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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Le soir tombait dans le désert de West Esperanza et Silverstone n’était plus qu’à une journée. A cette saison, les journées étaient très sèches et les nuits glaciales dans le désert. Deux familles étaient entassés dans une diligence depuis plusieurs jours, prêts à tenter leur chance dans un nouvel État. Pearl sommeillait, la tête sur l’épaule de Liam, la petite Rose sur les genoux, tandis ce que James, le pâle adolescent, était près de la fenêtre. Ils avaient eu le temps de sympathiser avec leur chauffeur et avec l’autre famille qui entreprenait cette traversée. Avec l’époque qu’on vivait, il était plus prudent de voyager à plusieurs. On se sentait moins menacés mais le trajet était assez onéreux. Toutefois il était inenvisageable d’établir une telle traversée avec de jeunes enfants. Le meneur de chevaux connaissait la région comme sa poche et leur vantait longuement la beauté du désert dont il était amoureux. La nature était somptueuse et impitoyable. C’était un homme valeureux et extrêmement drôle. Il connaissait les bons endroits pour passer la nuit en refuge ou pour installer un feu de camp. Liam et lui avaient de longs échanges sur la faune locale, particulièrement charognarde. L’autre couple qui entreprenait la voyage en leur compagnie avait trois enfants, deux jumelles d’une dizaine d’années et un grand garçon de seize ans. Ils venaient directement de la périphérie imogenoise et se rendait à Silverstone pour recommencer leur vie. Propriétaires de saloon, ils avaient fait divers investissements fructueux les ayant conduit à acquérir une poudrerie à West Esperanza. Ils était assez pudiques sur le sujet mais c’était un nouveau chapitre heureux qui s’ouvraient pour eux, alors que la fortune n’avait pas toujours été souriante pour ces honnêtes travailleurs. Pearl et Liam ne pouvaient que partager leur expérience, eux qui avaient vécus ces dernières années à la mine de Clinton dans une semblable misère. Le conducteur de la diligence, Eduin Fink, quitta le sentier de Silverstone pour faire halte en bordure de falaise, dans un endroit protégé par la végétation où quelques pierres encerclaient encore le foyer d’un ancien feu. La vue était extraordinaire. Pearl aurait voulu la peindre si elle en avait eu le talent. Tous descendirent de la carriole en déployant leurs squelettes douloureux. Les femmes entreprirent aussitôt de monter les tentes tandis ce que les enfants se dégourdissaient les jambes aux alentours. James et le jeune fils, Arnold, s’occupèrent d’allumer un feu en allant d’abord récolter du bois sec ce qui ne manquait pas. Monsieur Fink était vraiment un guide exceptionnel. Avant toute chose, il pris le temps de s’occuper de ses deux beaux chevaux, de les nourrir, les brosser, leur donner à boire. Sur la route, Liam était parvenus à tirer quelques lapins qui constitueraient le repas tripes et des haricots en boîte. Tandis ce que les deux rongeurs rôtissaient, le soleil disparaissait lentement à l’horizon. La lumière du désert était magnifique. Pearl songea qu’ils seraient peut-être heureux ici. Rose s’endormait bientôt dans la diligence, juste après une toilette rapide avec quelques gouttes d’eau. De temps à autre, Liam et Pearl échangeaient un regard. Le lieu était idéal. La nuit était propice. Dans leur bagage, une lettre énonçait déjà le scénario de leur nouvelle vie. Elle commencerait ce soir, ou tout au plus demain. Sous les étoiles, les adultes riaient et partageaient à boire. Liam et Pearl partageaient généreusement leur réserve de brandy pour cette dernière nuit ensemble. Les enfants gambadaient et jouaient à portée de vue. C’était une soirée magnifique. Rapidement, Emma était si saoule qu’elle voulut aller se coucher. Pearl l’aida à se diriger vers sa tente et Liam resta à échanger autour du feu avec Eduin et Saul Hennessy, dont le rire retentissait par delà le canyon.
Pearl Hennessy
Liam Hennessy
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Mar 20 Oct - 18:14
Un coup de talon renvoya rouler le bois calciné dans le feu, faisant pétiller quelques braises au-dessus du sol. Le ciel était dégagé, laissant la lune éclairer les trois hommes penchés vers le même centre de gravité et de lumière qui les réchauffait. L’alcool avait délié la langue déjà bien pendue de Fink. Il s’étouffait dans son accent et son verre, contant avec une passion enivrée son dernier tête à tête avec un gigantesque puma. Un monstre dont la peau tannée aurait pu couvrir tout le planché entier de sa bicoque. Liam se redressa pour remplir une nouvelle fois le quart que Eduin peinait à tenir droit. Il aspergea une bonne partie du sol et de son pantalon alors qu’il tirait sur sa chemise dans le but de présenter son torse et une ancienne plaie qui avait mal cicatrisée. C’était un homme jovial au capital sympathie élevé. Il aimait la nature et les gens et la nature plus que les gens ; ce qui l’avait poussé à s’exiler de la petite ville d’Imogen pour une cahute construite à la sueur de son front aux abords d’un petit point d’eau prisé par les bêtes et les chasseurs. Il avait enchanté les enfants plus d’une fois avec ses récits exaltants.
Saul se montrait plus réservé ou raisonnable et en vint à refuser poliment les invitations de Liam à remplir son verre, plaisantant sur la fatigue de sa femme. Il allait sans dire que Pearl tenait mieux l’alcool que son amie de croisière. Il fallait bien que le chef de famille soit disposé à parler affaires dès le lendemain. Laissant les cougars où ils étaient, la conversation fila vers le fantasme d’abondances que représentait Silverstone. Eduin ne tarda pas à se plaindre du laxisme ou de l’incompétence crasse du Shérif qui manquait à faire régner convenablement la loi en ces lieux.
Le voyage était éprouvant et le tronc mort qui servait au séant de Liam ne semblait pas plus confortable que la banquette de la petite diligence. Si la préférence du vétéran de guerre (à ses heures perdues) allait pour le cheval quand il s’agissait de moyen de transport sur les longues distances, ce n’était toutefois pas tant pour son confort (inexistant) que pour sa tranquillité à ne pas avoir à faire la discussion. Mais autour d’un feu et d’alcool elle était facile. Liam se permettait de rire à gorge déployée aux plaisanteries des uns et des autres, faisant sursauter les garçons qui retournaient bien vite à leur messes basses. Ce n’était pas Emma qui risquait de sortir de ses songes pour si peu.
Un peu plus tôt une bouteille de bière en grès avait été chipé par l’un des garçons. Liam avait feint de ne rien voir, probablement que chacun s’était prit au jeu de son côté. L’alcool leur tiendrait chaud et James avait toujours été d’un naturel raisonnable et consciencieux aux grandes occasions. Ils s’amusaient plus loin avec les jumelles. Difficile de dire de qui venait les premiers bâillements (des voix bourrues les couvraient facilement), néanmoins aucun n’osa rejoindre sa couchette en premier. Les enfants avaient été d'une patience sans nom dès le départ d'Imogen et s'ils s'étaient montrés timides ou farouche pour certains, tous s'étaient vite adoucit pour mieux s'apprivoiser.
Quand Pearl revint de sa brève escapade, Liam se tassa sur son banc de fortune pour l’inviter à y reprendre sa place. S’il servit de nouveau Eduin, il ne proposa pas plus d’alcool à Pearl, soucieux sans l’être que l’un et l’autre gardent les idées claires. Une fois débarrassées du cadavre de la bouteille, ses mains ne restèrent pas vides bien longtemps. Il entreprit de nettoyer sa carabine, libre de son colt qui reposait à côté de lui. De temps en temps il répliquait à Saul ou se moquait de Fink. Alors que les rires des petits se faisaient plus bruyants, on parlait de famille et de valeurs autour du feu.
Alors que Liam s’armait déjà sans le montrer devant leurs amis, Pearl maintenait sans fléchir la tête de la jeune mère dans les épaisses couvertures indiennes qui habillaient l’intérieur de la tente. Heureusement que les hommes ne tarissaient pas de conversation car, dans un élan de survie, Eva se débattait de toutes ses forces. Hélas, le duo était trop organisé. A peine rentrées sous la tente, Pearl n’avait pas eu une seconde de compassion. Il s’écoula peut-être trois ou quatre minutes sans qu’elle ne relâche la pression sur le visage de la pauvre femme, au son lointain des cordes sèches du Fink qui poussait une jolie chansonnette. « Tu vas mourir sale chienne... » susurrait-elle entre ses dents alors que les membres d’Eva se relâchaient doucement sur le sol. Sans se préoccuper de ce qu’elle était morte ou simplement évanouie, Pearl relâcha d’un coup quand sa proie lui sembla assez inerte. Ses épaules se relâchèrent et elle poussa un petit souffle. Puis un grand sourire heureux et soulagé traversa son visage. Elle entoura ses épaules d’une des couvertures de la pile et sortit de la tente en recoiffant un peu les épis de sa belle tresse noire. Un peu de sueur avait coulé sur son front.
D’un pas tranquille, souriante et joviale, elle s’approcha des hommes. « La belle est endormie ! » annonça-t-elle gaiement en embrassant Liam sur le menton. Le feu crépitait haut, elle rejoint la carriole en dansant. Sa petite perle dormait comme un ange dans ses linges, le visage écrasé sur le siège. Pearl pris le temps de la couvrir avec l’arme du crime fraîchement ramenée sur ses épaules. Il pouvait faire si froid la nuit dans ces déserts… Son regard de maman aigle se porta aussi sur James et ses nouvelles amies. Tuer les enfants ne l’enchantait pas mais les siens méritaient tout autant qu’eux d’être des Hennessy.
-Les mioches, venez manger quelque chose ! Héla-t-elle en rejoignant la place que Liam lui avait libérée à côté de lui.
Malgré l’ivresse et l’excitation du meurtre, Pearl gardait le sang froid. Elle surveillait qu’aucun des petits ne s’approcherait de la tente trop tôt.
Fink chantait sa dernière chanson et tous étaient un peu émus par ces chants. Pearl ne se rappelait plus depuis combien de temps ils préparaient ce moment. Aucun d’eux ne pouvait vraiment dissimuler leur excitation depuis des jours. James lui-même avait remarqué qu’ils étaient souriants et joviaux depuis leur départ. Le crime était atroce mais le rêve était plus grand. Sous cette lune de sang, jamais Pearl n’avait été aussi amoureuse de Liam.
Pearl Hennessy
Liam Hennessy
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Lun 9 Nov - 11:54
La soirée s’étirait lentement sous le regard placide de la lune. Les coyotes chantaient si loin qu’ils ne représentaient pas une menace, contrairement à Fink. Les gamelles étaient vides de toute trace de nourriture, consciencieusement nettoyées à coup de langue par les garçons. Une des fillettes était venu se blottir entre les bras de Pearl, la tête reposant contre sa poitrine. Elle luttait pour garder les yeux ouverts. Ses poings serrés s’agrippaient à l’épais châle autour des épaules de Pearl, sa tête dodelinait de haut en bas alors qu’elle s’éveillait par à-coups. L’exaspération grandissait à l’intérieur de Liam, prenant une place de plus en plus imposante dans ses poumons. Cela faisait un moment maintenant qu’il n’écoutait la conversation que d’une oreille et répondait à mi-mot. Ils avaient toute la nuit, bien sûr. Crever quelqu’un dans son sommeil était plus facile, cela allait de soi. Seuls les tressaillements irréguliers de sa cuisse trahissaient son impatience croissante. Liam suivit du coin de l’œil l’autre gamine s’éclipser à pas de souris en direction des tentes, sans faire un geste pour la rattraper. Le prétendu chef de famille se redressa, étirant son dos et fit rouler sa nuque jusqu’à faire chanter des cervicales, le nez levé au ciel. Il déverrouilla ses épaules douloureuses avant de se lever. Liam ressemblait à un épouvantail à la crinière désordonnée et aux vêtements élimés et poussiéreux, haut perché sur ses longues jambes. Avec une tendresse, souvent présente ces derniers jours, Liam posa sa main sur la joue de Pearl. Il se pencha pour embrasser le haut de son crâne d’un geste presque mécanique. Ils allaient devoir passer aux choses sérieuses rapidement.
Il n’y eut aucun hurlement. La gamine avait de grands yeux hagards, un peu humides à bien y regarder. Son menton tremblotait légèrement alors qu’elle lutait pour aligner trois mots à son père, toujours à bonne distance de tous. Elle balbutiait affreusement. La fillette n’avait absolument rien comprit de ce qui était arrivé à sa mère mais savait bien, dans son petit crâne de môme, que quelque chose clochait. Tout l’alcool ingéré n’était pas assez pour que l’état de sa fille laisse Saul indifférent. Après tout, n’étaient-ils pas la famille parfaite ? Saul tourna le dos à ses compagnons de soirée pour faire face à son enfant. Il allait se mettre à sa hauteur, amorçait un mouvement pour poser ses grosses mains réconfortantes sur les frêles épaules. Il lui intima d’une voix forte mais apaisante de se calmer avant de s’effondrer au sol, face contre terre. Par reflexe l’enfant l’avait évité d’un pas en arrière, ce n’est qu’une seconde plus tard que son hurlement déchira le silence qu’avait imposé la détonation.
Fink avait dessoulé d’un coup. Tout du moins il se tenait déjà plus droit. Toutefois il eut le malheur d’hésiter entre attirer l’adolescent vers lui ou attraper son arme avant de se décider à faire les deux. Mais Bill avait déjà filé entre ses doigts, s’élançant vers son père inerte pour le secouer en hurlant. Cela n’aida pas la balle à se déloger. Liam envoya d’un coup de talon la carabine vers James, le canon de son arme pointée entre les grands yeux plaidants (et très écarquillés) de Fink. Qui, enfin, il lâcha son quart qui vint rebondir contre un cailloux avec un claquement métallique et éclaboussa le feu qui cracha plus de flamme. Tout était bien beaucoup trop simple. «Termine le gosse, James. » Il n'y avait pas de meilleure école que celle de la vie !
La tête de Saul explosa au visage de Pearl qui reçut dans la détonation une salve de projections cramoisies. La petite Lydia avait eut, elle, la face brusquement écarlate. Le tir était si proche que le jeune père de famille avait eu la moitié du crâne emporté dans la détonation. Le hurlement de l’enfant transperçait la nuit. Immédiatement à la suite de Liam, les oreilles sifflantes, Pearl se leva d’un coup et tomba son châle en saisissant son arme. Les deux bras tendus, elle éjecta une décharge de balles qui transpercèrent le corps d’Eduin Fink. Le brave cocher s’effondra presque sans un cri, le veston déchiré, probablement avant d’avoir pu comprendre où avait été son erreur. De loin, si quelqu’un avait été debout pour les voir, les lumières explosives furent aussi rapide que la faucheuse qui abat son fléau.
Un nouveau tir transperça la poitrine de Lydia encore paralysée par la terreur. L’adolescent qui s’était précipité vers son père trouva la force de se projeter en dehors de la zone, provoquant dans sa précipitation une soulevée de poussière. Il évita miraculeusement la pluie de fer et se projeta à quatre pattes puis maladroitement debout vers la nuit. Courant à toute jambe, ses bras touchaient presque le sol. Pearl et Liam se tournèrent en synchronie vers le petit James qui, les bras tendus, n’avait pas encore décoché son premier coup.
« Attrapez-le espèces d’imbéciles ! » hurla Pearl en essayant précipitamment de recharger son arme.
Alors que l’oncle et le petiot s’élançaient à la poursuite du jeune Bill, elle se saisit d’une bûche sortie du feu et, dans un grand geste, l’abattit sur la petite tête de la fillette qui dormait sur ses genoux une poignée de secondes auparavant, avant que celle-ci n’ait le temps de prendre ses jambes à son cou. Son petit corps assommé tomba à son tour dans la poussière. En se relevant, elle ne distinguait presque plus le trio qui s’enfonçait en courant dans le désert. Toutefois elle était confiante.
Essoufflée, elle rejeta ses cheveux défaits en arrière et se tourna vers la carriole abandonnée. La petite Rose pleurait à plein poumon. Pearl se hâta vers elle et, avec des gestes automatiques, la prit dans ses bras. « Tout va bien ma chérie, tout est terminée maintenant. Aller, aller... » La petite fille, effrayée par les coups, balbutiait quelques éléments de langage noyé dans ses pleurs que Pearl essayait de consoler en faisant le tour du campement. En contournant le feu, elle jaugea de sa hauteur la carcasse renversée de Fink et, croyant surprendre un mouvement qui était peut-être juste un effet de lumière, tira une dernière balle dans sa tête en tenant Rose avec l’autre bras. Puis elle se pencha pour ramasser la guitare et s’assied sur le tronc d’arbre asséché qui servait de banc au musicien. Tout en gardant un regard concerné vers l’horizon du dernier acte du massacre de la famille Hennessy, elle tenta de distraire sa petite fille en grattouillant quelques cordes et en chantonnant des moitiés de notes. « C’est terminé, mon lila, on va bientôt arriver à la maison... »
Pearl Hennessy
Liam Hennessy
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Mer 2 Déc - 20:47
1871, Genesis
Une pluie de plomb s’abattit sur la famille candide après le premier coup marquant le début des festivités. Eduin n’avait pas de chance, c’est tout. Ce n’était pas contre lui mais il était un peu tard maintenant pour le lui expliquer. Quel bordel. Liam pointa le canon de son arme sur la silhouette titubante qui s’éloignait difficilement, la suivant sans peine. Il abaissa finalement son colt et se détourna du bonhomme pour examiner l’état général des choses. Sanglant. Pearl avait la gâchette facile.
« Ça va, ça va. Faudrait pas qu’il arrive jusqu’à Silverstone avant nous. » Liam ricana. Il gaspillerait du plomb sur le môme si ça pouvait calmer les nerfs de Pearl et faire la main à James. Il donna une claque contre la nuque du petit comme un ordre silencieux de se bouger. La carabine que son neveu avait entre les bras semblait démesurée, faite pour un géant. Il s’élança à la poursuite de son ami, gêné par l’arme. Liam envoya un baiser à sa douce avant de prendre la suite des deux enfants. Il aperçut Pearl du coin de l’œil fracasser le crâne de l’enfant muette de peur avec une bûche à peine ébraisée. Celle-ci devait bien faire la taille de la tête de la gamine. Cette pensée le laissa indifférent.
Big Bill courait comme s’il avait le diable aux trousses et c’était peut-être vrai. L’adrénaline le faisait galoper à grandes enjambées mais James semblait déterminé à ne pas le laisser filer. Liam abandonna son neveu pour rattraper le fuyard et après quelques foulées hurla un chapelet de jurons lorsqu’il écrasa de tout son poids un cactus rond et boudiné qui se trouvait sur son chemin. Sûrement étonné ou effrayé par les différents blasphèmes aboyé férocement, Bill jeta un coup d’œil derrière son épaule ce qui lui fit perdre temps et équilibre pour un bref moment. Liam jugea la distance raisonnable pour s’arrêter et viser les pattes. La détonation retentit et le gamin s’effondra au sol, mué. Ce ne fut que lorsque Liam et James le rejoignirent qu’il se mit à hurler, les yeux exorbités et la bave aux lèvres. la balle avait traversé son genou, où ce qui avait été son genou quelques secondes auparavant. Liam regarda le travail un instant, interdit. Il se laissa tomber au sol, renifla, s’essuyant le nez d’un revers de main et ordonna à James de finir le travail. Le futur macchabée plein d’énergie se traînait dans la poussière, rampant comme il le pouvait pour fuir, se retournant les ongles contre les cailloux. Liam entreprit de retirer les épines de ses bottes et ses pieds pendant que James faisait le point sur ses états d’âme. Il n’était pas un monstre et pouvait comprendre que d’exploser la cervelle de ce garçon dont il connaissait le nom et le plat préféré pouvait être difficile et demanderait quelques minutes.
Ils ne s’étaient pas tant éloignés que ça et bien que le trajet du retour fut douloureux pour la plante des pieds de Liam, il se fit paisiblement. La respiration de James s’était calmée. Liam traînait la carcasse par les pieds, soucieux de ne pas ruiner complètement ses vêtements. Il s’agissait de faire une entrée un minimum discrète en ville.
Bill ne faisait plus d’affreux gargouillement. Il ne faisait plus grand chose à part accrocher les plus petits cactus et les pierres qui faisaient valdinguer ce qui restait de sa tête. Le premier tir de James n’avait fait qu’arracher une partie du visage. Le second avait achevé et l’adolescent et ce qui restait des lambeaux de chair et d’os de son minois. James se massait silencieusement l’épaule, Liam sifflait à défaut d’avoir de la chique à mâcher. Il félicita son neveu d’une accolade encourageante plutôt que d’un discours.
Le petit cadavre fut abandonné à côté de celui de son père. Liam épousseta ses mains sur son pantalon et vint boiter jusqu’au tronc où il était encore assis plus tôt dans la soirée. Rose gazouillait doucement alors qu’elle somnolait. Liam entreprit de partir à la recherche des dernières épines récalcitrantes. Le travail ne faisait que commencer.
« J’vais m’occuper de planquer les corps. Couche les mioches et rejoins moi. » Planquer était vite dit. Abandonné un peu plus loin du lieu de camps (un peu plus bas, surtout) aurait été plus correct. Un accident de diligence est si-vite arrivé.
Ce voyage, il prend presque goût James. Gamin abandonné par la vie, recueilli par son oncle, il lui doit tout. James c’est ce gamin en quête d’une vie normale, le genre que tout enfant souhaiterait. Le brun passait le plus de son temps à la fenêtre, à regarder le paysage défiler sous ses yeux. Liam et Pearl semblaient heureux de ce voyage et dans le fond, cela le rendait heureux également. Silverstone était une nouvelle vie pour lui, loin de tout ce qu’il avait déjà vécu. Ses deux nouvelles figures parentales semblaient prêtes à tout pour lui et c’était ce qu’un gamin de son âge avait besoin de savoir. C’était la rue qui l’attendait chez lui. La rue, une vie de bandits à courir après le moindre sou. C’était à la prison qu’il aurait terminée. Quand ses yeux bleus n’admiraient pas le paysage, il discutait avec les gosses de l’autre famille ou s’assurait comme un grand frère que Rose n’avait besoin de rien. Il aimait bien faire attention à elle James, veiller sur Rose était sa nouvelle mission, une raison de vivre à présent, comme s’il avait besoin de ça pour survivre. James n’était qu’un gamin qui s’intéressait à des choses de gamins, bien loin de se rendre compte de tout ce qui allait se dérouler sous ses yeux.
Ce soir-là, c’était presque comme les autres soirs. La vue à couper le souffle l’avait émerveillé, il avait aidé avec joie à préparer le campement pour la dernière nuit. D’après le conducteur, il ne restait plus qu’une journée de voyage avant de voir les bâtisses de Silverstone. Avec plaisir, il s’était occupé des chevaux avec les autres enfants. Un jeu avec les enfants de l’autre famille, les Hennessy. Le brun n’avait même pas remarqué l’absence d’Emma quand Pearl les appela pour manger. Avec joie il se nourrit des morceaux de lapins que Liam avait chassés. Seulement le coup de feu retentit et il comprit. Le corps sans vie de Saul s’effondra et le premier réflexe de James fut de chercher Rose. En sécurité dans la carriole. Puis il y a un coup vers lui. Le regard perdu et choqué, il détailla la carabine. Ce fut la voix directive de Pearl qui le réveilla et la course commença. Déterminé à ne pas le laisser filer, James courut aussi vite que possible. Suivant les pas de son oncle dans la nuit, l’arme à feu peu adaptée à son gabarit, le gamin comprenait ce qu’on attendait de lui. Liam et Pearl lui avaient tant donné depuis qu’il était avec eux, c’était impossible qu’il ne leur rendre pas la pareil. Mais le meurtre, c’était horrible. Habile tireur, Liam amocha le fils au genou, l’empêchant ainsi de bouger. La claque dans la nuque sonnait comme un ordre alors avec tout son courage, tenant tant bien que mal l’arme entre ses deux mains d’enfant, il visa puis tira. Ce fut facile, mécaniquement parlant. Seulement James ne se rendait pas compte de ce que cela provoquait en lui, comme s’il se rendait compte de la puissance qu’il pouvait avoir avec une arme entre ses mains. Puis une douleur le prit finalement à l’épaule, conséquence du recul qu’il n’avait pas anticipé.
De retour au camp, il suivit toujours son oncle, vérifiant le travail comme s’il avait fait partie intégrante de ce complot. Puis finalement la douleur à l’épaule lui rappela que s’il avait provoqué la mort, il n’était pas éternel le gamin. Son épaule le faisait souffrir si bien qu’après avoir posé l’arme, il tenta d’apaiser la douleur avec ses propres mains. Les félicitations de Liam le firent sourire, comme un gamin qui était fier d’en recevoir. Le gamin se traina auprès de Rose et Pearl, regardant cette petite sœur qui semblait loin de comprendre ce qui s’était passé. « Je peux aider. » qu’il lâche soudainement à son oncle en entendant qu’il devait aller se coucher. Ils les avaient aidés à tuer cette famille. Il pouvait bien aider à trainer un corps. Enfin c’était ce qu’il pensait James.
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Pearl Hennessy
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Name : Pearl Carson
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DC : Maxence Burke & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Age : 43 ans
Statut : épouse de Liam Hennessy, mère de Rose et James
Job : Membre de la society, femme de notable et chef de gang
Habitation : La maison Hennessy se situe à proximité de l'usine d'armement, sortie ouest de Silverstone.
Quand ils revenaient avec leur trophée de chasse, Pearl était déjà occupée à vider le coffre de la charrue de tout ce qui allait leur être utile. Toutes les malles des Hennessy étaient sorties, boîte à chapeaux et mallettes à verrous. Tous leurs vêtements, leurs contrats et le reste de leurs possessions qui ne leur seraient plus très utile, Pearl les mettait de côté pour chausser leur identité dès le lendemain. Quelle chance que leurs enfants soient presque aussi petits que Rose et James, songeait-elle en s’enthousiasmant déjà de porter des tenues neuves. Dans un grand carton, soigneusement pliée, elle aperçu le tissu vaporeux d’une robe blanche perlée et quelques autres vestiges d’une vie juste terminée.
-Le petit veut aider. Traîne les filles James. Jetez les dans la diligence.
Enjambant les corps, Pearl retrouva sa petite fille, abandonnée au milieu de la scène de crime, à proximité de la guitare de Finch. Tandis ce que Liam et James, dont l’épaule endolorie allait compliquer la tâche, s’attelaient déjà à déplacer les premiers corps, Pearl fouilla d’abord les poches de leurs vestes, leurs chemises et leurs pantalons. Accroupie, elle sortit une jolie montre en argent du ceinturon de Saul, dont la boîte crânienne s’étalait sur près d’un mètre, et le montra à Rose avec un sourire. « Regarde comme c’est joli ça… on le garde pas vrai ? » Sur chacun des corps, la belle charognarde récupéra quelques boutons, un peu de monnaie, une ceinture de bon cuir, un écusson qui ferait un joli cadeau et quelques petits objets de valeur. Ensuite, elle vint ranger le tout dans une des malles qui maintenant leur appartenait et se dirigea vers la tente. Derrière elle, oncle et neveu devaient soulever des poids morts beaucoup plus lourds qu’on ne s’imagine et les charger dans la voiture. « Je viendrais vous aider pour le gros » lança-t-elle en désignant la carcasse abattue du bon Fink.
A l’entrée de la tente, elle attrapa le pied de Madame Hennessy et tira de toute ses forces pour la sortir hors de l’abri. « Qu’elle est...lourde...cette vache... » jura-t-elle en extrayant avec difficulté tout le corps de la jeune mère qui était presque devenu son amie pendant le voyage. Rose tirait sur un pan de sa jupe par mimétisme et était absolument adorable. Pearl avait toujours envie de jouer avec elle. « A la une...à la deux...ouiii ! » Elle éclata de rire en voyant la petite fille concentrer ses forces pour l’aider et appela Liam pour qu’il regarde, complètement dissociée de l’horreur qu’ils venaient de perpétrer. L'air était doux, son cœur soulagé.
Seule, elle traîna Madame Hennessy, celle qu’elle allait devenir, jusqu’à la diligence. « Aidez-moi... » Ils la soulevèrent pour la charger à son tour dans le caisson de la diligence où ils avaient joyeusement voyagé ensemble, entassés comme une famille. Puisqu’elle était romantique, Pearl avait aussi pensé à récupérer leurs alliances. Du coin de l’oeil, elle remarqua que James souffrait vraiment d’une épaule et se pencha vers lui, ses longs cheveux noirs le noyant presque. « Tu en as assez fait pour ce soir, petit homme. Prend ta sœur et allez-vous reposer. Prenez la tente. Vous avez très bien travaillé. » Elle lui embrassa le front et le poussa avec douceur vers Rose qui venait de trouver un bâton près du feu.
La diligence était tournée vers le gouffre. Maintenant il n’y avait plus qu’à la pousser.
« A trois, on y va ? »
Pearl Hennessy
Liam Hennessy
Since : 12/10/2020
Messages : 109
Faceclaim : Jemaine Clement
Crédits : Ghoest
DC : Arthur Maharaj, Chuy, Dino Ricci, Charles Beaver
Age : 45 ans
Statut : Dans un mariage heureux
Job : A la tête du gang des Hennessy et dirigeant de la compagnie d'armement Hennessy
Habitation : Demeure Hennessy, Silverstone
Disponibilité : Toujours
Dim 21 Fév - 19:22
1871. Genesis
ft. "Pearl Hennessy"
Une pluie de félicitations avait plut sur James et on se déchargeait de l’horreur des derniers jours à grand coup de tapes sur les épaules. Il flottait dans l’air un sentiment d’invincibilité alors que l’adrénaline tourbillonnait encore dans leur cervelle. Faire exploser un crâne était à la portée du premier crétin qui savait ternir un flingue (ou presque, se corrigea Liam en pensant à son ami Will). Tirer et planquer des cadavres rigides qui puaient la merde et la pisse était une autre toute autre histoire. C’était plus physique, moins agréable. Mais il fallait se faire une raison. Après avoir sortit les jouets de sa grande malle, il fallait les ranger.
Liam terminait d’atteler un des chevaux à la diligence, sans se soucier de faire dans les détails. Le campement était malgré tout bien proche de la ville et maquiller un accident de diligence sans équidé au bout faisait perdre en crédibilité. On était jamais à l’abri d’un marshal un peu trop curieux et efficace ou d’un badaud suffisamment malchanceux pour tomber sur quelques cadavres. En espérant que les coyotes fassent leur travail et rendent méconnaissable les petits angelots aux lèvres cyanosées endormis pour toujours.
Une nouvelle détonation retentit et le cheval qui cherchait tranquillement de quoi brouter autour de lui s’effondra. Il pendait à moitié au-dessus du vide de la falaise, pas inquiété pour deux sous plus tôt, habitué par Eduin aux chemins escarpés que la montagne pouvait offrir.
« Voilà, c’est bon. » Liam prit le temps de retrousser les manches de sa chemise déchirée et sale alors qu’il venait se placer aux côtés de sa douce. Dans la diligence s’empilaient les cadavres et les malles débordant de vêtements et d’objets jugés trop inutiles ou encombrants pour être gardés. Evidemment, quelle pesait son poids, et c’est dans un concert de grognements et de soufflements laborieux que le couple entreprit de forcer le tout. James, qui surveillait la scène depuis l’entrebâillement de la tente, se hâta de venir leur prêter mains fortes malgré son épaule douloureuse.
Finalement, après une dernière impulsion, la carriole bascula dans la vide. Liam attrapa son neveu par le col de la chemise avant que celui-ci ne se laisse entraîner avec. Il eut droit à un verre de brandy pour sa participation et c’est en baillant à s’en décrocher la mâchoire qu’il alla rejoindre la petite Rose. Liam et Pearl restèrent autour du feu qu’ils avaient ravivé un peu plus tôt. L’épuisement s’enroulait autour d’eux, il la laissa s’affaisser contre son épaule alors qu’ils se partageaient le fond de la bouteille. Le sol était encore coloré du sang qui avait coulé, que la terre aride n’arrivait pas à asorber suffisamment rapidement. Ils chuchotaient, répétaient le filet de mensonges et le jeu d’acteurs qu’ils devraient mettre à exécution le lendemain, caressaient du doigt monts et merveilles qui n’avaient jamais été aussi proches. Les promesses se concrétisaient mais semblaient toujours aussi irréelles. La conversation qui avait débuté de façon bien sérieuse prit fin dans des éclats de rires entrecoupés de baisers et de caresses. Liam porta Pearl jusqu’à la tente qu’ils partageaient (maintenant que les occupants précédant dormaient à la belle étoile), comme la princesse qu’il avait courtisé des années auparavant. Ce fut un miracle qu’il ne trébuche pas et ne la fit pas tomber avant d’arriver à destination.
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