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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Never Fade Away
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Affection shouldn't be kept just on vacations ft. Benicio Delafuente
Nadie
Nadie
Since : 21/01/2021
Messages : 147
Name : Ruby Delafuente/Nadie
Faceclaim : Irene Bedard
Crédits : @GHOEST
DC : Pearl Hennessy & Maxence Burke & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
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Age : 36 ans
Statut : épouse du pasteur d'Imogen
Job : paroissienne dévolue
Habitation : proche de l'église d'Imogen
Disponibilité : Toujours disponible
Mar 11 Jan - 4:37


Affection shouldn't be kept just on vacations

@Benicio M. De la Fuente

Les plus anciens le remarquaient déjà : l’air se rafraîchissait quand approchait septembre. Le soleil chauffait encore les plaies sur la landes, la façade d’une église dans un couloir d’air paraissait plus blanche qu’elle ne l’était vraiment. Pourtant, les soirs, on ressortait les châles pour tricoter sur le perron ou fumer un dernier cigare avant d’aller se coucher. Les aiguilles cliquetaient entre les doigts de Nadie, dans le silence du petit salon. Elle était avachie comme une vieille dame dans un fauteuil à bascule qu’on leur avait offert au mariage. La maison était encombrée de nouveaux objets inutiles et coûteux supposés faire de cette tanière un foyer. Les bûches reposaient désormais sur une belle anse en fer forgé, à côté de la cheminée éteinte. Les assiettes étaient assortis en services, les verres et les cendriers aussi. Un joli motif à fleurs bleues qui ne suffisait pas à transformer cet endroit. Le lit jouxtait toujours les communs de cette bâtisse étroite mais s’était élargi. Chacun y avait sa place, son côté. Les jours passaient et se ressemblaient, seulement l’air qui devenait plus froid.
Les mailles s’enchaînaient et Ruby ne savait pas encore vraiment ce qu’elle fabriquait. Après le repas, le pasteur allait souvent terminer quelque chose à l’église et elle tricotait devant la cheminée. Ils avaient échangés leurs vœux devant tout le monde et maintenant la jeune épouse devait prouver à toutes les autres qu’elle méritait cette place. Quelques rumeurs désagréables traînaient encore ici et là, sous les bancs, sur ses origines et son statut précédent. Une certaine défiance qui subsistait chez certains et la gardait dans l’ombre d’un mari respecté.
« Rien qu’un enfant ne fera pas taire » lui avait assuré Mrs Blake pour être réconfortante. Depuis cette parole, Nadie tricotait. Pourtant, ce n’était pas un espoir qu’elle pouvait se permettre. Son regard fatigué se posa sur les cendres mortes de l’hiver dernier, dans le foyer.
Ce mariage était une mascarade. Pendant les noces, elle s’était sentie dévisagée. Tout le monde voyait bien que quelque chose n’était pas normal, que c’était une folie. Benicio lui-même ne pouvait pas faire croire que l’amour avait été plus fort que l’échelle sociale ou que la raison morale. Mais s’il fallait qu’elle intimide quelques vieilles peaux pour se faire apprécier, elle le ferait. Car, dans tous les secrets qu’ils avaient pu échanger, il en était un dernier dont elle n’avait pas l’intention de discuter. La sauvagerie avec laquelle elle avait supprimé sa seule valeur quand, aveuglée par la fureur, elle refusait de donner à un blanc une descendance de son sang. Peu importe car il ne lui en parlait pas, mais elle savait déjà que pour se prouver parmi ces paysans pourris d’Imogen, elle devrait redoubler de dévotion envers son Dieu, que son exemplarité la place au-dessus du lot. Que tout le monde voit qu’elle mérite ce qu’elle a obtenu.

D’un geste dévolu, elle jette son ouvrage sur le sol et les aiguilles tintent par terre. Levant son nez vers la fenêtre, elle aperçoit des ombres étranges. Un réflexe la saisit immédiatement de baisser la tête.
Hors de vue, elle glisse au sol et se faufile, le dos courbé, sous les carreaux de la cuisine. Le visage collé au mur, la bonne épouse, tout droit sorti d’un recueil de moralité, jette un œil discrètement. Quelques silhouettes d’hommes marchent sur leur terrain. Le soir est presque tombé, la lumière orangée du soleil couchant est absorbée par les arbres. Le plus près longe l’enclos de Becky, passe une main sur la barrière, se tourne vers la maison une seconde après que Nadie ait disparu sous le comptoir.
Depuis le mariage, rien ne vient perturber son quotidien que les mauvais rêves et la chaleur. Le lendemain de ses noces, elle briquait le parquet et changeait les fleurs sur l’autel. Un visage se colle à la fenêtre pour regarder, à son tour, l’intérieur de la maison. Le métal d’une arme cogne le verre. Nadie se retient de respirer quand l’ombre d'un chapeau se dessine sur le plancher.


***


Éreintés par une journée à cheval, les voyageurs ont fait une halte au Snip Saloon à peine arrivés sur les lieux. Quatre chevaux sont attachés au relais devant l’auberge ce qui n’a rien d’inhabituel dans une bourgade commerçante. Ils s’assoient près d’une fenêtre d’où on peut voir l’allée principale. Un moustachu, le crâne rasé, les dents pourries, se fait servir au comptoir et discute un peu avec le patron. Il porte un gilet, les manches relevées et l’air conquérant. « Emmett Stede » se présente-t-il, - et Emmett a beaucoup de questions sur le pasteur du village.

Le soir tombe. Un des inconnus reste accroupi sur les marches du perron, près des chevaux, d’où il regarde fixement l’église, son parvis, la bicoque et le cimetière. Il a les cheveux longs, la figure burinée, à la fois fermée et aux aguets. A l’intérieur, à part Emmett Stede, aucun ne parle.
Après une heure à bavarder, à boire et à épier, le groupe entier remercie l’aubergiste pour sa générosité et semble reprendre la route, vers les landes.


***


L’église est silencieuse comme un soir sans office. Le loquet de la porte qui se déverrouille résonne dans la petite enceinte. Les gonds grincent, une voix d’homme peste et des bruits de pas font grincer le plancher sans qu’aucune parole ne soit échangée. Ce sont les yeux de Nadie qui indiquent l’emplacement de la porte renfoncée, derrière la chaire, celle qui mène au bureau par les escaliers privés. A genoux dans l’allée, elle est forcée au sol par la poigne qui lui tient fermement les cheveux. Son front ouvert sur un coin de table ruisselle de sang.

L’homme qui dit s’appeler Emmett Stede pousse la porte en bas des marches et laisse rentrer avant lui le costaud aux longs cheveux sales, fusil au bras. Il grimpe les marches quatre à quatre et c’est lui qui ouvre le bureau avant que le cerveau de leur petite entreprise ne fasse les présentations à celui qu'ils sont venus voir de si loin.


***


Les coups ne cessent de pleuvoir. C’est qu’Emmett, en arrivant au bog, n’a pas retrouvé sa sœur Madison comme cela était prévu. Les filles sont arrivées beaucoup plus tard, et il en manquait une, la plus importante à ses yeux. Il la cherche depuis des mois, et alors qu’il s’apprêtait enfin à la serrer dans ses bras, peut-être à oublier quelques accrocs du passé, elle s’est évaporée sur un sentier noueux dans les collines.

« -...et elles se rappelaient de toi, ces filles, de toi et de ta pute indienne... » enrage-t-il encore en frappant la surface du bureau quand, en réponse, Lee donne un nouveau coup de crosse à Benicio. Machinalement, il essaie d’ouvrir les tiroirs du bureau mais n’y arrive pas et ne s’en soucie pas plus. « Mes gars n’ont eu qu’à te suivre, depuis cette ville à la con, pour retrouver Madison... »

Ils n’ont pas été déçus par le voyage.
Le plan est simple : Emmett n’a pas le temps pour la justice. Il veut le pendre à l'arbre le plus proche, et maintenant, à l'abri des regards.

« Tu cries, c'est avec ta cervelle qu'on va cirer. »


***


Lee pousse Benicio dans les marches, il reste sur ses gardes avec un gabarit plus épais que le sien. Toutefois il est armé, habitué à se battre et certainement pas seul. Depuis que le ranch de son père a brûlé, lui et son frère Charlie ont diversifié leurs services.

Charlie a l’air un peu plus jeune que les deux autres, il a une cicatrice sur la joue et un foulard noué autour du cou. Assit confortablement sur le banc de messe, il n’a pas l’air le moins du monde déconcerté par ce remue-ménage. Tout le monde dit qu’il a un grain depuis qu’il est petit. Il a un colt à la ceinture et des bottes sales. Nadie est couchée à ses pieds comme un chien, aux premières places pour la messe. Elle lève sa figure ensanglantée pour voir les hommes réapparaître en bas des marches. A la vue de Benicio, elle s’agite mais Charlie la calme d’un coup de botte derrière le crâne.

« Charlie, reste un peu avec Madame. Un problème après l’autre. »
-Finalement on ne prévient pas le shérif, répond-il avec un léger sourire rempli de cynisme.
« Le shérif ne va pas vous laisser pour tuer... un homme aussi... » vocifère Nadie dans les miettes de sa figure. Coup de pied dans la tête. « Respecté on a entendu... » l’interrompt Charlie qui commence à en avoir assez de ces minauderies en tout sens.

Lee revient avec une corde qu'il commence à jeter en l’air en essayant d’atteindre une poutre de la charpente.

Les protestations de Nadie quand elle voit se dessiner la boucle d’un nœud coulant finissent d’agacer Emmett qui entend savourer une vengeance ici.
« Il faudra que tu écrives tes confessions pour le shérif » songe-t-il à l’adresse du pasteur en regardant son associé attacher la corde à un pilier.

Le cadet se déploie tranquillement et attrape Nadie par le col, à la nuque, en la soulevant sans ménagement. Il la projette contre l'autel et sort un couteau.

"Il ne faut pas de témoin" se justifie-t-il quand Lee et Emmett suivent du regard sa trace inquiétante. C'est sa complice. Les filles l'ont vues aussi.
-Est-ce que c'est...nécessaire ? demande Emmett en regardant son homme le plus proche qui se suffit de répondre son frère d'un ton calme.
-Fais vite. Personne ne doit te voir.

Charlie déploie sa carcasse et soulève Nadie pour la transporter jusqu'à une porte arrière, celle qui donne sur le cimetière, là où il pourra lui casser le cou comme un petit poulet, couvert par la nuit.

"Jesus, qu'est ce qui cloche chez lui..."


Nadie
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
Since : 19/11/2021
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Faceclaim : Javier Bardem
Crédits : Ghoest
DC : Mako - Kilian - Ichabod - Amelia
Affection shouldn't be kept just on vacations ft. Benicio Delafuente Appn
Age : 50 ans
Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
Job : Pasteur
Habitation : Imogen, dans le temple ou une petit bicoque située non loin
Disponibilité : Toujours
Mer 12 Jan - 4:01
   
 
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Trenta y siete, trenta y hocho, trenta y…Ah, non, ça ne va pas. “ Benicio enlève les petites lunettes qui trônent sur le bout de son nez pour mieux se frotter les yeux. Les livres de compte lui donnent la migraine. Surtout ces derniers temps.
La rente de cinquante quatre dollars payée à Ruth a mis son affaire ecclesiastique en déroute. L’aumône ne rend pas les mendiants plus riches, les dons des fidèles au temple non plus. Pourtant, il faut encore sortir dix huit dollars du coffre vide. Une fortune pour une fille qui partage son nom, sa nourriture et maintenant son lit. Peut-être le temps de lui couper les vivres est-il enfin venu, vu qu’il est censé être celui qui gagne le pain dans leur nouvelle dynamique.

Les loupes de verre épais tombent avec sa plume sur la table. Poussant du pied son bureau pour plutôt écarter sa chaise, il s’affale un peu plus maintenant que son ventre est libéré de la pression du bois, et sa tête, de celle des chiffres. Voilà un ouvrage qu’il ne touchera pas plus. Pas jusqu’à demain, en tout cas.
Un soupir lui fend les lèvres.

On vient dans l’escalier. Benicio regarde la porte. Ce n’est plus dans les habitudes de Nadie de venir le déranger ici. A part pour le ménage. Mais pas à cette heure.
La planche qui ferme le bureau devient, au fil des secondes qui passent, la messagère d’un sombre présage. Ses yeux ne se décollent pas de la poignée qu’il craint de voir tourner. Mais il s’imagine encore qu’il ne va qu’entendre toquer.
Son regard se perd presque, ses yeux traçant avec plus de précision qu’il les pensait capables les nœuds blanchis d’un bois fatigué.
La porte s’ouvre enfin.

Ruby ? “ Non. Deux inconnus armés. “ Merde. “ Avant même que son cerveau ait pu exprimer une seule pensée, une terrible évidence frappe le pasteur : il est fait comme un rat, ironiquement piégé dans la tombe de restes momifiés. C’est une terreur sans nom le paralyse, transformant les explications de ses invités en bruit de fond.


Finalement, elle a dû le balancer. C’est bien triste.

Sans crier gare, et peut-être parce qu’il n’a plus si peur du fusil, Il se lève pour fuir, prêt à retourner le bureau s’il le fait. La crosse d’un fusil lui rappelle pourtant qu’il ne s’est jamais battu que contre des femmes.

* * *

Il ne peut que fixer les yeux voilés de rouge de sa silencieuse épouse. Il pense pouvoir converser avec elle, silencieusement, avec sa bouche entrouverte dans une expression de surprise. Elle a l’air aussi amochée que lui : on dirait deux pitbulls après le combat, bavant par leur halètement poussif le sang que d’autres réclament pour leurs jeux. Ils ne comprennent pas comment ils ont pu en arriver là, dans cette arène où ont les a poussé. Mais ils entrevoient enfin les conséquences de cette violence qui a toujours grondée en eux.

Jusqu’au bout, elle le défend. Une pensée plus raisonnable que toutes les autres qu’il a pu produire jusque-là lui fait se demander à quel point il a pu lui retourner le crâne pour qu'à ce procès perdu d’avance elle se fasse son avocate. Etrangement, cela lui apporte un peu de paix. Il sait pourquoi.

Ma-ma quoi ? “ Le sifflement de la corde qui descend le long de la poutre le sort de sa léthargie. Comme Emmet, il regarde le nœud qui attend un cou à serrer.
Mais d’autres bruits attirent déjà son regard : voilà que Nadie est emmenée vers l’autel pour une célébration plus sacrificielle, cette fois-ci.  “ Non - non, attendez on peut- Elle n’a rien fait, elle - “ Sa voix trop étouffée est ignorée par la conversation de leurs bourreaux.
Nadie est épargnée, seulement pour quelques minutes. On la vole, une nouvelle fois.

Vous… “ Il reste un instant interdit, articulant difficilement avec son nez tordu et sa bouche fendue. “ Vous avez un crayon et du papier ?

* * *

L’air est plus étouffant au dehors qu’au dedans. La nature n’offre pas même son réconfortant silence à la pauvre fille qu’une main pousse sans ménagement : des chiens aboient au loin, rappel de leur proximité avec une civilisation qui dort toujours sur le sort de Nadie.
Charlie a le regard droit vers l’horizon, comme s’il n’entendait rien. Son audace lui suffit pour le rendre sourd. Sa colère aussi. Pourtant, il a l’air seulement satisfait.
Je sais que le suicide n’est pas dans votre nature. “ Au milieu du cimetière, le bruit de leur pas qui froissent l’herbe résonne plus fort que les gémissements des molosses. “ Mais on va faire en sorte de rendre ça plausible, d’accord ? “ Une dernière pression sur la nuque de la bonne la pousse irrémédiablement vers le sol ( encore). Le front le premier, il veut qu’elle se cogne contre une tombe qu’elle baptisera de sang.
Le temps qu’elle se remette de sa chute, il sort un colt qu’il avait accroché à sa hanche. Pourtant, presque immédiatement, il se ravise pour choisir le couteau de chasse que son père lui avait offert il y a bien dix ans de cela. Ou peut-être douze ?

Je me demandais... “ Il pince les lèvres en regardant la lame. “ ...Comment j’allais faire quand j’allais te trouver. Ton employeur - ton mari ? On s’en fou - lui c’est une chose. Un homme qui tue des femmes, c’est tristement commun. Regarde nous ! Mais toi… Qu’est-ce que tu fais là ? On dirait une poule qui préfère envoyer ses petites copines à l’abattoire plutôt que d’être attrapé par le fermier. “ Un rire lui effleure les lèvres, vite étouffée par une rancœur qui arrive enfin à lui faire perdre son aplomb. “ Je ne sais pas s’il y a un pourquoi à tout ça. Peut-être que tu ne sais pas non plus - Maddison, tu sais, c’était une bonne fille. “ Il renifle. Pas parce qu’il pleure. Plutôt comme un taureau qui brasse le sable de son sabot. “ En tout cas, je sais ce que je vais faire maintenant. Je vais t’égorger.

Comme un chat qui joue avec un oisillon, il la laisse un peu se débattre quand il l’empoigne pour l’empêcher de fuir. Sa main glisse dans les cheveux de nadie, amas mèches gluantes qui filent entre ses doigts. Histoire de la calmer un peu, il lui met un bon coup de poing dans la joue. “ Attends, on a tout notre temps. “ Lee lui avait dit de faire vite, mais Charlie, comme toujours, n’en fait qu’à sa tête.


* * *

Benicio fait court pour la déclaration qu’il écrit au Sheriff. Le temps presse. Mais ce n’est pas le moment de sa mort qu’il semble anticiper avec des yeux inquiets. Quelque chose dans sa cervelle fait grincer d’anciens rouages. Un instinct. Peut-être un réflexe.
Quand on lui arrache le papier des mains et qu’on le presse vers la corde, il se permet, dans un élan d’audace, un dernier outrage. — Est-ce que je peux prier avant que vous… “ n’ose pas rendre plus réelle sa situation. “ Je l’ai laissé prier, ta sœur.
Pardon ? “ Le visage d’Emmet se tord dans une expression de dégoût.
Est-ce que je peux… “ Benicio chuchote alors que l’ainé s’approche à grand pas. Une fois celui-ci arrivé à sa hauteur, c’est toute épaule devant qu’il le pousse, chutant avec lui sur le sol du temple déjà constellé de sang. Le crayon qu'on avait oublié de lui retirer des mains sert au moins à poigner l'épaule du gaillard.

Ils se roulent comme des cochons dans la fange, jetant leurs points dans la hâte, bougeant de façon si hiératique que Lee n’arrive plus à viser sans risquer de toucher au hasard son patron.
C’est le colt qui trône à la ceinture du bandit que Benicio veut. C’est s’enfuir par la porte pour aller chercher Nadie qui l’obsède. Et puis, cet acte suicidaire est au moins plus rapide que la pendaison.

:copyright: Laueee

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It was real and I repent : All those messages you sent, clear as day, but in the night... Oh, I couldn't get it right
Benicio M. De la Fuente
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Jeu 13 Jan - 1:37


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@Benicio M. De la Fuente

[TW divers objets mortels, beaucoup de sang]

Surpris par la chute, le bandit enragé s’effondre sous la poussée de Benicio qui, malgré son état, n’est pas encore départi de ce que ses amis nomment « une force de la nature ». L’émissaire de cette expédition punitive heurte le sol avec fracas. Aussitôt, son gorille peu loquace dégaine et houspille le pasteur réfractaire sans parvenir à viser sa cible dans cet imbroglio de pieds et de mains qui renverse les chaises, bouscule les bancs et s’insulte à tout va. Un coup ouvre la moustache d’Emmet en deux qui commence à pousser des gémissements. Lee, debout au milieu de l’allée, les bras tendus devant lui, les houspille de ne pas faire de bruit.
Ça devait dégénérer. Lee a les yeux mobiles, il les suit doucement et pointe le canon de son arme sur le dos du pasteur qui s’offre à lui avant de se raviser car la balle pourrait le traverser et tuer aussi son complice. S’ils n’avaient pas prévenu les autorités, c’est d’une part que Benicio n’était pas une tête recherchée et d’autre part, on ne pouvait pas retirer à un homme sa vengeance personnelle. Aucun des trois n’était un bon samaritain mais à l’origine, le frère de Madison n’était pas un mauvais bougre. Le récit de ses camarades l’a aveuglé de rage. Il se débat et frappe dans les côtes, donne des coups d’éperon dans les mollets, défendant farouchement le flingue qu’il essaie lui aussi de décrocher de sa ceinture.
« Tire lui-dessus ! » s’égosille-t-il dans le capharnaüm « aide moi, Lee ! Fais quelque chose ! »
L’homme de main semble hésiter, il s’avance d’un pas incertain. Heureusement, il entend Charlie qui revient par la porte de derrière pour voler à son secours. Le grincement des gonds sort l’aîné de sa torpeur qui se précipite soudainement vers la bête à quatre bras pour essayer de la séparer. Les armes devaient être uniquement dissuasives, aucun d’eux n’a envie d’ouvrir le feu à Imogen au milieu de la nuit. Même si leurs intentions sont justes, la méthode pourrait leur coûter cher. Il enclenche le chien de son fusil dans un cliquetis bien connu qui suspend un instant les salves de coups.
« Recule, doucement » grogne-t-il en appuyant le canon sur la tête du pasteur. « T’es foutu, fils de »
Chap.
Lee pousse le front de Benicio à bout portant. « Re... » Sa tête tombe sur le côté, son regard croise celui qu’il tient en joue, et comme ça tout d’un coup, il tombe à genoux.
Son grand corps s’effondre, les franges de sa veste qui frémissent dans un craquement de rotules. Le mouvement de sa chute révèle, comme un rideau qui tombe, le contour sanguinolent d’une furie ou d'une femme. En s’arrachant du dos, la hache produit comme bruit de frottement mou. Lee ouvre la bouche, les yeux ronds, pour crier. Au-dessus de sa tête, Nadie lève les bras.


***

Aux grattements de la plume sur le papier d’une confession mensongère répondent les frottements du ventre de Nadie contre la terre sèche. Charlie la suit, d'un pas tranquille. Les doigts écartés au-dessus de sa tête, elle tente de se protéger d’un nouveau coup qui la renverse dans l’allée du cimetière. De la pointe de sa chaussure, Charlie la retourne, dos dans le gravier.
« Hey, hey, ne pars pas... » dit-il d’une voix calme, presque conciliante, « tu as déjà vu un homme pendu ? Ça va lui prendre quelques minutes. » En s’abaissant à son niveau, il pose le genou sur son sternum. « Regarde moi quand je te parle. » Il penche vers elle son sourire grisâtre.
La lame de son héritage, il la dépose froidement, à plat, sur la gorge serrée de Nadie qui est paralysée. Il faut qu’il se penche pour voir ses yeux, persuadé d’y voir une abîme ou une lumière à s'éteindre. Ses yeux noirs, grands sur son visage maigre, lui rappellent ceux d’un lapin. Ce serait si facile de céder à la pitié quand la proie est aussi pitoyable. La beauté n’inspire au chasseur qu’une charité perverse.
Un bruit dans l’église, il se retourne pour voir.
« Ouch… »
Couchée au sol, elle voit, sa figure étonnée penchée au-dessus d’elle. Il porte une main à sa gorge, là où la grande aiguille est plantée d’une part. Et sort de l’autre. Un souffle à ses narines, comme un rire contenu, il vacille et elle le pousse à deux pieds en prenant appui sur le sol.
L’aiguille jumelle enfoncée tout au fond de son œil, il ne fait plus de bruit.
Tremblante, titubante, elle remonte en s'aidant des pierres tombales jusqu’au mur de l’église. Sa main rencontre, presque par hasard, le manche du coupe-bois posé contre les bûches.


***


L’entaille sur le côté de sa gorge coule d’un sang rouge vif sur son col blanc. Sur le plancher du temple, une flaque épaisse s’élargit sous les genoux de Lee. Nadie lève la hache tout au-dessus de sa tête et, dans un râle, abat la tranche dans son crâne. Le fusil tombe de ses mains et Lee tombe sur le ventre. Pour arracher la lame, elle pose un pied sur son dos et tire de toutes ses forces jusqu’à la refaire jaillir dans des éclaboussures opaques.
Dans le silence que l’église semble contenir, on n’entend que les martèlements et les décollements qui réduisent la tête du gangster en charpie.

Un instant, médusé, Emmet se ressaisit pour atteindre enfin, collé au flanc de Benicio, le toucher de son arme.

« Dégagez, dégagez de moi ! »

A quatre pattes, la main fermée sur le manche, Nadie avance vers eux. Pour ôter le sang qui éclabousse sa bouche, elle crachote entre ses lèvres sans quitter des yeux l'Emmet que son époux maintient.

« Tiens le » chuchote-t-elle en appuyant sur la tête du moustachu pour le forcer de profil. Penchée au-dessus de lui, elle appuie le froid de la lame contre sa joue comme pour se reposer un instant. Puis, elle se maintient sur un bras et lève l’autre au-dessus de sa tête.


***


L’air entre et sort de ses poumons dans un essoufflement. Un moment, le regard de Nadie se perd dans les bouillons sanglants qui lui tâchent les mains, éclaboussent sa figure, sa robe dépenaillée. Aucun bruit ne vient perturber la mélodie atroce de la noyade. Quelque chose que Charlie recherchait s’éteint dans ses yeux, elle lève le visage vers Benicio.

« Ils...je... »

La hache tombe de sa main, elle se lève, recule, regarde comme pour la première fois ce théâtre morbide et tombe sur les genoux, comme incapable d’aller plus loin, de remonter l’allée. Comme au sortir d'une transe, elle découvre ses haillons et les saletés qui la recouvrent.

« J’ai pas...je voulais.... »

La corde se balance au-dessus de sa tête, promesse non-tenue dans l’enceinte profane.

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Benicio M. De la Fuente
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Jeu 13 Jan - 3:19
   
 
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Le monde s’arrête quand le cliqueti d’un chien qu’on recule éclate plus fort qu’une balle aux oreilles de Benicio. Il s'immobilise encore, comme dans le bureau, cette même expression de terreur ancrée sur ses traits épais. Il lève même doucement les mains, tremblant de plus en plus alors que le canon se rapproche de sa tête. Il souffle et s’étouffe même un instant avec sa propre salive, prêt à rendre tout ce qu’il a dans le ventre alors que son histoire touche bientôt à sa fin. Cette fois, il est foutu. Chair à canon. pâtée pour vers. Il va s’en aller manger les pissenlit par la racine, pas vraiment prêt à rencontrer le créateur ( moins qu’il le pensait ). Son menton tremble même, prêt à pleurer un sanglot qu’il n’aura sûrement pas le temps de souffler.

Mais Lee s’affaisse. Un bruit humide lui retourne la caboche tandis que le pasteur grimace devant le canon qui lui colle trop au front. Il lui fait, comme un reflet, pencher la tête. Sans plus de cérémonie, sans un dernier mot, sans même finir sa phrase, son insulte, l’homme de main s'affaisse pour mieux révéler son meurtrier : Nadie a des airs de Saint Michel terrassant le dragon. Pourtant, elle n’a pas l’air d’un ange avec les mouches sanguinolentes qui lui tâchent le visage. On dirait une furie de l’Enfer, l’agent du destin qui vient sceller le sort des misérables ( mais pas les bons. Pas le bon. ).
Benicio souffle, une respiration étranglée qui semble appartenir à l’esprit de celui qu’elle vient d’achever. Cette vision, quoique bienvenue, le terrifie - mais les anges ont toujours dit : ‘ N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple. ‘

Voilà qu’elle rampe, comme une bête, comme un monstre, hache en main. Elle n’a pas l’air repue du sang qu’elle vient de verser, de se crâne qu’elle a éclaté comme un œuf. Emmet Beugle, un goret qui aurait compris ce qu’est une lame, désespéré par l’idée de sa propre mort ( comme tout le monde ici bas ). Le pauvre bougre cherche une arme qui ne lui sera d’aucune utilité. Comme elle le lui ordonne, Benicio empoigne celui qui est déjà un cadavre et ne le sait que trop bien. Il le frappe même, poussé par la volonté d’une femme vengeresse ( il le fait aussi de bon coeur ). Les mots de son saint sauveur l’hypnotise.
Il ne sait pas s’il devrait se prosterner ou trembler, alors il la regarde tout simplement faire, le cœur au bord des lèvres. Adoration et terreur s'entremêlent dans son esprit encore embrumé.

* * *

Fin de la possession. La petite halète dans son habit rouge, lâchant son arme dont le fracas de la chute déchire presque les tympans du pasteur tant le silence est grand. Leur sens leur reviennent enfin. D’ailleurs, il ne sait pas s’il s’est pissé dessus ou si c’est tout simplement l’hémoglobine encore tiède qui l’a éclaboussé.
Doucement, il rampe vers l’arme maculée qu’il attrape de ses mains tremblantes, la faisant glisser derrière lui comme pour cacher aux yeux d’une ingénue les péchés qu’elle sait pourtant avoir commis.  — Je…Je sais. “ Elle ne voulait pas, mais elle l’a fait. Entre le désir et la réalité, ce qu’il y a de plus tangible prévalent toujours.  “ Tu as bien fait. “ Il se redresse. Difficilement. Douloureusement. “ Ils allaient me - ils allaient nous tuer. “ Il a  les mêmes yeux qu’elle, l’esprit froissé par les coups - heureusement, son salut le rend plus léger. Il lui semble même que son corps est poussé par le vent, vers elle, loin des morceaux de viande qui trempent sur le parquet.  “ Regarde moi. Nadie, re… Regarde moi ! “ Ses mains encadrent son visage, la forçant peut-être un peu brutalement à détourner les yeux du massacre pour qu’elle ne voit que lui. “ Tu as fait ce qu’il fallait. D’accord ? “ Son pouce, dans une caresse mal venue, étale un peu plus le sang qu’elle a sur la joue ( partout, à vrai dire ).
Son corps se tend. Il la veut. Mais elle lui retourne les boyaux.

Ses pensées rebondissent les unes sur les autres. Sans un mot, il lui fait dos, volte face qui le ramène à la réalité.  “ L’autre…tu … ? Attends. “ Il s’en va lui-même vérifier, sortant au dehors en épiant les alentours avant de s’élancer sur le petit chemin de terre. Il regarde un peu partout, avant de finalement apercevoir au loin le cadavre tordu d’une autre victime.

Avec empressement, il s’en va le récupérer, le traînant par le pied pour le ramener dans le temple. La tête de charlie cogne à chaque marche.
Il ferme ensuite la grande porte, ne jetant qu’un regard vers le dehors pour s’assurer, une fois de plus, que leur secret sera bien gardé.  “ Il faut qu’on se débarrasse d’eux. “ Ses pas lourds le ramènent vers la hache qu’il empoigne. Il est prêt à faire son œuvre, tant que l'énergie du désespoir fait encore effet.
Il lui semble que s’il devait s’arrêter, il tomberait sans jamais pouvoir se relever. Alors, la hache levée, prêt à frapper, il ne sait pourquoi ses yeux s’attardent sur Nadie.

Il s’en retourne vers elle, le froid de la lame rebondissant contre sa cheville. “ Soit forte. S’il te plait. Juste encore un peu. “ La main qu’il pose sur sa nuque se veut rassurante - mais elle l’aide aussi à faire avancer sa petite fiancée. jusqu’au corps d’Emmet, il la pousse. “ Tiens sa jambe. Je vais la couper. On va les débiter. On va - ce sera plus facile à transporter. “ Il lève de nouveau la hache au-dessus de sa tête. “ Je t’aime, tu sais. “ Le coup tombe.

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Nadie
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Ven 14 Jan - 2:56


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@Benicio M. De la Fuente

[TW un ch'toune morbide]

Couverte de crasse et de sang pégueux, elle se laisse pousser en avant par la main qui la guide vers l’abattoir. Portée par son je t’aime ou par autre chose de moins romantique, Nadie acquiesce en le quittant des yeux. Avant de libérer ces braves du poids de leurs ligaments, la brave petite servante se hâte de verrouiller chaque porte. Au sol, elle appuie de toutes ses forces sur les parties qu’il lui désigne en écartant son visage au maximum, écrasant sa mimique dans son col sale.

Incapable de dire combien de temps ils sont restés courbés sur le sol de l’église, elle épuise ses dernières forces. La tâche est beaucoup plus difficile qu’il y paraît. De temps à autre, un impact affûté lui projette à la figure des éclaboussures abjectes qui dégoulinent sur ses joues, son nez, ses yeux, ses mains. Puisque c’est lui qui donne le plus de ses bras, elle épouse le rythme de ses découpes et de ses respirations entre chaque levé. Malgré sa volonté presque surnaturelle, elle souffre beaucoup plus vite que Benicio, incapable de rivaliser de physique avec un homme de cet envergure. S’il est capable de tirer la carcasse d’un gaillard comme celui qui l’a attaquée à bout de bras, Nadie commence à pâlir quand il n’en a pas encore fini avec le premier bougre. La plaie à son cou continue de saigner dans les replis de sa robe noire.
La lame de la hache s’abat à quelques centimètres de son nez et la fait sursauter. « ..., pardon. »

Parmi les Sioux, la toute-jeune Wawa avait vu assez d’atrocités. L’art de la guerre conjugué par les braves nakotas étalait sa gloire devant les monticules d’ossements de l’ennemi. On voit son premier mort avant même d’en garder le souvenir. La désacralisation du corps, la mise en pièce du boucher, sans rituel et sans respect, elle ne l’avait trouvé que dans ses mariages blancs.

Sous leurs yeux silencieux, la hache se brise petit à petit. Agenouillée, Nadie déleste les brigands de tout ce qui les rend identifiables, obéissante aux ordres donnés avec une douceur qui l’hypnotise et la guide dans le brouillard de ses pensées.  Les armes, le cuir, … elle fait un petit tas devant l’autel, sage comme une image, vidée comme une outre en plein désert. « Je » sa voix ne sort pas bien, elle éclaircit sa gorge en toussotant « chercher des langes  - »

Combien de temps s’écoule dans cet ouvrage ? Quatre heures ? Peut-être cinq. Les outils se succèdent dans leurs mains, au cours de ses allers-retours discrets dans le cimetière. Couverts par la nuit, les plus si jeunes mariés alimentent une drôle de machine mortelle.  Ils ne boivent pas, ne mangent pas, ne parlent pas et tombent juste les couches collantes de sueur et de sang qui leur donnent de plus en plus la fièvre. De temps à autre, elle essuie la sueur sur le front de Benicio avec un pan de son jupon poussiéreux ou lui tend une outre d’eau.

Nadie n’a aucune pitié pour les trois garçons venus chercher des comptes à la mauvaise adresse. L’acte la répugne et l’épuise mais elle est transportée par la peur. Si on les découvre, tout sera fini. Ça ne peut pas s’arrêter maintenant qu’elle porte un nom et qu’elle a une maison, quelques semaines après leurs épousailles. Alors tandis ce que Benicio termine son office de bourreau, elle exécute inlassablement un trentaine d’allers-retours de l’église à la maison, du cimetière à l’église, de l’écurie au diacre.

A deux mains, elle porte la tête coupée de Charlie dans un seau oxydé jusqu’à la carriole de la grange où ils dissimulent, sous les voilages, les fractions de leur crime. C’était le dernier.

L’intérieur de la maison est en désordre. Quelques morceaux de faïence jonchent le sol jusque sous le lit. Les rideaux sont tirés pour dissimuler les étincelles de la lanterne qui se balance au bout de son bras. Le fauteuil, habituellement disposé au coin de la « chambre », a été déplacé près de la cheminée et un peu de sang tâche les lattes du parquet, juste devant. Dans l’entrée, elle abandonne la bassine d’eau savonneuse avec laquelle elle a frotté le sol du temple, du bureau et le parvis.

Morte d’épuisement, Nadie s’assoit sur le matelas de paille, le front dégoulinant. Tout près sur le terrain, elle entend le loquet de la grange qu’on verrouille avec la grosse clé. Son dos la fait affreusement souffrir, comme après des jours de ménage, à force d’être pliée, courbée, tordue au sol à ramper sous les bancs. Dans un effort qui lui fait grincer les dents, elle se penche en avant pour déboucler ses chaussures mais n’arrive à en enlever qu’une seule.

« Ils frappier... » sa langue n’arrive pas à retrouver le chemin d’une seule conjugaison. « je l’irais...brûler ta chemise demain... » grommelle-t-elle pour elle-même comme si Benicio était là. Elle grogne. « Aller... » d’une bottine, elle pousse le talon de l’autre qui tombe de son pied dans un claquement. Ses mains tremblent comme quand elle avait bu le café de Silverstone. Courage ma vieille, tout son corps veut s’allonger mais elle se force à remonter sur ses petites jambes cotonneuses pour balayer quelques éclats coupants. En entendant la porte s’ouvrir, elle se retourne à peine.

« Je t’allais dit, non, parler avec filles dedans la caravane...prend n’autre chemin » Quelques morceaux de verre tranchants dans la main, elle ramène le petit tas dans un coin sous l’escalier et abandonne sa brosse.

En se retournant, elle voit qu’il n’est pas là. Personne n’a ouvert la porte.

« Benicio ? » Voilà qu’elle délire, répond le salon vide.

Totalement habillée dans ses jupons maculés et ses corsages poisseux, elle pose son front sur le lit et tombe sur ses genoux comme pour la prière. Les bras étendus devant elle, on dirait qu’elle s’endort là, comme un ivrogne dans les chiottes du cabaret, peut-être morte de tout le sang qu’elle a perdu dans le taffetas ruiné de sa robe noire.

Son poids l’entraîne au sol et elle l'appelle, pour l'empêcher de mourir, d’une voix qui ne perce pas l’air.  

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Dim 23 Jan - 21:22
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Les bruits humides de la chaires qu’on découpe sont les seules prières qui résonnent dans le temple. Le travaille n’est peut-être pas bien fait, mais il est organisé, efficace : Nadie fait ses aller-retours pendant qu’il découpe une jambe, une tête ou un bras. Les troncs, en revanche, sont plus difficiles à débiter. Alors, à chaque fois, il demande à la petite bonne assistance pour réduire le tout en toujours plus de morceaux.
Tout cela est ensuite empaqueté, comme quand on récupère la viande chez le boucher, et stocké sous différentes formes, à différents endroits : il y a bien deux têtes qu’il enterre - en attendant de trouver une sépulture plus appropriée - dans un trou sous l'église. Ce n’est pas là qu’oserait chercher un macabé ( pas tout à fait complet ).

* * *

Les chiens ont depuis longtemps arrêté d’aboyer. Il n’y a plus que le silence qui recouvre la ville de son manteau de mélasse. Lourd, poisseux, il rend malade, plus encore que le son d’un homme qu’on découpe. Il y a dans l’inquiétante paix de cette nuit quelque chose qui le dérange, comme un goût d’inachevé : il a l’impression que cet heureux dénouement marque le début des ennuis. Si ces cul terreux ont pu les retrouver, d’autres encore viendront.

Il arrache cette idée de son crâne en se jetant au visage un peu d’eau fraîche. C’est même la tête et la nuque qu’il finit par asperger, trempant au passage ses manches qui dégorgent de carmin. On dirait qu’on l’a plongé jusqu’aux épaules dans l’abreuvoir.
Le souffle court, il crache quelques gouttes qui lui glissent sur le visage. Ses cheveux mal peignés lui collent aux yeux. Il ne se recoiffe que sommairement, juste pour voir là où il va, quittant le bassin pour s’en retourner enfin vers la maison.
Un peu de repos ne lui ferait pas de mal. Pourtant, quand il regarde la poignée qui scelle l’entrée, il se demande l’espace d’une seconde si quelqu’un l’attend derrière. Il n’ose s’imaginer qui.

Nadie ? “ La maison est bien calme, comme infectée par le silence du dehors. Il la cherche des yeux sans la trouver là où elle devrait pourtant être. “ Tu t’es endormie sur le sol ? “ Lui-même n’a pas les yeux tout à fait en face des trous, l’idée ne lui parait donc pas si folle - ou en tout cas, plus logique, vu leur état.
Il soupire et fait quelques pas dans l’obscurité qui baigne l’habitacle. Un peu trop fatigué pour la porter jusqu’au lit, il se contente de s'accroupir à côté d’elle, secouant un peu son épaule pour la tirer de son sommeil de plomb. — Debout, il faut te changer.
Un peu de chaleur au bout de ses doigts, contact humide et épais qui empâte le col de la robe, le stoppe pourtant dans son entreprise de débrayage. C’est un peu de sang plus frais que celui qui tache sa jupe dont il s’inquiète.

Quand une poupée est désarticulée, il la hisse sur une chaise rescapée, claquant des doigts devant son nez pour la réveiller. Dans le bazar dans lequel s’enfoncent de plus en plus leur salon ( au fur et à mesure des attaques, intérieures comme extérieures ), il cherche hâtivement la boîte d'étain qui renferme tout le matériel médical.

Voyons voir cette vilaine coupure. “ Son ton paternel ne colle pas vraiment à la situation. La chemise de la demoiselle est prestement déboutonnée., Un coton imbibé d’alcool vient ensuite prestement lecher les différentes plaies qui lui scient le cuir, contact brûlant comme un couteau chauffé à blanc. — Shhh, je vais faire ça vite. “ Avant même qu’elle ne puisse se plaindre de la douleur, il siffle entre ses dents pour la faire taire.

Il a l’air sûr de lui, pourtant, rapiécer les gens n’est pas son fort. Les bandages qu’il sort au hasard lui semblent bien épais pour le front strié de l’autochtone, alors il se contente de lui enrubanner le cou. C’est un chiffon imbibé d’eau qui vient mettre la touche finale aux soins plutôt bancals du pasteur : il tapote le visage abîmé de la petite fiancée, essuyant le sang et la poussière.

Voilà. Bien. ça va mieux ? “ On dirait presque qu’il essaye de se rassurer. Il a peur de la voir glisser le long du dossier pour retourner au sol. Il faut dire qu’ils l’ont bien secoué. Mais pas assez pour qu’elle voit un docteur. Pas ici. S’il faut, il l’emmenera dans une petite ville éloignée, il trouvera quelqu’un à qui ils pourront mentir, prétendre qu’ils ont été attaqués sur la route - peu importe : ce soir il faut sceller les portes jusqu'à ce-que la tempête qui embrume leurs têtes passe.

Tu vas aller dormir, ça te fera du b- “ Benicio s’interrompt. — Tu as entendu ça ? “ Le plafond grince encore. Le grenier est un cheval de Troie.

* * *

Merde, merde, merde… “ Howard geint, acouddée à la petite fenêtre du grenier. Il a tout vu. Mais il est déterminé à se venger.

Le massacre de ses camarades l’avait laissé paralysé, caché derrière sa pierre tombale comme la mauvaise vigie qu’il était. Son rôle était pourtant simple : tirer sur quiconque tenterait de s’enfuir.
A n’importe quel instant de cette soirée, il aurait pu intervenir et sauver un famille dont la lignée venait à présent de s’éteindre. Il aurait pu arrêter la petite bonne quand elle s’était mise à piquer Charlie de ses aiguilles. Il aurait pu tirer quand les dépeceurs avaient entrepris leurs vas et vient régulier. Il aurait même tout simplement pu sceller les portes du temple et y mettre le feu, histoire d’en finir une bonne fois pour toute. Mais voilà, Howard, avec sa moustache fraîchement poussée, à peine du duvet, était un suiveur, pas un meneur, et encore moins un héros. Le tournant qu’avait pris cette folle entreprise l’avait laissé tout simplement cloué au sol, sur les fesses, craignant de s’enfuir pour être mieux rattrapé.

Mais quand les lumières du temple s’étaient éteintes, et qu’un silence pesant avait succédé aux cris des chiens, il s’était retrouvé bête. Le son des sanglots qu’il ne pouvait retenir soulignait encore plus sa défaite.
Comment allait-il expliquer tout ça ? Maintenant qu’Emmet n’était plus là pour le protéger des plus costauds, qu’est-ce qui adviendrait de sa pauvre carcasse ? Rentrer et jouer aux survivants lui paraissait être une bien terrible excuse. A vrai dire, il n’avait rien à gagner de cette situation si ce n’est une raclée méritée aux mains de celles qui attendaient leurs frères et leurs amants.
Alors, doucement, au fils des larmes et de ses remords transformés en amertume, il se dit que s’il n’était pas un héros, il était au moins une fouine - et que pour les gens de son caractère, un coup bas était aussi bien qu’un coup d’éclat. Tirer sur l’ennemi quand il dort, cela n’a rien de bien compliqué, ni de très dangereux.

Après une grande respiration, il s’était glissé derrière la petite bonne qui n’avait même pas sursauté à son arrivée. Il s’était dit qu’il lui tirerait dans le dos, mais l’autre géant n’était pas encore arrivé - la détonation lui parviendrait pour sûr, lui donnant l’avantage. Il ne pouvait pas se le permettre : Howard avait donc filé dans le grenier. Par un petit trou dans le parquet, il pouvait voir les deux vauriens s’afférer en bas. Il n’aurait qu’à les épier jusqu’à ce que la fatigue les rattrape.

Il était bien sûr de son coup.
Mais il avait oublié que rester assis sur les genoux n’était pas une position très confortable à tenir.

Trahit par son propre corps, c’est en voulant s'asseoir en tailleur qu’Howard fit grincer le bois du plancher.
Il venait d’être repéré.
.
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Benicio M. De la Fuente
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@Benicio M. De la Fuente


Le baiser du désinfectant sur sa chair vive lui tord la bouche. Mollement, elle se laisse tamponner de morsures acides, grimaçante sur ses lèvres cousues. En tournant la tête, elle étire son cou pour éloigner la blessure piquante de sa tête. Le craquement au plafond lui fait aussitôt lever les yeux. Son épuisement semble s’être dissipé d’un coup, alerte comme une biche qui hume le brouillard dans la clairière. Un doigt se lève à ses lèvres, ordre intime de se taire, tandis ce qu’elle fixe la charpente, presque dressée sur ses pieds. Le silence s’empare de toute la pièce à vivre, à peine dérange par le grincement des volets.
Désignant le grenier, Nadie baisse la tête doucement et croise le regard de Benicio, lui aussi tendu vers la source du bruit. Le danger balaie leurs rôles et leur costumes et les révèle comme ils sont : deux animaux traqués. La pupille presque invisible dans ses yeux noirs semblent aussi dilatée que celle d’un chat. Baissant la main, elle forme avec ses doigts le chiffre quatre.
Le talon de ses chaussures se décolle doucement de ses pieds tandis ce qu’elle avance de quelques pas pour attraper le tisonnier posé contre le mur.

-Tu as bien fermé l’église, n’est-ce pas ? anône-t-elle sur un ton qui ne s’accorde aucunement avec  l’expression de sa figure. Les yeux fichés dans ceux de Benicio elle désigne le petit trou dans le plafond qui permet de jeter un oeil en bas lorsqu’on s’allonge sur le plancher du grenier. Par là, elle lui révèle aussi un de ses plus précieux secrets de survie. Combien de fois l'a-t-elle épiée, comme pour s'assurer qu'il ne l'appelait pas avec un couteau. Mais l'urgence n'est pas là. Du regard, elle l’invite à se secouer les puces. “Je suis fatiguée, je vais raviver le feu et aller me coucher.”

A petits pas rapides, elle s’approche de la porte d’entrée, au pied des marches, et verrouille le loquet en forçant sur la grosse clé d’un coup sec. Collant son dos à la seule issue maintenant sécurisée, elle s’écarte pour laisser le plus fort de leur tandem, non de leur couple, passer devant. Avant de le laisser partir, elle lui met dans la main le revolver récupéré sous le veston de Charlie. Un regard d’encouragement, elle sert ses doigts sur la tige du tisonnier, prête à l’abattre sur le crâne d’un intrus dans leur maison.


***


Tandis ce que Benicio ficelle le garçonnet avec sa propre cravate, Nadie tient à bout de bras l’arme à feu qui cliquette dans ses mains tremblantes.
“Fais ce qu’il te dit ! Les mains dans le dos !”
Sans les quitter des yeux, elle tatonne derrière elle pour se saisir du dossier d’une chaise et la pousser vers Benicio. D’un coup de pied, elle balaie l’arme du pauvre Howard, vite lâchée sur le sol avant qu’un tir ne soit lâché. Il faut dire que Benicio sait les embobiner…
-Je vous promet...je dirais rien à personne...je connais pas ces mecs, je suis juste le cousin de Charlie…
Alors qu’ils achèvent de lui paralyser les chevilles et les bras, Nadie assène sur son crâne un grand coup de crosse.
-Je t’ai dis de la fermer ! Il va te poser les questions.
-Vous êtes deux cinglés, gémit Howard dont le front commence lentement à gonfler.
De rage, la soigneuse petite bonne ouvre une commode, déplie une serviette gentiment rangée et lui enfonce dans la bouche, l’arme collée à sa tempe de pisseux. A fourrer le tissu immaculé entre ses dents, elle lui enfonce la langue dans la gorge et Howard s’étrangle dans des râles étouffés.
-C’est quoi tu disais ? Comme “une fille jolie devrait pas ouvrir la bouche à part pour sucer des queues ?” Elle enfonce ses doigts au fond de sa bouche, le menaçant s’il ose montrer les dents. Howard, n’étant pas vraiment l’auteur de cette citation qui ressemblait plutôt à du Charlie, secoue la tête, suppliant, avant qu’elle l’asphyxie.

Par-dessus son épaule, elle jette un regard à Benicio. Ses yeux sont noirs de colère, comme une déesse courroucée dans son genre misérable.

-Tu vas bien ? Benicio ? s’inquiète la guerrière furieuse, reprenant dans un sourcillement concerné l’apanage de l’épouse. Ta main…

Il avait fallu lutter pour neutraliser le jeune homme qui, malgré sa carrure de crevette, se défendait comme un renard en cage. Elle l’accompagne près du vieux lit, là où il peut s’asseoir, moins préoccupée par leur captif maintenant trop occupée à respirer par le nez.
En donnant du poing, le pasteur s’est blessé mais, elle le constate en lui prenant la main, ce n’est presque rien.

-Il ne faut pas qu’il sorte vivant, souffle-t-elle, encore secouée par tous ces évènements.

C'était quelque chose que William lui avait appris. Il faut ménager l'espoir d'un homme qu'on veut faire parler. Mais Benicio est bien assez intelligent pour terroriser un adolescent mal dégrossi lui-même, elle s'efface devant lui.

Debout près de son commanditaire, le mari qu’elle traite comme un chef, Nadie lève à nouveau le canon vers le pauvre Howard, prête à extorquer la vérité de sa bouche et à s’assurer qu’il n’ait pas le toupet de mentir à un homme d’église.
 

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Lun 31 Jan - 16:47
   
 
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Il a les yeux qui s’ouvrent grand quand elle relaie les insultes d’une bande de cul-terreux. Pourtant ce n’est pas l’information la plus choquante de cette soirée - la voir secouer le crâne du dernier de leurs ennemis tout en lui enfonçant un bâillon dans la bouche a quelque chose de peut-être plus perturbant encore ( il n’y a qu’à voir la facilité avec laquelle elle s’exécute ).
C’est peut-être pour cela qu’il peine à réagir quand elle le questionne. Et puis, il y a ces yeux noirs, bien plus sombres que les siens. C’est une possédée qui lui parle, habitée par un démon que Benicio pensait avoir dressé pour son propre plaisir. Elle massacre, elle grogne, elle insulte - on est loin de l’image reluisante de la petite bonne, celle dont elle a longtemps campé le rôle. Quoique, il lui semble qu’elle a toujours eu le crime au fond de l'œil.
C’est drôle comme il s’imaginait l’aimer plus, rien que parce qu’il avait cru pouvoir la façonner à son image - mais la nouvelle Ruby, peut-être plus proche de ce que Wawetseka était ( ou du moins ce qu’il s’en figure de plus cliché ) lui fait peur. Une drôle de peur. Comme la fascination morbide du pendu pour la corde qui lui coupera le souffle.

Quand il s’assoit à côté d’elle, c’est le même regard interloqué qui la dévisage. Il ne fait même pas attention à ses égratignures. Un “ ça va “ à peine soufflé balaye toute les inquiétudes qu’elle pourrait entretenir : il s’en sort mieux qu’elle, de toute façon, moins bandelé et amoché qu’effrayé par cette expérience.
Maintenant que le drame est passé, remplacé par un nouveau problème, une fatigue stagnante enveloppe elle aussi la vieille carcasse du pasteur.

Oui, bien sûr. “ Répond-t-il tout naturellement ( il n’oserait  pas la contredire ). Et puis, elle n’a pas tort : celui-là ne pourra pas être relâché sur les routes, il en sait bien trop. Peut-être même qu’il faudra aller débusquer les filles de leur terrier. Effacer toutes traces, voilà ce qu’ils doivent faire. — On aura qu’à les mettre dans la grotte que tu m’as montré.   “ Comme ça, la boucle est bouclée. Il ne compte pas enterrer ces rats comme les autres. Ils ne le méritent pas. Puis mieux vaut mettre ces morts sur le compte d’un autre.

Puisqu’elle a l’air de vouloir se remettre au boulot, il lui emboite le pas et se lève dans un grondement d’os qui craquent. Ses genoux ne sont plus ce qu’ils étaient.
Howard, c’est ça ?   “ Le gamin acquièce rapidement, comme s’il devait son salut à cette réponse. “ Je vais retirer ton bayon. Et tu ne vas pas crier, on est d’accord ? “ Il est bien mielleux - seulement parce que le fusil de Nadie est plus convainquant que lui.
Le garçon acquièce encore. Alors, presque trop gentiment, Benicio retire le torchon de sa bouche. Howard prend une grande respiration et tousse comme un semi-noyé. Mais il ne hurle pas. — C’est bien. Très bien. Bon.
Il hésite un instant, marquant une pause dans son jeu de brute. Il n’a pas vraiment l’habitude de questionner ses victimes, ni même de jouer aux durs comme le peuvent certains hommes d’Imogen. Il n’a pas le flegme terrifiant des irlandais, ou le charisme écrasant de l’adjoint du sheriff - Il a beau être taillé comme une armoire, la politesse lui sied mieux. les mensonges aussi.
Pardon pour tout à l’heure.Tu…Tu as quel âge Howard ?
Dix-sept ans. “ Le gamin renifle.
Ah… C’est bien jeune pour mourir.  
Me tuez pas, s’il vous plait…Je voulais pas, je… “ Howard aligne les mots comme une nonne ferait défiler un chapelet sous ses doigts.
Non, non, non ! Justement, ne t’en fais pas, j’allais y venir : tu n’es pas obligé de mourir. Si on avait voulu se débarrasser de toi, on l’aurait fait sans prendre le mal de te restreindre, non ? Hein ? Je veux juste que tu répondes à mes questions. Si tu fais ça, je te paierais même un ticket de train pour partir loin. Très, très, très loin. “ Les yeux fuyant, presque innondés de larmes, le gamin n’a pas l’air de le croire. Et tu auras tout intérêt à filer, parce que je sinon je te ferais accuser du meurtre de Maddison. ma parole contre la tienne. Un homme d'Église contre un moins que rien. Je connais bien le sheriff, tu sais. Il ne pensera pas une seconde que je lui mens. Les gens ne l’imaginent pas. Personne. Je n’ai pas envie de te tuer tu sais. Je n’ai pas besoin de le faire. Tu vois : tu peux t’en sortir, au final. Mais il faut juste que tu parles. Tu es prêt ? C’est très important.
Howard acquiece une dernière fois.


Pendant quelques secondes, c’est vers Nadie que le pasteur tourne les yeux. Il faut bien la rassurer dans sa détermination : quoiqu’il puisse dire au mioche, il compte toujours bien l’achever à la pelle.

* * *

Miranda, Dinah, Felicity, Thomasin. Il a noté tous ces noms sur la page de garde d’une bible, au crayon de papier. Il les effacera un à un une fois que leur destin les aura rattrapés.

Il fait à peine jour. Les négociations furent longues et difficiles, entremêlées de menaces voilées et de promesses factices. Benicio n’a pas dormi. Mais il s’est lavé ( enfin )  et s’est même préparé. Quelqu’un doit bien annoncer aux paroissien que la messe ne se fera pas ce matin - il leur parlera avec émotion du plancher qui s’est effondré et des travaux à faire - de quoi renflouer ses comptes grâce à l'aumône ( finalement il aura trouvé une solution aux coupes budgétaires ).
Je ne serais pas long. Occupe toi du gamin en attendant - le plus proprement possible, s’il te plait. “ Aucun d’eux n’avait envie de récurer un centimètre de plus de parquet.

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Benicio M. De la Fuente
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Nadie
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La porte claque derrière lui et Nadie est seule à nouveau. Sans dire un mot de plus, elle sort de la chambre à reculons, rabattant la trappe du grenier sur son pénible locataire. L’haleine courte, la petite fiancée de son église descend une à une les marches d’escalier, son tisonnier dans les mains. Peu à peu, sa témérité chancelle, le calme d’après une grave tempête qui lancine dans son flanc. La tige métallique chute jusqu’au rez-de-chaussée dans des cliquetis rouillés. Au coin du mur, ses cheveux glissent le long des tapisseries ternes quand elle s’incline et tombe d’épuisement sur la marche d’angle. Des coups de chaussures dans le ventre enfoncent encore dans sa chair leur empreinte meurtrie.

La tempe collée aux briques, elle grimace en tapotant le pansement sur sa gorge. Dès qu’elle bouge la tête, la morsure de l’alcool brûle sa plaie. Pour atteindre la cruche d’eau de la cuisine, elle traîne sa carcasse de martyre, en appui sur les rampes, le bord de la table. Il ne faut pas flancher, pas maintenant vieille ânesse. En renversant des louches d’eau sur son pourpoint, Nadie commence à réfléchir. Comment faire « vite » et « bien fait » ?

La parole est l’atout de Benicio. Il s’insinue si bien dans l’esprit des autres. Ses mots n’ont aucune valeur de serment, ce sont des serpents qui étouffent pour engloutir. Même à ceux qui sont venus pour le tuer, il parvient à servir ses couleuvres. La captivité, qu’on l’appelle mariage ou esclavage, est une petite sœur familière pour Nadie. Passer de mains en mains d’hommes, comme un confort, capturer leur désir et consoler leur perte, chasser les fantômes des maisons, il n’y a rien qu’elle ne sache plus faire. Son pasteur, lui, peut-être qu’il n’est même pas humain. Il se nourrit de sang comme une bête, vieux fauve d’un panthéon différent avec sa parole magique.

Affairée dans sa cuisine, elle moud le café en regardant le cimetière à travers les carreaux épais. Le corsage de sa robe est abandonné dans le vestibule, l’armature la fait trop souffrir à cause des bleus. Au sol, elle aperçoit une cuillère qui a glissé sous le buffet. En se baissant pour la ramasser, elle souffle et se souvient.
« Dis lui d’arrêter le baratin, Emmet, ou je m’en occupe, moi. »
« Ecoutez, je ne sais pas si c’est votre mari ou juste »
« Lâche la, Charlie, c’est pas »
« Je ne suis pas sûr que ça aide de la »
« Emmet ? »
« Tu crois que tu peux gagner du temps ? Tu crois que tu peux gagner du temps ? »

La cuillère tinte dans le pot tandis ce qu’elle remue le marc.

« Bois, prend les forces. » Les éclats de porcelaine entourent la tête d’Howard sur le vieux plancher. Tandis ce que Benicio rassure les brebis, Nadie lave le petit plateau à pharmacie et referme le petit bocal de laurier rose qu’elle utilise pour chasser les souris.



***



La maison est débarrassée de toutes les vermines. De l’intérieur de la cuisine, on peut voir l’arbuste fleuri sous lequel repose les deux premiers malfrats. L’odeur des perdrix a remplacé celle des lamentations : un cadeau du trappeur de la paroisse par sensibilité pour la pauvre petite épouse souffrante. Nadie est malade, c’est la raison pour laquelle le pasteur a dû la veiller sur ses horaires de messe. Un repos qu'elle savoure car les ordres accumulés commençaient à lui peser lourd.

Depuis leur mariage, Benicio ne manque jamais d’idées pour occuper les journées de sa femme. Il faut entretenir la maison, le jardin, l’église, le cimetière, mais aussi seconder les vieilles veuves, veiller sur un malade, distribuer les prospectus, et encore s’enquérir du pied mort de Tom, inviter les épouses, cuisiner pour un ami, il n’aimait pas la voir désoeuvrée c’est ce qu’il disait, désoeuvrée, comme si…

D’un air pensif elle le regarde décortiquer l’oiseau rôti et casser ses petits os de ses ailes. La pile d’ossement pointus qui s’entassent dans un coin de l’assiette aspire ses rêveries, elle essaie de reconstituer l’oiseau avec ses restes dépouillés.

« Qu’est ce que tu veux faire avec les noms ? » demande-t-elle en brisant leur silence tacite.

Ses yeux glissent sur la bague toute nouvelle qui brille à la main du pasteur. L’anneau est au moins deux fois plus grand que le sien. C’est une tradition amusante d’afficher au monde qu’on appartient à une femme, quand on est un garçon. Il ne lui semble pas que Benicio lui soit gré d’aucune façon.

« Peut-être » elle repousse son assiette à moitié terminée, comme pour toujours lui laisser de quoi finir. « elles ne vivent plus ici. Les filles. »

Du bout des lèvres, elle souffle sur l’eau chaude qu’il a tenu à lui servir. Puis elle sirote une autre gorgée dans un bruissement.

La tête lui tourne un peu, à croire qu’elle est vraiment malade. En voulant débarrasser leurs plats, elle doit s’appuyer sur la table pour ne pas retomber au fond de sa chaise. Sans émettre un son, elle passe une main sur son front, la tête lourde comme une enclume.

« J’ai mal au ventre...très fatiguée » gémit-elle en se pliant en deux, une main sur le coin de la table, presque à se recroqueviller dessous.

Nadie
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Benicio M. De la Fuente
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Jeu 17 Fév - 3:21
   
 
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Il a du mal à dormir. Il a sous les doigts un peu de terre qui constamment lui laboure l’intérieur des ongles. Les restes de deux tombes creusées s’accrochent à lui comme la poussière aux meubles. Mais il n’y a pas que ça : Posée sur une étagère, juste en face de lui, luit le flacon d’un mélange mortel qui lui inspire plus d’effroi que les deux têtes qu’il a donné en pâture aux racines d’un arbre.
Médée dort paisiblement à ses côtés. Parfois, il se demande si elle rêve de le tuer, comme elle l’a fait pour les autres vagabonds. Est-ce qu’elle lui aplatirait la tête avec une hache, ou choisirait-elle le poison pour en finir avec ces noces cauchemardesques ? Ce qui est sûr, c’est qu’un mot de trop le menace de la tombe, imprévisible menace qui lui fait l’effet d’une fourche à hérétique : il a beau garder la tête haute, il sait qu’il s’y empalera un jour.

Doucement, il se lève de leur couche, puis s’avance jusqu’à l’étagère de bois. La lumière qui rebondit sur le verre semble de plus en plus forte. Le faiseaux lumineux qu’elle jette comme un phare lui atterrit directement dans l’un des yeux, mais il subit la brûlure, approchant sa main du petit objet comme un possédé.

* * *

La peau et la chaire du poulet sont bruyament déchiquetées entre ses dents. Il a les mains luisantes, la bouche aussi. Il ne mange pas, il dévore. C’est pour tenir, se dit-il, mais il sait très bien qu’il ne fait que remplir un trou béant. Il ne sait pas vraiment si c’est la faim qui lui cisaille l’estomac, ou si c’est simplement l’étrange impression d’avoir mal commis ses derniers méfaits. Il n’a pas l’habitude de tuer pour survivre.
Vu que le plat est bien cuisiné, il préfère se dire que c’est la faim.

Hm ? “ La question de sa camarade l’arrache de son festin. Les doigts fourrés dans la bouche après avoir arraché à la carcasse un dernier morceau, il avale avec effort la viande.
Pendant qu’elle continue de raconter, il cherche distraitement sa serviette, acquiesçant de temps à autre pour faire mine d’être investi dans la conversation. Ce qu’il attend, surtout, c’est qu’elle boive une gorgée. “ Peut-être, peut-être pas. Il suffit juste de- “ Il s’arrête un instant, accrochée à ses lèvres qui baignent enfin dans l’eau chaude de son godet. Elle déglutit. “ -d’aller vérifier. Mais tu n’es pas en état, alors je m’en occuperais.

Il la regarde se lever et traverser la pièce. Quand elle flanche, il se redresse, trop prêt pour se rappeler de jouer la surprise. Il sait que la dose qu’il a mis dans son thé n’est pas mortelle, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit aussi efficace. Est-ce qu’il a mis une goutte de trop ? Il doute.
Ay, que te pasa cariña ? “ se penchant à sa hauteur, il jette un regard plus curieux que inquiet à la souffrante. Puisqu’il pense connaître la source de son mal, il ne s’agite pas plus que ça et, tranquillement, comme si cela était une habitude, attrape le corps recroquevillé de Nadie. " Je t’avais dit qu’il te fallait du repos, mais toi, tu veux toujours ranger. “ Est-ce vraiment une envie ou une obligation, Benicio ne se le figure même pas.

Gentiment déposée sur le matelas, il l’observe un instant gigoter, les doigts tordus et les pieds tendus. — C’est encore cette ceinture que tu serres trop, hein ? je t’avais prévenu, les tailles de guêpe, ce n’est que pour les femmes de la ville. “ Il soupire, tirant une chaise pour s'asseoir en face d’elle. “ bon. En chemise tu seras plus confortable. D’accord ? “ Vu qu’il n’esconte aucune réponse, il s’affaire plutôt à la débarrasser de sa toilette, s’y prenant sans l’ombre d’une passion. Mais à chaque vêtement qui s’en va rejoindre le sol, c’est un peu de peau bleuie qui se révèle. Elle a sur le corps comme des tâches de parchemins. Sales. Brunes. Violettes. Auréolées de jaune. Les stigmas d’un combat perdu d’avance inspire autant le dégoût que la douleur.

Il se redresse si lentement qu’on le croirait plongé dans l’eau. — Pourquoi tu ne dis jamais rien ? “ Teintés par le choc, ses mots ne semblent charger d’aucune émotion. “ Comment veux-tu que je m’occupe de toi si tu ne dis jamais rien, hein ? Comment ? “ Il se frotte la nuque. Soupire. Regarde ailleurs. Puis, comme une machine à écrire repartie au début de la ligne, il lui fait de nouveau face.
Cela l’arrange bien, au final, que ce ne soit pas le laudanum qui lui ait donné des aigreurs d’estomac.
Tu veux finir ton thé ? ça te fera surement du bien. “ En tout cas, ça l’anesthésiera.

:copyright: Laueee

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Benicio M. De la Fuente
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