes épaisseurs. Mais après tout il n’était pas le mieux placé pour savoir combien de temps cela tiendrait. Il n’avait pas fait les scouts.  

Arthur Maharaj
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Ven 28 Jan - 21:07


Arthour, pas changer assiette pour fromage

@Arthur Maharaj

Sans pour autant se défaire de sa répartie, elle lui répond avec son audace habituelle, teintée d’un sourire amusé. « Pour être sûre que vous veniez. » La remarque du médecin concernant la réserve de bois amplement suffisante la fait sourire tout en l’embarrassant quelque peu. Elle a pourtant l’habitude d’être plus subtile, du moins, le pense-t-elle. « Oh, vous savez, il n’y en a jamais assez ! Quand ils auront l’idée de se réchauffer autour du feu, et après quelques verres et celui de trop, ils se mettront tous à jeter le bois qu’ils trouveront dans le feu, par occupation. » L’affirmation de Matthews n’était pas tout à fait fausse, elle hausse alors les épaules en tirant sur sa cigarette. « Vous avez bien vu qu’ils ne sont pas tous très intelligents. » Un rire sarcastique s’empare de sa voix quand le dédain s’accroche à son visage. Il est vrai que parfois, lorsqu’elle les regarde toutes et tous, elle se demande ce qu’il lui a pris de se lancer dans une telle entreprise. Elle considère uniquement les frères dignes de comprendre où elle veut en venir et Clyde également (mais elle sait bien qu’il s’en fiche complètement), elle considère également Assane digne de son savoir, pour les autres, elle se contente simplement de s’imaginer qu’ils comprendront un jour. Pourtant, elle garde sa suffisance – miettes de son éducation bourgeoise- pour elle, gratifiant toujours les membres de leur groupe d’un mot agréable à leur encontre. Mae sait à quel point il est important de les valoriser si elle veut qu’ils restent avec eux, parce qu’ils ont besoin de mains pour faire le boulot, pas de cerveaux. C’est pour cela qu’elle supporte bien malgré elle les bassesses de Patterson, les discussions interminables avec le père Davis sur la façon de dépecer un lapin (parce qu’il faut bien avouer qu’au fond, elle s’en fiche complètement.), les avis de Léonora qu’elle ne retient jamais, mais qu’elle gratifie d’un sourire en hochant la tête, parfois même d’un remerciement. Elle sait bien Mae qu’ils sont plusieurs à ne pas l’apprécier. Mais sans elle, ils auraient déjà leur photographie post-mortem dans le musée des horreurs des journaux locaux. Sans eux, elle aurait déjà sa photographie post-mortem dans le musée des horreurs des journaux locaux.


Alors, elle s’enfonce dans le petit-bois qui entoure le célèbre campement que personne ne parvient à trouver depuis bien plus d’un an maintenant et attend que le médecin se cale sur son rythme à ses côtés. Elle a toujours sa bible anarchiste sous le bras lorsqu’elle recommence à s’adresser au docteur. « Je sais que cela peut vous paraître surprenant, voire même absurde et incompréhensif mais tout ce que vous avez vu, lors de l’attaque du train, ce n’est pas pour nous enrichir nous. » En plus d’être désolée de l’état de santé du médecin, Mae reste très contrariée quant à l’explosion soudaine du train. « Je veux dire, l’argent, nous en avons laissé une partie là-bas, car nous considérons que ceux qui sont en bas de l’échelle sociale de ce pays doivent avoir accès aux mêmes richesses que ceux qui sont en haut. C’est rétablir un équilibre sur la balance. » Dans un anglais parfait, elle lui sourit tout en continuant à exprimer ses idées avec une voix bien moins gueularde qu’à son habitude. « On cherche juste à renverser l’ordre établi, soulever les masses avec nous, susciter l’indignation, la colère, et répandre le sentiment d’injustice. » Mais elle ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé avec le médecin, ce ne sont pas leurs méthodes. Dans un soupir, elle jette sa cigarette pour se libérer une main avec laquelle elle ramasse quelques morceaux de bois afin de justifier leur éloignement. « Je … Pour vous, ça ne devait pas se passer ainsi. Le train ne devait pas exploser non plus. Attendez, vous me regardez ou … ? » Dans un froncement de sourcils, elle regarde Arthur et s’arrête de marcher. « Non mais, votre œil là, c’est vraiment étrange, on ne sait pas si vous regardez dans le vide ou si vous regardez vraiment la personne en face de vous. » C’était en effet la première fois que Mae faisait la rencontre d’une personne avec un œil de verre, elle avait du mal avec l’expression, il avait l’air toujours étonné d’un côté du visage. « Comment c’est arrivé ? » Mais cela ne lui enlève rien au charme de son visage entouré de ses cheveux soyeux et de sa barbe qui pousse impeccablement.


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Arthur Maharaj
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Ven 11 Mar - 23:14


Arthour, pas changer assiette pour fromage


Mae était une pipelette, c’était un constat qui revenait souvent dans le camp, que ce soit sous forme de plaisanterie bienveillante ou de moquerie plus acerbe. Arthur ne s’en plaindrait pas (et au fond, force était d'admettre qu'elle n'était pas aussi bavarde qu'on le disait) ; il préférait passer du temps avec quelqu’un capable de faire la conversation plutôt qu’un bougre muet et ronchon. Et pourtant il était difficile de faire l’impasse dessus dans le camp tant ils pullulaient autour du lac. Certains devenaient bavard à cause de l’alcool qui déliait les langues, ce qui rendait rare les conversations intéressantes et intelligentes quand on était trop sobre. « Et j’imagine qu’au royaume des aveugles, le borgne est roi. » Il était plus facile de se rebiffer devant la jeune lieutenante que face aux frères donc elle ferait les frais de ses mesquineries. Le sourire d’Arthur était aimable et son regard mesquin. Il rattrapa sans difficulté la jeune femme et bien vite se mit à marcher à ses côtés. L’un et l’autre s’éloignaient du lac et ses rives déboisées, du campement et des pauvres âmes qui le peuplaient.

Arthur ne regardait pas la petite révolutionnaire pendant son discours. Il avait le regard posé devant lui, qui parfois semblait s’en aller plus loin que les arbres qui barraient la rue. Le médecin ne paraissait pas particulièrement ébranlé par les plaidoiries de Mae Matthews. Elle lui arracha un sourire moqueur alors que sa mâchoire se crispait sous ses inepties. Mais comme il avait été bien élevé, Arthur attendit qu’elle ait terminé son long monologue qui, cette fois, avait le mérite d’être intéressant. Peut-être parce qu’elle ne se cachait pas sous ce costume de gangster qu’elle portait comme une seconde peau.

« J’ai du mal à savoir si c’est vous ou moi que vous essayez de convaincre, Mae. » Arthur ajusta l’écharpe autour de son cou. Il attrapa entre deux doigts une feuille morte coincée entre deux mailles de laine et la jeta au sol. « Vous avez laissé de l’argent ? Comme c’est aimable. » L’intention était louable, bien qu’une majorité des membres du clan O’Reilly auraient préféré garder le butin au complet, de ce qui se disait autour du feu. « Vous pensez réellement que les forces de l’ordre n’ont pas récupéré le moindre penny possible ? Que les-les… » Arthur agita la main, cherchant pendant une seconde un nom qu’il avait sur le bout de la langue. L’émotion lui faisait perdre son latin. « Que les Rosenbach ont fait don aux pauvres victimes de ce que vous avez bien voulu laisser ? » Le médecin secoua la tête. « Les gens sont bêtes et disciplinés. Surtout durant et après un traumatisme. Vous l’avez certainement déjà constaté vous-même, non ? Si vous pensez sincèrement qu’après avoir vu des proches décéder d’une balle dans la tête ou dans une explosion de train, ils n’ont pas spontanément tout rendu des pauvres dollars dont vous avez gracieusement fait don, c’est que vous êtes plus naïve que je ne le pensais. » Les bons princes ! Après avoir détruit la vie de centaine de personnes, voilà qu’ils leur offraient quelques billets pour se consoler. Même pas suffisamment pour se sécher les yeux. « Ce n’est pas en jetant trois vulgaires billets d’un dollar dans une foule que vous aller rétablir un quelconque équilibre. En revanche si c’est le prix de votre conscience alors grand bien vous fasse, mais n’essayez pas de vous justifier devant moi. C’est indécent. »

Le bon docteur était complètement imperméable aux explications que Mae tentait de lui fournir. Tout du moins, il n’arrivait pas à voir la facette qu’elle s’évertuait à présenter. Et plus il essayait de contrer ses arguments, plus il s’agaçait de ce qu’il considérait comme un manque de jugeote effroyable. « Mais ne vous en faites pas. Vous y arrivez, à susciter l’indignation et la colère. Réfléchissez, l’écart social vous ne faites que le creuser. Tapez les bourgeois, ce sont les pauvres qui trinquent. Vous pensez que votre acte n’aura pas de conséquence sur la paie des mineurs de Silverstone ? Pour les plus chanceux qui ne seront pas renvoyé. » Il était parfaitement inutile de s’arrêter sur les détails, pourtant, Arthur n'arrivait pas à faire autrement. Il s’en souviendrait certainement beaucoup plus tard, comme toujours dans ces situations. « Et selon vous, comment se porte ce fameux équilibre maintenant que vous avez privé de leur médecin ces travailleurs ? » Il chassa d’un geste de la main impérieux les autres plaidoiries de la jeune femme. De toute façon, elle était occupée à faire semblant de ramasser du bois. Il fallait bien se donner une contenance.

Sa paupière se crispa une fois, alors qu’il avait un œil baissé sur Mae. Il n’était néanmoins pas un homme violent. Au contraire, on l’avait toujours salué pour son calme et sa maîtrise de lui-même exceptionnel. Ses talents de chirurgien en découlaient, disait-on. Arthur se serait écouté, il aurait jeté Mae dans le lac. Il pointa sa prothèse (il s’acharnait encore à la porter tous les jours) du doigt. « Je ne regarde ni le vide, ni en face de moi. Je ne regarde rien, ici, ce n’est plus possible, compris ? » La réflexion ne se révélait pas plus odieuse ni méchante qu’une autre. En général, il lui en fallait bien plus pour se mettre en colère. Il relâchait des jours d’anxiété, d’agacement et de peur sur Mae. En inspirant un grand coup, il tenta de se calmer. La pression dans son dos et ses bras se relâcha finalement et il se détourna de la lieutenante pour pousser du bout de la chaussure quelques pauvres branches humides. « Un accident avec un chat quand j’étais jeune. Rien d’aussi dangereux que le train, ne vous inquiétez pas. » Malgré ses efforts pour paraître moins agressif, son ton restait sec. Il ne pouvait considérer Mae autrement qu’étant une part du problème. « Et vous, pourquoi est-ce que vous essayez de vous faire passer pour leur cousin avec vos manières de pécore du fin fond du Texas ? Je n’avais pas compris que c’était un concours au plus vulgaire et abruti. »

Arthur Maharaj
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Ven 25 Mar - 16:23


Arthour, pas changer assiette pour fromage

@Arthur Maharaj

Les morceaux de bois s’entassent ridiculement sur ses bras frêles, la forçant rapidement à lâcher sa cigarette. Les sarcasmes du médecin lui étirent un léger sourire qu’elle tente pourtant de dissimuler en fronçant les sourcils d’une contrariété feinte. En réalité, il y a bien longtemps qu’elle n’avait pas eu affaire à autant de répondant face à elle, et l’activité ne lui déplaisait pas. Finalement, la hors-la-loi se décide à lâcher ses morceaux de bois, ancrant leur passage dans la verdure. “Ah non, c’est vous que j’essaye de convaincre.” La suite de son discours, la jeune femme l’écoute avec attention. Calme, elle ne le coupe pas, préparant déjà la suite, prête à lui montrer à quel point elle a raison bien plus que lui. Il n’en fallait pas plus à Mae Matthews pour retrouver la raison de sa présence au milieu de tous ces rustres. Sans le savoir, le médecin de la ville était en train de lui redonner le goût de la lutte.

Les bras croisés, elle dresse la tête en guise de provocation. “Justement. Quand je parle de susciter l’indignation, le sentiment d’injustice, je ne prétends pas régler le problème de ce pays en un braquage.” Non, l’idée est bien plus large, pensée sur un temps très long. Peut-être trop. “ Mais plus les gens seront indignés et prendront conscience de l’injustice dans laquelle ils vivent, alors là, ils seront prêts à se soulever. Et ce qu’on fait, c’est simplement souffler sur les braises.” Mae aussi, regarde dans la même direction que le médecin, sans imaginer l’évasion qu’il pourrait mettre en place elle enchaîne, bien trop heureuse de discuter d’autre chose que du repas du soir avec la mère Davis. “J’ai beaucoup de défauts, vous savez, mais pas celui de mentir.” Bien évidemment, Matthews ment aussi bien qu’elle respire. “ Le train ne devait pas exploser, personne ne devait mourir et vous ne deviez pas être avec nous. Vous n’êtes pas stupide et je ne suis pas naïve. Quelqu’un a tenté de nous dépasser, et il y a très certainement un traître parmi nous.”

Sa réflexion s'arrête pourtant là. Mae le sait, ils sauront trouver la personne, et les frères règleront le problème comme ils l'ont toujours fait. Avec une balle entre les deux yeux, sans propreté aucune. “Mais que voulez-vous que je vous dise ? C’est ainsi que les choses se sont passées, et nous devons faire avec. Notre lutte demande certains sacrifices. D’autres mourront pour permettre aux autres de s’émanciper. “ Et elle y avait longuement réfléchi à cette question la hors-la-loi. Elle en était même venue à la conclusion que l’explosion de ce train était une aubaine pour eux. Elle en était venue à se dire que cela allait bien finir par agacer tout le monde, et qu’ils allaient pouvoir faire porter le chapeau à d’autres, répandre la rumeur selon laquelle les Rosenbach avaient eux-mêmes orchestré cette attaque. L’histoire se tenait, le fils Rosenbach s’en était sorti indemne. La révolte pouvait aisément gronder et éloigner les O’Reilly de ce malheureux incident. Car elle persiste à le nommer ainsi. “Et arrêtez un peu de parler de privation, nous n’allons pas vous garder éternellement, ils finiront par se lasser, je les connais. Estimez-vous heureux, la dernière personne qu’ils ont retenue de force a été attachée à un poteau pendant plusieurs jours. Vous devriez me remercier de vous prêter ma tente et de vous avoir épargné un tête-à-tête avec les deux frères.”

Ingrat qu’il en deviendrait presque le médecin, à ne pas se rendre compte des privilèges qu’il a eu au sein de leur petite société de truands. Et finalement, Matthews en viendrait presque à rire de l’attitude de cet homme jugeant une vie qu’il ne connaît pas. La jeune femme le dévisage alors, l’écoutant parler de cette histoire de chat qu’elle trouve improbable. C’est étrange, cette façon qu’elle a de ne pas lui en vouloir. Il sont rares ceux qui se risquent à lui tenir tête. Et elle est forcée de constater qu’Arthur le fait très bien. Mais elle est certainement troublée par la brillance de sa chevelure qu’elle rêve de toucher. Alors, le sourire au coin de ses lèvres pincées, elle s’approche avec mesure du médecin en haussant légèrement un sourcil. “Parce qu’il n’y a rien de plus stupide que l’intelligence orgueilleuse. Si je suis comme eux, ils m’écoutent.” L'affaire est pourtant simple.


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