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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Common courtesy | ft. Thomas
Filippa Rinaldi
Filippa Rinaldi
Since : 30/11/2020
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Name : Cendre
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Statut : La revanche a fait d'elle son épouse, personne ne sait qui des deux deviendra veuve
Job : Cuisinière officiellement | Nouvelle comptable des Hennessy en compagnie de Wyatt Smith | Réalise des petits boulots illégaux avec un groupe d'italiens de Silverstone | Ancienne contaiuola de la famille Rinaldi
Habitation : Petit étage en piteux état au-dessus de l'épicerie de ses grands-parents, Silverstone
Disponibilité : Dispo [1/3]
Dim 24 Sep - 11:27


Common courtesy

 @Thomas Rosenbach


Smith remonta ses lunettes sur l’arête de son nez. Une goutte de sueur perla de sa tempe jusqu’à son cou luisant. Il tira sur sur le col de sa chemise qu’il avait déjà ouvert pour être plus à l’aise. Il passa une main dans sa tignasse claire échevelée.
De l’autre côté de la table, Filippa l’observait. L’autre comptable des Hennessy n’avait jamais mis un pied dans la maison des Rinaldi. De le voir ici était étrange. Lui-même glissait des regards curieux autour de lui lorsqu’il n’était pas trop absorbé par le bilan comptable. À moins qu’il ne craigne de voir Alessio ou encore Vitale débarquer de derrière un fauteuil pour enfin lui faire la peau. La napolitaine n’avait pas oublié la dette qu’il leur devait. Wyatt, lui, semblait plus détendu sur le sujet, convaincu de la protection infaillible que lui conférait le Silver Gang. “Un jour viendra, il finira pourtant par la payer.”

“Vous n’auriez pas un verre d’eau dans le coin ?” Il étira sa nuque vers le plan de travail où finissait de lever une pâte pour une focaccia. “Il fait une chaleur à tondre les poules ha ha.”

Sa blague n’esquissa pas le moindre sourire sur le visage de Filippa. Elle se leva pour servir deux verres d’eau - tiède -. Le broc traînait sur le comptoir depuis le matin.
Août n’en était qu’à ses balbutiements, mais la chaleur, elle, cognait sur leurs têtes comme le marteau sur le fer depuis le mois de juin. Il s’agissait probablement de l’été le plus rude que l’italienne ait connu depuis son arrivée à Silverstone. La pluie n'était pas tombée depuis plusieurs semaines. Un dernier clou dans le cercueil pour les Rinaldi. Comment allaient-ils faire tourner l'épicerie avec les trois tomates malingres et les carottes anémiques qui se bagarraient pour sortir de terre ?

“Alors ?” demanda-t-elle finalement en s’éventant avec un buvard taché d’encre. “Vous êtes d’accord ?”

L’américain soupira avant de balayer rapidement les chiffres que Filippa avait calculés la semaine dernière. Il les avait déjà vérifiés quatre fois.

“C’est pas glorieux.” Il repoussa les papiers et s’enfonça au fond de sa chaise. “Les Hennessy ne vont pas être contents.”

Cela confirmait ce qu’elle craignait ; elle ne s’était définitivement pas trompée. Elle ne savait pas ce qu’elle aurait préféré : avoir tort et révéler une situation moins délicate pour le gang (mais être piquée dans son orgueil) ou avoir raison (et donc l’honneur sauf), mais confirmer l’état des caisses des Hennessy. C’est-à-dire pas loin de la banqueroute. Enfin, maintenant, le sort était fait.

S’associer avec eux n’était finalement pas le long fleuve tranquille qu’elle s’était imaginée.
Dès les débuts de leur collaboration, elle avait couru la cambrousse entre Silverstone et Imogen avec Makoyepuk, à fouiller la moindre masure en quête des deniers volés par Fraser, et maintenant elle ne pouvait que constater les fonds de caisses. “Un gang stable, tu parles,” songea-t-elle.

Les deux comptables soupirèrent de concert, prirent une gorgée d’eau, grimacèrent de ne pas la trouver fraîche et soupirèrent à nouveau.

“Il va falloir leur apporter le bilan…”

“En effet.”

On entendait le soleil taper contre les volets. Filippa traça le contour de son verre de l'index.

“On le fait à chi-fou-mi ?” proposa Smith.

Il tendit son poing fermé dans sa main gauche à plat. Filippa leva vers lui un regard désabusé. Le comptable se rembrunit.

“Pearl va nous tirer comme les lapins derrière l'usine…”

Il était vrai que le couple Hennessy était particulièrement maussade depuis le braquage. Madame Hennessy remportait cependant la palme de l’irritabilité.
Filippa s'était attendue à plus d'hostilité de la part de Smith lorsqu'elle avait été promue comme son binôme au sein du Silver Gang. Les hommes bien placés n'aimaient que peu partager leur pitance. Les débuts avaient été à la hauteur de ce qu'elle s'était imaginée : le comptable était peu loquace, se plaignait et faisait de son mieux pour garder la main mise sur la plupart des dossiers. Mais, heureusement, Wyatt s'était révélé être un homme de peu d'égo. Rapidement, il fût plutôt ravi, au contraire, de partager un peu du fardeau de travailler tous les jours avec les Hennesy. La collaboration avait finalement du bon puisque cela signifiait partager la colère de Liam et de Pearl en cas de coup dur (et il y avait plus de coups durs que de coups de chance, dernièrement).
L’amitié était cependant loin d’être scellée. Smith se méfiait des italiens et Filippa, elle, se méfiait de tout le monde.

“Allons-y ensemble,” suggéra-t-elle dans un soupir las.

Smith haussa les sourcils et ce fut la seule trace de surprise qu’il s’autorisa.

“Excellente idée !”

Il rassembla les papiers devant lui, s’essuya le front une dernière fois et se redressa dans un crissement de chaise.

Dehors, l’air était suffocant. Le soleil rasant de la fin d’après-midi tranchait les pauvres hères en quête de fraîcheur qui s’étaient réfugiés à l’ombre des porches. L’éventail était de mise et la napolitaine n’hésita pas à dégainer celui que nonna lui avait prêté.

“Il faudrait que je m’en achète un…” baragouina Smith en tentant de se faire de l’air avec les bilans comptables.

La demeure des Hennessy était loin du quartier italien. Elle s’élevait au bout d’une des allées principales de la ville, élégante mais sans ostentation. On cherchait à se fondre dans la masse, tout en asseyant sa main mise sur la ville en choisissant une rue cossue où s’alignaient les maisons des familles fortunées.

Une silhouette se détacha de l’allée centrale. Smith réajusta ses lunettes sur le bout de sa truffe.

“Qui est-ce que… Ah ! Thomas Rosenbach ? C’est lui ?”

En effet, la haute stature et le costume trois pièces de l’avocat de retour en terre promise leur apparaissait maintenant clairement tandis qu’ils se rapprochaient.

“Monsieur Rosenbach !” s’enthousiasma Smith en lui tendant la main. “On m’avait dit que vous étiez de retour et vous voilà en chair et en os ! Quel plaisir de vous savoir à nouveau parmi nous !”

“Il en fait trop,” pensa Filippa en glissant vers son associé un regard fatigué. Mais l’amour et le besoin de Smith pour l’argent le faisait de fait aimer celles et ceux qui en possédaient.

“Monsieur Rosenbach,” le salua l’italienne d’un hochement de tête plus sobre.



Filippa Rinaldi
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Thomas Rosenbach
Thomas Rosenbach
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Lun 2 Oct - 16:32


Common courtesy

 @Filippa Rinaldi


Un long soupir s’échappe de sa gorge alors que la porte se referme derrière lui.  
“Une bonne chose de faîte.”
Thomas contemple son ombre qui se dessine sur le sol devant le porche de la demeure des Hennessy. Des perles de sueur se forment rapidement à la surface de son visage sous la chaleur écrasante de la fin de journée. Sortant un mouchoir de son veston, l’aîné des Rosenbach s’éponge distraitement tout en rejouant intérieurement son entrevue avec les Hennessy.

Sous les conseils de sa mère, il avait passé une bonne partie de l’après-midi dans la demeure de l’autre grande famille de Silverstone afin de payer ses hommages et de s’excuser pour son départ précipité quelques mois plus tôt.
Pearl Hennessy n’avait en effet pas réellement apprécié qu’un soi-disant gentleman de son rang fasse la cour à sa fille puis disparaisse sans prévenir, et elle n’avait pas caché son ressentiment durant ces dernières heures.

Après avoir tenté d’amadouer la matriarche avec son sourire charmeur habituel en vain, Thomas s’était contenté de s’excuser platement sans s’étendre sur les circonstances tant de son départ que de son retour. Cela n’avait apparemment pas perturbé Pearl outre mesure, tant cette dernière semblait avoir préparé sa litanie de reproches avec soin. Le jeune homme s’était donc plongé dans la contemplation de sa tasse de thé, attendant patiemment que la maîtresse des lieux termine son monologue pour pouvoir prendre congé.

Secouant ses épaules pour évacuer le malaise accumulé pendant cette rencontre, l’attention de Thomas est ramenée au présent par une voix masculine qui l’interpelle.

Se tournant légèrement en direction de ladite voix, il feint d’être ébloui par le soleil de Silverstone, lui laissant ainsi quelques secondes pour identifier la personne qui se tient à quelques mètres de lui.
Malgré ses efforts, le nom de l’homme qui lui tend la main lui échappe. La seule information que Thomas arrive à extirper de son esprit embrumé est qu’il a déjà aperçu ce visage dans le bureau de son père et chez les Henessy.
Ne souhaitant pas l’offenser outre mesure, l’aîné des Rosenbach prend la main qui lui est présentée et tente d’y répondre avec un enthousiasme réciproque “Merci pour cet accueil ! Je suis ravi de pouvoir confirmer les rumeurs à mon sujet pour cette fois !”.

La confusion du jeune homme s’accroît encore lorsqu’il remarque la présence de Filippa Rinaldi aux côtés de ce joyeux personnage. “Et je vois que vous êtes en bonne compagnie ! Miss Rinaldi c’est un plaisir de vous revoir.” ajoute-t-il en penchant la tête en avant en signe de salutation.

Mille questions lui viennent à l’esprit. “Que peuvent-ils bien faire ensemble à cette heure-ci ? Vient-il d’interrompre un rendez-vous galant ?” .  
Certes, Filippa est élégamment vêtue, mais son expression relève plus de l’ennui que de l’intérêt. De plus, la mallette et la tenue de son compagnon semblent suggérer une rencontre plus formelle.
“Se lance-t-elle dans une nouvelle affaire ? A-t-elle des ennuis ? Besoin d’argent ?” . Pourtant rien dans l’attitude de la jeune femme ne laisse transpirer une réelle nervosité.

Ne pouvant laisser le silence s’éterniser ainsi, Thomas tente d’éclairer la situation avec humour : “Si vous souhaitez voir les Hennessy, je crains d’avoir perturbé l’humeur de la maîtresse de maison. Il faut croire que tout Silverstone ne se réjouit pas autant de mon retour que vous mon cher !”, plaçant la main derrière son crâne en signe d’un embarrassement feint.

Thomas Rosenbach
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Filippa Rinaldi
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Dim 31 Déc - 15:15


Common courtesy

 @Thomas Rosenbach


Smith papillonnait si bien autour de Thomas que Filippa était à deux doigts de lui rappeler que c’était les Hennessy qu’il fallait amadouer, pas l’avocat. Elle s'accommoda pourtant en silence des salutations - trop - enjouées de son partenaire et se contenta de hocher la tête au salut de l’aîné de la famille Rosenbach.
Lui aussi semblait embarrassé, un sentiment qu’elle n’avait que peu (si ce n’était jamais) constaté chez lui. “Allons bon,” songea-t-elle. “Thomas Rosenbach, mal à l’aise ? Et bientôt quoi ? Il va nous tomber dessus de la merde avec des pierres plates ?” Elle avait déjà observé un léger changement chez le fils du maire lors de la foire, mais ne s’en était guère inquiétée ; le voyage, certainement, l’avait fatigué. Aujourd’hui, elle s’autorisait un plissement d’yeux circonspect.

Un hululement malheureux brisa cependant la cour incessante de Wyatt qui tourna un regard apitoyé vers l’italienne :

“Vous entendez ça ? Madame Hennessy est fâchée !”

Filippa se garda bien de souligner que Pearl était toujours fâchée.

“Voilà qui n’arrange pas nos affaires ! Bon eh bien, pas le choix… Il va falloir remettre ça à plus tard…”

Il agita les feuilles du bilan comptable qu’il avait sorties du dossier pour s’éventer avant de les poser au-dessus de son front pour éviter au soleil de lui brûler la rétine. La napolitaine soupira. Thomas avait entrouvert la porte et Smith s’était précipité pour s’échapper. Si le manque d’égo et l’attitude bonhomme de l’américain l’avait dans un premier temps rassurée, son manque de courage était en revanche lassant.
Filippa jeta un regard hésitant vers la porte d’entrée dont le heurtoir doré brillait de façon aveuglante. Elle n’aimait pas repousser ce genre d’affaires au lendemain. Elle risquait de se torturer l’esprit cette nuit, à compter et à recompter encore et encore en quête de la moindre erreur en sachant pertinemment qu’il n’y en aurait aucune.

“Très bien,” finit-elle par rendre les armes. “Mais nous nous y rendrons demain, avant midi.”

“À la bonne heure !” Smith frappa d’enthousiasme dans ses mains. La sentence en sursis, il retrouvait une certaine bonne humeur. “Voilà qui nous laisse la fin d’après-midi et la soirée pour discuter !”

De son petit bras, il entoura difficilement les épaules de Thomas d’un geste amical, comme s’ils étaient de vieux amis réunis après des années d’absence.

“Il faut nous raconter… New-York ! Voilà qui fait rêver !”

Il jeta un regard autour de lui : rue vide et poussiéreuse et horizon plat, dentelé de montagnes lointaines. Il tapa à nouveau dans l’épaule de Thomas.

“Ne restons pas ici, il fait une chaleur à tondre les poules ha ha !”

Visiblement pas peu fier de sa blague, il s’autorisait un second service. Filippa leva les yeux au ciel et Wyatt lui répondit par un haussement d’épaules. Après un petit moment de flottement, le comptable reprit :

“Allons au saloon ! Ah et euh… Vous aussi, mademoiselle Rinaldi, il faut venir avec nous…”

Lorsqu’il avait repéré une poule, Smith n’était pas du genre à en partager les œufs ; mais en n’étendant pas l’invitation, il risquait de passer pour un goujat, ce qui aurait pu mettre à mal sa réputation auprès de l’avocat.
Filippa était plus que tentée de refuser, mais une curiosité insoupçonnée la taraudait.

“Très bien, je vous suis,” sourit-elle à Smith.

Il pinça les lèvres, mais ne pipa mot.

À cette heure de l’après-midi, le Silver Saloon était loin d’être plein. Les ouvriers étaient encore de service. Quelques âmes en peine, le foie buriné par le whiskey finissaient de dessaouler, la tête chaviré par l’alcool. Il n’y avait que le barman et le pianiste pour tenir encore la route ; l’un était occupé à lire le journal, l’autre à jouer une chanson douce - de celles que l’on entendait peu dans ce coin rance de l’Amérique -. L’odeur, d’ailleurs, était à la hauteur de ses espérances. Un mélange de cigarette mal éteinte, d’alcool fort et de reste de nourriture oubliée. L’atmosphère était étouffante.

“Ah, l’ami !” Smith salua le barman avec entrain, mais ce dernier darda sur lui un regard maussade. “Sers nous trois verres de liqueur de cerise !”

Le barman froissa son journal, las.

“Que tu vas pouvoir payer, cette fois ?”

Le comptable éclata de rire.

“Allons, allons, pas de ça entre nous ! Bien sûr que je vais payer.” Il tapota son veston qui cachait certainement une poche intérieure.

Filippa glissa un regard de circonstance à Thomas et lui fit un léger “non” de la tête.

Un tintement de sonnette leur indiqua que de nouveaux clients venaient de faire leur entrée. Des voix rauques, gaillardes, s’élevaient dans leur dos. Une femme riait également à une blague que la napolitaine n’avait pas comprise.
Smith s’immobilisa avant de regarder sa montre à gousset d’un mouvement fébrile. De l’index, il tira sur son col de chemise.

“Olalalalala, mais regardez moi l’heure qu’il est ! Me voilà, tout excité à l’idée de découvrir vos aventures sur la côte Est monsieur Rosenbach que j’en oublie mon rendez-vous ! Ah, je suis déjà en retard ! Je dois vous quitter, vous m’en voyez navré, assurément très navré, oui… ! Il faut que nous nous revoyons très bientôt. Allez, belle fin de journée !”

La tête rentrée dans les épaules, il avala l’espace entre le bar et l’entrée en quatre grandes enjambées et disparut dans la rue principale de Silverstone.
Un des hommes qui venait de rentrer jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule, fronça les sourcils, puis se reconcentra sur la jeune femme qui riait à nouveau à gorge déployée.

“Ah bah, le voilà parti,” constata le barman en ramenant la bouteille de liqueur qu’il était allé chercher dans l’arrière-boutique. “Je vous sers quand même ?”

Désormais privée de son oiseau chanteur, Filippa devait retrouver le don de parole. Elle fit claquer sa langue contre son palais, agacée.

“Oui, allez-y.” Elle jeta un regard exaspéré vers la porte d’entrée qui avait fini de battre. “Je vous l’avais dit,” soupira-t-elle à l’intention de Thomas. “Qu’il ne payerait pas.”

Chargée des deux verres, elle dénicha une table un peu à l’écart des mineurs qui venaient de s’installer.

“Il doit sûrement quelques dollars à l’un d’entre eux,” devina-t-elle. “À quoi trinque-t-on, alors ? À votre retour ?”

Elle leva sa coupette où la liqueur sirupeuse rouge sang roulait contre les rebords. Dans le dos de Thomas, les clients avaient sorti un jeu de cartes et se disputaient déjà sur qui allait distribuer.

“Comment s’est passée l’entrevue avec madame Hennessy ?”

Le pianiste s’engagea sur une musique plus rythmée. Cela ne suffit pas à réveiller les soulards qui terminaient tranquillement leur sieste.




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Thomas Rosenbach
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Dim 11 Fév - 16:28


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 @Filippa Rinaldi


Tout s’était enchaîné très vite, Smith marquant la cadence par son débit incessant de paroles, ce qui avait au moins eu le mérite d’éviter à l’aîné des Rosenbach de devoir s’engager dans des discussions hasardeuses sur les affaires familiales.
Il laisse néanmoins échapper un soupir de soulagement en voyant la silhouette du comptable passer les portes du saloon, de toute évidence peu désireux de faire face à ses créanciers.
 
“Si on ne peut même plus faire confiance aux comptables pour gérer leur propre argent, où va le monde ? ” Thomas glisse à sa compagne pour dérider l’atmosphère.  Il marque une pause avant de répondre à la question de cette dernière, prenant une longue respiration.

“Ma visite chez les Hennessy ?” Thomas laisse échapper un petit ricanement en attrapant l’un des verres devant lui. “Une vraie partie de plaisir ! ”, vidant d’une traite le verre en question. Il peut encore entendre les insultes prononcées par Pearl Hennessy face à ses pathétiques excuses pour avoir laissé sa fille sans nouvelles du jour au lendemain après lui avoir fait la cour pendant des mois. Qui aurait pu croire qu’une femme de son rang avait un langage aussi fleuri ?

Levant les yeux vers Fillipa et son expression étonnée, le jeune homme reprend ses esprits. Ce n’est certainement pas le comportement d’un gentleman en présence de la gente féminine, même dans un établissement pareil ! L’aîné des Rosenbach se redresse sur sa chaise, fuyant le regard teinté de pitié posé sur lui par sa compagne du jour.

“Rien d’imprévisible suite à ma dernière visite cela dit. Je suis navré que cela ait retardé ta propre entrevue avec la maîtresse de maison. ”. Un timide sourire se formant sur ses lèvres pendant que ses doigts jouent nerveusement avec son verre désormais vide.

Toujours hésitant à contempler les réactions de la belle italienne face à un comportement bien éloigné du Thomas qu’elle a pu connaître auparavant, le jeune homme promène son regard sur le reste de la salle. La clientèle, bien qu’éclectique, y forme un écosystème  à l’équilibre intriguant dont le barman semble être le gardien. L’aîné des Rosenbach passe quelques minutes à observer les va et vient de ce dernier, éloignant une bouteille d’un ivrogne revenu à lui pour se lancer dans une explication plus qu’approximative d’une injustice dont il aurait été victime, prenant la commande du groupe jouant aux cartes et apportant un rafraîchissement au pianiste entre deux morceaux.

S’apercevant qu’aucun des deux n’avait brisé le silence depuis un long moment, Thomas reporte son attention sur Filippa et tente de reprendre le contrôle de leur discussion. Après tout s’il mène la danse, peut-être arrivera-t-il à se montrer d’agréable compagnie et à éviter de se montrer aussi désemparé qu’avant.

“Pardonne ma curiosité mais qu’est-ce qui conduit un comptable et une employée de maison à avoir un entretien avec la famille Hennessy ? Rien de grave j’espère ?”, prenant au passage la bouteille de liqueur et levant un regard interrogatif à sa compagne, attendant tant un signe qu’elle souhaitait être servie qu’une réponse à ses questions.

Thomas Rosenbach
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Filippa Rinaldi
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Sam 17 Fév - 22:09


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 @Thomas Rosenbach


La scène avait des allures de rêve lucide surréaliste. On aurait pu croire qu’une main avait au hasard pioché des cartes de lieu, d’interlocuteur et d’objet pour placer Filippa au saloon, en compagnie de Thomas Rosenbach et avec un verre de liqueur. Il y avait quelques années, il aurait fallu lui mettre le couteau sous la gorge pour la trouver dans pareille situation. Aujourd’hui, elle avait accepté de son plein gré ; et pire, elle soufflait par le nez en secouant la tête pour ne pas rire à la plaisanterie de l’avocat, drôle malgré lui.
Visiblement, il ne connaissait absolument pas Smith. Si cela avait été le cas, même un petit peu, il n’aurait pas été étonné des habitudes fumeuses du comptable. “Il calzolaio gira sempre con le scarpe rotte*.” Elle se rappelait encore de la voix d’Oncle Andrea alors qu’il tapotait malicieusement ses carnets de comptes en lui pointant du doigt ses chaussures hors de prix.
La napolitaine n’osait plus regarder les siennes depuis longtemps.

Étonnée des nombreux silences du fils du maire, Filippa l’encouragea d’un haussement de sourcil tandis qu’elle avalait une gorgée de liqueur ; elle était presque bonne.

L’ironie de Thomas trancha le visage de l’italienne d’un rictus sardonique. Elle se doutait de la raison de leur rencontre. Depuis qu’elle travaillait avec les Hennessy, elle croisait plus souvent Rose. Si elle n’avait pas été au courant des fiançailles entre la princesse de Silverstone et l’avocat émérite - événément qui avait eu droit à un bel encart dans le journal -, l’amertume vocalisée de la fille de Pearl l’aurait rapidement mise sur la piste. En partant comme un voleur, Rosenbach avait piétiné les égos de la mère et de la fille, en plus d’ouvertement briser la future union. Les ragots n’avaient pas tardé. Après tout, il n’y avait que cela à faire ici. Si certains prétextaient un gros contrat à New York, d’autres assuraient qu’il avait rencontré une autre fille sur la côte Est.
Filippa compatissait. Les colères de Pearl n’avaient rien d’agréable. Et le pauvre bougre arrivait au pire moment. La napolitaine ne souhaitait cela à personne. Sauf à Smith, peut-être. Enfin, mieux valait ne pas parler trop vite. Leur tour arriverait bien assez vite.

Thomas détourna le regard, honteux, avant de s’excuser timidement. Habituée à la grandiloquence ridicule du fils prodigue, elle se trouva dépourvue devant cette facette de sa personnalité qu’elle ne lui connaissait pas (et qu’elle avait crue jusqu’alors inexistante). “Allons bon,” songea-t-elle simplement. D’un rapide coup d'œil, elle s’assura que personne ne les observait ; désormais c’était elle qui était gênée. Heureusement, les ouvriers et les mineurs avaient le nez dans leur verre.

Elle balaya ses excuses d’un revers de main.

“Smith est bien trop content de s’en tirer et de rallonger son espérance de vie d’une journée de plus,” soupira-t-elle en pensant à sa future insomnie. “Même si le répit a failli être de courte durée.”

Les mineurs avec lesquels Wyatt semblait avoir un problème entamaient leur soirée, imperturbables. Les verres glissaient sur la table alors que les joueurs s’observaient, cachés derrière leurs cartes. Le charbon tombait en poussière de leurs cheveux sur leurs épaules. L’un d’entre eux en avait la face encore toute barbouillée.
Thomas observait lui aussi ce petit monde dans un silence inhabituel. “Pearl a donc été si dure qu’il s’en trouve la langue coupée ?” Non, elle avait bien remarqué un changement dès la foire. “Que lui est-il arrivé, à cet abruti ?” Si son visage demeurait inchangé, son assurance insolente s’était envolée, probablement restée en pension dans un appartement à New York.

Se sentant observé, il s’éclaircit la gorge avant de reprendre la conversation, ce qui manqua de la faire sourire. “Toujours un peu gêné par les silences, finalement.”
Les coins de sa bouche s’affaissèrent à sa remarque. Une employée de maison. Elle repensa à Oncle Andrea et à ses chaussures vernies. Au domaine dans la campagne de Naples. Au palazzo de la Morue. Une employée de maison. Et voilà qu’elle s’apprêtait à mettre en avant son nouveau statut, avec une fierté qui la dégoûtait.

Elle acquiesça à la bouteille tendue avant d’avaler deux gorgées, avec une lenteur calculée.

“Un peu, si,” finit-elle par admettre.

Son arrivée récente avait peut-être privé Thomas des dernières informations croustillantes sur Silverstone, même si elle en doutait fortement. Son père avait dû le mettre au courant du braquage de la banque. Les Hennessy faisant partie de la longue liste de victimes n’étaient un secret pour personne. Ils avaient pris du plomb dans l’aile et, depuis, les comptes fuyaient par tous les trous.

Elle reprit une gorgée. Décidément, pas mauvais du tout. “Presque aussi bon que du marashino.” Elle regarda l’étiquette écrite à la main. “Je demanderai au barman si je peux lui en prendre une bouteille pour nonno.”

“J’imagine que vous êtes déjà au courant, les nouvelles courent plus vite que les lapins ici, mais la banque a été braquée plus tôt dans l’été. Il y a eu des morts. Et plusieurs habitants ont perdu de l’argent. Les Hennessy aussi.”

Des images de la banque s'imposèrent à elle. De Dino troué par les balles, en bas. De l'odeur du sang de Makoyepuk, dans le bureau de Valentine. De l'arme de Cole Borden pointé sur elle. “Il n'y a pas que Smith qui finira par payer.”

Un des mineurs s’exclama, victorieux de la partie. Le pianiste s’interrompit une seconde pour boire une rasade de bière. Le silence soudain rendait la révélation dramatique.

“La situation n’est pas catastrophique,” mentit-elle. “Mais annoncer à monsieur et à madame Hennessy combien ils ont perdu ne fait pas partie de mes activités favorites.”

Il y avait plusieurs années, elle aurait fait assassiner quiconque aurait osé lui parler sur le ton qu’employait Pearl. À dire vrai, elle n’y avait jamais vraiment songé ; l’idée qu’on puisse s’opposer à sa famille ou à elle ne l’avait jamais effleuré.
C’était ce qui avait causé leur perte.

Le musicien se remit à jouer avec entrain, accompagnant la nouvelle partie de carte qui s’annonçait. L’odeur de cigarette se fit plus entêtante encore. Elle devrait probablement se laver les cheveux en rentrant.

“Depuis la mort du Pasteur Fraser, Smith peinait à tenir les comptes des Hennessy seul. J’ai été embauchée pour l’aider, il y a quelques mois.”

Son verre à moitié vide, elle croisa les mains sur la table. “Bien,” se félicita-t-elle. Il y avait plus de neutralité flegmatique que de fierté dans son annonce. Elle ne trahissait pas la revanche répugnante sur son sort qu’elle éprouvait.

“Mais assez parlé de moi,” éluda-t-elle. “Votre retour en terre promise fait jaser. Vous avez presque fait oublier le braquage.”

Elle sourit en se rappelant les commérages de la Bianchi et de nonna.

“Pourquoi revenir ici ? Pour la liqueur de cerise ?”

Elle tenta de ne pas mettre trop de dédain dans son “ici”, mais c’était peine perdue. La question était sincère. Vraiment, pourquoi quitter New York pour retourner au milieu de la poussière et du désert ? Pour son ex-fiancée ? Pour une place auprès de son père ? Quelle fierté y avait-il à gouverner un royaume de pacotille ?

Puis, elle mit le doigt dessus. Cette aigreur qu’elle éprouvait soudainement. Thomas était parti et il avait fait le choix de revenir, alors qu’elle et ses grands-parents étaient coincés ici depuis des années, et certainement pour toujours. Si elle avait eu pareille opportunité, jamais elle n’aurait fait demi-tour.

Elle se rinça la bouche en finissant son verre.

“Je vous ressers ?”

Peut-être cela lui délierait-il la langue.



*Les cordonniers ont toujours les chaussures les plus pourries.




Filippa Rinaldi
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