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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Honni soit qui mal y pense ft. Benicio Delafuente
Nadie
Nadie
Since : 21/01/2021
Messages : 147
Name : Ruby Delafuente/Nadie
Faceclaim : Irene Bedard
Crédits : @GHOEST
DC : Pearl Hennessy & Maxence Burke & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Honni soit qui mal y pense ft. Benicio Delafuente Tumblr_inline_oxmahv0LAo1twgxp9_250
Age : 36 ans
Statut : épouse du pasteur d'Imogen
Job : paroissienne dévolue
Habitation : proche de l'église d'Imogen
Disponibilité : Toujours disponible
Dim 5 Déc - 21:31


Honni soit qui mal y pense

@Benicio M. De la Fuente

L’épisode fâcheux est bien vite étouffé par l’arrivée de Chuy et la réhabilitation précipitée de leur chronique rigoriste. La joue de Nadie retrouve son teint chaud et, du lever au coucher, ils ne parlent plus de repentir ni de passé. Au contraire, la dévotion avec laquelle ils s’empressent de noyer le poisson invite paradoxalement à table une atmosphère de gaieté. Le pasteur paraît de bonne humeur et sa petite femme de chambre s’accroche à ses étincelles de vitalité qui la rassurent. Pour effacer son gros péché, d’autant plus lourd qu’elle n’a pas porté sa confession jusqu’au bout, elle astique la maison avec un dévouement tout démonstratif.

A l’aube, sa petite ombre sort de la cabanette pour charger quelques bagages dans la cariole. La vieille Becky semble déjà l’attendre dans son enclos et accepte d’être harnachée sans faire d’histoire. A la fenêtre de l’église, elle surveille la petite lanterne qui indique que son généreux voiturin rassemble ses effets personnels dans son bureau. A lui incombe la charge de verrouiller chaque serrure, aussi la gentille petite Ruby attend patiemment dans son carrosse, lovée dans une épaisse couverture comme seuls les navajos savent en faire. Depuis qu’il lui a donné, elle ne la quitte pratiquement plus. Les températures à Imogen chutent drastiquement et l’air des grandes plaines ne fera pas de mal.
La perspective de ces vacances ne la ravit pas tout-de-suite. Laisser Chuy derrière-eux pour se retrouver seule avec Benicio n’est pas exactement pour lui plaire. Tout ce qu’elle souhaite, c’est qu’il n’en profite pas pour revenir sur ses aveux. Il y a quelque chose dans l’air, malgré la chaleur toute familiale du foyer, quelque chose qui lui picote les narines. L’objet de son courroux, elle ne l’a pas encore compris. Celui qu’elle prenait pour une bonne poire à la carrure oursonne a su lui rappeler qu’on ne caresse pas les grizzlys.
Confortablement étendue dans la charette, elle s’endort à la berceuse des roulis. Un crucifx pend à son cou, ses mains sont protégées par des gants noirs et ses cheveux sont tirés avec plus de sévérité que d’ordinaire. Au moins, ce trajet lui octroie un petit peu de repos, qu’elle ne tarde pas à prendre en s’affaissant sur les bagages.

Une halte nocturne qui en rappelle une autre, pratiquement au-même endroit, précède la deuxième journée de voyage. Ils échangent un peu sur les habitants d’Imogen, sur Chuy, et sur tout un tas de choses bien futiles mais gaies. “Tu es gangster toi aussi finalement” ricane-t-elle en discutant de l’objet même de cette escapade. Son brave pasteur, poussé par des histoires cléricales auxquelles elle ne comprend rien, donne la messe discrètement aux catholiques dans un lieu tenu secret. Le soleil des plaines l’aveugle un peu quand enfin se dessinent à l’horizon les contours d’une bicoque abandonnée.

Ils arrachent le scellé sur la porte de Redgrave Stead et s’empressent de préparer la grange où la messe se tiendra ce soir. Les cérémonies catholiques n’ont pas toujours lieu au-même endroit. Ce sont les italiens qui ont désignés la vieille grange.
“...et donc les catholiques, c'est eux en Europe ?” essaie-t-elle, sans conviction, de comprendre, en balayant le perron de la maison. La différence entre l’ethnie de Benicio et celle des Rinaldi ne lui paraît pas très évidente non plus.
L’intérieur de la demeure n’est pas en meilleur état. La cuisine est jonchée de débris, elle trouve même une chauve-souris crevée dans la cheminée. A la fenêtre, la grosse tête de Becky semble vouloir lui tenir compagnie. Il y a des chambres à l’étage mais aucun lit. La banque a saisi la plupart des biens de l’ancien propriétaire.

A la tombée de la nuit, la messe commence enfin. Les premiers communiants arrivent, à pied ou à cheval, et s’entassent sur les quelques chaises trouvés dans le débarras ou bien par-terre. Ruby assiste à l’office comme à son habitude, au premier rang, un peu dans un coin. Le sermon ne lui paraît pas aussi limpide qu’à Imogen mais il y a toujours un moment où elle décroche totalement, se contentant de prêter du regard à celui qui déclame tout en songeant à mille autres choses. Malgré sa bonne volonté, elle peine à comprendre son rôle de femme dans cette religion, à la fois présente et absente.

Au terme de la comptine, les fidèles couvrent Benicio de présents comme s’il était vraiment le Christ. Nadie les remercie poliment en récupérant bouteilles de vin, nourriture, argent pour la paroisse, et quelques babioles décoratives. Les catholiques n’ont pas l’air de se faire prier pour mettre la main au portefeuille, c’est sa leçon du jour. On lui sert même à boire et elle ne refuse pas parce que son gentil pasteur lui-même, le si sobre Benicio, accepte  une généreuse rasade.

-Tu connaissais sûrement déjà la maison toi.
Nadie hausse un sourcil sans comprendre ce que lui dit le vieux pruneau.
“Ton maître, William Fraser, il venait souvent ici, non ?”
Un regard intéressé illumine d’un coup son visage. “Ah bon ?” demande-t-elle, toute imbécile.
A son souvenir, le brave William ne se préoccupait pas du sort des autres églises que la sienne.

Les petites lanternes qui s’agitent s’éloignent peu à peu avec les fidèles qui se dispersent pour rejoindre la ville de différentes manières. Nadie fume un vieux bout de cigare sur le perron. La nuit est tombée, uniquement transpercée par des nuées d’étoiles au-dessus de la grange.
“William Fraser” marmonne-t-elle pensivement. Elle se tourne vers Benicio. “Je suis jamais venue ici...” Une gorgée de vin, elle repose son verre sur un tabouret. “- mais je me demande si…”

Aussitôt, comme prise d'une inspiration, elle disparaît à l’intérieur de la maison. Quelques instants plus tard, sa voix s’élève de la cuisine.

“Benicio ! Benicio, viens voir !” Un rire dégringole sur ses derniers mots. “Vite !”

A genoux sur le carrelage, un bras enfoncé dans la cheminée, elle tâtonne dans l’avaloir. De la suie tâche ses mains, ses manches et bientôt son visage mais elle insiste, rentrant jusqu’à l’épaule dans le conduit où elle croit sentir une petite cavité cachée. Bingo.

“Regarde !” Sa main ressort, dedans une énorme liasse de billets. Puis une deuxième. Il y a jusqu’à six cent dollars. “Oh, William…” sourit-elle en secouant la tête “...dans toutes ses planques, - je le savais ! Il y a toujours de l’argent...dans la cheminée !” Les liasses s’entassent à ses pieds. Un objet plus gros soulève un nuage de cendres qui la fait tousser. “Qu’est-ce que tu planques, Askook…” C’est un revolver, enrobé dans du vieux journal.

Le minois noirci, elle agite ses trouvailles avec un sourire glorieux.

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
Since : 19/11/2021
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Crédits : Ghoest
DC : Mako - Kilian - Ichabod - Amelia
Honni soit qui mal y pense ft. Benicio Delafuente Appn
Age : 50 ans
Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
Job : Pasteur
Habitation : Imogen, dans le temple ou une petit bicoque située non loin
Disponibilité : Toujours
Lun 6 Déc - 1:34
Honni soit qui mal y pense
Il veut l’emmener loin. Le grand air ne peut pas leur faire de mal : Imogen est devenue irrespirable. Même s’il la sait heureuse là-bas, insouciante, jouant avec ce garçon qu’elle suit dans toutes ses frasques, il n’arrive pas à se faire à cette nouvelle vie que ces deux âmes lui imposent. Oh, bien sûr, il les aime ( vraiment ? ) de tout son cœur, à sa façon, sûrement mal, mais il est vieux, plus qu’eux : il veut du silence, du repos, et de l’ordre. Alors il faut qu’il parte. Qu’ils partent - Chuy restera derrière. Il ne le connaît pas encore assez bien pour l’embarquer dans ses voyages. La confiance, ça se mérite, ça se gagne - il le sait, lui qui a réussi à atteindre le cœur de ses ouailles : avec ses airs de truands, le petit a une gueule qui attire moins les foules, il ne peut pas se permettre de les faire fuir. La bonne présente mieux.
Et puis, de tout façon, il ne l’aurait pas laissée seule avec lui. On ne laisse pas un mâle et une femelle dans la même cage.

Pour fuir, son excuse est toute trouvée : il est attendu pour la messe, une qui ne se fait pas dans le temple. Il faut ériger une nouvelle église, comme les premiers chrétiens l’ont fait. — Adios, Chuy, salúda a Nuttah de mi parte - Dépêche-toi, Ruby, on y va.

***
Les paysages qui se dessinent tout autour d’eux ne sont plus pollués par une civilisation écrasante : pour peut, il aurait l’impression d’être dans le jardin d’Eden. La nature est généreuse, abondante, quoique terne en cette saison. Mais il la préfère ainsi : le verdoiement de l’herbe a quelque chose de plus mélancolique. La grisaille lui évite de penser à l’Espagne. — Prend les rennes. “ Il veut la regarder un peu, elle aussi. Ce châle qu’elle porte lui va vraiment bien. Mieux qu’à l’autre. Quoique, elles se ressemblent quand même beaucoup…

***
Le travail ne s’arrête jamais, même quand la maison est loin, à des kilomètres de leur vis rapiécée. Il l’observe mettre un peu d’ordre dans la grange pendant qu’il sort de tout un tas de petites boîtes des reliques interdites. Quelques chiffons blancs dont elle ignore l’usage viennent décorer un autel factice. Une croix d’or ( en toc ) les empêche de s’envoler - c’est que le vent s’infiltre par les planches mal clouées.

Quand il la voit s’approcher des hosties consacrées, il fait claquer sa langue. — Non, celle-là, tu ne peux pas les manger. Il faut avoir fait sa communion pour ça. “ Les vieux réflexes de l'Église romane lui reviennent. Il a enfin l’impression d’être lui-même.

C’est peut-être pour ça qu’il boira ce soir.

***
Assis tous les deux sur le perron, ils fument des cigares qu’on leur a offerts, buvant le même vin que certains ont abandonné derrière eux’on leur a offert. Sans un mot, comme à leur habitude, ils regardent l’horizon se teinter d’un bleu plus profond. On dirait que l’orage arrive, mais la pluie, elle, ne vient pas.

LCe silence partagé est enfin brisé quand les pensées de l’autochtone s’qu’elle articule en quelques mots. Il ne comprend pas tout, la regardant sans entrain jusqu’à ce qu’elle se lève. — Où est-ce que tu vas comme ça ? “ Pas de réponse, tant pis. Il profite de son absence pour vider son verre et se resservir - la même dose, histoire qu’elle ne puisse pas compter. M’enfin, elle n’a pas l’air de le faire de toute façon, alors il en met un peu plus dans son godet.

Sa voix enfin l’appelle, plus aiguë que d’habitude - il se lève maladroitement, s’enfonçant dans la maison mal éclairée. — J’arrive, j’arrive. “ Cela fait, Il s’appuieil s'appuie sur la cheminée qu’elle trifouille et dont elle tire des vole les trésors. Les billets qu’elle secoue sous son nez le tirent de sa torpeur et il rit avec elle. — Sérieusement ?... Il était dans quel genre de business, ton pasteur Fraser ?... “ Alors qu’il se penche pour compter le pactol, une autre trouvaille le fait reculer : un revolver à la main, elle a l’air fierère comme tout. Au moins, l’arme répond à sa question.
Oh ! Non, non, non, non, non, non -. “ La litanie ne s’arrête pas. Un peu inquiet,il attrape le flingue de sa petite main et retourne le ranger dans la cheminée. Il n’aime pas les armes à feu - il trouve ça vulgaire. Si les hommes veulent s’entretuer, il faut le faire bien, pas caché derrière un revolver.
Tu n’as peur de rien, toi ! “ Après la peur L’effroi passé, il rit un peu, les mains flanquées sur ses hanches pour regarder de toute sa hauteur la petite nehiyaw. — Tu n’as peur de rien, toi ! Imagine si c’était chargé ? J’ai vu un homme se trouer la tête comme ça. Tu devrais- “ Il s’arrête un instant. Clairement, les combines de feu Fraser sentent mauvais. Très mauvais. Si elle avait nettoyé pour lui, ce n’était pas l’église qu’elle avait dû faire reluire : l’arme était en bon état.
Il comprend maintenant comment et pourquoi elle se débarrasse si facilement des tâches de sang. Elle n’a pas connu une seule messe, et ça se voit : ce n’est pas une tueuse, pas qu’il sache, mais elle sait mettre de l’ordre derrière les hommes. Et puis, qu’est-ce qu’il auraient bien pu foutre ici, au milieu de nulle part ? — C’était quoi exactement le travail que tu faisais pour lui, déjà ? “ Il reprend une gorgée de vin, pas tout à fait sûr de vouloir obtenir une réponse. Mais tout ce qui la concerne le fascine indubitablement. — Parce que je crois que j’ai une petite idée. “ Il lui touche le bout du nez, comme pour gentiment se moquer. Mais il ne faut pas prolonger le contact - il deviendrait gênant. — Toi aussi, tu es un peu gangster, non ? “ Il sourit doucement, faisant écho à ses paroles.

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Benicio M. De la Fuente
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Lun 6 Déc - 3:30


Honni soit qui mal y pense

@Benicio M. De la Fuente

Agenouillée devant les cendres, elle le laisse repositionner le revolver sans faire d’histoire. L’histoire du type qui s’est fait péter le caisson suffit à la convaincre. Ruby sourit, excitée par autant d’argent, toute fière de sa trouvaille. Les affaires de Fraser ne la concernent plus alors ça ne la dérange pas d’en parler. Avec ses mains toutes noires, elle étalent un peu plus de suie sur son visage en essayant de se débarbouiller, comme une peinture. Pour peur, si elle se voyait dans une glace, elle se rappellerait du beau Mah-To-Wit-Ko. “Pour la paroisse, ça fait plein d’argent !” s’enjoue-t-elle en le regardant compter leur butin. “Combien ? Combien ? Jamais moins que cinq-cent pas vrai ?”

Sur son nez, il dépose une empreinte dans la suie. Benicio l’encourage, de toute sa bonne humeur. Prenant un air de réfléchir, elle lève ses yeux au plafond. Concernant Will, ses souvenirs sont plus frais. Il la trimballait occasionnellement derrière-lui, sur son cheval, souvent au beau milieu de la nuit. Sa petit astuce des cheminées ne datait pas d’hier et on la retrouvait dans toutes les résidences qu’il avait eu, probablement pour garder son pécule à l’abri des crochets du Silver. “Moi non, moi je fais le ménage, mais lui...Pasteur Fraser...lui il était dans le gang” lâche-t-elle, come un secret “beaucoup d’histoires, beaucoup d’argent, tu sais,...pas – catho -liques.” Le ménage qu’elle faisait pour Will ne se résumait à trier le blanc et les couleurs, en général il y avait une grosse couleur qu’il fallait vite vite faire disparaître. “- mais faut pas parler ! ...que Jesus lui pardonne ? On peut réparer l’enclos de Becky avec !”
En farfouillant dans la cuisine, elle ne trouve aucun torchon et finit par s'essuyer le minois dans ses propres jupes (noires aussi, de toute façon).

Trop évincée des intrigues du gang, Nadie ne connaît du Silver que les combines tordues de son ancien seigneur. Ils ont enfouis, au pied d’un arbre, deux corps d’hommes qui étaient, elle se rappelle de ses mots, “des épines dans le pied”, mais elle ignore qui ils étaient. Si elle avait déjà évoqué ses méchantes humeurs, elle s’ouvre pour la première fois sur la teinte criminelle du prédicateur de Silverstone. Salir sa mémoire ne l'encombre pas de beaucoup de culpabilité. Au contraire, dire la vérité sans trop se parjurer devient un jeu qui la soulage autant qu’elle en est tourmentée. A la fin, la leçon s’apprend doucement.

“Re-voudrez-vous du vin, Pasteur Delafuente ?” parodie-t-elle gaiement ses brebis généreuses. Puisqu’il n’y a ni chaise ni rien, elle déploie leur dîner au sol, devant la cheminée. En le resservant, elle se ressert elle-même. “Pour le froid ! Will disait ça, pour le froid !”

Raviver un feu dans ce vieux conduit est très compliqué. Elle y parvient finalement en entassant dans le foyer des débris de bois trouvés dans les étages. Une odeur de renfermée et de moisissure flotte dans l’air. Le vin lui monte rapidement aux joues, que lèchent la chaleur des flammes. Petit à petit, ses paupières s’affaissent un peu et elle sourit.

“Est-ce que Jesus pardonne aux tueurs ?” demande-t-elle, comme un enfant trop songeur, encline au catéchisme. “Ou pas tous ?”

La question, déguisée, l’intéresse davantage pour elle-même que pour l’ancien pasteur. Son regard, teinté de curiosité, se pose sur Benicio, tandis ce qu’elle fait passer un gros bout de pain avec une gorgée de vin. Pour dissiper le doute, elle crache le morceau enfin.

“Will tuait des gens. Je l’ai vu faire une fois. Tchac tchac, elle mime le couteau qui s’était enfoncé dans le coeur du type, un car-nage. Tu as vu ça déjà ? Je ne pense pas que Jesus soit d'accord.” Tous les nouveaux mots qu’elle apprend, elle s’efforce de les intégrer à sa conversation.

L'ivresse qui monte rapidement en elle délie sa langue. Plus il tend la bouteille, plus elle se prête à des confessions effroyables.

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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Lun 6 Déc - 4:53
   
 
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Il compte en l’écoutant, haussant les sourcils et ouvrant grands les yeux de temps à autres — Catholique, Ruby, Catholique. “ Six cent dollars, il n’a jamais eu autant d’argent dans les mains - il ne sait pas trop ce que cela lui fait, mais sûrement du bien. Avec le salaire qu’il doit lui sortir chaque mois, plus les réparations, il ne va pas se plaindre, bien qu’il soit franciscain de cœur. Et puis, au moins, il peut faire passer sa joie d’apprendre qu’elle est presque comme lui pour celle de l'appât du gain. — Oui, tu as raison, Dieu ait son âme, n’en parlons plus !

Léger comme tout maintenant qu’il a les poches pleines et le verre saturé, il la suit dans ce pique-nique improvisé, riant de bon cœur à l’accent qu’elle imite - quoiqu’il soit un peu vexé qu’elle entende les latins de cette façon.  — Si si, un po’, Signora Ruby - Ay - trop, trop. “ Le verre déborde, l’alcool lui coule sur les doigts - alors comme on fait chez lui, à Tolède, il boit avant d’en perdre.

J’ai vu une famille se faire scalper. “ Dit-t-il pensif à la petite bonne ronde comme une queue de pelle. Il a assisté à son lot de massacres, que ce soit les siens ( quoiqu’il les voit d’un œil plus noble ) ou celui des autres. Sur les routes, dans l’immense vide sauvage qu’est ce pays, on croise de bien étranges scènes.
En tout cas, même s’il connaît déjà la réponse à la question qu’elle lui pose, un petit doute subsiste toujours dans son cœur ( elle vient de le nourrir ). — Et ce n’est pas une bonne chose. Comme Fraser. Mais je pense que, malgré tout, si la cause est noble, tout est pardonnable. “ ça l’arrange. Et puis, il s’imagine qu’en le poussant à la philosophie, elle lui offre son pardon à lui. Sa petite sainte prend soin de son âme, c’est sûr ( quel égoïste ). — Les voies du Seigneur sont impénétrables. “ dit-il dans son souffle d’effort, alors qu’il s’allonge sur le dos, de tout son long, reposant sur ses coudes pour ne pas non plus trop s’affaler.
A côté d’elle, il a l’air d’un géant.

C’est tout de même amusant que les deux hommes d'Église qu’elle a connus soient complètement fous. Il rit tout seul en sirotant son verre.

Tant qu’on y est, tu sais, il y a quelque chose que je n’ai jamais dit à personne. “ Il boit une nouvelle gorgée. Il ne sait pas trop ce qu’il fait, ni pourquoi, mais l’alcool lui délie la langue. De toute façon, cette histoire, ce n’est pas comme si elle allait la raconter.  — Tu m’y a fait penser la dernière fois, avec ton mariage. “ Il s’interrompt un instant. Il ne faut pas ramener sur le tapis leur accrochage, ni l’évoquer - la soirée est trop douce pour ce concentrer sur les pêchers de sont ouailles préférée.  — Moi aussi je n’ai pas été franc. J’ai été fiancé. Alors, Je sais comme il est difficile d’oublier quelqu’un qu’on a aim- Oh attend, je ne vais pas y arriver avec ta tête pleine de suie, on dirait un guerrier. “ Il rit doucement, se redressant avec difficulté. Son verre claque contre le sol quand il le pose.

Il sort de sa veste un mouchoir, attrapant le visage de Nadie entre ses doigts. Sans vraiment de délicatesse, il lui essuie le front et le nez, manquant de lui mettre le tissu dans l'œil. — Ah ! Kipok. Kipok ? C’est ça que tu dis quand tu fais une bêtise ? “ Il hausse les sourcils. A son tour d’avoir une leçon. — Ay ay ay, quelle souillon. “ Touche finale, il lèche son pouce pour lui essuyer une tâche au-dessus du sourcil. — Voilà, c’est bien mieux.

La tâche accomplie, il s’en retourne à son repos. — De quoi on parlait déjà ? “ Il enquille une nouvelle gorgée. — Je ne sais plus, tant pis. “ Cette fois il s’allonge, callant en boule derrière sa nuque ton étole de prêtre. — Ah…Je crois qu’on va devoir dormir par terre ce soir, Nadie. Mais avant - “ il tâtonne, cherchant la bouteille.  — Il faut finir ça.

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Lun 6 Déc - 5:56


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@Benicio M. De la Fuente

“Tu l’aimais ta femme ?” demande-t-elle en réceptionnant la bouteille qu’il agite, pour lui rafraîchir la mémoire car elle n’a pas déjà oublié cette anecdote lancée au-dessus des braises.

L’imaginer avec une dame est un peu fastidieux. Pas qu’il soit vilain homme, au contraire, Nadie admire secrètement sa carrure, mais rien dans son repli ne laisse suggérer qu’il court le jupon. Bien-sûr, elle imagine qu’il aime la compagnie du saloon mais elle connaît aussi son aversion pour les putains (comme toute la ville d’ailleurs).
Assise en tailleur, la frimousse rafraîchie à l’huile de coude par un pasteur dont elle perçoit l’enivrement, elle porte à ses lèvres le goulot pour contribuer à l’effort de guerre. “...et elle est morte ?” s’enquiert-elle comme s’il lui parlait déjà d’une rivale (quelle est cette jalousie qui pointe son vilain nez ?) en lui rendant le vin. Étendu comme un brave au repos, moins sévère et plus joueur, elle réalise qu'il lui plaît bien.

Le poison s’insinue dans sa tête, la faisant dodeliner. Quand lui s’allonge déjà, elle tente de se relever pour leur quérir quelques couvertures ou au moins une nappe. Les assiettes tintent à ses pieds quand elle les balaye un peu maladroitement en s’appuyant sur la cheminée, incapable de préserver une apparence de sobriété.

“Je vais...chercher...donner de l’eau à Becky…” Démarrant d’un pas franc, elle se heurte à la table “Kipok...” qui grince, puis s’en aide pour aller vers la porte. “Oh c’était trop” constate-t-elle, trop tard, quand les quelques verres généreux ont bien attaqués sa volonté. Le reste de sa route n’est pas plus simple, quoi que les obstacles l’encombrent un peu moins autour de la calèche. Avec toute la difficulté du monde, elle se hisse dedans pour récupérer leurs quelques affaires soigneusement paquetées. Le sol se meut sous ses pieds et elle souffle bruyamment mais l’air frais réveille son visage que la chaleur du feu avait grogui. Becky l’observe de son œil impassible en mâchonnant du foin moisi, paisible dans la grange. Nadie contourne cette drôle de crèche non sans cogner la porte au retour.

Il a raison, la fraîcheur de cette nuit ne leur permet pas de roupiller ailleurs que devant leur feu, à l’abri derrière les cloisons de pierre. En voulant les éviter, elle trébuche sur ses grandes jambes étendues, avec ses bras chargés. Sans un cri, elle s’affaisse à côté de lui et en profite pour lui poser sur la poitrine le poids de ses tartans. “Tiens.”

Comme un petit rongeur, elle s’emmitoufle dans deux couvertures. Un sourire un peu béat ne quitte pas ses lèvres sous son regard mi-clos.

“Les femmes devaient te courir, toi.” Elle boit encore dans le fond de son verre, incapable de mettre un stop elle-même tant que les stocks ne sont pas vides. “Tu sais...la tribu...les filles tu aurais été... Grand comme toi, elle reconstitue la largesse de ses épaules en écartant les mains, tu pourrais soulever des...des montagnes.” De confidence, elle glisse doucement sur un flirt chaste dont elle ne sait pas s’empêcher. “Tu sais mon nom, mon nom ça voulait dire “la meilleure, la plus...la plus belle, la...la” La promise. “Pour m’épouser, moi” elle secoue la tête “fallait pas être...n’importe quel chasseur. Moi” elle se frappe la poitrine et renverse un peu de vin sur sa main “moi j’allais mettre au monde des chefs.” Elle rit en se rappelant, vaguement, de ses prétendants valeureux. “Ils sont venus de très loin pour moi, pour "Wawetseka". Si...si ma mère t’avait vu” elle pouffe “tu aurais au moins...dix enfants nehiyaw...et toutes ses filles, celle que tu veux !”

La lumière rougeoyante du feu fait danser ses reflets sur le costume noir du pasteur. Elles l'hypnotisent un instant.

“La plus belle, tu comprends ? Moi !”

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Mar 7 Déc - 3:50
   
 
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Oh - non. Elle va bien, c’est moi qui suis parti. “ A peu près comme la donzelle le fait actuellement. D’ailleurs, sa difficulté à marcher droit lui rappelle qu’il est à peu près dans le même état. Sentant enfin la brûlure de l’alcool, il passe ses doigts épais le long de son visage, comme s’il pouvait en tirer le venin. La solitude lui fait prendre conscience de son idiotie - mais le vin, lui, le convainc que tout va bien.

Il souffle un grand coup. L’absence de sa petite bonne est un soulagement - enfin, pas tout à fait. Une multitude de songes le rongent quand elle se tient à ses côtés, mais une fois seul, ils deviennent bien trop réels. Il se perd dans ses pensées, le portrait de Ruth apposé sur celui de Ruby - elles ne se ressemblent pas du tout, mais toutes deux lui ont survécu. Pourquoi ? Comment ? Il les aime d’une façon étrange, trop forte, obsessionnelle, dérangeante, même : il a envie de les serrer dans ses bras jusqu’à l’étouffement, les tuer un millier de fois, mais toujours les ramener à la vie pour le faire et le refaire encore. Sa tête embrumée comprend l’amour mais n’arrive pas bien à l’appliquer.
Est-ce qu’il devrait l'étrangler ? Tout est si parfait, silencieux et ordonné. Il le sait, ils sont là où ils devraient être.

Quand elle revient et que le poids des couvertures lui frappe la poitrine, il rentre en apnée. Sa chute l’amuse un peu, mais la voir tomber comme ça au sol lui inspire un autre sentiment. — ça va ?... “ Sa voix est étranglée, à peine audible.
Les flammes rougeoient comme ses joues au discours orgueilleux de celle qui perd son nom vertueux. La plus belle, oui, c’est bien vrai, il aurait dû le savoir la première fois qu’il a posé les yeux sur elle. C’est bien triste qu’elle vieillisse. Il devrait arrêter ça. Mais ses mots à elle l'empêchent de s’exécuter. Peut-être que lui aussi aime cette suffisance, l’arrogance de l’amour-propre ? Non. Si. Il ne sait pas, il est gêné.
Tu es saoule, Nadie. “ Mais lui aussi. Oh mon dieu. Vers quel Enfer l’a-t-elle entraîné ? Il n’assume plus la paternité de cette beuverie - et pourtant, il s’y enfonce en avalant un autre verre. C’est elle qui cause tout cela. Oui, c’est elle.

Où est passé son sourire ? Il le force un peu et finit par y croire. Est-ce qu’il s’amuse vraiment ? Il en a l’impression, tout en se dégoutant.
Le regard qu’elle pose sur lui lui donne des frisons.

Oui, je crois que je comprends. “ Il se redresse un peu, bougeant son vieux corps saoul. Son regard placide n'annonce pas son geste : il soulève les couvertures sous lesquelles elle s’est lovée, rejoignant son corps recroquevillé.
En face d’elle, allongé sur le côté, ses yeux ne la quittent pas - on dirait ce regard qu’il avait quand il lui tenait les mains. — On a oublié de prier. “ Il remet un peu son châle sur les épaules. Elle le porte définitivement mieux.

Padre nuestro, qu’estás en el cielo “ Sa main glisse le long des jambes de la petite bonne, attrapant le bout de sa jupe pour doucement la soulever jusqu’à ses hanches. “santificado sea tu Nombre;venga a nosotros tu reino “ Il voudrait enfoncer ses doigts sous sa peau, mais se contente de caresser la chaire qui à présent s’offre à lui, restant sage alors que son souffle se fait plus court. “hágase tu voluntad…Tu voluntad… Pardon.
Il se redresse, sa main posée comme un masque sur sa bouche.

Il n’ose même plus la regarder, interdit, le cerveau fiévreux et les yeux grands ouverts - enfin un peu de lumière s’invite dans ses iris, reflet des flammes qui brûlent encore dans la cheminée. — J’ai besoin d’air. Je crois. Désolé.
Il se relève, chancelant.

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Mar 7 Déc - 4:58


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L’intimité qui s’est installé avec leurs souffles avinés n’a plus rien à voir avec le paisible quotidien de leur maison et de son église. Nadie n’ose pas y croire quand il soulève sa jupe avec lenteur, son regard éméché ne distingue pas bien les yeux noirs du gaillard qui s’essaie, enfin, à la courtiser plus franchement. Encore un sourire passe sur son visage quand elle le contemple en retour, mais mal, le cœur battant. Elle plie un peu la jambe pour lui offrir davantage de ses lascivités.
“...? A-attends !” L’alcool ne l’encombre plus autant qu’avant. Quand il se détache d’elle aussi brusquement qu’il s’était approché, elle redresse la tête, interloquée. Est-ce qu’il se fout de sa gueule ? Titubante, elle attrape d'une main ferme le tissu de sa veste noire et l’empêche de se relever en lui enlaçant le coup, à genoux derrière son dos. La couverture est tombée au sol, elle rit un peu comme une paysanne dans une botte de foin, croyant qu’elle peut le contraindre à ce genre de jeu maintenant. “C’est toi qu’est saoul, ...Mh ?” murmure-t-elle près de son cou en lui attrapant les cheveux pour lui pencher la tête en arrière comme si elle voulait l’égorger.

Godiche, illétrée, la gentille femme de chambre n’est pas une idiote pour autant. Le sanctuaire secret du pasteur, elle le lave toutes les semaines au savon. Il a beau se voiler de mystère, rien n’échappe jamais aux petites bonnes de maison. Alors sa façon de la regarder, elle la reconnaît. Quand il la portait jusqu’à son lit, les caresses dans les cheveux, le baiser sur le front, elle a bien cru qu’il allait l’embrasser enfin. Absolument rien dans ses prédications n’avait le chaste parfum d’un berger qui guide sa brebis. Il vient de poser à ses jambes la confirmation d’une longue suspicion où elle se retournait de temps en temps dans le jardin pour voir son visage à la fenêtre.

“Je te pardonne, c’est bon” dit-elle avant de lui embrasser d’abord le coin de la lèvre puis la bouche, et de le pousser au sol pour qu’il s’allonge comme toute à l’heure. Il est grand comme un arbre mais il tremble comme une petite feuille, pour un peu elle s'apitoierait, si ça lui faisait plaisir. Tout ce qui l’intéresse maintenant c’est ce qu’il a sous le veston. A deux mains, elle le pousse par terre en profitant allègrement de son état d’ivresse. A cheval sur lui, elle lui cache les yeux d’une main et le noie dans ses cheveux détachs, comme une petite mouche bien entoilée. “Tu as bu, ça va, c’est pas l’air que tu veux ...je sais bien” rétorque-t-elle, murmures sur le ton du jeu, en essayant de le réconforter. Les prières, elle n’y connaissait pas grand chose, mais cette harmonie-là elle savait la chanter dans toutes les gammes. Elle lui tient les poignets comme s’il pouvait être fait prisonnier et perd son sourire en regardant ses yeux.

“Ça va pas ?” Une ombre bizarre danse dans ses yeux mais elle sourit à nouveau parce que ça n’a pas l’air de lui faire trop de mal. “Tu me dis si tu veux j’arrête, c’est toi le chef, je fais comme toi tu veux” promet-elle en tâtonnant sur son gilet qu’elle déboutonne maladroitement. L’alcool la fait un peu chanceler mais elle trouve le cliquetis de sa ceinture. Amazone maladroite et pleine d’attentions, parce qu’il lui plaît aussi, elle n’arrive pas à arracher les couches de ses propres vêtements. “...mrh de robe de blanche…” peste-t-elle en perdant patience. Il faut qu’elle se relève pour envoyer valser ses jupons et lutter avec son lacet. “Aide moi !” La précipitation l’empêche de faire les choses avec autant de sensualité qu’elle aimerait mais dans son petit film intérieur, elle est une déesse. Les liasses de billets sont balayées d’un coup de genou un peu brute.

Oh elle sait qu’on n’épouse pas les filles de ce genre, mais le pouvoir qu’elle peut avoir sur lui n’en sera que plus pernicieux. N'est-elle pas déjà une veuve après tout ? Il lui dira tout ça plus tard. Ruby ne sait pas pourquoi il a quitté sa fiancée, mais il ne la laissera pas au tapis si facilement. Et puis il est beau avec son air d’ours mal léché, à tituber pour quérir ses faveurs comme s'il était au temple d'une divinité impie. Sa nudité offerte, qui ne la rend pas plus farouche au contraire, elle lui jette le bouchon de la bouteille à la tête pour qu’il vienne honorer la saison de la chasse. A ce genre de délassement, elle est si naturelle, dévouée et disciplinée qu’elle semble renouer avec une autre elle-même.

Au moins, le froid ne paraît plus la déranger.

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Mar 7 Déc - 6:17
   
 
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Chaque murmure lui arrache un frisson. Il ne se l’imaginait pas comme ça, sa petite sainte, mais il l’aime bien entreprenante aussi, il faut croire.
Pourtant, il a le regard d’un poisson qu’on sort de l’eau quand elle lui tord la nuque. Un espèce de petit cri de terreur lui échappe, tout en étant absolument impatient de connaître sa sentence ( bien qu’il se doute des châtiments à venir ).

Et comme elle il va. Malgré sa petite taille, il lui concède toute la puissance du monde quand elle lui tient les mains au sol - le pasteur se découvre une nouvelle passion. Il veut bien devenir son canasson, admirant les talents de cette fille qui surpasse peut-être largement les siens en matière de sensualité. Dommage pour un Espagnol. — N-non, non, ça va, continue, je t’en prie. “ La politesse est peut-être de trop, mais sa grosse voix étranglée ne lui donne pas le luxe d’une maîtrise des vilains mots. Pour peu, il l’appellerait presque madame.  

Elle ordonne et il s’exécute, devenant à son tour son épagneul. Ses mains un peu trop grandes peinent aussi à défaire le corset, mais il s’applique avec empressement à faire disparaître les cordes dans un sifflement. — Joder ! “ Enfin la toile vole.

Nue devant lui, il a le regard d’un loup affamé - son souffle court trahit toute sa piété devant cette Marie pas si vierge : si c’est un culte qu’elle veut, elle l’aura. Le bouchon balancé à son front n’arrive même pas à le déconcentrer. — Ah…Que linda.
Comme pour se plonger à l’eau lui aussi, il fait passer sans grande habileté sa chemise par-dessus sa tête, décoiffant sa tignasse qui n’avait déjà pas beaucoup de forme. Mais une fois cela fait, c’est sur elle qu’il se jette - à genoux, s’il vous plaît. Il est temps de la dévorer de baiser.  
Ou peut-être de danser ? Il la tire contre lui avec un peu trop d’empressement et elle rebondit sur son ventre. Un petit ‘aïe’ lui échappe, mais plus de bien que de mal : il ne s’arrête pas. De toute façon, il est temps de lui rendre sa politesse capillaire en tirant sur cette chevelure magnifique ( dont il aime tant sentir les caresses ) pour à son tour lui voler un baiser. Sur sa nuque et sa gorge, ses mains s’attardent sans serrer ( ce qui l’étonne presque ). Mais où est passée sa détermination ? Elle lui a vraiment tout pris - bien heureusement, il se sent d’humeur généreuse.

Il s’arrête seulement un instant, collé contre son corps qui tremble toujours. — Pardon, mais ça fait longtemps que-. “ Même s’iils se laissent aller, il a du mal à sortir les mots. ça doit faire quoi ? Trois ans ? Quatre ans ? Plus, peut-être, qu’il n’a pas passé sa nuit en bonne compagnie. Et puis, Ruth n’avait pas la robustesse ni les manières de cette fille. — Tu es tellement jolie. “ Courage Molina, il n’est pas temps de faiblir.
Pour la peine, il boit la fin de la bouteille - qu’il partage volontiers avec elle. Petite pause avant de s’en retourner dévorer son corps tout entier.

Combien de temps est-ce que tout cela dure ? Il ne saurait dire, il est absolument épris de cet instant, en transe, presque. Il en oublie qu’il a cinquante ans et que la matinée lui sera moins bonne. Il la laisse diriger, de toute façon. Cela lui plait. elle lui apprend de nouvelles choses et lui, laisse un peu sa force s’exprimer de temps à autre, lui prouvant qu’en plus de pouvoir soulever les bancs de l’église, le corps d’une femme est bien peu de chose entre ses mains. Mais toujours, elle arrive à le faire céder : sa dévotion lui est offerte, il se soumet aux dogmes d’une foi pas tout à fait catholique.
A part quelques coups de coude, tout va bien.

*  *  *

Il respire doucement, un sourire béat et alcoolisé sur ses traits. Ils ont ouvert une deuxième bouteille sans trop savoir ce qu’elle contenait - mais la liqueur n’est pas trop mauvaise. Maintenant emmitouflé dans les couvertures froissées, il a un peu plus froid que tout à l’heure et se garde bien de quitter cette espèce de cocon mal ordonné.
Ses doigts défont les nœuds de la chevelure qui déborde partout en rivière. — Tu Dors ?

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Mer 8 Déc - 1:33


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@Benicio M. De la Fuente

“Non” souffle Nadie, blottie dans les couettes chaudes, résolue à ne plus jamais quitter cette cabane. Un pied dehors et c’est l’hypothermie. Alors elle reste, la tête posée sur le bras de Benicio, somnolant dans l’océan de caresses qu’il prodigue dans ses cheveux emmêlés. Sous ses yeux clos, elle commence à s’endormir. Pour échapper au froid qui s’infiltre par les fenêtres, elle s’emmitoufle un peu plus et se love contre lui. Toutes ces histoires de gifle sont oubliées, le croit-elle, pour toujours désormais. “Nisākētin” murmure-t-elle en perdant connaissance.

***


Ses yeux s’ouvrent dans un sursaut comme si elle tombait dans un gouffre. “Ow…” La terre tourne un peu sous son corps étendu. Elle se raccroche à Benicio, sans vraiment parvenir à le distinguer du reste. “A-ah…” Le halètement caractéristique d’un trop-plein qui doit sortir la tire de sa paresse. Ce n’est plus les soupirs de l’amour mais le courroux de ses entrailles qui déforment sa respiration. Saisissant une couette qu’elle entoure sommairement, et surtout vite, autour de ses épaules, elle s’extirpe un instant de l’étreinte pour tenter de rallier l’issue la plus proche. “Le vin…” grogne-t-elle en se hissant sur ses pieds après quelques mètres à quatre pattes, s’écroulant contre la porte pour rendre toute sa bouteille dans les rosiers. Le battant se rabat derrière elle mais l’oraison gutturale de ses vomissements résonne jusqu’à l’intérieur. Les pleurs qui accompagnent son supplice aussi. Cette merde finit toujours par lui arracher les boyaux après la joyeuse extase des sensations amorties.

Plusieurs longues minutes après, elle réapparaît, presque nue dans l’hiver, le visage inondé mais soulagée du tournis. “Trop...trop…” maugréé-t-elle en titubant jusqu’à lui. Malhabile, elle renverse un peu d’eau sur ses mains et son visage, rince ses dents et crache dans une pile de vaisselle poussiéreuse. La gourde est vite abandonnée par terre quand elle se faufile à toute vitesse sous les couettes, tremblante de froid. Plus cassable que jamais, elle se réfugie près de Benicio en respirant trop vite. Le calme met un peu de temps à lui revenir mais elle s’endort là, près de lui, souffrante et heureuse.

***

En rêve, images et sensations lui réapparaissent. Il lui semble aimer à nouveau la chaleur de ses mains qui se coulent contre sa chair, des vagues amoureuses dans leurs cheveux mêlés, sa migraine contre le sol entre deux escalades fiévreuse, la promesse à portée de main qu’il ne la laissera jamais tomber, et puis, et puis, elle remue dans sa couche, cherche du réconfort dans son sommeil qui se trouble, la venue de l'orage, ses deux mains immenses qui lui caressent la gorge et qui commencent à serrer, à serrer, à serrer…

***

Un sursaut de terreur ne dépasse pas ses lèvres mais lui ouvrent les yeux, grands. Le soleil vient juste de se lever. Le plafond, le sol gelé, le feu qui faiblit, un tout premier rayon d’aube, Nadie s’arrache difficilement aux griffes de son cauchemar en touchant les couettes vides.

“Benicio ?” De quoi a-t-elle rêvé au juste ?

Sa peau encore nue frémit, elle se hâte de souffler sur les braises et de jeter les derniers morceaux de bois pour se chauffer les mains. Tous ses vêtements sont encore éparpillés dans la pièce. Avant de rassembler ses friches, elle boit encore de grandes gorgées d’eau. La peau de son visage est comme coulée dans la cire. Pour rafraîchir ses sens, elle s’asperge et vide la gourde. En précipitation maladroite, elle rassemble l’habit de Ruby en frictionnant ses membres engourdis. Cette fois-ci, elle ne se fait pas prier pour enfiler ses chausses et pousse doucement la porte de la maison.

“Benicio ?” appelle-t-elle en renouant ses grands cheveux dans un filet. “Tu es là ?” Becky la salue en soufflant bruyamment dans ses nasaux. Sans le trouver, elle rassemble leurs effets encore répandus dans la cuisine et les porte jusqu’à la carriole.
La veille lui semble avoir été un drôle de mirage. Timidement, elle s'aventure à la porte de la grange. Les gonds grincent.

“Tout va...bien ? Je t’ai pas...entendu…” Son anglais s’améliore indubitablement. Mais elle n’a pas la fierté épinglée au coeur. Un pressentiment étrange palpite dans sa poitrine. Est-ce que c’était une erreur ? Est-ce que c’était une bonne chose ? Ce matin devrait être heureux et guilleret. Pourquoi ressent-elle une telle tristesse dans l'atmosphère ? “Benicio ?”

Peut-être est-ce seulement le ciel qui pèse aussi lourd.

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Mer 8 Déc - 2:57
   
 
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Il était heureux quand il s’est couché. Mais au réveil, la chaleur qu’elle apportait à sa couchette se transforme en fièvre. Il l’entend vomir et pleurer dehors, mais n’arrive pas à se lever pour la sauver de ce trouble : à vrai dire, il n’en a pas envie, lui-même pris de nausée.
Muré entre quatre planches d’un tombeau silencieux, son corps lourd ne réagit pas quand c’est contre lui qu’elle vient chercher un peu de réconfort. Un frisson glacé lui traverse même l’échine. Il sait que ce n’est ni l’alcool, ni le froid qui le cause.
Il attend que le souffle de la bonne redevienne régulier, annonçant le sommeil, pour enfin quitter leur lit improvisé. Le vent ne le dérange pas tant : il sue comme un boeuf, à bout de souffle. Ses mains tâtonnent le sol à la recherche de ses vêtements, dénichant petit à petit une chemise, un pantalon, puis des chaussures.

Tanguant comme un navire jusqu’à l'extérieur, il prend une grande gorgée d’air qui grince dans sa gorge trop sèche. L’odeur de la bile fermentée qui traîne dans les rosiers le pousse à s’aventurer vers l’horizon d’un pas hasardeux : il prendrait bien la fuite, s’il pouvait courir.    — Qué estoy haciendo?... “ Sa voix fatiguée traîne sur les mots alors qu’un dégoût toujours plus grand lui monte dans la gorge. Il se rappelle du plaisir, mais la sensation encore bien vivante de sa peau contre la sienne lui donne mal au ventre. Il a dit et fait des choses dans lesquelles il ne se reconnaît plus ce matin, une putride envie soignée par un acte débectant qui le ronge comme le vin qu’il a dans les boyaux.
L’étrangler aurait été plus simple ( plus saint ). Mais la chose est encore possible : rectifier l’erreur, l’attachement, l’engagement. Il ne faut pas idolâtrer le veau d’or.

Oui, Il s’est perdu en chemin. Le serpent est toujours plus convaincant : elle a su échapper à ses mains pour mieux l’étrangler dans ses anneaux écailleux et encore s'échapper loin du chemin de la vertue. Il voulait la purifier, elle a fait en sorte qu’il l’a souille.

Est-ce qu’il pleure ?

*  *  *

...hágase tu voluntad en la tierra como en el cielo. “  Les mains jointes, il prie à genoux dans la paille, devant la petite croix d’or qu’il n’a pas su ranger hier. Au loin, il entend la douce voix de Ruby qui l’appelle, échos dans ses rêves tordus et désabusés. Alors, il prie plus fort - plus vite, aussi. Ses murmures ressemblent à des mantras dénués de sens, comme s’il essayait seulement de couvrir le bruit.
Danos hoy nuestro pan de cada día; perdona nuestras ofensas… “ Mais avant de pouvoir pardonner les torts des autres, son nom résonne cette fois-ci bien plus. La voilà qu’elle entre dans l’église ( la grange ), le temps pâle d’une morte et les yeux cernés d’inquiétude. Il ose à peine la regarder. — J’arrive.
Ce mouvement fantôme qu’il sent au-dessus de son épaule le fait trembler un instant. Mais il est bien déterminé à ne jamais subir cette caresse. — J’ai dit : j’arrive. “ Son ton est froid, bien qu’il ne hausse pas la voix. Cela suffit pour faire passer le message. Il ne se retourne même pas.

Il finit sa prière, se relevant lentement avant d’embrasser la croix qu’il range ensuite dans ses chiffons. — Est-ce que la carriole est prête ? “ Il passe à côté d’elle sans lever la tête, l’air presque aussi malade. En sortant, il constate que rien n’est fait ( ou presque ) et souffle longuement. Il s’en va donc récupérer la mule, tirant sur sa longe avec moins de patience que d’habitude. Ses mains se pressent à harnacher la bête dans des craquement de cuir et des cliquetis de sangles. — Qu’est-ce que tu fais à me regarder ? Dépêche toi, on a de la route. Je veux rentrer. “ Il veut se laver, aussi. Il empeste, ses vêtements lui collent à la peau. Il étouffe dans sa cravate. — Ruby ? Tu m’écoutes ? “ Sa voix est sévère.

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Mer 8 Déc - 4:07


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@Benicio M. De la Fuente

Un cauchemar. Un véritable cauchemar. Nadie pensait avoir réussi à se réveiller mais le songe cruel ne semble pas s’être évanoui. Recroquevillée dans la charrue, elle regarde fixement ses pieds. Ce n’est pas le paysage qui va répondre à ses questions.
Depuis qu’ils sont partis, ils n’ont pas échangé un seul mot. Pire, Benicio a dans les yeux quelque chose qu’elle espérait ne pas revoir. Quelque chose qu’elle espérait avoir dissipé pendant la nuit. Elle a envie de pleurer mais aussi de le frapper derrière la tête avec une valise. Un vrai homme ne s’éclipse pas pour prier au petit matin, il protège sa compagne. C’est sa façon de l’éviter du regard qui lui transperce le coeur. Les cernes creusées sur son visage semblent encore plus profondes qu’au réveil.
Encore une fois, elle s’est faite baiser.

Le trajet dure comme ça des heures. Leur voiture fait une halte près d’une petite rivière pour remplir les gourdes et que Benicio aille faire son brin de toilette. Nadie ne bouge pas du porte bagage et le suit du regard. Sa grande silhouette toute noire disparaît en contrebas. “Fils de p…” elle donne un coup de pied dans leurs affaires.
Qu’est ce qui s’est mal passé ? Pourquoi il ne lui embrasse pas le front comme les autres en lui demandant, sinon de se taire, au moins de ne pas se montrer ? Qu’est ce qu’il croit, qu’elle veut se marier avec ? Bien sûr qu’elle sait qu’il ne veut pas ça, qu’il voudra juste la sauter entre deux offices sous les escaliers de son bureau. Ça lui va, elle n’est pas difficile. De la tendresse, bordel de merde. Une parole cruelle qu’elle pourrait comprendre. Benicio ne vaut pas mieux, il ne vaut pas mieux et il est injuste. C’est sa main qui a soulevé sa jupe.
Baiser, elle s’est faite baiser.

Quand il revient à la charrue, elle a disparu. Une chaussure abandonnée indique vaguement la direction qu’elle a pu prendre, dans le petit bois qui longe le cours d’eau.
Nadie, on peut l'acheter, on peut la voler, mais pas l'ignorer.

Plouf. Le rocher qu’elle jette coule. Elle feint de chercher des plantes à cueillir mais elle a juste besoin de s’enfuir. A quoi bon retourner là-bas, de toute façon il la déteste. “Jesus Christ” elle jette encore une pierre. Retourner au bog lui paraît ambitieux. Malgré ses errances dans les landes, elle n’a pas vraiment de repère dans cette géographie. Sa fugue n’a aucun sens, elle veut juste qu’il culpabilise. “C’est ça hein...c’est comme ça…” Pieds nus sur l’eau glacée, elle traverse la rivière au profit d’un petit barrage caillouteux. L’autre chausse se détache là, au seuil de l’eau vive.

Son excuse d’être parti à la pêche ne tient plus. Petite Ruby continue d’avancer dans la forêt dénudée. Finalement, c’est sur un tronc cassé qu’elle s’assoit pour déverser ses larmes. Sa petite main serre une pierre tranchante, tellement fort qu’elle s’en ouvre la paume. Il fallait qu’elle s’éclipse, elle n’aurait pas pu retenir tout ça longtemps.

“Fille à pasteur, espèce de conne, p-pauvre conne !” Le filet de son chignon, aussi vite arraché qu’hier, tombe dans les feuilles mortes. “Ouch…” Elle lâche la pierre à ses pieds et regarde sa main ouverte. Ça coule salement, elle essaie de l’essuyer sur l’écorce. “Merde !”

Sa rage l’emmène encore plus loin dans la nature sinistre, jusqu’à ce qu’elle ne voit plus ni le bois ni la rivière, seulement les troncs pâles des bouleaux qui s’alignent à l’infini. Il faut qu’elle hurle dans un truc, un trou, n’importe quoi. Le sang de sa main s’étale sur ses joues. L’alcool dont elle s’est rendu malade trouble encore son cerveau.
Évidemment qu’il l’a baisé. Comment ils disent déjà, ce que ça peut dire son nom ? Rien, rien, personne.

Finalement, elle trouve sa grotte. Une petite caverne, toute petite, à flanc de colline. Comme un animal blessé, elle se glisse dedans, précédée par les traces de sang qu’elle laisse un peu partout. Ses pleurs noie très vite son visage, dans un mélange de douleur narcissique irréparable et de dégoût d’elle-même trop ancien. Les seuls mots réconfortants qu’elle trouve, ce sont peut-être ceux de ce type bien dont il lui parle tout le temps. Elle ne connaît plus assez sa langue pour se lamenter en nehiyaw.

Alors elle prie, pour trouver une respiration à défaut d'une consolation. Les mots sacrés, chuchotés entre deux reniflements, rebondissent sur les parois caverneuses.

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Un coup d’eau fraiche sur la nuque soulage un temps ses souffrances. Il a la tête défaite, tout comme sa mine. Certes, son estomac va mieux, mais son humeur : pas tant. Le trajet a été silencieux,bercé d’une colère grondante que tous deux semblaient partager l’un pour l’autre. On est loin des silences religieux, certes pas plus animés, mais au moins agréables : quelque chose du quotidien s’étiole.
Il ressasse ses pensées sans dresser aucun bilan : sa colère n’est pas assez bonne conseillère pour lui dire quoi faire. L’inaction lui permet au moins de se morfondre et d’accuser sans même faire de procès.

* * *

Il remet son chapeau, remontant la pente qui le ramène vers la carriole. Avec ses épaules toutes basses et ses grands bras qui bougent à peine à chaque pas, on dirait un pantin mal ficelé.
Ruby ? “ La petite bonne n’est plus assise sur le chariot. Becky a la tête levée, comme si elle attendait son retour.  — Ruby ! “ son ton se fait un peu plus sec, moins inquiet que le premier.Pas étonnant qu’aucune réponse ne lui parvienne. — Allé, voilà qu’elle a filé… “ Ses murmures rapides trahissent sa lassitude.
Ne prenant pas ce petit jeu tout à fait au sérieux, il commence à fouiller sous les couvertures en désordre, juste au cas où, et se hasarde même à regarder sous l'embarcation de bois. Rien. — C’est ça, va t’en ! Va T’en loin ! Serpent. “ En dépit de ses recommandations, il avance un peu sur le chemin, met la tête dans les buissons et fouille les alentours ( ses gestes sont de plus en plus désordonnés, mais toujours emprunt d’une exaspération certaine ).
C’est finalement une chaussure esseulée qui lui fait perdre un peu de sa contenance. Le soulier laqué est posé dans l’herbe, étrange memento mori qui le saisit. Cette godiche s’en est allée pied nue ( enfin, presque ). Mais elle s’en est vraiment allée.
Il accélère le pas.

Il traverse avec moins d’aisance qu’elle le paysage presque gelé des Heartlands. Plusieurs fois, il dérape sur des pierres - pourtant, à force d’acharnement il déniche une deuxième chaussure. Puis du sang.
Cette vision le stoppe net dans son parcours. La petite flaque qui borde une pierre coupante, elle aussi maculée, lui retourne le cœur. Il ne sait pas trop ce qu’il s’imagine de tout ça, mais il n’aime pas cette espèce de trou béant qui commence à se former dans sa poitrine, grand vide qui lui fait tourner la tête. Il pâlit pour la première fois depuis longtemps face à ce genre de scène. — Ruby ! Revient maintenant, ça a assez duré ! “  Il veut ses mots cruels, mais sa voix ne parvient pas bien à transmettre son intention.  — Où est-ce que tu es ? “ Il regarde autour de lui, avance aux hasard, s’en allant vers les ronces et les parterres de mousse. Il la cherche partout, rendu muet par un silence pesant.

* * *

Le pasteur suit les traces qu’elle laisse derrière elle. Les nouvelles sont bonnes : les empreintes de main qu’elle laisse le long des boulots et au sol n'appartiennent pas à une morte. Il reconnaît d’expérience une course desespérée.

Bientôt, ce sont des sanglots qui le mènent vers un petit trou dans la colline : la voilà la petite fuyarde, recroquevillée et pleurnichante. Elle prie le seigneur dans ses vêtements tout pleins de feuilles et de terre, ses joues rougies par le sang qu’elle s’est étalée sur le visage.
Benicio s’accroupit doucement ( peut-être pour mieux l’observer ). — Nadie ? “ Sa voix semble bien plus posée. Une bonne partie de sa colère a coulé dans le lit de la rivière, et ce qu’il en reste se meurt maintenant devant l’exaltation d’une martyre crasseuse. — Sort de là, s’il te plait. “ Il a l’air fatigué - comme elle - tant est si bien qu’il s’assoit dans l’herbe, en face de son terrier. — Sort de là, allé. Regarde dans quel état tu es. “ Le commentaire ne lui échappe pourtant pas.

Il sort de son veston un mouchoir blanc, encore tout plein de suie. Il ne sait pas trop s’il lui tend ou s’il s’avance pour la nettoyer un peu.  — Allé, fais un effort ! “ Il s’arrête dans son geste en soufflant. Ses réflexes de vieux garçons sont bien trop puissants, comme sa mauvaise foie. Pourtant, elle lui fait bien de la peine.

Pardon, Nadie. Sort de là, on va discuter.

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Quand elle entend ses pas craquer dans les feuilles mortes, Nadie lance aux chaussures de Benicio un regard mauvais. D’une main dédaigneuse, elle repousse le mouchoir mais sort de sa tanière, d’abord la tête puis le reste. Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour retrouver son apparence sylvestre, les cheveux lâchés, les pieds nus et le visage fermé.

“Tu veux discuter quoi ?” demande-t-elle, cinglante, décidée à lui faire passer le quart d’heure qu’il mérite. Malgré le sérieux de sa douleur, elle a la trogne renfrognée d’une gamine. “J’ai compris, tu sais.”

Refusant son aide, la petite ermite recule de quelques pas comme pour se mettre hors de portée. Les feuilles se collent à ses pieds. Avec humeur, elle tape sur ses jupons pour faire tomber la terre et les feuillages. Il la déstabilise encore avec son calme violent, lui qui était si sombre moins d’une heure auparavant. Nadie peine à mettre des mots intelligibles sur ses émotions. Le parleur, c’est lui en général, même s’il n’est pas toujours éclairant.

“Content alors ? Ça va mieux ?” attaque-t-elle, incapable de trouver un autre chemin que l’agressivité qui griffe les parois de son chagrin. “Je pensais pas...je pensais q’…” Une salivation agacée claque sur sa lèvre. Les mots lui échappent avant qu’elle les disent. “Tu es...pas…” elle secoue la tête, semblant encore sur le point de pleurer. Mais non. “Tu es pareil que tous les garçons. Les hommes.”

La docile et discrète Ruby n’a plus envie d’écouter un nouveau sermon. Sa jolie petite tête dodelinante aux excuses de ses amants ne trouve plus la force d’acquiescer et de sourire. L’honneur de la tribu, l’appel de la route, la surcharge de travail, le gang, la couleur, l’engagement, une soi-disant appartenance à des dogmes plus sacrés, c’est toujours Nadie qui se retrouve à la benne. Le lent travail de déconstruction opéré par Benicio porte ses fruits : elle a beaucoup réfléchi à sa vie d’avant, dans le confort de sa mansarde, et elle ne veut pas retourner à ses errances.

“C’était bête et c’était la cause du vin. Tu comprends ?” Elle serre les poings et presse sa plaie qui saigne à nouveau entre ses doigts pliés. “Je suis une femme, tu comprends ? Je peux pas me compromettre.”

Les dés sont jetés. L’honorable paroissienne qu’elle veut devenir décide de s’approprier un argumentaire qui n’est pas celui de ses sentiments mais celui de la raison. Pas la sienne, celle du respectable pasteur qui, la veille, bavait à ses genoux comme un fauve amoureux.
Du bras, elle se frotte le visage, chasse sa peine.

“...et...et...j’ai pas...besoin...qu’on traite encore comme si...comme le Bog. Hier, elle le pointe d’un doigt accusateur comme lui sait si bien le faire, on devait prier ! Pas faire “ça”. C’était une erreur, bien ? Je t'aime moi, tu comprends ?”

A deux mains, elle essuie ses yeux humides en gardant toujours une distance respectable avec lui. Voilà ce que Jésus lui a soufflé dans la caverne. Si elle veut garder sa position, son trousseau de clé, ses manches et sa chambrette, ce n’est pas en répandant encore ses bagatelles qu’elle va y arriver. Si elle veut garder Benicio, elle doit penser et parler comme Benicio.
Sévère, elle replace son col défait et jette en arrière ses cheveux. Ses sales cheveux de Marie Madelaine qui n’attrapent que des proies empoisonnées. Un dernier reniflement ponctue ses injonctions maladroites.

“Tu m’appelle plus Nadie. Je m’appelle Ruby. Je suis pas ta catin, je suis la bonne. C'est comme ta fiancée, Makoyepuk, c’est du passé, comme le pasteur mort, c'est du passé. Je vais pas...tu veux pas rouler dans le péché, c'est ça, c'était un péché.”

Reprenant la marche comme si la conversation pouvait s’arrêter là, elle rebrousse chemin à travers bois.

“Si tu couches avec moi encore, tu m’épouse, bien ?”

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Sam 11 Déc - 1:33
   
 
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Il est prêt à crier, à l’envoyer rouler jusqu’au sentier pour qu’elle ne dise pas un mot de plus, mais encore une fois, sa langue est trop fourchée pour qu’elle ne lui lacère pas le coeur. ‘ Je t'aime moi ‘ lui, a-t-elle lancé, seul passage qui lui convient de retenir ( Dieu pardonne tout le reste ).  Il a le cœur qui bat comme dans la pente.

Le regard posé sur ses chaussures est témoin qu’elle l’a bien mouché. On ne saurait dire s’il a l’air plus vexé qu’embarrassé, la bouche pincée, trait final d’une figure déconfite. Il bouillonne de rage, d’une tendresse qu’il se frustre à ne vouloir découvrir et d’un crime qui lui reste au bout des doigts ( c’est beaucoup trop pour lui, tambouille puante de sentiments qui n’ont rien à faire ensemble ).

Ah ! En attendant, c'est toi qui est revenue me chercher, Ruby. “ Il crache son venin dans un rire morne, se levant pour partir à la suite de la dame qui s’en va sur ses grands chevaux. Heureusement qu’il a de plus grandes jambes, car l’agilité n’est pas son fort. — Alors à qui incombe la faute, je me le demande bien, oui : peut-être autant à toi qu’à moi. “ Voilà qu’il commence à parler sans réfléchir, brandissant d’affreux arguments pour sauver son âme. Quand le destin trahi les sentiers que Benicio lui a tracés, il n’arrive plus si bien à mentir. — Et, en plus je- je… Tu as… “ Il souffle, exaspéré. Il s’était longtemps imaginé cette nuit, mais n’avait pas songé aux conséquences. Un fantasme, après tout, n’est pas fait pour être consommé ( hélas, elle est plus que ça maintenant ).
Mais malgré la colère qui le ronge,  il doit bien reconnaître qu’elle est maligne. Elle a tout compris à ses leçons.

Les dents serrées, il ralentit le pas, marmonnant dans sa barbe tout ce qu’il n’a su dire, et n’arriverait de toute façon pas à articuler devant l’insuboordination de cette femme. Comme un molosse qui n’ose mordre un plus petit chien, il montre les crocs, mais ne fait rien d’autre que d'aboyer. Il  est ridicule, à s'apitoyer sur son propre sort. Et pourquoi ? Parce qu’une fille a bien voulu lui donner l’attention qu’il réclamait ?
C’est ça que tu veux, hein, au final ? Que je t’épouse pour ne plus souffrir de l’éventualité que je te jette au Bog ? Tu n’en as rien à faire de moi, Ruby, admet-le, ce que tu veux, c’est la certitude d’un toit au-dessus de ta tête. “ Il soupire presque chacun de ses mots. C’est vrai, qu’est-ce qu’elle peut bien lui trouver, de toute façon ? Il s’entête avec cette idée. — Je veux d’un mariage heureux, moi. “  L’amertume de fiançailles ratées lui reste encore en travers de la gorge. Et il ressasse, comme si tout cela était de la faute de sa petite bonne. Elle a dit d’oublier, et celui-là même qui connaît le pardon s’accroche encore au passé.

Je ne voulais pas te compromettre, comme tu dis, parce que tu le sais, je ferais un bien mauvais mari. Même moi je ne suis pas à l’abris de mes propres péchers : j’ai été idiot de boire et de te poursuivre de la sorte - oui, je l’admets. Mais je ne t'imposerai pas un vieillard, ne t’en fais pas : tu trouveras un bon mari. “ Oh la belle excuse.
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Sam 11 Déc - 3:31


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@Benicio M. De la Fuente

La fin du trajet n’est pas plus apaisée. La route de Silverstone ouvre aux voyageurs moribonds les prémices d’une longue suite de jours où ni l’un ni l’autre n’est déterminé à amorcer un premier pas vers la réconciliation. Ruby roule sa tristesse en boule et se pare d’une dignitié furieuse. Le visage fermé, sévère, elle ne s’adresse à lui que pour résoudre les tâches de leur commun labeur. Avec son propre argent, elle loue pour la première fois une chambre dans l’hôtel où ils résident, afin de ne pas partager le même séjour que Bénicio pendant la semaine. Le retour dans la ville minière ne l’enchante pas mais fort heureusement, l’agenda du pasteur ne lui laisse pas le temps pour la mélancolie. Tandis ce que le prédicateur itinérant est reçu avec chaleur à la Society mais aussi chez les Rosenbach ou encore à l’Open Purse (où ses louanges sont les plus attendues), elle l’assiste à la quête et met de l’ordre dans ses rendez-vous. Puisqu’elle ne sait pas lire, son cerveau s’encombre de tout un tas d’informations utiles qui chassent vite ses préoccupations. Il a bien raison, elle n’en a rien à faire de lui et de ses humeurs noircies. Le soir, ils partagent un repas dans l’antre du saloon et se couchent après la prière, sans autres conversation qu’un bénédicité vite expédié.

Il y aura tout de même un mariage, raison principale de leur venue, à l’église de la Sainte Ascension que Nadie connaît si bien. Le couple, un jeune contremaître de la mine et une ouvrière au nez retroussé, profite de la présence d’un homme d’église en ville pour précipiter leur union. Toute la famille est réunie sur les bancs, sous la voûte (beaucoup plus haute que la leur) du temple de Silverstone. La voix de Benicio résonne plus claire et plus forte dans ces plus riches consolidations. Il est invité à siéger auprès des parents du marié à la table du banquet que l’on donne sur les terres de la famille, à l’extérieur de la ville. Réléguée à un rôle plus subalterne, mais néanmoins nécessaire, la petite bonne surveille toute la journée les enfants de la cérémonie. Pas vraiment maternelle, cette mission lui rend subrepticement son espièglerie quand elle joue à cache à cache avec les petits gredins tout endimanchés. Mais elle sert aussi le vin à table, remplissant soigneusement les verres y-compris celui de Benicio, sur la demande des convives qui sont si fiers de l’avoir à leur table.

L’après-midi s’écoule, joyeusement, avec les chants et les danses de circonstance. Même si elle ne quitte plus sa coiffure tirée, ses robes décentes et ses chausses enfermantes, Ruby se prête à quelques tournis avec le petit Albert, cinq ans, qui rit dans ses bras. Toute bienséante, ses jolies tarentelles envoûtent le père de famille, aviné, et le frère du mari qui suspend un instant son récit pour regarder les danseurs, et surtout les tourbillons joyeux de la petite bonne. Monsieur le frère trouve même un peu plus tard la témérité de lui parler, mais elle l’envoie paître avec élégance en feignant de ne pas comprendre.

“Au revoir, au revoir !” Ruby salue les petits loups dont certains lui volent encore quelques câlins. Le soir tombe et le vieux patriarche s’est décidé à faire visiter son domaine au pasteur en lui offrant le cigare. “A bientôt !” Pas décidée à l’attendre éternellement, elle s’en retourne à l’église balayer des grains de riz avant de retourner à l’hôtel.

Quand elle aperçoit enfin la silhouette au pas lourd d’un Bénicio au bout de la rue, Ruby est assise sur les marches du temple, en grande discussion avec Amitola. Les deux jeunes femmes discutant dans une langue murmurée, et la bonne semble fascinée par les colliers de perles que portent son amie autour du cou. Cette douce journée semble enfin lui avoir rendu un peu de gaieté.

“Alors ils te laissent partir quand même” le salue-t-elle peut-être pour la première fois depuis ce matin. Amitola se lève pour partir après l’avoir embrassée. “J’ai pensé qu’il veut t’épouser” raille-t-elle même en parlant du vieux fermier. “Tu as ton mariage heureux, en fin de compte.”

Se levant, elle s’écarte pour le laisser entrer après elle.
Quelques soldats en habit décontractés passent dans la rue et elle se presse dans l’église. Ce sont des tuniques dans ce genre qui demandaient toujours à Ella si elle n’était vraiment pas à vendre pour une nuit. Sagement, elle s’agenouille aux pieds de la croix, sur un prie-dieu du premier rang, prête à écouter la sempiternelle prière du soir. Elle a d’autres malices à lui dire mais n’ose pas, puisque leur amitié si gelée ces derniers-temps.

Mais pendant qu’il marmonne, une toux chatouille ses poumons qu’elle n’arrive pas à retenir. Depuis deux jours, son front est un peu fiévreux. Elle fait tomber quelques objets, se masse le crâne discrètement et tente de dissimuler que le vent froid des plaines a eut raison de sa ténacité. Certainement son escapade pieds nus en pleine forêt. Son front repose sur ses mains jointes, les yeux qui se ferment. C’est d’un bouillon dont elle a besoin plus que d’une heure sur les dalles fraîches.

“Ouf…” en se relevant au terme de leur rituel, elle se dirige vers la sortie doucement, comme si elle avait un peu besoin d’air. Sa tête pèse lourd. “Tourne…” Arrivée au bout du chemin, elle s’effondre dans une rangée.

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Sam 11 Déc - 5:47
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Il a eut tout son temps pour se perdre dans sa rage, mais maintenant, c’est dans la honte qu’il cuit. Les silences pesants sur lesquels elle sait si bien appuyer lui ont offert le loisir de la réflexion - bien que longue et fastidieuse, la culpabilité a tout de même fini par le rattraper. Ou le manque, il ne sait pas trop. L’un dans l’autre, il est habitué aux deux. De vrais réflexes - une répétition incessante de toutes ses relations sociales.
Elle qui amenait à son quotidien la gaîté et la surprise de l'inattendu, il s'ennuie de nouveau face à ce tombeau ambulant qui ne pipe mot. Elle ne veut rien de plus que de le fuir et de s’enterrer dans le travail - elle ne veut même plus dormir dans la même pièce que lui, prouvant que ses menaces n’étaient pas vaines, et la leçon, apprise ( pour encore mieux l’appliquer dans sa sentence ). familière esquive qui lui fait froid dans le dos : Il comprend un peu mieux ce qui s’est passé, ce fameux matin.
C’est drôle, comme il lui a fallu du temps. Et comme il a fallu qu’elle lui apprenne ça, aussi.

Alors, même si c’est pour se moquer, quand elle lui parle, il retrouve un peu ses couleurs ( à moins que ce ne soit le verre de vin ). La claque verbale est tout de même ressentie, vexante, mais juste. Il hoche simplement la tête de droite à gauche, dans un “non” à peine désapprobateur. Heureusement qu’ils s’en vont prier.

Elle tousse. Tiens, cela fait peu de temps, en quelques jours. Il l’a déjà entendu cette nuit, dans sa chambre au bout du couloir. Alors, quand il la voit se lever, il la regarde avec l’insistance de l’inquiétude - comme s’il savait que ce départ déjà essoufflé allait mal se finir.
Sa chute lui donne raison.
Ruby ? Est-ce que ça va ? “ Sa question est toute rhétorique - il est déjà debout sur ses pieds et s’avance rapidement vers la gisante.

S’agenouillant auprès d’elle, il la redresse, comme une Pietà, passant sa main sur son crâne. Rien. Sa joue. Froide. Puis son front. — Mon dieu, mais tu es brûlante ! “ Elle ne l’entend sûrement pas, pauvre enfant, mais sa voix est empreinte d’une panique qui ne lui ressemble pas.

* * *

Assis sur sa chaise en rotin, il se penche de temps à autre pour changer sa compresse d’eau froide, ou éponger son visage. Elle a les cheveux en bataille, rivières sinueuses qui cisaillent son front fiévreux. Son corps, lui, est enseveli sous des couvertures de laine.
Le médecin est parti depuis longtemps, un brave homme qui n'a pas voulu être payé. Peut-être était-ce pour que son bilan ait plus d'impact sur le pasteur : c’est du repos qu’il faut pour cette patiente - et bien sûr quelques médicaments ( un sirop pour la toux avec un peu d’opium qu’il lui a recommandé ).

Oulah- doucement, doucement “ Il voit ses paupières bouger, presque papillonner - elle doit avoir la tête dans un état terrible. “Tu as fait une belle chute, ma pauvre
La voyant gesticuler, sans vraiment savoir ce que ses mains fatiguées essayent d’attraper, c’est un verre qu’il apporte à ses lèvres, l’assistant dans la moindre tâche. “Et tu as beaucoup de fièvre. Le docteur a dit qu’il fallait que tu restes allongée, au calme. J’ai donc pris la décision d’étendre notre séjour à Silverstone. Pour que tu te reposes.
Il débouchonne la petite fiole de verre fumé, versant un peu de son contenu dans une cuillère. — Tient, prend ça, ça va te faire du bien.

Il soupire, plus attristé qu’ennuyé par la situation. — Pobrecita. “ Il remet en place les couvertures qu’elle a chassé dans ses recherches. Apposant sa main contre sa joue, comme pour soutenir sa tête, son pouce caresse le front de Nadie ( geste d’affection volé à sa mère ). — Je vais prendre soin de toi, d’accord ? “ C’est presque une promesse.

Dans son imagination tordue, il sait très bien réparer tout ce qui est cassé : être au chevet de cette fille ne le dérange pas le moins du monde. Il en a soigné, des malades, et vu son lot de misère - ces choses ne lui font pas peur. Elles sont le ciment de sa foi. Cela le fascine même, parfois.
Pourtant, l'implication est tout autre quand il s'agit d'elle. Quelque chose lui donne la patience dont il a manqué avec toute les autres. Irrémédiablement, il finit toujours par la sauver ( ou peut-être est-ce bien elle qui s'accroche à la vie ? ), ce qui ne manque pas de le pousser à y voir une certaine ironie divine. En plus de sa dévotion toujours grandissante que même sa bienpensance n'arrive pas à cacher. — Tu as besoin de quelque chose d'autre ?

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Dim 12 Déc - 0:50


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@Benicio M. De la Fuente

Sous les couvertures de laine, il fait chaud comme dans un volcan. Nadie souffle doucement, sa respiration est profonde et grinçante. A peine elle desserre les lèvres pour avaler le breuvage inconnu, complètement abandonnée aux soins qu’on lui prodigue. La régression toute enfantine est si douce et rare, d’ordinaire c’est elle qui prend soin de l’autre. Ce serait sûrement agréable si elle n’avait pas autant la tête en bouillie.
“J’ai froid” marmonne-t-elle dans ses suées brûlantes “c’est l’heure de dîn-? -glb” Elle boit le sirop infâme (de l’eau) en tirant la langue. Sa bouche est sèche comme la vieille Burke. S’asseoir contre son oreiller lui demande un effort herculéen qui la laisse encore plus épuisée. Vaporeuse, sa tête se balance comme si elle n’arrivait pas à la garder droite.
“Oh, t’as rentré les poules ?” demande-t-elle à Benicio d’un air sérieux “il y a le renard il - ” songe-t-elle, somnolente. Docilement, elle avale le contenu de la petite cuillère plus prestement. Puis petit à petit, une grimace se forme, les commissures de sa bouche s’abaissent et ses sourcils se froncent comme si ses papilles étaient au ralenti. “Bah...bah ! Eurk…” En dévisageant celui qui lui caresse le front, elle semble avoir du mal à le reconnaître tout à coup. La fièvre l’a vraiment bien tapée.
“...ah c’est toi ?”
Se laissant complètement aller à cette tendresse toute maternelle, elle ferme les yeux avec un sourire pâle et maladif.
“Je pensais que tu es mort quand je t'ai tué” renifle-t-elle soudain, avant de se rouler à nouveau en boule sous l’amas de couettes. “C’est bien.”


***


La maladie s’accroche pendant de longues nuits. L’épouse du tavernier succède Benicio à son chevet quand il est appelé. La souffrante ne fait que dormir, entrecoupé de vagues périodes lucides où elle essaie de s’échapper de son lit. Il faut aérer la pièce dont elle ne sort plus et la porter hors de sa tanière pour changer les draps trempés. Se croyant mourante, celle qui n’était quasiment jamais tombée malade, profite d’un repos insatiable à renfort d’opiumerie qui lui donnent des drôles de rêves et de petits soins prodigués par tous. Les séances de prière quotidiennes sont déplacées dans son petit comble.
Une semaine s’écoule et encore quelques jours.
“Aah !” s’exclament en choeur le tavernier et les enfants quand Madame accompagne Nadie pour descendre les escaliers. “Quel soulagement de vous voir remarcher enfin !” Tout le monde avait eu un peur qu'elle y passe à vrai dire. On l’assoit à table pour partager son repas avec la petite famille dans l’antre du réfectoire. Les tables collées les unes aux autres pour que chacun ait sa place, on lui sert son bol de soupe, un morceau de pain noir et même un godet de vin. Le pasteur n’est pas encore rentré et il fait déjà nuit noire mais tout le monde imagine qu’il a eu de la route à faire depuis son départ au bog.
“La chahutez pas elle vient de se réveiller” précise la gentille dame qu’il l’a même aidé à se laver dans une bassine.
Tout le monde est heureux de la voir enfin manger avec appétit.


***


Alors que tout le monde est couché, Nadie a insisté pour rester un petit peu en bas. Peut-être pour surprendre Bénicio ou pour profiter encore un peu de l’air pur. Plongée dans le noir, il n’y a qu’une chandelle posée sur le comptoir. A la fenêtre, elle regarde la rue déserte. Les épaules entourées de sa couverture, elle ressemble à ce qu’elle était avant, il y a quelques mois, avant de devenir si naturellement la bonne du pasteur.
Enfin, elle entend la porte s’ouvrir doucement, et se refermer derrière le pas lourd très familier. Sur son coin de table, elle commençait à se rendormir.
“Bouh !” grince-t-elle dans l’obscurité. “Benicio !”
A la lueur de la lune, son visage est encore trop pâle mais elle semble gravir la bonne pente, enfin.
“Tu veux manger ? On a gardé la soupe para tì.”
La culpabilité d’être resté aussi longtemps inutile l’encourage à se remettre vite au travail.  

Nadie
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Honni soit qui mal y pense ft. Benicio Delafuente Appn
Age : 50 ans
Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
Job : Pasteur
Habitation : Imogen, dans le temple ou une petit bicoque située non loin
Disponibilité : Toujours
Dim 12 Déc - 18:52
Honni soit qui mal y pense
Dans les vapeurs d’un délir amplifié par l’opium, il semblerait qu’encore un peu de son passé se révèle. S’il rit d’abord à cette histoire de poule, lui assurant qu’aucun renard ne viendra les embêter ( mieux vaut qu’elle dorme paisiblement plutôt que de dire la vérité ), la confession qu’elle crache dans un demi sommeil le rend bien plus pensif.

Te quiero mucho, querida. Repose toi. “ Un baiser vient lui couronner le front. L’agneau sacrificiel devient le porte couteau de sa quête divine en un battement de cil. Pauvre petite.

* * *

Un cri rauque lui perce la poitrine alors qu’il s’appuie contre la porte qu’il vient de fermer. Il s’attendait à voir la tenancière, pas un fantôme sous la lumière pâle d’une bougie.
Ruby ? “ Sa voix est teintée de surprise, une qui redonne un ton chaleureux à ses accents monotones. Immédiatement, le pasteur quitte son angoisse pour s'approcher de la table à laquelle elle est accoudée. Ses mains encadrent son visage, pour y prendre sa température comme pour le caresser, se perdant parfois dans ses longs cheveux bruns. L’empressement avec lequel il la couvre d’attention est le témoin d’une inquiétude mourante. Il faut dire qu’il a pensé pendant quelque jours à une fatalité désagréable ( et qu’il ne pourrait plus l’aimer comme cela que sur son lit de mort. ) — Tu vas mieux ? Tu te sens mieux ? Oh ma petite, tu ne sais pas quel plaisir ça me fait de te voir sur tes deux pieds. “ Enfin, plutôt sur une chaise, mais il y a de la progression.
Un baiser déposé sur son front ponctue ses retrouvailles. Un autre, sur la joue, est simplement l’expression d’une joie pure et d’une tendresse qu’il ne peut contenir. Ses mains glissent jusqu’à la menotte de la bonne qu’il serre prestement, comme s’il ne pouvait vraiment se détacher d’elle maintenant.
Para mi, hm ? Attention, je crois que tu es victime d’une mauvaise influence. “ Il rit dans un souffle. Oh, cela est vrai : il est bien mauvais pour elle - mais elle l’était avant lui.

Il la quitte seulement le temps d’aller se servir un bol de carotte bouillie. Ensuite, c’est un siège qu’il tire en face d’elle. — J’ai quelque chose pour toi. “ glissant une main dans la poche de son manteau, un bruit de cliquetis n’arrive pas être contenu par la feutrine qui tente tant bien que mal de l’étouffer. Il en tire un collier de pierres et de perles, vestige d’un savoir-faire de nations mourantes. — Attends.
Se levant une nouvelle fois, visiblement incapable de tenir en place, c’est derrière elle que ses pas s’arrêtent, lui passant autour du coup le bijou qu’il attache. Ses grandes mains soulèvent un peu les mèches sombres qui lui couvrent la nuque, laissant le fermoire de corde reposer contre sa peau encore tiède.

Il avait bien vu sa façon de regarder le collier de l’apothicaire : ses yeux brillaient comme ceux d’une enfant qui aimerait réclamer, mais sait qu’elle ne peut rien demander. Si elle devait survivre à son mal, il s’était juré de lui en offrir un pareil ( La fille à qui il l’avait subtilisé n’en avait plus besoin, de toute façon ).

Tu aimes ? “ Elle ne ressemble plus vraiment au fantasme qu’il s’était fait d’elle : ce châle et sa nouvelle offrande lui redonne ses airs de fille des plaines que les livres d’aventure décrivent si mal. Cette “créature” soit disant sauvage qu’il s’était juré de civiliser, il l’apprécie de plus en plus, comme pour parjurer ses anciennes croyances. Voilà encore une chose qu’il romance.
Il reprend finalement sa place, entamant sa soupe presque froide. Ses excuses, elle les porte autour du cou.

:copyright: Laueee

Benicio M. De la Fuente
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