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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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"Doubt truth to be a liar" (mariage De la Fuente) | LIBRE
PNJ
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Since : 06/12/2020
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Jeu 23 Déc - 0:32


Doubt truth to be a liar

LIBRE

L’angoisse de devenir la vieille fille ou l’éternel garçon du village est très répandue parmi la jeunesse de l’Ouest. Ce fléau conduit chez les cartomanciennes une multitude de célibataires soucieux de faire un bon ou un mauvais mariage, quand ce n’est pas un mariage tout-court. Les jeunes filles d’Imogen ont coutume de lire les feuilles de choux bouillies pour y découvrir le caractère de leur futur mari. Jeter le chat dans des couvertures chaudes, regarder dans le miroir par-dessus son épaule ou rôtir des noix sur le foyer, il se raconte mille superstitions pour s’attirer les faveurs d’un bon époux et une situation financière stable. Il faut dire que l’époque est au bouleversement : elle est loin l’époque où une femme devait attendre des mois pour mettre la main sur un exemplaire du Godey’s Lady’s Book. La presse qui se multiplie est devenu le véhicule des nouvelles modes et on se marie avec plus de faste et de modernité que ses parents.

Ce 27 juillet, Imogen célèbre une union que même l’Irma Post n’aurait pas pu prédire. L’acte rédigé stipule ainsi que Mademoiselle Ruby Moon Winters, célibataire de trente-trois ans, épouse le Pasteur Benicio José Augusto Mario Molina De la Fuente et deviendra Madame Ruby M. De la Fuente. Monsieur De la Fuente partage ses biens avec sa propriété tant que celle-ci lui assure sa servitude, sa fidélité et ses soins. Si ces conditions sont respectées, le contrat de mariage ne saurait être révolu.
Bien qu’elle ne sache pas lire ou écrire, la signature de Ruby est posée là, en bas de la page.

La tradition voudrait que la mère de la mariée prépare le repas mais comme aucun parent du couple n’est présent (trop loin, morts peut-être), d’autres femmes sont venues en aide à Nadie et les invités ont apportés assez de nourriture pour toute la paroisse. L’église protestante célèbre rarement en grande pompe alors l’austérité de la cérémonie est de mise, d’autant que c’est le pasteur qui célèbre ses noces. Néanmoins, le statut de Benicio appelle toute la communauté et la fête se prépare pour distraire plusieurs dizaines de personnes. Les ragots sont allés loin : le pasteur épouse sa femme de chambre ! Une indigène, une fille qui n’a pas bonne réputation et vingt ans plus jeune que lui. Sur les bancs de l’église, chacun retient ses commérages.

On ne se marie plus si souvent à l’église mais là encore, le statut de Benicio contraint l’assemblée à une messe de circonstance. Tout Imogen a le bonheur de retrouver le visage du sage Simon, leur ancien pasteur qui a officié plusieurs années auprès de son disciple espagnol avant de prendre retraite dans le Tenessee. Le jeune pasteur ne pouvant pas se marier lui-même, Father Simon reprend exceptionnellement du service et en profite pour voir les têtes qui ont poussées en son absence.
Nadie, que tout le monde appelle désormais “Ruby”, paraît dans sa robe blanche, parée très sobrement. Bien-sûr, elle ne porte pas le voile car à son âge, et pour ce que les gens savent, ce serait usurper un symbole de pureté déplacé. La couronne de fleurs sur ses cheveux coupés rappelle que c’est un mariage d’été, le cimetière se couvre de fleurs des champs, le soleil fait relever les manches et l’air est doux.
C’est une belle journée pour un mariage, la mariée est jolie et le buffet est chaud.

Le champ est tout près du cimetière et de l’église, à l’orée des grands pins qui font la fierté d’Imogen. Une table a été dressé avec des napes claires de différentes factures où les invités peuvent partager un repas ou picorer dans les plats. Un cochon a été égorgé pour l’évènement, offert par le producteur qui découpe maintenant la viance sur un établi. Les cadeaux pour les mariés sont à porter dans la maison du couple, un cabanon très modeste adjacent au cimetière. La vieille mule Becky accueille dans son enclos les montures des participants.

On sert à boire, les bouteilles de vin y passent et on devra bientôt sortir celles pour la messe. Les musiciens ont sortis guitare, banjo, guimbarde, et les enfants jouent autour des tables. Une fois la messe dite, tout le monde est accueilli chaleureusement. Le pasteur est connu pour ses bonnes oeuvres à travers le comté alors certains débarquent même de Silverstone.


Récap' des événements - Enjoyez vous ! Vous pouvez expliquer facilement votre présence à ce RP libre car Benicio est une figure connue jusqu’à Silverstone. Vous pouvez aussi arriver par hasard, ils sont accueillants. Si vous connaissez personnellement un des deux époux, n’hésitez pas à vous inclure dans les préparatifs ou dans la cérémonie (qui est donc passée à ce stade) !

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Nadie
Nadie
Since : 21/01/2021
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Name : Ruby Delafuente/Nadie
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Age : 36 ans
Statut : épouse du pasteur d'Imogen
Job : paroissienne dévolue
Habitation : proche de l'église d'Imogen
Disponibilité : Toujours disponible
Jeu 23 Déc - 1:21


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Les préparatifs d’un mariage protestant, s’ils ne lui sont plus exactement étrangers, font peu de sens aux yeux de Nadie qui ne s’est préoccupé que de bouffe et de parure. Chez le notaire, elle n’a pas écouté grand-chose et de toute façon le vocabulaire du droit lui échappe totalement. A Benicio, donc, elle a laissé dicter ses conditions en imaginant que c’est une formalité qu’il peut bien remplir sans elle.

Au petit matin, Amitola est venu l’aider à s’arranger. Honorant un rite de propreté bien de chez elles, Nadie a veillé à se laver sous toutes les coutures avant d’enfiler la robe que son presque mari lui a trouvé. C’est une robe simple si on ne veut pas dire pauvre. Par coquetterie autant que par désœuvrement, elle a serré un ruban clair à sa taille pour bien rappeler qu’elle est la sauterelle plus famélique de la cérémonie. Les fleurs qu’elles ont choisies pour sa couronne rappelle les teintes de la peinture maritale des épouses nêhiyaw : le rouge, le noir et le blanc. Nadie refuse de porter signe plus ostensible pour rendre hommage à sa propre culture, redoutant les reproches que pourrait lui faire un amant au sens si religieux. Il ne lui reste même plus sa chevelure de princesse, une dispute conjugale l’ayant coupé, courte, comme un angelot décoiffé.

“C’est bien !” avait-elle déclaré devant le miroir, encore très capable de se montrer orgueilleuse. L’ivoire de sa robe rend sur sa peau mat un effet charmant. Nadie rouspète de ne pas être une mariée aussi ingénue qu’elle le voudrait, apercevant au coin de ses yeux les sillons d’une jeunesse qui s’étiole.

Habituer à entendre ânonner les paroles du Christ avec un accent aux lourds rouages hispaniques, elle comprend à peine ce que baragouine le Pasteur Simon. Avant de prononcer ses vœux, aussi efficaces et loquaces qu’un ‘oui’, elle échange avec Benicio un regard l’air de demander “C’est mon tour ?” Elle n’a pas l’habitude de s’entendre appeler par autant de noms, elle qui en a pourtant porté beaucoup.

Ceux qui l’ont connu verront qu’elle est requinquée. Plutôt que de se jeter sur le buffet comme si elle n’avait rien mangé de la semaine, elle embrasse son rôle de servir des assiettes et de remplir des verres de vin. Toutefois, elle fait montre de beaucoup plus de décontraction que lorsqu'elle portait les plateaux de champagne à l'Open Purse.

“Hay-hay, merci beaucoup, c’est gentil d’être venu. Merci, merci ! Oui, très content.” A vrai dire elle ne connaît pas grand-monde, la plupart sont des connaissances de Benicio ou des opportunistes. “Qui veut à boire ?”


Récap' des événements - Nadie a cuisiné pendant plusieurs jours pour nourrir tous ces parasites. Sa robe couvre gorge et poignet mais elle s'y trouve bien. Après la courte cérémonie, elle accompagne les invités à partager le dîner et à se mettre une mine gaiement.

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
Since : 19/11/2021
Messages : 119
Faceclaim : Javier Bardem
Crédits : Ghoest
DC : Mako - Kilian - Ichabod - Amelia
"Doubt truth to be a liar" (mariage De la Fuente) | LIBRE Appn
Age : 50 ans
Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
Job : Pasteur
Habitation : Imogen, dans le temple ou une petit bicoque située non loin
Disponibilité : Toujours
Jeu 23 Déc - 16:44
   
 
Doubt truth to be a liar
Mariage pluvieux, mariage heureux. Aujourd’hui, il fait grand soleil : de la signature du contrat ( un nom et une croix ) réalisé entièrement par ses soins jusqu’au début du repas, aucun nuage ne semble vouloir couvrir le soleil de Juillet.
Toute la cérémonie durant, il l’a guidé du regard, acquiesçant discrètement à chaque question silencieuse. Il faut dire que tout ça c’est organisé bien vite :il n’ont pas vraiment eu le temps de se préparer. A vrai dire, ils ne l’avaient pas du tout. L’empressement de sceller leurs biens vilains secrets dans cette union s’était imposé à eux - à lui, surtout ( c’était une question de vie ou de mort ). Alors, il lui avait appris quelques prières dans la soirée, mais rien qu’on ne peut retenir sans un peu d’entrainement.

La petite mariée galope gaiement entre les invités, si jolie dans sa robe blanche. Il lui semble qu’elle y a brodé quelques perles et d’autres détails qui, avec un nœud à la taille, lui donnent une allure plus distinguée que celle que le vêtement apportait. La couronne de fleur, quant à elle, rappelle ses manières plus païennes - d’ailleurs, il semble qu’elle ait bien réussi à glisser un peu de ses coutumes dans cette journée, même dépourvue de ces tresses que les filles des plaines aiment tant décorer pour les grands jours. Elle lui a même lavé les cheveux. La présence d’Amitola n’a sûrement pas aider à la rendre plus civilisée ( il les a entendu chuchoter dans les couloirs, parlant une langue qu’il ne comprend pas ) - mais tant pis. Si cela peut lui faire plaisir, il est prêt à jouer aux aveugles - pour si peu de détails, on ne saurait se fâcher. Il garde seulement le duo à l'œil, avec plus de tendresse pour l’une que pour l’autre.

Tout le monde se place à table, un peu comme chacun veut. Benicio garde seulement une place pour Simon, son vieil ami, pas trop loin de lui. Il rit aux blagues qu’on lui jette et s’allume un cigare ( il en distribue même deux, grand seigneur ), laissant madame s’activer pour servir le vin et certains plats. Lui fait passer les assiettes, comme on dit en Espagne. — Prend toi une coupe, aussi. “ Lance-t-il à l’intéressée, comme s’il le lui autorise enfin. Le baiser qu’il dépose sur sa main est l’une des rares preuves d’affection qu’il laisse passer en public. Il faut savoir ne pas trop s'épancher en société, la pudeur est de mise ( lui-même n’est de toute façon pas très à l’aise avec ce genre de choses ).
Simon le regarde d’un drôle d'œil, presque amusé. — Quoi ? “ Le vieil hoche la tête. Presque vexé, Benicio s’en retourne vers ses autres convives. Quand il voit du monde arriver, il se lève même pour aller les accueillir.

:copyright: Laueee

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It was real and I repent : All those messages you sent, clear as day, but in the night... Oh, I couldn't get it right
Benicio M. De la Fuente
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Messages : 185
Name : Cy
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DC : Louisa & Dante
"Doubt truth to be a liar" (mariage De la Fuente) | LIBRE Nuttah-mako
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Statut : Jeune fille non mariée, dédiée à son labeur
Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
Habitation : La ferme de feu son père adoptif
Jeu 23 Déc - 18:22


Doubt truth to be a liar

LIBRE

En ce monde où tout était si incertain, les moments de joie n’en étaient que plus précieux. Nuttah le savait, même si elle n’en connaissait pas le détail: Nadie avait vu sa route parsemée d’épreuves - elle commençait d’ailleurs à comprendre que c’était le lot des natifs de ces terres -. Mais aujourd’hui, tout était bel et bien terminé. L’annonce du mariage avait été une véritable surprise. Qui eut cru que le Pasteur avaient de telles intentions ? Néanmoins, elle ne pouvait que s’en réjouir. Et plus honorée avait-elle été que la fiancée la choisisse pour témoin ! - charge qu'elle s'était empressée d'accepter et de remplir avec le plus grand sérieux du monde devant le Notaire -.

Pour l’occasion, elle avait revêtu sa robe de popeline perle - la seule jolie robe qu’elle possédait, offerte par Jedediah en des temps plus fastes -. Alors qu’autrefois elle portait ses cheveux relevés, comme il convenait pour une jeune femme, elle avait pris depuis quelques temps l’habitude de les tresser, après Makoyepuk le lui ait montré. Elle avait orné son chapeau de quelques fleurs fraiches afin d’en atténuer la simplicité, espérant ainsi faire honneur aux futurs mariés. Elle avait fourni quelques bons produits issus de sa ferme qui seraient appréciés, elle l’espérait du moins. Son père l’avait accompagnée, sans rester cependant. Il avait à faire, disait-il et malgré son étonnement, elle avait compris que parfois il valait mieux ne pas poser de questions.



La journée était belle, le mariage plus encore et Nuttah n’aurait pu être plus heureuse. Dans les temps les plus misérables, Nadie avait été l’une des rares personnes à faire preuve de gentillesse à son égard. Son soutien économique, bien que mince, lui avait été précieux. Désormais, son avenir était pleinement assuré. Le pasteur serait sans nul doute un merveilleux époux, empli de bonté et qui la traiterait bien - c’était un homme de Dieu, comment aurait-il pu en être autrement ? -.

La cérémonie fut simple et sobre, à l’image des deux époux. Elle fut ravie de revoir le Pasteur Simon, qui avait été un personnage important de sa jeunesse. Elle écouta la parole du Christ et l’échange des voeux, non sans émotion. Puis vint le moment du repas, celui où enfin la jeune Doyle put trouver Nadie. Elle la rejoignit, le visage radieux. « Nad… je veux dire Ruby ! » - ce nouveau prénom avait bien du mal à remplacer dans son esprit le précédent - Elle se pencha et saisit les mains de la petite mariée avec chaleur. « Je suis si heureuse que tu vive un tel bonheur. » Elle était si belle, dans sa robe ! Nuttah ne put pourtant empêcher ses yeux de s’attarder sur les cheveux coupés, sans comprendre qu’un tel sacrifice ait pu être commis. Pourtant, c’était une question que jamais elle n’oserait poser. Ne voulant accaparer l’attention de la nouvelle épouse, elle lui offrit un dernier sourire, puis s’assit au hasard sur l’une des chaises qui étaient restées libres.


Récap' des événements - Nuttah est très heureuse du mariage, pensant que Nadie a trouvé un bon époux (lol). Elle assiste à la cérémonie et félicite la mariée, avant d'aller s'assoir pour le repas.


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blind and lost
the time will come
when your soul must be absolute
with your conviction
Nuttah Doyle
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Chuy
Chuy
Since : 18/01/2021
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Disponibilité : Opé
Sam 25 Déc - 10:50


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Après avoir accepté en riant d’être le témoin de Nadie à son mariage, Chuy n’était pas réapparut chez le pasteur et sa petite bonne de fiancée. Il avait eut d’autre chats à fouetter ou alors il était allé voir ailleurs si les heureux fiancés y étaient.



La tête dans les choux et les pieds posés contre le petit muret de pierres qui entourait une bonne partie du grand potager, Chuy soufflait fort en se faisant cramer le visage par le soleil d’été qui tapait trop fort. Il transpirait comme un petit porcelet et tous ses efforts pour apparaître présentables n’avaient servit à rien. Il n'y avait pas un souffle de vent dans l'air. De la terre lui collait au visage et il s’en étalait sur sa chemise maladroitement reprisé à chaque fois qu’il essuyait ses mains collantes dessus. La chaleur lui donnait des hauts le cœur et tirer sur le col déjà bien déboutonné de son haut usé n’aidait en rien ses nausées. La terre sèche tremblait comme le pont d’un bateau malmené par la houle mais Chuy avait déjà vomit tout ce qu’il était allé volé en cuisine un peu plus tôt. L’estomac et le cœur lui restait au bord des lèvres avec la sensation irritante d’aigreur dans la bouche.

Ce n’était pas tant de boire avant tout le monde que Chuy regrettait. Ce n’était pas le genre de chose qu’il regrettait. Il n’y avait pas que le surplus de vin qui lui donnait mal au cœur, mais c’était bien le surplus d’alcool qui transformait cette peine en colère vis-à-vis de l’heureuse mariée. Tout seul au fond du potager, il gardait les yeux fermés et se pinçait le nez pour ne pas vomir sa bile et garder encore un peu sa rancœur. Chuy avait la bouche pâteuse et aussi douloureuse que lorsqu’il machait trop de cannabis. Sa mâchoire le lançait. Il avait mal partout.


Il arriva au puit le ventre plus léger à défaut de son humeur et il manqua de tomber dedans en tirant de l’eau pour se rafraichir et se débarbouiller le visage. Il cru que la toilette de chat lui fit du bien.



La seule raison pour laquelle Chuy ne bondit pas sur la première dame de la journée ne fut pas pour épargner sa jolie robe blanche mais parce qu’il avait les mains prises. Il les libéra rapidement en fourrant dans les bras de Nadie la poule la plus grasse que possédait Benicio, et qui était également la plus simple à attraper. Le pauvre animal n'était pas aussi serein que celui qui l'avait coursé. La cocotte était dans un état de panique quelque peu intense. « Tiens, c’est la danse del guajolote ! Tu dois faire ça, c'est comme ça qu'on fait chez moi ! » Il en profita pour l’embrasser sur la joue, se rattrapant à l’une de ses épaules pour ne pas chavirer avec la pauvre poulette qui se débattait furieusement en gueulant dans leurs oreilles. Il allait beaucoup mieux. « Y’a pas le dindon alors fait avec la poule, tant pis. » Certainement que ce n’était pas du tout pareil mais peut-être que le mariage en serait moins triste. Chuy tenait en horreur les célébrations tristes et mornes des américains. C’était sûrement pour ça qu’il était de si mauvaise humeur. Et dire que même leurs dindons étaient tristes...

Chuy s’essuya les mains sur son pantalon poussiéreux et tira avec une douceur qu'il préférait généralement ménager l’une des mèches folles de son amie. « Tu es quand même belle Nadie. » Le garçon de ferme rit bruyamment à son nez, car les choses allaient déborder, et la planta là avec sa poule avant qu’elle ne fasse pleuvoir des reproches méritées. Il y en avait toujours dans les mariages. Alors il vallait mieux filer au buffet.

Récap' des événements - Chuy est déjà raide dead.

Chuy
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Filippa Rinaldi
Filippa Rinaldi
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"Doubt truth to be a liar" (mariage De la Fuente) | LIBRE Boeq
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Job : Cuisinière officiellement | Nouvelle comptable des Hennessy en compagnie de Wyatt Smith | Réalise des petits boulots illégaux avec un groupe d'italiens de Silverstone | Ancienne contaiuola de la famille Rinaldi
Habitation : Petit étage en piteux état au-dessus de l'épicerie de ses grands-parents, Silverstone
Disponibilité : Dispo [1/3]
Lun 10 Jan - 23:47


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Dans la petite cuisine, on suffoquait. Toutes les fenêtres avaient été ouvertes pour laisser la fumée des casseroles s’échapper, mais l’air était aussi chaud à l’extérieur qu’à l’intérieur. Les lourdes odeurs de sauce à viande et de pommes de terre bouillies ensuquaient les cuisinières ruisselantes qui courraient d’une marmite à l’autre.
Une exclamation soudaine, un bruit de verre brisé et le gigot roulait sur le bois avec un bruit mou.

« Olalala, quelle maladroite ! » s’écria une villageoise d’Imogen. « Je me suis brûlée ! Attention, ne marchez pas dessus ! Il est encore vivant ! »

Elle courut après le morceau de viande en gloussant et l’attrapa tant bien que mal dans son torchon. Son énorme ventre de femme enceinte ne lui facilitait pas la tâche. Elle s’accroupit comme une grenouille disgracieuse en geignant comme une génisse. Puis, elle souffla dessus pour en chasser les saletés collées à la chair. Il n’y avait pas un brin de poussière qui décolla.

« Moins de cinq secondes ! » rigola-t-elle en le laissant retomber dans l’assiette.

Filippa lança un regard répugné vers le gigot avant d’éponger sa nuque moite. « Encore quelque chose auquel je ne toucherai pas, » soupira-t-elle pour elle-même en terminant de trancher les courgettes.

« Et alors, vous n’êtes pas mariée, vous ? »

La villageoise s’était relevée plus vite qu’elle ne s’était accroupie et avait fait preuve de plus de discrétion en cette seule seconde que depuis l’entièreté de la journée. Elle colla son ventre boursouflé contre l’avant-bras de la napolitaine pour se donner des airs de confidente. Filippa se décala sur la gauche. L’autre revint à la charge. Dans leur dos, les deux autres cuisinières bavardaient dans un brouhaha joyeux.

« Non, » répondit l’italienne.

Son couteau faisait un peu plus de bruit contre la planche de travail. Les tranches de courgettes sautaient comme des puces.

« Tic-tac, » s’amusa la villageoise. « C’est que ça tourne là-dedans. » Elle désigna le ventre plat de l’italienne. « Bientôt, ça sera fini ! On a presque le même âge, non ? J’en ai vingt-sept. Et bien, c’est mon troisième ! »

Filippa n’avait jamais coupé la moindre langue. Mais il y avait une première fois à tout.
Malgré son agacement - un euphémisme -, les questions de la petite boulotte la frustrait ; elle n’avait pas tort. Elle ne désespérait pas de se marier, d’ailleurs elle n’était pas dérangée par l’état actuel des choses. Néanmoins, elle savait l’inquiétude que cela générait chez nonna - et chez nonno bien que, dans sa pudeur masculine, il préférait de pas en parler ou plutôt en rire -. Elle portait sur ses épaules les espérances de toute une famille. Les vivants comme les morts.

« Vous savez, avec mon mari, on se connait depuis toujours. Nos arrières-grands-mères étaient soeurs ! »

La comptable sourcilla. « Ah. » Elle jeta les courgettes dans l’eau bouillante.

« Ça va bientôt commencer ! » leur annonça une autre femme qui avait passé une tête par la porte ouverte. Elle toussota en chassant la fumée de devant son nez. « Allez vite vous préparer ! Allez, allez, allez ! »

On termina les derniers ajustements et on laissa sur le feu ce qui devait cuire un peu plus longtemps. Les quatre cuisinières se retrouvèrent en même temps dans le minuscule cagibi où elles avaient précédemment accroché leurs affaires de fête. On se débarrassa bien vite des tablier et des chemisiers poissés de graisse pour enfiler sa robe de bal. Bien sûr, on s’écrasa les pieds et on se cola sans vergogne des coups de coude dans les yeux.
Sautillant sur un pied en enfilant sa bottine, Filippa se demandait encore pourquoi elle avait accepté non seulement d’être la témoin de Nadie, mais également d’être venue plus tôt pour aider à préparer le buffet. « C’est le mariage du père Benicio, enfin ! » Elle entendait encore la voix de nonna qui lui vrillait les oreilles. Elle entendait également le ton moqueur de Dino tandis qu’il lui avait rétorqué un simple « Non » lorsqu’elle lui avait demandé de l’accompagner. « Salopard, » siffla-t-elle entre ses dents pendant qu’elle faisait ses lacets.
Elle s’arcbouta ensuite dans une chorégraphie de possédée pour essayer de refermer les quatre boutons en haut de sa robe. Ses ongles glissaient sur leur rondeur au doré passé.
Après quelques minutes d’effort, elle finit par baisser les bras - littéralement - en pensant s’en être sortie (un des boutons avait finalement sauté de son cran de sûreté sans qu’elle ne s’en aperçoive).

« C’est comme même bizarre toute cette histoire, » persifla la bonbonne tandis qu’elles se mettaient en route. « Avec une femme de chambre tout de même ! Une indienne ! » ajouta-t-elle après un silence. « Enfin, il parait qu’elle est jolie alors moi ce que j’en dis hein… »

Une fois arrivés dans l’église, Filippa se dépêcha bien vite de se détacher de trio gagnant pour retrouver monsieur Valentine déjà assis sur un des bancs. Même de dos, elle reconnut sans mal la bonne qualité de son costume qui dénotait avec les autres invités.
À côté de lui, la vieille Santarelli - une amie de nonna vivant à Imogen - jouait déjà au chaperon et ne cessait de baratiner le banquier.
La napolitaine se vouta dans le dos de l’argentier du couple princier de Silverstone pour embrasser la joue ridée de l’ancêtre.

« Je vois que vous avez déjà rencontré la signora Santarelli, » lança-t-elle à Dante en s’installant. « È il signore Dante Valentine, un banchiere di Silverstone. Lavoriamo insieme.* »

La grand-mère acquiesça en tapotant la joue du truand du Silver Gang.

« È un nome strano, Dante. Ma ha dei bei denti,** » commenta-t-elle en plongeant son nez sur sa feuille de prières.

« Scusa pour le retard, » commença-t-elle en plaquant ses cheveux que l’humidité frisottait sur son crâne pour ajuster son bonnet. « Nous étions débor- »

Mais elle se tut brusquement lorsque le Père Simon commença la messe.

La catholique ne connaissant que trop peu les us et les coutumes des protestants, elle se contenta de se lever et de s’asseoir lorsque les autres le faisaient. Le dernier culte auquel elle avait assisté était encore officié par Fraser. Maintenant, il mangeait les pissenlits par la racine et elle avait une fesse posée sur sa chaise de bureau. Encore quelques temps et elle y serrait confortablement installée. Elle s’imaginait plus prudente que William ; elle ne tenait pas forcément à finir comme lui.

On se retourna tous lorsque la mariée se glissa dans la nef - dans le couloir -, mais elle n’eut pas droit aux exclamations enjouées ordinaires. Pas de « qu’elle est belle ! » murmuré dans un souffle ou d’yeux luisants. On se contentait de garder les yeux fixés sur elle dans un silence gênant. Nadie était vêtue sobrement, mais avait l’air un peu plus remplumée que lors de leur aventure à l’Open Purse.
Il y avait beaucoup de choses qui poussait la napolitaine au désaccord avec sa camarade cuisinière du jour, mais elle avait raison sur un point. Toute cette histoire était tout de même étrange.

Dans la lumière de l’après-midi, les silhouettes des futurs mariés se détachaient et ainsi face à face, leurs différences sautaient aux yeux. La carrure imposante du Père Benicio toisait la petite figure de Nadie, rendue plus enfant encore par ses cheveux coupés courts.

Lorsque la messe fut dite, on se redressa d’un même homme dans un froufrou de jupons et de pantalons du dimanche pour se diriger vers la sortie. Accompagnée de Dante et de la signora Santarelli, Filippa suivit la mouvement, pas mécontente d’échapper au temple et de ses odeurs finalement pas si différentes de celles de la cuisine.

La fin de journée baignait le champ fleurie d’une jolie lumière dorée. Il faisait toujours chaud, mais une brise venue de loin agita doucement les nappes. Filippa ferma un instant les yeux pour profiter de cette fraîcheur salvatrice. Elle n’avait pas eu le temps de faire un brin de toilette depuis sa journée aux cuisines. Le vent avait au moins le mérite de sécher sa sueur.

Elle remarqua que Nadie virevoltait entre les invités, les bras chargés de boissons, ses côtés flanquées de deux autres natives. L’une d’entre elle, elle la reconnaissait, avait été l’autre témoin de la mariée devant le notaire. Filippa s’était demandée durant tout l’acte ce qu’elle fichait ici.

« Mon père. Mon père, » salua-t-elle le père Benicio et le père Simon en hochant la tête. « Mes félicitations. »

Elle n’osa pas lui dire que la réception était belle puisque c’était faux. La petite église bancale lui arrachait un dédain immense et le culte protestant la laissait soupirante. De plus, elle lui en voulait toujours de l’avoir invitée et surtout, de l’avoir plus ou moins forcée à être présente. Que craignait-il ? Qu’il n’y ait que trois pelés et quatre tondus parmi les convives ? Ou bien soupçonnait-il qu’elle refuserait l’honneur à Nadie d’être son témoin ?

« I miei nonni et moi-même tenions à vous offrir ceci, » sourit-elle en plissant à peine les yeux.

L’italienne présenta son cadeau. Une corbeille à pain en cuivre qui, il y avait peu, était encore gravée du nom Ackermann. Il avait fallu la poncer un long moment pour gommer l’appartenance de l’objet.

Un brouhaha éclata derrière eux.
Filippa osa un bref regard par-dessus son épaule. Une poule vociférait dans les bras d’un invité tandis qu’il poussait le gallinacé dans les bras de la mariée. L’italienne planta son regard dans les yeux bleus de Dante. « Nous n’irons pas nous asseoir là-bas, » semblait-elle dire sans piper mot.

« Comment la petite en est-elle venue à travailler pour vous ? » demanda la Santarelli après avoir présenté ses voeux de bonheur. « C’est pas commun votre histoire. »



*C’est monsieur Dante Valentine, un banquier de Silverstone. Nous travaillons ensemble.
**C’est un drôle de nom ça, Dante. Mais il a de bonnes dents.



Récap' des événements - Filippa est arrivée plus tôt dans la journée avec @Dante Valentine pour donner un coup de main aux cuisines (Fifi, pas Dante). Puis, elle rejoint Dante accompagnée d'une copine de nonna qui joue les chaperons sur les bancs de l'église. Elle félicite le père Benicio et lui offre son cadeau de mariage.


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Filippa Rinaldi
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Nadie
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Doubt truth to be a liar

LIBRE

Les plumes s’envolèrent au-dessus de la table quand la mariée attrapa maladroitement la petite poule terrorisée des mains de Chuy. D’un coup de hanche, son témoin absentéiste avait tôt fait de secouer tout le buffet. Les pattes toutes raidies, le gallinacé donnait des coups d’ailes dans son visage à renverser sa couronne de fleurs, -et Nadie n’eut que le temps de reculer avant que son verre de vin posé en bord de table ne tâche sa robe. Quelques gouttes d’un rouge bien ironique abîment sa robe immaculée mais elle rit en laissant s’échapper, dans un envol aussi chaotique que bref, la pauvre invitée contrainte d’une réception sans prétention.

« Oh ! Merci ! » s’exclame-t-elle en croyant recevoir un genre de cadeau, tout en reconnaissant pertinemment la locataire de son propre poulailler. « Ah oui ! Quand même ! » rit-elle à son compliment en embrassant à son tour Chuy. « Regarde Benicio ! Une poule ! »
Roussette termine sur la table et les invités les plus près doivent jouer des mains pour sauver chapeaux, bouteilles et assiettes.
Il n’y a pas une once de reproche dans sa voix, la présence de son ami la satisfait entièrement, quand bien-même l’ont-ils attendus chez le notaire pendant assez longtemps. En le voyant tituber vers les mets soigneusement dispersés sur la nappe froissée, elle tend le bras comme pour l’empêcher de tomber à distance. Qu’il ait pris un peu d’avance sur les festivités ne la dérange pas. Malgré les circonstances, elle lui pardonne toujours tout.

« Oh Nuttah, il faut veiller sur lui... » bredouille-t-elle en tournant un regard étonné vers la petite fermière qui s’est assise. D’une main, elle touche les longs cheveux de sa camarade pour lui enlever une plume, suivant des yeux le garçon de ferme qui tangue. Elle aussi, et plus que tous les autres, elle regrette la tresse que Benicio a coupé et jeté aux poules avec les épluchures. « Tu sais ! » Une lueur de malice éclaire son œil subitement. « Je me dis bien qu’il est un peu amoureux de toi. » D’un trait, elle rempli le verre de Nuttah de vin rouge. « Tu gardes un œil dessus lui ? Je dois faire le vin, maintenant. »

La proximité des demoiselles avec Benicio lui arrachent toujours des regards en coin. A dire vrai, elle trouve que Nuttah est installée un peu près du pasteur. Une petite piqûre de vigilance qui n’a pas beaucoup à voir avec la jalousie mais plutôt avec l’inquiétude. Une semaine auparavant, la main qui lui passait l’anneau ce matin plongeait toute sa tête sous l’eau glacée, déterminée à la noyer sous les roseaux. Elle sait ce qu’il devient en compagnie des filles. Elle n’aime pas qu’il leur parle.

En remplissant les dernières (nouvelles?) coupes, l’épouse du jour se rapproche à nouveau du siège où son mari, tout en mâle des pays latins, prend ses aises et fait la conversation. La fumée du cigare lui chatouille le nez mais elle a juré de ne pas être ivre, de ne pas fumer, de ne rien faire qui pourrait l’incriminer en ce jour sacré. Au nez du pasteur et de ces gentilles italiennes, elle arrête enfin son poulet dans sa course folle, avant que le gigot ne subisse un nouvel affront.
« Ah c’est à toi ? » demande-t-elle en remarquant la corbeille d’étain, vraisemblablement ravie de recevoir enfin une poterie qui ait une utilité dans son futur foyer. Ce n’était pas du très bel artisanat mais ça se rapprochait étonnamment de ce qu’elle espérait recevoir. « Je l’aime bien ! Je l’amène dans la maison, tu viens ? Viens ! » hèle-t-elle à Filippa dont elle ne revient toujours pas qu’elle ait fait tout ce voyage.

La maison du pasteur est à quelques pas de l’église et se rapproche plus communément de ce qu’on appellerait une cabane. En descendant la prairie, Nadie invite l’italienne à la suivre.
« Merci vraiment pour le manger, tu es comme un ange. Le temps pour préparer, je n'ai pas eu assez. Elle regarde les gouttelettes de vin sur sa robe qui n'aura pas tenu bien longtemps. Tu as rendez-vous pour ailleurs à Imogen ? Tu n’es pas venu que pour ça. » De l’épaule, elle pousse sa porte d’entrée.

L’intérieur de la maison est modeste, austère, vieillot on pourrait dire. Un lit individuel est poussé dans un coin, la cuisine de l’autre côté, tout est dans la même pièce autour du foyer de cheminée. Son propre lit est à l’étage, dans le grenier. La poule se perche sur une étagère, sauve mais l’œil rempli de questionnements. Les chaises que Benicio a cassées sont empilées en un tas de bois devant l’entrée. Il manque énormément de vaisselle et les assiettes récupérées du mariage seront les bienvenues.  
Plusieurs bouteilles sont déjà disposées sur la table, le ravitaillement est prêt.
La corbeille est ajoutée à d’autres cadeaux agglutinés au pied du lit. Des napperons, du bois de chauffage, quelques sacs de farine et un pot de lait, des fleurs et encore une couverture. Les imogénois ne sont pas riches mais ils donnent.

« Je suis contente que tu es là. Où est-ce que tu vas-tu - dormir ? » Elle semble hésiter à dire autre chose mais s’empare déjà de quelques bouteilles pour les rapporter au buffet.



Récap' des événements - La poule sème un petit chaos sur la table du mariage mais c'est l'état de Chuy qui inquiète surtout Nadie. Elle demande à Nuttah de garder un oeil sur lui et invite Filippa à l'accompagner dans la maison sur un prétexte inventé.

Nadie
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Dante Valentine
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Jeu 27 Jan - 17:43


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Ca criait, ça bavassait à tout va, tant et si bien que le tout formait une joyeuse cacophonie, bien à propos pour des épousailles de campagne. Dante voyait les choses bien autrement: il avait accepté d’escorter Filippa dans l’intention de passer davantage de temps avec la demoiselle - en tout bien tout honneur, cela va sans dire -, d’autant plus que les mariages sont des occasions bien connues pour, disons, faciliter les rapprochements - en tout bien tout honneur, une fois encore -. Malheureusement, les choses ne se passaient pas du tout comme il l’avait anticipé, à commencer par le fait qu’elle s’était échinée le plus clair du temps en cuisine, le laissant seul à devoir se distraire comme il le pouvait. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il avait profité de leur arrivée prématurée pour rendre visite à de vieilles connaissances du temps où lui-même résidait à Imogen et bien sûr, songer longuement à son vieil ami perdu. Car oui, ce bon vieux Fraser lui manquait - oh, sans doute l’aurait-il trahi un jour mais cela n’enlevait rien à l’attachement qu’il lui portait -. Ce vieux fou serait irremplaçable, sans l’ombre d’un doute, mais la vie continuait - et les affaires bien sûr -. Le temps était ainsi passé à une vitesse folle et il avait bientôt fallu se rendre à l’église assister à l’union de l’heureux couple.


Mais Dante n’était pas au bout de ses surprises, car loin de retrouver sa belle Italienne, voilà qu’on lui avait collé un chaperon dans les pattes; une sorte de vieille duègne visiblement chargée de veiller aux nobles intentions du banquier. Il aurait encore pu supporter cette assemblée de paysans s’il ne s’était pas retrouver à devoir tenir compagnie à cette femme desséchée alors que Filippa était aux cuisines et ne semblait pas prête d’en sortir. Et c’est qu’elle était sacrément collante ! Pour une vieille si proche de la tombe, elle avait la langue bien pendue, lui racontant toutes sortes d’histoires mortellement ennuyeuses, tantôt dans un Anglais approximatif, tantôt en Italien - sans sembler se soucier qu’il ne comprenne pas vraiment cette langue -.

Heureusement, la belle se décida enfin à quitter le donjon des cuisines pour pointer le bout de son nez peu avant la cérémonie. Mais déjà l’enthousiasme avait été quelque peu émoussé par toutes les divagations de la vieille tante - ou quel que soit leur lien de parenté - qui aurait suffi à étouffer les ardeurs de n’importe quel jeune coq. Cela ne le dispensa néanmoins pas de lui adresser son habituel sourire. « Mais je vous en prie Miss Rinaldi, nous n’attendions que vous. » Ce fut tout ce qu’il lui fut donné de prononcer avant que la messe des épousailles commence. Il assista avec un scepticisme amusé à toute cette mascarade. Un Pasteur épousant sa bonne était déjà cocasse, mais une Indienne par-dessus le marché ! Voilà qui était pour le moins incongru, mais néanmoins divertissant, malgré la simplicité austère de la cérémonie. Les époux étaient mal assortis au possible, mais après tout, on avait vu des choses plus étranges faites par charité chrétienne.

En revanche, nul besoin d’être fin observateur pour comprendre qu’il n’avait rien à faire dans cette assemblée. Son costume à la coupe impeccable et au tissu de qualité contrastait avec les frusques démodées et grossières des invités mal fagotés. On avait pas idée de présenter si peu de raffinement pour une telle occasion. L’attention du banquier finit par s’étioler et il se mit doucement à somnoler, jusqu’à ce qu’un mouvement collectif le réveille, l’informant que la cérémonie était bel et bien terminée.

Il se leva et suivit la masse des invités jusqu’à la sortie de l’église, puis emboita le pas Filippa qui allait féliciter les nouveaux époux. C’est lorsque cette dernière présenta une corbeille à pain qu’il réalisa qu’il n’avait pas de présent à offrir. Fouillant dans la poche de sa veste, il en sortit quelques billets qu’il fourra dans la main du pasteur - un cadeau bien plus précieux que tous ceux que le couple avait reçus, sans aucun doute -. « Félicitations mon père. C’était une charmante cérémonie. » Le tout avec une condescendance qu’il fut certainement le seul à ne pas remarquer.

Il suivit ensuite Filippa parmi les clameurs qui paraissaient si grossières à son oreille, ainsi que les odeurs de poussière mêlées aux fumets du vin bon marché et d’une cuisine trop peu raffinée pour son palais. Il approuva sa suggestion d’un signe de tête et avisa quelques places à bonne distance de la poule enragée. « Préférez-vous vous asseoir là-bas Miss Rinaldi ? »

Récap' des événements - Dante accompagne Filippa au mariage mais se retrouve coincé avec le chaperon pendant qu'elle est en cuisine. Il assiste à la cérémonie et somnole puis au moment de féliciter les mariés se rend compte qu'il n'a pas de cadeau et leur file de l'argent.

Dante Valentine
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Benicio M. De la Fuente
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Doubt truth to be a liar
Les jours de fête, le silence cérémonieux d’une messe est bien vite remplacé par une cacophonie montante de rires et de musique. la petite troupe déjà bien formée autour de la tablée est rejoint par toujours plus de visages que Benicio ne saurait appeler familiers, si ce n’est celui de la petite Nuttah qu’il a déjà poliement salué. Il voit seulement devant lui une nuée, là où d’autres pourraient reconnaître des amis, des vrais. Mais ce n’est pas grave. Il ne cherche leur compagnie que pour le paraître. Cela ne gâche pas sa joie. Au contraire.

Les frasques de Chuy le font même rire tant il est de bonne humeur. Le voir secouer ce pauvre poulet sous le nez de la mariée lui fait se dire que les traditions ne sont pas mortes. Il prend aussi note de surveiller le gamin, lui qui a la main si peu légère sur l’alcool - à voir ses joues, la limite du raisonnable a déjà été atteinte. Mais encore une fois, aujourd’hui est un jour particulier, où l’allégresse ne saurait être punie ( il faut abandonner l’austérité d’une foi sanctimonieuse et fouler du pied les règles le temps d’un repas ).

En finissant son tour de salut mené d’une démarche de pater vieillissant, il ramasse cadeaux et autres compliments. En arrivant à la hauteur de mademoiselle Rinaldi qui lui tend une corbeille de cuivre, il ne s’embête pas pour mettre quelques petits paquets à l’intérieur - mais pas avant d’avoir observé le présent avec un entrain trop poussé pour ce genre d’ouvrage. — Ah ! Je vous remercie, c’est trop, bien trop mesdames. “  Il ne s’interrompt que pour saluer monsieur Valentine. “ Votre seule présence aurait suffit à faire notre bonheur - mais ma femme sera ravie. “ Ravie de quoi ? il ne sait pas trop. A vrai dire, il ne s’imagine pas l’utilité d’un sceau de métal. Heureusement, l’intéressée ne tente pas à rappliquer, à la poursuite d’un gallinacé qui ne veut pas rentrer au bercail.
La poignée de main garnie de billet qu’il échange avec le banquier de Silverstone le déconcentre un instant, lui faisant perdre le fils de la conversation et du temps. Il aurait aimé être surpris pour au moins paraitre poli - mais la vue des billets ne lui arrache qu’un sourire rapidement réprimandé. Le tout est bien vite fourrée dans la poche.
Encore une fois, le temps de détourner le regard, tout s’enchaine très vite : aussi vite arrivée, aussi vite repartie, Nadie entraîne avec elle la plus jeune des deux italienne, et Dante dans son sillon, laissant Benicio en compagnie de la Santarelli et ses questions bien inspirées.
Après une seconde de doute intense, les yeux rivés sur le chemin qu’elles empruntent, le pasteur d’Imogen retrouve son sourire toujours aussi pincé. — Non, c’est certains - mais les normes ne font pas la qualité d’une relation, signora - je l’ai rencontré tout prêt de Silverstone. Elle cherchait du travail alors je l’ai engagé. Tout simplement. Pensez à Sephora et Moïse, mais dans l’autre sens. Je ne pensais pas qu’on pouvait tomber si facilement amoureux. Enfin, le reste de l’histoire, vous la devinez…Laissez moi plutôt vous tirer un siège, qu’en dites vous ? “ Cette question n’en est pas une, car il tend déjà son bras à l’illustre matriarche pour la mener vers son trône de bois. Trop facilement, il l’abandonne, faisant mine d’aller chercher la cruche de vin, maintenant qu’il doit faire lui-même le service.

Benicio n’aime pas parler de sa vie privée. Surtout quand celle-ci peut le condamner. Il sait que s’il rentre trop dans les détails, une fois le premier verre bu, il se perd. Il ne sait pas mentir quand il y a du vin à table - enfin, pas comme il aimerait. Quand il choses deviennent personnelles, il craint toujours de trop en dire et de laisser voir un indice infime de sa cruauté ( presque paranoïaque dans ses relations, il a des fois l’impression que les gens peuvent lire ses pensées, écrite à l’encre sur sa gueule qu’il pense expressive ).

Approchant doucement du buffet, les mains croisées dans le dos, il regarde de toute sa hauteur celui qui tout à l’heure lui a filé entre les doigts : Chuy profite du buffet comme un apôtre affamé. — Tout va bien ici ? “ Il sourit une fois arrivé à la hauteur du garçon, l’observant enfourner dans sa bouche les dernières miettes qui lui ont échappé.  — Hey, travieso, despacio, te vas a atragantar. Nadie va a robarte la comida. “ Il s’arrête un instant. — Espera - Nadie como “nunca”, entiendes ? No estoy hablando de nuestra Ruby. “ Notre ? Benicio est surpris par son propre choix de langage. Il marque même une pause. Pour meubler le silence, rien de mieux que de préparer une assiette ( généreusement garnie ) pour Chuy.  — Dime…Conoces a la señorita Rinaldi ? No sabia que es la amiga de mi esposa...

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Amitola
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Sam 19 Mar - 23:17


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Amitola s’était présentée pour Nadie et seulement pour Nadie.
Et il lui avait suffit de voir la chevelure de son amie, pour détester son époux.


« Qui est mort ? », s’était-elle écriée en entrant dans la pièce, ses grands yeux sombres écarquillés dans une expression de terreur. Elle en avait même lâché le cadeau qu’elle avait apporté pour l’occasion - le petit paquet emballé dans du papier journal s’était écrasé au sol dans un bruit sourd, révélant son contenu : des mocassins neufs. Si elle n’ajouta rien pour ne pas vexer Nadie – qui n’en perdait pas sa beauté ; le carré-court qu’arborait maintenant son amie lui rappelait son temps à l’école résidentielle. Amitola ne pouvait croire qu’elle se soit volontairement infligée cela… Il ne fallut qu’un regard de la part de son amie pour qu’elle comprenne.

Sans ajouter un mot à ce sujet, partageant sa peine, elle l’aida à se préparer, silencieusement. Secrètement, elle espérait que la Wawtseka avait pu récupérer sa longueur, pour ensuite aller l’enterrer comme il se doit. Peu importe ses raisons, elle comptait faire payer Benicio.

***

Amitola assista à la cérémonie en tirant une tronche de six pieds de long. Elle ne voulait pas être là, ne devrait pas l’être – tout comme Nadie ; qui selon elle, n’avait rien à faire au bras de cet affreux personnage. Benicio lui apparaissait comme répugnant ; c’est la Wawetseka après tout ! Le monde entier devrait être à ses pieds, pas l’inverse.

Un frisson lui remonta l’échine en entendant les prières récitées en cœurs, qu’elle choisit volontairement de ne pas prononcer. Oh, elle connaissait les paroles, elle s’efforça même à le dire à la petite bonne femme qui lui tendait maladroitement un livret de chant – mais non, aucun son religieux ne franchira les lèvres de la jeune cris. C’était déjà une torture de se tenir en ce lieu, mais elle le faisait pour Nadie.

***

Le buffet semblait appétissant, mais elle n’y goutta pas. Amitola était résignée à se montrer aussi froide que possible envers tout le monde, sauf envers son amie. Lorsque celle-ci lui apparut enfin libre, malgré la présence de son époux non loin de là, elle s’approcha, croisant son châle sur ses épaules.

« Nadie », l’appela-t-elle, choisissant volontairement de ne pas l’appeler Ruby. Quel nom ridicule, soit dit en passant. Exagérant son accent que les années d’enfermement avaient pourtant bien gommé, elle lui prit des mains ce qu’elle tenait, et dit : « Ce n’est pas à toi de tout faire, tu es la mariée ! ». Elle s’en alla alors vers le buffet en adressant un petit hochement de tête à la femme l’accompagnant. Qu’elles discutent toutes les deux, le père Molina ne devait pas être le seule à profiter de cette journée sans rien faire.



Récap' des événements - Amitola tire la gueule.


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I am my mother's savage daughter. The one who runs barefoot, cursing sharp stones. I am my mother's savage daughter. I will not cut my hair. I will not lower my voice.
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Filippa Rinaldi
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Lun 6 Juin - 22:52


Doubt truth to be a liar

LIBRE

Filippa l’avait remarqué, plus on avançait en âge, plus on se contrefichait de ce que les autres pensaient. Le tamis de l’esprit, censé filtrer les trop gros morceaux, se rabougrissait au fil des ans pour finalement disparaître, laissant la langue en lien direct avec la cervelle sans plus aucun obstacle pour bloquer les inconvenances. De vivre avec ses grands-parents lui valait son quotidien de moments gênants qu’elle ponctuait de roulement d’yeux (notamment la fois où nonna avait grimacé devant le nouveau-né de la Moretti en soufflant qu’il était laid comme un poux, mais enfin, personne n’avait pas pu la contredire).
Et désormais qu’elle pouvait comparer, elle s’était également rendue compte que les italiens étaient, de base, dotés d’un tamis de taille réduite.

Il se trouvait que la Santarelli cochait toutes les cases : elle était vieille et elle était italienne. Elle n’y alla donc pas par quatre chemin pour assouvir sa curiosité en mettant les pieds dans le plat. L’avantage était qu’elle posait la question qui brûlait toutes les lèvres sans que personne n’ose vraiment s’y jeter (on préférait les allusions et les blagues que l’on voulait innocentes). Aussi, malgré le sourire exagérément crispé de la comptable pour le père Benicio qui se voulait être une traduction non-verbale pour un « pardon pour le comportement de la signora Santarelli », elle se garda bien de faire le moindre commentaire et entreprit d’attentivement écouter la réponse du religieux.

Néanmoins, elle n’entendit rien d’autre que les remerciements tout enrobés du prêtre (du pasteur, que savait-elle d’autre encore) pour la corbeille d’étain puisque tous les regards se tournèrent vers le poulet que s’était décidé à leur foncer dessus en hurlant, sa petite tête fébrile vibrant de toutes parts. Lancée à ses trousses, Nadie courrait, courbée en deux, les deux bras tendue devant elle et la démarche chaloupante, comme une ivrogne qui tenterait de regagner son équilibre. Filippa réprima un léger tic de lèvres ; il y avait décidément une sorte de perte de dignité à courir ainsi après une volaille. En particulier lorsqu’on l’on portait une robe de mariée. Mais enfin, dans cette basse-cour, les américains étaient déterminés à briser toutes les symboliques.

Coup du sort, la poule et Nadie s’arrêtèrent devant eux, coupant court le marié dans son début d’explication. « Parfait, » se lamenta Filippa en jetant un coup d’oeil à la Santarelli, des fois qu’elle voudrait se relancer auprès de la reine de la cérémonie.
Malheureusement, la native entraîna l’italienne avec elle, l’arrachant aux ragots qu’elle se serait plue à raconter à ses grands-parents, à Dino et à Alessio (Vitale ne mangeait guère de ce pain là).

« Per favore, scusami, » s’excusa-t-elle en hochant la tête vers le banquier, le pasteur et la Santarelli.

Les silhouettes de Dante, du père Benicio et de l’amie de nonna restèrent au sommet de la petite colline tandis que Filippa suivait Nadie à contrecoeur. Elle balaya les remerciements de la mariée d’un haussement d’épaules, comme à chaque fois qu’elle recevait un compliment et qu’elle ne savait pas quoi répondre.

« J’en profite pour rendre visite à la signora Santerelli, une amie de nonna, » expliqua-t-elle à Nadie.

Au pied de la prairie, une cabane se découpait entre les fleurs et les herbes folles. Bientôt, le soleil déclinant pousserait l’ombre de l’église étroite jusqu’à recouvrir l’entièreté de la maison comme un linceul sur un cadavre. Si l’on pouvait qualifier cela de maison. Enfin, la napolitaine se garda bien de la moindre remarque - elle pouvait comparer avec sa propre masure -.

La poule lâchée à l’intérieur battit des ailes dans un tourbillon de plumes pour se percher, à l’abri, sur une étagère. Le regard de l’ancienne mafieuse s’accrochait à la misère paysanne de cette chaumière sans goût, reflet de son propre déclin puisqu’elle se surprit à envier la vaisselle neuve qui s’accumulait au pied du lit poussé au fond de la pièce. Elle se trouva si pathétique à jalouser des biens si communs, si ridicules, qu’elle eut envie de se frapper la tête contre un mur. Cela dit, elle n’était pas certaine que la maisonnette tienne le coup ; une simple bise semblait pouvoir la faire craquer comme un vieux squelette.
Elle fronça les sourcils devant la pile de bois brisé, juste à côté de l’entrée. « Un meuble ? » se demanda-t-elle. « Une table ? »

« Chez la signora Santarelli, » lui répondit-elle en s’avançant dans le nid d’amour du nouveau couple.

Elle se garda bien de lui répondre qu’elle était contente d’être là aussi. D’ailleurs, elle ne comprenait toujours pas pourquoi Nadie lui avait demandé d’être son témoin. Si la Santarelli avait été là, elle le lui aurait très sûrement demandé. Mais enfin, la soirée ne faisait que commencer. La comptable pinça les lèvres et déglutit.

Les petits bras de la mariée se trouvèrent bien vite chargé des bouteilles qui paraissaient immenses compte tenue de la taille des mains de la native. D’autorité, Filippa la déchargea. Plus que de la politesse, elle craignait de manquer de vin au mariage.

« Laisse-moi t’aider, d’accord ? Tu fermeras la porte. »

Elle entreprit de caler les bouteilles contre ses côtes et d’attraper un plateau de légumes marinés d’une main.

« Tu as tout, c’est bon ? » demanda-t-elle en jetant un regard circulaire autour d’elle.



Récap' des événements -Filippa aimerait bien écouter la réponse de Benicio à la question de la Santarelli, mais Nadie l'entraîne chez elle pour faire le plein de vin. Elle n'a pas capté que Nadie hésitait à lui parler de quelque chose.


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Vedi Napoli e poi muori
Fratelli d'Italia
Filippa Rinaldi
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