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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Wine taste sweeter when drunk on love
Mila Rosenbach
Mila Rosenbach
Since : 03/05/2020
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Name : Maelle.
Faceclaim : E. Mcgovern
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DC : cole + clyde + isaac + amitola
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Age : cinquante ans, mais demander son âge à une femme est particulièrement mal poli.
Statut : femme mariée et mère de quatre enfants.
Habitation : dans le manoir situé sur la colline de boot hill, près du cimetière surplombant la ville.
Ven 19 Aoû - 21:50
Wine taste sweeter when drunk on love

Les gouttes de pluie s’écrasent sur la fenêtre dans un bruit sourd, avant de rouler contre les carreaux, laissant dans leur sillage des trainées irrégulières. La main suspendue au-dessus de sa broderie, la jeune femme se perd en contemplation. Le fil rouge écarlate reliant son aiguille à son canevas se détache particulièrement sur sa jupe ivoire. Elle observe les perles humides s’entre-chasser vigoureusement, dévalant la vitre pour disparaitre en quelques secondes seulement.

La journée semble interminable enfermée dans ce relais de chasse, et Isabella donnerait n’importe quoi pour échapper aux quatre murs oppressants qui l’abrite du mauvais temps. Alors qu’elle entreprend de reprendre ses travaux de couture, elle se pique le bout du doigt. « Mmm », fait-elle plus par mécontentement que douleur, en portant à sa bouche son indexe meurtri. « Ech wäert kucken wat de Philippe mécht », maugère finalement la jeune fille boudeuse, en posant sa broderie sur un guéridon - elle n’en peut plus d’attendre que les hommes rentrent de la chasse, et le spectacle des gouttes ne la divertis que peu. Mademoiselle décide alors de lisser les plis de sa jupe, en s’apprêtant à se lever (aller se fourrer entre les pattes de son ainé lui semblant bien plus amusant), mais sa mère retorque : « En francais, s’il te plait ». Cette dernière aimerait qu’Isabella prenne un peu plus au sérieux les leçons qu’elle s’efforce de lui dispenser en l’absence de la gouvernante – celle-ci étant malade comme un chien depuis le début de leur séjour. La jeune fille réprime un soupire, et accroche à la place un demi-sourire insolent sur son visage poupin. « Je vais voir ce que fait Phillipe », articule-t-elle dans un Français parfait, mais volontairement exagéré, lissant à nouveau la soie de ses habits - cette fois avec moins de douceur. La matriarche lève d’abord les yeux au ciel, puis une main désespérée en direction de sa fille, lui signifiant d’un geste qu’elle peut y aller – trop vite vaincue.

Ravie, la belle enfant s’échappe de la pièce dans le bruissement de ses jupons, et se précipite sur le perron. L’air de ce début d’après-midi est frais, et une brume légère a envahis la campagne. Isabella prend une grande inspiration, l’odeur de la terre humide emplissant ses narines, puis relève ses jupes. La tentative de protéger ses habits est bien vaine, car à peine la petite princesse pose le pied sur le sol boueux (dans un splatsh sonore) que la soie se retrouvée tachée de multiples éclaboussures brunâtres. Bien décidée à aller embêter son grand frère malgré tout (après tout, n’est-ce pas le rôle de toute benjamine ?), Isabella traverse l’orage en trottinant, droit vers la sellerie où elle a vu Phillipe et son ami se réfugier – certainement pour aller fumer une cigarette loin du regard désapprobateur de leur mère.

Sans frapper, Isabella entre en trombe dans l’abri qui sent bon le cuir et la graisse à traire, refermant bien vite la porte dans son dos pour le pas laisser entrer la pluie. « Mamm ass onerwaart…* », critique-t-elle à propos de leur génitrice en se retournant – mais la fin de sa phrase reste en suspens. Elle n’aperçoit presque rien de la scène, seulement son ainé qui tente vainement de se rhabiller, maladroitement penché au-dessus du Comte d’Hoffman, son grand ami du pensionnat. Celui-ci la toise avec une violence qu’elle ne pense jamais avoir vu auparavant, chez qui que ce soit.

« Phi… », hoquète Isabella, mais le jeune homme en question la foudroie déjà du regard. « I always said she’s a dirty little mouse », articule l’ami en remontant à son tour son pantalon. Phillipe, devenu rouge par l’effroi, fonce droit sur sa sœur, qui s’est reculée malgré-elle contre la porte, et l’empoigne par les cheveux. Dans un souffle, il lui demande ce qu’elle a vu : « Hutt Dir eppes gesinn? », mais la jeune fille secoue vivement la tête, « näischt, näischt!*». Elle se tord sous la poigne de son ainé, ses yeux clairs larmoyant de peur et de surprise, cherchent à croiser ceux du Prince.

Phillipe est connu pour ses accès de colères, et ses violentes crises de nerf (certains diraient que c’est un homme de caractère, d’autre pourraient remettre en question les lignées trop souvent croisées des familles royales européennes qui comportent leur lot de tares) ; et Isabella s’efforce de vouloir l’apaiser : « Ech hunn näischt gesinn, Philipe, looss mech lass, ech hunn näischt gesinn...* », supplie-t-elle en se tortillant comme un lapereau pris entre les serres d’un rapace. Les veines sur le front de son frère sont gonflées, et il semble ne pas l’avoir entendue lorsqu’il prend entre ses doigts le visage poupon de la jeune fille - si fort qu’il peut sentir ses dents sous ses joues pourtant pleines. L’ami reste planté là, nonchalamment adossé contre l’un des murs de la sellerie, son regard voilé par quelque chose que la gamine ne saurait reconnaitre. « Isabella… Dir sidd vill ze virwëtzeg* », articule le Prince d’un ton exaspéré. La gosse, les lèvres tremblantes, secoue vivement la tête, de grosses larmes roulant sur ses joues. Elle n’a rien vu, rien de rien ! Et peu importe ce qu’elle pourrait déduire de la scène entre les deux hommes, elle ne dira jamais rien à l’encontre de son ainé…

« Nobody should know », dit soudain l’ami, en se redressant pour s’approcher de Phillipe. Ce dernier se retourne prestement, sans lâcher Isabella pour autant, « I know… ». Le regard qu’ils échangent est à la fois douloureux et sombre, comme s’ils venaient de passer un marché dont la jeune fille n’a pas les codes. « I’ll take care of it », précise Phillipe en laissant pourtant le Comte plaquer ses doigts sur la bouche d’Isabella.

***

Une branche lui griffe le visage, s’emmêlant ensuite dans ses rubans, lui arrachant un hoquet entre surprise et douleur. Le bout de tissus rose reste accroché dans l’arbre, seule trace du passage de la jeune fille, voletant aux grès du vent comme un drapeau lors d’un naufrage.
Elle croit entendre le bruit des sabots qui battent la terre s’approcher, et essaye de courir plus vite. La gamine ne saurait dire depuis combien de temps elle s’efforce de les semer, mais il lui semble parfois entendre son nom qui resonne dans la pinède, à la fois supplique et avertissement. Son souffle est court et le monde ne fait plus sens depuis plusieurs heures déjà – elle jurait étre déjà passé devant cet arbre.

De grands yeux sombres croisent les siens. Isabella s’immobilise, et hoquète à nouveau de surprise. La biche, elle aussi figée, dévisage la jeune fille quelques secondes avant de bouger ses oreilles et de prendre la fuite. La petite princesse reste un temps paralysé, le cœur en panique et le corps ankylosé. Lorsqu’elle y parvient enfin à reprendre ses esprits, Isabella attrape dans sa main le bord de sa crinoline pour libérer ses jambes, et se remet à courir.

Alors qu’elle tourne la tête pour regarder derrière elle, la petite princesse trébuche contre une racine et s’étale parterre dans un grognement sourd. Le souffle coupé par la chute, elle n’arrive même pas à expier le cri de douleur qui ne demande qu’à franchir ses lèvres. Le visage enfoncé dans la litière de la forêt, elle regarde le monde depuis un nouvel angle. Dans son nez se mélange l’odeur du petrichor au goût de la bile. « Ech begréissen Iech Marie, voller Gnod…*», ses lèvres articulent mais aucun son ne semble passer la barrière sa langue.


***

Elle ouvre les yeux difficilement. La douleur lancinante sur son flanc lui arrache une grimace, alors qu’elle découvre, confuse, qu’elle n’est plus dans la forêt. Emmitouflée dans ce qui lui semble étre une couverture en patchwork, Isabella n’a aucune idée d’où elle se trouve. La seule chose dont elle a conscience, c’est qu’elle est épuisée. Doucement, elle tourne la tête et observe le décor autour d’elle. Une bouilloire est suspendue au bout d’une crémaillère, au-dessus d’un âtre de fortune. Un filet de vapeur s’échappe de celle-ci, mais le feu commence déjà à mourir. Une paire de bottes est retournée sur le foyer, et quelques chaussettes sont posée sur les buches attenantes, comme pour les faire sécher. Sa robe est posée juste à côté, dans une bassine d’eau sale et de savon. Isabelle écarquille soudain les yeux : sa robe est dans une bassine ? Son cœur cède à la panique. Sans penser une seconde à sa blessure, elle se redresse (ses mouvements bien vite entravés par la douleur), et baisse les yeux sur son propre corps. Doucement, elle pousse la couverture pour voir… qu’elle porte une chemise d’homme.

La porte s’ouvre au même moment, et la jeune fille se recule du mieux qu’elle peut dans le petit lit, tirant la couverture sur elle. Dans la pénombre de ce qui lui semble étre une cabane, elle a bien du mal à distinguer à qui appartient la silhouette qui se découpe dans l’embrasure de la porte. Tout ce qu’elle voit, c’est qu’il ne s’agit ni de la carrure de son frère, ni l’ombre voutée du Comte.

« Are… are you an angel ? », demande-t-elle doucement à cette soudaine apparition.

__________________________
* Mére est insupportable
* rien, rien !
* Je n'ai rien vu, Philipe, lâche-moi, je n'ai rien vu...
* Isabella, tu es bien trop curieuse.
* Je vous salue Marie, pleine de grâce…




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Mila Rosenbach
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Ichabod Walsh
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Mer 5 Oct - 1:23
   
 
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TW suicide


Il se faisait une idée de la vie sauvage à l’image des aventures de Robinson Crosoe, aussi riche que mouvementée. Le destin l’en avait de toute façon contraint - en fuyant l’Angleterre ( même si ce n’était clairement pas par plaisir ),  il avait au moins embrassé l’espoir fou de vivre une vie de Davy Crocket. La fleur au fusil, le deuil au fond du cœur, il deviendrait l’un de ces trappeurs reclus que les romans de son époque envient.
Quand il avait trouvé ce petit cabanon abandonné au fond des bois ( faute de se dégoter un travail ), il y avait même vu un signe du destin : le vent le poussait vers cette vie, cette pénitence qu’il savait ne pas mériter, mais à laquelle il commençait enfin à s’accomoder. .

La maison était déjà pleine, un véritable cadeau de Dieu pour un garçon sans le sou. Même s’il ne savait pas utiliser la moitié des instruments présents, il se disait que tout le temps qu’il avait sur les bras serait investi dans cet apprentissage. Cela l’accupperait, en plus de la survie - de toute façon, il partait déjà avec une longueur d’avance : la chasse était un sport qu’il pratiquait fréquemment ( quoique, il n’avait couru le cerf que dans la propriété de son père ), et fort de ses premiers mois d’errance dans une Amérique décousue, il avait même appris à cuisiner à la broche. Il n’aurait sûrement pas de mal à se sustenter avec la forêt comme garde-manger.

Mais les livres ne contiennent que des histoires. La réalité, elle n’est pas revue par des éditeurs, ni façonnée de sorte à ce qu’elle fasse rêver son auditoire  Il avait bien évidemment, comme tout garçon bien né de son âge, sous-estimé la Nature et sa cruauté. Les insectes, notamment, le rendaient fou. Il y en avait partout, tout le temps - les piqûres qui recouvraient son corps lui faisaient parfois faire quelques poussées de fièvre, en plus de le démanger jour comme nuit ( Il appris plus tard qu’il suffisait de s’enduire de quelques produit pour les repousser ).  
La précarité de sa demeure n’aidait pas non plus à garder le moral de futur armateur au beau fixe : si le vent ne soufflait pas la toiture, c’était la pluie qui venait ronger le bois déjà vieillissant de la bâtisse. Pas moyen non plus de garder les bêtes du coin au dehors - elles étaient d’ailleurs plus souvent présentes dans son salon que dans la mire de son fusil. La nourriture, finalement pas si abondante, courait trop vite et le sentait de loin : les antilopes des plaines n’étaient pas aussi dociles que les cerfs du chasset familial ( Ô comme ils lui manquaient ! ). La solitude, en revanche, était étrangement moins lourde, mais bien plus insidieuse : sans se faire remarquer, elle s’attaquait à sa caboche.
Il commença d’abord par se parler à lui-même, puis, seulement en songe. Bientôt, il radotait à voix basse de vieilles histoires, comme un coucou mal réglé. Il essayait de se tenir compagnie, mais par manque de nouvelle conversation, il ne parvenait à combattre l’étreinte glaciale de cette loyale amie.

Ainsi, presque un an jour pour jour après avoir établi son campement dans cette mauvaise contrée, il décida de se pendre.
La corde qu’il avait construite à base de vieilles couvertures était assez solide pour supporter son poids ( il l’avait plus ou moins déjà testé ), la branche d’un arbre centenaire qu’il avait repéré ce matin ne devrait pas non plus l’abandonner dans sa triste entreprise. Sans plus de cérémonie, donc, le tout en continuant de radoter un mélange de pensées qu’il ne comprenait trop plus, il se mit en route.

Il n’y eut qu’une silhouette blanchâtre, allongée dans l’herbe, pour mettre fin à sa marche funéraire.
D’abord, il ne comprit pas bien de quoi il s’agissait. Bêtement, comme s’il était important, il cru que c’était le fantôme de son père qui venait à sa rencontre ( comme cela aurait été beau et romanesque ), puis, à un animal. Les râles que poussait cette chose lui rappelaient les pleures des rares biches qu’il avait pu tuer. Mais le sifflement qu’il pouvait entendre et les notes de grave dans cette voix d’outre tombe balayèrent d’un souffle ses hypothèses. La curiosité, finalement, révéla toute la supercherie : c’était une jeune fille, bien joliment vêtue - quoique toute salie par son propre sang - qui agonisait pas loin de l’arbre centenaire. Curieux ( à cause du choc, Ichabod, autrefois nommé Benjamin, ne pouvait vraiment formuler meilleur bilan ).

* * *


C’est peut-être par esprit de solidarité par curiosité morbide, ou de peur que la solitude ne revienne lui faire tresser des cordes qu’il avait décidé de rebrousser chemin jusque dans sa pauvre maisonnée, la jeune fille derrière lui, en civière dans les vieux draps.
Il l’avait nettoyé et changé sans bafoué sa pudeur, s’occupant d’elle comme un camarade tombé au combat plutôt que d’une pauvre poupée en sucre. Le peu de chose qu’il connaissait sur la médecine, il avait essayé de l’appliquer sur la demoiselle avant de finalement aller quérir un médecin ( plus exactement la vieille fille du coin ) deux jours plus tard, quand il avait eu peur qu’une infection ne s'installe.
Si elle mourrait, le silence et la lassitude reviendraient. Son acharnement les maintenait tous deux en vie.

C’est au quatrième jour qu’elle ouvrit enfin ses yeux. Trop rouges, trop bleus, il crut, en l'apercevant dans l'entrebâillement de la porte, qu’elle avait jeté un dernier regard sur ce monde avant de s’éteindre. C’est sa question qui fit lâcher au garçon tout le bois qu’il avait collecté pendant son absence.  —  Good Lord, you ain’t dead !”  La surprise et la joie l’avait saisit à peu près en même temps. Tout à fait surpris que la demoiselle ait survécu à ses soins, il savourait néanmoins cette petite victoire sur la mort, comme un chercheur d’or qui aurait trouvé sa pépite.
Sans prendre le temps de refermer la porte, ni même de ramasser les fagots de bois, il s’avança vers le lit de l’ex-mourante sans vraiment mesurer toute la peur qu’il pouvait lui inspirer. —  Sorry about the mess, it’s been a rough week. And sorry ‘bout your dress too, I had to burn it, it started to smell because of the blood and, y’know, random gut bits ? - Gosh darn, sorry, I guess you don’t want to hear about it. I mean, people don’t like to talk about their insides, even when they’re out, it’s weird  ”  Comme s’il n’avait pas discuté depuis des années ( ce qui était plus ou moins le cas ), il semblait incapable de controler le flot de paroles qui jaillissait de sa bouche. Et puisqu’il s’en rendait compte, la gêne vint encore plus souligner ce défaut acquis dans son ermitage. “ I guess that was mud on your dress, not guts. Nobody can survive…errr…guts on their dress…I guess. “ Heureusement, l’espace de quelques secondes, Benjamin pu reprendre le contrôle de sa langue et lui faire faire sept tours dans sa bouche avant de reprendre la parole. “ I’m Benjamin. I found you in the woods four days ago - remember that ?
Se pressant d’un coup d’un seul, comme s’il avait oublié les bonnes manières ( quoique la situation ne l’obligeait en rien à les suivre ), il fit volte face pour vider la cruche d’eau dans un verre qu’il tendit ensuite à la demoiselle. “ I haven’t found your folks yet but if you got a name, that might makes things easier for me. “ Les prochains voisins vivaient à des heures de marche, voire des jours, pour certains. Ne pouvant pas jouer à l’infirmière et l’enquêteur en même temps, il n’avait pas vraiment eu le temps de faire du porte à porte. De toute façon, il n'y avait pas beaucoup de monde qui vivait dans ce trou paumé, et encore moins de gens de goût ( vu sa tenue, sa famille devait avoir de beaux moyens ).
“ [i]Sorry, that’s a lot to take in. How do you feel ? Better, I guess - well maybe not, considering everything you went through. Maybe you should drink a bit, right ?

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Ichabod Walsh
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Lun 2 Jan - 17:22
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« Good lord, you ain't dead »

Isabella n'en était pas exactement certaine. La douleur dans son crâne elle, était bien réel – mais tout le reste lui semblait appartenir à un drôle de cauchemar. « Qu’est-ce que je fais ici ? », pensa-t-elle, en connaissant pourtant déjà la réponse.

Le jeune homme s'approcha d'elle avec une familiarité qui la fit se raidir, trop peu habituée à de telles effusions de proximité. Elle se surprit même à reculer brusquement la tête, comme pour esquiver un coup qui ne vint jamais. A la notion de ses entrailles éparpillées sur sa robe, Isabella eut un haut le coeur - qu'elle tenta de cacher tant bien que mal, une moue pourtant dégoutée déformant ses traits. A mesure que l'inconnu s'enfonçait en explications et corrections maladroites, la jeune fille écarquillait un peu plus les yeux. Tout cela était bien trop réel à son goût, malgré l’amer arrière-goût de mauvais rêve qui voilait ses souvenirs.

Elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé entre cet instant et celui où elle s'était effondrée sous le sol de la forêt. Pour répondre à la question du jeune homme, elle se contenta de secouer doucement la tête, tout en le suivant des yeux. Alors qu’il se pencha pour lui verser de l’eau dans un verre, elle constata qu’il était bien jeune – peut-être à peine plus vieux qu’elle.
Isabella l’attrapa le gobelet avec un petit geste de tête en signe de gratitude, ses mains trahissant sa fatigue en lui faisant manquer de renverser le verre sur les couvertures. Puis, portant le liquide à ses lèvres, elle stoppa net son geste lorsque le jeune homme mentionna ne pas avoir trouvé sa famille. Qu’est-ce que son frère et son ami étaient allés raconter à ses parents ? Ses derniers étaient-ils déjà à sa recherche ? Ou bien Phillipe avait affirmé qu’elle était morte, tombée dans un ravin, sa dépouille perdue à jamais ? Un milliard d’hypothèses vinrent raviver sa migraine ; la seule chose dont elle était certaine à cet instant, c’était que son frère ne l’accueillerait pas à bras ouverts à son retour.

Benjamin dut desceller l’inquiétude sur son visage, car il l’invita à boire un peu. Elle obéit sans rechigner, essayant de calmer le flot de pensées s’entrechoquant de sa tête, celui-ci ayant muer pour maintenant lui hurler à la fois de fuir et de rester se cacher ici. Après tout, si le jeune homme lui voulait du mal, il avait eu plus d’une fois l’occasion de le faire lorsqu’elle était inconsciente. D’une voix fatiguée qu’elle ne reconnut pas comme la sienne, elle dit enfin : « It’s a pleasure to meet you Benjamin ». C’était plus fort qu’elle de respecter la bienséance et l’étiquette, même dans cet état. « I’m… », commença-t-elle, hésitante, avant de se raviser. « I don’t remember my name, I’m sorry ». Si le jeune homme avait entendu parler de la visite royale dans la région, lui donner son nom reviendrait à se condamner, car il la ramènerait aussi tôt que possible à sa famille – pour que Phillipe et son ami aient enfin l’occasion de finir ce qu’ils avaient commencé. Elle secoua la tête, éprise d’une profonde tristesse à l’idée que son frère ai pu vouloir lui faire du mal, avant de s’effondrer en larmes bruyantes et peu convenantes.

« I’m sorry », dit-elle entre deux sanglots, essuyant ses joues humides dans les draps. « I’m sorry, I never wanted to disturb you and… and thank you for finding me. » Réprimant une sévère envie de renifler, elle porta sa main a son nez et ajoute : « I won’t stay long, I swear ».



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Elle était bien mystérieuse, son invité surprise. Déjà, la mémoire, en plus de la santé, lui manquait - ce qui, outre mesure, n’était pas un problème pour Benjamin. Tel un infirmier, il se voyait déjà réparer cette inconnue comme on le fait maladroitement avec un oisillon tombé du nid. Certes, il faudrait partager de maigres provisions, chasser un peu plus et aller puiser l’eau plus régulièrement à la rivière, mais le futur armateur, ravi de partager, n’y voyait aucun mal ( grâce à l’innocence de l’adolescence ). A vrai dire, il avait plus peur du silence qui suivrait ce départ précipité - cette fille sans nom était la clef de sa survie, et, si ça se trouve, de son bonheur ? Elle sera son Vendredi, sûrement pour longtemps, vu l’état de son estomac.
—   Don’t you worry, Milady ! On the contrary, please, stay. ”  Son insistance enjouée contraste avec le sérieux de la situation, et surtout l’état de la pauvre demoiselle. La convenance, à part dans ses adresses, avait quitté depuis bien longtemps cette petite bicoque de trappeur. “Come one, listen to yourself : ain’t no ‘leaving’ for you, missy. I mean - I’m no captor, I’m just gonna make sure you can walk on both of your feet before you go. “ Un peu rattrapé par la gêne, le fuyard commençait à comprendre que son discours plein d’entrain lui donnait des airs de Barbe Bleue. “ Well, you’re free to leave whenever you want - I just think that it is my duty  as a gentleman to take care of you until then. “ En voilà une belle excuse, étrangement, la même que tous les hommes servaient ( et servent toujours) à leurs victimes.

D’un bond, il se leva, le corps chargé d’une énergie nouvelle. Trifouillant dans les placards et différents tiroirs, il était clair que l’organisation de ce garçon était à refaire. Les tasses côtoyaient de vieilles couvertures et une partie de son garde-manger était entreposée avec un fusil de chasse et de la poudre. Un vrai désastre - hélas, entouré de bonnes et de majordomes, Benjamin n’avait jamais appris ce qu’était l’ordre, le vrai.
Ah ! Here it is ! “ Brandissant un pot de confiture comme s’il s’était agi du Graal, Galahad se mit ensuite en quête d’une cuillère avant de retourner à son fauteuil, assis tout près de sa patience. “ I made it myself. Here, have a spoonful, it’ll give you a bit of strength. “ Pas médecin pour un sous, l’apatride se disait qu’un peu de sucre n’avait jamais fait de mal à personne, au contraire. A chaque fois qu’il était malade, sa nourrice lui en donnait toujours, à la becquée, ‘ pour faire descendre la fièvre ‘ qu’elle disait ( une façon bien amusante de voir si le petit avait vraiment des maux de ventre ou s’il mentait ). “ The flavor’s wild strawberry. I also have some blueberry jam left if you’d prefer ? “ Véritable maître d'hôtel, il se tenait tout droit sur sa chaise, prêt à écouter tous les caprices de son invité ( qui ne seraient pas nombreux, vu sa situation ). “ I can also cook you a proper meal, if you’d like ? I can make…hm… “ Un rapide regard jeté vers le chemin lui indiqua que du choix, il n’en l’avait pas vraiment, finalement. “ ...Some soup ?
Le ragoût amateur aux trois légumes et à l’eau de rivière chauffait encore dans la marmite suspendue au-dessus des braises. L’âtre étaient noir de suie, jamais vraiment nettoyé et encore moins entretenu.

Oh ! - My name’s Benjamin, by the way. “ Il sourit en secouant la main, ne sachant pas vraiment pourquoi il accompagnait cette déclaration de ce geste. La socialisation était compliquée. “ I’m - erm…A regular orphan. Just - you know, livin’ the American dream. “ A l’époque, le pauvre enfant était un bien mauvais menteur ( défaut qui sera complètement effacé d’ici quelques années ) “ I’ve been living here for a year - and I’ll gladly share my humble apartments with you, m’am ! “ L’accent anglais qu’il peine à cacher ne rend sa proposition que plus baroque. “ So - you were saying : you truly have no memory from the incident ? Anything you can tell me about you ? No ? I mean, surely, there’s something you must remember. like….hm… Your mother’s name ? Maybe an address ? You look kind fancy, you know. Are you from the city ?

:copyright: Laueee
Ichabod Walsh
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