Wake up call

@Scarlett Rosenbach & Peter

L’entière responsabilité de cette situation reposait sur Friedrich, et uniquement lui. Peter n’était rien de plus qu’une innocente victime. Le jeune homme mettait extrêmement de soin à avoir un comportement exemplaire depuis le retour des Oakley à Silverstone. Il fréquentait les bons cercles, courtisait les bonnes jeunes femmes et n’avait même pas un souffle dans la mauvaise direction. C’était peut-être bien cela le souci. Sa quête d’une épouse, plus qu’accidentée, commençait à laisser des traces sur son état d’esprit. Le brun avait pourtant été confiant. Il était un Oakley après tout. Naturellement, les meilleurs partis de la ville demeuraient les jumelles Rosenbach. Après que Louisa lui ait littéralement ri au nez, il s’était tourné vers sa sœur et cette dernière avait également pouffé, pour une raison entièrement différente. Il était vrai que Scarlett et lui avait pratiquement grandi ensemble et que, s’il avait du mal à la qualifier d’amie pour ne pas déplaire à la bienséance, ils étaient de proches connaissances. La jeune fille ne voyait pas en lui un mari potentiel et il ne pouvait pas exactement l’en blâmer. Depuis ses recherches s’étaient poursuivies, soirée après soirée, bal après bal, et toujours pas de fiancée à l’horizon. La joie de vivre de l’investisseur s’amenuisait de jour en jour, tout comme ses prospects. Les femmes qui voulaient bien de lui ne venaient pas elles-mêmes de fortunes suffisantes pour solidifier son statut et celles donc c’était le cas lui préféraient de meilleures options. C’était le cruel jeu des unions dans la bourgeoisie dans toute sa splendeur.

L’héritier Oakley était tellement désespéré qu’il aurait certainement pu demander la main de Thomas ou Friedrich. Concernant cette dernière piste, il était bien possible qu’il l’ait fait au sein du vague qu’était la nuit précédente. Il se souvenait avoir erré au saloon, son tourment évident, avant que le benjamin des Rosenbach, tout héros et ami d’enfance qu’il était, n’apparaisse sur son cheval blanc. Au fil des verres, l’artiste avait su le dérider et le réconforter, et ce, jusqu’à ce que leur aventure se poursuive un peu partout dans la ville. Son dernier fragment de mémoire consistait à trouver le ciel étoilé absolument ravissant et à savourer la fraîcheur de l’herbe sous ses doigts. Mais voilà qu’à présent, une voix féminine lui intimait de se réveiller. Il ouvrit péniblement les yeux, ses iris peinant à clarifier ce qu’il voyait. Une femme ? Peter n’était plus supposé passer ses nuits accompagné. Il ne l’avait pas fait depuis des années. Quelques clignements supplémentaires lui permirent d’identifier Scarlett et il se détendit visiblement. Avant de sursauter brusquement. Scarlett ?! Où se trouvait-il ? L’homme regarda d’un côté, puis de l’autre, ses mouvements nettement altérés par son réveil soudain. Tout en réflexe, l’une de ses mains vint lisser son col, comme si toute sa tenue, ses cheveux et même son visage ne portaient pas les stigmates de sa nuit à la belle étoile. Il se redressa comme il pouvait, renonçant à se relever immédiatement pour éviter de s’embarrasser encore plus. Sentant la chaleur lui monter au visage, il jeta un regard à la jeune fille. « Hum… Scarlett. Je suis désolé. » Il grimaça, sa bouche pâteuse et sa voix rocailleuse. L’américain vient maladroitement frotter son front. « Est-ce qu’il est encore tôt ? »

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