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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Alors que les rafales neigeuses continuent de s’abattre sur le comté d’Imogen, les lueurs du saloon se rallument enfin derrière les carreaux embués.
Le jour n’est pas encore couché mais cela fait longtemps que la petite cité montagneuse n’a pas eu l’occasion de se réjouir en collectivité. Le blizzard obstrue les routes commerciales des environs et retient les fermiers chez eux. Le marché est suspendu, la messe est restée déserte tant que les routes sont dangereuses. Les loups s’approchent si près des maisons qu’on peut apercevoir leurs yeux jaunes briller la nuit, juste sous les fenêtres. Jacob, shérif depuis moins d’un mois, s’octroie donc pour la première fois le pouvoir de rouvrir lui-même les portes du Snip Saloon pour réchauffer un peu les cœurs des habitants qui en ont bien besoin.
« Abigail ! » Il frappe dans ses mains pour appeler la gérante à le rejoindre au comptoir en décrochant lui-même le panneau « CLOSE » de la porte. « Je suis désolé mon trésor, je t’adore vraiment et j’ai besoin que tu accueilles tout le monde maintenant pour faire une annonce et... » Son sourire las s’éteint et sa figure redevient grave, plus grave que la tenancière ne l’a peut-être jamais vu. Depuis la mort de Clayton, Jacob semble pourtant trouver ses marques dans son nouveau rôle. Il ne revient toujours pas lui-même d’être devenu une telle référence d’autorité dans le comté, c’est inespéré pour un vieux paniolo comme lui. Mais aujourd’hui il semble avoir laissé son âme de guerrier au fond du lac. « Fais le pour moi, merci. »
Il croise les bras sur le comptoir, jetant un coup d’œil à la fenêtre d’où il aperçoit le Bureau du Shérif, Son bureau, de l’autre côté de la rue. Le docteur Maharaj et lui ont acheminé leur macabre découverte dans une des cellules, en début d’après-midi. Depuis, le jeune docteur fait des allers-retours incessants dans le commissariat métamorphosé en morgue, formulant de plus en plus de demandes pour mener à bien son enquête. Jacob aimerait bien que l’enquête avance. Mais il doit maintenant gérer le choc d’une autopsie organisée au sein d’une petite communauté protestante déjà violentée par les intempéries. Tout ces problèmes sont beaucoup trop intellectuels pour ce petit shérif arriviste, propulsé à son rôle de protecteur de la loi par hasard, sur une balle perdue, par manque d’autre candidat. Il se sentait déjà dépassé avant de découvrir sa première scène de meurtre.
« Aller, vous pouvez tous rentrer, venez vous mettre au chaud. »
La rumeur n’a pas tardé à se répandre dans toute la ville : quelque chose de louche se trame en place publique et le shérif a l’air soucieux. Ce soir là, bien que Jacob et Arthur aient essayé d’être le plus discret possible, la messe est pleine, après des semaines de désertion complète. Quand Jacob arrive sur le parvis de l’église, il sait qu’il doit rapidement faire un discours sinon les paroissiens vont inventer quelque chose de pire. Mais il n’a pas le panache de s’exprimer en public comme un orateur. Il invite les plus vaillants à le suivre au saloon pour échanger des nouvelles entre eux, « ...célébrer la trêve du blizzard et parler de ce qui nous inquiète. »
Les âmes les plus robustes qui s’étaient aventurés en ville viennent s’abriter des bourrasques glaciales à l’intérieur de l’auberge. Certains sont venus pour la messe, d’autres pour voir le médecin que la neige a éloigné pendant si longtemps que Clayton en est mort, certains sont des voyageurs que le Snip Saloon accueille, peut-être que quelques uns ont écoutés la rumeur.
« Prenez tous quelque chose à boire, c’est un ordre gouvernemental. »
Il s’installe à une table avec une bière, d’où il fait signe au jeune médecin et au pasteur de le rejoindre, tout de suite.
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Jacob Kalawai'a
Benicio M. De la Fuente
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DC : Mako - Kilian - Ichabod - Amelia
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Statut : Célibataire, mais vieux garçon lui va mieux
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Lun 12 Juin - 15:25
And Cap'n Davis had a gun, He kind of clapt his hand on't And stuck a crooked stabbing iron Upon the little end on't
W
INTER SLEEP
Everyone
Il lui semble qu’il n’a pas touché terre depuis qu’il a vu deux cadavres dans leur linceuls êtres trimballer jusqu’au bureau du shérif. Il n’était déjà pas serein, mais la peur qui lui a pris les tripes a bien failli le rendre plus malade qu’il ne l’est déjà : le cœur qui bat la chamade, l’estomac noué, tous ces symptômes lui ont rappelé le souvenir amer de sa cellule mexicaine. Un instant, il s’est même imaginé pris - comme s’il avait signé ce meurtre de son nom. Reniflant au-dessus de son bureau, il a d’ailleurs songé à se débarrasser des doigts qu’il garde emmaillotés. Mais puisque Cooper n’est plus dans le coin pour faire disparaître les preuves, il s’est vite ravisé. Après quelques heures passées dans la panique la plus totale ( quoique que majoritairement interne ), Benicio a bien dû se rendre évidence : l’urgence n’est pas dans la fuite, mais dans le fait de maintenir son petit train de vie - et surtout, une image qui lui garantira le soutien de la population. La présomption d’innocence n’existe bien dans ce pays que pour les pasteurs et les hommes de Dieu, et il compte en jouer. Puisque rien ne le relis à ce meurtre ( pour l’instant ), et que la justice célèste est toujours plus importante que celle des Hommes, sa bonne étoile le guidera une fois de plus. Il faut faire face, comme Paul et Silas quand ils ont répandu à la bonne parole - car, au final, ce sont les agents de la justice que la foule a fini par piétiner. Ce qu’il faut, c’est que ce corps soit vite enterré.
Le front moins blanc, il se présente dans son grand manteau à l’entrée du saloon. Il n’est pas mécontent de la messe qu’il a donnée. Un extrait concernant les hommages dûment rendus aux morts a dû faire se réveiller certaines consciences. Et puisque la nouvelle est allée vite, il a même dit un mot pour la défunte, sans pourtant la nommer. La mort rapproche toujours les communautés - et quoique personne n’ai pleuré pour une putains, tout le monde s'est senti concerné par ce triste incident. Mais au final, il n’y a rien de mal à ce que tout le monde en parle. Les hypothèses entendues dans l’assemblée, à l’entrée de l’office, l’ont conforté dans l’idée qu’il ne serait certainement jamais dérangé. Pourtant, l’invitation du Shériff récemment nommé le maintient dans un état de survie - il n’est pas tout à fait à l’aise. Mais en sa qualité de juge moral, il peut faire passer son embarras pour un deuil inquiet.
Sans empressement, et en prenant bien le temps de saluer toute personne qui lui tend la main - ou de rassurer ceux qui ne se présentent pas à lui - il chemine vers Jacob et le docteur Maharaj. La présence de ce tiers-partie le surprend d’ailleurs un peu. Il ne s’imagine pas exactement son implication dans toute cette affaire, mais sait qu’on n’appelle pas un médecin pour constater d’un massacre orchestré par la nature. Déçu, Benicio s’imaginait que les pumas trouveraient ses victimes avant la justice. “ Messieurs. “ L’air grave, il hoche la tête pour saluer ses interlocuteurs, puis, pose sur la table son chapeau à bord large.
Sa silhouette encore engloutie dans son long manteau de coton, il ne prend pas le temps de se mettre à l’aise, faisant valoir son inquiétude, ainsi que son empressement - il veut avoir l’air tout dévoué à sa communauté, aussi secoué qu’eux par cette tragédie ( mais surtout par le traitement du corps de mademoiselle Robinson ), et ainsi s’octroyer le rôle de messager entre la justice et la population. “ Je ne vous cacherais pas que tout Imogen s’inquiète de ce qu’il s’est passé. J’ai fait de mon mieux pour empêcher certains d’affabuler - mais je dois bien avouer que, comme tout le monde, je suis moi-même terriblement inquiet. J’aimerais savoir : que s’est-il passé, exactement ? On ne parade pas un cadavre pour rien - en tout cas j’ose espérer. “ Il regarde discrètement le plafond, mais il vise le ciel. Il est bon de rappeler aux Hommes de science que quelqu’un les surveille de là-haut. En tout cas, si ce n’est pas la main de Dieu qui le frappe, ce sera celle des paysans. “ Certains pensent qu’il s’agit d’une nouvelle épidémie de vérole, vu que vous êtes là, Docteur. Mais j’imagine que, puisque vous n’avez pas brûlé le corps, il ne s’agit pas cela ? “ Les mains sur la table, il attend leur réponse, curieux d’estimer le poids de l’épée de Damoclès qui pèse au-dessus de sa tête.
Tout en nettoyant le comptoir de mon magasin, je suis assaillis par certaines pensées. Comme celle concernant ma capacité à tenir mes mensonges... il faut de la constance et de la mémoire.
Je crois que de tout mes mensonges, l'un des plus difficiles à tenir est celui de ma supposée résistance au froid. Andreas Richter est né et a grandit dans les forêts canadiennes, près du cercle polaire... Mais Branden MacNamara est acclimaté comme un animal aux chaleurs des déserts comme à l'humidité effroyable du bayou. Autant dire que je vis quelques unes des journées les plus pénibles de ma vie. Le blizzard ou les Pinkertons...? Je préfère les seconds. On les tue plus facilement. Essayez donc de flinguer une tempête... A moins d’être très bourré, ou très stupide, ou les deux...
Bon... il parait qu'il y a une accalmie. Je ne suis pas certain de savoir si ça va durer. Et qui le sait...? Il faut que je sorte. Je suis enfermé depuis trop longtemps. Et il y a une limite à ma résistance à l'enfermement et ma crainte du froid. Cette faible résistance arrive à son terme...
Je lâche mon chiffon. On a en parti vidé mon stock de couvertures. Je présume que je ne vais pas recevoir de clients de si tôt. J’attrape un lourd et long manteau, un chapeau et un fusil. Je doute fort d'arriver vivant sans eux... ou que j'aille.
Je ferme les lieux avec soin. Il faut rester prudent dans ce monde de voleurs.
Le froid me saisit des que je pointe le nez à l’extérieur... Je jure parce que ça me soulage et j'avance en ramenant sur ma bouche une écharpe. Je tiens fermement mon fusil d'une main. J'ai envi de boire quelque chose, d'entendre des voix... même pour entendre des conneries.
J'arpente les rues. J'entends des rumeurs. Le shérif a fait ouvrir les portes du saloon. Impossible de ne pas sourire devant cette décision qui a quelque chose de politique. Jacob a sans doute gagné quelques voix pour les prochaines élections. Je ralentis légèrement en entendant parler de cadavres entreposés chez le shérif.
Les plus folles hypothèses se partagent sur les trottoirs. Je choisis de me faire ma propre idée sur cette question qui va me sortir de mon ennui.
Je pousse les portes du saloon. On y aurait presque chaud... J'aperçois le shérif, le médecin et un prêtre ou un pasteur à une table... Je m'approche. Je les salue et je m’adresse directement à Jacob.
J'avais beaucoup de respect pour Clayton...
Ce n'est pas un mensonge.
Si dans les heures qui viennent vous avez besoin d'un adjoint temporaire, je suis à votre disposition.
Récap' des événements - ici tu peux faire une résumé de ce qu'il se passe dans ton post.
Invité
Blair Smith
Since : 07/08/2022
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Age : 35 ans
Statut : Mariée (de circonstances) à Laurie Smith | Mère (d'emprunt) d'Ann
Job : Institutrice à Imogen
Habitation : Un petit appartement dans la rue principale d'Imogen
Dim 18 Juin - 19:22
WINTER SLEEP
[RP COMMUN]
Lorsque Blair avait emménagé à Imogen l’été dernier, la ville lui avait semblé charmante. Maintenant, elle n’était plus si sûre. Ce n’était pas la faute à une perte d’optimiste (qui était déjà inexistant chez l’institutrice), mais la conjoncture actuelle forçait à se poser des questions. Déjà, il faisait froid. Un froid comme elle en avait rarement connu à Sunshine. La neige était tombée sans discontinuer pendant des jours (qui avait semblé une éternité) et à cela s’était ajouté un blizzard mordant qui avait condamné tout le monde à se calfeutrer chez soi en priant le Seigneur pour que les fenêtres branlantes tiennent le coup. Et ensuite (et surtout), un corps avait été trouvé dans la forêt. Madame Johnson le lui avait dit tandis qu’elles se rendaient à l’église (la première fois depuis plusieurs jours). C’était madame Patmore, la femme du berger chez qui Blair avait acheté Caroline, qui l’avait informée.
« C’est ce qu’elle m’a dit, » lui avait assuré madame Johnson en regardant par-dessus son épaule avant de reprendre à voix basse. « Il paraît que monsieur Drumster a vu un morceau de son corps… Un carnage ! Elle n’est certainement pas tombée dans les escaliers, la Robinson… Brrrr, rien que d’en parler, ça me donne la chair de poule ! »
Puis, en s’installant pour la messe, une dame lui avait dit tout autre chose, prétextant avoir vu d’horribles bubons sur le bras de la malheureuse.
« La peste ! C’est la peste ! » avait-elle sifflé en se signant. « Dieu nous garde ! »
Et maintenant, Blair ne pouvait s’empêcher de s’imaginer cette pauvre madame Robinson (qu’elle n’avait pourtant jamais vue), le corps tantôt ensanglanté et couvert de lésions, tantôt boursouflés de boutons verdâtres. Le sermon du Pasteur ne parvenait pas à chasser les visions d’horreur qui s’imprimaient dans son esprit aussi bien que de l’encre sur un papier. Sur les bancs de l’église, les fidèles étaient dissipés. On murmurait, on chuchotait à qui mieux mieux en lançant des hypothèses à voix basse sur les raisons ayant causé la mort de la victime.
« Des cougars, peut-être ? » chuchota-t-elle à Laurie tandis qu’ils s’asseyaient tous dans un unique froissement de vêtement général après un chant. Il valait mieux que ce soit des cougars que la peste. « Sûrement ? »
Il tapota la main qu’elle avait agrippée à son manteau.
« Je l’ignore, » soupira-t-il. « Mais le docteur Maharaj est là. Je l’ai aperçu. »
Les yeux de Blair s’écarquillèrent.
« Tâchons d’en discuter avant de paniquer, d’accord ? » la rassura-t-il derechef. « Le shérif nous en dira très probablement plus après la messe. »
Et avec ça, le dernier « Amen » résonna dans l’église glaciale et on se pressa à l’extérieur. Laurie porta délicatement Ann qui s’était endormie environ deux minutes après le début de la messe. D’une main maternelle, Blair arrangea sa frange noire qui tombait sur son front. « Un vrai petit ange tombé du ciel. » Cette pensée la réconforta autant qu’elle la terrifia. Car si ce n’était pas un cougar qui avait tué madame Robinson, alors qu’était-ce ? Et n’étaient-ils dans ce cas pas tous en danger ?
Sur le parvis de l’église, le shérif Kalawai’a avait la mine chiffonnée. Il ne ressemblait plus à l’adjoint décontracté qui l’avait accueillie et aidée à restaurer l’école, à la fin du mois d’août. Un pli soucieux striait son front, malgré l’allure bonhomme qu’il tentait de se donner. Son invitation au saloon engagea un petit mouvement de foule.
« Suis-les, » l’encouragea Laurie. « Je vais coucher Ann et je te rejoins dès que possible. »
Incertaine, l’institutrice pataugea dans la boue en relevant ses jupes, le dos et les cheveux fouettés par le vent qui manquait de la faire trébucher à chaque bourrasque.
À l’intérieur du petit saloon, les curieux, les affamés et les terrifiés échangeaient opinions et idées fumeuses en attendant que le nouveau shérif veuillent bien leur partager l’hostie du jour, après avoir goûté celle de l’église. D’ailleurs, des plus gourmands que d’autres l’avaient pris d’assaut. Le quincailler et le Pasteur étaient en première ligne, mais Blair était trop loin et le saloon était trop bruyant pour qu’elle entende quoique ce soit.
Lorsque son tour vint, elle commanda un chocolat chaud qu’elle se dépêcha de serrer bien fort entre ses doigts bleus.
« Eh quoi, » finit par s’agacer à voix haute un homme qui n’était pas loin de l’escalier. « On va nous dire ce que c’est que cette histoire de corps chez le shérif ?! »
« Ferme-la, Steve ! » rétorqua son voisin. « C’est des histoires de femmes, ces machins-là ! Moi j'ai pas vu de corps, y’en a pas, c’est la neige qui rend tout le monde zinzin… »
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Blair Smith
Nuttah Doyle
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Age : 22 ans
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Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
Habitation : La ferme de feu son père adoptif
Ven 23 Juin - 16:42
WINTER SLEEP
[RP COMMUN]
Elle avait commencé à tousser la semaine passée. Résultat peu surprenant sur un corps malmené, épuisé par les travaux et surtout par un hiver beaucoup trop rude. Que ça ne survienne que maintenant relevait du miracle. Mais les jours passaient et ça n’allait pas en s’arrangeant. La gamine se soignait comme elle pouvait, avec ce qu’elle avait, c’est à dire pas grand chose, pour une efficacité limitée.
Ce n’était pourtant pas là son sujet de préoccupation principal, car les rumeurs étaient parvenues jusqu’à la ferme. Après tout le monde, pour sûr, mais elles étaient venues. Nuttah n’aimait pas vraiment les ragots, mais cette fois elle avait été bien obligée de s’y intéresser. Le corps d’une femme avait été retrouvé. C’était horrible, innommable et les spéculations allaient bon train. Aussi, lorsqu’elle descendit jusqu’à Imogen, ce fut avec une toute naturel curiosité. Même si le plus important, c’était de remplir des devoirs auxquels elle avait tant manqué. Du moins, elle s’en persuadait.
Bien trop longtemps qu’elle n’était pas allée à la messe. Pour l’occasion, elle avait ressorti sa robe du dimanche et s’était coiffée avec soin. C’est qu’elle ne voulait faire honte à personne, et surtout pas au Pasteur, qui avait peut-être remarqué son manque de présence ces derniers mois. C’est avec grande honte qu’il faudrait qu’elle lui demande son pardon pour avoir négligé ses devoirs les plus élémentaires. Jedediah ne l’aurait certainement pas admis.
Les chuchotements, elle les entendait. Elle n’en perdait pas une miette même. Et le malheur voulut qu’une quinte de toux lui échappe au moment où le mot « Peste » était prononcé dans l’assistante. Diatribe de regards en coin, méfiants, hostiles ou dégoûtés, un « chuuuuuut » sonore adressé à son encontre et ses voisins de rangée s’écartant d’elle autant que le manque d’espace le leur permettait. Nuttah piqua du nez vers ses souliers, souhaitant disparaitre, ce qui, avec sa longue silhouette, était plutôt compromis. Oh, elle était habituée à essuyer des regards pas toujours bienveillants, mais là c’était un peu différent. Le reste de la messe fut consacrer à mener tous les efforts pour ne surtout pas faire de bruit, quitte à manquer de s’étouffer. Ses joues ne tardèrent pas à se colorer de rouge alors qu’elle se contenait, n’osant même regarder les autres paroissienne et encore moins l’homme de Dieu qui s’affairait.
Un supplice, mais elle tint bon et dut s’isoler à la sortie de l’office pour cracher tout ce que ses poumons avaient à cracher. Un peu d’eau aurait été bienvenue, elle pourrait en demander au saloon, là où tous se dirigeaient. Elle se méfiait des médecins, mais peut-être devrait-elle faire une exception, au moins pour éviter qu’on pense qu’elle ait pu donner la peste à cette malheureuse femme.
L’assemblée est si nombreuse pourtant qu’elle doutait d’avoir droit à son tour chez le docteur. De toute façon, c’était bien le Pasteur qu’elle voulait voir en premier. La santé de son âme passait après tout avant celle de son corps, son père adoptif le lui avait toujours appris et elle avait bien retenu la leçon. Seulement voilà que le père Molina était en conversation avec le Shérif Kalawai’a et… le Docteur ? Elle n’en était pas certaine, il ne lui semblait pas l’avoir jamais vu. Elle évitait déjà son prédécesseur.
Elle trouva un coin où s’installer sans trop se faire bousculer et parvint on ne sait comment à se procurer un verre d’eau, avec un café bien chaud. Quant à espérer avoir de la nourriture, elle n’essaya même pas, tous semblaient vouloir se jeter dessus tant qu’il y en avait encore. Elle tapa ses semelles sur le sol, essayant de réchauffer ses pieds. L’humidité avait pénétré le cuir troué de ses chaussures et le contact de ses bas humides était particulièrement désagréable.
Elle jetait des coups d’oeil au Pasteur, de temps en temps. Elle se serait mordue la langue plutôt qu’interrompre grossièrement sa conversation. Elle était, sinon, occupée à étouffer ses quintes de toux comme elle le pouvait, n’osant s’approcher des quelques têtes qui lui semblaient un peu familières, au cas où. Mais avec le boucan ambiant personne ne l’entendait de toute façon. Elle en revanche, percevait quelques rumeurs, des échanges autour d’elle. « Non non non, c’pas une maladie, c’pas une bête sauvage. Moi j’ai entendu dire que c’était un m… » le mot fut chuchoté à l’oreille de sa voisine de table. Nuttah, horrifiée, pâlit d’un coup et détourna le regard.
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Nuttah Doyle
Arthur Maharaj
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Habitation : Silverstone
Mer 12 Juil - 0:02
Winter sleep
[RP commun]
C’est à contre cœur qu’Arthur s’était laissé arracher au bureau du Shérif ou sa danse macabre autour des deux cadavres allait bon train. Jacob Kalawai'a lui avait demandé de l’accompagner au saloon ; il fallait parler à la population d’Imogen avant qu’elle ne réclame des comptes.
« Il faudra penser à remettre de la neige dans les baignoires. » Avait dit Arthur à voix haute en remettant sa casquette de laine, plus à lui-même que pour Jacob qui n’avait pas tant eut le choix quand à l’occupation de ses quartiers. Le médecin avait largement rassuré l’homme de loi en amont ; son bureau serait épargné de toute marre d’hémoglobine puisque lorsque le cœur ne bat plus, le sang ne sort plus.
Deux ans passés loin d’Imogen et Arthur en avait oublié à quoi elle ressemblait ensevelie sous la neige. Il faisait déjà nuit d’encre et malgré son épais manteau le vent lui rongeait la peau. La ville s’étirait sous une lune parfaitement ronde, les ombres devenaient aussi inquiétantes que la menace invisible des loups dans les bois. Le souffle de l’hiver obligeait à plisser les yeux et à dissimuler le nez dans l’écharpe. Les cloches annoncèrent la fin du sermon ; le temple paraissait bien plus loin qu’il ne l’était quand les sons étaient étouffés par l’obscurité. La neige craquait sous chacun de ses pas et ses chaussures soulevaient de la poudreuse à chaque nouvelle avancée.
Il ne faisait pas vraiment beaucoup plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur. Quelques-uns s’étaient bousculés pour venir en aide à Abigail afin d’allumer un feu dans l’antre et plusieurs pestaient contre les bûches humides. Arthur se retrouva bien rapidement avec une verre de bière bien fraîche entre les mains. On se préoccupait peu de lui, plus pressé de trouver de quoi boire et manger avant son voisin. Le saloon avait manqué à beaucoup. Rapidement, le médecin alla rejoindre le shérif. Il se débarrassa de sa casquette en s’installant, préférant pour l’instant garder son manteau sur ses épaules. Les spéculations concernant le cadavre dans l’une des petites cellules du bureau du Shérif prenaient de plus en plus d’ampleur. Arthur n’eut pas le temps d’épier plus longtemps les conversations, le pasteur de La Fuente se joignait à leur table. Il fut salué d’un large sourire et d’un signe de tête ; le médecin n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de toute façon, l’homme du Seigneur lui partageait déjà ses doutes et ses craintes.
“ Mais j’imagine que, puisque vous n’avez pas brûlé le corps, il ne s’agit pas cela ? “
« Non, en effet. Ou ce serait bien le premier cas de mort par asphyxie suite à une strangulation à cause de la vérole. » Le ton était trop léger et de toute façon la plaisanterie très mal venu. Arthur le réalisa après l’avoir dit mais ne chercha pas à se rattraper, redevenant aussi sérieux que grave. Il avait échangé un bref regard avec le shérif. « Enfin… bref. Nous- nous ne savons pas encore ce qu’il s’est passé. C’est pourquoi j’ai demandé à conserver les corps afin de les étudier. Dès que j'aurais de plus amples informations, croyez bien que vous en serez les premiers informé. » C’était une piteuse tentative pour rassurer le pasteur ; Arthur n’avait jamais été très doué pour ce genre de choses. Et l’interruption de cette conversation par un homme à l’imposante silhouette et au fusil à la main le sauva de s’enfoncer un peu plus. Arthur n’avait même pas eut le temps d’inviter Benicio à s’installer avec eux.
« Bonsoir. » Il but quelques gorgées de sa bière avant de la reposer, ne sachant pas vraiment où se placer. Au final ce n’était qu’un maigre sauvetage si l’homme nécessitait exclusivement une conversation avec Jacob. Arthur lança un coup d’œil au pasteur puis au fusil que tenait fermement son propriétaire. Loin d’apprécier les armes à feu, il les aimait encore moins dans un espace aussi remplis de braves gens. Ça le mettait mal à l’aise. Il n’en fit toutefois rien et se contenta de lever le nez vers les deux hommes qui étayaient leur hippothèses bruyamment près de l’escalier. L’un avait presque grimpé sur la première marche pour être certain que son mécontentement soit entendu par tous. La tension était palpable et le médecin ne semblait que le réaliser maintenant.
« C’est des histoires de femmes, ces machins-là ! Moi j'ai pas vu de corps, y’en a pas, c’est la neige qui rend tout le monde zinzin… »
« Oh, si. Il y a deux corps en réalité. Celui de madame Robinson et de… » Arthur chercha ses mots le temps d’une seconde. « De sa nièce ? » Il regarda Jacob, comme si cela pourrait l’aider à mieux se souvenir. « Non, non. De sa cousine, pardon. » L’éclaircissement de la situation n’eut pas l’air d’apaiser qui que ce soit. Un drapé de chuchotements plus ou moins marqués enveloppa l’assemblée. « J'étud-Nous étudions actuellement les corps avec le Shérif Kalawai'a. Ce n'est ni une maladie ni un animal sauvage qui a causé le décès de mademoiselle Robinson. » Arthur n’eut qu’un regard vaguement désolé à l’encontre de Jacob.
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Arthur Maharaj
Dolores Gallow
Since : 23/04/2022
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Name : Betty
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Crédits : Avengedinchains
DC : Princesse Penelope
Age : 36 ans, mais parait bien plus vieille.
Statut : Célibataire, la gueule défigurée par la laideur, la grâce absente, la tête qui touche les nuages, rien ne donne envie aux autres de s'enticher d'elle.
Job : Chasseuse de prime, bras armé de la justice.
Habitation : La ou elle peut trouver le repos, en camping ou dans la chaleur d'une chambre d'hote quand les moyens sont la.
Disponibilité : All yours !
Ven 14 Juil - 6:04
Winter sleep
[RP commun]
« C’est des histoires de femmes, ces machins-là ! Moi j'ai pas vu de corps, y’en a pas, c’est la neige qui rend tout le monde zinzin… »
“Ta gueule.” Grogne la voix grave, mais tout a fait féminine, de Dolores. Si il veut des histoires de femmes, elle peut lui en donner a coup de bottes dans le train. Vu la pointure de la géante, il risque de s'en souvenir dès qu'il essayera de chier pour les 4 prochains mois.
Message reçu quand monsieur la langue pendue la ravale vite fait. Dolores n'aurait pas réussit a être discrète même si elle aurait essayé de toute son âme, debout et accoudée contre une poutre, vue imprenable sur la scène depuis les hauteurs de son illustre figure. Sa bière est bue sans envie alors qu'elle écoute les inquiétudes de ruelles qui prennent cruellement chair sous les questions et les regards inquiets. Malgré elle, les petits yeux de la mercenaire se posent sur les quelques courageuses présentes ce soir. Le terme n'est pas usurpé, certainement pas quand on calcul rapidement le dénominateur commun des pauvres victimes. Dolores passe sa langue sur ses dents, la bouche fermée. Malgré ses yeux qui ne se fixent pas sur le shérif, pauvre Jacob, ni les autres figures d'autorité, l'enfant du pays écoute, et l'urgence n'est pas à discuter. Il y a un truc qui s'amuse à réduire les femmes en bouillie. Difficile de ne pas se sentir concernée pour la monstresse. Pas vraiment qu'elle se sente sur le carnet de chasse, du coupable. Qu'il essaie si ça l'amuse. Ce sera de loin une des meilleures blagues qu'on lui aurait fait.
Ses pieds tonnent dans le saloon quand son épaisse carcasse se déplace vers le docteur qui prend la parole. Dissimulant mal une certaine surprise. "Examination des corps vous dites ?" Son regard glisse sur le prêtre l'ombre d'une seconde, surprise que sa sainteté autorise une chose pareille. "De la poussière a la poussière" prend un sacré coup dans l'aile si au milieu il y a un charcutage. Mais qu'à cela ne tienne.
Elle salut Jacob d'un bête geste de tête, s'assoit sans grâce à leur table et s'introduit sans gêne dans la discussion. Son attirail général ne laisse pas vraiment de doute sur sa profession et il y a pas quatres chemins pour s'imposer. Surtout quand on est une femme dans un milieu pareil. "Ça laisse de maigres doutes sur la nature du coupable." Fit-elle sous un ton perplexe, mais également à voix basse comme le bon docteur. "C'est bien un homme qui a tué ces femmes. D'expérience, personne s'amuse à étrangler sans raison. C'est long et c'est risqué. Ceux qui font ça, ils sont furax. Celui où ceux qui ont fait ça sont p'etre pas des bêtes. Mais ça les empêchent pas d'avoir la rage. Une rage bien visée."
Ses yeux se tournent vers l'assemblée, inquisitrice. "Elles sont de la même famille, pas vrai?. Faudrait peut être commencer par faire la liste de ceux qui avaient une raison de les détester…"
Dolores préférait se battre que d'écouter les potins. Et elle aimait pas vraiment se battre. Mais quand il faut…
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Dolores Gallow
Jacob Kalawai'a
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Lun 24 Juil - 0:22
WINTER SLEEP
[RP COMMUN]
À mesure que les chaises se tirent et que le cercle se forme autour de lui, Jacob, en roi arthurien, se cramponne silencieusement à sa bière. Les inquiétudes des uns et des autres s’accumulent sur la table comme les godets autour du pot de café.
La présence du pasteur le réconforte un peu. Les relations entre les shérifs et l’église ont toujours été très cordiales, il faut dire que DelaFuente a quelque chose de presque franciscain qui adoucit un peu les mœurs rigides de la communauté isolée. Il a joué un rôle dans l’acceptation de Jacob au sein de la ville protestante. Jusqu’à ce jour, Jacob compte sur lui pour l’aider à apaiser une population que l’hiver rend toujours très paranoïaque.
« Je n’y comprend pas grand-chose de plus que vous » soupire-t-il « mais la neige a effacé toutes les traces et on ne peut pas faire de pistage dans ces conditions. Si la médecine de la ville peut nous aider à... » il laisse sa phrase en suspens dans une rotation de poignet, pas certain de la nécessité d’une autopsie. A son époque, on ne fait pas bien le rapport entre la criminologie et la science. « C’était la chose chrétienne à faire, de les ramener ici. Peut-être qu’il y a une dernière chose à faire qui nous aidera à faire avancer la justice. »
Il se sent vite pris en étau entre le pasteur espagnol et le docteur anglais, tenté de ménager la chèvre et le chou même si la jonglerie n'est pas un de ses talents.
Ce qu’il a vu ce matin là va le hanter pendant encore plusieurs semaines, un vrai paysage de boucher qui ne troublerait peut-être pas un ancien militaire comme l’était Clayton mais dont la gratuité et la sauvagerie traumatisent aisément un petit paniolo voleur de chevaux. Si Arthur peut, comme il semble le croire, apporter un éclaircissement supplémentaire qui le permettra de défendre le village, le shérif au coeur mou a envie de se mettre à son service.
Néanmoins la mort d’une prostituée ne doit pas déchaîner un vent de panique sur ceux qui l’ont élu. Pire encore, les faire douter de sa compétence et son autorité.
« Quand le vent se calmera, on ira les enterrer pendant la nuit pour pas effrayer ces pauvres gens » s’adresse-t-il, à Benicio cette fois. « En attendant, pas la peine d’étaler plus de détails, Dr Maharaj. Il y a des femmes et des jeunes autour de nous. » Jacob n’a jamais compté Dolorès dans cette équation, de toute évidence.
Qu’est ce que Clayton aurait fait ? Probablement rien, il savait que la mort dans l’ouest est un lieu commun, que la région est pleine de bandits transfuges et qu’on ne se bat pas contre les moulins. Lou Robinson le savait aussi. S’il n’y a pas une caricature à imprimer sur des affiches, le shérif du comté ne peut pas grand-chose de plus.
Il écoute les suggestions plutôt sensées de Dolorès. Une enquête de détective avec des voyages, des rencontres et des aventures pour retrouver l’assassin d’une jeune femme inconnue, c’est un romanesque qui lui plaît mais qui a le ton de l'impossible. « On pourrait en apprendre plus sur elle. »
Il laisse planer un petit silence en descendant le fond de sa pinte, qu’il a bu en moins de cinq minutes.
« Est-ce que quelqu’un la connaissait ? » Il regarde Andréas, Dolorès, Benicio. « Quelqu’un allait la voir là-bas ? » Lui qui a pu la reconnaître immédiatement dans son linceul de neige ne savait même pas qu’elle s’occupait d’une enfant.
Ce n’est pas à Imogen non plus que les clients des prostituées se dénoncent facilement, même pour les beaux yeux de la loi.
« C’est ce qui me semblait. » Comme un patriarche allemand, il se frappe les cuisses en signe de clôture. « Andreas, merci pour ton aide. Je vais avoir besoin de toi et Dolorès ce soir pour escorter plusieurs personnes chez elles en sécurité. Demain, on ira s’assurer qu’aucun nouveau groupe d’irlandais ou de je ne sais quels criminels s’est installé dans le coin. J’irais parler à Atticus pour organiser une battue en forêt. Adjoint Richter, attrapez moi une autre bière. Ou un triple sec. »
Jacob se lève et se rapproche du bar en laissant derrière lui le conciliabule. Il frappe dans ses mains pour récupérer l’attention de toute l’assemblée murmurante, ôte son chapeau en remarquant toutes ces dames et paraît hésiter une seconde sur les mots à choisir. Ses cheveux sont encore mouillés par la neige. Il bombe inconsciemment la poitrine pour mettre en avant l’étoile à cinq branches.
« Messieurs, mesdames, le b-blizzard nous a beaucoup, tous affecté mais...euhm...ce serait bien que tout le monde conserve son zen. » Il se tourne rapidement vers Arthur pour avoir un appui dans cette prise de parole publique, exercice qu’il tient en horreur. « Le médecin est arrivé aujourd’hui, vous êtes tous bienvenues pour, enfin profitez en « pour ». Vous voulez dire quelque chose Arthur… ? »
Il se racle la gorge et cherche avec des yeux perdus Andréas qui doit absolument lui mettre un verre dans les mains pour qu’il arrête de les agiter n’importe comment.
« Je sais bien que cette saison est toujours difficile à traverser pour nous autres, et je vous promet que nous avons ici des personnes très au fait et très en compétence, et qui vont continuer à sécuriser la région des loups, et des autres...menaces, potentielles. Dont il n'y a pas lieu de s'inquiéter plus que ça. Oui une femme est morte mais il n’y a sûrement, enfin il n’y a aucune raison de paniquer. C'est très routinier, on surveilles les vagabonds qui ont pu être surpris par la météo. Il serait peut-être juste un peu plus sûr que quelqu’un d’armé raccompagne les dames chez elles ce soir. Enfin restons vigilant. Veillons les uns sur les autres ? »
Il tapote nerveusement le comptoir pour appeler le courage. Nul doute que la fumisterie de ces informations risque de titiller l’esprit curieux des habitants mais pour l’heure, il espère encore que le troupeau va acquiescer.
« Des questions ? » regrette-t-il aussitôt.
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Jacob Kalawai'a
Benicio M. De la Fuente
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Dim 30 Juil - 19:43
And Cap'n Davis had a gun, He kind of clapt his hand on't And stuck a crooked stabbing iron Upon the little end on't
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Asphyxie, strangulation, voilà des mots qui ne devraient pas secouer un assassin - mais ils donnent à Benicio a des envie de silence. Un silence de mort, si on doit jouer avec les mots : il a l’impression qu’une chape de plomb vient de lui tomber sur la tête. Ne manque plus que les plumes et la parade dans le village. Lui qui s’imaginait qu’une putain ne serait rien de plus qu’un balottin à jeter dans la fausse commune, on en fait cette fois tout un tintouin ( enfin, c’est surement parce que sa gamine n’a pas été mangé par les animaux ).
Le pasteur se racle la gorge, choqué - une réaction que, finalement, on attend de lui. “ Vous devriez parler un peu plus bas, Docteur. “ Il n’a pas franchement envie que la foule l’entende, ni qu’elle digère ces informations - mais il est trop tard. Même Dolores, la seule fille qu’il ne pourrait pas étrangler, s’y met. Ajoutez à ça le nouveau larbin du shérif et voilà une équipe haute en couleur à laquelle monseigneur n’a pas envie de se frotter. Certes, si on oublie Maharaj, personne n’a fait de grandes études - mais parfois, le hasard fait mieux les choses que l’intelligence. Heureusement, rien n’est encore joué - Dieu merci ! “ Il faudrait peut-être regarder du côté des trappeurs. “ lâche-t-il presque timidement, en réponse aux théories qu'émet la chasseuse de prime. Entendre tout haut ce qu’il pense tout bas, ça lui noue la gorge. Pourtant, il s’imagine encore que ce n’est ni par colère, ni par dégoût qu’il prive toutes ces pauvres filles d’une fin correcte.
“ Le plus tôt sera le mieux. “ Répond-t-il avec plus d’espoir au Sheriff. Cela le rassure de savoir qu’elle ne passeront pas une nuit de plus dans la grange ( ou n’importe quel autre endroit où ils ont pu stocker les corps ). Voilé de morale, sa réflexion sonne comme une gentille réprimande - clairement, pour plusieurs raisons, dont une évidente, il ne cautionne pas les décisions de la justice et de la médecine. Une oeillade jeté au visiteur de New Esperanza clarifie le fond de sa pensée. “ N’ajoutons pas l'insulte à l’injure en privant plus longtemps ces pauvres filles d’une sépulture décente. “ Quelle blague. Ceci dit, avec son modus operandi, il ne se sent pas trop bête d’exiger un peu de bonté ( celle dont il pense faire usage si souvent ). D’ailleurs, une fois Jacob levé, allant aux devant de sa honte, il ne manque pas de lâcher au bon docteur une dernière réflexion qui a plutôt des allures de curiosité mal placée et toute sanctifiée. “Les corps, vous leur avez fait quelque chose ? “
Le monologue du bon justicier couvre un peu leur conversation, mais a la qualité de rassurer une âme troublée. Pour se donner bon genre, l’espagnol en exile dodeline même doucement de la tête, surtout quand il s’agit de dire que tout cela n’est que routine, ou sinon le fait d’une population moins appréciée des autres immigrants de la région. Vu qu’il n’a pas jugé bon de préciser qu’il rendait visite pour la messe à la demoiselle, il se rattrape en participant silencieusement au reste de la conversation. De temps en temps, il soupire pour exprimer le deuil d’une ville entière ( qui, pour une putain, ne sera sûrement pas bien long ).
Des questions, il en a plein, mais aucune qui lui paraisse justifiée ou pertinente. Il essaye de ne pas creuser sa propre tombe - au contraire, il voudrait trouver la réflexion juste, celle qui lui permettra de mettre à mal toute cette enquête déjà presque avortée ( c’est qu’il prend la confiance au fil de cette soirée qui s’annonce moins désastreuse pour lui qu’il le pensait ).
“ Quand souhaitez-vous que les obsèques aient lieu ? Dans l’absence d’une famille, j’aimerais inviter chacun à venir se recueillir - et surtout, mettre de son propre sous pour que le Shériff n’ai pas à payer seul la sépulture de cette pauvre petite. “ Cet élan de bonté lui permettra au moins de connaître les véritables intentions du duo de Samaritins, exposant ainsi leur projet morbide au reste du village ( même s’il ne comprend pas encore bien de quoi il s’agit ).
Je regrette ma proposition aussitôt formulée. Je travaille depuis des années à passer pour une brebis parmi d'autres... que j'en ai presque oublié que je n'en suis pas une. Je jette un rapide regard circulaire sur l'assistance. J'entends par ci par là des murmures "peste" "cougar"...
C'est fou comme la peur rend l'humain stupide.... Chaque membre de cette communauté serait prêt à traquer n'importe quel étranger. Ils se refuseront à imaginer qu'il y ait un renard déguisé en brebis au milieu d'eux...
Il y a deja moi et quelqu'un d'autre...
Je respire un grand coup et je découvre un sentiment inédit. Être dans la peau d'un flic, même temporairement, m'ouvre des perspectives d'action auxquelles je n'aurais jamais songé...
J'écoute les paroles du docteur. Ces dernières confirment la présence d'un prédateur humain dans la contrée. Et ça, c'est bien plus inquiétant que n'importe quelle malédiction divine.
Une femme à l'allure inclassable s'impose dans ce cercle masculin et livre une analyse qui le mérite de se tenir...
Le shérif en livrant des éléments de l'affaire me fait penser à un puceau devant sa première putain payée par papa, avec une seule question "Que faire avec ça?"
J'attrape une bière au comptoir et je la place dans la main de Jacob. Je respecte sa demande désespérée... L'alcool donne toujours une contenance, même temporairement...
Et puis la voix du pasteur sème le trouble... “ Il faudrait peut-être regarder du côté des trappeurs. “
C'est dit avec tant de douceur que chacun écoute. C'est la force de ces gens là.... personne ne les contredit. “ N’ajoutons pas l'insulte à l’injure en privant plus longtemps ces pauvres filles d’une sépulture décente. “
Sans blague.... ces formules ampoulées ressemblent à de l’enfumage...
C'est que des conneries.... Y-a plus urgent que de creuser une terre gelée pour les jeter dans un trou... les morts se foutent des insultes... ils veulent qu'on les vengent...
Je tente d'accrocher le regard du pasteur, du prêtre... j'ai jamais compris ces titres de merde...
On tue avec les armes qu'on connait, qu'on maitrise ... on improvise pas... Un trappeur les auraient saignées au couteau. C'est pas un trappeur
Sans perdre de vue le corbeau, je m'adresse au shérif.
Je suis prêt à escorter quand vous voulez, qui vous voulez
Récap' des événements - ici tu peux faire une résumé de ce qu'il se passe dans ton post.
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Blair Smith
Since : 07/08/2022
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Age : 35 ans
Statut : Mariée (de circonstances) à Laurie Smith | Mère (d'emprunt) d'Ann
Job : Institutrice à Imogen
Habitation : Un petit appartement dans la rue principale d'Imogen
Mer 2 Aoû - 22:24
WINTER SLEEP
[RP COMMUN]
TW : racisme envers les natifs (emploi du terme "indien" qui est injurieux)
Si, avant la messe, Blair émettait quelques doutes sur le caractère calme et bucolique d’Imogen, elle n’en avait désormais plus aucun, de doute. “Oh Seigneur Tout Puissant,” pria-t-elle, chocolat entre les mains, tant suite à la révélation du docteur Maharaj que devant la colossale femme blonde qui rabattit le caquet de Steve et de son voisin avant de s’inviter à la table du shérif. “Nous sommes chez les fous ! Et maintenant… Et maintenant, quoi ? Un meurtrier ? Ici ! Et deux femmes sont mortes !” Car même si le docteur Maharaj n’osait le dire explicitement - certainement de crainte de provoquer un mouvement de foule (c’était qu’ils étaient drôlement serrés dans ce saloon) -, la jeune femme doutait qu’on invoque un tel conseil de guerre pour un banal accident de la vie.
L’ex-miss Bell le savait, la petite fée de la chance n’avait jamais baisé son front à la naissance. Pire, cette dernière prenait grand soin de l’éviter chaque jour que Dieu faisait. Cependant là, elle pouvait le dire, elle avait remporté le gros lot. En quelques mois, elle s’était mariée, avait adopté une petite fille (et était dépassée), sympathisé avec un brigand, l’avait aidé à s’échapper de prison et voilà que désormais, un tueur sévissait dans la ville où on aurait apparemment aperçu Sam il y avait des mois de cela. Mais de sa sœur, ça non, aucune nouvelle ! Tout partait à vau-l’eau. En trente-cinq ans de vie, la pire chose qu’elle ait un jour osé faire avait été de tricher honteusement à son concours d’institutrice ; un secret qui la rongeait depuis. Ces dernières semaines avaient au moins le mérite de lui apprendre les vertus de relativiser.
Livide, Blair observa l’immense femme blonde se tailler une place à la table des rois pour mettre son grain de sel. Mais encore une fois, l’institutrice était trop loin pour entendre quoique ce soit. D’un œil inquiet, elle guettait la porte dans l’espoir de voir Laurie. S’il venait la chercher… Alors, Ann serait seule ? Peut-être ne valait-il mieux pas qu’il vienne, tout compte fait ? Mais lui ne savait pas qu’un meurtrier vagabondait dans les environs ! Il n’y avait que quelques minutes - trois, peut-être quatre - entre le saloon et leur appartement, mais…
Une quinte de toux qu’on tentait d’étouffer détourna son attention de l’angoisse qui commençait à lui serrer la poitrine. Dans un coin, elle reconnut Nuttah Doyle, une petite jeune fille chez laquelle elle était déjà allée acheter quelques provisions - bien moins chères que sur le marché d’Imogen -. C’était madame Johnson qui lui avait recommandé l’adresse en lui spécifiant que malgré ses origines indiennes, la fermière avait été élevée par un homme très bien et que son éducation était impeccable. Ses quelques rencontres avec la jeune femme avait transformé la terreur sourde de Blair en une gêne palpable (un progrès incroyable). L’ex-miss Bell se glissa jusqu’à elle.
“Hum, mademoiselle Doyle… ? B-Bonsoir, c’est Blair Smith, vous savez la nouvelle institutrice ? Je suis venue chez vous quelques fois pour acheter des légumes cet automne,” se sentit-elle obligée de lui expliquer de crainte que la jeune fille ne l’ait oubliée. “Ils étaient très bons d’ailleurs, encore merci !”
Elle battit un petit rythme avec ses ongles contre sa tasse.
“Mais… que faites-vous ici ?” Ses yeux s’équarcillèrent d’épouvante tandis qu’elle calculait la distance entre le village et la maison Doyle. “Votre ferme est si loin d’Imogen ! Et il fait nuit noire !”
Comme pour confirmer ses dires, elle jeta un coup d'œil vers les carreaux embués. Les quatre vitres étaient comme barbouillées de suie. On ne discernait même pas la maison voisine.
“Comment allez-vous faire pour rentrer ? Vous avez entendu le docteur ? Il s’agit d’un… Oh la la la.”
Elle manqua de s’étrangler avec une gorgée de chocolat chaud.
Au même moment, le shérif leur recommanda de conserver leur zen. Pour Blair qui n’en avait jamais eu, la tâche s’avérait plutôt ardue.
“Routinier ?” rétorqua le voisin de Steve, ragaillardi par la distance entre lui et la géante. “Deux femmes sont mortes assassinées !”
Sa remarque souleva une rumeur vindicative qui ne trompait personne. On ne cherchait pas vengeance pour les victimes, on craignait désormais pour sa peau.
Néanmoins, les derniers mots de shérif trouvèrent une résonance chez Blair. Elle déglutit pour s’armer d’un courage qu’elle n’avait pas.
“S’il vous plaît, ne voudriez-vous pas rester chez nous jusqu’à l’aube, mademoiselle Doyle ? Vous pourriez dormir dans la chambre d’Ann ? Nous la prendrons avec nous. Je ferai du café et nous pourrons papoter si vous n’arrivez pas à dormir. Je vous prêterai une chemise de nuit. Elle sera peut-être un peu grande…”
Avant son départ de Sunshine, Blair tremblait à la simple allusion des indiens. Ces quelques mois n’avaient peut-être pas servis à rien, finalement.
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Blair Smith
Nuttah Doyle
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Jeu 3 Aoû - 17:00
WINTER SLEEP
[RP COMMUN]
Plus les minutes passaient, plus Nuttah avait l’impression de sombrer dans l’horreur. Son regard se fichait sur les trois individus qui semblaient posséder les clefs. Le Pasteur, le médecin, l’homme de loi. Elle plissa les yeux, tentant de décortiquer leurs mouvements, leurs expressions. Elle avait parfois été bonne pour lire sur les lèvres, mais là rien ne venait. Si ce n’est qu’ils avaient l’air préoccupés, comme tout le monde ceci dit. La clameur ambiante ne l’aidait pas à entendre et elle commença à se trouver contaminée par la tension qui agitait tout le monde.
Elle tapa une fois de plus ses semelles contre le plancher, autant pour se réchauffer que pour canaliser son inquiétude. Puis le docteur parla et chacune de ses phrases fut comme une claque sur les joues de la gamine. Meurtre, mot si hideux qu’on évitait de le prononcer à haute voix. Elle se sentit salie rien qu’à l’entendre. La clameur s’éleva, soudain stoppée par une femme blonde particulièrement imposante. A partir de là, tout alla de mal en pis alors que la jeune Doyle pouvait sentir le sang quitter son visage. Chaque déclaration était plus atroce que la précédente.
On parlait d’examiner les corps et elle crut s’évanouir. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Quelque chose de bien peu chrétien, sans aucun doute ! Elle fut prise d’une nouvelle quinte de toux, mais cette fois-ci c’était bien le cadet de ses soucis ! Malgré l’effort de l’homme de loi pour rassurer l’assemblée, le mal était fait. La panique s’élevait, y compris chez elle. Elle ne souhaitait qu’une chose à présent, parler au Pasteur Molina, et vite. Le bon pasteur saurait la rassurer et lui dire ce qu’il en était vraiment. Surtout, lui assurer que ces deux malheureuses auraient droit à une sépulture convenable, et aucun traitement qui ne soit indécent en tout cas.
C’était assez pour qu’elle se trouve au bord des larmes. Un visage connu pourtant - bien qu’encore mal connu - la tira de l’angoisse qui commençait à se faire trop envahissante. Nuttah parvint à esquisser une sorte de sourire crispé et n’eut pas le coeur d’arrêter l’institutrice pour lui affirmer que toutes ses explications n’était pas nécessaire. Elle se rappelait d’elle. « Oui bien sûr Madame Smith, je me souviens de vous. Je suis contente que les légumes vous aient plus. » Mais elle n’était pas en état d’avoir l’air contente. Elle comptait sur la sensibilité de cette femme pour le comprendre.
« Oh.. je… » La jeune Doyle regarda par la fenêtre puis de nouveau Mrs Smith, déstabilisée par ses soudaines interrogations. Comment n’y avait-elle pas pensé ? La route entre Imogen et la ferme lui était si connue que la distance lui importait bien peu et qu’elle aurait pu s’y repérer les yeux fermés sans aucun problème. Mais là… c’était différent. « Oui oui j’ai entendu… c’est… » La voilà incapable de terminer sa phrase alors que ses yeux s’arrondissaient. Toute horrifiée qu’elle était, elle n’avait pas pensé à sa propre sécurité. Et maintenant que l’institutrice le soulignait, ça lui semblait évident.
Pourtant, on disait ces femmes être de mauvaise vie, non ? Peut-être ne risquerait-elle rien ? Mais non, tout de même, ça semblait bien dangereux.
Elle n’aimait pas déranger, oh ça non. Et on s’inquiéterait sans doute de ne pas la voir rentrer de la nuit. Mais la proposition avait quelque chose de rassurant. Peut-être que c’était plus prudent. Elle n’aurait pas voulu prendre de risque idiot. « Merci… si ça vous ennuie pas trop bien sûr… c’est très généreux. Vous inquiétez pas pour la chemise de nuit… ce sera parfait. » Elle était maigrichonne, mais plutôt grande, ça irait sans doute très bien. La voix de la gamine tremblait, perturbée comme elle l’était par la situation.
Hésitante, elle jeta des regards de côté avant de se rapprocher de l’institutrice, consciente que sa demande serait choquante. « Que… que pensez-vous qu’ils veulent dire par examiner les corps ? Vous croyez vraiment qu’il vont leur faire… quelque chose ? » Et comme si le Seigneur lui même avait pris ombrage de sa question, elle se trouva de nouveau prise d’une quinte de toux.
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Nuttah Doyle
Arthur Maharaj
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Mer 9 Aoû - 0:12
Winter sleep
[RP commun]
“ Vous devriez parler un peu plus bas, Docteur. “
La petite troupe fut bientôt rejointe par la géante d’Imogen qui prit sans attendre la place réservée implicitement au pasteur. Elle s’installa à côté d’Arthur et commença sans attendre à exposer ses théories. Le médecin se pencha brièvement pour être certain d’attraper le moindre de ses mots alors qu’elle chuchotait. Elle avait la voix grave et posée.
"C'est bien un homme qui a tué ces femmes." Si Arthur n’ajouta rien, il s’autorisa à laisser ses yeux vagabonder sur les mains gigantesques de la chasseuse de prime. S’il était aussi venu de suite à la conclusion que le coupable était un homme, il revint immédiatement dessus et se dit qu’il ne serait pas plus mal de laisser la porte ouverte à toute possibilité. Après tout les femmes aussi pouvaient avoir la rage. Certaines de ses sœurs auraient pu le tuer sans grande difficulté et à moult occasions. Il ne devait sa vie qu’aux lois imposées par les hommes.
Benicio émit l’hypothèse des trappeurs et Jacob parla d’enterrer les corps. Arthur ouvrit de grands yeux ronds, se redressant sur sa chaise et prêt à objecter. L’occasion de dépecer un corps frais et encore parfaitement conservé était trop belle pour s’en débarrasser de suite. Ils ne s’étaient pas fardé tout le transport pour le jeter à la première opportunité qui se présentait. Néanmoins Andreas le quincailler fut plus rapide que lui pour exposer ses idées.
”C'est que des conneries.... Y-a plus urgent que de creuser une terre gelée pour les jeter dans un trou... les morts se foutent des insultes... ils veulent qu'on les vengent… On tue avec les armes qu'on connait, qu'on maitrise ... on improvise pas... Un trappeur les auraient saignées au couteau. C'est pas un trappeur”
Chacun y allait joyeusement de son hypothèse et autour d’eux on se penchait de plus en plus vers la table pour écouter ce qui se racontait. Arthur s’en rendait seulement compte alors que le pasteur l’avait déjà repris. La panique se répandait par vague dans le salon et les rumeurs s'amplifiaient et se déformaient comme des ondes dans l’eau.
“D’expérience je n’ai jamais entendu les morts réclamer quoi que ce soit.” Nota Arthur à voix haute, plus agacé qu’amusé. Il soupira brièvement, pour retrouver sa contenance et ne pas laisser ses émotions prendre le meilleur de lui-même. “C’est la sécurité de chacun que nous devons garder en tête.” Il le dit avec toute l’honnêteté du monde car il le pensait, bien entendu. Même si ses intérêts quant aux deux corps entreposés chez le shérif allaient ailleurs. “La piste des trappeurs n’est pas à écarter. Toute personne possédant des mains est a priori à l’aise avec la motricité fine passé ses un an.” Évidemment, certains prenaient plus de temps que d'autres mais Arthur se garda de développer la question puisque cela n'intéressait pas grand monde. “Ce serait inconscient de se limiter à de telles spéculations.”
Ce n’était pas juste de la part du médecin d’être exaspérer par ces échanges. Tout le monde n’avait pas eu l’opportunité ni l’accès à une éducation un peu plus poussée que de regarder pousser des patates dans la pampa. C’était comme s’énerver des difficultés de raisonnement d’un bébé ; inutile et de mauvaise foi.
Le shérif se leva pour s’adresser à la petite ville d’Imogen après avoir distribué ses directives auprès du quincailler et de Dolores. Arthur s’inclina de nouveau sur la table, cette fois vers Benicio qu’il avait imité pour écouter ses confidences.
“Les corps, vous leur avez fait quelque chose ?” Il secoua la tête et s’empressa de partager le peu qui avait été fait avec cet homme parfaitement de confiance puisque, même s’il n’était pas lui-même croyant, il n’avait aucune raison de s’en méfier. Après tout, Benicio de la Fuente était là depuis de nombreuses années et personne n’avait eu à s’en plaindre. “Pas encore. Nous les avons pour l’instant installés dans des baignoires qu’Abigail a eu la bonté de nous laisser. Elles sont couverte de neige pour ne pas se détériorer.” Au milieu de sa phrase Arthur se mit à chuchoter pour être plus discret comme le lui avait demandé plus tôt l’homme de foi. Avec ces informations il espérait pouvoir le rassurer. L’avoir dans la poche lui permettrait peut-être de gagner un peu plus de temps avec Lou et la petite avant qu’elles ne soient misent en bière. “Vous pourrez passer les voir si vous le désirez.” Sincèrement Arthur espérait qu’il ne le désire pas et que cet homme du seigneur était trop sensible pour ce genre de spectacle. Il aimait avoir la paix quand il travaillait à découper des morts.
Puis une fois leur échange terminé le médecin se redressa pour écouter la fin du discours de Jacob. Il n’avait pas entendu quand ce dernier avait souhaité lui laisser la parole et il l’avait donc laissé en vue, à patauger face à tous les visages tournés vers lui. Mais cette fois, quand Arthur réussit à accrocher le regard du shérif, il lui adressa un large sourire pour lui signifier qu’il s’en sortait très bien. Ce n’était sûrement pas le genre d’attention dont avait besoin un shérif de sa trempe (Arthur ne s’y connaissait que très peu en shérif en réalité) mais Arthur qui détestait prendre la parole en public aimait soutenir quiconque était dans cette situation peu agréable et qui lui était un temps soit peu amical.
Mais évidemment, Steve prit la parole. Encore.
“Routinier ? Deux femmes sont mortes assassinées !”
”Des gens se font assassiner tous les jours !” Cru bon de rappeler Arthur. Il ne réalisa pas immédiatement que cette défense était loin d’être idéale. “Hm... C’était une femme seule et son enfant qui vivaient recluses dans la forêt.” Le contexte était important à rappeler. ”Rien ne nous dit que cela se reproduira. Les meurtres isolés arrivent fréquemment dans ces régions.” Il était encore un peu trop tôt pour que le principe de tueur en série soit popularisé aussi l’idée n’avait pas vraiment effleuré l’esprit du médecin. ”C’est sûrement un vagabond qui a fait ça ; un étranger qui souhaitait s’abriter du blizzard.” Arthur n’y croyait qu’à moitié pour ce qu’il avait trouvé d’étranger sur le corps et chez la jeune femme. Mais il n’y avait aucun intérêt à avoir la ville entière paniquée pour quelque chose qui était déjà arrivé.
Mais après un tel argumentaire il lui serait plus compliqué de justifier son souhait de repousser les obsèques.
crédit - Deadparrot & ghoest
Arthur Maharaj
Seonaid O'Mara
Since : 17/07/2023
Messages : 23
Name : Seonaid O'Mara
Faceclaim : Millie Brady
Crédits : unfinishedfairytales
Age : 26 ans
Job : Cueilleuse
Habitation : Une modeste roulotte au nord d'imogen
Disponibilité : Libre
Sam 12 Aoû - 9:10
winter sleep
Les flocons de neige, poussés par le vent d'hiver, recouvraient tout le village. Ils rappelaient à Seonaid une tempête au milieu de laquelle sa mère et elle s'étaient trouvées, une tempête lointaine donc. Elle se souvenait que feu sa mère aimait la neige. Il fallait continuer à marcher Seonaid. Comment savoir si la ville cachée sous ce manteau blanc était toujours la même ou si elle avait été remplacée par une autre pendant la nuit ? Comment savoir si sous ces blancs monticules il y avait encore la vieille carriole du marchand, l'abreuvoir des chevaux, le gibet de la justice ou s'il n'y avait que de la neige, des tas et des tas de neige ? Elles avaient longtemps marché ensemble, la mère et la fille, en rêvant de se perdre dans un ancien pays.
Seonaid n'était plus cette petite fille, mais elle avait regretté en regardant aujourd'hui un cortège quitter l'Eglise d'Imogen qu'il ne s'agisse pas uniquement de blancs monticules de neige.
Des filles passées de l'Open Purse au Golden Cat lui avaient donné ce rendez-vous, à force de se faire presser de questions insistantes par l'ancienne. La peur des prostituées, qui les empêchaient de répondre, prenait tout son sens. C'était un sentiment qui les liait généralement et qui en empêchait d'autres, que les circonstances auraient pu appeler, de s'exprimer : tristesse, compassion, indignation, colère.
Seonaid avait hésité à rejoindre le petit groupe, aussi attendit-elle de le suivre au saloon, après que chacun·e ait déjà eu le temps nécessaire de se scruter comme on le faisait à toute messe. Accoudée depuis lors à quelque table fichue entre deux armoires normandes, l'une faite de bois et l'autre s'appelant vraisemblablement Dolores, la place était propice pour qui ne souhaitait pas se faire connaître ou reconnaître. Elle enfonça un peu plus son visage dans son capelet pour y dissimuler ses cicatrices violacées quand le Docteur Maharaj évoqua une maladie dont il l'avait guérie à coup de poinçons brûlants. Mais il n'était pas le premier à l'attention ou au souvenir duquel elle espérait échapper.
S'il y eut des questions pour le shérif, elle ne les entendit pas dans le capharnaüm de fin de classe des chaises qu'on raclait ici et des rumeurs qu'on répandait là. La peur surtout, qui ne l'avait pas quittée depuis qu'elle était arrivée, dirigea ailleurs son attention de girouette.
« Madame Dolores ? Je préférerais cette nuit être raccompagnée par vous ... - avant de marmonner à voix basse - plutôt que par n'importe quel homme ».
Je me laisse un instant distraire par mon fusil dont je vérifie instinctivement le mécanisme de la culasse. Chacun sa méthode pour se concentrer, réfléchir, comprendre... le cliquetis froid du métal du levier de chargement pour réarmer le chien m'apaise. Chacun sa petite musique intérieure pour se tranquilliser, s'apaiser... Certains fument, boivent... d'autres chantent, dansent ou parlent sans arrêt... mais la dernière partie ne me concerne pas vraiment...
Je commence à me détacher lentement de ce que j'entends. La peur devient trop palpable.... terriblement étouffante. Ce sont surtout les femmes qui se laissent gagner par la terreur.... à une exception semble-t-il.
Chaque prédateur a son gibier désigné par la nature. Je ne pense pas appartenir au menu. Dans le cas contraire, ce serait une surprise distrayante... Je m’inquiéterais éventuellement devant la présence de membres de l'agence Pinkerton, si je les savais un jour dans la région...
Je regarde les femmes de l'assistance avec plus d'attention. Je distingue plus précisément Madame Blair Smith.... Comment oublier la gamine détestable qu'elle a trainé un jour à mon magasin et qui a fureté un peu partout comme une petite renarde... et avec une langue un peu trop pendue pour sa propre sécurité.
Je fais quelques pas entendre ses derniers mots adressés à une jeune femme visiblement d'origine indienne.
“S’il vous plaît, ne voudriez-vous pas rester chez nous jusqu’à l’aube, mademoiselle Doyle ? Vous pourriez dormir dans la chambre d’Ann ? Nous la prendrons avec nous. Je ferai du café et nous pourrons papoter si vous n’arrivez pas à dormir. Je vous prêterai une chemise de nuit. Elle sera peut-être un peu grande…”
Ann.... surement la petite peste trop bavarde
Avoir des enfants... Le plus grand cataclysme après le déluge, ou avant...
J'entends confusément la réponse de la petite. « Que… que pensez-vous qu’ils veulent dire par examiner les corps ? Vous croyez vraiment qu’il vont leur faire… quelque chose ? »
C'est fou comme les cadavres dérangent plus que la mort elle-même...
Le pire leur est deja arrivé.... plus rien ne peut les atteindre désormais.
Je contemple cet étrange duo devant moi.
Je suis prêt à vous escorter contre un café.
Et je suis pressé d'inhaler l'air glacial à l’extérieur. Celui que respire les loups et les ours...
Récap' des événements - ici tu peux faire une résumé de ce qu'il se passe dans ton post.