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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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La fin d'un voyage et le début d'un autre..../ Sally
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Ven 2 Juin - 20:58


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Sally D. Murphy

Quatorze heures...  et un très mauvais temps.

On pourrait croire que le ciel s'est ouvert au-dessus de ma tête. La pluie tombe comme un rideau opaque sur la route. Perché sur Satan, je le fais avancer avec prudence pour ne pas courir le risque de déraper. L'idée de recevoir sur la jambe un poids de plusieurs centaines de kilos n'a rien de réjouissant.
Mon trenchcoat me couvre jusqu'aux bottes et les bords de mon chapeau jouent parfaitement le rôle de  gouttières. Je dois avoir l'air d'un cavalier fantôme...

Je maudis en silence un jour pareil pour voyager en train. Mais comment prévoir un tel déluge...?  Il peut durer toute la journée jusqu'à la nuit et au-delà.
J'estime qu'il y aura du retard. Le train doit avoir divisé sa vitesse par deux pour prévenir un accident...

Aux abords de la gare, je dirige un Satan placide et indifférent aux éclairs vers le relais de diligences à proximité. C'est un bâtiment de bois assez imposant pour permettre l'entretien ainsi que l'abri pour les diligences et les chevaux. Je descend de ma monture avant de pousser les portes.
Il y a trois diligences, avec leurs attelages complets. Les six conducteurs et leurs aides font un cercle autour d'un poêle sur lequel ils réchauffent un café qui embaume l'espace.
Ils se redressent comme un seul homme. Mon arrivée les rend nerveux. La vision de mon insigne les rassurent à peine.

L'un des conducteurs s'avance.

Marshall... Dites pas qu'il y a des prisonniers à convoyer....

Je retire mon chapeau . Je le secoue pour me débarrasser de l’excès d'eau...

Pas de prisonnier....


Je peux entendre un soupire de soulagement.

...Juste ma famille.

Cette fois, c'est de la stupeur....

Sans déconner marshall.... vous êtes marié?? ... Vous avez des enfants aussi...?

Pour un peu je me sentirais vexé par leurs incrédulités.

Pourquoi je ne le serais pas...?

Ils ont l'air de supposer quoi...?

C'est que on s'était toujours dit que vous n'aviez besoin de rien...

Je dois le regarder d'une manière hostile, même si cela m'échappe...

Vous fâchez pas.... Vous appartenez au monde des humains finalement... c'est rassurant...  Et je veux vous conduire en ville avec votre... famille.

J'ai un rictus. Après tout j'ai besoin d'une diligence.... même si le conducteur promet d'être une commère...

Ça marche.... J’espère que le café est bon ici.

L'attente va être longue.

_________________________

Trois heures ont passé...

La pluie a cessé. Je dirais que c'est une accalmie...
J'ai quitté le bâtiment du relais des que je n'ai plus entendu l'eau tomber. Les bavardages des hommes sont plus pénibles que celui des femmes... J'ai passé la dernière heure à m'occuper de Satan. Le brosser, l’étriller sont des activités apaisantes pour mes nerfs sensibles...

Je suis entré dans l'unique salle de la gare. Il y a quelques personnes venues attendre des passagers ou des marchandises. Une fois sur le quai, je m'assoie sur un banc. Le télégraphiste m'a informé qu'un télégramme en provenance de la gare précédente annonçait un retard de plusieurs heures par la faute d'un éboulement sur les rails...

J’espère que le train arrivera avant la nuit... M’inquiéter de la sécurité de ma famille est une découverte pour moi... et cela s’annonce durer toute ma vie.



Récap' des événements - ici tu peux faire une résumé de ce qu'il se passe dans ton post.

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Mer 28 Juin - 17:58


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Bartel Murphy



Sally avait toujours adoré les voyages en train. Regarder le paysage défilé par la fenêtre, se laisser bercer par le rythme de croisière, s’endormir malgré les sons des rails…

…C’était avant ce voyage-ci.

Avant même de quitter la demeure des Davis, Lawrence s’était opposé. Il refusa de quitter la maison dans laquelle avait vécu son père et d’y laisser les souvenirs de celui-ci. Sally en avait perdu patience et avait élevé la voix pour le disputer. Le gamin raconterait plus tard qu’elle avait crié pour la première fois sur lui. Quoi qu’il en soit, cette agitation bouleversa Hazel qui profita du fait que les domestiques sortaient les valises pour passer par la porte d’entrée laissée ouverte et se sauver jusqu’à la rue en criant. Ce fut Robert, l’un des deux domestiques demeurés fidèles à Sally, qui malgré son âge vénérable fut suffisamment rapide pour rattraper la petite.

Lorsque les trois adultes et les trois enfants se retrouvèrent dans leur cabine privée à bord de la voiture-lit, ce qui leur sembla être une éternité plus tard, le voyage s’annonçait agréable. Lawrence et Sally avaient cessé de se faire la tête, Hazel dormait paisiblement dans les bras de Marielle, l’épouse de Robert et Lizzie regardait par le hublot, la tête appuyée sur la fenêtre en serrant sa poupée contre elle.

Malheureusement, dès que le train se mit en mouvement, Sally fut frappée par un mal des transports comme elle n’en avait jamais connu et passa une partie du voyage à être malade.

Le voyage fut long. Terriblement long. La température obligea le train à réduire sa vitesse puis, plus tard, on annonça un éboulement sur les rails qui força l’arrêt complet du train. Cet arrêt permit à Sally de reprendre des couleurs, mais usa la patience de Hazel. L’enfant s’agita et fit une crise qui se résorba qu’une fois le train de nouveau en marche, c’est-à-dire quelques heures plus tard…

La nuit était tombée lorsque le train s’arrêta à la gare de Silverstone. Les filles Davis dormaient contre Marielle qui somnolait également et Lawrence semblait à nouveau boudeur. La vérité était qu’il avait peur de cette nouvelle vie qui s’offrait à lui et ne savait pas comment exprimer ses émotions. Son père lui avait enseigné à avoir un esprit cartésien et avant la mort de celui-ci, le jeune garçon n’avait jamais eu à faire face à la souffrance et à l’incertitude.

Lorsqu’on avait annoncé l’arrivée imminente à la gare, Robert avait quitté la cabine pour s’occuper des nombreuses valises des Davis. Sally, quant à elle, avait eu un regain d’énergie; bientôt elle pourrait serrer contre elle son époux. Son Bartel. Comme elle s’était ennuyée de lui! Elle avait regardé par le hublot jusqu’à ce que le train s’arrête complètement, mais la noirceur de la nuit était telle qu’elle ne pouvait distinguer aucune forme. Ce fut son premier constat de Silverstone; Boston était une ville lumière à côté de celle-ci.

Robert fut le premier à descendre du train. Lorsqu’il reconnut la silhouette du marshal, il se dirigea vers celui-ci pour le saluer chaleureusement en tirant derrière lui l’une des valises de Sally. « M’sieur l’marshal! J’suis content d’vous r’voir! J’espère qu’vous n’avez pas qu’votre cheval, parce qu’m’dame, à elle seule, en a encore cinq des comme ça! ». Le vieil homme laissa la valise aux pieds de Bartel et en rigolant de ses propres paroles, lui tourna le dos pour aller chercher d’autres valises.

Lawrence fut le second à descendre du train. Lorsqu’il s’aperçut qu’il ne voyait pratiquement rien, il fit un mouvement pour remonter vers le train. Il réapparut, quelques instants plus tard, en tenant par la main Marielle. Ensemble, ils marchèrent lentement jusqu’à la hauteur de Bartel. Lawrence leva les yeux vers le visage du marshal. C’était bien l’homme qu’avait épousé sa mère. Il pouvait plus facilement distinguer les traits de son visage à présent. Marielle lâcha la main de l’enfant et s’approcha du marshal en lui souriant. D’un geste maternel, elle lui tapota la joue et s’assit sur la valise laissée par son mari. Lawrence eut un sourire; Bartel ne semblait pas familier à ce genre de marque d’affection. Pendant que Robert revenait avec une autre valise, accompagné d’employés du train qui transportaient les autres, Lawrence retourna vers le train. Si aucun des hommes ne s’occupait de sa mère et de ses sœurs, c’était à lui de le faire.  

Il revient en compagnie d’une Lizzie visiblement encore endormie qui se frottait les yeux en chignant et de sa mère qui tenait dans ses bras Hazel qui dormait profondément. Bartel ne pourrait le remarquer, mais Sally avait pris le temps de se refaire une beauté juste avant de descendre du train. Si personne ne lui en parlait, elle espérait qu’il ne remarquerait pas qu’elle avait eu un voyage plutôt difficile.

Lizzie se dirigea vers Marielle qui lui tendait les bras et Lawrence proposa son aide pour mettre les valises dans l’énorme diligence que venait d’approcher ses conducteurs. Il ne pouvait rester là à regarder Bartel ou sa mère qui s’en approchait à son tour en transpirant le bonheur. Tout le monde semblait si heureux. Pourquoi ne pouvait-il pas l’être lui aussi?

« - Comme ça, t’es l’fils du marshal?, demanda l’un des hommes qui attachait les valises à la diligence pendant que Lawrence s’en approchait en tirant derrière lui sa propre valise.
- Non. Il n’est pas mon père. Les hommes échangèrent des regards et préfèrent ne pas poser davantage de questions au gamin. »

Alors qu’une à une, les valises des Davis étaient transportées vers la diligence, Marielle y monta avec Lizzie, laissant Bartel et Sally, qui tenait toujours une Hazel endormie dans ses bras. « Bonsoir, murmura-t-elle en pouvant difficilement contenir sa joie de revoir son époux. L’attente a dû t’être interminable. Il pleuvait tellement que nous avions l’impression que le train n’avançait pas et puis il y a eu un éboulement sur les rails. Le voyage a été éprouvant pour le moral des enfants. Demain ils seront de meilleure humeur… Dit-elle en repensant à sa dispute avec Lawrence. Là, elle dort, commença-t-elle en déplaçant Hazel sur sa hanche, ses bras se fatiguant du poids de l’enfant, mais elle nous en a fait voir de toutes les couleurs. Heureusement que nous avions une cabine privée. Elle n’aura pas trop effrayé les autres passagers… Sally déposa un baiser sur le dessus de la tête blonde de sa dernière-née. »

« Marshal, nous sommes prêts! », annonça l’un des conducteurs.


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Mer 12 Juil - 15:13


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Sally D. Murphy

La nuit est tombée.

Je connais parfaitement les murs opposés de la salle principale de la gare. Je ne compte plus mes allers et retours de l'un à l'autre.

"vous devriez vous assoir jeune homme et arrêter de creuser des tranchées..."

Je me fige pour découvrir un monsieur sans age, assis sur tabouret. Je crois qu'on ne m'a plus appelé jeune homme, depuis bien avant la guerre...

Vous attendez quelqu'un je présume?

Le vieux homme m'est inconnu. Il a un accent du sud à couper au couteau

Ma femme

Il sourit

Profitez-en. Ça fait très longtemps que j'ai choisi d'attendre la mienne assis

Je suis encore à réfléchir à une réponse quand j'entends le hoquet mécanique parfaitement  identifiable d'une locomotive. Le train est en approche.
J'oublie le vieux pour me diriger vers le quai. La nuit est épaisse et les lanternes suivent le mouvement du vent. Le monstre mécanique jaillit de la nuit dans un nuage de vapeur qui envahit l'espace jusqu'à dépasser un instant ma propre taille. Le nuage fantomatique commence à se dissiper à l’arrêt complet  du train.

Je distingue une silhouette... J'ai oublié son nom.... Robert je crois...

« M’sieur l’marshal! J’suis content d’vous r’voir! J’espère qu’vous n’avez pas qu’votre cheval, parce qu’m’dame, à elle seule, en a encore cinq des comme ça! ».

En considérant le volume, je me demande comment un seul train a pu suffire...  Mon attention est attirée par la silhouette d'un enfant dont l'habillement ferait penser à un homme en miniature.
Lawrence ne m'aime pas. Ce n'est pas grave... Je comprends ses sentiments pour moi.
Mais j'ai cessé de penser à lui quand la femme qui l'accompagne me tapote la joue comme elle le ferrait pour un gamin. Je reste figé devant cette attaque imprévisible...

Je me reprends en découvrant Sally descendre du train encadrée par ses enfants comme un général par son état major. Je me dirige vers ma femme. Son visage est fatiguée. Il n'y a rien d’étonnant à cela... Je retire mon chapeau.

Bienvenu Ma Dame. C'est presque le bout du monde ici.

Moi, ma petite troupe épuisée et quelques porteurs, nous nous dirigeons vers la diligence. Cette dernière me semblait énorme à l'origine.... mais peut être pas tant que ça. Je me tourne vers Sally.

Je vais suivre à cheval.

J'observe Hazel sommeillant dans les bras de sa mère. Et sans avertissement et sans préméditation de ma part, je la prends dans mes bras.  Elle ouvre ses grands yeux énigmatiques et me considère comme si tout allait de soi.

Ça te dit une balade à cheval sous les étoiles?

La fillette se pelotonne contre moi. J'en déduis qu'elle est d'accord. Et puis, je regarde  Sally.

On va faire une halte chez nous, on y laissera une partie des bagages ainsi que Robert et sa femme. Leurs quartiers sont prêts. Pour les nôtres et ceux des enfants, il faudra encore quelques jours.
Deux chambres nous attendent au saloon  




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Ven 14 Juil - 20:25


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Bartel Murphy



« Il me tarde de découvrir ce bout du monde qu’est le tien à la lueur du jour. Les paysages doivent être magnifiques… L’horizon… Il y a si longtemps que je n’ai pas contemplé l’horizon. »

Tout le monde s’était avancé vers la diligence, les valises des Davis étaient à son bord et Marielle, Robert, Lizzie et Lawrence y attendaient monsieur et madame Murphy, qui tenait toujours la petite Hazel.

« - Je vais suivre à cheval, annonça soudain Bartel en se tournant vers son épouse. Cette dernière parut d’abord surprise, puis eut un sourire attendri lorsqu’il prit Hazel dans ses bras. Elle allait lui exprimer sa déception de ne pouvoir voyager avec lui lorsque le marshall demanda : Ça te dit une balade à cheval sous les étoiles?

- Une balade à cheval?, répéta Sally alors que l’information faisait son chemin vers la compréhension.

- Maman ne sait pas monter à cheval!, intervint le jeune Lawrence en profitant du silence de sa mère. Marielle, qui était assise entre lui et sa sœur lui tapota le genou en prononça son prénom avec affection pour le dissuader à s’interposer davantage entre les époux Murphy.

- Eh bien, mon chéri, tu serais surpris d’apprendre que je sais monter à cheval. Seulement, il y a des années que je ne l’ai pas fait…, déclara Sally en tentant de se remémorer la dernière fois où elle telle chose s’était produite. Je crois que c’était il y a… Oh… Certainement plus de quinze ans. Sally eut un petit rire. À l’époque où j’habitais encore chez grand-père!, dit-elle en regardant son fils.

- Ce n’est pas une bonne idée!, fit Lawrence en croisant les bras sur sa poitrine, l’air boudeur. En plus, vous êtes souffrante!

- Raison de plus pour ne pas monter dans cette diligence!, fit Sally d’un ton qui ne laissait plus place à la discussion. Marielle comprit parfaitement le message subtil de sa maîtresse et entreprit d’attirer l’attention du jeune monsieur Davis ailleurs que sur sa mère.

- On va faire une halte chez nous, poursuivit Bartel comme s’il n’y avait eu aucune interruption de la part du petit Davis, on y laissera une partie des bagages ainsi que Robert et sa femme. Leurs quartiers sont prêts. Pour les nôtres et ceux des enfants, il faudra encore quelques jours. Deux chambres nous attendent au saloon.

- Monsieur Murphy! Un saloon?, s’exclama la mère de famille d’un air faussement indigné. Cela me convient parfaitement…, ajouta-t-elle en souriant. J’imagine qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour prendre le pouls de la ville. »

Bartel se hissa sur le dos de Satan avec une agilité remarquable en tenant toujours la jeune Hazel qui se mit aussitôt à rire; c’était la première fois que l’enfant montait sur un cheval. Aidée d'un petit escalier, Sally monta à son tour sur l'animal. Elle ressentit un léger frisson au moment de s'asseoir, mais une fois bien installée, elle eut l’impression de n’avoir jamais cessé de monter à cheval. C’était une sensation agréable d’être si haute; Satan était une bête impressionnante. Immédiatement, Sally encercla la taille de son époux de ses bras pour se tenir à lui. Elle profita de la situation pour poser sa joue entre ses omoplates et le serrer fermement avant de diminuer la pression.

Pendant la chevauchée, madame Murphy regarda dans toutes les directions pour essayer d’enregistrer mentalement le paysage qui l’entourait, mais sa vue n’étant pas habituée à une telle noirceur, elle ne put qu’imaginer les contours de ce qu’elle croyait être une colline, un grand arbre, un bâtiment solitaire… Hazel, quant à elle, ainsi bercée par les mouvements réguliers du cheval, s’était endormi et ronflait doucement, sa petite tête bien accotée contre Bartel. Pour une énième fois, Sally leva les yeux vers le ciel étoilé : « Devant une telle immensité, j’en ai le vertige…, dit-elle à demi-voix. Les étoiles ne sont pas si visibles à Boston et j’avais oublié à quel point elles sont nombreuses. C’est tellement beau… Et dire qu’il y a quelques heures à peine, le ciel était recouvert de nuages. ». En cessant de parler, madame Murphy posa à nouveau sa tête contre le dos de son époux et soupira d’aise : « J’ai hâte de découvrir notre chez nous… Et de rencontrer Luke… », finit-elle par avouer alors qu’elle s’était promis de ne pas aborder ce sujet avant d’être installée.


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Ven 4 Aoû - 23:04


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Sally D. Murphy

Hazel pèse moins lourd qu'un moineau et la placer devant moi est un jeu d'enfant. Je suis plus inquiet par la manœuvre nécessaire à Sally pour s'installer derrière moi. Un escabeau est nécessaire, mais Sally est persistante et ne renonce pas malgré une appréhension légitime. J'entends parler de sa fatigue, mais qui ne le serait pas après ce périple...
Satan porte mal son nom. Il est patient ou simplement indifférent devant cette activité humaine. Et sa formidable carrure subit notre poids et nos mouvements sans brocher

- Monsieur Murphy! Un saloon?.... J’imagine qu’il n’y a pas de meilleur endroit pour prendre le pouls de la ville. »

Car Sally s'agite. On dirait une enfant... Les mouvements de son corps et ses bras qui enlacent ma taille me rappellent à quel point elle m'a manqué...

Quelques coups de talons sur les flancs et nous voilà partis. Le pas élastique de Satan nous porte devant et parfois sur les cotés de la diligence. Et finalement, je ralentis la marche pour laisser la diligence nous devancer.

Hazel dort paisiblement. Sally quand à elle, est bien éveillée.

Saly: Devant une telle immensité, j’en ai le vertige… Les étoiles ne sont pas si visibles à Boston et j’avais oublié à quel point elles sont nombreuses. C’est tellement beau… Et dire qu’il y a quelques heures à peine, le ciel était recouvert de nuages.  

Je lève les yeux pensif sur cet infini au-dessus de nous. Je n'ai jamais regardé la nature comme une œuvre artistique crée pour faire pleurer les poètes... c'est juste un espace existant de tout temps et qui sera là après nous.... le but du jeu est de rester en vie le plus longtemps possible.... rien de poétique la dedans.

Saly:  « J’ai hâte de découvrir notre chez nous… Et de rencontrer Luke… »

Je frémis. Je n'ai pas cru un instant qu'elle oublierait. Mais elle n'a pas perdu de temps pour attaquer...
Que répondre...?
Et puis Hazel bouge, se réveille et me sauve du moins pour l'instant. Elle lève son petit doigt vers l'immensité...

Tu veux toucher?

Ça ressemble à un désir d'enfant. Elle pense peut être rêver...

Même au sommet  de la plus haute des montagnes, on ne pourrait pas. Elles seraient toujours aussi loin....

J'entends son soupir de déception.

Mais les étoiles nous empêchent de nous perdre... Le ciel est comme un livre. Je t'apprendrais à les lire.

La fillette bascule la tête en arrière pour mieux me voir. Son petit visage brille dans la nuit. C'est presque une fée en miniature...

Je t'apprendrais ce que je sais... Parole!

Et puis, je m'adresse à mon autre passagère... plus grande, mais pas forcément plus raisonnable.

Luke ne t'attend pas. Il n'attend personne. Il pense n'avoir besoin que de lui.... Le conquérir sera un défi immense.






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Dim 20 Aoû - 2:00


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Bartel Murphy

Sally sentit les muscles du corps de Bartel se contracter lorsqu’elle parla de Luke. Elle décolla sa tête de son dos et se pencha sur le côté pour tenter de voir son visage. Elle allait le questionner à nouveau lorsque Hazel attira l’attention du Marshall en levant un doigt minuscule vers le ciel. Bien que l’enfant semble souvent perdue dans son propre monde, ignorant tout ce qui l’entourait, il y avait ces moments magiques où elle réagissait aux paroles de sa mère et que sans un mot elle participait à sa manière à la conversation. Le regard de Sally passa du visage de son époux au ciel étoilé au-dessus de leurs têtes. Assise derrière Bartel, elle ne pouvait voir le visage de sa fille, mais imaginait ses grands yeux énigmatiques levés vers le ciel.  L’homme parla avec tendresse à Hazel, lui promettant de lui apprendre à lire les étoiles et Sally eut un sourire triste que personne ne put voir; si seulement son enfant avait la capacité d’apprendre de telles choses. Bartel ne savait pas encore comment pouvait être cette petite… Comment se passaient ses crises… Il découvrirait cela bien assez tôt.

« Luke ne t'attend pas. Il n'attend personne. Il pense n'avoir besoin que de lui.... Le conquérir sera un défi immense. »

La mère de famille soupira et posa à nouveau sa joue contre le dos de son époux en fermant les yeux. Bartel lui avait déjà mentionné que Luke ne serait pas facile d’approche et qu’il ignorait qui étaient ses parents. Malgré cela, d’entendre de sa bouche que son fils ne l’attendait pas, elle, sa mère, lui était inconcevable. N’avait-il pas attendu toute sa vie que sa mère ne vienne le chercher? N’avait-il jamais rêvé de se faire bercer par elle?

« C’est si cruel… Si j’avais su… Si j’avais eu la moindre idée qu’il était toujours en vie… J’aurais consacré ma vie à le chercher! ». Elle avait murmuré ces mots afin que l’air de la nuit ne les porte pas jusqu’aux oreilles des gens dans la diligence devant eux. « Si nous n’arrivons pas à le conquérir, comme tu le dis, je jure néanmoins qu’il saura qu’il a une mère… Et que je l’aime, quoi qu’il arrive… Je ne crois pas te l’avoir dit, mais il devait s’appeler Samuel. Comme mon grand-père. J’avais brodé des initiales sur sa couverture : S. J. M pour Samuel Johnson Murphy. Dans les documents officiels, il aurait été un Davis, bien évidemment, mais je voulais qu’il ait quelque chose de toi… De nous… J’ai beaucoup réfléchi au cours des dernières semaines et c’est difficile d’imaginer que s’il avait grandi avec Joseph et moi, tu n’aurais jamais su que nous avions eu un fils. Tu ne l’aurais jamais rencontré et toi et moi ne nous serions jamais revus… Je ne peux pas croire que tout ceci est arrivé pour que nous ne puissions jamais vivre tous les trois ensemble. Tous les six, devrais-je dire… ».

Sally eut un bâillement qu’elle tenta de dissimuler avant de s’excuser rapidement. « J’espère que les lits sont confortables dans un saloon… Arrivons-nous bientôt? ».


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Lun 4 Sep - 13:48


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Sally D. Murphy



La petite ballotte tranquillement contre moi. Le nez levé, elle est visiblement hypnotisée par le spectacle de la Voie Lactée.
J'écoute la voix de Sally à mon oreille. Elle est visiblement envahit par une profonde tristesse.

« C’est si cruel… Si j’avais su… Si j’avais eu la moindre idée qu’il était toujours en vie… J’aurais consacré ma vie à le chercher! ».

Les regrets sont un poison... le passé est le passé.

Mais je présume que chacun gère sa peine à sa façon. Et je n'ai pas l'habitude de partager la mienne. Je suis trop vieux pour m'épancher, mais je peux écouter.

Si nous n’arrivons pas à le conquérir, comme tu le dis, je jure néanmoins qu’il saura qu’il a une mère… Et que je l’aime, quoi qu’il arrive…

Je ne serais pas là pour voir ça. Ce gamin serait capable d'insulter sa mère simplement parce que je serais présent...


Je ne crois pas te l’avoir dit, mais il devait s’appeler Samuel. Comme mon grand-père. J’avais brodé des initiales sur sa couverture : S. J. M pour Samuel Johnson Murphy. Dans les documents officiels, il aurait été un Davis, bien évidemment, mais je voulais qu’il ait quelque chose de toi… De nous…

Je n'arrive pas à imaginer Samuel. Mais je connais Luke en revanche...

Sally vit avec le fantôme d'un enfant qui n'a jamais existé. Je n'ai aucune idée du résultat de cette rencontre...

Je réalise que je ne peux partager mes états d’âme avec ma femme. Ce gamin a réussit un exploit... celui de me blesser. Je haïssais mon géniteur et j'avais d’excellentes raisons pour cela... Mais je n'ai rien fait à Luke. Je ne l'ai même pas abandonné.
Je vais le tenir loin de moi. Je ne le protégerais pas. Il ne veut pas d'un père... Qu'il vive comme il l'entend.


J’ai beaucoup réfléchi au cours des dernières semaines et c’est difficile d’imaginer que s’il avait grandi avec Joseph et moi, tu n’aurais jamais su que nous avions eu un fils. Tu ne l’aurais jamais rencontré et toi et moi ne nous serions jamais revus… Je ne peux pas croire que tout ceci est arrivé pour que nous ne puissions jamais vivre tous les trois ensemble. Tous les six, devrais-je dire… ».


Qu'est-ce que je peux répondre à cet espoir...

Inutile d'imaginer... Laisse lui la porte ouverte. Qu'il reste ou parte... Ce sera son choix. On a aucune prise sur lui...

« J’espère que les lits sont confortables dans un saloon… Arrivons-nous bientôt? ».

Ça, je peux répondre. Les premiers édifices se détachent dans la nuit, ainsi que les premières lumières.

On va rentrer dans la ville. Dans quelques minutes, tu verras la façade de notre maison. Robert et sa femme vont y installer une partie des bagages et rendre la maison plus... chaleureuse.
Nos lits et ceux des enfants  le seront dans les prochains jours...

....  Quant au confort des chambres d'un saloon... Vois-ça comme une aventure qui sera de courte durée...


Mais qui sait... Elle appréciera peut être



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Ven 8 Sep - 19:20


La fin d'un voyage et le début d'un autre....

@Bartel Murphy

Bartel n’était pas homme à se lamenter sur son sort ou sur celui d’autrui. Il ne l’avait jamais été d’aussi loin que Sally pouvait se souvenir de lui. Elle ne s’offusqua pas de sa réponse moins émotive qu’elle pouvait elle-même l’être en pensant à Luke. Bartel avait raison, évidemment, mais au fond de son cœur, Sally était persuadée qu’elle réussirait à récupérer son fils, d’une manière ou d’une autre. Luke n’était plus un jeune enfant, mais il avait besoin de sa mère. Seulement, il l’ignorait encore.

Sally se redressa pour regarder au loin la ville annoncée par Bartel. « Tu appelles ça une ville? », se moqua-t-elle gentiment en apercevant quelques lumières ici et là et les ombres de bâtiments plutôt petits. Elle était néanmoins excitée de découvrir la maison. « C’est celle-là? », demanda-t-elle alors que la diligence devant eux ralentissait et que l’énorme cheval du Marshall en faisait autant à son commandement. « Oui, c’est celle-là! », s’exclama Sally comme l’aurait fait une gamine découvrant son présent de Noël. « Oh, Bartel… Elle est magnifique… », souffla-t-elle en balayant du regard chaque partie visible de la maison.

Dans la diligence, Robert aida sa femme et les enfants Davis à en descendre. Il laissa néanmoins les cochers s’occuper des valises pour marcher vers Satan. « Donnez-moi la p’tite, m’sieur l’marshall… », fit-il en tendant les bras vers Hazel qui dormait paisiblement dans les bras de Bartel. « Aidez-moi plutôt à descendre, Robert. Je dois absolument aller découvrir notre maison! ». Le vieux domestique s’exécuta et Sally se retrouva bientôt les pieds au sol. Sans attendre, elle se précipita vers la maison en passant près de ses enfants qui se frottaient les yeux, à demi endormis : « Dernier arrivé est une poule mouillée! ». Aussitôt, Lizzie et Lawrence se mirent à courir derrière leur mère qui se laissa rapidement dépasser par ses enfants. « Non-non-non! Vous êtes trop rapides! Moi qui croyais que vous dormiez! », s’exclama la mère de famille en rigolant alors que ses petits atteignaient le porche. Lawrence arriva avant sa sœur et se tourna vers sa mère avec un sourire. Gagner lui faisait du bien. Peu importe ce qu’il gagnait. Il attendit néanmoins d’être rejoint par sa mère pour poser une main sur la poignée de la porte d’entrée. « Non, c’est moi qui veux ouvrir la porte! », s’écria Lizzie dans le silence de la nuit en bousculant son ainé.

Pendant cette petite dispute familiale, les valises des Davis-Murphy furent apportées une à une au bas des marches du porche. Marielle et Robert arrivèrent à leur tour en compagnie de Bartel qui tenait toujours Hazel, qui ne dormait plus, dans ses bras. Cette dernière s’était farouchement opposée à rejoindre les bras de Robert et s’était accrochée au cou de son nouveau papa.

Soudain, la porte de la maison s’ouvrit et les enfants Davis, surpris, cessèrent de se chamailler. L’homme inconnu qui apparut regarda chacun des enfants avec un sourire puis salua la nouvelle épouse du Marshall. « Bienvenue chez vous, m’dame Murphy. J’suis l’adjoint de votre mari, Billy Jackson. ». Le dénommé Billy s’éloigna du cadre de la porte pour laisser les enfants entrer dans la maison, suivis de leur mère et de Marielle. Lorsqu’il vit que Robert se penchait pour prendre les valises, le jeune homme ajouta : « Laissez ça là! J’m’occupe d’vos valises. Ça m’fait plaisir! ». Cela faisait également plaisir à Robert qui entra à son tour dans la maison. Billy se tourna vers le Marshall : « En v’là une belle famille qu’vous avez, m’sieur… Et une p’tite qui vous aime beaucoup! ». L’adjoint posa sur Hazel un regard tendre; il adorait les enfants et rêvait d’avoir un jour sa propre famille. Lorsqu’il aurait trouvé une épouse, bien entendu.

Lorsque les valises furent toutes à l’intérieur de la maison, que cette dernière ait été explorée de fond en comble par ses nouveaux habitants et que les enfants Davis furent couchés, Sally et Bartel quittèrent leur demeure suivis de Billy qui se rendait au même endroit qu’eux; c’est au Silver Saloon que vivait également l’adjoint.

FIN


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