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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Dans un précédent RP, qui devrait dater du début du mois d'avril, Erin a été kidnappée et a subi une coup à la suite. Suite à quoi celle-ci saignait de manière assez abondante vers le haut du crâne. Il se peut que Sullivan remarque la blessure qui a tout de même pu cicatricer avec le temps.
Pour une fois que son mari était présent, Erin n’aurait pu être plus gaie. Ils allaient faire une activité de couple : celle d’interroger les hommes au service de leur patrie. La brune était exaltée. D’une part, Martin avait fait les démarches nécessaires au Fort Randall afin d’obtenir les autorisations. Il avait même insisté pour que sa femme ; notre célèbre Erin Martin ; l’accompagne dans sa démarche. Il avait prétexté avoir absolument besoin d’elle pour écrire. En gros, il l’avait fait passer pour sa secrétaire, ce qui ne dérangeait en rien l’américaine qui adorait écrire. Et puis, s’il n’avait pu l’amener il fallait être sûr qu’il aurait subi le courroux de la trentenaire. Une Erin heureuse et comblée c’était une une plaie à moins à supporter dans la journée.
Ils prirent la calèche. Madame aurait bien voulu y aller à pied. Toutefois, le mari insista pour avoir quelqu’un pour les y emmener. Peut-être avait-il peur que sa femme prenne les devants et parte loin devant lui comme elle l’avait fait lorsqu’elle s’était rendu chez Basile Duflot. Il craignait certainement qu’elle ne se fasse des ennemis dès son arrivée au Fort Randall. Il fallait être préparé à tout avec cette imprudente jeune femme ! L’américaine, était excitée à l ‘idée de découvrir le bâtiment militaire. Par ailleurs, elle avait une idée bien précise de comment se devaient être les soldats : compétents, des hommes durs mais fiables, toujours prêts au combat, réactifs et même l’espérait-elle agréables dans leur manière. Elle les imaginait disciplinés, vaillants, des hommes sur qui on pouvait s’appuyer lorsqu’on avait besoin d’eux. Des hommes solides en somme ! Erin tenta, dans la calèche, d’ajuster sa coiffure. Elle avait encore un peu mal au crâne, mais rien de dérangeant. Sa blessure à la tête était bien pire au début du mois. Lorsqu’elle était rentrée auprès de son homme de paille, Erin avait cru que Martin avait fait une attaque tant ses yeux étaient éblouis par l’horreur. Son dévoué compagnon lançait d’ailleurs quelques regards en direction de la brune. Elle ne jugea pas bon d’y répondre, trop occupée à vérifier sa toilette. Erin souhaitait être belle. Pour quelles raisons ? Seule la femme pouvait bien le savoir. Souhaitait-elle faire bonne impression ? Trouver un mari fort et solide pour l’épauler dans les dures étapes de la vie ? Tentait-elle d’éblouir les gardes afin qu’ils aient la langue bien pendue ? Son arrivée au Fort Randall la remplit de fortes impressions. Le bâtiment semblait immense, haut, presque prestigieux. Elle semblait presque y reconnaître quelques notes du Sud. Cela était fort plaisant pour la trentenaire. Le jeune homme sorti le premier, ce n’était que pour mieux aider la prête-plume à descendre. La brune avait préparé son sourire au comité d’accueil.
Quelle ne fut, à sa grande stupéfaction, d’en voir un, visiblement hors d’état de service, le visage collé au sol, marmonnant des choses incompréhensibles pour le commun des mortels. La prête-plume vint près de l’homme ivre, le renifla et fut écœurée. Il puait l’alcool et une autre odeur indescriptible qu’elle ne jugeait pas nécessaire de chercher. La femme recula de quelques pas, souhaitant s’éloigner du putois humain.
« Si c’est cela le comité d’accueil, je n’imagine même pas la suite de la visite. » déclara-t-elle à haute voix comme pour interpeller n’importe quel militaire à proximité.
L’insolente devait effrayer ces militaires qui n’avaient probablement jamais eu à faire à un cas pareil. Etaient-ils surpris d’entendre pareille chose sur cet homme de leur unité ou approuvaient-ils les dires ? Dans tous les cas, ils ne pipaient mot et regardèrent à peine la femme. Personne ne jugeaient bon de donner une correction à cette impertinente ! À moins qu’ils n’aient été rebutés par la présence du jeune écrivain.
Le « mari » d’Erin prit un mouchoir. Sa « femme » ne sut si c’était pour cracher ses poumons dedans ou pour cacher leurs liens. Un bruit vint au même moment perturber son analyse. Des coups de feu. Était-ce là un entraînement des nouvelles recrues ?
« Au moins ils les entraînent à viser juste. J’espère qu’ils les testent aussi lorsqu’ils ne sont pas sobres, à terre. » elle jeta un regard lourd de sens à celui qui n’avait visiblement pas conscience que les paroles prononcées par l’impétueuse femme lui étaient réservés « Sinon nous sommes et nous seront tous perdus si une guerre éclate !» s’exclama-t-elle.
Elle louait cet homme qui avait bien voulu l’aider à tirer. Elle le bénissait intérieurement car elle ne savait si elle pourrait se reposer sur l’homme avachi par terre. Son mari, quant à lui, avait laissé sa femme seule l’espace de quelques instants, le temps de prévenir un garde qu’ils étaient arrivés. Etait-il en train de regretter sa décision ? Souhaitait-il déjà rentrer à la chambre d’hôtel, retrouver un certain calme avant la tempête qui semblait se préparer dans son dos ? Le militaire les fit rentrer et un de ses collègues leur demanda d’attendre. Il leur dit qu’il allait chercher un supérieur. Le couple s’assit sur un banc profitant de l’absence du soldat pour échanger quelques mots en français. La femme à la coiffure pompadour ; coiffure qui avaient quelques mèches bouclés de part et d'autres; écrivait quelques notes sur son arrivée au Fort Randall, en attendant l'arrivée imminent du supérieur.
La matinée de Sully et les suivantes peuvent se résumer par trois principes qui sont observer, sélectionner, trier.
Cela contribue à le faire craindre et parfois détester. Il s'en moque, tant qu'ils obéissent. Comme tout ceux qui ont flanché une fois, Sully se bat davantage pour son rachat. Et cela le rend intraitable.
La séance de tir est écourtée ce matin et cela au grand soulagement de certains. Sully n'est pas un marrant. Il tire à balle réelle au-dessus des têtes de ceux qui se cachent mal. Le jeu est de le repérer avant que lui ne débusque les soldats.
Des années d'études pour certains ou les travaux à la ferme ne pèsent rien contre l’expérience d'années de guérilla.
Il espérait mieux des fils de fermiers. La vérité était que la pratique et la maitrise des armes à feu étaient très surestimées dans ce pays. Beaucoup trop d'individus avec des armes se sentent invulnérables. Mais le véritable problème était ailleurs. On peut toujours apprendre à tirer. L'intégrité est rarement naturelle. Sully avait constaté la profondeur d'une certaine corruption dans les environs.
Il voyait plusieurs solutions pour la combattre dans les troupes. Offrir un salaire décent pour diminuer la tentation de se vendre. Surveiller les mouvements d'argent en direction des familles des soldats. Surveiller leurs trains de vie. Et être sans pitié pour ceux qui se font prendre. Sully appliquait la peine du fouet publiquement sans état d’âme. Et bien-sur, il chassait les fautifs sans rien pour vivre. Si ils étaient encore capables de marcher.
Il revenait donc plus tôt au Fort. Des journaleux devaient s'y présenter. Il aurait volontiers déchiré la demande d'entretien. Mais deux éléments le firent changer d'avis. Il fallait tenter de contrôler l'information. Mais surtout, le nom d'Erin Martin toucha son cerveau. Il n'aurait pas besoin de la chercher, elle venait vers lui. Et malgré sa nonchalance extérieur, il était tenaillé par la curiosité.
Se découvrir une sœur n'avait rien de chavirant. Sully tout en marchant, grimaçait. Son père avait si bien copulé que sa semence devait se retrouver un peu partout. Ce qui interpellait Sully était l’intérêt de Bartel pour cette Erin Martin. Alors, pourquoi ne pas la rencontrer.
Sa marche fut interrompue par un soldat ivre en station debout, les yeux dans le vague, proche du coma éthylique. Sully n'eut pas besoin de gueuler, deux soldats arrivaient en courant.
Dans une cellule pour qu'il cuve. Je le verrais après....
Il continue sa marche et pousse les portes des locaux réservés aux officiers et aux invités. Il découvre alors ce qui ressemble à un couple. L'image de deux volailles venues visiter la tanière d'un renard lui traversa l'esprit.
Je suis le lieutenant Sullivan Murphy, détaché du 7e régiment de cavalerie au Fort Randall pour mission. Veuillez prendre place et me dire ce qui vous amène.
Sully ne peut contrôler un magnifique accent sudiste qu'il maitrise d'ordinaire.
Citation
Sullivan Murphy
Invité
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Ven 11 Aoû - 19:46
Entendre le nom de ce lieutenant fit taire la moindre parole qu’aurait pu prononcer la brune. Par ailleurs, elle fut surprise d’entendre dans cette bouche, les traces de la Louisiane. Les lèvres d’Erin s’étaient peu à peu remontées, les coins des yeux d’Erin se plissaient. Si on s’attardait sur ses mains, on pouvait voir celles-ci tremblaient légèrement tout en tenant fortement le carnet.
S’attendant à ce que sa femme prenne la parole ; comme elle le faisait d’habitude ; l’homme de paille attendit que sa femme se présente ou dise quoi que ce soit. Erin Murphy, désormais Erin Martin était connue pour ses prises de parole et sa capacité à être plus qu'impertinente avec son entourage. On ne savait jamais vraiment à quelle sauce on allait être mangé avec la demoiselle. Après un moment d’attente, trouvant certainement le temps long, ou parce qu’il avait compris qu’aujourd’hui, pour la première depuis… peut-être même leur rencontre, la femme ne prendrait pas les rênes de la conversation. L’écrivain était même surprit de découvrir sa femme aussi muette qu’une carpe. C’était, à vrai dire, assez reposant. L’homme de paille garda son rôle de mari, tira la chaise de sa femme pour qu’elle puisse s’y asseoir, ce qu’elle fit sans opposer la moindre résistance. Étonnant pour une femme de caractère comme Erin Murphy. Monsieur Martin commença à répondre aux questions du lieutenant.
La muette jetait des coups d’œil qui se voulaient furtifs mais qui semblaient plus longs que ce qu’elle pensait. Aujourd’hui, loin de s’attendre à ce frère, la brune restait stupéfaite, ne sachant visiblement que dire ou que faire. Elle tentait de cacher la blessure qui était peu visible. Cela la rendait presque honteuse de se présenter ainsi, imparfaite.
Erin avait déjà rencontré l’un de ses frères. La trentenaire ne pouvait s’empêcher de déterminer les similitudes avec le fantôme de son père mais également avec sa fratrie. Elle crut reconnaître un trait semblable avec sa personne. Tiens donc, était-ce donc bien du côté du père qu’ils tenaient leurs yeux noisettes ? Tout comme les cheveux châtains de Bartel et Sullivan Murphy ? Elle remarquait que les deux frères semblaient avoir vraisemblablement la même taille. Etait-ce donc de là qu’elle tirait sa grande taille ? Les Murphy étaient-ils donc tous des géants ? L’intériorité d’Erin Murphy était chamboulée. Cette rencontre, qu’elle espérait être plus tardive était plus qu’inespérée. À croire que le tout était prémédité. Elle en aurait presque pleuré sous le coup de l’émotion. Mais après avoir pris connaissance du premier frère, elle se retenait d’éprouver toute sorte de tendresse. Les yeux noisettes d’Erin tentaient de déterminer si cet homme était doté d’un couteau ou même de ciseaux. On ne savait pas. Des fois qu’il prendrait l’envie à celui-ci de terminer le travail de l’autre frère.
L’année dernière, celle-ci avait imaginé une rencontre heureuse entre des frères et sœurs. Toutefois, cet évènement n’avait pu se réaliser. Personne n’avait été au courant de la naissance d’Erin Murphy, ni même de ses intentions de la jeune femme ou encore de son arrivée dans la plantation. Par ailleurs, sa déception était aussi grande que ne l’était la demeure des Murphy. Un silence de mort y avait régné .
Pendant qu’Erin établissait des constats et rêvait du passé, son mari avait terminé de prendre la parole et la regardait maintenant. Quelque peu sortit de son état de sidération, la demi-sœur du lieutenant Sullivan réalisa qu’on s’adressait à elle.
« Humm ? » finit-elle par dire de façon quelque peu hésitante, comme si celle-ci était revenu d’un songe.
Qu’attendait-on exactement d’elle ? Son mari lui fit un signe entendu. Erin prit un moment à comprendre avant de se ressaisir, se tenant bien droite. Elle hésita un instant de parler. Si celle-ci osait prononcer un seul mot, celle-ci confirmerait à ce frère ; s’il était au courant de leurs liens ; qu’ils venaient significativement du même endroit. La brune finit par reprendre confiance en elle et osa même regarder dans les yeux le quarantenaire :
« Oui, il est vrai que nous souhaitons interroger une personne de l’armée pouvant nous délivrer sa vision des choses. Nous souhaitons visiter le Fort Randall pour comprendre l’importance de celui-ci. Certains habitants doutent de l’efficacité de la structure d’autant plus que certains se sont plaints de certains comportements des soldats. Je ne vous parle même pas du sondage que nous avions déjà élaboré afin de vérifier la pensée des citoyens sur l’armée... » s’arrêta à temps la femme sur les considérations des habitants.
Une vingtaine de personnes interrogés, dix-sept personnes qui voyaient d’un mauvais œil l’armée. Erin Martin avait cru s’évanouir de stupeur devant une telle découverte. Ayant toujours fait confiance aux militaires, elle n’avait pu accepter cette vérité. L’américaine avait préféré se dire que le ratio qui lui avait répondu par la négative était rare. Pourtant, la brune avait préféré arrêter cette enquête d’opinion au plus vite. C’était bien dur d’être confronté face à certains paradoxes et opinions qu’on ne partageait pas.
Toutefois, son devoir de journaliste devant passer avant ses intérêts et idées personnelles. Tout comme cette conversation qu’elle devait avoir avec ce Sullivan Murphy. L’imprudente se rappelait encore des paroles de Bartel Murphy. Il était question d’un frère qui avait mis la raclée à celui-ci. Le temps avait fait son œuvre, les mots tournaient dans sa tête. Un frère violent avait pourri la vie du marshall. Un doute planait : était-ce Sullivan Murphy qui était l’auteur de ces crimes et du malheur de Bartel Murphy ? Sa première impression était que l’officier en face d’elle n’était responsable d’aucun de ces crimes. Il fallait être idiot pour faire table rase du passé et ne plus en tenir rigueur à celui qui avait provoqué ce malheur. Elle savait la présence d'un troisième frère mais Bartel Murphy ne l'avait pas nommé. Celui-là devait être le coupable. Il ne restait plus que la confirmation du lieutenant, du moins s'il était apte à l'informer sur cette vérité assez particulière.
« Nous souhaitons vérifier par nous-mêmes, via nos propres yeux les dires. Ainsi nous pourrons apporter un regard neuf sur la situation. Je crois même que mon mari vous avait ...» La brune se tourna un instant vers son mari « Je ne me trompe pas, n’est-ce pas ? » Monsieur Martin plissa les yeux, attendant la suite. « Mon mari vous avait envoyé certaines questions préliminaires avec les autorisations nécessaires à notre visite. » Le journaliste hocha la tête. La brune continua sur sa lancée : « Serez-vous notre guide pour nous faire visiter le Fortt Randall ?» demanda-t-elle avec une pointe d’excitation certaine pour cette visite guidée et peut-être même pour celui qu’elle espérait être leur accompagnateur pour la journée.
Erin décida pour l’instant de ne pas évoquer le sujet sur le soldat qui avait eu si fière allure tout à l’heure. Le lieutenant Sullivan Murphy évoquerait certainement cet aspect-là de lui-même. A moins que pour l’instant, la demie-sœur n’avait qu’une seule envie, celle de ne pas dégrader une éventuelle relation avec ce frère-là. Par ailleurs, la trentenaire attendait le moment propice pour lui poser les questions qui l'intéressaient. Elle espérait qu'elle trouverait un instant pour occuper son mari afin d'interroger Sullivan Murphy sur cette famille si... mystérieuse.
Le lieutenant Murphy observait avec attention celle que son frère ainé semblait considérer comme leur sœur. Il aspirait et recrachait avec humeur la fumée de sa cigarette. Il était moins sentimental que ce dernier. Il choisit donc la prudence et l'observation.
Ce qui devant lui devait être un couple marié, devenait de plus en plus atypique au fil des minutes. C'était elle qui menait la danse dans ce duo qui l'aurait fait rire à un autre instant. En dépit d'un début d'entretien incertain, comme si elle avait perdu ses mots, elle les retrouve pour charger droit sur le lieutenant.
Et quelque part, de manière déconcertante, Sully apprécie cette curieuse personne.
Allez savoir pourquoi? Il se peut que les Murphys aient un faible pour les personnes bizarres
Mais un détail et non des moindres le perturbe: le mari. Sa mâchoire se crispe. Il écrase sa cigarette d'un geste brusque.
Il est de toute évidence malade. Si elle a introduit quelqu'un de contagieux ici, il sera moins amical et fraternel. Et une pensée chasse l'autre. Il ne peut pas croire qu'elle serait assez folle.
Être cinglé ne veut pas dire stupide.
Elle a continué à parler, indifférente aux délibérations intérieures de son frère. Elle est de plus en plus à son aise. Sully entend ses paroles mais n'entend pas perdre la conduite de la discussion.
Votre mari me semble épuisé par ce voyage.
Il se laissa aller à s'interroger sur la résistance de ce garçon.
Il y a un lit de camps plié dans cette pièce que j'utilise parfois...
Il se relève et déploie sa taille. Il s’adresse à la jeune femme comme il le ferrait à une sœur ou un soldat
Dépliez le lit et faites allonger cet homme.
A sa décharge, il n'a jamais eu de sœur jusqu'à cet instant. Il choisit donc d'agir et de faire selon sa nature et de traiter tout le monde de la même façon.
Il s'adresse au mari.
Dormez. Cela ne sera pas du luxe.. J'attendrais votre femme à l’extérieur pendant votre repos..
Il se tourne vers l'épouse en question et si peu effacée.
Je serais devant le corral ou sont rassemblés les chevaux. Vous pourrez alors me poser les questions que je n'ai pas eu le plaisir de recevoir et toutes les autres qui vous passeront par l'esprit..
Après une brève station devant la porte ouverte et avant de quitter la pièce, il la considéra un instant.
J'en aurais moi aussi quelques unes à vous poser..
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Sullivan Murphy
Invité
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Mar 22 Aoû - 0:19
Celui qui semblait être son frère paraissait soudainement préoccupé par l’état de son homme de paille.
« Épuisé ? » fit-elle plus par étonnement que par autre chose.
Pour une fois, elle ne le trouvait pas si malade. Était-ce parce qu’elle était souvent en sa compagnie et se réjouissait souvent d’une légère amélioration de son état de santé, aussi petite soit-elle? Elle fronça les sourcils. Tout de même, ce n’était pas possible qu’elle ait pu rater ces symptômes ! Il est vrai qu’il avait toussé tout à l’heure. Néanmoins, elle doutait. Elle soupçonnait une certaine stratégie de la part de l’homme de paille afin d’éviter le conflit. A moins qu’elle ne se trompe. Elle jeta un coup d’œil furtif à son mari qui ne bronchait pas le moins du monde. Elle ne sut s’il ne savait pas quoi dire, acquiesçait silencieusement avec Sullivan Murphy ou bien qu’il avait dans l’idée de la laisser seule. Ils se levèrent vers le mobilier qu’il désigna. Visiblement, le lieutenant préférait le laisser ici. Erin Murphy paraissait troublée de laisser le journaliste seul dans cette pièce. Presque empathique pour Martin qui était comme puni de son travail. Était-ce pour le mieux si c’était pour sa santé ? Dans tous les cas, ce n’était pas qu’une simple proposition énoncée par le lieutenant, ceci sonnait plus comme un ordre. Il ordonna par la même occasion la prête-plume à mettre le lit en place. Erin haussa un sourcils. Elle pensait qu’ici les bonnes mœurs et manières étaient loin d’être les mêmes qu’en Louisiane, à Bâton-Rouge. Où était donc passée cette galanterie ? Que devenait le travail de l’homme ? Entre monsieur Duflot et ce demi-frère certains avaient définitivement oublié les convenances sociales.
Néanmoins la brune obtempéra. L’uniforme, l’usage de l’impératif ou le fait de se faire bien voir eurent raison de son action. Faisant assez chaud à l’intérieur mais préférant prévenir que guérir, la femme trouva une couverture sur son mari et en utilisa une seconde pour en faire une sorte d’oreiller. Elle lui chuchota dans l’oreille le début d’une berceuse en français d’un sourire malicieux.
« Merci » lui adressa-t-elle ces quelques mots en français.
Avait-elle compris qu’il jouait le jeu ? Avaient-ils compris le rôle que chacun devait tenir ? Lui celui d’un homme alité et elle de sa gentille femme ? Jouait-il la comédie parce qu’il avait entendu le nom du moustachu ? Dans tous les cas, elle le quitta tranquillement, lui assurant qu’elle effectuerait le travail qu’il devait faire. Il pouvait lui faire confiance. Après tout, il la payait bien pour cela, entre autre.
Madame Martin rejoignit peu de temps après le soldat.
« Savez-vous que votre indication était assez peu claire pour une personne comme moi qui n’a jamais pu visiter le Fort Randall ? » tenta-t-elle de lui souligner poliment.
Le sous-entendu était pressant. Il y avait une demande qui se faisait sentir, celle de visiter l’endroit qu’était Fort Randall. Après tout, son passage dans ce lieu était légitimé par l’article. La brune en avait le droit. Après ces paroles, la trentenaire ne sut comment rebondir. Ses pensées allèrent vers son mari lorsqu’elle reçu une brise glaçante qui sembla geler son visage. La brune
« Je vous remercie d’avoir pris l’état de mon mari en considération. C’est un peu difficile en ce moment avec cet hiver au Nevada. A Bâtons-Rouge il était moins… touseux dirons-nous.» dit-elle avec quelques regrets.
Le froid était bien plus terrible par ici. C’était probablement l’une des raisons qui la minaient. Son écrivain était de base malade mais l’était encore plus ici. Celle-ci se sentait quelque peu fautive d’avoir accentuée son état.
« Humm… ces questions se portent-elles sur le métier de journaliste ou d’écrivain de mon mari ? Dans les deux cas, je pense que l’interlocuteur le plus ainsi que le mieux placé pour répondre à vos questions se révélerait être monsieur Martin.» souria-t-elle d’un air entendu.
Loin d’être idiote, elle comprit sans trop de problème qu’il souhaiter aborder un autre sujet. Point étonnée, l’américaine était tout aussi curieuse de la nouveauté qui s’offrait à elle qu’inversement. Cet homme mystérieux allait-il pouvoir répondre à certaines questions qu’elle se posait sur ses origines, sur son histoire familiales ? A l’air qu’il avait, il ne semblait pas fermé. Toutefois, Erin se demandait si celle-ci ne devait pas rester sur ses gardes. Le premier l’avait déçu et blessé autant physiquement que moralement. Le second pourrait en faire de même. Ils avaient, paraît-il été éduqué par le même père. Il y aurait des similitudes certaines.
« A moins que vous ne souhaitiez aborder un sujet plus brûlant...vous êtes né à la Nouvelle-Orléans je suppose, non ? Votre accent et votre nom vous a trahit…. Vous voulez me parler de ce point si je ne m’abuse ? Ne vous gênez pas, je ne vous cacherai rien. J’ai compris que pour votre si cher frère, la notion de la famille était plus qu’importante pour celui-ci. Le sang prime avant toutes les autres responsabilités, c’est bien cela ? »
TW: Sexisme Sully s'appuyait contre la barrière du corral. Il observait les quelques chevaux dépensaient leurs énergies dans des galopades en rond et des courses sans but. Il avait sorti de sa poche un bracelet qu'il tenait comme un chapelet. C'était un assortiment de haricots rouges enfilés avec soin par sa petite fille obstinément mutique. Il avait pris l'habitude de les compter sans même les regarder. En les égrenant, il découvrait que cela l'apaisait. Sa fillette était une magicienne.
Il leva les yeux et tourna la tête. Il prit le temps d'observer la silhouette de celle qui était sa sœur, venir à son devant.
Il la laissa débiter quelques phrases creuses sur son mari. Se découvrir une sœur était une situation presque trop romanesque. Mais Sully était trop terre à terre pour se laisser déborder par l'émotion. Sa famille, ses frères, l'armée était sa ligne de préoccupation et pour ainsi de vie. Il n'avait pas encore prévu d'y inclure une sœur.
Il fourra le bracelet dans sa poche.
Il y a un temps pour chaque chose.
Une citation biblique, même fausse, aidait toujours.
Les questions personnelles seront pour plus tard.
Nous allons visiter le camps ensemble. Cela veut dire la prison, les baraquements de la troupe, l'état de l'enceinte, les quartiers des officiers. Et si je devais oublier quelque chose, je compte sur vous pour me le signaler. Cela devrait nous prendre une heure ou deux. Le temps pour votre mari de se remettre de ses émotions.
Sully ne perdait pas de vue son rapport à destination de l'état major et l'objectif d'une refonte du Fort. L'idée d'un article défavorable sur la situation actuelle de la part de la presse locale, pouvait servir son propre but. Le caractère visiblement enflammé de la jeune femme plaidait pour un article du même ordre. Certainement à l'image de cette soeur tempétueuse.
Après cette tournée, nous irons boire un verre sans votre mari. Il n'y a rien de scandaleux dans cette invitation. Rien de plus naturel entre frère et sœur.
Il lui dédia un sourire caché par sa moustache.
Il arrive que les frères se parlent entre eux.
*******
Après deux heures durant les quelles Sully ne lui avait épargné aucun lieu, le frère et la sœur s’installèrent au Mess. Il laissa un instant la jeune femme seule, le temps de récupérer verres et liquide alcoolisé. Il fallut le temps de remplir les verres pour que le lieutenant Curtis se manifeste. Impossible d'échapper à sa traque si l'on était une femelle dans sa périphérie.
Vous manquez de discrétion lieutenant Murphy pour exposer ainsi cette adorable personne si près de votre femme.
Sully leva les yeux vers l'importun.
"L'adorable personne" est mariée.
Mais Sully savait que cela ne serait pas assez dissuasif pour l'entreprenant personnage.
"L'adorable personne" est aussi ma sœur et celle de Bartel Murphy. Avec lequel de nous deux souhaites-tu une explication?
L'homme aussi blond que Sully était brun, se redressa comme si un arbre lui était poussé par le fondement. Il bafouilla quelques excuses et s’éclipsa.
Sully salua Erin de son verre avant de le boire.
Certains types pensent qu'une belle gueule dispense d’être poli.
Il regarda Erin droit dans les yeux.
Tu ne sembles pas me détester. Alors d’où vient cette haine pour Bartel?.
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Sullivan Murphy
Invité
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Dim 3 Sep - 20:49
Le quarantenaire avait mis un stop à la femme l’assurant tout de même de la prendre sous son aile. Il lui proposa de prendre un verre en révélant qu’il savait pour leur lien, ce qui ravit la trentenaire. La mention de son autre frère fit disparaître presque immédiatement son sourire joyeux.
La femme semblait en extase après cette visite. Elle notait diverses informations sur le Fort Randall qui avait révélé de nombreux stratégiques à ne pas négliger. La brune avait pu poser toutes les questions qui étaient notés sur son carnet ainsi que d’autres qui lui étaient venues lors de cette visite. Les réponses du lieutenant Murphy étaient claires et assez développées. Néanmoins, certains aspects négatifs sautaient aux yeux verts de la journaliste. Les hommes, bien que cachés, buvaient comme des trous.
Ils arrivèrent au Mess. Erin alla chercher les verres. Celle-ci était non vraiment amusée par la situation. Un grand stock d’alcool résidait dans ce lieu. Elle commanda une bouteille de whisky, revint à la table et remplit tranquillement les deux verres. C’est alors qu’un homme apparut. Il tenta une approche assez singulière. La trentenaire haussa un sourcil. Si celle-ci devait recevoir quelques compliments, il valait mieux qu’on s’adresse à elle et non à son frère.
Elle fut assez amusée de voir son frère répondre à sa place. Cette phrase, elle aurait pu la prononcer. Excellent, il serait son perroquet par ici. Elle n’aurait plus besoin de répéter inlassablement cette phrase, bien que fausse, à tous ceux qui souhaitaient lui faire la cour. Ou atteindre un objectif plus mesquin. La mention de son autre frère la perturba. Elle réalisa que le nom de Murphy était bien plus que connu et pas forcément de très bon augure pour les autres. Au vu de la fuite de cet homme si courageux, elle comprit qu’avoir des affaires avec des Murphy était une menace sur la continuité de sa vie.
Au fond d’elle-même, celle-ci jubilait. C’était assez satisfaisant d’être protégée par un nom. Bien évidemment, la mention de son mari faisait fuir certains hommes. D’autres tentaient ; il y avait toujours des hommes rebelles aimant transgresser les règles des bonnes mœurs ; Erin se chargeait de les renvoyer d’où ils venaient. Ce qui l’étonnait c’était de n’avoir pas eu le même traitement en portant depuis sa naissance le même nom que ses frères à Bâton-Rouge. Est-ce que cela signifiait que c’était ici qu’ils s’étaient forgé une certaine réputation ? Ainsi, leur renommée était telle qu’on oserait pas l’aborder, craignant les retombées avec ses frères.
« Je ne savais pas qu’évoquer le nom des Murphy faisait détaller des militaires. J’emprunterais vos mots la prochaine fois, ce sera un gain de temps précieux. » annonça-t-elle l’air amusé.
Pourquoi s’était-elle ennuyée à se trouver un faux mari alors qu’elle pouvait évoquer ce nom-là ? Les gens respectaient bien plus le nom de ses frères que celui dont elle était désormais doté. Porter le nom de Martin ne faisait pas fuir les personnes. Certains reconnaissaient le nom de l’écrivain et demandaient à le rencontrer. Mais jamais elle n’avait pu voir une telle expression lorsqu’était prononcé le nom « Murphy ».
« Vous avez bien raison, il ne vous a même pas salué correctement selon votre rang. »observa-t-elle l’air songeuse.
Elle but quelques gorgées, prolongeant sa réflexion.
« Est-ce assez courant par ici qu’on s’adresse à vous sans signifier son nom ? Je croyais que les militaires étaient très attachés à l’ordre, la hiérarchie à certaines règles entre autre. » demanda-t-elle, assez curieuse de voir ce qui en était.
Son demi-frère lui posa une question qui lui fit arquer les sourcils. Elle but l’intégralité du contenu, se resservit. Elle s'attendait à une question de ce genre. Pourtant, celle-ci paraissait assez surprise de voir qu'il ne comprenait pas les sentiments négatifs qu'elle avait pour l'aîné et non pour le cadet. Erin savait tout de même faire la part des choses. A moins que Sullivan Murphy n'y ait participé. Dans ce cas, c'était une toute autre histoire!
« Je ne le hais pas. Je ne l’ai jamais aimé de ma vie. Pour haïr quelqu’un il faut l’avoir connu et aimé. » objecta-t-elle en buvant à nouveau une gorgée.
Les mots étaient importants pour elle. Ils avaient une signification bien particulière.
«L’idée est tout de même bien présente. Je le déteste plus que tout. Je suis assez étonnée qu’il ait omis ce détail. Il a plus l’air d’être un silencieux qu’un bavard celui-là.»
La femme se demanda si c’était une stratégie entre les frères pour vérifier ses dires. Découvrir qu’elle n’était pas une menteuse, qu’elle était bien leur sœur ou qu’elle tenait la route. Ou une fausse négligence de la part du marshall. Il n’était pas si bête que cela.
« Nous sommes tous nés du même père d’après ce que j’ai pu comprendre. Alexander Murphy est mort il y a plus de vingt-cinq ans vous devez le savoir. Récemment ou il y a un an, tout dépend du point de vue de chacun, je suis allée dans la demeure familiale. J’y ai rencontré Georgia qui m’a raconté qu’il n’était pas mort naturellement. » déclara-t-elle d’un air très sérieux.
Son visage parut triste l’espace de quelques instants. Elle tenta de le cacher en reprenant la parole assez rapidement.
« Je dois vous avouer que je suis assez scandalisée de comprendre que vous nourrissez d’aussi bons liens avec notre parricide de demi-frère. Ceci ne vous fait rien qu’il ait achevé notre père ? » l’interrogea-t-elle d’un air inquisiteur.
Ses doigts étaient occupés à tâtonner la table, dénotant un certain agacement de la brune qui ne comprenait pas comment on pouvait accepter ce qu’il y avait de plus immoral.
TW: Citations de violences diverses sur enfants et femmes Sully écoutait la jeune femme avec attention. Il était certain qu'elle en avait épuisé plus d'un par son bagout hallucinant. Il reprit le fil de cette étrange réflexion sur leur famille déversée par cette femme. Il fallait bien qu'il apprenne à l’intégrer elle aussi dans le clan.
C'est pas le nom qui fait l'autorité. Murphy est un nom courant.
Il prit le temps de s'allumer une cigarette. Cette manie d'observer et de prendre son temps derrière les dernières fumées d'une cigarette avant de parler était un vice typiquement Murphy.
Quant au bellâtre, je lui écraserais la gueule tout à l'heure pour lui rappeler ou est sa place.
Maintenant que le surplus était liquidé, Sully attaqua le plat principal.
Je vais te parler de notre père. Après cette conversation, ce sera fini pour toujours.
Il posa ses coudes sur la table pour s'avancer et appuyer ainsi ses paroles. Un souvenir venu de l'enfance remonta des abimes.
J'avais peut être dix ans. Je lui ai dit un jour que je me jetterais dans les flammes pour le sauver. Il m'a regardé comme si il réalisait que j'existais. Il m'a longuement fixé et ses mots sont restés dans ma tête "Il faudrait déjà que tu aies du courage pour ça" J'ai tenté durant mon adolescence lui prouver que j'étais celui qu'il voulait que je sois. J'ai cru que la guerre serait ma chance. Mais j'ai raté mon coup. La guerre ne ressemble pas à une partie chasse. C'est l'enfer crée par les hommes et que pour eux. Les femmes, les enfants et les bêtes en jouissent aussi.
Il sourit mais ses yeux restaient froids.
On est très con à quinze ans. On se croit immortel. J'ai déserté en pleine bataille. J'ai abandonné mon petit frère dans ce merdier. J'ai couru droit devant moi sans me retourner comme le lâche que j'étais. Mon père m'aurait pendu. Et il aurait eut raison. J'ai pas couru bien loin. Les nordistes m'ont attrapé et jeté en prison. J'y ai survécu en me comportant comme un vrai fumier. Et c'était assez pour qu'une quinzaine de prisonniers veuille me lyncher. Peut être bien que je cherchais à mourir aussi.
Les souvenirs affluaient. Sully fit un effort violent pour les réguler.
Tu sais qui est descendu dans l'arène pour me sauver? Mon grand frère me cherchait depuis des semaines. Il m'a tiré de là. Il a du tuer pas mal de gars ce jour là pour m'arracher à la meute.
Il la regardait droit dans les yeux
Je te raconte ça pour que tu saches ce que représente mon frère pour moi. Quelqu'un qui ne m'a jamais jugé et pour qui je tuerais sans problème.
Après un instant de silence, il cherchait des traits de famille sur ce visage féminin.
Je ne sais pas ou tu es allée pécher l'idée qu'il est un parricide.
L'idée le faisait quand même sourire.
Il en aurait eut le droit pourtant. Notre père a laissé mourir sa mère de faim et de soif. Et je t'assure, c'est une mort très longue. Alexander Murphy n'a jamais accepté que qui que ce soit lui échappe. La mère de Bartel était un esprit libre et ça, c'était insupportable. Il l'a faite enfermée dans une caisse en pleine chaleur devant la plantation. Elle a mis huit jours à mourir.
Sully laissa le temps à Erin le temps de se figurer la scène.
Bartel est arrivé à la plantation à la tête d'une escouade à la fin de la guerre. Notre père était cloué au lit depuis plusieurs jours. Une chute de cheval, il parait.
L'idée le fit rire tristement en se rappelant le grand cavalier qu'il était .
Bartel voulait que son père voit la plantation détruite. C'est la seule chose que cette ordure aimait vraiment. Il a forcement entendu le dynamitage du quartier des esclaves. La fureur était suffisante pour le pousser à se lever. La gouvernante a tenté de le ramener. Il l'a frappée. Elle s'est dérobée pour la première fois devant ses coups. Il a été entrainé par le mouvement et le poids de son corps dans l'escalier et s'y est brisé la nuque.
Sully se perdit un instant dans le passé.
Ainsi fini une ordure à qui l'on doit d'exister. Toi, moi, Bartel, Art et quelque uns que son foutre a du engendrer. Il reste Franck, mais ça, c'est la vie de Bartel. Il t'en parlera si ça lui chante. Tu as d'autres questions sur la famille?
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Sullivan Murphy
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Ven 15 Sep - 15:06
Les réponses d’Erin furent répondues par son frère. Elle fut toutefois assez surprise du sort qui attendait le bellâtre en question. Elle n’aurait pu imaginer une pareille sentence. C’était forcément mieux que ce qu’aurait réservé l’aîné de leur famille. Le frère d’Erin Murphy se décida à lui parler de leur géniteur. Celle-ci haussa les sourcils lorsqu’elle cru comprendre que ce sujet ne serait plus jamais abordé. Durant le discours du brun, la trentenaire était attentive aux moindres mots prononcés. Celle-ci resta silencieuse, ne coupant à aucun moment ce frère qui lui contait une histoire atroce. L’américaine émet de forts signes émettant sa désapprobation. Ce n’est pas ce qu’elle connaissait de son père, ces facettes. Il y a comme un grand fossé entre ces souvenirs et ceux qu’on lui raconte. La journaliste ne veut pas y croire. Ses doigts tapotent la table, son pied semble battre la mesure. Au bout d’un moment, le visage crispé, celle-ci tourne la tête vers la droite puis vers la gauche. Son regard auparavant posé sur le militaire, s’éparpille partout sauf sur lui. Son manège finit à un moment, lorsque le frère et la sœur croisent leur regard. Erin Murphy ne rigole pas. Sa tête indique un certain dégoût. Non, Bartel Murphy ne serait pas le héros de cette histoire familiale. C’était un assassin, celui qui avait tué de sang froid son père. Non, elle refuserait de le voir ainsi.
« C’est Georgia qui me l’a dit. Vous êtes tous bouchés dans cette famille ? » lança-t-elle en croisant ses bras.
Son corps était placé bien droit sur la chaise. Certains avaient tout de même l’impression qu’entre le début et ce moment de la discussion, le buste de la femme s’était penché en arrière. Tout son être semblait être répulsé, repousser ce qu’on lui disait. La petite dernière de la famille ne savait pas si cette violence était née au sein de cette famille où elle n’avait pu être intégrée ou si cela était causé par cette guerre. Ils ont ça dans le sang pensa-t-elle très fort. Toutefois, elle fut prise d’un énorme sentiment de culpabilité lorsque Sullivan Murphy évoqua la mère du marshall. Elle se mordit les lèvres, se sentant bête. Elle sut qu’on ne lui disait aucun mensonge dans ce fait-là. Un évènement percutant que l’aîné avait oublié d’omettre. Elle se rendit également compte qu’elle aurait pu y passer. L’esprit libre, la femme qui se voulait indépendante, c’était bien elle. Qui dit que son propre père n’aurait pas osé lui faire subir le même sort ? Avait-elle échappé à ce même destin car son père n’était plus de ce monde ? La brune n’arrivait plus à douter. Pourtant, tous les souvenirs qu’elle avait étaient tout aussi vrais que les leurs. Pourquoi y avait-il eu une telle différence entre elle et ses frères ? Était-ce l’âge de son père, son sexe, son éloignement par rapport à la demeure familiale ? Sa mère y était-elle pour quelque chose ?
Néanmoins, une colère gronda en Erin lorsqu’on lui révéla l’identité du coupable. Ce n’était pas Bartel Murphy qui était responsable du meurtre de son père mais cette femme qui l’avait reçue. Voilà pourquoi ce grand-frère n’avait jamais vu de quoi celle-ci parlait, s’était moqué d’elle. Toutefois, le fait que cette femme soit toujours en vie la répugnait. Raconté ainsi par son frère, le tout avait l’air d’être un malheureux incident. Dans la tête de la femme, elle pensa que le tout avait fini par être orchestré à la va-vite. De toutes évidence, Sullivan Murphy n’avait jamais été sur les lieux du drame, c’est ainsi que cette employée lui avait raconté l’histoire. Les deux versions qu’on lui rapportait avait également décrit le marshall ayant dynamité certains lieux. Erin Murphy avait des excuses à faire à ce Bartel Murphy. Néanmoins, il restait toujours ce corps qu’ils n’avaient même pas pris la peine d’enterrer. C’était là un acte assez immoral.
La brune n’avait pour l’instant aucune question en tête. Sa position n’était plus défensive. La prête-plume était gênée au vu des nouvelles informations qu’on lui apportait. Ele servit à son frère et à elle-même un verre qu’elle but cul sec. La brune souhaitait se donner le courage de se lancer après cette longue tyrade.
« Je n’ai jamais eu affaire à mon père sous cet angle. » déclara-t-elle.
Les doigts de la femme tenaient tous les deux fermement le verre en question. Les yeux noisettes se posèrent sur le continu absent de l’objet, comme si celle-ci cherchait quelque chose de plus profond.
«Je regrette que vous l’ayiez connu ainsi. Je l’ai toujours vu aimant, doux, tendre et parfois câlin. J’ai toujours cru, sincèrement, qu’il était un bon père. On ne m’avait jamais raconté cette version avant cette année. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi cette différence d’éducation existe entre nous tous. » expliqua-t-elle lentement.
Erin Murphy avait presque l’impression de faire des excuses via ce frère pour son comportement des derniers mois envers le marshall. Maintenant, elle se trouvait franchement ridicule d’avoir voulu ôter la vie à son frère. Tout cela parce qu’une femme avait menti et avait fait passer Bartel Murphy pour un parricide.
« Pourquoi n’avez-vous pas enterré comme il se doit notre père ? Parce qu’il ne le méritait pas ? » demanda-t-elle sans reproches au lieutenant.
C’était là la première question qu’elle posait sur son père. Celle-ci serait sans doute la dernière sur le sujet. Elle n’avait plus nul besoin de savoir à quoi ressemblait son père dans son caractère. Les témoignages vivantes rapportaient un être abominable créant des tensions, des hostilités envers ses fils. L’épouse se sentait chanceuse d’avoir eu la face des bons jours. Néanmoins, elle sentait son cœur brisé. C’était comme si ses souvenirs n’avaient été que des mensonges. La brune ne savait plus exactement sur quoi s’appuyer. Qu’est-ce qui avait été vrai dans leur relation ? Qu’est-ce qui avait été feint ? Son père l’avait-il une seule fois aimé ? Désormais, la trentenaire en doutait. Son père ne lui avait jamais dévoilé son côté sombre. À moins qu’elle ne se souvienne pas ? Avait-elle voulu enterrer un souvenir au fin fond de sa mémoire et occulté tous les éléments négatifs à son propos afin de garder l’image intact de ce père plus qu’absent ?
Elle s’intéressa plutôt à la sphère fraternelle, plutôt curieuse de ces relations.
« Est-il vrai que l’un de nos frères a ruiné la vie sentimentale et familiale de Bartel Murphy ? Sais-tu pourquoi notre père a-t-il instauré tout un système pour que vous vous montiez les uns contre les autres ? Êtes-vous tous… devenus de bons frères entre vous avec le temps ? Vous, Art… Frank et Bartel ?» mitrailla-t-elle de questions son frère.
La curieuse femme se servit une nouvelle fois et but à petites gorgées son verre. Après que son frère ait pu répondre à toutes ses questions elle avoue d’une voix qui se voulait déterminée :
« Je ne veux plus la guerre entre Bartel Murphy et moi-même. J’irai faire amende honorable lorsque je serais prête. Je ferai un pas vers lui de mon plein gré.»
Le temps ferait son œuvre. Erin Murphy trouverait un moyen pour se faire pardonner. Elle verrait par la suite si celle-ci resterait dans la ville de Silverstone. Son arrivée dans ces lieux n’était dû que par cette seule et unique vengeance. La vérité éclatant au grand jour, son objectif n’était plus d’actualité. A la limite, celle-ci devrait maintenant se retourner contre Georgia, lui rendant une petite visite dont elle se souviendrait toute sa vie. Elle leva à nouveau ses yeux vers ceux noisettes de son frère. Tiens, un point commun entre eux finalement.
« Vous aviez des questions à me poser à mon sujet, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.
Pourtant, celle-ci pensait que le militaire n’en avait aucune. Ce qui le préoccupait concernait Bartel Murphy. Maintenant assuré qu’elle ne s’en prendrait aucunement à l’aîné, celui-ci repartirait l’esprit tranquille. Elle réalisa que son arrivée ici avait pu être calculée par ce frère. Après tout, c’était bien eux les stratèges.
TW: Citations de violences diverses sur enfants et femmes Sully restait songeur. Il travaillait d'arrache-pied à faire entrer Erin dans son univers intérieur et accepter l'idée d'une sœur. De plus, il semble que se soit la figure de Bartel qui la travaille davantage que la perspective d'une fratrie élargie. Elle semblait prendre son temps pour assimiler la nouvelle image d'un père désormais inconnu que Sully lui révélait. «Je regrette que vous l’ayez connu ainsi. Je l’ai toujours vu aimant, doux, tendre et parfois câlin. J’ai toujours cru, sincèrement, qu’il était un bon père.... Je n’arrive pas à comprendre pourquoi cette différence d’éducation existe entre nous tous. »
Sully prit le temps de répondre après avoir failli s'étrangler en entendant "bon" accolé à "père" Ne le prends pas mal. Mais tu n'as pas été éduqué par notre père. Tu étais une récréation pour lui. Rien que cela. Il ne pouvait s'expliquer cette douceur paternelle autrement. Je ne me suis jamais interrogé sur les conditions d'inhumation de notre père. Ou se trouve son cadavre? J'en sais foutre rien. Il doit empoisonner la terre quelque part.
« Est-il vrai que l’un de nos frères a ruiné la vie sentimentale et familiale de Bartel Murphy ? Sais-tu pourquoi notre père a-t-il instauré tout un système pour que vous vous montiez les uns contre les autres ? Êtes-vous tous… devenus de bons frères entre vous avec le temps ? Vous, Art… Frank et Bartel ?» Sully écrasa sa cigarette par terre d'un coup de botte. Je crois que notre père ne nous aimait pas. Aucune loi humaine ou naturelle n'oblige à aimer ses enfants. Il détestait la faiblesse. Enfin, ce qu'il considérait comme telle. Certains hommes prennent leurs pieds en humiliant, en dominant, en écrasant. C'est comme ça. Notre père voulait des chiens de guerre, pas des fils. Il nous a élevé pour cela. Je vais te dresser un portrait de notre fratrie.[b] Il contempla sa sœur quelques instants. [b]J'étais un faible dans cette portée.. J'ai échoué devant l'épreuve du feu comme soldat et comme frère. Art était l'agneau de la portée. C'était un rêveur, et il a du le rester autant que je sache. Franck est un monstre. Certains peuvent naitre sans bras, lui est dépourvu de ce nerf qui mène au cœur et nous fait ressentir quelque chose. Il n'a pas ruiné la vie de Bartel, il lui a simplement déclaré la guerre des qu'il l'a vu. Franck ressemble notre père. Il ne supporte pas qu'on lui résiste. C'est comme un affront fait à sa personne. C'est un serpent. Quant à Bartel, il nous a toujours inexplicablement aimés moi et Art. Et c'est reciproque.
Sully parlait peu. Cette nouvelle habitude commençait à l'épuiser.
« Je ne veux plus la guerre entre Bartel Murphy et moi-même. J’irai faire amende honorable lorsque je serais prête. Je ferai un pas vers lui de mon plein gré.» Sully se dit que sa soeur parlait de guerre sans savoir de quoi elle parlait. C'est votre histoire à tous les deux. C'est à toi de voir ce que tu comptes faire. Tu peux gagner un frère ou pas
« Vous aviez des questions à me poser à mon sujet, n’est-ce pas ? » Sully posait peu de questions en temps normal. Il était fatigué par les mensonges qu'on lui débitait en temps ordinaires. Il balaya la question d'un geste de la main. Je me fous de ton passé, de l'histoire de ta mère, des raisons de ton curieux mariage. Seul le présent compte et ce que tu vas faire. Il regretta de ne plus avoir de cigarette. Bartel semble occuper une certaine place dans tes pensées. Tu vas devoir faire de la place pour trois autres frères.
Il se hasarda à sourire.
On est pas des cadeaux. Mais pour le meilleur et pour le pire, tu ne seras plus seule.?
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Sullivan Murphy
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Sam 7 Oct - 12:49
La brune tapota nerveusement ses doigts sur la table en entendant ce que ce père pensait d’elle. Et bien qu’elle était âgée d’un peu plus de trente ans, cela ne lui plaisait guère. Entendre qu’on n’était qu’un simple passe-temps pour une personne qu’on avait chéri était une épreuve. Une sorte de déchirement intérieur se produisait dans son cœur. Les découvertes qu’elle faisait lui en apprenaient plus sur les plus mauvaises facettes de son facette. Elle essayer d’accepter ces parts sombres de cette histoire. La brune arrivait même à concéder l’horreur qu’éprouvaient ses frères pour leur géniteur. Toutefois, en elle, se présentait une contrariété. Son père avait été un tout, une direction, un souvenir tenace auquel s’était rapprochée la fillette devenue une femme. Il y avait désormais une ambivalence. Elle trahissait son père en « pactisant » avec ceux qu’il avait considéré comme ses ennemis, ses propres enfants. Sully apportait une vérité qu’il n’était pas des plus agréables à entendre. Pire que la vérité elle détestait le mensonge. Les faits étaient présents devant elle, loin de la réjouir, lui délivrant des réponses éclairées sur cet être qu’elle n’avait finalement jamais réellement connu. Une grande partie d’Erin n’arrivait pas à jeter aux oubliettes cet homme qu’elle aimait toujours d’un amour profond. Mais ne le haïssait-elle pas d’être un monstre elle qui l’avait toujours considéré comme son roi doux et bien aimé ?
Les propos que lui donnaient son frère sur l’amour qu’entretenaient enfants et parents faillit l’étrangler. Étrangement, Erin était plutôt d’accord. Cependant, face à sa situation familiale elle aurait préféré que les choses en soient autrement. Il y avait dans cette idée quelque chose qui la dérangeait cruellement. Elle comprenait ce qui disait le brun mais ne pouvait acquiescer avec le tout. Il était assez étonnant de voir l’éducation reçue par tous les enfants. Seule Erin avait été épargnée. Qu’elle soit une fille ou trop petite, elle y avait gagné.
« 4 frères ? Noël est passé depuis bien longtemps voyons. Je suis bien gâtée.» lança-t-elle sur un ton amusé.
Elle voulut se rattraper pour dire qu’ils étaient demi-frères, surtout avec Bartel. Elle se silença elle-même. La trentenaire était presque touchée de comprendre que tous les membres des Murphy la considérait non pas comme une pièce rapportée mais bien comme une véritable sœur. C’était quelque chose de nouveau, plaisant et également exaltant. C’était le contraire de ce qu’elle avait vécut en tant que fille unique. Toutefois, Erin Murphy voyait bien des liens très serrés entre ces frères existant. La brune ne voyait pas comment s’imbriquer dedans.
« Je n’ai jamais été seule. » répliqua-t-elle assez durement.
Excepté les quelques années où sa mère avait rendu l’âme. Loin d’être malheureuse dans son ménage ; pas d’amour autre que celui du travail ; sa solitude s’était accentuée avec le temps. Parfois, l’écrivain lui semblait loin. D’autres fois proches. Leur accord tenait toujours la route mais la journaliste sentait parfois des petites égratignures, des petits grattements. Oh, rien de bien méchant, rien de très alarmant. C’est juste que la prête-plume n’aimait pas forcément penser qu’un jour une autre femme pourrait prendre sa place. Si Sully trouvait son couple bien curieux avec Martin, qu’aurait-il dit s’il avait pu la croiser lors du vivant de sa mère ?
« J’y réfléchis. J’étais venue pour une seule chose. Aujourd’hui, ma quête est plus ou moins terminée. »
Une nouvelle mission s’était créée. Dès demain, elle envisagerait de faire le chemin inverse pour dire deux, trois morts à cette femme qui avait osé la lui faire à l’envers. La vengeance était un plat qui se mangeait froid ou se préparait à l’avance. Il n’y avait pas de stratégies préparées à l’avance pour ce cas. L’américaine était pratiquement sûre qu’elle serait accueillie d’une toute autre manière.
Elle servit une dernière fois les verres posés sur la table. Prit son verra, regarda l’homme dans les yeux, trinquant son verre et celui-ci.
« Mon mari s’est assez reposé comme cela. » déclara-t-elle à l’adresse du lieutenant Murphy.