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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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I Got You ft. Erin Murphy
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Lun 21 Aoû - 1:05


I Got You

@Erin Murphy

« Attention… Concentration… Tout est dans l’mouvement du poignet… Et… ARG! Raté! », dis-je d’une voix pâteuse en regardant le couteau à lancer qui s’est planté dans le mur à côté d’un horrible dessin représentant une femme tout aussi effroyable : Erin Martin. Je jure et m’approche du dessin en titubant légèrement. Je suis ivre et alors? Il est tard et la canicule des derniers jours me donne soif. En plus, tout le monde est rentré chez lui, sauf moi. Je suis seul au bureau du Marshall et les cellules sont vides. Je peux donc faire ce que je veux. Je pose une main sur le dessin pour demeurer stable et tire sur le manche du couteau de mon autre main. Je réussis à extirper la lame du mur et caresse l’étoffe qui encadre le dessin de celle-ci. Le châle noir de madame Martin avec lequel celle-ci m’a aveuglé lors de la foire de Silverstone. C’était il y a quelques jours et ni elle ni son mari ne sont venus réclamer le vêtement. Il fait dorénavant partie de ma cible pour le lancer du couteau. C’est drôle, même le patron ne semble pas avoir remarqué mon petit ajout personnel au mur de son bureau. C’est à croire qu’il a beaucoup de choses à penser ces derniers temps.

Je m’éloigne en reculant, fixant le dessin avec un air de défis puis, sans prendre le temps de viser, je lance à nouveau le couteau dans sa direction. Cette fois, la lame se plante quelque part entre la tête et le corps du personnage. « Droit au cœur, m’dame Martin. ». Je sais, mon petit jeu est violent, mais il me fait un bien fou!

Je ne comprends toujours pas pourquoi elle n’est pas derrière les barreaux. Pourquoi le patron a refusé de l’emprisonner après les évènements de la foire. J’ai même commencé une lettre adressée au gouverneur pour recevoir un mandat d’arrêt contre Erin Martin pour atteinte à l’autorité de l’État. En tant que représentant de la loi fédérale, s’attaquer à moi, c’est s’attaquer à l’État, n’est-ce pas? Du moins, c’est ainsi que je vois les choses… Mais je n’ai pas terminé cette lettre. Je me suis découragé rapidement. Écrire m’est encore plus difficile que de parler. Je devrais demander au Marshall Murphy pour avoir une secrétaire. Ça manque cruellement de femme dans ce bureau… J’ai besoin d’une femme…

Je regarde une dernière fois le couteau planté dans ce que j’imagine être le cœur de madame Martin et retourne derrière mon bureau. Je me laisse tomber sur la chaise qui s’y trouve et attrape aussitôt la flasque d’alcool fort devant moi. Elle est vide… Je vais avoir besoin d’alcool…

« C’pas vrai… J’suis damné ou quoi? ». Je me relève en prenant appui sur le bureau. « J’peux pas rester ici sans rien à boire… ». Oui, je me parle à moi-même. J’attrape mon chapeau, le pose sur ma tête, prends mon ceinturon et mon regard croise les yeux difformes de ma représentation artistique d’Erin Martin. Je termine de me préparer en fixant le dessin. « Tu penses m’narguer, toi aussi? ». Je prends alors une voix aigüe qui se veut une piètre imitation : « C’est l’alcool qui ralentit vos pas? Vous êtes censé être un exemple pour tous les citoyens de cette ville. ». Je m’approche du dessin et pointe un doigt dans sa direction : « J’vais vous montrer c’quoi être un exemple… ».

***

Je descends de ma monture avec moins de fluidité qu’en temps normal. Heureusement, il fait déjà sombre et il n’y a aucun passant devant la demeure des Martin. Je bombe le torse et m’avance vers la porte. Derrière les fenêtres, il y a de la lumière voilée par des rideaux. Sans hésiter, je lève le poing et me mets à tambouriner contre la porte : « Ouvrez! C’est l’adjoint du Marshall, Billy Jackson. Ceci est une arrestation! ». Tiens, j’ai oublié de m’allumer une cigarette. Je recule d’un bas et entreprend de remédier à la situation lorsque la porte s’ouvre sur… Madame Martin. Je me mets alors à sourire à pleines dents et lève un doigt pour indiquer à la brune d’attendre un instant. Allumer ma cigarette n’est pas facile. Je pense que je vacille d’un pas à l’autre. À moins que Silverstone ne soit en proie à un tremblement de terre. Je réussis mon opération et prends une grande bouffée de ma cigarette. J’ai envie de recracher la fumée au visage de madame Martin, mais ça serait du déjà vu et ça, on n’aime pas ça. Je lève la tête vers le ciel illuminé de centaines d’étoiles et laisse la fumée sortir de ma bouche. Cigarette entre les dents, je baisse les yeux sur madame Martin et reprends un air sérieux. « Bonjour… V’voyez comme j’suis poli… ». Une bonne chose de réglée. « M’dame Martin, vous êtes en état d’arrestation pour… ». Je fronce les sourcils. Pourquoi déjà? Ah oui. « … Pour atteinte à l’autorité de l’État. J’vous d’mande de garder l’silence et de n’pas résister à votre arrestation. ». Je sors une paire de menottes et la fais cliqueter sous son nez. « J’dois vous passer les menottes… Veuillez vous tourner et mettre les mains derrière votre dos. ».


Récap' des événements - Billy est ivre. Il a la brillante idée d'aller arrêter madame Martin chez elle.

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Jeu 24 Aoû - 4:22


I Got You

@Erin Murphy

Monsieur n’a pas attendu pour se coucher. Ce n’est point grave, ce n’est pas comme si nous dormions dans la même chambre. Désormais j’ai ma petite pièce à moi où je peux dormir à loisir.  Sans être réveillé par des bruits assourdissants. J’ai remercié Dieu pour nous avoir donné l’opportunité d’obtenir cette petite maison. Il y a beaucoup de choses à faire et même à refaire mais j’ai gagné en sommeil. Ma chambre par exemple doit être rénovée de par et d’autres. Elle sera au moins à mon goût. Lorsqu’elle sera terminée, celle-ci sera nommée comme chambre d’amis ou la future chambre pour le bébé. Un enfant qui ne viendra jamais mais ceci taira les inquiétudes des voisins.
J’ai laissé la plus grande chambre à monsieur. Pour ses soins, ses aventures ou que sais-je. J’ai juste besoin d’un bon lit ou d’un matelas, d’une couverture et d’un oreiller. Il possède également un grand lit, assez pour que je m’y glisse lorsque nous jouerons nos rôles de mari et femme. J’ai laissé quelques toilettes dans sa chambre mais la majorité reste dans ma chambre.

Et plus important : celle de l’absence de l’adjoint comme voisin. Par chance, celui-ci a eu la bonne idée de ne pas acheter une des maisons à côté de la nôtre. Il est toujours logé dans le Silversaloon. Une aubaine pour la qualité de mes nuits.
Toutefois, je dors pour l’instant sur le sofa. Nous devrions commencer certains travaux après le retour de Martin ou après une grosse rentrée d’argent. Nous verrons les ventes qui s’effectueront.

Pendant que monsieur dort, à moins qu’il ne soit sorti ; je prends soin de mes pieds en les plongeant dans une petite bassine d’eau chaude avec du gros sel. En attendant que les soins se fassent, j’entame l’écriture d’un nouvel ouvrage.
Martin devrait partir de Silverstone d’ici la fin de la semaine afin de proposer les ouvrages que nous avons concoctés. Son absence devrait durer tout au plus un mois. Je ne pourrais pas écrire les articles de celui-ci toute seule. Il faudra bien que je m’occupe pendant ce temps.
Après plusieurs heures à écrire, je me sens partir vers les bras de Morphée. Je cligne des yeux, m’installe confortablement sur le sofa, place l’oreiller vers ma tête puis ferme mes paupières.

Il doit être plus de minuit passé lorsque, je suis réveillée en trombe par un malotru. J’en fais même tomber mon cahier et ma plume. Dans mon malheur, la plume s’est déposée sur mes pieds. Dans mon bonheur, l’encre n’a pas tâché le sol. Ce sera ça de moins à nettoyer !
J’enlève mes pieds de la bassine, les sèche rapidement avec la serviette au sol. On n’a pas idée de réveiller les gens à une heure pareille ! J’ai cru faire une crise cardiaque. Il me semble avoir pu reconnaître la voix de l’adjoint. Si je ne m’abuse le tout était à propos d’une arrestation. Martin n’a pas daigné se lever ou n’a pas été réveillé. Il dort à poings fermés j’imagine ?
Je prends mes chaussons même si j’hésite à enfiler mes bottines. Je ne suis pas habillée convenablement. On me réveille au saut du lit.. enfin du sofa ! Je ne peux pas être apprêtée en cinq minutes. Je me dépêche, assez nerveuse, je coiffe rapidement à l'aide de mes mains mes longs cheveux. J'enfile mon peignoir qui cachera ma robe de nuit.
Rohlàlà, qu’est-ce qu’il me veut à cette heure-ci ? Oh…aurait-il tout découvert ? Ai-je mis mon faux mariage en péril lors de cette foire ? Mon dieu. Je me mords les lèvres. C’est ainsi qu’il se venge ?

Je prends avec moi la bougie. J’arrive devant la porte, l’ouvre assez confuse. Je me frotte les yeux, émettant un petit bâillement, caché par ma main. M’attendant à être cernée par de nombreuses personnes, je suis assez surprise. Un seul individu s’est dévoué pour cette noble cause. Tiens donc, monsieur Jackson est venu seul, sans le marshall pour m’arrêter? Normalement ne devrait-il pas venir avec son supérieur pour nous arrêter ? Aime-t-il tellement son travail pour le faire du soir au matin ?
Le blond me regarde et me sourit. Je… je croyais que nous n’en étions pas là dans notre relation mais fort bien. Oh non, ce n’est peut-être pas aussi bon signe. Il doit préparer un plan machiavélique… comme lors de mon jeté de châle. D’ailleurs où est-il passé ? Quelqu’un me l’aurait-il volé ?

L’adjoint me fait signe d’attendre. Il aime soigner ses entrées avant? Ah non. Je suis presque déçue. Monsieur tente tant bien que mal d’allumer son doudou.
Il se passe un petit moment où j’ai l’impression de me trouver devant un clown. Je me pose quelques questions, tente de renifler l’homme sans avoir l’air de rien et sens… l’alcool à plein nez. Je jette un regard à droite puis à gauche. Non, visiblement ce n’est ni une blague. Et… pas une seule femme ne l’attend dans un coin. Ce n’est peut-être pas ce à quoi je pensais alors. Monsieur s’est pris une cuite. Une mauvaise journée ou l’habitude ?
Je remets mon peignoir en place. Ce n’est pas qu’il fasse froid oh non. Ce n’est juste pas ce qu’on attend d’une femme mariée. Je remarque alors que j’ai oublié de reprendre ma bague. Et crotte. Je positionne mes cheveux lâchés vers ma poitrine gauche. Ce qu’on ne peut pas voir ne peut être suspect.
Il m’amuse presque. J’ai envie de rire à gorge déployée. Je me l’interdis et le remplace par un simple sourire. Je ne sais pas si son attitude est entièrement dû aux verres qu’il s’est enfilé. On dirait qu’il soigne une prestation avec sa cigarette. Je croise même les bras, divertie par l’effet.
Ah mais c’est qu’il m’écoutait l’autre fois. J’ai donc une certaine influence sur monsieur Jackson ? Qui l’eût cru ?

« Bonsoir monsieur Jackson. Je vois que vous apprenez vos leçons en ma compagnie. C’est agréable. J’espère que je suis une bonne enseignante.» lui soufflais-je d’un air joueur.

D’habitude je m’en fiche de parler un peu plus fort. Sauf que je respecte le repos de tous les habitants. Pas comme certains. Je vais tenter de parler à une voix un peu plus basse que d’habitude.

Il poursuit son propos en m’indiquant que je suis en état d’arrestation. Mon mari ne semble pas compris dedans si je comprends bien. Je referme la porte derrière moi avec ma main droite tout en restant face au trentenaire. J’attends d’entendre le motif de futur emprisonnement. Je remarque le petit moment de flottement. Est-ce qu’il sait vraiment pour quelle raison celui-ci m’arrête-t-il ?

« Atteinte à l’autorité de l’état ? » répétais-je, bouche bée, posant sur une chaise d’extérieur la bougie.

On ne me l’avait jamais faite celle-là. Qu’est-ce que c’est que cette raison ? J’essaye de me remémorer un moment où j’ai pu commettre un tel affront. Face à Bartel Murphy oui, j’imagine que vouloir intenter à la vie d’un homme de loi mérite de passer un long moment au trou. Toutefois, c’est bien la seule personne à qui j’ai pu faire du tort.
Il me montre les menottes et me demande d’effectuer diverses actions. Peuh… comme si j’allais lui obéir. Il ne connaît si mal.

« Quelle belle attention, elles sont toutes jolies. On voit que vous avez pris les plus belles juste pour moi. J’en suis si touchée. Vous auriez pu y ajouter un petit nœud pour égayer le tout.Oh, et pourquoi pas dessiner des petites fleurs comme des roses ? Ce devrait être de votre calibre.» suggérais-je d’un air moqueur.

Avec du bol, mes poignets seront trop fins pour pouvoir être enfermés. Il devra revenir pour aller en chercher des nouvelles.Et peut-être même qu’il me chercherait un petit nœud pour les nouvelles. S’il m’écoute aussi bien je pourrais peut-être même lui demander de dessiner des petits coeurs pour assortir le tout. Ou bien de les peindre dans une couleur qui me siérait mieux.
Je réfléchis un instant aux causes de mon arrestation. Je n’en vois que deux… À moins qu’il n’y en ai un peu plus. Je suis assez certainement que ce ne peut être dû à mon article, avec autant de temps bon...

«Comment. C’est à cause du châle ? Ou… parce que j’ai dit tout haut ce qui saute à la vue de tous ? Je suis d’ailleurs très surprise. Je pensais que vous seriez en charmante compagnie dans votre chambre. » j’insiste sur le « votre ». J’aimerai lui faire comprendre qu’il me dérange. Et qu’il m’a rendu mes nuits infernales. « Vous devriez être content, je ne suis plus votre voisine, vous pourrez désormais faire le vacarme de votre vie. Je ne comprends pas pourquoi vous vous acharnez sur moi. Vivez votre vie. » le grondais-je d’un ton infantilisant.

J’ai bien entendu sa phrase typique : ne parlez pas, laissez-vous faire. Mais qui peut me stopper ? Je n’ai jamais pu m’arrêter de parler et je crois…
Je jette un long coup d’œil sur sa tenue. Je ne vois pas de tissu pouvant me faire taire. Un mouchoir serait sans doute caché dans une poche. Et je ne le vois pas arracher son haut pour m’empêcher d’émettre le moindre son. Je ne l’imagine pas aller jusqu’à m’arracher la langue. J’ai donc l’avantage de pouvoir parler autant que je le souhaite.

« Oh. Je vois. Je vous ais tellement manqué que vous avez décidé de passer du temps avec moi. Dois-je vous rappeler qu’il y a des horaires respectables pour réveiller des gens ? Huit heures du matin c’est plutôt pas mal non ? Ou même après la messe du dimanche pour que je puisse vous accueillir dans une tenue décente. J’ai besoin d’être un minimum vêtue, pas comme vos amies que vous aimez  tant déshabiller. » soulignais-je assez ironiquement.

Je jette mon dévolu sur les menottes. Je les prends des mains de l’adjoint. Un jeu d’enfant, lui qui semble tanguer. Un instant, je me demande si je n’oserai pas les lui mettre moi-même. Je crains que Jackson ne soit plus fort que moi à ce jeu. D’autre part, il sait comment les utiliser. Ce qui n’est pas mon cas. Je ne possède pas non plus ses clés. Jackson n’est pas bête au point de me les montrer.

«Laissez-moi faire. Vous risquez de me faire mal et de m’abîmer la peau. » ajoutais-je d’une moue boudeuse tentant d’éviter qu’il ne me les reprenne. Il paraît bouloir effectuer un mouvement, je recule d'un pas soit vers ma porte pour poursuivre mes observations.

Je suis assez surprise du poids de celles-ci. C’est loin d’être aussi lourd qu’un panier de courses mais ça l’est tout autant qu’un livre. J’observe le bracelet de fer sous toutes les coutures. J’essaye de comprendre son fonctionnement. Il y a un trou,probablement pour des clés ; des sortes d’arrondis de chaque côté ; probablement pour emprisonner les poignets. Le procédé me semble moins complexe mais demande une certaine collaboration du prisonnier en question, non ? Si je me débats ; puisque je suis  sous arrestation ; cela risque d’être difficile de me les mettre mais également de mettre la clé.
Je m’arrête lorsque me vient une idée. Me vient là un jeu amusant à l’esprit afin de le faire tourner en bourrique. Je cache les menottes dans mon dos. Cela risque d’être évident mais le coup mérite d’être tenté au vu de l’influence qu’a l’alcool sur notre adjoint.

« Oh, elles ont disparues. » dis-je d’un air presque surpris.  « Mais où peuvent-elles bien être passées ? Ouh les vilaines coquines ! » m’exclamais-je en faisant mine de les chercher à droite, à gauche, sur l’homme de loi, par terre. J’ai l’impression de retourner plusieurs années en arrière avec les enfants que j’éduquais. Faire semblant, jouer aux marionnettes, feindre la surprise, l’objet ou le personnage qui a pu disparaître. Entendre les rires des chérubins. Le grand enfant que j’ai en face de moi risque de tirer la tronche lui.
« Ohlàlà. Vraiment. Où sont-elles allées ? Cela risque de rendre la tâche de monsieur Jackson vraiment difficile. Allez, montrez-vous petites malignes ! » m’indignais-je telle l’actrice que je suis.

Je fais mine de chercher un peu partout.  Je ne sais pas s’il va croire à mon talent de comédienne. Je tente le tout pour le tout. Finalement j’aborde l’air presque défaitiste.

« C’est vraiment dommage. Pas de menottes, pas arrestation . » déclarais-je assez fière de mon petit tour.

Et oui Billy Jackson. Si elles n’existent plus, comment peux-tu tenter de m’arrêter ? Il suffit juste de faire disparaître l’objet en question et c’est gagné !

Je les jette bien au-dessus de la tête de Jackson ; ce qui n’est pas si difficile comme nous devons faire approximativement la même taille ; l’objet tant recherché. Il ne faudrait pas non plus qu’il s’aventure à les chercher sur moi. Le jeu n’aurait pas la même saveur. J’entends  leur tintement au sol, pareilles aux pièces du blond à la foire.

« Oh, je crois les avoir entendues par là. Vite, il faut les rattraper, elles risquent de vous échapper ! » je désigne l’endroit où celles-ci semblent être tombées.

A vrai dire je n’en sais rien. Il fait tout de même assez sombre dehors. La seule source de lumière semble être la lune et la bougie déposée sur la chaise.

« Ce n’est pas que je m’ennuie mais je vais vous laisser. Allez, passez une très bonne soirée monsieur Jackson. J’espère que vous retrouverez vite votre trésor et que vous ferez de très jolis rêves ! » je referme doucement mais fermement la porte et rentre à l’intérieur de ma demeure avec un air plus que satisfait.

Oups, je crois que la porte a emporté la cigarette avec. Je l’ai enfumé comme jamais. Je marche quelques pas et je finis par un fou rire monumental. Quelle audace ! Je plaindrais presque le pauvre ivrogne qui doit se demander ce qui a bien pu se passer.

Je me dirige vers le sofa prête à reprendre ma nuit lorsque j’entends à nouveau des coups répétés sur ma porte. Oh non ! Je n’ai même pas eu le temps de m’y asseoir. Je pense que plusieurs options s’offrent à moi. La première serait de jouer la sourde oreille. La seconde, m’échapper par une fenêtre et aller dormir dans la chambre de Jackson puisqu’il n’y sera pas. La troisième serait d’aller ouvrir la porte et d’affronter le courroux de l’ajoint. La quatrième rejoindrait la troisième option mais je ferrai passer cela sur le compte de l’alcool, un rêve imaginé de toutes pièces par celui-ci. Avec de la chance il me croirait. Enfin je pourrais aussi...

Je suis interrompue dans mes réflexions sur le choix de mes options par une porte qui s’ouvre. Monsieur mon mari était bien là dans sa chambre. Il me regarde d’un air effaré.

« Recouche-toi. Ce n’est rien, je vais arranger les choses. Tu sais, ce sont les bêtises des gamins qui n’ont rien à faire. » tentais-je de le rassurer.

J’y pense. La porte n’était même pas fermée à clé. Billy Jackson vous êtes un gentleman ou vous n’avez plus toute votre tête. J’ouvre une nouvelle fois la porte, entendant une autre se refermer. Bien, Martin a décidé de se recoucher et de me laisser gérer ça comme une grande. Usons d’une nouvelle stratégie.

« Humm ? Il y a quelqu’un ?» appelais-je en chuchotant, évitant d'alerter le voisinage.

C’est vraiment dur de ne pas rire dans cette situation. J’essaye de faire abstraction à toutes les communications que pourraient tenter mon blond préféré à mon encontre. Je cherche des yeux sans jamais le regarder en face. Hop, je retente encore de chercher dans le vide une nouvelle fois et je fermerai à nouveau la porte. Cette fois-ci, je la fermerai à double-tout.

« Oùhouu ! Vous savez ce n’est pas drôle de réveiller mon mari. Alàlà, les enfants de nos jours. Ils n’ont vraiment plus aucune... » je fus stoppée dans mes paroles par la main de l’adjoint qui vient de prendre mon poignet.

Aïe, ça n’a pas marché. Il a visiblement récupéré les menottes et commence à me mettre celle-ci. Je lève ma tête vers lui comme s’il était une révélation.

« Oh, vous étiez donc là ? Je ne vous avais pas vu avec le voile de la nuit. C’est devenu une de vos nouvelles capacités, de disparaître ?» tentais-je pour détendre l’atmosphère.

J’ai choisi la mauvaise option.

Petits ajouts supplémentaires, informations, images:


Récap' des événements - Erin reçoit la visite de Billy. Assez stressée, celle-ci se calme et essaye de prendre l’avantage sur un Billy saoûl. La trentenaire tente d’éviter de se faire arrêter en  se jouant de l’adjoint. Malheureusement, lorsqu'elle rouvre la porte, le blond lui prend sa main et commence à la menotter.

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Ven 1 Sep - 17:05


I Got You

@Erin Murphy

Lorsque madame Martin me salue à son tour, j’hausse les épaules. Elle? Une bonne enseignante? J’ai envie de lui dire que si elle avait été mon institutrice, enfant, j’aurais abandonné l’école encore plus tôt. Je ne le fais pas. Nous échangeons une sorte de sourire. C’est étrange. Je suis là pour l’arrêter et on dirait que tout ceci n’est qu’un jeu. Elle baisse le niveau de sa voix, me forçant à m’approcher et à tendre l’oreille pour bien entendre les paroles qui déferlent entre ses lèvres. Celles-ci attirent mon regard. Je reste néanmoins concentré sur l’unique raison de ma visite et lui annonce son arrestation en l’invitant à garder le silence et tout le tralala habituel.

Je fronce les sourcils et regarde les menottes que je cesse de faire cliqueter devant le visage de madame Martin. Elle se moque de moi ou quoi? Elles n’ont rien de joli ces menottes… Et puis elles ne servent pas à l’être! C’est un outil de travail précieux! « Un petit nœud? », dis-je à voix haute et grimace lorsqu’elle propose d’y dessiner des fleurs. Mon regard croise à nouveau celui de la jeune femme. Elle se moque visiblement de moi. De ce que je représente. De l’autorité. De l’ordre public. Bref, de tout!

Elle me questionne quant aux raisons de son arrestation, puis parle encore des charmantes compagnies avec qui je passe habituellement mes nuits. Cette fois, je me mets à rire : « Voyons! C’est à croire qu’vous êtes jalouse, m’dame Martin. Vous parlez tout l’temps des femmes avec qui j’passe mes nuits… J’béni le jour où votre mari vous a enfin acheté une maison… ». Voilà qui est amusant. Madame Martin me dit de vivre ma vie… C’est pratiquement mot pour mot ce que m’a lancé l’patron l’autre jour avant d’aller faire ses courses. Donnerais-je l’impression de ne pas vivre ma vie? Pourtant, n’est-ce pas ce qu’elle me reproche sans cesse, de trop vivre ma vie?

Je n’aime pas son ton de voix.  J’aurais dû la faire taire plus tôt, mais l’alcool engourdit mon corps et mon esprit. Les yeux de la jeune femme me détaillent des pieds à la tête. Que cherche-t-elle? Soudain, elle suppose que je me suis ennuyé d’elle et recherche sa compagnie. Je ris à nouveau. Il faut admettre que ce petit bout de femme est divertissant. Que dis-tu là, Billy? On parle toujours d’Erin Martin ici. Elle poursuit en parlant de sa tenue. C’est à mon tour de baisser les yeux sur sa personne. J’avoue que cette vision ne devrait être réservée qu’à son mari… Elle s’agite et son peignoir s’ouvre légèrement me permettant d’imaginer ses formes sous sa robe de nuit. C’était la seule diversion qu’avait besoin madame Martin pour me prendre des mains les menottes.

« R’donnez-moi ça! ». Je tente de lui reprendre les menottes des mains, mais ses réflexes, à elle, sont intactes alors que les miens… Bah, vous savez. L’alcool et tout et tout. Elle recule vers la porte close de sa demeure. Je fais un pas vers elle. Erin semble soudain absorbée par l’objet comme tel. Je pose une main contre le cadre de la porte, emprisonnant ainsi la jeune femme entre la porte et mon corps. Je tends mon autre main vers les menottes que tient toujours madame Martin. « Donnez. ». Je suis si près d’elle que je peux sentir le parfum de sa chevelure ramenée sur sa poitrine. Nouveau moment de distraction et les menottes disparaissent derrière son dos. Je suis peut-être ivre, mais pas idiot. Son corps s’approche du mien pour dissimuler l’objet. Elle tourne la tête dans tous les sens, continuant son petit jeu et laissant chaque fois l’odeur de ses cheveux imprégner mes narines. Elle réussit à me faire sourire à nouveau. De quelle sorcellerie use-t-elle? « J’trouverai l’moyen d’vous arrêter avec ou sans les menottes… », lui dis-je dans un murmure que je réserve normalement à d’autres femmes et en d’autres circonstances. Je crois que je devrais arrêter de boire. C’est ça. Fini l’alcool!

D’un mouvement beaucoup trop rapide pour moi, Erin lance les menottes par-dessus ma tête. Mon réflexe est de me tourner et de m’éloigner de la porte et de ma fugitive pour rechercher mes précieuses menottes. Je suis les indications d’Erin et me penche vers le sol que je scrute avec attention. Je vacille. Doucement, Billy. Madame Martin profite de ce moment pour prendre congé de moi et retourner en sécurité dans sa maison. Je me mets à jurer. Comment puis-je être aussi bête!

Je retrouve les menottes et me redresse. Je prends le temps de fumer ma cigarette avant de marcher à nouveau vers la porte close des Martin qui s’ouvre à mon approche. Qui s’ennuie de qui maintenant? La jeune femme passe son regard sur moi comme si je lui étais invisible et pendant qu’elle croit avoir encore l’avantage, j’attrape son poignet et lui passe les menottes. Certains réflexes deviennent si mécaniques que même l’alcool ne peut les affaiblir. J’avais prévu au départ la menotter dans le dos, mais ses mains se retrouvent menottées devant. Tant pis. Ce sera plus facile pour la faire monter sur Brandy. Le regard de la belle (ai-je vraiment dit ça?) croise le mien. « Cette fois, c’est moi l’maître du jeu… »

***

Sans aucune galanterie, je pousse Erin Martin dans la cellule du bureau du Marshall que je lui avais réservée. Je referme rapidement la porte et tourne la clé dans sa serrure pour la verrouiller et m’éloigne des barreaux d’un air triomphant. « Vous sentez ça? ». Je renifle dramatiquement l’air autour de moi en rangeant la clé de la cellule dans l’une des poches de ma veste. « Ça sent la victoire! ». Je tourne le dos à Erin en riant puis me dirige derrière le bureau où je me laisse tomber sur la chaise s’y trouvant. Je retire mon chapeau que je pose sur le meuble de bois et lève les pieds pour les y poser en croisant les bras derrière ma tête. J’observe ma nouvelle captive. « C’est tellement satisfaisant d’vous voir là. J’devrais d’mander au patron de r’nommer cette cellule à votre nom… ». J’offre un sourire qui se veut agaçant à madame Martin puis me redresse sur ma chaise pour tendre une main vers la flasque de fort que j’oublie vide. Je jure en me levant de ma chaise aussi rapidement que je l’aurais fait en apprenant qu’un terrible criminel se trouve juste de l’autre côté de la porte du bureau du Marshall. « J’vous laisse découvrir votre cellule… Profitez d’mon absence pour faire vos besoins dans l’pot juste là. ». Je lance un regard amusé au pot probablement encore souillé par le prisonnier précédent et me dirige vers la sortie. Sans informer davantage madame Martin de mes intentions, je quitte le bureau du Marshall en quête d’alcool. Je reviendrai rapidement. Erin n’a aucune chance de se sauver et personne ne viendra la délivrer. L’air de la nuit me semble plus frais. Plus pur. Je savoure ma victoire…


Récap' des événements - Erin Martin se retrouve enfin derrière les barreaux. Billy la laisse seule quelques instants le temps d'aller se procurer de l'alcool. Il en aura de besoin pour survivre à sa veillée sur sa prisonnière...

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Mar 5 Sep - 15:04


I Got You

@Erin Murphy

Pourquoi le rp se trouve en hide 18+:

Le rp 18+ trop long:


Récap' des événements - Erin est laissée seule dans sa cellule. Voyant l'adjoint partir sans l'informer de son possible retour, la brune tente de trouver des moyens pour s'échapper. Malheureusement aucune de ses tentatives ne trouve d'issue favorable. Seul lot de consolation ? Un livre érotique qu'elle trouve. En pleine lecture, l'américaine se trouve interrompue par le retour de Billy Jackson. Heureuse de le retrouver, moins de savoir qu'il pourrait découvrir ses magouilles, elle tente de porter toute l'attention de l'homme de loi sur sa personne.

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Mer 6 Sep - 19:33


I Got You

@Erin Murphy

Pendant que je suis à la recherche d’alcool, je repense aux mots de la jeune femme, prononcés au moment de son arrestation et avant que je ne quitte le bureau du Marshall avec précipitation.

« Ce n’est que partie remise, voyons cher adjoint. ». Je voudrais bien voir ça. Pour l’instant, Erin Martin est ma prisonnière, et ce, jusqu’à ce que je la laisse partir (si je décide une telle chose un jour ou que le patron m’y oblige). Menottée et bien enfermée derrière de solides barreaux qui en ont connu des malfrats peu coopératifs… Une jeune femme, aussi têtue et arrogante qu’elle puisse être, n’a aucune chance de s’en libérer. Surtout lorsqu’elle n’est vêtue que d’une robe de nuit et d’un peignoir… Peignoir léger qui laisse facilement entrevoir sa robe de nuit et deviner ses formes de femme lorsqu’elle s’agite… Je secoue vivement la tête. Alcool, Billy. Alcool!

« Une victoire, ça se mérite. Venez donc jouer au jeu de l’oie avec moi. Vous devez bien avoir des dés dans le coin à force de vous tourner les pouces, non ? ». Je n’ai pas répondu à cela. Elle cherchait à me faire réagir. Je n’ai pas mérité ma victoire; la loi et l’ordre ont été honorés par l’arrestation de cette femme non respectueuse de ceux-ci. J’ai tout simplement rendu service à Silverstone… Là est la véritable victoire! Même si je sais que le patron ne sera pas du même avis. Il m’a poliment envoyé promener lorsque je lui ai demandé d’arrêter la brune à la foire… Vous aurez donc compris qu’en réalité, ma victoire en est une personnelle contre Erin Martin, mais passons. Quant à la proposition de cette dernière de jouer au jeu de l’oie, je me suis contenté de lui sourire. Bien sûr que j’ai des dés dans l’un des tiroirs de mon bureau, car elle a raison sur ce point : nous nous tournons souvent les pouces au bureau du Marshall. En même temps, c’est au Sheriff de faire son travail. En théorie, le Marshall n’intervient que dans les dossiers concernant l’État et/ou à la demande du Sheriff. Bref. N’entrons pas dans ce sujet administratif.

Je reviens plus tard que je ne l’avais imaginé au début. J’ai dû me rendre jusqu’au Silver Saloon pour acheter une bouteille d’alcool et là, une table de poker m’appelait. J’ai résisté. La preuve, je suis là! Ma jolie captive doit s’être endormie. Je pousse doucement la porte du bâtiment pour ne pas l’éveiller. C’est alors que je l’entends s’exclamer : « N’importe quoi. Ressaisis-toi ma fille. Ce n’est pas parce qu’un homme est doué d’un certain physique qu’il sera intéressant. Elle m’agace. ». Cela me permet de refermer la porte en douceur et de m’approcher de la cellule sans être remarqué. Elle parle de moi, là? J’ai des doutes. Je remarque alors qu’Erin est en train de lire un livre, mais pas n’importe lequel! Celui que des dizaines de prisonniers ont feuilleté avant elle en fantasmant. Je n’oserais, moi-même, pas toucher à cet objet…

Je ne sais pas si c’est le fait qu’elle soit si silencieuse qui me perturbe, mais j’observe la jeune femme comme si je le faisais pour la première fois. Ma foi, Martin peut se vanter d’avoir une très belle épouse. Mon regard suit la courbe de son cou jusqu’à sa poitrine que je vois se soulever à un rythme irrégulier. Est-ce votre lecture qui vous fait un tel effet, madame Martin? Je n’ai jamais lu ce livre, pour des raisons évidentes, mais on m’a cité quelques passages. Je souris en poursuivant ma contemplation de ma prisonnière.

Soudain, elle se retourne et m’aperçoit enfin. Le cri de surprise qu’elle pousse me fait éclater de rire. Je suis tellement fière qu’elle ne m’ait pas vu plus tôt que je crois bien que j’en pleure. En tout cas, je dois m’essuyer les yeux pendant que je ris et qu’elle me dispute. « Pas l’moins du monde, m’dame. Par contre, vous… ». Je soupire en secouant la tête d’un air qui se veut sérieux. « Vous, vous devriez avoir honte. ». Je fronce les sourcils. « Madame Martin… Lire ce genre de choses… Vous? Une femme si respectable… Et mariée! ». Je suis du regard le livre qu’elle tente de dissimuler dans sa robe de nuit et remonte très lentement les yeux vers son visage lorsqu’elle me demande depuis combien de temps je suis là. « Oh… J’dirais… ». Je fais semblant de réfléchir et puis dis soudain, d’une voix qui se veut une nouvelle imitation de celle d’Erin : « C’pas parce qu’un homme est… Comment disiez-vous? Doué d’un certain physique? Oui, c’est ça. C’pas parce qu’un homme est doué d’un certain physique qu’il sera intéressant. ».

Je m’approche des barreaux de la cellule et remarque enfin quelque chose qui cloche. Une fourchette et un couteau sont tordus dans la serrure de la porte. « Qu’est-ce que…? ». Je me tourne vers le bureau le plus près de la cellule et vois que des choses ont été déplacées. Je passe une main à mon visage en réalisant que ma prisonnière a profité de mon absence pour tenter de fuir. Je devrais être en mode recherche de solutions; elle aurait pu réussir, mais je ne sais pas pourquoi, cela m’amuse. Je me tourne à nouveau vers Erin qui s’est déplacé pour faire diversion. Ça, je l’ai bien compris.

J’écoute chacun de ses mots avec attention et me déplace pour être à sa hauteur. « Quelque chose pour vous faire passer la nuit? ». Je crois que j’écarquille les yeux. Soit Erin ne comprend pas ce qu’elle sous-entend soit elle se joue de moi et ça fonctionne. J’ai terriblement chaud, tout à coup, et passe une main dans mes cheveux. Pendant qu’elle énumère des occupations chastes, j’ouvre la bouteille d’alcool et porte le goulot à mes lèvres. Elle me tourne le dos pour remettre le peignoir qu’elle avait retiré pour une quelconque raison obscure. Je suis ses mouvements et bois à nouveau. Mais c’est quoi ces pensées friponnes, Billy? Celle que tu regardes avec envie, à présent, c’est l’épouse de Martin. C’est Érin. Cette dernière se remet à parler du livre. Ça ne va pas m’aider, ça. « Premièrement, c’n’est pas mon livre et deuxièmement, j’n’sais pas écrire. ». Je soupire pour me remettre les idées en place. Je n’y arrive pas. « Si j’suis l’palefrenier, vous êtes l’héroïne, Erin ». C'est la première fois que je m'adresse à elle en utilisant son prénom.

Son regard croise le mien. J’ai la tête qui tourne. Soudain, je lève la bouteille d’alcool entre nous pour la présenter à ma prisonnière. « Vous en voulez? ». J’ai visiblement trop bu. C’était une mauvaise idée d’aller acheter cette bouteille. Aussi bien la partager.


Récap' des événements - Billy revient avec une bouteille d'alcool et découvre Erin en train de lire de la littérature osée. Cela lui donne des idées friponnes. Commence alors un tout nouveau jeu entre l'adjoint et sa captive.

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Lun 11 Sep - 22:18


I Got You

@Erin Murphy

Je reste quelque peu sans voix suite à l’imitation du blond. Le chenapan était là depuis un bon moment ! Il se fiche de moi. Et il en pleure et rit à gorge déployée.
Bon d’accord, il est mignon comme cela. Mais ce n’est pas une raison pour qu’il soit aussi moqueur. Je suis sûre qu’il serait bien rouge si je le surprenais… et bien… je ne sais pas, dans une position inconfortable, ridicule, pouvant porter atteindre aux bonnes mœurs. Non, je crois que ce genre de choses n’arrivera jamais avec lui.


« Si ce n’est pas votre livre… Qui a bien pu le déposer ici ? » demandais-je assez naïvement.


Je n’imagine pas les adjoints ne pas vérifier que les prisonniers n’aient rien de suspect. Il est vrai qu’un livre ne va pas les tuer. Surtout si c’est pour qu’ils rêvent de choses si… variées. Oh et quelle question idiote. On s'en fiche de qui a bien pu placer ce livre ici. Un prisonnier, un homme de loi. Qu'importe.
Mon geôlier répondit par la négative quant à la paternité de l’œuvre. Ce qui m’interpelle c’est lorsqu’il me confie son incapacité à écrire.


« Mais… Si vous ne savez pas écrire… Comment faites-vous pour remplir les papiers ? » l’interrogeais-je assez surprise par cette découverte peu commune.


Je vois bien les dossiers des différentes personnes travaillant dans ce lieu. Si monsieur Jackson ne sait pas écrire, sait-il au moins lire ? Probablement. N’est-ce pas la base ? Non. Peu reçoivent une éducation. Ne parlons pas des filles. C’est assez commun que le petit peuple n’ait pas reçu d’enseignement.
Je ne continue pas plus loin ce petit interrogatoire. D’une part, la présence de son soupir semble suggérer comme une sorte de plaie, une faiblesse. Je ne pensais pas que ceci serait autant une gêne. Je vais rapidement changer de sujet afin de ne pas le mettre dans une situation pouvant lui paraître embarrassante.
Une chose m’interpelle. Billy Jackson vient-il de me nommer par mon prénom ? Me voir enfermée dans cette cellule le fait-il sentir plus proche de moi ? Je hausse un sourcil ne sachant vraiment quoi en penser. Les seules personnes m’ayant déjà appelé par mon prénom font parti de mon cercle proche : mes amis, ma mère… Et c’est un peu près tout. Je ne me sens pas encore aussi proche des autres membres de ma famille.
Il se rapproche de ma cellule afin de me proposer de l’alcool. Il parle à mon sang irlandais. Je ne peux pas refuser, en aucun cas ! Il ne pouvait pas me faire plus plaisir !
Si c’est ainsi que nous allons passer la nuit, à boire jusqu’à en être ivre, le jeu risque d’être long. Les jeunes ne le rendent-ils pas plus palpitant en  jouant à ce jeu « action ou vérité » ? Je jette un regard rapide à ma cellule. Les actions devraient être limitées. Quoique, s’il me demande de faire la roue, il y a assez de place pour en faire une. Je me retourne vers mon homme ivre, assez heureuse de la proposition.

« Ce sera avec grand plaisir monsieur Jackson. Je vous remercie de tout mon coeur. » m’adressais-je à lui avec mon plus beau sourire et surtout le plus sincère.


Doucement, je prends la bouteille des mains de l’adjoint.  Bien menottée, j’empoigne des deux mains l’objet et je le porte à ma bouche, bois une première gorgée ainsi qu’une seconde. Pas mauvais, très bon choix. Je sens déjà l’alcool me réchauffer. Il est vrai qu’il faisait un tout petit peu frais. Toutefois, cette chaleur d'été me convient tout à fait.
Je recommence une troisième fois à boire une gorgée. Enfin, je m’arrête là. La bouteille doit nous durer un petit moment tout de même. Par ailleurs, c’est sa bouteille, il doit lui en rester afin qu’il reste… saoul. Je lui redonne la bouteille dans ses mains avec la même douceur qu’auparavant. Il ne faudrait pas qu’on la casse.
Je ne m’inquiète pas quant à la boisson. J’ai l’impression qu’il m’en passera lorsque je le lui demanderai, poliment bien entendu. Ou monsieur Jackson me la passera à nouveau lorsqu’il aura bu quelques gorgées. Il a déjà pris au moins deux trains d’avance. Je ne sais pas si j’aurai le temps de le rejoindre dans le wagon de l’ivresse. Peut-être d’ici une demi-heure ou une heure. Tout dépend à quelle allure nous allons boire à tour de rôle.


« Il va falloir vous décider. D’un coup vous m’appelez par mon prénom. Soudainement, vous me vouvoyez. Que préférez-vous ? Est-ce la situation qui vous met dans tous vos états ? Moi enfermée dans cette cellule comme bien d’autres bandits, à la nuit tombée, là où les langues se délient et les confidences abreuvent les heures tardives des ténèbres. Ou bien… est-ce le fait de m’imiter qui vous perturbe autant ? Oh d’ailleurs, pas mal l’imitation, on sent que vous avez répété depuis des semaines pour obtenir le même ton.» dis-je en faisant mine d’applaudir dans les mains.


Je m’asseois sur le banc, dos aux barreaux réfléchissant aux paroles de l’adjoint concernant les personnages de l’histoire. C’est assez drôle qu’il nous assimile à ces personnes. Nous sommes loin d’être aussi jeunes qu’à dix-huit ou vingt ans. Je ne suis pas aussi naïve ; je l’espère ; que le personnage principal ni aussi prise ni aussi...étrangère aux choses de la vie.


« Si moi, Erin, je suis l'héroïne et vous le palefrenier...Vous êtes donc aussi… » je m’arrête car je ne me rappelle plus exactement des termes employés.


Je reprends le livre, je me remets debout, de nouveau face aux barreaux. Je vais retrouver le passage et lui dire précisément les mots exact. Je cherche la phrase en question, m’éclaircis la voix puis je lis l’extrait en question, en y mettant le ton et en accentuant sur certains mots :


« ...tandis que le jeune homme enleva sa chemise révélant un corps délicieux et musclé. »Si je m’appuies sur ce passage, monsieur le palefrenier, vous êtes tout aussi musclé que le jeune homme en question. Je sais que vous avez votre cheval et que vous vous en occupez. Je me demande à quel point l’auteur ou l’autrice peut avoir raison. Est-ce vrai qu’on arrive à travailler autant son corps en ne s’occupant que des chevaux ? Moi je dirais que ce sont vos activités nocturnes qui vous... »


Et voilà, je recommence. C’est moi l’obsédée. Vite, trouvons une autre raison !


«...donnent vos muscles. Je parle bien entendu de vos arrestations musclées. » me rattrapais-je tout en m’adossant aux barreaux.


Sauvée. In extremis. J’expire un bon coup. J’ai échappée à une autre insinuation sur ses activités de groupe. A croire que ce qu’il fabrique m’intéresse. Non, c’est juste que c’est l’un des seuls points que je connais de lui. Avec le fait qu’il ne sache pas écrire visiblement. C’est tout. Oui, c’est vraiment tout.
Je sens mes joues se chauffer. Je crois que cela doit être les effets de la boisson. Trop forte ?

J’ai parlé de son corps mais devrais-je lui demander d’enlever ses vêtements pour vérifier ? Oui mais s’il commence par les enlever, il ne les jettera jamais dans ma cellule. Et avec le bruit des clés il risque de s’en apercevoir. Non. J’ai peut-être une meilleure idée.
Je repose le livre sur le banc. Maman, tu vas m’aider dans mon évasion. Merci de m’avoir enseigné cet art même si tu pensais que je le destinerais à une autre personne. Il faut bien que j’use de ce talent aujourd’hui. Surtout que je ne crois pas que les conquêtes ou les poules connaissent cette manière de relaxer le corps humain.


« Vous devriez vous faire masser. Avec toute cette masse musculaire il faudrait bien reposer tout votre corps, soulager les tensions ou même certaines douleurs. Surtout avec tout le stress que vous avez sur les épaules. Comme découvrir qui se cache derrière le braquage de la banque, les voleurs à poursuivre ou encore mettre Erin Martin derrière les barreaux. » lui suggérais-je avec une petite pointe d’humour.


Très bien. Le début du piège est mis en place. Toutefois, il va falloir user d’autres arguments pouvant le convaincre. Je ne suis pas sûre qu’il accepte juste avec ces conditions. Et puis, sait-il ce qu’est un massage ?


« Si vous le voulez je peux vous le faire à l’une de vos mains. Je vous aurais bien proposé d’autres parties de votre corps comme votre tête ou votre épaule maaaiiiis…. »


Oui, je fais bien exprès d’insister sur ce mot tout comme les enfants lorsqu’ils souhaitent ardemment quelque chose. Je lance un regard sans équivoque à mes menottes, toujours aussi accrochées à mes poignets. On dirait que monsieur Jackson est effrayé à l'idée que je puisse quitter ma cellule. Tellement qu'il ne m'a toujours pas détaché. Il a tout de même raison. J'ai tenté de m'échapper de ma prison. Ce n'est tout de même pas une raison. Il pourrait me faciliter la tâche.


« ...comme je suis menottée je suis assez limitée dans mes mouvements. Et ne vous inquiétez pas. Je sais comment faire, ma mère a appris quelques techniques puis me les a enseignées. Elle était assez douée dans cet art-là. Il paraît que certains de ses clients la recommandaient. » ajoutais-je comme pour attester de mes capacités dans ce domaine.


Et ce n’était pas le seul atout qu’elle avait entre ses délicates mains. Mais passons. C'est un autre sujet que seul Billy Jackson co... et je recommence.


« En plus ça va me permettre de voir si c’est vrai cette histoire de muscles. Je vous l’avais déjà dit au bal mais vous êtes loin d’être vilain. Je veux savoir si le corps suit également. De plus, le palefrenier que vous êtes ne peut que se laisser faire. Je suis l’héroïne après tout. C’est vous-même qui l’avez dit. Et le héros de l’histoire a toujours ce qu’il veut… à un moment donné de l’histoire.» rétorquais-je pour légitimer mon argumentaire.


Qu’est-ce que je ne ferais pas pour saisir une opportunité de m’échapper. Et pour m’occuper. Billy Jackson va pouvoir me remercier, j’ai des doigts de fées pour ce genre de choses. Il pourra se malaxer tandis que je tâtonnerais vers une de ses poches.
Je reviens sur le sujet des personnages de A secret Pleasure of a Venus. J’essaye d’imaginer quelle serait ma vie si j’étais ce personnage. Et si Billy était un garçon d’écurie. C’est drôle mais je ne le vois pas endosser ce rôle. Je l’ai toujours vu énergique, dédié pour la cause humaine si je puis dire, engagé dans son boulot. Du moins, je ne l’ai jamais entendu rechigné ou grogné parce qu’il devait travailler. Pas une seule fois Billy Jackson ne s’est plaint des complications de son travail. La seule et unique chose contre laquelle celui-ci pestait était devant lui. Assez drôle lorsqu’on y pense.
Oh bah tiens, ça me fait une autre chose à me rajouter sur monsieur Jackson. C’est un homme qui va au bout des choses et qui semble ; tout du moins ; adorer son travail qu’il continue même pendant la nuit. Un amour cet homme. Il aurait dû être chasseur de primes. Il aurait fait un carton.


« Si vous êtes le palefrenier dans l’histoire… Qui seront mes autres prétendants ? Je crois comprendre qu’un fiancé m’attend dans le roman . Toutefois, le nombre de pages me fait dire que l’aventure avec le jeune homme n’est soit pas terminée soit que d’autres partenaires m’attendent au bout du chemin. Contez-moi donc la suite de l’histoire. » lui demandais-je.


Finalement je change d’avis. Je préfère lire la suite par moi-même. Surtout si je dois y rester pendant un long moment. Billy Jackson sera relayé par John Morton et enfin par mon demi-frère. Oui, il vaut mieux me laisser quelques pages pour me distraire. Monsieur Morton est loin d’être aussi bavard que ne l’est mon demi-frère. Et pas sûr que l’un des deux m’offre de quoi boire. Quoique Bartel il m'a déjà offert un café.


« Non, non non non. Je préfère que vous me racontiez nôtre histoire. Qu’est-ce que Billy Jackson, devenu palefrenier va-t-il faire à Erin Mu… Martin ? Va-t-il la réveiller dès le lendemain pour lui faire une petite promenade ? Ou pire lui mettre la corde au cou !» me rattrapais-je vivement, assez pour qu’il n’ait pas pu me dire la suite des aventures se passant dans le roman.


Mes doigts s’attardent dans mes cheveux, tentant de peigner quelques mèches rebelles. Mes yeux croisent ceux de l’homme aux yeux semblables à un ruisseau d’eau. J’hésite à lui poser une question. Mais c’est bien lui qui a pu aborder ce thème. Alors, je me lance.


« Soyez sincère avec moi…  Pensez-vous vraiment qu’être une épouse c’est la porte ouverte aux femmes respectueuses, vertueuses et tout un tas de bêtises ? Je crois que c’est même le contraire ou qu’elles sont très rares. Les femmes sont aussi vertueuses que les hommes avec leurs défauts, leurs pensées impures, leurs jugements sévères sur comment doit se comporter une femme... La femme la plus vertueuse que j’ai pu avoir la chance de rencontrer c’était ma mère… Et encore certains diraient qu’elle ne le mérite pas parce qu’elle était une demie-mondaine. Elle était charmante, généreuse, d’une gentillesse à vous faire paraître pour le père fouetteur… Vous n’avez pas un modèle de femme aussi respectable dans votre entourage que vous connaissez ?» l’interrogeais-je sur un ton un peu plus sérieux.


J’étais assez intéressée par sa réponse. Je le trouvais aussi franc que Bartel ou Sullivan, mes demi-frères. Homme de peu de mots, lorsque Billy Jackson parlait, ses paroles semblaient être d’une importance capitale lorsqu’ils les prononçaient. C'est peut-être encore une chose qui semble caractériser notre homme de loi, un homme vrai, refusant probablement le mensonge. Ah. Au bout du compte, j'en connais des choses sur l'adjoint du marshall.


Récap' des événements - Erin est plutôt contente de revoir l'adjoint lui tenir compagnie. Celle-ci se montre plutôt ouverte à Billy et lui propose même un massage (dans le but d'avoir les mains libres et également de lui piquer les clés). Elle interroge d'ailleurs Billy sur ce qu'est qu'une femme respectable.

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Mar 12 Sep - 19:40


I Got You

@Erin Murphy

J’hausse les épaules lorsque la jeune femme me demande qui a déposé le livre dans la cellule. La vérité est que je l’ignore. Il était déjà là à mon arrivée en poste et personne n’y porte réellement attention. Le plus probable est qu’il ait été oublié là par un ancien prisonnier et que depuis, il aide les hommes à passer le temps. Il n’est certainement pas au patron et je doute que ce soit le genre de lecture qui intéresse Morton. Je connais néanmoins son contenu, car plus d’un prisonnier s’est donné comme mission de nous faire rigoler en nous lisant des passages plutôt croustillants. Et puis, il arrive souvent que les hommes se le prêtent, de cellule en cellule et là, il ne vaut mieux pas raconter l’utilisation qu’ils en font. D’où mon dédain de toucher moi-même à ce livre, vous comprenez?

« J’sais un peu écrire. J’ai quand même été à l’école quelques années. Mais pas assez pour écrire ça. », dis-je sérieusement en levant le menton dans la direction du livre. Ma lecture et mon écriture sont assez rudimentaires, mais je ne suis pas totalement analphabète, comme semble le croire parfois Bartel. Seulement, il m’arrive régulièrement de refiler ma paperasse à Morton contre de l’alcool. Lorsqu’il refuse, ce qui est plutôt rare, je reste plus tard au bureau pour prendre le temps d’écrire. Je me garde de parler de tout ça avec ma prisonnière et celle-ci semble comprendre qu’il serait préférable de changer de sujet de conversation si elle souhaite m’entendre à nouveau. N’oublions pas que je déteste parler en temps normal. Enfin, quand je ne suis pas ivre. La magie de l’ivresse, voyez-vous!

Erin accepte la bouteille d’alcool que je lui tends sans me retourner l’utilisation de mon prénom. Tant pis. Le sourire qu’elle me fait vaut plus, à cet instant, que toute autre marque de familiarité. Je souris aussi. Mais qu’est-ce qui m’arrive? Suis-je envouté? Une partie de moi se bat contre cet enchantement alors qu’une autre semble l’espérer… Le désirer… Je profite du moment où la bouteille quitte ma main pour reculer un peu de la cellule et secouer la tête. Je dois reprendre mes esprits. Mon regard s’attarde sur les lèvres de la jeune femme qui se posent sur le goulot de la bouteille. Non, ça suffit, Billy. Regarde ailleurs! Je détourne le regard et sens déjà que le charme se rompt. C’est si simple en fait. Je n’ai qu’à ne pas regarder ma prisonnière…

… Ce qui se révèle être plus difficile que je le croyais. D’une part parce qu’elle me tend la bouteille d’alcool et que si je ne veux pas l’échapper, moi dont les réflexes sont déjà plus lents, je dois la regarder. Ou du moins, regarder ses mains. Ce que je fais. Si mes yeux refusent de se lever vers son visage, mes oreilles ne peuvent empêcher le son de sa voix de se faire entendre, car Erin est un véritable moulin à paroles. Elle me dispute d’abord quant à mon incohérence entre l'utilisation de son prénom et le vouvoiement. J’avoue ne rien comprendre à cette règle de société. Les seules personnes que je tutoie, dans la vie, sont les membres de ma fratrie et les bandits que je pourchasse. Je le ferais aussi avec des amis proches, mais comme je n’en ai aucun à Silverstone… Un peu triste, n’est-ce pas? Ensuite, c’est vrai que je prénomme que les gens avec qui une certaine relation s’est créée. Comme les prostituées qui agrémentent mes nuits... Je fronce les sourcils. Réfléchir à ce genre de choses me donne mal au crâne.

Ma jolie captive n’attend pas de réponse de ma part à ce sujet et poursuit en me questionnant sur ce qui me met dans ces états. Elle a remarqué? Pas étonnant puisque c’est elle qui m’a lancé un sort. Sorcière! « N’vous faites pas trop d’idées. C’est l’alcool. C’est tout. ». J’essaie de me convaincre moi-même. Seigneur, je souris encore.

Erin Martin s’assoit sur le banc, me tournant ainsi le dos. Enfin, je respire à nouveau. Je porte la bouteille d’alcool à mes lèvres et bois une grande gorgée. En l’éloignant, je passe ma langue sur mes lèvres. C’est étrange. J’ai l’impression qu’elles ont un léger gout sucré. Est-ce les lèvres d’Erin qui goutent ainsi? Oh non-non-non-non. Je tourne, à mon tour, le dos aux barreaux de la cellule et marche (titube, devrais-je dire) vers mon bureau. Je m’assois sur la chaise derrière celui-ci et dépose la bouteille d’alcool loin devant moi. Parce qu’elle semble se délecter du pouvoir qu’elle exerce sur l’ivrogne que je suis, la brune parle à nouveau du livre et de ses personnages. Elle se lève. Je regarde les délicats tissus de ses vêtements suivre ses mouvements. J’aurai dû lui demander de se changer avant de procéder à son arrestation.

La jeune femme se met à me faire la lecture. Je pose les coudes sur le bureau et mon visage dans mes mains. Ce n’est pas le passage que me lisent les hommes d’habitude. Sa lecture s’arrête rapidement. Elle ne peut se passer de commentaires… Qui me sont destinés. J’arque un sourcil lorsqu’elle mentionne, une énième fois, mes activités nocturnes et ris ouvertement à son habile diversion. « Tiens. Cette fois c’est vous qui vous mettez dans tous vos états. », dis-je en retrouvant un peu de ma superbe. J’avoue que si Martin peut se vanter d’avoir une jolie épouse, cette dernière n’est pas gâtée d’un époux qui attire le regard des femmes. Martin est si chétif et maladif… Je bombe le torse. Heureusement, Erin ne peut le voir, car elle me tourne le dos, une nouvelle fois.

Soudain, ma prisonnière suggère que je me fasse masser. Je fronce les sourcils. Je ne suis pas certain de comprendre où elle veut en venir jusqu’à ce qu’elle me propose de me masser une main. Si j’avais eu une gorgée d’alcool dans la bouche, je l’aurais recrachée. Elle? Me masser? Quelle proposition indécente pour une femme mariée! Que je fantasme sur cette fille derrière les barreaux est une chose, qu’elle m’offre de masser mon corps qu’elle s’imagine être musclé en est une autre. Attendez… J’ai dit que je fantasmais sur Erin Martin? Ô grand esprit de l’ivresse, fait que j’oublie cette nuit lorsque le jour se lèvera…

Elle tente de me manipuler. C’est ça! J’ai enfin compris! Elle connait ma faiblesse pour les femmes et use de ses charmes pour que je baisse ma garde. Pour que je finisse par la libérer. Je ne l’écoute plus qu’à moitié. Elle voudrait que je lui retire ses menottes pour qu’elle puisse librement me masser… Tout devient clair. La brume qui engourdissait mon cerveau semble se dissiper. Je dois ouvrir la porte de la cellule pour qu’elle puisse le faire. Mains libres, porte ouverte et un adjoint complètement détendu ne sont-ils pas les ingrédients parfaits à une évasion réussie? Je suis trop intelligent. Et très humble. « Qu’est-c’qui vous fait croire que c’que j’veux, et que j’aurai, c’t’un massage? ». Je me redresse sur la chaise, me lève et porte une main vers l’intérieur de ma veste : « J’pense qu’la question c’t’plutôt c’que vous, vous voulez… », dis-je en sortant le trousseau de clés de ma poche.

Ma prisonnière tente une dernière fois de m’amadouer sur la suite de la relation entre le personnage principal de l’histoire, le palefrenier et de possibles autres conquêtes. Je fais mine de réfléchir en faisant cliqueter les clés. « C’est c’que vous voulez? Une… histoire avec moi? ». Moi et plusieurs autres si on se fie à ses paroles. Je plisse les yeux en m’imaginant lui proposer d’aller se promener ou de la pendre. Non, à cet instant, ce que je lui ferais serait tout autre. Je laisse tomber le trousseau de clés sur le bureau et attrapa la bouteille d’alcool. Tu peux toujours rêver de liberté, Erin Martin! En ce moment, tes menottes te vont très bien.

Je fais quelques pas vers la cellule et tends à nouveau la bouteille à la jeune femme pour qu’elle puisse boire. « Billy, l’palefrenier, pourrait s’moquer d’vous savoir mariée… ». Je lève les yeux vers le visage d’Erin pour la première fois depuis quelques minutes et mon regard croise le sien. Elle demeure silencieuse un moment puis, cessant de jouer avec moi, Erin me demande d’être sincère. Elle me parle de manière générale des femmes, puis mentionne sa mère qui était, selon elle, une femme vertueuse : « Vous n’avez pas un modèle de femme aussi respectable dans votre entourage que vous connaissez? ». Je cligne des paupières à quelques reprises sans détacher mon regard de celui de la belle. Cette fois, j’ai l’impression que ce n’est pas un piège. Qu’Erin tente vraiment de créer un contact avec moi. Pour des raisons plus nobles et moins dangereuses pour sa propre vertu.

« Oui… ». Tout comme elle, la seule personne qui me vient en tête est ma propre mère. Je passe une main sur mon visage. « … Et elle s’rait terriblement déçue d’voir c’que j’suis devenu sans elle… ». Je baisse les yeux et soupire. « … C’est quand elle est morte qu’j’ai commencé à faire… Tout c’que vous vous plaisez à m’reprocher, en fait… ». Un sourire triste apparait sur mon visage alors que je relève les yeux vers celui de ma prisonnière. « … J’vous parle d’ma mère aussi. Remerciez l’alcool, j’n’parle jamais d’elle à personne… C’était une femme comme il n’s’en fait plus d’nos jours… Aimante, douce, toujours à l’écoute d’ses enfants et avec la patience d’une sainte! Jamais elle n’a laissé paraitre qu’elle m’aimait moins qu’les autres… ». Mon regard se perd au loin. « … Elle avait pourtant toutes les raisons du monde d’me détester… V’voyez, Erin, être une femme vertueuse n’vous empêche pas de tomber sur d’horribles hommes… Il faut faire attention… Et n’jamais jouer à un jeu dangereux avec la progéniture de l’un d’eux… Surtout lorsque vous êtes menottée et qu’c’est lui qui a la clé… ». Je donne un coup sur l’un des barreaux de la cellule et tourne le dos à madame Martin. Je lui laisse la bouteille d’alcool. Je n’en veux plus. Pas pour l’instant en tout cas. Je marche vers le dessin accroché au mur et qui la représente. Œuvre de grande qualité donc je suis l’artiste. Je tire sur le couteau toujours planté dans celui-ci alors qu’une larme coule sur ma joue. Je l’essuie du revers de la main.

J’ai trop bu. Je bois toujours trop. Mais en général, en état d’ivresse, mes activités sont plus ludiques. C’est la première fois depuis longtemps qu’on cherche à me faire parler. Que le sujet de conversation devient si sensible. Cela me fâche, mais je n’arrive pas à être en colère contre Erin. Je suis convaincu que ce n’était pas voulu de sa part. Personne ne sait pour ma mère. Et puis, quelques minutes avant, elle semblait flirter avec moi. Non. Erin Martin est une sorcière, est peut-être folle, parle sans arrêt et n’a aucun respect pour l’autorité que je représente, mais je doute qu’elle soit profondément méchante. Je lui lance un regard par-dessus mon épaule. Je ne la surprends pas à se moquer de moi ou à rire dans mon dos, ce qui est tout à son honneur.

Je repense aux paroles que je lui ai dites. Et aux raisons pour laquelle elle se retrouve derrière les barreaux. Tout cela me semble à présent ridicule. Las, je reviens vers la cellule, m’adosse à ses barreaux et me laisse glisser jusqu’à être assis sur le sol. « J’n’deviendrai jamais Marshall à arrêter des femmes chez elles pendant la nuit… ». Je joue avec le couteau à lancer que j’ai récupéré sur le portrait de la jeune femme et réfléchis. Si elle le voulait, je suis pratiquement certain qu’Erin pourrait m’étrangler avec la chaine de ses menottes à cet instant. Ne lui donnons pas l’idée. Je prends une profonde inspiration : « J’vous ai p’t’être arrêtée, mais j’vous ferai pas d’mal, sachez-le. J’suis pas un monstre comme l’était mon géniteur… Au pire, j’vous aurais embrassé… ». Je lui lance un regard par-dessus mon épaule. « … C’t’idée aussi d’me proposer un massage… ». Je lui offre un sourire léger et détourne le regard. « Ma mère est morte il y a neuf ans. D’une grippe, pouvez-vous croire? Y’a pas un jour où j’n’pense pas à elle… C’est seulement à la mort de mon père… Enfin, d l’homme qui m’a élevé, qu’j’ai appris la vérité sur mon géniteur… C’était il y’a plus d’un an… Il n’a jamais été r’trouvé, ce démon… », dis-je en serrant les dents.

Avec violence, je lance le couteau dans la direction du dessin, mais celui-ci tombe beaucoup plus loin. Lancer de côté et assis au sol n’est pas la meilleure des positions pour réussir cet exploit. « Vous aimez l’portrait qu’j’ai fait d’vous? ». Voilà un sujet qui devrait détendre l’atmosphère…


Récap' des événements - Erin joue à un jeu dangereux avec l'adjoint qui finit par lui parler avec ouverture de sa mère et du monstre qui l'a engendré.

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Dim 17 Sep - 1:44


I Got You

@Erin Murphy


TW: sous-entendu suicide, violence sexuelle


Le rp trop long:

Récap' des événements - La prisonnière est tout d'abord embêtée de voir sa dernière porte de sortie être réduite en poussière.
Billy lui faisant des confidences, celle-ci se trouve touchée par ses révélations. Erin tente de lui faire entendre raison sur l'attachement qu'éprouvait la mère envers Billy Jackson. La brune encourage l'adjoint à poursuivre la voie dans laquelle il s'est engagé, ainsi il pourrait s'éloigner au mieux de l'image de son géniteur.
Prise de remords quant à son comportement, la trentenaire fait également son mea culpa à l'adjoint et l'enjoint à rejoindre son couchage au Silversaloon.

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Sam 30 Sep - 1:52


I Got You

@Erin Murphy

Perdu dans mes pensées, je sens à peine la main de madame Martin dans mon dos ou du moins, ne lui porte pas l’attention que je devrais lui donner en d’autres circonstances. La vérité est qu’à cet instant, ce geste presque maternel me fait du bien.

Celui-ci prend fin avec le lancer du couteau qui rate sa cible et avec mon intérêt pour l’appréciation (ou non) de mon dessin par la muse à l’origine de sa création… La réponse de la brune et les éclats de son rire font naître un sourire sur mes lèvres qu’Erin ne peut voir. Si je n’étais pas conscient de mon manque de talent pour le dessin, je pourrais presque croire sa critique sincère.

Ses doigts se mêlent à ma chevelure qu’elle ébouriffe alors qu’un frisson remonte le long de mon échine. Je crois que je cesse de respirer. Tout comme s’arrêtent ses doigts alors qu’elle fait allusion aux trous laissés par les lancers de mes couteaux. Encore une fois, madame Martin aborde le sujet avec légèreté. Pour toute réponse, je marmonne : « J’n’rate pas toujours ma cible…».

Elle retire ses mains de mes cheveux et alors que je tourne les yeux par-dessus mon épaule, croyant la voir contrariée de ma réponse, je vois plutôt son visage s’approcher du mien. Je déglutis puis, avant que mon esprit ne s’emballe à nouveau, Erin me murmure que ma mère m’aimait et qu’elle en est certaine en portant son attention une nouvelle fois sur la bouteille d’alcool. Je baisse les yeux sur sa gorge qui avale le liquide et détourne le regard. Je crains d’être à nouveau sous l’effet du sortilège d’Erin Martin…

« Vous êtes gentille… », murmuré-je alors qu’elle termine de parler de mon géniteur. Je suis sincère. Je lui ai malgré moi révélé l’un de mes plus grands secrets et au lieu de l’utiliser contre moi, madame Martin tente de me rassurer que je n’ai rien à voir avec ce monstre. Je renifle. Je pense qu’une larme coule sur ma joue. Je l’essuie rapidement. Je ne vais quand même pas pleurer devant ma prisonnière. J’écoute à mon tour ce qu’Erin décide de me partager quant à son propre père et la relation de celui-ci avec ses frères. Puis, à nouveau, la jeune femme m’offre des paroles encourageantes. Je pourrais presque croire à une nouvelle ruse, mais je crains que mon état avancé d’ivresse ne me permette pas d’y faire face. En d’autres mots, je n’ai plus aucune volonté.

Soudain, Erin Martin bafouille : « Je… Je suis désolée. Je crois que je vous ai fait du mal. Non, c’est sûr. Je vous ai peiné. Je n’aurais pas dû aborder le sujet. Et je m’excuse pour le croche-pied à la foire également. ». Je n’y crois pas mes oreilles. Je dois être bien plus amoché que je ne le crois. Il est impossible que ma prisonnière me demande d’excuser les crimes pour lesquels je l’ai mise en prison cette nuit. Je pivote sur moi-même pour la regarder, l’air complètement abasourdi. Je suis incapable de lui répondre quoi que ce soit. Rien. Même pas un « OK ».

Un silence s’installe entre nous. Pour le rompre, Erin parle du baiser mentionné plus tôt en se couchant sur le côté, puis se rétracte. « Vous allez m’croire facilement bouleversé par les femmes… ». Je lui adresse un sourire et me laisse tomber à mon tour sur le côté pour me retrouver couché près d’Erin Martin, seuls les barreaux de la cellule nous séparant. « Vous n’êtes pas comme les autres femmes, Erin… ». Je l’observe à nouveau en silence, puis me racle la gorge : « Un souvenir… Humm… ». Je repasse dans ma tête les moments significatifs de mon enfance. Je me revois pleurer parce que je déteste l’école. Me faire malmener par mes frères plus âgés. Jouer à la poupée avec ma plus jeune sœur…

Je dois avoir perdu la notion du temps par mon ivresse, car à nouveau, Erin brise le silence de mes réflexions pour me proposer de partir du bureau et la laisser seule afin que je me repose. Je fronce les sourcils et me redresse sur mes coudes alors qu’elle se relève également. À genoux, elle me tend son auriculaire et me fait la promesse de ne pas chercher à s’évader pendant la nuit. « D’abord, vous vous excusez et là, vous jurez? ». Je me mets sur mes genoux aussi pour faire face à ma prisonnière. « Vous êtes incroyable comme bonne femme… ». Je plisse le regard en approchant mon visage du sien comme si j’y cherchais la preuve de son mensonge.

Mon regard se détend et se baisse sur les lèvres de la jeune femme : « J’n’ai pas envie d’partir… ». D’un mouvement rapide, je lève une main vers le visage de madame Martin, la glisse sous son menton sur lequel je referme les doigts et l’attire vers moi avec fermeté. Avant que j’aie le temps de réaliser ce que je fais, j’embrasse la jeune femme. Ce n’est probablement pas le baiser du siècle, entendons-nous, et soudain, c’est comme si on me vidait un seau d’eau sur la tête. Je relâche Erin et recule mon visage du sien avec une expression horrifiée : « J’suis désolé… ». Je me lève sur mes pieds et commence à reculer de la cellule, les mains levées devant moi, en titubant. « Faut m’croire! J’n'sais pas c’qui m’a pris…. Votre mari… ». Je bafouille et puisque je suis sous le choc de mon propre comportement, je me prends les pieds dans l’une des planches du sol en reculant et perds l’équilibre. Je tombe sur le dos et au moment où ma tête se cogne contre le plancher…

Tout devient noir.


Récap' des événements - Billy, rendu vulnérable par son état avancé d'ivresse, se laisse envouté par la soudaine gentillesse de madame Martin et l'embrasse. Horrifié par ce qu'il a osé faire, il recule et tombe. Il s'assomme. Au final, l'adjoint l'aura son repos...

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Dim 8 Oct - 4:00


I Got You

@Billy Jackson  @Bartel Murphy


Donc nous partons sur une tentative de meurtre à mon égard. Bien, bien. Heureusement que monsieur Jackson n’est pas aussi habile. Dans le cas contraire, je devrais faire beaucoup plus attention à ma personne. Toutefois, je ne sens pas d’intentions mauvaises à son égard. À moins que le tout n’ait changé à cet instant même. Il faut être honnête, je n’ai jamais vu sous un bon œil Billy Jackson depuis que nous sommes voisins. Sauf que cette nuit… C’est différent. Il a un côté touchant que je n’avais jamais vu. L’adjoint du marshall est beaucoup plus intéressant qu’on ne le pense.  Et sensible. Désormais, il n’est plus ce voisin infernal, bruyant, plongé dans les méandres des plaisirs accordés par les prostituées. Il semble si… fragile. Comme la coquille d’un œuf.

En mentionnant le baiser qu’il m’a proposé, le blond rétorque qu’il n’est pas aussi sensible qu’il n’en a l’air face à une femme. À chaque fois qu’il voit un être humain de sexe féminin je le crois amoureux. C’est un cœur d’artichaut qui s’ignore, je le crois. C’est pourquoi je lève les yeux au ciel lorsqu’il sous-entend qu’il n’est pas aussi facilement bouleversé par les femmes. Ah, vraiment ? Je suis sûre que si une femme voulait s’attirer vos ferveurs, jeune homme, aussitôt celle-ci vous accorderait une caresse, un regard aguicheur ou de douces paroles que vous accourriez en vitesse. Les hommes sont souvent construits sur le même modèle et vous ne faites pas exception à la règle très cher. Bien que certains traits que je viens de découvrir vous élèvent de la masse. Billy Jackson, vous n’êtes décidément pas né dans le même moule que les autres.

L’homme semble me faire un compliment. Pas comme les autres ? Que veut-il exactement en prononçant ces paroles ? J’imagine qu’il doit parler de mon caractère. Maman disait que c’était mon côté français ou breton qui ressortait le plus. Elle affirmait que j’avais ça dans le sang, comme une maladie qu’on a à la naissance, marquée à l’encre indélébile. Mais c’était plus pour enjoliver mon sale caractère. Obstinée, jamais froid aux yeux, rebelle, c’était ainsi qu’elle me décrivait. Alors, je ne sais pas vraiment ce qu’il sous-entend réellement. Je ne le crois pourtant pas me faire une critique négative. Du moins à cette heure-là. Si celle-ci se trouve positive c’est qu’il a vu mes nombreuses qualités. Monsieur a été visiblement trop corrompu par ma gentillesse.
Qu’il en profite. Je ne serais pas toujours ainsi. C’est juste… juste qu’il m’a… le tout m’a atteinte profondément. Je ne peux pas toujours être une peste avec lui. Surtout pas dans cet état. Il ne le mérite pas le moins du monde. Après tout, il n’a jamais été cruel avec moi.

L’adjoint semble plus qu’étonné de ce revirement. Et ses expressions dévoilent un regard suspicieux à mon encontre, comme s’il n’y croyait pas. Moi non plus, je n’y comprends plus grand-chose. Mais c’est la bonne chose à faire, je le sais, je le sens au fond de moi.


« Eh bien… oui. N’est-ce point possible de faire sa rédemption et d’accepter les charges qui m’incombent ? Je vous ai causé des soucis, je vous ai troublé. Si vous restez ici c’est comme si vous étiez également puni. Je me rends, en quelque sorte.» expliquais-je simplement.

Ce qui pourrait être assez drôle puisque je suis déjà attrapée, enfermée dans une cellule. Cependant, je n’avais pas cédé, je n’avais pas déposé mes armes à terre. J’avais tenté d’user de plans pour me faire sortir. Et maintenant, je demande même à cet homme ; que je détestais pourtant il y a plusieurs heures ; d’avoir retrouver son lit lui promettant de rester sage.  Maman aurait voulu le rencontrer, pour sûr.

J’ai l’impression que nous adoptions les mêmes… Positions. Nous nous suivons. Mais qui est en train de suivre l’autre ? Qui tente de refléter l’autre ? De suivre cette danse, cette chorégraphie hasardeuse mais si naturelle ? J’ai l’impression que nos corps s’inversent. Ils semblent si… similaires à une question et une réponse.

« Comme bonne femme ? » demandais-je quelque peu perturbée par les mots employés.


L’espace d’un instant j’avais l’impression d’entendre une insulte, un terme dégradant. Néanmoins, ce n’est pas ce que j’arrive à percevoir avec le ton qu’il emploie.
Le blond me détaille. Qu’est-ce ? Je remets comme je peux mon peignoir. C’est ça ? Non ? Est-ce que j’ai quelque chose au visage ? Un symptôme signalant que mes règles vont bientôt apparaître ? Va-t-il me dire ce qu’il y a ?
Finalement, il arrête. Ou plutôt dirige son regard vers… mon menton ? J’ai alors l’impression que les paroles qu’il m’adressent sont véridiques. C’est comme s’il s’était mis à nu soudainement.

Qu’est-il en train de se passer entre nous ? Cette situation me perturbe au plus au point. Je n’arrive pas à savoir ce que je veux lui dire. Sa présence ne m’indispose pas mais...

Je ne peux réfléchir plus longtemps. Billy Jackson, sans crier gare, s’empare de mes lèvres soudainement. Si d’habitude, je sais repérer ces marques d’affection d’hommes sans manière, cette fois-ci je suis surprise, stupéfaite. Dans ces élans de tendresse, que certains s’évertuaient à tenter de me donner de gré ou de force, je leur donnais toujours un petit cadeau : une immense douleur dans leur bas-ventre.
Face à Billy je suis devenue une véritable statue. D’une part, parce que je ne m’y attendais pas du tout. Nos attitudes respectives ont toujours révélé des sentiments négatifs d’un côté comme de l’autre. Oserais-je dire que nous avons été vu nous balançant quelques politesse?
Je devrais le repousser, lui demander d’arrêter, lui mordre sauvagement les lèvres comme j’ai déjà pu le faire avec certains. Mais ce soir… est-ce  ces confidences, la tristesse de Billy Jackson, cette relation qui vient de basculer vers un côté dont je n’aurai plus me douter.

Monsieur Jackson semble reprendre de sa contenance. Il s’éloigne aussi rapidement qu’il m’a embrassé. Monsieur semble avir recouvré ses esprits ou… Attendez, c’était si nul que cela que de m’embrasser ? Hé ! On ne s’est jamais plaint de ce domaine à ma personne ! Il ne faut pas exagérer ! J’ai une certaine expérience dans ce domaine ! Même si je n’ai en rien participé à la soudaineté de ce baiser, je sais de source sûre que je sais faire !


«Non mais ça ne va pas la tête ? » lui hurlais-je dessus d'une voix tremblante.


Le pauvre semble désemparé. Et moi, on en parle ? Je viens de me faire embrasser comme ça, sans qu’on m’ait avertie ! Je mérite…
Il s’excuse, s’affole et s’éloigne même. Oui bon, on ne va pas exagérer, il n’a pas assassiné ma personne. Ressaississez-vous, on parle d’un baiser, non pas d’un meurtre.
Monsieur invoque même mon mari. Je suis surprise. Je ne savais pas que l’écrivain inspirait une telle peur. A moins que de se remémorer le fait que j’appartienne à une personne m’ait protégée de la prolongation de cet élan de tendresse.
J’ai envie de rire. C’est bien la première fois qu’on s’inquiète de voir apparaître mon mari. Franchement, Jackson contre Martin, il n’y a pas photo. Sur un ring, l’un se fait battre par K.O. par l’autre. Et j’ai beau savoir que mon homme de paille m’apprécie, je ne le vois pas prendre un seul coup pour ma pomme. L’idée m’arrache un petit rire.


« Vous faites bien, il risque tellement de se venger s’il apprend que vous avez osé toucher à un seul cheveu de sa f... » je suis interrompue dans mon discours auquel je croyais à peine par l’adjoint du marshall.


Je le vois partir en arrière et j’entends un gros bruit. Les yeux écarquillés, je constate l’accident. L’homme de loi vient de s’assommer tout seul. Je reste pétrifiée sur place. J’attends tout de même qu’il se réveille. L’attente est si longue que je commence à réaliser l’évènement.


« Oh mon dieu. Mon dieu. Mon dieu.  Billy, Billy !» criais-je affolée.


Je secoue les barreaux, l’appelle, le hèle, revient vers la serrure, me coupe à nouveau les doigts en essayant d’enlever le couteau. J’essaye avec plus d’ardeur mais c’est pire. Je suis toujours autant coincée et je ne peux rien faire pour l’aider.
Je me rasseois au sol et étend ma main jusqu’à Billy Jackson.


« AU SECOURS. » criais-je à plein poumons.


Il est plus de quatre heures du matin. Je n’entends pas un bruit. Je tente de réveiller l’adjoint par presque tous les moyens ( j’évite de lui lancer le contenu du pot de chambre. Je veux bien continuer à embrasser un homme sentant le whisky mais pas les impuretés du corps humain, beurk). Ayant la bouteille, je décide de gâcher une bonne moitié de la bouteille. Je n’ai pas d’eau sous la main alors je fais avec ce que j’ai. Mais rien. Je prends la couverture, tentant de le chatouiller vers la figure. Mes efforts sont vains. J’examine l’homme au sol ou plutôt son ventre afin de vérifier sa respiration. Après plusieurs minutes, la montée et descente de son abdomen me rassurent quant à la survie de l’homme assommé. Je tente de lui jeter la couverture sur lui. Je  ne dirais pas que c’est un échec. Je dirais que ça n’a pas marché.
Je place le banc près des barreaux, au plus près du blond, surveillant le dormeur, buvant les dernières gouttes de la bouteille. Enfin, le sommeil me prend sans crier gare.

Je suis réveillée par le bruit d’une porte. Éblouit par tant de lumière, je me cache les yeux avec mes mains, préférant regarder vers le sol. Ce n’est pas un intrus, ces chaussures, je les reconnaîtrais entre mille.


« Bartel Murphy. Vous êtes bien matinal ce matin. » abordais-je mon demi-frère par ce début de matinée.


Je me relève du banc. J’ai mal dormi, j’ai quelques douleurs sur mon corps. Au moins, je n’ai pas attrapé froid. Je sens d’ailleurs l’air se réchauffer un peu. Je cligne encore des yeux mais une envie pressante se fait très présente. Il va falloir implorer la clémence du marshall.


« Avant de faire quoique ce soit. Je sais que je suis sensée être punie mais puis-je aller dehors pour… et bien… »


J’essaye de trouver une manière correcte, polie pour faire cette demande. Je regarde le pot de chambre d’un air dégoûté.


« … j’aimerais bénir les lieux. Bien entendu, je reviendrais ici finir ma peine après avoir effectué ce pour quoi je te fais la demande. » exprimais-je ainsi mon souhait dans ces termes.


Une seconde envie se fait elle-même cruellement ressentir. Je sens même des gargouillis prendre possession dans mon ventre. Toutefois, mes pensées se trouvent soudainement occupée par le sort de l'adjoint. Je repense à ce qui s'est passé hier.


«Il faut que vous réveilliez votre adjoint, en douceur. Il s'est cogné la tête hier. C'est une planche qui l'a achevé. Il serait bien que vous vérifiez qu'il ne soit pas blessé. Je n'ai pas pu le faire hier. Je n'ai pu alerter personne. » racontais-je d'un air soudainement inquiet.


J’omets volontairement l’acte qu’a commis Billy Jackson envers ma personne. Je suis toujours offusquée par ce qu’il a osé faire sans me demander mon accord. Je ne sais comment le punir. Si je paye une femme, il risque de me remercier. Pour l'instant, je me fais plutôt du soucis pour l'état de son crâne.

Néanmoins, je repense à cette nuit où il semblait vraiment éploré par ce qu’il avait fait. Je sais que l’alcool fait bien des choses. Mais jusqu’à embrasser une femme qu’on a aspergé de fumée à plusieurs reprises ? Son comportement me paraît absurde. Il faut que je m'enlève ces pensées. Elles me parasitent l'esprit.

Soudainement, une idée me vint. Celle-ci est parfaite pour éviter de me faire du mouron pour Billy Jackson. Joueuse, je tente de la souffler à l’homme matinal :


« Ce serait bien d’y aller en douceur… Pourquoi ne pas le réveiller avec le doux baiser de son marshall préféré ? » proposais-je à Bartel.


Oeil pour œil, dent pour dent cher Billy Jackson. Même si je sais par avance que mon frère s’y refusera. Dommage, il aurait gagné un baiser matinal. Et un ticket pour entrer directement dans la famille. Un mariage l'attendra peut-être... Enfin, si madame Murphy est d'accord pour partager son mari.
Parce que les plaisanteries les plus courtes sont les plus drôles, je m'attelle à un autre sujet, tout aussi important pour moi que ne l'est l'état physique de l'homme couché à terre.


« Quand vous en aurez fini avec le réveil de votre adjoint... si je peux en plus demander le petit déjeuner ce serait parfait. Quel est le menu qu’on réserve aux vilaines filles comme moi ? » demandais-je avec une pointe d’espièglerie.


J’espère que la réponse n’est pas du pain sec et de l’eau. Je ne vais pas tenir avec toutes ces émotions. C'est alors que mon estomac décide de se prononcer de vive voix.


Récap' des événements - Erin est choquée par le baiser. Néanmoins, lorsque Billy est assommé, celle-ci s'inquiète et tente de venir à sa rescousse. Elle finit par s'endormir. Réveillée par son frère,  @Bartel Murphy , celle-ci lui fait plusieurs demandes dont celle de veiller à s'enquérir de l'état de  @Billy Jackson

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Dim 8 Oct - 11:50


I Got You

@Billy Jackson   @Erin Murphy  


Huit heures du matin... Je me sens un peu coupable vis à vis de Billy pour l'avoir laissé seul si longtemps. Mais j'avoue que le plaisir que j'ai pris à la soirée avec ma femme ressemble presque à un péché.
Alors, tant pis pour Billy....

Et comme tout les matins, les rues sont presque vides. Les familles trop matinales croisent les clients des saloons et des bordels qui tiennent à peine sur leurs jambes.

Je pousse la porte de mon bureau et je reste figé  dans l'embrasure. Je suis  d'abord pris par surprise par l'odeur de l'alcool et par le spectacle que je découvre.
Billy est effondré avec la grâce d'un sac de patates oublié contre les barreaux de la cellule. Erin s'y trouve enfermée et affiche une désinvolture confondante.

« Bartel Murphy. Vous êtes bien matinal ce matin. »

Sans blague...

Je rentre avec précaution tout en examinant les lieux.
Qu'est-ce qui s'est passé entre ces deux cinglés...?

« Avant de faire quoique ce soit. Je sais que je suis sensée être punie mais puis-je aller dehors pour… et bien… »

....

« … j’aimerais bénir les lieux. Bien entendu, je reviendrais ici finir ma peine après avoir effectué ce pour quoi je te fais la demande. »


Je décide de ne pas m’interroger sur son crime réel ou supposé....  Je saisis la clé que je porte à ma ceinture. Je ne la laisse jamais au bureau. Et je fais bien... Quand je vois l'état de Billy, j'ai bien peur de ne pas garder beaucoup de prisonniers en mon absence...

«Il faut que vous réveilliez votre adjoint, en douceur. Il s'est cogné la tête hier. C'est une planche qui l'a achevé. Il serait bien que vous vérifiez qu'il ne soit pas blessé. Je n'ai pas pu le faire hier. Je n'ai pu alerter personne. »  


....

« Ce serait bien d’y aller en douceur… Pourquoi ne pas le réveiller avec le doux baiser de son marshall préféré ? »

Son bavardage parasite mon esprit comme d'habitude. Alors je sélectionne un mot sur trois pour ne pas me noyer dans sa diarrhée verbale...

Je redresse la tête à cette image trop violente et j'ouvre la porte pour libérer la bête.

Tu pourras te soulager dans l'arrière cour...


Je regarde Billy ronfler comme un bien-heureux...

.... je te conseille de revenir très vite dans la cellule et je t'apprendrais comme on réveille  un soulard à coup sur...

Pendant qu'Erin fuit vers l'arrière cour, je traine le corps de Billy à l’intérieur de la cellule et j'y place une bouteille d'alcool sur le banc. Il est temps que ce crétin réalise que l'alcool ne conserve pas...

Je garde la porte de la cellule ouverte pour ma sœur.... et après un temps infini, la voici enfin. Je l'invite à s'installer sur le banc pendant que je place Billy sur son flanc gauche.

Je vais te montrer comment on fait se lever un cheval qui fait un gros caprice. Le remède est corsé, mais Billy a la santé d'un cheval. Il survivra...

Je prend la bouteille. Je remplis le bouchon. Je m'agenouille et je verse le contenu dans son oreille. Je choisis de reculer rapidement et de fermer la porte à clé derrière moi....

Récap' des événements - Bartel apprend à sa sœur comment on réveille un cheval malade ou un soulard à coup sur

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Ven 17 Nov - 16:23


I Got You

@Erin Murphy @Bartel Murphy

Aucun rêve ne vient occuper mon esprit. Aucune pensée ne se matérialise dans celui-ci. Aucun son extérieur ni aucune sensation physique ne me relie à la réalité. Je suis inconscient puis je dors profondément. Le temps semble avoir été mis sur pause. Une pause salutaire.

Soudain…

« ARG! », fais-je tel un ours que l’on sort de son hibernation plusieurs mois avant la fin de l’hiver. Je me redresse, m’ébroue et penche aussitôt la tête sur le côté pour faire sortir ce corps étranger et liquide qui envahit mon oreille. Je continue de grogner et jure à faire trembler les murs de pierres de l’église de Silverstone. J’enfonce un doigt dans mon conduit auditif et le secoue vigoureusement. Je tords les orteils dans mes bottes poussiéreuses et sens des spasmes crisper chacun des muscles de mon corps. Je déteste cette sensation. Je crois même qu’à un moment, je chigne comme un gamin en tapant sur mon oreille gauche comme si cela pouvait aider la droite à se vider.

Taper sur mon oreille me fait réaliser à quel point j’ai mal à la tête. Pas le mal habituel dû à l’alcool (bien que je le ressens celui-là aussi), mais plutôt une douleur derrière le crâne comme si j’avais reçu un coup. Je continue à marmonner des injures qui trouveront bien un destinataire dans l’univers lorsque : « M’dame Martin? ».

C’est bien elle. Là, assise sur un banc. Banc qui se trouve devant des barreaux… Barreaux d’une cellule… Cellule… Derrière laquelle se trouve le patron! « M’sieur l’Marshall? ». Non, ce n’est pas lui qui se trouve derrière les barreaux. C’est moi. C’est Erin. C’est nous. « C’qui’s’passe? ». Je fronce les sourcils et redresse la tête. Je regarde autour et sens la panique monter en moi. « J’n'comprends pas… Qu’est-c’qu’fous là? Qu’est-c’qu’vous faites là? », dis-je cette fois en regardant l’épouse de monsieur Martin. Je me lève debout et m’approche de la porte de la cellule qui est verrouillée. Je n’aime pas ça du tout. Je pense que je viens de découvrir que je suis claustrophobe.

Je plonge mon regard dans celui de Bartel Murphy. Je ne comprends pas ce petit air satisfait. Je baisse les yeux vers madame Martin. « Qu’est-c’qu’vous avez encore fait? ». Elle ne peut qu’être la seule responsable de ce qui est en train d’arriver. Je viens poser mon front contre les barreaux de la cellule et regarde mes pieds. J’essaie de me rappeler de cette nuit. De la veille. D’avant ce sommeil sans rêves. Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir bu beaucoup d’alcool et d’avoir lancé des couteaux sur le dessin que j’ai réalisé de madame Martin. Cela n’explique en rien la présence de celle-ci ni la raison pour laquelle nous sommes enfermés ensemble.

Doucement, je tourne les yeux à nouveau vers la jeune femme. Peut-être que la regarder va m’aider à me souvenir. Elle ne porte qu’une robe de nuit et un peignoir léger. Mon regard croise le sien et je m’en détourne aussitôt. Il n’est pas convenable de poser les yeux sur une femme ainsi peu habillée, que cette femme soit le Diable en personne ou non. Réfléchis Billy. Aucun des scénarios auxquels je pense ne fait sens. Tout cela demeure un mystère pour moi et je regarde à nouveau le Marshall en quête de réponse.

« M’sieur… J’vous d’mande d’m’expliquer pourquoi j’suis là… De c’côté-ci des barreaux… Et c’que madame Martin fait ici… J’n’me souviens pas… Mais j’pense qu’j’ai été attaqué… ». Je pose une main derrière ma tête et sens une légère bosse. Je soupire, en réfléchissant à ce qui est probablement une partie de la réponse. « C’parc’que j’ai trop bu, c’est ça?... Et… Avec m’dame Martin? ». Je tourne à nouveau le regard vers cette dernière lorsque celui s’arrête sur la serrure de la porte de la cellule dans laquelle sont tordu des ustensiles. Je fronce les sourcils. Une image passe en éclair dans mon esprit. Je me souviens de regarder cette serrure alors que madame Martin se trouve derrière les barreaux. Donc… Elle se trouvait déjà en prison avant que je me retrouve du même côté qu’elle… Est-il possible que, ivre, je me sois enfermé avec cette femme? Cela me semble impossible. « C’vous qui m’avez fait ça? », demandé-je en pensant à la bosse derrière mon crâne.

Je baisse les yeux sur ses lèvres comme si j’allais y lire une réponse, puis une nouvelle image. Une nouvelle sensation.

Soudain, je m’éloigne des barreaux de la cellule et de madame Martin pour me diriger vers le pot de chambre nauséabond. Je me pense au-dessus de celui-ci et… Vomis.


Récap' des événements - Billy se réveille après un sommeil sans rêves. Il ne se souviens pas de tous les évènements de la nuit.

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Mar 28 Nov - 17:12


I Got You

@Billy Jackson  @Bartel Murphy



« Et bien merci, monseigneur est bien trop bon envers sa soeur.» lui lançais-je avec un petit sourire malicieux.

La libération de cette cellule est un vent de fraîcheur. Je vais pouvoir partir. Quoique... S'il me demande de me soulager dans l'arrière-cour c'est pour... Oh non, voilà qu'il me demande de revenir. La punition n'est donc pas terminée ?
Visiblement mon frère souhaite me donner une leçon. Le grand-frère souhaite ainsi donner des astuces à sa cadette ? Mais pour quelle raison ? Que je puisse m'en occuper pour la prochaine fois ? Que je le dessaoule la prochaine fois qu'il m'enfermera en cellule ? Ah ça non! Je ne suis pas sa femme. Même s'il semble avoir pris ses aises avec ma bouche ce matin.
Il pourrait divulguer son savoir-frère aux nombreuses maîtresses de son collègue. Ceci devrait leur servir. Même si j'imagine que... Non, Erin. On arrête avec les fréquentations de Billy Jackson. Il sait très bien s'occuper de chacune d'entre elles. Je n'ai pas besoin de penser à leur sort à sa place.

« Oui, oui. » lui adressais-je sans trop consentir à sa demande.

La liberté de mes mouvements me donna de suite le sourire. J'adressais un bref regard à l'adjoint du marshall, il attendrait un moment avant de revenir parmi les vivants.

Je marchais tranquillement quelques mètres après avoir franchi la porte du bâtiment puis courut rapidement vers un espace loin des visions indiscrètes.
Après avoir fournit des prières qui semblaient être infinies, je sorti de là. Je n'avais aucune envie de revenir dans le bureau de Bartel. La nuit que j'avais passée avait été en quelque sorte... enrichissante mais également éprouvante. Mon corps me lançait de partout et ... Billy... Billy... non, Jackson semblait s'être mis à nu. Tout avait été plus intime plus... tout semblait avoir changé. En apprendre plus sur cet insupportable coureur de jupons m'avait chamboulé. Ses faiblesses, il me les avait complètement dévoilées.  

Désormais, je me sentais comme une sorte de monstre face à lui. Lui devais-je mon retour en cellule ? Ne devais-je pas le laisser tranquille avec son supérieur ? Une conversation entre hommes où ils se disent des choses telles que: sois un homme, prends cette marque de whisky.

Je décidai de revenir. D'un part parce que j'étais tout de même curieuse. D'autre part parce que s'enfuir en étant toujours menotté ne sert strictement à rien.

Mon frère m'avait bien gentiment attendu sans avoir préparé un petit déjeuner digne de ce nom. La leçon qu'il devait me transmettre était certainement d'une importance capitale. Seulement, certains éléments avaient été déplacés, notamment Billy Jackson était désormais dans ma cellule. Devrais-je dire notre cellule ? Quoi ? Maintenant lui aussi était puni ? Allons-nous devoir vivre et même habiter dans ce petit espace pendant plusieurs jours ? Ou bien, était-ce un apprentissage, une leçon que devait mémoriser notre cher adjoint ,
Je suivais les indications que me donnait mon frère, sans trop savoir la suite des évènements qui allaient se passer.

«Parce que l'adjoint fait un gros caprice ? A-t-on affaire là à un gros bébé ? » demandais-je d'un air taquin.


Il est vrai que l'air de Billy Jackson à ce moment-là le rendait quelque peu fragile, un être sans défense. J'imagine que cela devait être le cas de tous les êtres humains endormis.

Je ne sais pas ce qui dérange le plus Bartel, de voir sa soeur enfermée, voir son lieutenant dormir sur son lieu de travail ? A moins qu'il n'ait senti dès le matin l'odeur de l'alcool émanant de son collègue.
Ou alors Bartel se sent-il menacé par la présence de ce cher Jackson. Mais en quoi ?
Le réveil de notre beau au bois dormant ne se fait pas attendre. J'ai surtout mal pour lui. Il est certes bruyant, peu poli bien qu'il soit quelque peu remonté dans mon estime, saoûl mais pas démoniaque. Méritait-il un tel châtiment ? J'hausse un sourcil à mon grand-frère comme pour lui demander si cela en valait-il réellement la peine.
Si la leçon ne profite pas à Billy, pour moi l'exemple m'indique que je ne devrais, en aucun cas, me réveiller en prison ivre. Ou près d'un Murphy. La brutalité semble être inscrit dans les gênes masculins. J'espère que je n'aurai jamais d'enfants. Ou d'enfant mâle.

Si notre trentenaire est à terre il n'en reste pas moins grossier. La douleur le fait rugir comme un lion. Après sa torture, il réalise ma présence. Ma main lui fait discrètement un signe pour lui répondre. Je lui fais un sourire un peu gêné. Mes doigts s'emmêlent l'espace de quelques instant tandis que je me sens bouillir. Je détourne le regard, l'espace d'un instant. Je ne vise plus son visage, je choisis un endroit où je ne croiserais aucune de ses pupilles.

Je regarde la scène plus comme une simple spectatrice. Le tout m'a l'air tout aussi confus que ne l'est Billy. Je ne sais pas s'il joue à l'imbécile devant mon frère. Est-ce la honte qui le fait agir ainsi ? Je croise les jambes ainsi que les bras en entendant la suite de ses paroles. Je ne ressens pas du mépris non. Je me sens comme trahie.  Il rejette donc l'entière responsabilité sur mes épaules avec ce terme "encore". Bien sûr. Je suis une terrible criminelle. J'ai commis de nombreux crimes répréhensibles. Tout le monde a dessiné mon portrait afin que je sois arrêtée. Eh oui, mon plus grand crime, savez-vous lequel est-ce ? J'ai renversé; non par erreur; l'adjoint du marshall. Je mérite la mort. Allez hop, la potence.

Je me sens quelque peu outrée de me rendre compte que Billy Jackson semble vouloir mettre tous les torts sur ma personne. Une élégance qui n'a pas son pareil. Je le soupçonne presque d'avoir fait exprès de tomber et de faire semblant d'avoir oublié tout ce qui s'est passé hier. Est-ce une façon de me signifier qu'il souhaite garder secret son excès ? Ou bien tente-t-il de se désolidariser de cette nuit, faire comme si rien n'avait pu exister ? Dois-je tout garder mon moi ? Enterrer tous ces moments intimes que nous avions partagés le temps de quelques minutes ? On brise l'interdit et on fait porter la faute entière sur la responsabilité de la femme. C'est la meilleure. C'est bien un homme ça. Je lève les yeux au ciel et les ferme, mes pieds tapent une mesure rapide. Les hommes sont si faibles par ici.
Oui, c'est bien cela, c'est cette félonie qu'il expose en plein jour.  Il fait l'imbécile parce qu'il ne peut supporter ce qu'il a fait. N'importe quoi.

Cependant, la suite me surprend. Je ne sais pas ce qui me convainc le plus finalement de cette culpabilité de l'adjoint. Est son air hagard, la punition donnée par mon frère, ou la dernière action qui me provoque un profond dégoût ? Je me couve le nez avec mon peignoir, me mets debout et tente de sauver les affaires qu'il a épargné. Monsieur ne jouait probablement pas la comédie.

L'enivrance de Billy Jackson devient un véritable problème. Dommage que je ne sois pas malade pour éviter ce carnage odorant et visuel. Avec ma main libre, je glisse celle-ci vers le front de l'adjoint, non sans quelque hésitation.  Je n'ai ni envie qu'il se retourne pour tenter un quelconque contact, ni envie qu'il me repousse avec un membre dégoulinant. Il est brûlant. Je me sens tout de suite fautive d'avoir pu penser qu'il simulait.


« Passe-moi un tissu avec de l'eau, il est barbouillé le pauvre» demandais-je en passant la main gauche vers les barreaux de la cellule.


Mon frère devient visiblement sourd à mes demandes. Soit il s'en fiche, soit il souhaite faire durer la punition un peu plus longtemps. Tant pis. Le peignoir y passera. Lorsque l'un des deux se décidera à m'enlever les menottes je verrais si je souhaite garder celui-ci ou le jeter.
Ma main gauche se permet de nettoyer avec l'une des manches du peignoir, la bouche du blond. Je fais attention là où je marche. De l'autre main je tapote gentiment le dos de Billy Jackson.

Un bonheur qu'il n'ait pas tenté de m'embrasser maintenant. Je réalise maintenant que la punition a pu être donnée parce que le marshall en question considère que Jackson n'est pas à la hauteur. Que fait-on d'un homme qu'on ne considère pas compétent ? On le remercie.
Billy Jackson est goujat. Néanmoins, son rêve est plus que noble et très important à ses yeux. Si je révèle la vérité je pense que cela risque de coûter sa place à celui-ci. Il voudrait tellement gagner au mérite ce poste de marshall...

Non, je ne peux pas lui faire cela. Je ne peux pas afficher l'adjoint plus qu'il ne l'est. Je décide d'enlever ma main et de disposer les affaires de Billy sur le banc, du moins celles qui ont pu éviter le drame. Je m'installe près des barreaux qui jurent avec la température ambiante. Je me suis éloignée du prisonnier, à son opposé. Je me décide à relater les faits qui se sont déroulées dans la nuit.


« Vous m'avez arrêté hier soir car j'ai outrepassé la loi. Vous auriez dû marquer entre autre l'outrage à agent et d'autres méfaits que j'ai pu commettre hier soir mais j'ai été plus qu'insolente à votre égard. Ce qui a nuit à la bonne continuité de votre travail.» débutais-je ainsi mon petit monologue.


Cette petite mise en bouche demanderai certaines explications. Notamment sur les multiples questions restées sans réponses puisque Bartel ne sait rien de ce qui s'est passé. Je suis actuellement la gardienne du secret de cette nuit.
Ne l'ayant pas vu écrire de rapport, j'imagine que je peux en prendre la responsabilité. Je l'occupai à faire autre chose, lui faisant la lecture, lui posant de multiples questions. J'ai été une bien cruelle distraction.


« Vous étiez effectivement saoul lorsque vous m'aviez arrêté. Vous n'étiez plus en service ce qui était plutôt normal, vu l'heure à laquelle vous m'avez mis les fers. L'arrestation était tout de même justifiée. J'ai moi-même essayé de sortir de ma cellule lorsque vous aviez le dos tourné. Quoi d'autre ? Oh et bien... » je m'arrête, feignant  fais de réfléchir, levant les yeux au ciel, comme pour trouver mes mots, alors qu'en réalité j'ai le tout bien en tête. Je me souviens de tous les évènements passés durant cette nuit. Pas comme certains.


Mes yeux s'obstinent à voir le ciel rempli de gigantesques voies lactées bien collantes. On sent qu'aucune femme ne vient y mettre les pieds afin de mettre un peu d'ordre. Je suis presque flattée. Je suis en prison tout comme un homme ayant commis un péché.
Je n'ai jusque là pas osé mentir. Ils travaillent tous les eux pour la loi, ils ont le flair pour sentir lorsque quelque chose sonne louche. Alors les mensonges, je n'en dirai pas un mot. Ou il faudrait qu'ils le soient à moitié.


« J'ai entre autre quelque chose à voir avec votre bosse. J'ai causé votre... accident. Vous êtes tombé en arrière ici.» désignais-je l'endroit avec mon index gauche.

Je montre la planche, grande fautive du sommeil de l'adjoint. Je ne divulgue pas les circonstances, ce sera mon petit secret. Je me suis choisie comme étant la grande coupable.  Billy Jackson devrait être content, lui qui adore me mettre tout sur le dos! Bientôt, celui-ci viendra dire que s'il y a de la pluie c'est de ma faute. C'est tout de même bien lui qui m'a embrassé! Mais tout de même! Je ne savais pas qu'un baiser volé aurait autant d'effet sur lui. A croire qu'il n'a jamais échangé avec une femme auparavant.
Au départ, je voulais tout mettre sur le compte de la bouteille. J'ai vite renoncé. Je crois que le marshall aurait haussé un sourcil si j'avais osé dire que nous nous étions battus pour une bouteille d'alcool, ce qui est franchement ridicule. Ensuite, il aurait compris que j'étais la grande gagnante puisque celle-ci résidait dans ma cellule. Enfin, tout le monde connait les déboires de l'adjoint. Son nom est loin d'être inconnu pour les saloons du coin.
Billy pense que j'aurai pu le traîner jusque dans la cellule ? Incroyable! Moi ? Monsieur me croit donc si fortiche que cela ? Je crois bien que le sol l'a frappé bien plus fort qu'on ne l'aurait cru. Monsieur est persuadé que je suis dotée d'une force d'une force monstrueuse. Il devrait réaliser qu'il fait bien son poids et que je n'ai pas autant de force pour le mettre dans la cellule. Peut-être que dans des circonstances exceptionnelles je pourrais déplacer son corps. Un incendie probablement et encore avec beaucoup de difficultés.

« Malheureusement, je n'ai pu vous réveiller. J'ai essayé d'héler quelqu'un. Mais à plus de trois heures du matin, personne n'était disponible. J'ai tenté pas mal de choses. Comme cette couverture qui... n'a réussi à rien.»désignais-je le tissu hors de la cellule, à terre.


Franchement, mentir, très peu pour moi. Omettre des détails croustillants comme la journaliste que je suis ? Tout à fait. Ce sera donc motus et bouche cousue.  



« Ce qui explique le vide qui existe pour vous durant cette très longue soirée. Je pense que nous allons en rester là et nous quitter en ces termes.» déclarais-je à l'intéressé.


Il devrait avoir une mine réjouit. Il devrait pouvoir sortir de la cellule. Vu son état on ne peut que de ressentir de la sympathie à son égard. Je pense que j'ai bien fait. Il gardera son travail. Son vœu ne lui échappera pas du bout des doigts. L'honneur est sauf. Monsieur aura fait son devoir: arrêter une vile femme et rester un homme droit dans ses bottes. Du moins ce qu'il en reste.


«Bon. Cela doit cesser»  annonçai-je d'un air résolu, me retournant complètement vers le grand-frère.


Monsieur a voulu l'enfermer avec moi, m'a montré sa technique pour réveiller un mort d'outre-tombe. Monsieur n'a point voulu me passer de l'eau ainsi qu'un bout de tissu ce qui m'a obligé d'utiliser ce que j'avais sur ma personne afin de redonner un peu d'estime au trentenaire. Maintenant qu'il a bien rigolé et que j'ai avoué mes crimes je pense qu'il sera plus favorable pour laisser le blond tranquille.


«Faites-le sortir afin qu'il puisse visiter un médecin ou qu'il se repose sur un lit plus confortable que ce sol. Les plaisanteries les plus courtes sont les plus drôles. Je suis sûre que vous êtes d'accord sur ce point. Même les chevaux ont une santé fragile et ont besoin d'un peu de repos »répliquais-je à l'idée d'un éventuel argument du marshall.

Je suis une femme mais avec du répondant.  J'aimerai qu'il me laisse sortir mais je doute de la bonté éternelle du marshall devant la révélation de mes ... infractions. Je reste de rester au trou un bon moment. J'étire mon corps comme je le peux, évitant  de toucher le peignoir aux endroits stratégiques, ceux touchés par le divin liquide de l'adjoint.

«Par ailleurs, si vous décidez de me baby-sitter un peu plus longtemps je n'y vois pas trop d'inconvénients. A part les menottes que j'ai gardé toute la nuit durant. J'aimerai qu'on me les ôte. Le tout me serre terriblement les poignets. De plus, mes émotions sont telles qu'elles me creusent l'estomac. Il va falloir me nourrir si vous souhaiter me garder en vie dès demain» demandais-je avec une pointe d’espièglerie.


Je tends mes poignets vers les barreaux, espérant la délivrance de ces poignets ainsi que l'arrivée de Morton. Bartel ne sait décidément pas faire le café, je ne peux pas compter sur lui dessus.

Récap' des événements -  @Bartel Murphy décide de relâcher Erin qui hésite à revenir. Finalement, celle-ci revient dans la cellule pour assiste à la blague de mauvais goût à @Billy Jackson. Loin d'être heureuse du résultat, elle se trouve blessée par l'adjoint avec qui elle croyait avoir dépassé un stade dans leur relation. Comprenant qu'il n'a plus aucun souvenir de cette nuit, elle décide de raconter les faits à sa manière omettant la tendresse du blond durant cette nuit. La journaliste demande à son frère de laisser son collègue sortir.

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