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| Since : 18/11/2019 Messages : 682
Faceclaim : Jimmy les deux bottes Crédits : GHOEST
| Mer 15 Fév - 2:03 Brooket : les roses ont des épingles
Qui est in, qui est out ? Parfois, même si tout les oppose, ils sont exactement ce dont l'autre a besoin en ce moment.
Malgré l’heure encore avancée, Fanfreluches affiche fermé. Meredith, le tailleur réputé de Silverstone, a reçu une commande de dernière minute et pas n’importe laquelle. Voilà qu’un fermier fortuné de la région se marie avec une française très procédurière et qu’il se retrouve obligé de porter un costume pour sa noce. Pour ne rien arranger, le type n’est pas un gabarit ordinaire, non. Immense et charpenté, il a simplement envoyé à Meredith un pantalon qui lui appartient déjà mais il ne peut pas se déplacer pour des essayages. Sa femme a griffonné quelques mesures prises au ruban mais bien-sûr, tout n’est pas limpide. Meredith aurait pu refuser une commande de ce type mais voilà : le futur marié est prêt à débourser une fortune. Son épouse formule des exigences sur un tissu compliqué. Ils l’informent qu’ils pourront venir pour des finitions et le règlement d’ici deux jours.
« Il fait 6,2 pieds, il chausse du 46, il a de bonnes épaules » voilà le seul genre de précision aidantes que sont capables de fournir les locaux.
Meredith aura beau essayé, sans modèle, ça risque d’être compliqué. Ce qu’il lui faudrait...ce qu’il lui faut…
Un type grand comme Jaime n’a pas de mal à se frayer un chemin parmi la foule grouillante des arrivages du train de Silverstone. Il n’a pas encore accepté le poste, en fait on ne lui a pas encore officiellement proposé même siiii, on le laisse un peu entendre ici et là, ce serait super d’avoir un nouveau pasteur à Silverstone plutôt que deux à Imogen. Malgré les débuts balbutiants qu’il a donné à voir lors de la messe du solstice, les actionnaires de la ville semblent avoir été séduit par l’opportunité qu’il représente, et peut-être par sa belle gueule aussi. L’épouse du maire lui a resservi 5 fois du thé à la Society et une femme au rire désagréable lui a tenu la jambe jusqu’à la limite du supportable. Il vient de réussir à s’évader de cette antre horrifique.
Meredith le voit passer, une tête au-dessus des autres, à travers la vitrine de son échoppe. Il est là, c’est lui : 6,2 pieds environ, de bonnes épaules, (trop tôt pour jauger la pointure) : une silhouette de modèle.
crédit - Deadparrot & ghoest | | | | |
| Since : 08/08/2022 Messages : 62
Faceclaim : Tom Sturridge Crédits : @moore
Age : 30 ans
Statut : Célibataire, gayest gay to ever gay mais hush
Job : Tailleur et modiste, propriétaire de Fanfreluches
Habitation : Silverstone, au dessus de sa boutique de tailleur
Disponibilité : DISPO
| Sam 18 Fév - 19:53 En cette journée de l’an de grâce 1889, Meredith était au bord de la crise de nerf couplée à une bonne crise de larmes. La tâche qui était la sienne était titanesque et il n’en voyait tout simplement pas la fin. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pourtant, c’était lui après tout qui avait accepté la commande rocambolesque qu’on lui avait faite, avec si peu d’information sur la personne qu’il devait habiller et un délai des plus ridicules. Le tailleur avait même été obligé de fermer sa boutique, sachant déjà qu’il ne pourrait pas tenir le rythme s’il devait en plus tenir la caisse et accueillir d’autres clients.
Meredith avait donc à peine deux jours pour faire un costume de mariage digne de ce nom, à des clients exigeants, et peut-être un peu fous, mais aussi très fortunés. Depuis qu’il avait reçu ses maigres instructions, le tailleur ne s’était pas arrêté. Il avait tracés, coupés, épinglés sans relâche, ses mains blanches s'affairant, en vain pourtant. Sans les mesures, sans un modèle, il ne parviendrait à rien. Mais où pouvait-il en trouver un qui conviendrait ? Son client semblait être un homme très grand, très charpenté, le genre qu’on ne trouvait pas beaucoup dans la région. Des hommes charpentés oui, mais des hommes aussi grands, cela était très rare. Trop rare. C’était vraiment sans espoir, il ne lui restait plus à se jeter sur son lit et pleurer toutes les larmes de son corps, attendant l’humiliation qui serait faite à sa réputation, lui, le tailleur qui n’avait pas réussi à terminer une commande
Alors, comme si le Ciel lui-même avait répondu à son appel, Meredith leva la tête de son ouvrage, posant son regard au moment même où un individu de haute taille qui passait devant sa boutique. Une taille qui semblait correspondre à celle de son client. Il était là ! Son modèle providentiel !
Meredith se précipita donc dehors dans le fol espoir de l’arrêter et de le convaincre de lui apporter son aide. Hélas, alors qu’il l’interpelait, il trébucha sur une pierre quelconque. Le tailleur serait sûrement tombé si l’autre homme ne s’était pas retourné au même instant, pour le rattraper prestement, ses bras forts autour de sa taille, le ramenant contre un poitrail viril.
La poitrine haletante, ses joues ivoirines délicatement poudrées de rose après toute cette excitation, Meredith leva ses grands yeux azurs sur le beau visage de son sauveur, auréolé par les rayons du Soleil, qu’il reconnut à présent. Mr Brooke, celui qui serait peut-être le nouveau pasteur de Silverstone. Un saint homme assurément, il l’aiderait, il en était sûr. Ses lèvres purpurines tremblotantes, Meredith lui adressa sa supplique.
-O mon bon monsieur, de grâce, aidez-moi !
Il était son seul espoir. | | | | |
| | Mer 22 Fév - 22:20 ✞
― please have mercy on me, ― take it easy on my heart.
***C'est qu'il mouronnait, le vicaire. Dans sa barbe qui n'en a jamais été une, la mécanique du haut (du très très haut, en ce qui le concerne) turbine à toute vitesse. Trois fois celle d'une locomotive lancée en pleine campagne, et sûrement toute aussi brûlante malgré le froid qui pique les joues : si la rumeur comme quoi on lui collerait bientôt la paroisse de Silverstone est vraie, le changement de vie va être on ne peut plus brutal. Sans son chaperon pour assurer le bon fonctionnement des réunions d'ouailles, des réunions politiques et à peu près tout ce qui implique de parler, Jaime n'est pas sûr d'avoir les épaules pour le rôle. Non-pas qu'il ait ce besoin d'être surveillé, loin s'en faut. Mais un peu quand même.
Sa grande silhouette, que l'on devine élancée et toute en muscles sous cette chemise pour une fois bien propre et bien repassée, fend la foule avec l'aisance dont seuls les oiseaux de son envergure disposent. En vérité, les gens s'écartent plus qu'autre chose au passage du géant, mais celui-ci, attentif à son environnement, prend tout de même soin d'éviter les passants. Bien chapeautés ou mal fagotés, il adresse un excusez-moi fort poli aux pauvres âmes qui heurtent malencontreusement son grand corps malade.
Aussi, Jaime ne fait simplement pas plus attention que ça à son environnement, bien trop occupé à réfléchir ; c'est sans compter sur ce qu'il aperçoit du coin de l'œil. Une volte-face dans la terre humide de neige (ses bottes s'y enfoncent un peu), le voilà qui récupère ce pauvre malheureux tombé d'il-ne-sait-où. Les mains autour de sa taille, il sent sous ses doigts la tendresse veloutée d'un textile de bonne qualité, et le pouls cadencé sur une vitesse de course à travers la cage de ses côtes. L'inconnu a de beaux yeux clairs, et une mâchoire contre laquelle on pourrait se couper ― son parfum est celui des gens biens.
O mon bon monsieur, de grâce, aidez-moi ! Mais la foule autour applaudit ce sauvetage in extremis, et comme sur la scène d'un théâtre, un rayon chaleureux de Là-Haut vient bénir cette rencontre fortuite, néanmoins providentielle. Jaime adresse un sourire de convenances aux ouailles arrêtées pour contempler la pièce, et lorsqu'il redresse le corps gracile et fluet entre ses bras, c'est pour mieux le tenir par les épaules, s'attendant à tout moment à le voir choir.
― Allons, allons, pourquoi toute cette précipitation ? Il y a ce sourire dans sa voix, chaleureux et ronronnant, le genre qui ferait fondre la neige sous leurs pieds. Comme le bon camarade qu'il est, Jaime frotte et pince ces épaules chétives, et chasse également une mèche rendue folle par la course au front du charmant inconnu. Dites moi, qu'est-ce qui vous rend tout pantelant comme ça ?
Le vicaire ne se doute nullement de ce qui plane au dessus de lui. Un rayon de soleil à travers les nuages, certes, mais sûrement bien plus aussi, à en jurer par cet azur qui le fixe comme s'il était le dernier espoir de sa vie.
Ses mains n'ont toujours pas lâché le prise, douce, mais ferme.
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