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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Un diable dans la poche ft. Benicio De La Fuente
Chuy
Chuy
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Habitation : Il squatte la ferme de Nuttah, parfois le temple d'Imogen
Disponibilité : Opé
Jeu 23 Déc - 1:11


Un diable dans la poche

L’après-midi touchait à sa fin. Chuy était calme. Recroquevillé comme une araignée mourante sur un tabouret qu’il avait monté là, il s’appliquait sur son dessin en tirant la langue. Le garçon était complètement avachi sur la petite partie du bureau qu’il occupait, le dos complètement rond. Ça tirait jusqu’au-delà des reins, mais il n’y prêtait pas attention. Il s’appliquait à recouvrir de gribouillis immondes les pages d’un vieux carnet de compte aux pages si détrempées que le plus souvent elles se détachaient seules. L’effort qu’il devait déployer pour ne pas appuyer trop fort sur la mine du crayon au bout rongé était suffisant pour tenir toute son attention. Sinon la page se déchirait et il fallait tout recommencer. Dans ces moments-là, la main de Chuy se mettait à trembler et ses joues gonflées se tintaient de rouge ; il soufflait comme un bœuf et se mordait la langue pour n’insulter aucune mère. C’était bien mieux que d’essayer de planter le crayon dans le bureau ou dans le carnet ou de frapper le mur.

Les corvées de la journée contre le couvert et le gite avaient été accomplies. Chuy venait et repartait comme bon lui semblait, principalement au gré de son estomac plus qu’au plaisir du devoir à accomplir. Le temple était une étape dans ses déambulations. Malgré lui, le faux pasteur (c’est ce qu’il avait compris, une histoire de survie sans aucun doute) lui tirait une admiration curieuse qui, avec le temps et sa mémoire courte, en était venu à doubler l’animosité  de la nationalité. Benicio parlait trop bien pour lui. Ses propos avaient toujours l’air d’être pertinents alors que ses phrases à lui semblaient toujours inachevées. C’était autant agaçant que séduisante, cette intelligence toute pieuse et modeste. Ainsi la curiosité et l’admiration le poussaient à venir s’abreuver des belles paroles et sa jalousie qu’étouffait son indolence, à repartir.

Chuy tenait sa tête trop lourde de sa main droite. Ses doigts s’agrippaient à la racine des cheveux pour les tirer parfois. Il n’y avait pas beaucoup d’activités qui le maintenant aussi sage et appliqué. Il s’en lasserait sans aucun doute rapidement. Pour l’instant, c'était simplement le souci de singer l’espagnol qui l’intéressait. L’artiste en herbe se releva, faisant grincer sa colonne vertébrale à l’intérieur. Il déchira une page vierge (de gribouillages) de son carnet et la mit sous le nez du pasteur avant de la tapoter vivement.

« Escríbelo... » Il se reprit si rapidement et avec tant de désintérêt qu’il en dévora presque les mots. « Por favor. » Chuy était avachi sur le bureau, il se redressa sur ses poings.  « Escribe mi nombre, escribe Chuy, ¿si? Escribe bien, ¿vale? »

Le garçon jeta un coup d’œil à son dessin, il en profita pour se réassoir sur son siège, ou plus exactement sur son mollet gauche. « Y Antonio y Mestizo. » Personne n’était reconnaissable, Chuy ne c’était découvert dessinateur que trop récemment. Il était pourtant très (trop) fier de ce qu’il avait fait.

« Y Myriam también. My-riam, ¿eh?» Il n’était pas du tout satisfait des esquisses qu’il en avait fait jusque-là, Chuy les avaient complètement gribouillée pour ne plus les voir. Mais il prenait les devants, sachant très bien que d’ici quelques minutes (il était optimiste), il sortirait quelque chose de plus que convenable. « Eran mis amigos. » Tout en se réinstallant il fut bon prince et daigna offrir un temps soit peu de contexte. Aussi parce qu’il en était très fier et cherchait à gratter des compliments comme un chien mendie des flatteries, il présenta ses trois visages difformes comme s’il présentait la Joconde.

Chuy
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Un diable dans la poche ft. Benicio De La Fuente Appn
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Jeu 23 Déc - 4:15
   
 
Un diable dans la poche
Le bout de bureau qu’ils partagent avec Chuy est baignée dans le silence d’une ambiance studieuse. Le garçon, à jour dans ses tâches, dessine ( puisqu’il ne sait pas lire ) sur un vieux bouquin qu’avait oublié Simon en partant et qui portait les stigmates de la dernière inondation. fichue pluie. Benicio, lui, fait les comptes pour de vrai.
Son budget restreint commence d’ailleurs à s’étioler : il avance plus qu’il ne peut payer. Avec deux salaires à gérer, l'entretien du temple et les courses, il va devoir bientôt raccourcir la paie de Ruby. Heureusement, Chuy ne lui coûte pas bien cher.
De temps à autre, il jette un coup d'œil vers les travaux secrets de l’expatrié, s’inquiétant de sa grande concentration. Il faut dire que Chuy est une véritable puce : d’habitude, il ne tient pas en place, sautant dans chaque recoin de la propriété avec un entrain tout à fait enfantin. Lui qui l’avait pris pour un homme la première fois qu’il l’avait rencontré, il n’arrive plus à le considérer comme autre chose qu’un petit garçon. Un qui jure comme un marin.
Outre toute l’affection qu’il peut avoir pour ce genre d’innocence ( toute relative ), le fait de pouvoir parler sa langue natale avec quelqu’un d’autre que son petit carnet le remplit aussi d’une joie toute nostalgique. Un océan sépare peut-être leur deux patries, mais leurs cultures respectives - pour toutes les coutumes que les conquistadores avaient implantées - sont tout à fait semblables. Certes, Chuy parle avec un accent bien de chez lui - mais le ton chantant de ses mots toujours prononcés à toute vitesse lui rappellent une joie de vivre bien latine, une qu’il ne partage pas forcément, mais qui lui manque terriblement. Il y a dans ses éclats de voix quelque chose qui le ramène dans ces rues de pierres jaunes qu’il hantait dans sa jeunesse - chaque maladresse doublée de la franchise tranchante d’un humour cruel lui ramène des souvenirs de l’Espagne, accolés à ceux du Mexique.

Que ? “ Il sursaute un peu quand le garçon s’agite, bien pressé. Mais au final, cette demande l’amuse plus que les calculs qu’il effectue depuis une heure - alors, il s'exécute. Le stylo qu’à voulu voler le petit mendiant trace son nom sur le papier. Celui-là, et les autres.

Benicio fronce un peu les sourcils. La familiarité de cette liste énoncée le décontenance un peu. Mais il ne perd pas son sourire. Cela doit être une erreur - oui, sûrement. Et puis, il n’est plus bien sûr de ce qu’il a entendu, ce jour où on lui avait refait le portrait. A s’étouffer avec ses côtes cassées, il avait cru entendre un nom, mais surtout beaucoup d’insultes. Antonio, ça lui dit quelque chose. Mestizo ? Il avait bien vu un peau-rouge, oui, mais… — Vale, ahí tiene. “ Il tend le papier qu’il n’a fait qu’emprunter à Chuy. Habité par un doute qui n'en est pas vraiment un.

Quand ses yeux se posent sur personnages qu’il a grossièrement dessinées, il sent comme un éclair lui traverser le dos. On ne voit pas grand-chose de leurs visages presque inexistants, pourtant, il a fait honneur à leur dégaine de crevards : il reconnaît un chapeau trop grand, un manteau, peut-être, et la chevelure d’une demoiselle qu’il a croisée, il y a des années de cela, des silhouettes vagues mais pourtant bien imprimées dans son crâne ( qu’ils avaient voulu casser ). — Me gusta tu diseño. Bravo Chuy, se reconoce bien tus amigos. “ il se lève finalement, faisant le tour du bureau pour admirer un peu mieux l'œuvre du garçon de ferme. Il se penche même et rajuste les lunettes qui lui glissent du nez. Après un petit temps de réflexion, son annulaire vient finalement taper contre la feuille, désignant l’un des personnages. — Él es Antonio, si ?

Il se redresse enfin, retirant les loupes qu’il s’est fardé tout l’après-midi. Il les dépose sur le bureau, tranquillement, délicatement, avant de s’appuyer sur le rebord pour faire de nouveau face à ce coquin de mexicain. — Dime, chiquito… Por casualidad, nos hubiésemos conocido en Texas ? “ Il a l’air sincèrement curieux, presque enjoué, même. Il cache bien son empressement par la discussion, grattant le peu d’informations qu’il demande en tâchant d’y mettre les formes. — Disculpe mi curiosidad, es sólo que juraría que ese abrigo enorme y esos nombres no me son extraños. He vivido mucho tiempo en las carreteras - he viajado de Méjico hasta aqui - así fue como he conocido a mucha gente : tu amigo fuera un ávido defensor de la causa azteca, si me acuerdo ? “ Oh oui, il l’avait bien défendue même, son idéale de peuple déchu, en l’insultant, en le frappant et en lui pissant dessus.

Le pasteur remonte ses manches, faisant mine de se mettre à l’aise.

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Benicio M. De la Fuente
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Chuy
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Mar 8 Mar - 0:32


Un diable dans la poche

Curieux des arabesques qui naissaient au bout du stylo de l’espagnol, Chuy touchait presque le papier déchiré du bout du nez tant il était penché sur le bureau. D’un coup de coude maladroit il fit vaciller l’encrier qui resta néanmoins en place. C’était tout à fait fascinant de se dire que sous ses traits d’encre il y avait une partie de son identité. Bien évidemment, il était trop simplet pour porter la réflexion jusque-là. Il se contenta d’être jaloux et d’ignorer son admiration, deux émotions bien plus simplettes et spontanées qui lui allaient mieux.

Le garçon se redressa rapidement pour récupérer son nouveau bien. Chuy y mettait du cœur et de la volonté pour retenir une excitation qui ne faisait que croître. Du bout d’un doigt crasseux et sans ongle, il fit tourner le papier dans un sens puis dans l’autre, jusqu’à trouver celui qui le convenait. Cette fois, il pouvait palper l’émotion religieuse imprégnée dans le lieu. Peut-être pas pour les bonnes raisons. D’un geste machinal, Chuy dégagea son visage des mèches de cheveux qui tombaient devant ses yeux. « Bueno ya lo sé. » Enorgueilli par les compliments, le garçon bombait le torse et relevait le menton, prêt à en gratter d’autres ; bien qu’il ne s’y prenait pas de la meilleure des manières. « Pero gracias igual, eh. » Chuy prit la peine de faire pivoter son œuvre vers le pasteur. Pour qu’il puisse mieux voir. Il ne pouvait pas contenir l’immense sourire qui lui barrait le visage et creusait ses joues alors que ses yeux et son nez se plissaient.

« ¡ Si, si !  Es- » Chuy marqua une pause. Ses petits yeux noirs de fouine plongèrent dans le regard de Benicio. Son sourire n’était plus si naïf et niais. « Es Antonio. Mi amigo. » Le garçon se gratta l’aile du nez, un peu perplexe à présent. Son sourire s'était dissipé. Il ne savait plus ou se placer, s’il devait continuer de rire comme un crétin ou se méfier de la montagne trop bienveillante aux échos familiers. Dans le doute, il était toujours plus simple d’être un idiot. Chuy haussa les épaules et secoua vivement la tête sans détacher son regard de celui de Benicio. « Nada. No puedo. Nunca fui en Texas. » Pour ponctuer la négation, il agita une main devant lui. C’était un mensonge, mais un tout petit, non ? Et au pire il avouerait sa faute plus tard pour être à demi-pardonné. « Pero fui a Nuevo México. »

Les excuses finirent de l’adoucir. Antonio n’était pas réputé pour son bon caractère et lui-même n’était pas réputé pour briller de son intelligence. Il était simplement heureux de ressasser un passé qui lui manquait, avant qu’il ne se retrouve tout seul. Chuy finit par opiner du chef à la place. Il attrapa le stylo qui traînait sur le bureau pour le faire tourner entre ses doigts. L’attention décalée de Benicio le m’était aussi mal à l’aise qu’elle lui plaisait. Il finirait bien par y prendre goût. « Ha viajado mucho también. Con sus amigos, claro.» Il fut plus difficile de répondre convenablement à la question du pasteur. Antonio défendait beaucoup de causes et elles pouvaient changer selon ses humeurs ou ses argumentations. Alors c’était difficile d’y répondre. Mais Chuy avait compris (déjà à l’époque) qu’il n’était pas bon qu’il se prenne la tête avec ce genre de détails. Il écoutait les histoires et s’en nourrissait, préférant que les plus grands pensent pour lui. « Eso y muchas otras cosas. » Il se gratta la joue, semblant réfléchir un court instant. « Como los negros y los indios. » Benicio devrait se contenter de cette explication. Chuy s’appliqua enfin à reproduire les mots qu’avaient gentiment daigné  lui écrire l’Espagnol. Le trait était grossier, sa main tremblait de tant s’appliquer. « ¿ Era tu amigo ? »

Chuy
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Benicio M. De la Fuente
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Mar 8 Mar - 3:06
   
 
Un diable dans la poche


Ah ! Nuevo México - si, verdad, verdad, lo tengo aquí... fue allí que nos conocimos. “ Sa voix gronde comme celle de ses pairs quand ils ont trop de joie en eux. Lui qui n’est pas si bon acteur, il se surprend lui-même. Puis, il sourit douloureusement, comme s’il se rappelait encore des coups. La tête du garçon, penchée au-dessus de son dessin, il la couronnait bien d’une gifle. Il semblerait qu’il n’y ait que les victimes ( voilà un bien grand mot ) pour se rappeler de la gueule qu’avait leur défaite.

Dame el lápiz por unos segundos, por favor. “ Toujours comme s’il s’amusait avec le garçon, il vole la mine de ses doigts salis pour à son tour venir coucher sur le papier - juste à côté de ses dessins,- le portrait d’un type aux traits creusés par le soleil et le vent. “ Hmmm…Creo que yo no le caía bien, como no le gusta el invasor a él país conquistado. “ Il dessine deux autres petites têtes derrière les grandes épaules du meneur. Gribouillis, on ne distingue encore pas bien les visages que le carbone s’acharne à faire apparaître. “ Me partió la cara con sus amigos. Es por eso que mi nariz esta aunque aplastado.   “ Il commence à rire, comme si toute cette histoire n’était qu’une vaste blague.  “ Imagina un gran orso meteco atacarme a mí, un hombre de dios. “ Il mime un instant son attaquant, comme s’il perdait tout son sang froid. Sur le papier ondulé, la mine réjouit de Chuy a rejoint un petit cortège de visages moqueurs.  
Vale, sé que no soy un junco, pero nunca he sido muy buen luchador. Pensé que iba a morir bajo los golpes de su mano, de verdad ! Perdí dos dientes, me pegó y me partió el labio, me quebró las costillas - No, lo siento : me quebron las costillas. Me mearon encima también ! “ son rire retentit encore une fois dans le bureau pour ensuite doucement s’éteindre, remplacé par un sourire et un regard qui ne colle pas vraiment avec le reste de sa tête. “ Recuerdas ?
Le silence qui tombe sur leur conversation est lourd comme une chape de plomb. Son sourire semble lui aussi lentement dégouliner de ses lèvres. Ne reste que l’expression sévère d’un juge. — Claro que recuerdas.

Il se lève tranquillement de sa chaise pour venir se planter derrière chuy. Il pose ensuite deux mains lourdes sur ses épaules, comme un pater qui voudrait faire comprendre à son enfant le poids de ses fautes. — Qué pequeño es el mundo, no ? “ Il lui tapote l’épaule, plus gentiment. “ No me voy a hablar de todo eso con el sheriff, no te preocupes. Pero. “ Il lève la main comme un professeur qui veut souligner le point le plus important de sa leçon. “ Tu no eres un orso. Así, me voy a darte la paliza que tu mereces. Deal ? “ Pas besoin de sceller l’affaire, le premier coup de poing vole déjà dans la figure du dessinateur en herbe.

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Mar 22 Mar - 18:26


Un diable dans la poche

Le sourire de Chuy était figé au carbone sur le papier alors que sa version nettement plus tangible le perdait petit à petit. L’excitation de Benicio était trop familière, elle l’étouffait dans une étreinte oppressante. Les émotions s’entremêlaient dans un crâne trop petit et cabossé, elles glissaient dans sa gorge pour appuyer comme une boule d’angoisse contre sa carotide. Le dessin qui lui renvoyait un sourire imbécile le ravissait ; c’était bien la première fois qu’il avait droit à ce genre d’intention. Et il se rassurait de revoir les visages de ses amis, oubliés la gueule fendue dans la neige. L’agitation du pasteur l’inquiétait et teintait les souvenirs d’un goût de bile.

Muré dans un silence de tombe alors que la voix épaisse de Benicio prenait toute la place dans la pièce, Chuy se contenta de secouer la tête de droite à gauche comme unique réponse. Une première fois, puis une seconde. Semblable à un jouet cassé. Sa mâchoire était serrée à lui faire mal. Il avait beau essayé, il ne se souvenait pas. Les cadavres (morts ou presque, quelle importance) n’avaient plus de visage ni de nom. Il avait très vite appris à ne plus s’en soucier. Celui-là plutôt que lui.
Ces inconnus, Chuy avait pris plaisir à participer à leur lynchage, protégé par plus grand et plus féroce. On prenait vite goût au sentiment d’impunité au nom de sa propre justice.

Comme un enfant prit sur le fait, Chuy avait la mine contrite des coupables mis devant leurs fautes. Les deux grandes pattes du pasteur sur ses épaules le firent immédiatement s’affaisser sur son tabouret, brusquement inconfortable. Il n’aimait pas la proximité, encore moins le contact physique. Seule Nadie était autorisée à des élans de tendresse, quand le garçon était dans ses bons jours. « Pare. » (Me asustas.) Le marmonnement maladroit mal articulé se noya sous la grosse voix de Benicio qui avait perdu autant son visage que son nom, derrière le regard brouillé du garçon trop vieux.

Chuy aurait dû s’y attendre, mais le coup le surpris en retard. La douleur explosa de son menton pour l’incendier jusque dans sa mâchoire, alors qu’il battait des cils comme un crétin, encore au sol. Le tabouret avait accompagné sa chute, tenant (lui aussi) bien mal sur ses guiboles. Il semblait à Chuy que le poing était resté ancré dans son os. Les étoiles dansaient derrière ses yeux, pas de celles qu’on contemple au clair de lune. « ¡Aguarda! ¡aguarda! » Il n’attendit pas d’y voir plus clair pour repousser d’un coup de pied le siège au sol afin de mieux se glisser sous le bureau. « No es culpa mía, no hice nada. Por favor. Basta. » Le petit bourreau esseulé vomissait sa plaidoirie qui était toujours la même, comme une comptine. Il se retrouva sur ses deux jambes aussi vite qu’il avait fuis en rampant. La respiration haletante, il resta idiot le temps d’une demi seconde en découvrant le visage de Benicio.

« ¡Mentiroso! ¡Te engañas gordo de mierda ! » Chuy explosa de toute sa voix. Il avait l'oeil fou de la bête enragée qu'on a trop tardé à abattre. Il arrêta aussi immédiatement qu’il avait commencé de tenter de renverser le bureau, bien trop lourd pour lui. À la place, il préféra utiliser comme projectile tout ce qui lui tombait sous la main. Dans sa hâte de garder le pasteur loin de lui, et dans la rage qui le secouait jusqu’au bout de ses neuf doigts, il ne prenait pas le temps de viser tout à fait convenablement. « ¡Claramente, tú no lo conoces!, o estarías muerto. » L’encrier finit sa course au sol, dans une explosion d’encre. Chuy ne le voyait pas. « ¿Y te hubiera dejado con vida tu mamahuevo ? » Son rire à bout de souffle se perdit quelque part dans sa gorge. Chaque mot, chaque souffle lui brulait la mâchoire. « No importa. Ahora yo te voy a matar. » Il referma son poing sur le coupe-papier. Une arme ridicule qui lui sembla redoutable entre ses mains secouées de tremblements portés par la colère.

Chuy
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Benicio M. De la Fuente
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Mer 23 Mar - 15:02
   
 
Un diable dans la poche

Un rire presque amusé, quoique forcé, se mêle au souffle de Chuy, haletant, terrifié. Le voir s’agiter comme ça lui rappelle ces petits singes qu’il avait vu une fois au cirque : de vrais acrobates, ces bêtes-là. Vicieux comme tout, aussi. Ça mord, ça se défend, mais au final, ça reste toujours bêtement accroché au bout d’une chaîne.

Alors il rit de plus belle quand le garçon de ferme le menace avec son propre coupe-papier. Il faut dire qu’après l’échec du lancé de bureau ( Dieu merci, son contenu restera ainsi intacte ), Benicio se sent plutôt victorieux. La tâche d’encre qui lentement se répand sur le plancher ne le fait même pas scier. Au contraire. Il laisse l’avorton s’approcher. — Oh ! Te vas a matarme ? Que precioso ! Acércate, hijito, y te vas a saber porque aun estoy vivo. “ Il lève le menton pour l’insulter un peu plus. “ Me pidió que no pegarte un puñetazo y después me amenazas con un cuchillo ? Que rico - y dices que no fue tu culpa ? tu eres el mentiroso, Gilipollas, un puto mentiroso que ne puedes hacerse responsable de las consecuencias de sus propios actos. “ Ironique. Il tape dans ses mains, applaudissements lugubres qui se rompent en échos sur les murs poisseux du bureau. Il tente de gagner du temps avant que sa rage ne s’étiole avec son courage. “ Claramente, tu maldito padre no te ha enseñado cómo ser un hombre, chiquitito. Sabes que recibes mucho más de lo que das, los bendiciones como los golpes. Por supuesto, te faltas una bofetada - o dos.
Quand le gamin s’est assé approché et qu’il a les deux pieds dans l’encre, il voit enfin une issue moins tragique pour lui ( quoique, vu le modèle qui lui fait face, il ne s’attendait pas à avoir plus que quelques points) - alors il serre ses mains autour des siennes, les écrasants contre le manche du couteau tout en le repoussant vers le fond de la pièce. Deux trainées noires tracent sa lente glissade. — Entonces, explícame bien, de hombre a hombre - me voy a pretender que tú lo eres : que te vas a hacer después que me hirió ? Cómo vas a huir con el Marshall buscándote ? hm ? No seas tonto, y tienes suerte de ser libre, o vivo, porque podría haberte arrestar. “ D’un geste franc, il tire cette fois vers l’avant les mains du garçon, histoire de l’envoyer barboter dans la flaque d’encre. Il ne se déplace que d’un pas pour le laisser passer, afin d’ajouter l’insulte à l’injure.  “ Es mucho mejor que.un baño de pis, no ?

Il soupire enfin, presque comme un râle, pater deçu de sa progéniture ( quoiqu’il s’estime ravi de n’avoir aucun bâtard au mexique ). C’est qu’il n’a plus les poumons ni le cœur pour gambader comme le fait le petit équilibriste. “ Vale. Ya basta. “ Il lui aurait bien mis quelques coups de plus, mais la détermination de Chuy lui a bien sapé ce plaisir. “ Espero que ahora hayas aprendido una lección
Il s’approche à pas pesants, prêt tirer le couteau des mains du gamin. Le verre craque sous ses pieds, jusqu'à ce qu’un morceau plus costaud décide de se rebeller : au travers de sa semelle usée, le tesson se fraye un chemin jusque dans la chaire, tranchant en toute impunité le talon du pasteur. — Puta madre !
Bien évidemment, celui-ci se met à beugler, sautillant dans la pièce en tenant sa cheville entre ses mains, jusqu’à-ce que son âge le rattrape une nouvelle fois et qu’il s’écrase juste à côté de Chuy ( l’encre lui gicle à la gueule comme un calamar renfrogné ).
A trop faire le malin, on récolte ce que l’on mérite. Mais est-ce que cela joue vraiment en la faveur de Chuy ? Cela reste à voir, les hommes latins ayant cette prédisposition à faire passer leur colère sur le premier venu, quand bien même il n’y serait pour rien dans leur démise. — Hostia ! Puto tintero !  Es tu culpa, una vez más !

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Benicio M. De la Fuente
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Chuy
Chuy
Since : 18/01/2021
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Un diable dans la poche ft. Benicio De La Fuente F78a2b07fd145d9b970ef90b5d87720dfc5adcc2
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Habitation : Il squatte la ferme de Nuttah, parfois le temple d'Imogen
Disponibilité : Opé
Jeu 24 Mar - 21:54


Un diable dans la poche

Les insultes firent leur effet, tapant plus fort que le coup. Lui aussi pouvait frapper avec ses poings, mais il était bien moins agile avec les mots. Une défense bien maigre. Puisqu’il fallait absolument le faire taire (plutôt que d’en entendre plus), Chuy voulu le planter. Un coup de lame entre les deux yeux. Ça rentrait comme dans du beurre (avec une lame affutée en tout cas).
Benicio arrêta sans mal son coup, bien avant qu’il n’atteigne sa cible. Les mains de Chuy disparurent dans celles du pasteur. Son emprise lui broyait les doigts et la sanité. Il gardait les dents serrées, comme si cela pouvait vraiment l’aider dans cet affrontement contre la montagne sacrée, guidée par Dieu. Bien sûr. Ses bras tremblaient alors qu’il luttait contre la force de l’autre et que ses pieds patinaient sur le bois. Grimacer et souffler ne l’aidait pas à repousser Benicio. Les ongles de ses doigts rentrèrent dans la paume de sa main pour y creuser quelques demies lunes. La voix de l’espagnol sifflait dans son crâne et il s’embourbait dans sa colère.

Le coupe-papier glissa sur le plancher alors que Chuy se vautrait par terre seulement pour la seconde fois de la journée. Sa tête rebondit avec un bruit sourd contre le sol, recouvrant l’entrechoquement de ses dents qui mordaient le vide. La douleur repartie de plus belle pendant que l’encre imbibait sa chemise. Quelques éclats de verre lui mordirent les bras sans qu’il n’y prête attention. Il aurait quelques griffures à compter plus tard. Il n’eut qu’à tendre le bras pour retrouver son arme de fortune.
Le garçon n’eut le temps de se prostrer que pour mieux tenir sa tête entre ses mains. La fissure de sa mâchoire remontait jusqu’à son crâne pour s’émietter ; deux mains chauffées au fer blanc y avaient plongée pour l’ouvrir en deux. Il crachait une Lituanie de putain comme la bave mélangée à l’encre qui lui dégoulinait des lèvres.

Le corps lourd du pasteur s’écroula sur le sol avec fracas, arrachant un sursaut et un cri muet à Chuy qui redressa enfin la tête. Ses mains noires avaient laissé des peintures de guerre maladroites sur son visage. Sans qu’une once de réflexion n’ait le temps d’atteindre son cerveau embrumé par toutes ses frustrations, il planta le coupe-papier dans la cuisse de Benicio, se vautrant à moitié dans son élan. Ça ne tranchait pas si bien que ça, alors il dut y mettre de la force. Mauvais en anatomie, il avait loupé et de loin l’artère. « ¿Y? ¿Mejor que.un baño de pis? ¿Qué te parece? » Il crachait ses injures en même temps que sa colère. Chuy dégagea le couteau de poupée pour le planter une seconde fois dans la chair. « Me padre me enseñó a degollar los marranos gordos como tú, coño.»

Chuy repartait de plus belle pour une troisième fois, mais il fit à la place le choix (peu judicieux) de lancer à l’autre bout de la pièce le coupe-papier du crime (presque parfait). « Mierda mierda mierda puta madre- » Il en avait profité pour se traîner hors de portée de bras de l’espagnol. Il avait bien appris une leçon : qu’on n'était jamais à l’abri de se prendre une claque. « Mira, lo siento, lo siento- perdón, perdón, ¿no? » Après s’être mis debout, Chuy tournait en rond dans un coin du bureau sans oser s’approcher ni même regarder le pasteur. Il agitait ses mains sans savoir où les mettre, à la recherche de quelque chose d’utile. Ses marmonnements dégueulés d'une voix tremblante n'étaient utiles qu'à le rassurer. « Voy por ayuda, ¿okay ? Quédate aquí. » Sa voix se voulait mielleuse, mais râpait dans le fond de sa gorge. Il fit quelques pas vers la porte avant de retourner d’où il venait. Son cœur, sa tête, son estomac avaient tous fondu jusque dans ses pieds. Il avait mal au ventre et se sentait à deux doigts de vomir. « No vas a decir nada ¿no? »

Chuy
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Lun 28 Mar - 18:16
   
 
Un diable dans la poche

Surpris par l’audace et les insultes de chuy - mais aussi la vive douleur qui lui perce la chair - Benicio laisse échapper de sa poitrine un cri surprenamment aigu.  — Me has apuñalado ?! “ Pas étonnant, lui qui cherche le picador depuis un bon moment déjà. Il ne l’en imaginait juste pas capable - le monde enfante beaucoup d’avortons, mais peu d’aussi impulsifs. Chuy est le bel exemple d’une éducation ratée et d’une rage trop mal contrôlée. Pas étonnant qu’il soit toujours sur la route, s’il fuit tous les pauvres bougres qu’il a poignardé.  

Sa main se serre autour des poinçons qu’on lui a fait dans la cuisse, lui arrachant une autre plainte. Il tente de constater l’envergure des dégâts en se relevant maladroitement, grimaçant et hébété. Sa jambe entière lui semble être une torche enflammée - l’encre qui coule tout autour de lui dévore son sang, ne le laissant pas même juger de la sévérité de ses blessures- pourtant, ses plaies ne ressemblent qu’à deux trous fait au ciseau dans un tissu maintenant bien pâle.
Il ne s’amusera pas à jetter un coup d’oeil à son talon, bien incapable de bouger. Au lieu de ça, il tourne la tête vers le gamin et ses remords, aussi surpris qu’enragé. Ses yeux injectés de sang et sa grimace lui donnent un air presque comique, à mi-chemin entre deux émotions drastiquement opposées. — Lo siento ?! Maldito chicano, me atacaste con un cuchillo mientras que te pegué solamente una bofetada ! “ Il frappe du point sur le sol, projetant encore un peu d’encre sur sa chemise. il ne saurait dire s’il catharcise sa douleur ou l’envie de lui en coller une deuxième au travers du visage.

Mais il faut respirer, reprendre son calme, ce n’est pas comme ça qu’on traite avec un gamin qui visiblement, est aussi sauvage qu’a leur première rencontre ( et donc leur première bagarre. Celle qu’il a perdu, oui ). — Vale, vale vale vale ! Ya te dije, no voy a hablar ! Pero - espera. “ Il se redresse difficilement, glissant du plancher jusqu’à son bureau qu’il salit d’encre, s’y accrochant pour enfin s’affaisser dans une chaise. — No vas a buscar el doctor - A casa, hay un equipo médico en el estante de la cocina. Tráelo - Y el alcohol también. Tu sabes a donde es. “  Il râle en déchirant un peu le tissu de son pantalon. “ No vamos a llamar la atención de los residentes de Imogen, vale ?   “ C’est bien la dernière chose qu’il veut. Réparer les petites blessures, c’est plus simple que d’inventer un énième mensonge. Il gardera l’histoire du morceau de verre pour expliquer sa boiterie - mais pas besoin de savoir qu’il a pris des coups de couteau s’il dissimule les preuves. — Y no despierta Nadie, necesita descansar. “  

:copyright: Laueee

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Benicio M. De la Fuente
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