|
| |
| Since : 24/11/2021 Messages : 29
Name : Grace Monoghan
Faceclaim : Jessica Chastain Crédits : @curious-corvidae
DC : Pearl, Maxence, Nadie, Jacob et Harold
Age : 37 ans
Statut : Mariée au chef de gang Sean O'Reilly
Job : Membre du gang O'Reilly
Habitation : A Thornhill Manor (West Esperanza) auprès de son mari gravement blessé.
Disponibilité : Oui !
| Lun 6 Déc - 23:08
I will calm the sea, baby don't fear, I will stop the storm, sleep, baby, sleep
@Mae MatthewsLe petit garçon aux joues rosées rechigne à avaler sa soupe même lorsque Grace s’empare elle-même de la louche pour lui présenter. Maman autoritaire dans son châle brodé, elle commence à s’impatienter au terme d’un rude marchandage où il est question d’habituer Wyatt au goût des aromates. Pourtant, c’est bien sa petite main qui l’a accompagnée pour arracher quelques pousses de thym sauvage et qui l’a ensuite aidé à les décortiquer pour parfumer leur repas. La tambouille prête, il a même prétendu apprécier l’odeur, Grace emmène son nouvel ami dans la tente qu’elle partage avec Sean.
“Je ne vais pas te le répéter quinze fois, mange ou tu ne pars d’ici. Si tu veux devenir fort comme papa il faut manger son potage, Wyatt.” Une pointe d’agacement colore ses paroles encourageantes quand le mignon petit bout repousse encore une fois son poulet aux herbes. Cigarette en main, bol dans l’autre, elle veut le maintenir contre elle quand il s’agite une fois de trop et renverse son écuelle sur la jupe de sa nourrice attitrée. L’argument ne semble pas faire mouche. “Wyatt !” s’écrie-t-elle, laissant jaillir sa colère “Regarde ce que tu fais !” La tape part toute seule sur sa petite joue rebondie. “C’est pas vrai ! Tu gaspilles tout, regarde ce que tu as fais !” Trop tard, le petit monstre se carapate en la traitant de tous les noms qu’il connaît, son vocabulaire s'est considérablement étendu depuis qu'il est arrivé, la bouille rubiconde et vexé comme un pou. “Tu peux crier, ça ne va pas réparer ta connerie !” Elle essaie de le rattraper par le poignet mais le bambin est plus vif qu’on y croirait.
La soupe a gerbé sur sa robe et lui a brûlé la main. Quand elle ouvre grand la tenture derrière laquelle Wyatt s’est faufilé, ses yeux pleins de colère indiquent aux autres de ne pas intervenir.
“Clyde King ! Occupe toi de ton fils !” crie-t-elle sans s’assurer préalablement que la fine gâchette est dans les parages. Rageusement, elle englouti la distance qui la sépare du petit fugitif à travers le campement. “Wyatt ! Reviens ici tout de suite ou ça va être pire !” Que pouvait-elle attendre de plus du rejeton bâtard d’un gunslinger sur le déclin ? Wyatt était plein d’énergie, assez perturbé aussi, et il n’avait pas peur de se faire entendre. Cette fois c’était la goutte d’eau. En quelques enjambées, elle le rattrape avant qu’il ne prenne le maquis. “Où tu vas comme ça ? A Silverstone ?” Elle ne s’accroupit pas à son niveau, théâtralisant son courroux d’adulte. “Je ne vais pas tolérer que tu me parle sur ce ton, mon petit. Tu ne mangera rien jusqu’à ce soir et en cas de problème tu n’as qu’à chercher ton père. Je suis fâchée, tu entends ? et je ne veux plus te parler de la journée, tu m’as trop énervée !” Lui non plus ne veut pas lui parler, c’est d’ailleurs ce qu’il baragouine entre deux hurlements capricieux, et aussi qu’il la déteste. “J’avais préparé cette soupe seulement pour toi et tu m’as fais beaucoup de peine !” Ses remontrances de matrone en colère ne semblent pas spécialement faire mouche, il boude comme un bébé, mais l’expérience lui dicte qu’il apprendra sa leçon. C’est la première fois qu’elle le dispute aussi fort mais il faut bien que quelqu’un lui donne un cadre avant qu’on le perde en pleine nature. L’abandonnant à son caprice, elle retourne rageusement dans ses appartements bien aérés et tire la toile de tente d’un coup sec.
Lorsque Clyde est arrivé avec ce petit angelot aux yeux tout bleus, Grace n’a plus eut de regard que pour l’enfant. S’en occuper la distraie de ses autres problèmes, à commencer par les frasques d’un Sean absent qui la délaisse, toute seule dans ce campement humide.
Le bol renversé dégouline sur le sol et elle cherche un torchon dans leurs affaires pour nettoyer ses chaussures et son petit nid douillet. Elle n’en trouve pas, s’énerve, retourne la couche, soupire, donne un coup de pied dans le bol et se laisse retomber sur son lit pour pleurer dans ses mains.
“Kelly était bien plus mignonne que toi” renifle-t-elle, énonçant pour la première fois depuis une éternité le prénom de sa petite fille. Il y a un portait d’elle dessiné par Patterson qui trône à côté de sa coiffeuse et elle l’attrape pour la contempler, dans la tranquillité de son refuge.
“Je suis occupée !” meugle-t-elle en voyant vaciller l’ouverture textile de sa maison de rêve.
| | | | |
| | Mar 7 Déc - 23:52
I will calm the sea, baby don't fear, I will stop the storm, sleep, baby, sleep
@Grace MonaghanMatthews s’est toujours débrouillée pour évincer les conquêtes que les frères ont tenté de ramener parmi eux. Elle l’a toujours fait avec plus ou moins de subtilité, mais cela avait le mérite d’être efficace. Elle n’appréciait pas les femmes qu’elle considérait comme plus belle qu’elle, simple jalousie qu’elle traîne depuis toujours, par peur de ne plus être le centre de son monde. Grace, pourtant, avait réussi à rester. L’Irlandaise était ici comme un vieux chewing-gum collé à ses chaussures. Plusieurs fois Mae a tenté d’ouvrir les yeux à Sean mais une naissance suivie d’une mort avait tout changé. Grace était devenue un membre du clan à part entière, obtenant les faveurs et la pitié de tous. Souvent, Mae a proposé de braquer une banque rien que pour elle pour pouvoir lui acheter une ferme et l’y laisser pour toujours. Plus Grace s’impliquait, plus Mae la voyait comme une menace. Elle l’ignorait donc le plus souvent, surtout quand elle voulait donner son avis. L’Irlandaise était faible et n’adhérait absolument pas à leur cause, Mae en était persuadée.
Un sourire s’étire sur le coin de ses lèvres lorsqu’elle entend le bouquet de noms envoyés à l’adresse de Grace par le fils de Clyde. C’est qu’il a vite appris les us et coutumes ici. Mae connaît parfaitement le courroux absolument ridicule de Grace et préfère cependant ne pas s’en mêler, assistant à la scène en revenant de la chasse les bras chargés d’un lapin. Elle ne porte pas l’Irlandaise dans son cœur et, plus elle l’ignore, mieux elle se porte. Elle se contente de hausser les sourcils en regardant Owen en signe de désapprobation.
La hors-la-loi tient à garder une distance mesurée avec les enfants. Pourtant, c’est dans ses jupes que le gamin décide de venir étaler sa morve et son thym. Un regard aux alentours, Matthews s’agace : « C’trop d’mander d’assumer ses gosses ici ? » Elle penche la tête pour regarder le petit King, le cadavre de son lapin qu’elle tient par les pattes dans une main, une cigarette fumante dans l’autre (elle partage le même sens du style que Grace.). Les grands yeux bleus de Wyatt se mettent alors à la supplier quand il demande après sa mère. Personne ne semble vouloir venir à son secours, elle soupçonne même Assane de ricaner de la situation en nettoyant son arme. La hors-la-loi se résigne alors, en soupirant. « Bon, bon, bon, arrête de pleurer comme ça. » Le lapin est posé sur une table afin que Mary Davis – qui est d’ailleurs absente – le dépèce et tente d’en faire quelque chose de correct. « Ecoute. » Dans un souffle, Mae s’accroupit pour être face au petit et, s’assurant que personne ne la regarde, elle passe sa main sur sa joue en lui souriant, la clope pendue à ses lèvres. « Tu pleures plus d’accord ? » Sans qu’elle ne s’y attende vraiment, il se jette dans ses bras, chouinant encore des bribes de mots qu’elle ne comprend pas. Les yeux grands ouverts de surprise, elle se surprend à l’étreindre. « Wow, ok … Euhm … C’est vraiment un gros chagrin ça dis donc. T’sais, elle est un peu… ça m’fait chier d’dire ça mais elle t’veut pas d’mal. Elle est comme ça avec tout l’monde, et j’t’assure qu’à moi aussi elle m’casse les couilles à vouloir en faire trop. Elle aime bien prendre d’la place, mais … bah t’sais ça m’arrange qu’elle s’occupe d’toi, ça l’occupe et elle vient pas m’emmerder à s’mêler d’c’qui la r’garde pas, alors t’es gentil avec elle d’accord ? » Les négociations ainsi faîtes, Matthews se redresse et pousse le petit du plat de la main. C’est vrai que du haut de ses cinq ans il a dû saisir tout ce qu’elle lui a dit. « Allez, va jouer avec les poissons. » Mae le regarde partir en retenant un sourire, ça l’embêterait vraiment d’admettre qu’elle l’aime bien cet enfant.
Bien qu’elle n’ait pas demandé à se retrouver dans cette situation, Mae se dirige vers la tente de Sean et Grace. Elle est prête à gueuler comme un putois sur Grace et provoquer une énième dispute. La main sur la hanche, elle s’avance, prête à souffler sur les braises. L’évocation de la petite O’Reilly l’arrête cependant dans son élan. Cela faisait bien longtemps que personne n’avait osé prononcer le nom, encore moins devant Grace ou Sean. Le temps a beau être passé par là, Mae se sent toujours responsable de ce qui est arrivé cette nuit-là. Pendant qu’ils échappaient à la mort, elle venait frapper en plein cœur. La délicatesse franchit alors la bouche de Matthews : « C’pas bien c’que tu fais Grace. » Grace n’était jamais occupée. Elle reste dans l’entrée de la tente familiale, retenant le tissu qui protège leur intimité, mal à l’aise à l’idée de s’y immiscer. On sait tous pourquoi. Elle jette sa cigarette puis croise les bras dans un dernier souffle en riant. « Allez, t’vas pas t’mettre à chialer à chaque fois qu’c’gosse va faire une connerie.» Mae restant Mae, elle ne peut s’empêcher de lui faire la morale. Des deux, c’est pourtant elle la moins bien placée pour parler. « C’pas en le forçant à manger qu’tu vas t’faire obéir. » C’est vrai qu’elle en connait un rayon en matière d’éducation elle. « Il mangera mieux c’soir. »
| | | | |
| Since : 24/11/2021 Messages : 29
Name : Grace Monoghan
Faceclaim : Jessica Chastain Crédits : @curious-corvidae
DC : Pearl, Maxence, Nadie, Jacob et Harold
Age : 37 ans
Statut : Mariée au chef de gang Sean O'Reilly
Job : Membre du gang O'Reilly
Habitation : A Thornhill Manor (West Esperanza) auprès de son mari gravement blessé.
Disponibilité : Oui !
| Dim 12 Déc - 20:59
I will calm the sea, baby don't fear, I will stop the storm, sleep, baby, sleep
@Mae MatthewsLa tête entre les mains, Grace lève le nez vers Mae qui tripote l’entrée de sa tente timidement, comme si elle n’y était pas chez-elle autant qu’ailleurs.
“Je sais qu’il mangera mieux ce soir !” répond-elle, cinglante, prête à ne pas s’en laisser compter par un utérus aussi sceptique. “Tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas d’enfant.”
Lasse, elle se mouche dans son torchon avant de le jeter au sol pour couvrir et éponger la tâche de soupe. Surprenant que Mae ne soit jamais tombée enceinte avec la réputation qui lui colle au fion. Dieu, dans son infinie sagesse, a certainement voulu protéger l’âme du petit ange qui aurait ce malheur. Ils ont eu un débat assez vulgaire à ce sujet avec Patterson. Le vieux loup ne manque pas de théories.
“Qu’est ce que tu veux, Mae, tu cherches Sean ? Il n’est toujours pas rentré mais je lui dirais que tu es passée, si tu veux.”
A l’époque, le campement grouillait d’enfants, de femmes et d’éclopés. Il y avait Lise, Maïa, Olympe, et aussi Léopold, le vieux Misaine et bien-sûr San Andrew et ses rengaines. Depuis que les fugitifs étaient réduits à une poignée d’hommes et à peine quatre folles, Matthews jubilait. Ça y est, elle pouvait être la reine soleil, entourée seulement de ses petits hommes qu’elle aimait tant et qui ne pouvaient que l'aimer, qui lui mangeaient tous dans la main. Chacune de ses railleries à l’égard des enfants, chacun de ses mots en l’air, de ses discours déconsidérés qui ne prenait en compte qu’elle-même et son rêve, sa politique, sa camaraderie, tout pour Grace ne pouvait signifier qu’une chose : Mae était bien contente que les Borden aient fait le ménage. Mae était bien contente que Sean ait le cœur brisé car il était plus facile à prendre, que Kilian devienne fou parce qu’il était plus manipulable, que Patterson soit blessé car elle pouvait mieux s’en moquer et que Grace soit aussi seule parce qu’elle était plus simple à humilier aux yeux des autres. La jeune et belle rebelle aux traits si fins mais au cœur si sec n’avait aucune pitié et n’aimait personne en dehors d’elle-même. Pour Grace, Mae était la belle Jolene et elle prenait son homme simplement parce qu’elle le pouvait. Aveuglée par la jalousie, la cruche irlandaise se confortait dans des divagations délirantes où Mae lui en voulait personnellement. Sinon pourquoi aurait-elle souillé la propre couche du couple avec son leader ? Ce n’était que pour que Grace y pense chaque nuit, à ce cheveux brun laissé sur l’oreiller. Comment en vouloir à Sean de préférer la chair fraîche et la gouaille opiniâtre d’une envoûtante Artémis ? Bobonne, son front plissé, ses grosses cuisses et ses mains tâchées ne font pas le poids. Alors, devant Mae Mathews, Grace plie l’échine pour le moment.
Un soupir gonfle ses poumons crasseux. L’irlandaise orgueilleuse réoriente son miroir sur la petite table pour arranger les boucles de son chignon.
“J’aimerais que Clyde prenne un peu plus à coeur l’éducation de cet enfant, c’est tout. On ne sait toujours pas d’où il sort. Grandir ici, c’est assez difficile comme ça tu ne crois pas ? Il a besoin d’un père.” Un sourire hypocrite lui étire les lèvres, elle regarde sa rivale, (bien obligée d’admettre que sans elle, le gang ne tournerait pas aussi bien et que l’inverse n’est pas vrai). “Ne t’inquiète pas, je m’en sors très bien. Il va juste apprendre sa leçon… Mais tu es gentille de t’en soucier.”
D’un geste rare, elle invite Mae à s’installer à l’intérieur si elle le veut.
“Comment vont tes brûlures ? Le docteur a dû soigner tes cicatrices, non ? Ça se passe toujours bien entre toi et lui ?” Grace avait mis beaucoup d’espoir dans leur idylle bizarre, aussi éphémère fut-elle. Pendant quelques jours, elle avait même un peu plus d'égard pour la chasseresse amoureuse.
A son tour elle s’assoit sur le lit, l’air épuisée.
“Je n’en peux plus de tout ces types bourrus…je ne sais pas comment tu fais pour les supporter. Tiens prend du feu” elle craque une allumette au-dessus de ses jupons tâchés “-tu es éteinte.”
Doucement, elle avance la main pour lui rallumer son vieux mégot mouillé.
“D’où est ce que tu sors encore ?” D’un geste étrange et maternel, elle lui enlève une feuille tombée sur son chapeau.
L'absence de Sean est favorable à cette petite accalmie. Les deux femmes se parlent rarement pour autre chose que des logistiques pressantes.
| | | | |
| | Jeu 30 Déc - 16:16
I will calm the sea, baby don't fear, I will stop the storm, sleep, baby, sleep
@Grace MonaghanLa hors-la-loi baisse les yeux devant la remarque acerbe de l’Irlandaise. Bien qu’elle se soit faite à l’idée de ne jamais avoir d’enfants, Mae a toujours du mal à encaisser les remarques qui la mettent toujours un peu plus à part des autres femmes. Chaque pique lancée est une nouvelle fois l’occasion pour elle de ne pas les comprendre, parce que, d’un enfant à elle, elle n’en a jamais vraiment voulu. C’est d’ailleurs en partie pour cela que les deux femmes ne se comprennent pas. Parce que ce que Grace veut, Mae l’a toujours rejeté pour ne pas avoir à révéler ce qu’elle gardait profondément secret. Cela fait des années qu’elle garde cela pour elle, mais elle n’a jamais pu s’intéresser aux conversations des autres femmes. Les histoires de grossesses de la mère Davis partagées au coin du feu l’ennuyaient à mourir, les techniques de Grace pour endormir Kelly également, et même les fantasques récits d’Irina sur sa probable progéniture lui faisaient le même effet. Elle fronce les sourcils, se parant d’un agacement certain pour lui répondre. « Mais j’cherche pas Sean, le p’tit est v’nu m’voir en chialant et j’t’ai entendu ! » Et qu’elle aille se faire foutre aussi, cela lui apprendra à vouloir être aimable avec une harpie pareille. Mae préfère largement le jeu de l’ignorance avec Grace, au moins, elle a la paix et n’a pas à entendre ses jérémiades constantes. Matthews est d’ailleurs prête à continuer, à relancer les hostilités qui sévissent depuis bien longtemps maintenant entre elles. A sa grande surprise, Grace change de ton, semble même se résigner. Mae souffle un nouveau rire. Clyde ? Prendre à cœur l’éducation de son fils ? Il faudrait déjà qu’il prenne à bras-le-corps tous ses soucis et qu’il s’occupe de lui avant de s’occuper d’un autre. « Mais Clyde, c’t’un homme. » Quelle évidence. Elle regarde autour d’elle, secouant la tête par la négative par simple habitude de ne pas être d’accord avec Grace. « J’vois pas d’quoi tu parles. Il a d’quoi dormir, d’quoi manger, des copains, plein d’gens qui s’occupent d’lui, d’la place pour jouer. Y’a pire. » Il a même un grand feu quand il a froid.
Sans qu’elle ne parvienne à savoir où Grace veut en venir, Mae est invitée à s’asseoir dans la tente. Elle hésite un instant et cède finalement, ne souhaitant pas provoquer une énième dispute qui ferait croire à Kilian que Mae en a après Grace. L’équilibre est toujours fragile, incertain même. Matthews remet les plis de sa jupe, priant intérieurement pour que ce moment prenne fin rapidement.
Mae ferme alors à demi les yeux en imprimant à ses lèvres un simulacre de sourire aimable. « Pardon ?» Elle encrasse un peu plus ses poumons en tirant avec frénésie sur sa cigarette de nouveau allumée avec l’aide bien généreuse de Grace. « T’arrives pas à les supporter alors qu’t’es comme cul et ch’mise avec Patterson ? » C’est une révélation qui fait doucement rire Mae, elle l’a vu de nombreuses fois discuter avec celui qui est certainement le plus rustre de tous les hommes présents sur le campement. Elle marque alors une pause en croisant ses mains sur lesquelles elle presse ses lèvres. « J’les supporte parce que grâce à eux, j’suis encore en vie et qu’ils sont loyaux envers nous trois. » Comme pour enfoncer un clou déjà bien implanté, Matthews insiste sur le chiffre trois, excluant ainsi sans subtilité aucune la compagne de Sean. Elle laisse Grace enlever la feuille de son chapeau sans pour autant répondre à sa question, fixant le miroir devant lequel elle se recoiffait quelques instants plus tôt. En vérité, Mae est mal à l’aise. Elle étouffe, prisonnière de Grace dans cette tente, entourée de leurs affaires personnelles. Après un court silence, elle finit par lâcher d’un ton sec. « T’peux arrêter ça ? » Cette fois, elle la regarde, se tournant légèrement vers elle, le brun de ses yeux marquant la dureté de ses traits. « D’faire comme si tu m’trouvais intéressante, j’te jure quand tu fais ça j’ai envie d’te foutre la tête la première dans l’lac. » Des efforts Mae, on a dit des efforts. « Non. Enfin. J’veux dire si tu veux faire croire qu’ça va, fais le bien au moins. J’ai pas d’brûlures et Arthur et moi c’est terminé d’puis un moment t’sais bien qu’j’suis avec … Oh et puis merde, ça t’regarde même pas tout ça. » La cigarette coincée entre les doigts, Mae pince l’arête de son nez, presque hésitante à aborder un sujet qui permettra pourtant à l’Irlandaise de s’intéresser à autre chose qu’à sa vie sentimentale. « Grace. Le p’tit c’pas pareil, j’ai pas d’enfant, j’peux pas comprendre mais j’sais quand même. Et j’vois. J’veux pas qu’tes histoires viennent foutre en l’air c’qu’on fait. » La cause, toujours la cause pour oublier les maux du passé. Matthews s’en est voulu, s’en veut toujours et elle ne comprendra jamais la douleur que Grace a pu vivre et ressentir. Mais les dures pensées de la hors-la-loi empêchent tout cela car, pour elle, il s’agit bien évidemment d’un drame qui aurait pu être évité, mais il s’agit aussi des sacrifiés pour ce qu’elle veut établir. Dans son ignorance, elle s’imagine que Grace finira par comprendre, une fois qu’elle aura réussi à montrer au monde ce qu’il est capable de faire, lorsqu’il s’affranchit de tout.
| | | | |
| Since : 24/11/2021 Messages : 29
Name : Grace Monoghan
Faceclaim : Jessica Chastain Crédits : @curious-corvidae
DC : Pearl, Maxence, Nadie, Jacob et Harold
Age : 37 ans
Statut : Mariée au chef de gang Sean O'Reilly
Job : Membre du gang O'Reilly
Habitation : A Thornhill Manor (West Esperanza) auprès de son mari gravement blessé.
Disponibilité : Oui !
| Lun 18 Avr - 0:16
I will calm the sea, baby don't fear, I will stop the storm, sleep, baby, sleep
@Mae Matthews« Je passerai peut-être un peu moins de temps avec Joshua et un peu plus avec mon mari si tu - ! »
Exactement au moment où Maé rattrape la menace de mort qui lui a aussi échappée, Grace suspend l’injonction de trop qui vient de franchir ses lèvres. Dans une même inspiration, les deux femmes surmontent l’agressivité qui les électrise. Grace croise les bras pour laisser renchérir sa rivale. Elle retient derrière ses dents ses commentaires venimeux en levant les yeux au ciel ou en agitant sèchement la main. Des efforts Mae, oui, et du calme Grace. Pour mieux contenir sa colère ardente, l’irlandaise aux traits fatigués mord dans le mégot d’une nouvelle cigarette et englue ses nerfs à vif dans le goudron visqueux. Mae assène sa dernière frappe, qui ramène Grace à la futilité de son existence dans la grande cause du gang. Pendant quelques secondes, elle semble accuser le coup.
« ...je ne te trouve pas, "pas intéressante" » commence-t-elle, sur la pointe des pieds. « Je sais - » il s'entend que ça lui brûle la langue de le dire « - que ta cause est bonne, et juste. » Le premier pas est fait, elle avance avec un peu plus de témérité, les yeux dans le vague. « Si c’est important pour Sean, c’est important pour moi aussi. »
Le silence retombe encore dans le suspense des prochaines paroles qu’elle mesure. Pour la première fois à Moonstone Pond, Grace prend sur elle de tendre la main à la jeune-femme dont elle s’est fabriquée une ennemie.
« Il a confiance en toi - » Elle ferme les paupières comme pour chercher quelque chose à l’intérieur d’elle-même. « - et je sais qu’il t’aime aussi. »
Il ne lui a pas fallu longtemps pour le comprendre, un peu plus pour l’accepter. La première fois qu’elle l’a vu, c’était près du feu, un soir de fête. Sean souriait tellement en parlant à Maé que Grace n’avait pas pu l’ignorer. Pour elle, même dans ses souvenirs les plus lointains, les plus déformés, il n’avait jamais autant souri. Ce soir, il riait aux éclats et tout le monde riait avec lui, il avait même chanté. L’alcool, Grace le savait bien, ne lui donnait pas tant d’ailes. Un soupir sincère vida ses poumons.
« Je comprend pourquoi. Tu es jeune, … plus jeune, plus intelligente. Belle. Tu mènes sa cause. Mais... » Enfin, elle se tourne vers elle et la regarde à nouveau, cachant (mal) la tristesse qui luit dans ses yeux trop grands. Mais ses traits sont plus sévères. « Il ne te choisira jamais, tu comprends ? Ni moi non plus. Il en aimera toujours d’autres, un homme comme celui-là, elles le voudront toutes. Il va te faire souffrir, il n’arrêtera jamais de te trahir et d’en aimer d’autres. Je te sers à boire ? » Comme pour fuir un instant l’émotion qui pourrait déborder, l’irlandaise se dresse pour remplir généreusement deux verres de liqueur fraîche que le gang met de côté en ce moment. N’importe quoi ferait l’affaire d'ailleurs, même la bibine tiède de l’écossais.
Grace lui tend une tasse, sans trinquer. Elle boit.
« Je sais que tu ne le fera pas pour moi » Ses lèvres brillent un peu, mouillées par l’alcool. « Mais si jamais tu penses que tu aimes l’autre, je veux dire... » elle baisse la voix pour respecter son secret si mal-gardé soit-il « le frère ». Comme elle avait vu le visage de Sean s’illuminer près de la belle hors-la-loi, Grace avait surpris les émois du petit frère plus discret. Soyons sérieux, elle connaissait Kilian depuis qu’il était enfant. « Tu as vu comment il devient quand il est jaloux. Il est trop émotif, il aime trop. Ne lui brise pas le coeur si tu penses que... » que tu l’aime aussi, elle laisse le silence compléter en buvant une nouvelle gorgée, pour se récompenser.
Après des années d’évitement, Grace se jette à l’eau, piquée à vif par l’annexion de son rôle au sein du gang par la leadeuse orgueilleuse. Puisqu’il est temps de montrer ses cartes et que Sean lui échappe plus que jamais, disparu Dieu sait-où ni en quelle compagnie, elle se gonfle de bravoure pour réparer, peut-être, ce qui n’est pas encore brisé entre les deux femmes. Une alliance en quelque sorte qui pourrait naître de la sincérité. Ce petit démon de Wyatt King a déchaîné un océan de ressentiments avec son caprice à deux sous. Fallait-il être désespérée.
« En tout cas, si ça c'est pas mes affaires, le gang a besoin de vous trois. Surtout en ce moment. »
Pour elle, c’est trop tard. C’est ce qu’elle ne dit pas. Sean, elle l’a sous la peau. Malgré ses trahisons, ses tromperies, ses mensonges, elle ne peut pas cesser de l’aimer. « Ses histoires » comme Maé les appellent sont ce qui lui permet de croire qu’aux yeux du chef, elle est unique. Les autres femmes se lasseront mais elle, jamais. Son rêve peut attendre, attendra, elle peut survivre en se nourrissant des gestes rares, donnés comme de la pitié. Un jour il verra à quel point elle lui est fidèle.
« Il a disparu, personne ne sait où il est parti. Je suis folle d’inquiétude. »
| | | | |
| | | | |
| |