Invisible dans le noir, Makoyepuk Blackfoot s'aventure dans les rues de Silverstone afin de se mettre en quête de son repas du soir pour étancher sa soif et garder son secret. Mais non loin de là, Scarlett Rosenbach, fille du maire est victime d'insomnie ...

Makoyepuk Blackfoot a vendu son âme au diable depuis cinq années. Désespéré à l’idée de mourir sans avoir retrouvé sa fille, il s’est condamné en demandant à un vampire de le transformer. Il connaissait bien les histoires que l’on racontait sur ces créatures dans sa tribu, mais le Blackfoot s’est mis en exil forcé, honteux, il n’ose plus regarder les siens dans les yeux. Il erre sur les terres de l’Ouest, immortel apprenant à revivre aux côtés des mortels et de sa fille Nuttah.

L’homme plaît, mais il s’en fiche, enfoncé dans la peine qu’il a pu causer autour de lui, il ne voit rien d’autre que la misère de l’être humain. Makoyepuk n’a plus aucun espoir en la race humaine, il les déteste tous. Il se tient éloigné d’eux, prêt à tout pour protéger sa fille.
Depuis quelque temps, les Hennessy le font travailler sans se douter le monstre qu’il est devenu. Il surveille le jour, et lorsque la nuit tombe, il sort chasser et étancher sa soif.

Car oui, Makoyepuk Blackfoot est invisible dans le noir, personne ne peut le voir. Mais cette nuit, alors qu’il part à nouveau chasser pour ne pas avoir à jeter son dévolu sur Pearl Hennessy, il croise Scarlett Rosenbach, jeune femme à la chevelure flamboyante qui semble victime d’insomnie. Elle ère dans le jardin du manoir Rosenbach. Invisible dans le noir donc, le chasseur de prime l’observe un instant et sent de suite une flamme animer son désir rustre. Oh, qu’elle est belle cette disciple de Belzébuth qu’il a envie d’adorer. Tout en elle offense son être et l’attire d’une façon bien paradoxale. Il est partagé en deux, le vampire qui a laissé son âme s’évader loin de tout. Il pense à partir, mais la jeune Rosenbach sent sa présence …

Flamme nocturne

La faim tiraille. Elle appelle. Comme un loup qui hurle à la lune. Ou plutôt une meute. Oui. une meute d’au moins trois loups. Comme eux, il traque ses proies sans relâche, fureteur nocturne aux yeux de jais ( contrairement à ses camarades, ses pupilles ne sont pas d’or, mais sombres comme les plus profonds des ténèbres. Dense. ). Invisible parmi les ombres ( un tout petit peu plus que le commun des mortels ), il avance dans la ville endormie, bête soufflante à la recherche de son prochain festin.

Il entend battre son cœur avant même de la voir. C’est une douce mélodie, pas le genre de percussions cinglantes que l’on entend avant le combat : comme le chant des sirènes, il ne peut résister à cet appel. Il avance tel un possédé à la recherche  de son ultime obsession, escaladant murets et grilles en une seule ligne droite, sans se préoccuper des chemins tracés par un architecte trop précautionneux.
Il virevolte ainsi jusqu’à la demeure Rosenbach - terrain familier qui lui rappelle les souvenirs d’une ancienne chasse. Une d’un tout autre genre. Peut-il vraiment se permettre d’entrer sur les terres de ses anciens bienfaiteurs ? Oui.

Là, elle lui apparaît, comme une…Flamme nocturne. Ses cheveux flamboyants, tel un brasier crépitant de milles étincelles, tombent en rivières de laves sur ses épaules rougies par le temps hivernal.
Il aimerait s’y brûler les mains.

Il la contemple ainsi un instant, prêt à faire le deuil d’un repas et s’en retourner chez lui au moins inspiré d’une si belle vision. Mais c’est là qu’elle se tourne, inquiète, apeurée. les battement de son cœur s’accélèrent, horde de bisons lancés au galop. Comment a-t-elle pu ? Non. Ce n’est pas possible…Et pourtant…si….
Il s’approche. A pas de loup. Plus discret qu’une meute. Porté par la nuit, il est si près d’elle qu’il peut sentir son parfum. Ses cheveux soyeux ballotés au vent, comme des rivières d’encre…aériennes ( ? ) lui donne des airs de fantôme. Il sort enfin de l’ombre.

— Hey, loca…“ Il la regarde de haut en bas, sans un sourire - Expression faciale moins sympathique chez les vampires. “ Il faut croire que la lumière de tes yeux peut percer même les plus sombres des ténèbres. “ Wink wonk. “ N’ai pas peur, je ne te veux aucun mal. Je ne suis que de passage. Je voulais juste regarder les étoiles. “