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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Ancora qui, ancora tu | FT. NUTTAH
Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
Since : 07/07/2020
Messages : 482
Faceclaim : Kalani Queypo
Crédits : Ghoest
DC : Kilian O'Reilly - Ichabod Walsh - Amelia Burke - Benicio De La Fuente
Ancora qui, ancora tu | FT. NUTTAH XIN4
Age : 38 ans
Statut : Veuf, père d'une fille qu'on lui a volé, monsieur est un vagabond
Job : Chasseur de prime
Habitation : Officiellement, Imogen, officieusement, un peu partout
Lun 30 Nov - 17:52
Ancora qui, ancora tu
Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Son cœur bat un rythme endiablé, tambours de guerre qui résonnent dans sa poitrine. Il court, à bout de souffle, un animal en fuite. Lui qui se pensait chasseur, il est maintenant la proie, traqué par ceux qu'il pensait vaincre. Armés jusqu’aux dents, coyotes enragés, il entend leur souffle derrière lui, entremêlé de quelques ordres crachés à plein poumons ( cacophonie cruelle qui résonne dans les bois ). Trois ombres dans les bois, mauvais esprits de l'ouest, marchent dans ses pas.
Makoyepuk empreinte des chemins qu’il ne reconnaît plus, perdu dans l'immensité d’un territoire sauvage avec pour seul but la survie. C’est son instinct qui le guide, primaire, sculpté par une rage sans nom. Il se le jure, jamais plus il ne se laissera avoir comme ça : une balle entre les yeux de ces vaux-rien scellera ce pacte silencieux. Mais pour l’instant, il faut se cacher, trouver un abris - à couvert, il pourra reprendre l’assaut.

Bientôt sorti de cet Enfer vert, Il continue sa course effrénée, creusant la distance qui le sépare de ses bourreaux. Son regard jeté au loin, A la naissance d’une clairière se dresse les murs d’une grange qu'il apperçoit, réponse aux prières d’un homme en fuite. Son chemin est à présent tout tracé, retour d’un ordre qui lui redonne courage en son entreprise et renforce sa détermination. Alors, il redevient ce guerrier qu’il a toujours été, étouffant par stratégie la panique qui jusque-là lui secouait le cœur. Il doit se faire discret, maintenant, et n’être vu de personne. Car si ce petit bout de ferme ne semble abriter qu’une poignée d’animaux, il se pourrait bien que son propriétaire traîne encore dans les parages - tout comme les meurtriers qui sont à ses trousses. Une fois sorti des bois, cible mouvante qu'aucun obstacle ne peut défendre, l'erreur ne lui est plus permise : il doit reprendre l’avantage grâce à la surprise, sinon, il risque de mener son dernier combat.
Alors, Il avance à pas de loup, accroupis entre les herbes hautes, glissant dans les ombres qui cisaillent la clairière, son fusil à ses côtés. Les bêtes ne semblent pas lui prêter attention, si ce n’est une oie qui souffle et feule en l'apercevant - du temps que ce n’est pas un chien... Il continue donc dans sa lancée, concentré, comme s’il marchait sur un fil. La porte de la grange entrouverte, il ne lui reste plus qu’à pousser l’un de ses colossaux battant pour rejoindre ce qui sera son nouveau poste de tir.

Lentement, chaque pas mesuré, il avance dans les ténèbres, ses yeux attirés par les failles d’or qui cisaillent quelques planches de bois. Il se penche pour les inspecter, se demandant quel angle lui offrira une meilleure fenêtre de tir. Au dehors, le monde semble inchangé, pas même touché par les histoires sanglantes de trois vagabonds. Le danger n’est pas encore à sa portée, ce qui lui laisse tout le loisir de se préparer pour le combat. Sans perdre plus de temps, il charge donc son fusil, balles qu’il se jure cette fois-ci de planter dans la chair de ses ennemis.
C’est le cliquetis d’un chien que l’on pousse qui le ramène à la réalité : surpris, il se fige, statue au regard inquiet, ses yeux grands ouverts sur les ténèbres. Il se tourne, lentement, les mains en l’air ( quelle surprise l’attend au bout de ce fusil ? ).

Ses yeux noirs brillent, une bande d’or plaquée comme une visière sur son visage enfantin, jour qui perce les murs pour rendre plus perçant encore son regard. Une jeune fille lui fait face, innocente qui le tient en joug - mais elle n’en a que le nom : la détermination dans son regard, colère sourde qui menace l’étranger, trahit sa maturité. La joue collée contre le métal froid, pas l’ombre d’une hésitation ne semble la hanter, comme habituée à lutter, seule contre un monde qui l’a fait trop vite grandir.
Ce n’est pas la peur qui saisit Makoyepuk en cet instant, mais un étrange sentiment de curiosité qui, doucement, s'installe en lui - car si cette gamine est une menace à prendre au sérieux ( à voir sa poigne de fer sur son arme et l'assurance avec laquelle elle exécute sa silencieuse menace ), la couleur de sa peau et la familiarité de son visage trouble bien plus le chasseur qui, soudain, baisse les armes. Il plisse les yeux, comme pour mieux l’observer, comme s’il essayait de mettre un nom sur ce visage, fantôme dont la silhouette surligne celle de l’enfant. Il voit dans ses traits les femmes de son passé : mères, sœurs, épouse - on dirait une marcheuse des plaines. Pourtant la chose est impossible. Comme poussière au vent, elles se sont en allée. Peut-être qu’il se trompe ? C’est sûrement le cas. Mais ses mots vont plus vite que sa pensée : il n’arrive pas à s’adresser à elle en anglais. “ N’aies pas peur “ une langue à l’accent paisible porte la bonne nouvelle. Alors, il recule, comme pour lui montrer sa bonne foi.
Mais en face de lui, aucune réaction. La demoiselle campe sur ses position, comme si le sens de ses mots ne l'avait pas atteint. Il garde un instant le silence, ne sachant vraiment s'il est déçu ou tout simplement résigné.  — Je ne te veux aucun mal. “ Forcé de traduire ses intentions, une peine sourde au cœur étouffe ses espoirs. Il s’était bien trompé.  — Je suis venu pour m’abriter, pas pour voler. Où est ton patron ? Il faut que je discute avec lui. “ On croirait entendre un settler. A trop traîner dans les villes, quelques pensées idiotes semblent s’être immiscées dans son crâne, traces d’un empire que ces hommes ont sur ses terres et maintenant sur son esprit. Quoiqu'il en soit, la demande semble urgente, une pointe d'inquiétude et d'empressement se faisant entendre dans la voix du chasseur de prime. Il faut dire que la présence d'une jeune fille, aussi débrouillarde soit-elle, ne le ravit pas vraiment : d'ici peu, cet havre de paix sera le théâtre d'un massacre.
(c) sweet.lips
Makoyepuk Blackfoot
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
Since : 27/11/2020
Messages : 185
Name : Cy
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Crédits : etheral
DC : Louisa & Dante
Ancora qui, ancora tu | FT. NUTTAH Nuttah-mako
Age : 22 ans
Statut : Jeune fille non mariée, dédiée à son labeur
Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
Habitation : La ferme de feu son père adoptif
Lun 30 Nov - 19:29
Resserrant ses bras autour de de son corps pour se réchauffer, elle entra dans la cuisine et entreprit de préparer un peu de thé. La maison était tout bonnement glaciale, et elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Au fil des derniers mois, les réparations à faire s’étaient accumulées et elle n’avait pas eu une minute pour s’en occuper. S’il n’y avait pas eu Jenny, fille de cuisine qu’elle avait embauchée, la demeure aurait probablement été noyée sous des couches de poussière et Nuttah aurait très certainement fini par ne se nourrir que de pain. L’hiver était arrivé, et semblait plus rude que les précédents, à moins que ce soit le fruit de son imagination. Dans tous les cas, si elle ne trouvait pas le moyen de réparer les fissures et de remplacer la fenêtre brisée qu’elle avait dû couvrir avec du carton, elle allait probablement mourir de froid dans son sommeil.

En attendant, une boisson chaude ferait l’affaire. Elle fut interrompue dans ses préparatifs par les aboiements de sa chienne, Maya. Intriguée et sachant que Jenny ne viendrait que le lendemain, elle sortit de la cuisine et se précipita vers la plus grande fenêtre du salon, celle qui lui offrait la meilleure visibilité. Et c’est la qu’elle le vit. Un homme se présentant chez elle n’était pas chose exceptionnelle. Ils venaient régulièrement en sachant qu’elle donnait du travail sans être trop regardante sur les individus qu’elle embauchait. Mais celui-ci avait un comportement bien différent, l’échine courbée, regardant derrière lui, se faufilant comme il le pouvait. Il avait tout d’un animal traqué, et se dirigeait vers la grange déserte.

Nuttah sentit la colère monter en elle, contre ceux qui croyaient pouvoir venir impunément sur ses terres, sous prétexte qu’elle était seule. D’un geste décidé, elle attrapa la Winchester de Jedediah qu’elle gardait toujours chargée, puis son vieux manteau élimé qu’elle enfila rapidement en passant la porte. Elle laissa la chienne à l’intérieur pour empêcher que celle-ci ne la trahisse en aboyant. Elle n’avait pu s’en assurer de loin, mais elle supposait que l’homme devait être armé. Silencieuse sur ces terres qu’elle connaissait par coeur, elle passa par l’arrière de la grange où se trouvait une ouverture qui nécessitait également des réparation depuis bien longtemps, et entra. Elle avançait aussi lentement qu’un fauve, sachant parfaitement où poser le pied, et surtout où ne pas le poser pour ne pas signaler sa présence. Il lui tournait le dos, semblant bien plus concentré par ce qu’il pouvait se passer à l’extérieur. Elle se demandait bien ce qu’il espérait voir: il était rare que qui que ce soit passe par ici, surtout en cette saison.

Elle sentit son coeur tambouriner dans sa poitrine, sa respiration s’accélérer alors qu’elle approchait, de plus en plus près. Lorsqu’elle vit qu’il chargeait son fusil, elle pointa le canon du sien sur l’arrière de sa tête et poussa le chien.

Lorsqu’il se retourna, elle fut, durant un instant, déstabilisée, ressentant une étrange impression de familiarité. Comme une chanson depuis longtemps oubliée, un parfum dont elle ne se rappelait plus l’odeur. Un sentiment qui s’évanouit aussi vite qu’il était venu, et son regard se durcit de nouveau. Elle n’avait jamais été si proche d’un natif de ces terres, un autre qu’elle, et surtout pas dans de telles circonstances. Elle aurait dû dire quelque chose, mais étrangement les mots ne sortaient pas. Elle se contentait de pointer son arme sur lui, avec détermination, et de le regarder, lui, ses peintures sur le visage, ses ornements dont elle ne connaissait pas la signification. Cela n’avait d’ailleurs pas d’importance. Elle devait lui montrer qu’elle n’hésiterait pas un instant à tirer, qu’elle n’était pas une fillette sans défense, dont on pouvait violer la propriété impunément.

Il parla, en une langue qui chantait à ses oreilles, mais qu’elle ne comprenait pas. En revanche le ton apaisant de sa voix, ses gestes, étaient bien plus clairs. Il prétendait ne pas être une menace, mais elle en avait vu d’autres comme lui. S’il ne parlait pas anglais, elle devrait trouvé un autre moyen de le chasser. Mais, sans doute en voyant qu’elle ne comprenait pas, il opta pour la langue des Colons. Mieux aurait-il valu qu’il s’abstienne, car ses paroles, au lieu de l’apaiser, ne firent que blesser la jeune fille dans son orgueil. Son regard se durcit encore davantage face à ce qu’elle considérait comme une forme d’humiliation et elle avança d’un pas. « Le patron, vous l’avez en face de vous. » Ses mots se faisaient aussi tranchants que des lames de couteau. « Vous êtes sur une propriété privée. Je me fiche que vous soyez ou pas un voleur, vous devez par… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Son oreille perçut des mouvements à l’extérieur de la grange, des éclats de voix, chose bien inhabituelle par ici. Elle baissa son fusil et s’éloigna de l’intrus pour se précipiter vers l’une des fissures qui ornaient les battants, et ce qu’elle aperçut lui fit froid dans le dos. Des hommes étaient entrés sans mal sur sa propriété, semblant avancer comme si le lieu leur appartenait. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’ils étaient à la recherche du Natif qui se trouvait en ce moment même près d’elle. Elle se retourna vivement vers lui, à la fois affolée et hors d’elle, pointant de nouveau son fusil dans sa direction, tentant d’exprimer sa colère en parlant le plus bas possible. « Qu’est-ce que vous avez fait ? Qui sont ces hommes ? » A croire qu’elle n’avait pas suffisamment d’ennuis comme ça ! Il était hors de question qu’elle les laisse faire. Reprenant son fusil en main, elle commit l’erreur de regarder de nouveau par la même fente. Bien qu’ils soient encore relativement éloignés, l’un d’entre eux, percevant sans doute du mouvement se retourna, regardant tout droit dans sa direction. Elle fit volte-face avec un sursaut et resserra la prise autour de son fusil, espérant qu’il ne l’avait pas vraiment vu et surtout assassinant de son regard sombre celui qu’elle estimait responsable.
Nuttah Doyle
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Mar 1 Déc - 18:04
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Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
 Gronde les orages qui dansent dans son regard sombre, trop noir pour être celui d’une enfant : elle défis l’intru, comme si elle était à l’épreuve des balles. Son fusil devient le dernier rempart entre elle et le danger; Son visage, celui de la colère. Elle avance, fière, colosse aux pieds d’argile qui ne peut compter que sur son audace pour s’imposer - contrat qu’elle remplit avec une aisance déconcertante : il se sent si petit face à cette rage naissante, terrifié par ce cri silencieux qu’on peut pourtant entendre dans chacun des battements de son cœur. Elle impose le respect, du haut de ses jeunes années et malgré son manque d’expérience ( mais la vie semble déjà lui avoir appris quelques terribles leçons, assez en tout cas pour faire face à plus grand et fort qu’elle ). Elle a l’âme d’un chef - et pas que : le titre aussi.
Elle se présente, flot de parole qui assomme Makoyepuk et sa fierté mal placée. La voix de cette enfant est comme le lit d’ un fleuve glacé : sous l’eau qui dort tourbillonnent d’incroyables courants, puissants et sans pitié. Pas le temps de répondre et de s’expliquer, ni de lutter contre le cours de ses mots. Pas la peine, non plus. Elle ne lui en laisse pas le choix : la seule chose qui lui reste à faire, c’est se taire et écouter ( et c’est bien ce qu’il fait ). Makoyepuk endure la honte, sa honte, rappelé à l’ordre par une demoiselle qui doit à peine avoir la moitié de son âge.
Cela fait si longtemps qu’on ne lui a pas parlé de la sorte, si bien qu’une sorte d’hébétement paralyse le chasseur de prime qui, décidément, rate tout aujourd’hui. La dernière personne qui lui a tenu tête de cette façon repose aujourd’hui au fond de sa mémoire, sa voix à peine un écho dans son esprit vieillissant. Mais cette enfant rappelle à son souvenir les chants, les rires et les pleures d’une âme chère à son cœur ( murmures auxquels il ne veut donner un nom ).

Mais il n’est pas temps de s’égarer sur les chemins du souvenir, car après la stupeur, c’est la terreur qui qui s’empare du natif, résultat d’une réalisation aussi soudaine que tardive : Si siffler dans sa maisonnée à la nuit tombée attire les goules et autres fantômes, la colère, elle, appelle un autre genre de monstre… La voix de la gamine, portée par ses revendications, a voyagé sur les ailes du vent, répandant la rumeur de leur présence.
il aurait aimé la prévenir. L’arrêter. Mais il est trop tard. Elle le sait. Les mots lui manquent, rivière asséchée par la peur et la surprise. Au loin, ils entendent déjà les ennuis qui arrivent.

Il n’a pas besoin de voir pour comprendre, il sait déjà qui vient par ici, et surtout, pourquoi. Bravant les interdits tacites imposés par la jeune fille, il récupère son fusil, jugeant la situation plus dangereuse que sa colère future. Cette dernière, plus en avance qu’il le pensait, ne tarde d’ailleurs pas à retrouver son chemin vers le cœur de la gamine qui, une nouvelle fois, se retourne pour pointer son arme vers Makoyepuk, demandant des réponses bien méritées à ses questions. Mais cette fois-ci, il ne lève pas les mains, ne souhaitant à présent perdre aucun avantage sur l’ennemi, même le plus infime. Son ton accusateur ne l’atteint pas non plus. De toute façon, il est temps de faire comprendre à son hôte qu’il ne représente aucun danger et que sur cette affaire, ils vont devoir collaborer - cet ennemi commun devrait lui faciliter la tâche.  — Voilà ce dont je voulais discuter. “ Il s’autorise un trait de cynisme dans l’urgence, offrant l’évidence sur un plateau d’argent.

Il prend place auprès de la demoiselle, seconde sentinelle qui, déjà, regarde le dehors depuis une meurtrière improvisée. Trois hommes piétinent les récoltes, avançant comme si aucun obstacle ne se tenait entre eux et leurs cibles. D’eux d’entre eux, plus jeunes et fringants que leur dernier partenaire, se tiennent en première ligne, chair à canon dédiée aux basses besognes.  — Ca fait trois jours que je traque ces chiens. J’ai cru pouvoir les surprendre au détour de la rivière, mais ils étaient plus nombreux que ce que je pensais. Il n’en reste que trois, mais les plus coriaces, on dirait. “ Une grimace comme expression de son dédain, Makoyepuk murmure quelques insultes dans une langue qui, encore une fois il l’espère, échappera à la demoiselle. Au dehors, les brigands s’arrêtent. L’un d’entre eux pointe la grange du doigt tandis qu’il s’adresse à ses complices.  — Si tu les ramènes au sheriff, c’est vingt dollars la tête. Ce qui fait soixante dollars. Trente pour moi, trente pour toi. “ Il jette un rapide coup d'œil vers la petite guerrière, proposition tacite de partage d’un butin que chacun aura mérité. Après tout, il ne seront pas trop de deux face à ces brutes - elle a bien prouvé qu’elle pouvait se défendre.
Il reprend son poste, son regard jeté au loin, vers l’horizon et ses menaces. C’est alors qu’il le voit : barbare sans scrupule ni pitié, l’un des types les tient en joug, prêt à tirer.

La détonation ressemble au rugissement d’une bête sauvage. Sans réfléchir, Il attrape la jeune fille par la manche, la tirant vers lui comme une enfant que l’on voudrait protéger. Le bois vole, traversé par une balle qui siffle encore, fendant l’air là où elle se tenait initialement la gamine.
Il la regarde, tout d’abord inquiet, comme s’il cherchait la moindre trace d’un mal silencieux sur son visage. Mais aucune fleur pourpre ne semble naître sur sa chemise, ou maculer ses traits. Il souffle, mais n’a pas le temps de se réjouir : le deuxième coup n’est pas encore parti, et ne saurait attendre. Alors, il se met à couvert, invitant la demoiselle à faire de même.   — Je vais à la porte. Trouve un angle de tir et couvre moi. “ Pas le temps d’attendre une réponse, il file comme l’air vers l’entrée de la grange, le canon de son fusil pointé vers le dehors, dans l’embrasure de la porte.  — Mort au vif, la prime ne change pas. “ Dernier détail ajouté à leur contrat, il laisse la demoiselle faire un bilan de conscience et peser le poids de ses actes futurs. Il espère seulement pour sa pauvre âme qu’elle connait le prix de la vie d’un Homme.
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Makoyepuk Blackfoot
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Mar 1 Déc - 20:11
Il s’occupait désormais de son fusil, ne la regardait plus, ne semblait même plus la considérer. C’était épouvantablement frustrant, et effrayant aussi. Ces derniers temps, elle se remémorait souvent cette fable française que son père lui avait racontée lorsqu’elle était enfant, l’histoire d’une grenouille qui se gonflait encore et encore pour paraitre aussi grosse qu’un boeuf. A l’époque, ce récit l’avait fait rire aux éclats. A présent, elle se sentait très exactement comme cette grenouille, tentant envers et contre tout de se grandir et se grossir pour faire front et impressionner ceux qui venaient la défier, espérant que nul ne s’apercevrait qu’elle était davantage comme cette minuscule grenouille, bien trop petite pour l’étang dans lequel elle nageait. Sans doute l’avait-il déjà compris, et si tel était le cas, la situation risquait de lui échapper totalement.

Et pourtant, il finit par se rapprocher d’elle pour lui parler, comme il l’aurait fait à cet hypothétique propriétaire des lieux qu’il avait certainement imaginé bien différent - avant de découvrir que ledit propriétaire n’était qu’une gamine de même pas vingt ans -. Elle l’écouta avec la plus grande attention, à la fois consciente et ignorante du danger qui les menaçait, avide d’une explication qui pourrait donner un sens à tout cela. Elle détestait rester dans le noir, encore plus lorsque ses terres et sa vie se trouvaient en jeu, ce qui était sans doute le cas. Elle n’était franchement pas certaine de le croire: qu’est-ce qui lui prouvait que ce n’était pas lui le criminel ? Mais elle devait bien reconnaitre que jusqu’à présent, si on passait outre son attitude louche, il ne lui avait pas donné de réelle raison de se sentir en danger auprès de lui. Et d’ailleurs, étrangement, Nuttah n’éprouvait pas de peur particulière à son contact, elle qui avait pourtant appris à se méfier de tout et des hommes plus encore. Peut-être était-ce simplement car il représentait un forme de sécurité, en comparaison des individus qui piétinaient ses terres sans le moindre scrupule ni respect.

Elle ne dit rien, par prudence, se contentant de l’observer de son regard intraitable. Mais certaines de ses paroles changèrent la donne, et ses traits se muèrent en une expression de stupeur, tandis qu’une lueur dans ses yeux sombres indiquait qu’il avait réussi à capturer son attention. Un chasseur de prime. Le genre d’hommes qui ne pouvait qu’attirer des ennuis, mais dont la proposition ne la laissait pas indifférente.

Trente dollars. Cette somme ne serait pas suffisante pour la tirer complètement d’affaire, mais elle lui ôterait sans l’ombre d’un doute une sérieuse épine du pied. En vérité, elle n’avait pas le choix: entre cet homme et les intrus à l’extérieur, elle préférait être du côté du premier. Elle pouvait simplement espérer qu’elle n’allait pas le regretter. Son regard se fit de nouveau déterminé et elle acquiesça d’un franc signe de tête. « C’est d’accord. » D’ordinaire, elle lui aurait serré la main pour sceller l’accord, mais elle n’y parvint pas, sans trop savoir pourquoi. Quelque chose en elle bloquait ce geste, pourtant si habituel chez elle. Ce n’était pas comme si elle avait le temps d’y réfléchir.

Alors qu’elle allait de nouveau se rapprocher du mur, elle entendit la détonation. Elle sentit qu’on la tirait sur le côté et vit avec incrédulité les morceaux de bois voler à l’endroit même où elle se tenait à peine un instant plus tôt. Elle leva les yeux vers le Natif qui semblait la détailler du regard. « J’ai rien. » Sa voix, cette fois-ci, était plus hésitante. Elle n’eut pas le temps de décider s’il était de bon ton de le remercier ou pas. Elle regarda l’état de la grange, qui acheva de réveiller sa colère. Non seulement ces hommes se permettaient d’entrer à leur guise, mais en plus voilà qu’ils détruisaient sa propriété ! Obéissant aux ordres du chasseur de primes, elle se précipita vers la fissure dans l’angle exact où elle savait qu’elle aurait la meilleure visibilité, le tout en marmonnant des insultes à faire rougir un cowboy. Elle entendit les dernières paroles de celui aux côtés de qui elle allait devoir se battre, ne sachant si elle devait les prendre comme un conseil ou un avertissement. En cet instant, tuer ces hommes lui semblait être une option séduisante, ignorante qu’elle était du prix à payer.

Pour le moment, elle était animée par sa fureur et sa détermination, ce qui l’empêchait de laisser trop de place à la peur, sombre et sinistre, qui l’agrippait en essayant de gagner du terrain. Elle plaça un genou à terre afin de rester suffisamment près du sol tout en conservant sa liberté de mouvement, brandissant son arme, prête à tirer. Son père adoptif, qui lui avait enseigné la chasse, lui avait appris à attendre le bon moment, à ne pas écouter l’impatience dont elle pouvait faire preuve. Elle repéra le troisième homme, un peu à l’écart, qui pointait son arme en direction du chasseur de prime. Obéissant à son instinct, aussi rapide que l’éclair, elle visa et tira. Elle sut immédiatement qu’elle l’avait touché, bien qu’à cette distance elle ne puisse voir où exactement, ou même s’il survivrait. Il s’effondra sur la terre humide et glaciale et un brûlant sentiment d’excitation emplit la jeune fille de tout son être.

Elle relâcha son attention, durant un bref instant qui aurait pu lui coûter la vie. Par chance, elle repéra l’arme pointée tout droit dans sa direction. Elle eut à peine le temps de se coucher sur le ventre en étouffant une exclamation de stupeur tandis que la détonation retentissait, que la balle une fois de plus éventra le bois de la grange. Fort heureusement, ne pouvant voir sa position, il avait tiré bien trop haut et elle en serait quitte pour des débris de bois accrochés à ses cheveux et sans doute quelques bleus. Elle prit à peine le temps de tousser pour évacuer la poussière de ses poumons avant de puiser dans ses forces et se déplacer sur le côté pour prendre un autre poste. Ses oreilles tambourinaient, son coeur battait à tout rompre. Et dans ce carnage infernal, elle ne put s’empêcher de poser très brièvement son regard sur son compagnon d’armes, un réflexe pour s’assurer qu’il allait bien, se redonner du courage. Un réflexe qui n’avait pas le moindre sens.
Nuttah Doyle
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Age : 38 ans
Statut : Veuf, père d'une fille qu'on lui a volé, monsieur est un vagabond
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Ancora qui, ancora tu
Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Les coups de feu se répondent dans un concert assourdissant. De son poste, il voit les balles fuser, étoiles filantes qui viennent se loger dans le bois usé de la grange. Certaines soulèvent même la poussière : comme une poignée de graines, elles se plantent dans la terre, véritable vergé de la discorde ( ces salopards restent en mouvement, difficile de les avoirs ) - si bien qu'on imagine mal la paix qui peut d'habitude régner en ses lieux, champ de bataille improvisé qui se prête un peu trop à l'affaire.
Quoi qu'il en soit, la gamine semble bien mieux se débrouiller que lui : la fougue de la jeunesse ainsi qu’une vision parfaite sont ses armes - ces quelques qualités lui suffisent pour toucher le plus gros gibier. S’écroulant comme un roi jeté de son trône, le doyen du trio disparaît dans une mer d’émeraude, rappelé par l’enfer ( joli coup ). Sa chute crée au passage la surprise chez l’un des assaillants, offrant à Makoyepuk une magnifique fenêtre de tir.
Le coup part naturellement, fleur pourpre qui éclate sur la chemise d’un des brigands. Mais si la bête est touchée, la blessure n’est pourtant pas mortelle : il tombe à son tour, la bave aux lèvres, hurlant comme un porc que l’on égorge - du plomb entre les côtes, voilà qui doit être douloureux. Mais cette petite victoire n'arrache pas encore un sourire au vagabond : Plus qu’une cible à abattre et il pourront enfin se réjouir.

Celui qui t’as appris à tirer doit être bon professeur. “ Compliment à peine voilé, il ne détourne pas pour autant son regard de l’horizon , inclinant plutôt la tête pour signifier son respect - une minute d'inattention pourrait lui être fatale. Cependant, s'il lui faut aussi se concentrer, il ne peut ignorer les talents de cette enfant, ni taire l’estime qu’il a pour elle.
Mais bien qu'il aurait aimé poursuivre son hommage, le dernier salopard, comme possédé par la rage, ne le voit pas de cet œil là : sortant à découvert, il charge vers l’entrée de la grange tout en vidant le magasin de son colt. Sa visée est plus ou moins approximative, mais il obtient l’effet escompté : le natif, non sans avoir poussé un cri, bat en retraite, trouvant refuge derrière un pan de mur un peu plus solide que cette pauvre porte - qui a d’ailleurs perdu le peu de superbe qui lui restait. Quelques injures aux lèvres, il maudit ce fou dans une langue qui lui est étrangère - mais le ton employé ne laisse aucun doute sur le sens de ses mots.  En tout cas, il faut croire que cette colère crachée dans le vent lui redonne force et courage, car à peine remis de sa frayeur, voilà que le chasseur de prime quitte déjà sa cachette, prêt à en découdre avec le dernier de son espèce ( qui doit déjà être à la porte ).

Faisant volte face, ce n’est pourtant pas la victoire qui l’attend, mais un coup de cross en plein front - visiblement, l’ennemi à été plus rapide.
Il tombe de sa hauteur, l’air quittant ses poumons en un souffle. Il est sonné, maintenu au sol par une terrible douleur qui semble lui fendre le crâne ( pas si faux. un peu de sang ruisselle déjà sur ses yeux, se mêlant aux peintures qui dessinent son visage). Bien évidemment, le brigand ne perd pas une minute, trop ravi de son coup pour ne pas étrangler celui qu’il a terrassé. Il se jette sur son adversaire, avant que ses mains, étaux froids, serrent la gorge de Makoyepuk.
Il se débat comme il peu, tentant de frapper à l'aveugle une tête trop dure - mais son bourreau à bien de la force : il parvient à peine à l’empêcher d’écraser sa trachée. Prenant de longues et douloureuses inspirations, sifflements qui lui brûlent les poumons et la gorge, il arrive enfin à articuler un dernier appel à l’aide :  — Tire ! “ Il ne sait pas où la gamine peut bien se trouver, mais il sait qu’elle ne le manquera pas. Du moins, il l’espère : sa vie est entre ses mains.
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Nuttah Doyle
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Jeu 10 Déc - 22:54
Dans le feu de l’action, elle ne prêtait nullement attention au désastre qui se produisait, la destruction de son bien et l’argent que cela lui coûterait pour tout réparer, avant que le froid et l’humidité ne rongent le fourrage qui y était entreposé. En cet instant, elle n’était là que pour se battre, l’oeil vif et le geste sûr. Qui aurait cru que, malgré la fatigue qui pesait un peu plus chaque jour sur ses épaules, elle réussirait à canaliser ce type de ressource ? Mais elle ne réfléchissait pas. Elle n’en avait tout simplement pas le temps. Pas non plus le temps d’envisager qu’elle pourrait mourir de cette manière.

Il la complimenta, à sa façon, et la fierté l’envahit en entendant ses mots. Elle aurait voulu lui parler de son père, de la manière dont il lui avait tout appris, mais ce n’était ni le lieu ni le moment. Elle eut à peine le temps de se retourner brièvement vers le chasseur de prime, ses yeux noirs plus éclatants qu’auparavant, et ce fut déjà un instant qui aurait pu être de trop. Ils devaient être présents, jusqu’à la fin. Grâce à lui, ils étaient désormais deux ennemis à terre. Elle sentait en elle grandir l’euphorie de la victoire certaine, mais sut rapidement qu’elle s’était réjouie bien trop vite. La peur qui se tenait là, tapie depuis le début prit soudainement toute la place, et c’est à peine si Nuttah parvint à avoir la présence d’esprit de se mettre à l’abri. Elle se figea, soudain transportée en un autre temps, un autre lieu par le bruit des balles qui fusaient, touchant du bout des doigts des sensations de terreur et de tristesse éprouvées il y a bien longtemps. Elle ne s’était même pas rendue compte que ses mains s’étaient crispées sur ses oreilles.

Ce fut le sang qui la ramena à la réalité. D’abord, l’odeur, métallique, puis cette minuscule goutte écarlate qui tomba devant elle. Elle sentit le liquide s’écouler jusqu’à ses lèvres et y porta les doigts, pour se rendre compte que son nez en était la source. D’un geste rapide, elle essuya ce qu’elle pouvait avec sa manche, récupéra son fusil d’une main ferme et se redressa le plus silencieusement possible. Elle sentit son échine se glacer en voyant les deux hommes lutter, l’un ayant clairement l’avantage sur l’autre, et pas celui qu’elle souhaitait voir l’emporter. Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, tandis qu’elle réalisait ce qu’elle allait devoir faire. « Tire ! » Cette injonction l’incita à cesser de réfléchir et à réagir enfin, obéissant aux réflexes que son père adoptif lui avait enseignés. Elle oublia qu’il s’agissait d’un homme et ne vit plus en lui qu’une cible. Elle savait très exactement où l’atteindre. Elle avança d’un pas ferme et décidé, visa et tira, avant qu’il ait eu l’opportunité de se rendre compte du danger. Elle sut immédiatement qu’elle avait frappé juste. Il ne bougea pas, au début. Puis tressauta, avant de s’effondrer sur le chasseur de primes.

Nuttah délaissa son fusil et se précipita vers le corps. Elle dut utiliser toute la force dont elle était capable pour le déplacer sur le côté afin de libérer son compagnon d’armes de ce poids. Puis elle s’agenouilla à ses côtés, le scrutant du regard. « Ca va ? » Cette fois-ci, ce fut à son tour de l’examiner, pour constater avec soulagement qu’en dehors d’une blessure au milieu du front, il ne semblait avoir rien de grave. Elle fourra sa main sans l’une des poches de son manteau et en sortit un mouchoir en coton, qu’elle lui tendit. « Pour ta tête. Tu saignes. » La précision était probablement inutile. Elle ne s’était pas non plus rendue compte qu’elle s’était mise à le tutoyer. Après ce qu’ils venaient de traverser, elle n’avait plus vraiment de raison de maintenir de distance entre eux. Combattre ensemble avait le don de rapprocher.
L’euphorie avait bel et bien disparu. Elle se sentait lasse. Epuisée. Et peut-être un peu vide, également, et elle avait encore du mal à savoir pourquoi. Elle leva les yeux, et son regard se posa sur le cadavre, qu’elle évita de fixer trop longtemps. « Qu’est-ce qu’on fait d’eux maintenant ? » Cette partie là, elle n’en avait aucune idée. Elle savait seulement qu’elle n’avait pas envie que ces hommes, vivants ou morts, restent indéfiniment sur ses terres. Et pourtant, en cet instant, elle aurait préféré les oublier. Qu’ils disparaissent d’un coup. Elle se rendit compte que plus que tout, elle avait envie d’un verre. D’une cigarette aussi. Quelque chose de fort, pour la libérer du froid qui l’habitait. Un froid qui cette fois ne venait pas de l’extérieur.
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Makoyepuk Blackfoot
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Dim 27 Déc - 4:38
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Le cri d’un canon résonne dans toute la grange et le crâne endolori de Makoyepuk. Un sang qui n’est pas le sien le tâche avant même que la mort ait le temps de s’emparer de celui qui aurait pu être son bourreau. Enfin L’homme tressaille, comme une bête moribonde, avant de tomber de tout son poids sur le chasseur de prime, vidant ses poumons du peu d’air qu'ils économisaient. Il reste un instant presque aussi immobile que le cadavre qui le couvre, trop sonné ( ou peut-être juste épuisé ). Ce combat a bien malmené son cœur comme son corps - il le sait :  les années passent, lui volant force et vigueur. Bientôt il ne pourra même plus fêter ses victoires.
Ceci dit, c’est à une autre qu’il doit sa survie - plutôt que de se réjouir, c’est une sentiment de soulagement et de reconnaissance qui remplace donc sa propre fierté. Bien que sa tête sonne comme le clocher d’une église, bénit intérieurement cette enfant et ses talents guerrier - attention qu’il renouvelle quand elle vient le libérer de son assaillant ( à présent bel et bien éteint ). Il ne manque d’ailleurs pas de joindre ses efforts au sien pour pousser la carcasse qui, dans un bruit que seuls les croque-morts connaissent, s’effondre une nouvelle fois au sol.

Il prend une grande inspiration, gibier de potence qu’on aurait gracié à la dernière minute. Sa gorge est un véritable brasier, mais le simple fait de respirer est un plaisir trop grand pour être gâché par ce genre de désagrément. Et puis, il y a le regard de la gamine  : ses grands yeux noirs le ramènent à la réalité, le forçant à reprendre ses esprits - l’attention délicate d’un mouchoir offert pour sécher le sang qui lui fend la figure semble lui redonner un peu de vie. En plus de l’avoir sauvé, elle n’a finalement pas si mauvais caractère.
Il s’assoit et plaque le tissu contre la plaie qui lui barre le front, se disant qu’il va écoper d’une nouvelle cicatrice en sentant la pique que ce geste lui inflige. Il plisse d'ailleurs le nez, soufflant comme pour exorciser la peine avant de finalement se retourner vers la maîtresse des lieux. Son regard ne semble trahir aucune émotion, si ce n’est de la fatigue, mais sa voix, elle, se fait plus douce, tâchant d’un peu mieux exprimer sa gratitude.   — Merci. “ Cet acte de bonté, soit disant ‘normal’, est une surprise pour Makoyepuk, trop habitué à l’indifférence générale qui berce ce pays. Leur ressemblance n’affecte d’ailleurs en rien la valeur de ce geste - au contraire : les enfants des premiers peuples ne sont pas toujours aussi bons les uns envers les autres. C’est sûrement pour cela qu’il peine à exprimer la véritable reconnaissance que ce geste lui inspire, n’ayant eut, en plus de cela, que peu d’occasions de verbaliser dans la langue des setters ce genre de sentiment. Il se contente donc d’un regard appuyé pour souligner ces très simples remerciements, un hochement de tête venant en plus de cela signifier son respect ( et Dieu sait qu’elle le mérite ).

Un détail vient pourtant mettre à mal ce paisible instant : lui faisant de nouveau face, il ne peut s’empêcher de remarquer qu’un peu de sang tâche aussi son visage, carmin fané qu’elle semble avoir négligemment essuyé de sa peau. Il penche la tête, prêt à la questionner, mais elle ne lui laisse pas le temps d’articuler un seul mot, présentant un sujet bien plus urgent : — Qu’est-ce qu’on fait d’eux maintenant ? “ Makoyepuk râle, sonorité traînante bien propre à sa langue maternelle. Il est vrai que le travail n’est jamais terminé : toujours s’ajoutent d’autres problèmes à ceux que l’on pense avoir réglés ! Alors, il reste un instant silencieux, perdu dans ses pensées encore désordonnées :
Numees doit être restée près du campement, à une bonne demi-heure de marche d’ici ( probablement. Il ne sait plus vraiment où il se trouve, à vrai dire ), il n’a donc plus que ses pieds pour le porter et ses bras pour déplacer les corps - et bien qu’il soit taillé pour la guerre, il n’a pas la force de traîner trois cadavres jusqu’à Imogen. Il ne compte pas non plus demander à la gamine de l’assister dans cette tâche, constatant sa fatigue et souhaitant cette fois-ci l’épargner. Finalement, il se pose la même question qu’elle…

Il se redresse, comme si se tenir sur ses deux jambes allait l’aider à trouver une solution - mais il se dit, qu’au moins, un peu de hauteur lui donnera vue d’ensemble sur la situation actuelle. Il s’avance donc vers la porte criblée de balles, jetant un regard vers le dehors pour constater l’étendu des dégâts : des champs piétinés, un cadavre gisant au sol, un autre dans la grange et le dernier caché dans sa tombe d’herbes hautes - sacré spectacle. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est qu’ils ne s’enfuiront pas, offrant au moins le luxe de la réflexion à Makoyepuk et sa comparse. — Si tu as une carriole et un cheval, je pourrais amener les corps au sheriff d’Imogen… Je m’occupe de les charger, ne t’en fais pas. Tu en as déjà assez fait. “ Il lance un nouveau regard vers la jeune fille, mélange de pitié et de culpabilité. Bien qu’elle ait prouvé sa valeur, il sait qu’à par une poignée de billets, bien peu de joies succèdent à ce genre de prouesse. Il lui demande déjà beaucoup, il ne pourrait exiger plus. — Je paierai aussi pour tout ce qu’ils ont détruit. “ La faute lui revient, à défaut de pouvoir être réparée par ceux qui ont sur leur passage ravagé quelques récoltes et une grange. Après tout, c’est lui qui a mené ces brutes jusqu’ici.

Il passe sa main sur ses paupières maintenant si lourdes, convoquant le restant de ses forces avant de finalement se redresser. — Je vais aligner les corps devant la grange, ce sera au moins une bonne chose de faite. “  Il esquisse un pas, mais dans son geste se lit comme l’ombre d’un doute. Il s’arrête immédiatement, faisant finalement volte face. — Tu vas tenir le coup ? J’ai vu que tu avais saigné. “ Il pointe son visage du doigt, comme s’il pouvait s’improviser le reflet de ces traits maculés. Une pointe d’inquiétude brille pour la première fois dans ses yeux, triste curiosité révélatrice du rôle qu’il aurait dû jouer si le destin le lui avait permis ( il ne peut s’en empêcher, comme si le passé parfois le rattrapait, mémoire résiduelle d’une âme qui a pourtant bien changée ). Cette fois-ci, c’est peut-être leur ressemblance qui lui inspire une telle attention.

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Nuttah Doyle
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Mer 13 Jan - 17:02
Elle se sentait comme sonnée, chaque geste qu’elle effectuait avait quelque chose de mécanique. Alors… c’était fini ? Réellement fini ? Elle avait de la peine à y croire, et le silence qui planait lui semblait plus assourdissant encore que les coups de feu qui retentissaient quelques instants plus tôt. L’adrénaline qui lui avait permis de fonctionner était en train de retomber, et c’était comme si ses forces la quittaient. Une part d’elle mourait d’envie de s’allonger sur le sol de la grange, recroquevillée sur elle-même. Mais ce n’était ni le lieu, ni le moment. Elle tressaillit presque lorsqu’il la remercia, levant les yeux vers lui. Ce mot qu’elle n’était pas si certaine de mériter. Elle ne parvenait à comprendre ce qu’il s’était passé. Durant quelques secondes, peut-être même quelques minutes, elle n’avait plus été présente. Elle s’était laissée contrôler par la peur, c’était là la seule explication qui lui semblait plausible. Elle eut honte. Elle avait trop tardé à réagir, elle aurait pu le faire tuer. Elle ignorait pourquoi cela avait tant d’importance, alors même qu’il n’était qu’un inconnu, qui de plus ne lui avait apporté que des ennuis jusqu’à présent. Que lui importait s’il vivait ou non ? Et pourtant, la culpabilité était bel et bien présente, au point qu’elle ne parvint à soutenir son regard et haussa les épaules. « Pas de quoi. »

Il semblait aller bien, ce qui était déjà un soulagement. Cet étranger qui en réalité ne l’était pas, cet inconnu dont elle ne pensait avoir jamais croisé la route avant ce jour-même, lui apportait malgré tout une sorte de présence réconfortante. Au moins, elle n’était pas seule. Et elle avait beau s’acharner à se persuader et persuader les autres qu’elle n’avait besoin de personne, il suffisait parfois d’un événement aussi tragique que l’attaque de trois hommes sur ses terres pour la ramener à son statut d’enfant abandonnée et sans défense. Un statut qu’elle ne pouvait se permettre de garder trop longtemps. Elle pensa à la ferme, à ce qui avait été détruit et dut renfiler son costume de propriétaire terrienne avant que ça ne devienne trop difficile.

Elle devait penser à l’aspect pratique des choses, notamment au fait qu’elle avait désormais trois cadavres sur ses terres, dont un à moins de deux mètres d’elle. Elle essaya de ne pas penser aux dégâts engendrés, à ne pas commencer à chiffrer les réparations dans son esprit. Elle s’y pencherait plus tard. Pour ce qui était des assaillants, elle ne pouvait que faire confiance au Natif. Elle hocha la tête. « J’ai ce qu’il faut. » Elle aurait même été prête à s’endetter davantage pour se les procurer si cela pouvait la débarrasser de ces corps sans vie. L’idée de les avoir à proximité la mettait de plus en plus mal à l’aise.
Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui propose de payer les réparation. Elle le regarda, à la fois surprise et inquisitrice. Etait-il sincère ? Ou s’agissait-il simplement d’éviter qu’elle ne le lui demande elle-même pour ensuite disparaitre sans tenir sa promesse ? Les hommes malhonnêtes, elle avait pu en voir passer ces derniers mois et elle ne pouvait s’empêcher de douter. Sa fierté aurait voulu qu’elle décline l’offre d’un ton solennel, mais la vérité était qu’elle ne pouvait pas se le permettre. Sa situation était déjà suffisamment critique. Elle acquiesça de nouveau d’un signe de tête, sans un mot cette fois-ci.

L’idée d’aligner les corps devant la grange était presque rassurante, ne serait-ce que pour les savoir là et non éparpillés elle ne savait où. C’était la première fois qu’elle voyait des morts - si on ne comptait pas son père adoptif - et la première fois qu’elle causait la mort. Mais ça non plus, elle ne voulait pas y penser. Elle se leva, incertaine, tentant de retrouver un peu d’assurance sur ses jambes. Le Natif parla de sang, sans qu’elle comprenne pourquoi, jusqu’à ce qu’il indique son visage. Son nez. Elle y porta la main, par réflexe, mais les traces restantes avaient séché. Ses yeux noirs le fixaient, fixaient cette inquiétude qu’elle pouvait déceler, qu’elle ne comprenait pas et qui la touchait plus qu’elle n’aurait pu le dire. Elle se sentit bizarrement émue, un court instant, sans comprendre d’où cela pouvait venir. Déstabilisée, elle finit par secouer la tête, espérant que cela suffirait à mettre fin à cette sensation. « C’est rien, ça m’arrive souvent. » Elle releva la tête, puis avisa le défunt. Elle devait se reprendre et se força à le regarder avec froideur. Elle pouvait imaginer que c’était un objet. Une table par exemple. Rien de plus qu’une table.

« Je vais t’aider. » dit-elle sur un ton plus décidé, qui n’aurait souffert aucune protestation. Elle refusait de montrer davantage de faiblesse, surtout devant lui, surtout après s’être laissée aller à la panique plus tôt. « On a qu’à commencer par celui-là. » L’idée de toucher un cadavre la répugnait au plus haut point, mais elle se força à ravaler son dégoût et saisit les bras du mort. C’était plus lourd que tout ce qu’elle aurait pu imaginer, même à deux. Ils parvinrent malgré tout à le ramener à l’extérieur de la grange, et c’est avec soulagement qu’elle relâcha sa charge, massant ses épaules distraitement. « Tu fais ça souvent ? » La question était sortie de sa bouche avant qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir. Il n’avait pas forcément été dans son intention de faire la conversation. Peut-être que le fait qu’ils aient été compagnons d’armes, même brièvement, avait contribué à relâcher ses défenses. Il n’aurait probablement même pas envie de répondre. Elle regarda plusieurs mètres au loin, là où devaient se trouver les corps des deux autres assaillants. Il lui semblait en voir un, mais elle n’en était pas tout-à-fait sûre. Elle se prépara à rassembler ses forces pour marcher dans leur direction et recommencer le même manège. « J’ai du whisky chez moi. Pour après. » Paroles qu’elle lui adressait autant qu’à elle-même, invitation pour se donner un peu de courage. Elle sentait qu’ils pourraient tout deux en avoir besoin.
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Elle ne laisse pas la mort l'impressionner, trop volontaire pour son jeune âge. Makoyepuk n’ose pas même la contredire, se disant que le courage est une affaire personnelle. Et puis, après tout, il n’est qu’un intrus sur ses terres : comme les femmes de son village lui ont fait comprendre il y a une vie de cela, il n’a rien à redire sur les choix de ses hôtes. Alors il se tait, acquiesçant simplement à cette décision ( il gardera son jugement pour lui-même ).
Son inquiétude meurt d’ailleurs bien vite quand il voit avec quelle détermination la gamine attrape la main du cadavre, tirant de toutes ses forces le corps sans vie d’un bandit. Bien sûr, il traine le plus gros de la charge, mais l’investissement de cette bien jeune âme lui fait au moins se dire qu’il a affaire à une louve plutôt qu’un agneau : elle a faim de responsabilités, petite adulte enfermée dans un corps pas si frêle qu’il n’y paraît. Les mains abîmées par le travail, les sourcils froncés comme si sur son esprit pesait sans cesse le poids du monde, elle impose le respect par ses choix. Peut-être que les écoles indiennes lui ont appris à bien courber le dos, mais une telle détermination ne se trouve pas dans la soumission.  A vrai dire, elle lui rappelle presque Hannah dans son entêtement, un peu trop libre pour accepter ses limites.

Le premier cadavre est ramené dans le silence jusqu’aux murs de la grange, bien que quelques insultes et autres complaintes à moitié murmurées aient de temps à autre brisé la monotonie et l’horreur de cette tâche. Makoyepuk reprend son souffle, maudissant sans un mot ce cadavre d’avoir si bien vécu : chargé de vin et de viande, le malheureux a presque de l'embonpoint ( chose rare chez ce genre de chiens errants ). Il ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser au moment où il va devoir placer ces vauriens sur la charrette, redoutant déjà cette tâche ô combien ingrate ( voilà pourquoi il préfère les ramener vivants ).  Mais bien heureusement, la demoiselle ne lui permet pas plus de se lamenter sur son sort - comme si être en vie n’était déjà pas assez. Une question le rappelle à la réalité, dessinant au passage une grimace sur ses traits déjà marqués.  — Trop souvent. “ Voilà quinze ans déjà qu’il a perdu toute dignité, gagnant sa croûte comme marchand d’âme pour un système qui le préfère misérable. Néanmoins, courir les routes pour une justice qui n’en est pas une est un sort bien plus enviable comparé à celui de son sang. Au moins, il peut choisir sa mort. — Et chaque année, j’ai l’impression qu’ils deviennent de plus en plus gros. “ Il met un petit coup de pied dans le corps allongé-là, faisant bouger l’amas de graisse qui fera un festin pour les vers.
Mais pas le temps de s'épancher sur le sujet : deux autres vermines les attendent et cette besogne ne se fera pas seule. Makoyepuk prend donc de l’avance, partant vers les tombes improvisées de leurs ennemis défaits.

La vague mention que l’enfant fait du whisky arrache au chasseur de prime un sourire qui restera secret, offert seulement à l’horizon qui lui fait face. — Tu bois ? “  Ce n’est pas son âge qui le chagrine ( il sait que les mœurs des villes sont plus libres et qu’il n’y a pas meilleur remède pour le sommeil des plus jeunes ), c’est plutôt l’hypothétique aisance avec laquelle elle pourrait s'empoisonner qui l’impressionne. Lui qui n’a jamais supporté la gnole des settlers, il se demande bien comment elle s’y prend : le goût comme les effets sont insupportables. Cependant, il n’y a que peu de natifs que cela semble arrêter : comme une maladie, l’alcool s’est répandu dans les terres, transformant les guerriers en loques.  — Bien. Un verre pour toi, un verre pour mon front, et de l’eau pour ma gorge. “ Il tape une main contre sa hanche, comme s’il venait de passer un pacte avec la demoiselle. S’il réserve le Whisky pour désinfecter sa plaie, il compte honorer l’invitation de son hôte, ne pouvant refuser ce genre de luxe. Et puis, même s’il ne sont pas du même sang, voir un visage qui ne ressemble pas à de la craie semble avoir un bon effet sur son moral.
C’est donc presque avec légèreté que Makoyepuk se penche entre les herbes hautes, ravi de savoir que son labeur sera aussi payé par un peu de gratitude.

Encore couchées contre le sol, les plantes tracent le dessin d’un corps absent. Quelques gouttes de sang trahissent l’histoire d’une disparition : menant vers les bois, un chemin rouge se fait la rumeur de la survie du plus vieux des bandits. Comme une proie qui se sent épiée, Makoyepuk secoue alors la tête dans tous les sens, cherchant vainement la silhouette pâle d’un homme qu’il espère encore mort ( mais aucun fantôme ne vient faire taire ses peurs).
Il se redresse, pris de panique, mais tâche de garder son sang froid : à quoi bon perdre le contrôle d’une situation qui ne leur a pas encore échappé. Ici, ils sont chez elle : sur des terres qu’elle doit connaître par cœur, ils ont toujours l’avantage. Il ne faut seulement pas tarder, car s’il ne s’est pas enfui, le doyens rôde encore. Ceci dit, le fait qu’il n’ai pas profité de leur occupation pour les achever est au moins une bonne nouvelle : peut-être n’est-il plus en état de lutter ? Makoyepuk l’espère.

Se tournant vers la jeune fille, il lui offre un regard inquiet, presque surpris. — Il en manque un. “ Son ton est froid, glacé par la terreur. Immédiatement, il retrace le chemin qui le sépare de la fermière, accélérant même le pas sur les derniers mètres. — On va aller prendre le whisky maintenant. “ Mieux vaut se cacher - car ce qu’il n’a pas encore dit à la petite, c’est que des balles, il ne lui en reste que trois ( bien trop peu pour reprendre le combat et espérer toucher sa cible ). Et puis, en laissant filer le temps une fois à l'abris, loin de cette grange et d’un champ de bataille improvisé, ces heures sacrifiées leur laisseront au moins l’occasion de s’organiser si ce sale type décide de pointer le bout de son nez - sinon, il se videra de son sang dans les bois, ce qui, dans tous les cas, au petit matin, élucidera le mystère de sa disparition.
Il pousse donc la demoiselle plus loin, comme s’il voulait la guider sur un chemin qu’il ne connaît pas - en vérité, il la suit, l’invitant simplement à courir.
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Dim 31 Jan - 20:38
Elle se contenta d’observer son expression du coin de l’oeil, sans trop oser le regarder frontalement. Elle ne pouvait imaginer ce que représentait une vie de chasseur de primes. En serait-elle capable si jamais elle en venait à perdre la ferme et à se retrouver sans le sou ? A bien y réfléchir, cela lui semblait toujours préférable à la mendicité ou à un quelconque avenir au Golden Cat. Elle baissa les yeux sur le cadavre, qui effectivement semblait avoir vécu dans une certaine opulence, d’où la difficulté qu’ils avaient eu à le transporter. En songeant qu’ils allaient devoir répéter cette manoeuvre encore deux fois, elle sentit le découragement l’envahir. Ses bras et son dos la faisaient déjà souffrir, mais il était évidemment hors de question d’en faire mention à voix haute. Sa fierté le lui interdisait formellement.

La question de son compagnon d’armes la déstabilisa au plus haut point. Elle ne se rappelait pas qu’on la lui ait un jour posée: la boisson faisait partie du quotidien de chacun passé un certain âge, même si en tant que femme, elle était supposée faire preuve d’une plus grande modération. Mais surtout, elle n’en comprenait pas le sens: s’agissait-il de désapprobation ? Et puis en quoi cela l’intéressait-il ? « Pas souvent. » s’entendit-elle mentir sous le coup d’une impulsion qu’elle ne contrôla pas. C’était peut-être le cas autrefois, mais elle devait bien admettre que, sans aller jusqu’à l’ivrognerie, ses rencontres avec le liquide ambré étaient de plus en plus régulières. C’était l’une des rares choses qui lui permettaient de relâcher un peu de la pression qu’elle portait, compenser ses journées bien trop longues et ses nuits bien trop courtes. Elle ignorait pourquoi elle n’avait tout simplement pas dit la vérité. Elle ne lui devait pas d’explication ni de justification sur ses habitudes de consommation après tout.
Il la fit rire, malgré tout, chose qui était devenue relativement rare ces derniers temps et elle acquiesça d’un signe de tête à sa demande. La promesse de ce verre l’aidait un peu à surmonter l’idée de la tâche qui les attendait.

Tâche qui allait bientôt être interrompue. Trop peu rompue à cette exercice, elle ne comprit pas tout de suite en quoi la disparition d’un de leurs assaillants était quelque chose de grave. Tant mieux s’il était parti, il était sans doute loin et ça leur en ferait un de moins à transporter - mais dommage pour la compensation financière qui diminuerait en conséquence -. Pourtant, le visage alarmé du Natif, le ton de sa voix révélant une véritable angoisse parvinrent à la contaminer. La peur s’empara d’elle en à peine un instant, lorsqu’elle réalisa qu’ils étaient en fait toujours en danger.
Elle ne prit pas le temps de réfléchir, et, obéissant à son ordre tacite, se mit à courir, les conduisant vers un sentier encadré de haies serrées où se mêlaient la boue et la neige, et où les ronces s’accrochaient sans cesse à ses jupes. Lorsqu’elle était enfant, c’était son passage secret où bien des objets et jouets avaient été perdus. Elle ne l’avait pas emprunté depuis de nombreuses années et il semblait plus étroit que dans son souvenir. Ce ne fut pas la traversée la plus aisée, mais ils étaient à couvert et seraient rapidement à la maison. Elle ne pouvait s’empêcher de se retourner régulièrement pour vérifier qu’il était toujours derrière elle. En cet instant, l’idée même de se retrouver seule face à ce danger lui semblait infiniment terrifiante. Durant tout cette course, elle fut cependant prise de la sensation désagréable d’être… trop légère. Comme s’il lui manquait un poids. Comme si elle avait oublié quelque chose d’important.

Enfin ils purent sortir du chemin étriqué. Sans reprendre son souffle, elle le guida précipitamment vers la maison et verrouilla la porte derrière eux. Puis, elle respira.

Elle savait que le sentiment de sécurité qui l’envahissait à présent était bien fragile, qu’ils étaient peut-être loin d’être sortis d’affaire. Elle le conduisit dans la grande pièce principale, qui servait à la fois de salon et de salle à manger pour se rendre compte que le feu était en train de mourir dans l’âtre. « Désolée, il fait pas très chaud ici. » Elle se sentait à présent bizarrement gênée d’accueillir cet inconnu chez elle. Quelle était la bonne manière d’inviter quelqu’un dans de pareilles circonstances ? « Tu peux t’asseoir si tu veux. » Elle lui indiqua les chaises qui se trouvaient autour de la table. Sans prendre la peine de retirer son manteau, elle sortit deux verres et une bouteille du buffet, qu’elle posa sur la table. Elle se rendit compte en versant le liquide que ses mains tremblaient, et tenta de son mieux d’en contrôler le mouvement. Au dernier moment, elle se rappela qu’il lui avait demandé de l’eau, et des mêmes gestes brusques et chaotiques attrapa le pichet et sortit un autre verre qu’elle posa devant lui. S’agiter était une manière comme une autre de tromper l’angoisse qui la tenaillait. La chienne, qui jusqu’à présent était restée calme, ne cessait désormais de s’agiter et de grogner, sentant probablement la nervosité de sa maitresse.

Enfin, elle s’assit face au chasseur de primes et avant de prononcer le moindre mot attrapa son verre et en but quasiment la moitié d’une traite. Ce n’était pas dans ses habitudes mais en cet instant elle en avait particulièrement besoin. Puis, elle le regarda. « Tu penses vraiment qu’il peut nous attaquer ? » Elle avait l’espoir fou qu’il lui réponde que non, qu’elle ne devait pas s’inquiéter. Même si c’était un mensonge. Le pire c’est que tout était de sa faute et elle n’en avait que trop conscience. Elle l’avait manqué. Elle se rappelait du conseil de Jedediah: « Tire toujours pour tuer. Il n’y a rien de plus dangereux qu’un animal blessé. »

C’est en regardant de nouveau son verre que son oubli se rappela à sa mémoire, d’un coup. Elle se revit, juste après avoir tué le second homme. Elle était venue en aide au Natif. Et juste avant ça…

« J’ai laissé le fusil dans la grange. » Elle le regarda, les yeux écarquillée désespérée par sa propre bêtise. Non seulement c’était la seule arme à feu qu’elle possédait, mais en plus elle en avait peut-être fait cadeau à leur assaillant.
Nuttah Doyle
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Makoyepuk Blackfoot
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Dim 21 Fév - 21:11
Ancora qui, ancora tu
Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Ils fuient les lieux du crime, comme deux lièvres qui se cachent dans le ventre de la terre : le chemin qu’ils empruntent est sinueux, tracé pour plus petit qu’eux. Makoyepuk suit comme il peut la gaminee qui, plus à l’aise sur ses propres terres, le dépasse maintenant dans cette course folle. Parfois, sa silhouette et sa robe sombre se mêlent si bien au tableau automnale d’une nature à l’abandon qu’il a l’impression de la voir disparaître - alors, son regard se perd entre les branches d’arbres secs, tombant sur des jouets de bois trop vieux pour ne pas être victimes de l’oublie. Tout semble venir d'un temps ancien, d'un univers différent du sien - Les regards qu’elles lui jettent, eux aussi, captivent son attention : elle a presque l’œil jaune quand un rayon de lumière perce les ronces qui bordent le chemin. Guide étrange, mélange de deux monde, elle lui donne l’impression d’avoir quitté la réalité. A croire que les esprits ont fait d’elle un guide...
Mais ces sentiers perdus ne le rassurent pas vraiment et l’impression de rentrer dans la gueule du loup plutôt que de courir se cacher le tiraille encore : il y a quelque chose de trop étranger dans la disposition de ce dédale, quelque chose de trop imposant dans cette demeure qui, au bout du tunnel, s'élève - mais c’est surtout ce froid glacial qui suinte des murs de cette maison qui le remplit d’une horreur silencieuse. Impersonnelles, mortes, vides, trop grandes, gueules de bois prêtes à avaler chacun des occupants, les maisons des pionniers lui ont toujours fait horreur - mais celle-ci a des allures de solitude qui le troublent tout particulièrement. Pourtant, il n’est pas qu’un peu ravi de pouvoir se cacher à l'abri, à couvert et loin de ce froid mordant qui lui ronge les doigts - mais son âme ne peut retenir un frisson quand il passe le pas de la porte ( on dirait un village à l’abandon ). La demoiselle, quant à elle, souffle enfin.

Pendant que le verrou claque, il fait de même avec les volets, ne laissant qu’un trait de lumière éclairer la table et leur laisser entrevoir l’extérieur. Il n’est pas certain d’où pourrait venir le danger, mais à part parier sur l’impossible et garder leur présence secrète, il ne peut pas faire grand chose de plus.
Occupé à vider, puis compter les balles de son fusil, il se contente de hausser les épaules quand elle lui parle du froid, et de tirer une chaise vers la fenêtre quand elle lui en propose une ( pas de manières, il les connaît trop peu ).
Assis entre la table et la meurtrière, il garde la tête tournée vers le dehors, sa concentration voilant une panique pas tout à fait disparue. Seuls quelques coups d'œil le font parjure du poste qu’il s’est attribué : parfois, la sentinelle ne peut s’empêcher de jeter un regard vers la jeune fille et le brouhaha du verre qui tinte. Les grognement d’une chienne qu’il n’avait pas même remarqué le tirent à leur tour de sa rêverie sanguinaire.  — Tu devrais le faire taire. “ Mais la gamine n’a pas l’air de l’avoir entendu - elle s’assoit en face de lui, avalant son whisky d’une traite. Ce drôle de spectacle fait d’ailleurs un temps oublier au chasseur de prime ses devoirs, trop surpris de voir une fille des premiers peuples avaler son alcool de la sorte. Grand courage que voilà, suivi d’une question à laquelle Makoyepuk n’a pas de réponse. — Dans le doute, je préfère être ici plutôt que là-bas. “  Ses mains montrent le lointain, forme vague qu’il situe derrière lui. — Et ça vaut mieux que de tenter sa chance dans les bois. “ Avec tous les fous et les mythes qui rôdent dans la nature, ils ont plus de chance d’être embusqués que de s'échapper.  — Si personne ne se présente jusqu’au levé du soleil, on pourra peut-être aller chercher son cadavre, ou au moins livrer les autres. Par contre...

Pas le temps d’annoncer sa mauvaise nouvelle, la gamine le supplante à ce jeu là : laissant derrière elle la moitié de leur armurerie ( c’est à dire un fusil ), elle confesse son erreur avec tant de culpabilité dans le regard que Makoyepuk n’arrive pas à lui en vouloir. Il soupire pourtant, plus agacé par l’information que l’erreur.— Yáóo... “ Il emprunte cette expression de désarroi à Kanti qui, de trop nombreuses fois, a rengainé cette complainte face à l’idiotie de son mari. — Et moi il ne me reste que trois balles. “ Posées sur la table, les mignonnes de fer luisent comme des diamants. Il les regarde un instant ( comme si sur elles dansait le reflet de sa pensée ), avant de finalement lever le nez vers la demoiselle et son whisky. Pour ponctuer cet étrange silence, il se contente simplement de recharger sa vieille Winchester, tendant l’outil de mort à la jeune fille. — Prend le. “ Se séparer de son éternel compagnon n’est pas pour lui plaire, mais donner un poignard à cette inconnue ne lui parait pas être une meilleure idée. Avec ses mains tremblantes, un coup de feu raté pourra toujours dissuader l’ennemi, alors qu’une estocade manquée par une lame ne présage jamais rien de bon. De toute façon, ça la rendra toujours plus utile que si elle était désarmée ( et vu ses talents pour la gâchette, c’est peu dire ). — Tant pis pour ton fusil, j’espère que tu n’y es pas attachée. “ un retour vers la grange peut toujours s'improviser, mais Makoyepuk n’y tient pas franchement - pourtant, il lui doit bien ça, après avoir plongé ses terres dans un chaos certain. Disons que le seul moyen de savoir si le jeu en vaut la chandelle, c’est d’estimer la valeur d’un tel objet : s’il  ne s’agit que d’une histoire d’argent et de bête possession, tant pis, il préfère donner à l'ennemi une arme de plus histoire de s'éviter une balle dans la nuque.  — Le plus important pour l’instant, c’est de trouver des munitions, d’accord-... ”  Il marque pourtant un temps de pause, comme s’il avait lui aussi oublié quelque chose d’important - de capital, même. — Hm...Qu’est-ce que c’est ton nom déjà ?
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Nuttah Doyle
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Mer 24 Fév - 16:59
Sous le choc, ses mots semblaient lui parvenir d’une distance infinie, si bien qu’elle les entendait à peine. Ce qu’elle comprenait parfaitement en revanche, c’était qu’une nuit d’angoisse et d’incertitude la plus totale les attendait. Soit ils étaient déjà en sécurité, soit ils seraient traqués comme du gibier, et elle ne se faisait pas d’illusion, ils seraient faciles à retrouver. Elle était reconnaissante que la fille de cuisine ne soit pas là, mais en sécurité à Imogen. Dans leur malheur elle était malgré tout rassurée de ne pas être seule. Et d’être chez elle. C’était encore là qu’elle se sentait la plus en sécurité, même si elle savait que ce n’était qu’une impression trompeuse. L’état de la maison ne constituerait pas une barrière suffisante pour les protéger bien longtemps en cas d’attaque. Mais au moins, ce sentiment pourrait peut-être l’aider à traverser les heures à venir.
La culpabilité soudaine lui permit de reprendre pied, tout en l’emplissant de honte. Comment avait-elle pu être aussi stupide et inconséquente ? Elle le regardait, et ne voyait dans les yeux de cet homme que le miroir de sa propre faute. Elle ne comprit pas ce que signifiait le mot qu’il venait d’employer, mais en percevait en revanche l’intention. Il eut la bonté de ne l’accabler d’aucun reproche direct, mais il n’en avait pas besoin, ceux qu’elle s’infligeait étant déjà suffisamment sévères. Elle ne cessait de jouer et rejouer la scène dans sa tête, comme si elle avait eu le pouvoir de changer ce passé là. Mais c’était trop tard. « Oh. » La mauvaise nouvelle que lui annonça le chasseur de prime ne fit qu’accentuer son désarroi. Elle soupira, tout en achevant de vider son verre.

A sa plus grande surprise, il lui tendit son propre fusil. Elle le regarda, les yeux écarquillés. Ils ne se connaissaient pas. Pourquoi faire une chose pareille ? A ce stade, elle avait fini par oublier que c’était lui qui avait mené ces brigands jusqu’ici. Peu importait comment tout ceci avait commencé, elle était maintenant dans ce bateau elle aussi. Elle regarda l’arme devant elle, incertaine.
Bien sûr qu’elle était attachée à son fusil, il avait été celui de son père, celui avec lequel il lui avait appris à tirer, à chasser. Mais elle n’était pas imprudente au point de risquer leur vie pour un objet, aussi précieux soit-il pour elle. Alors tant pis pour les souvenirs, de toute façon, si vraiment leur assaillant était toujours en vie, il l’avait déjà très probablement récupéré. Elle se contenta de hausser les épaules, ravalant sa salive. « Non, ça fait rien. » Elle évita soigneusement de calculer l’argent qu’il lui faudrait pour en acheter un autre. La situation était déjà suffisamment compliquée comme ça.

Elle prit l’arme dans sa main, arme qui lui semblait bien différente de la sienne malgré leurs similitudes. « T’es sûr que tu vas pas en avoir besoin ? » Malgré tout, elle avait du mal à se décider à la lui retirer, surtout après la bêtise qu’elle avait faite. Trois balles pour deux, c’était vraiment peu…
Elle pouvait presque sentir ses entrailles se tordre en songeant à ce qui les attendait. Elle n’avait pas pour habitude de considérer la boisson comme un refuge, pourtant il y avait à présent quelque chose de tentant à cette idée. Mais il avait raison, ils devaient avant tout trouver de quoi se défendre s’ils voulaient espérer survivre.
Il lui demanda son nom et elle réalisa qu’elle ne le lui avait jamais donné. Pas plus qu’elle ne connaissait le sien. Etrange, alors qu’elle avait combattu à ses côtés quelques temps plus tôt… Tout s’était enchainé à une telle vitesse qu’ils n’avaient guère eu le temps d’échanger des politesses. « Je m’appelle Nuttah. Nuttah Doyle, et toi ? »

Elle se leva soudainement, se rappelant que Jedediah avait pour habitude de garder des réserves, avant que sa santé mentale ne se mette à décliner. « Je crois que mon père avait des munitions quelque part, attends. » Pleine d’excitation et d’espoir - et absolument inconsciente de ce que la révélation de son nom pouvait signifier pour le Natif -, elle se dirigea vers un petit buffet dans un coin de la pièce. Elle sortit une clef d’un vase qui s’y trouvait posé et commença à ouvrir les tiroirs un par un. La plupart contenaient des papiers divers et du bric à brac non identifié. Mais dans l’avant dernier se trouvait exactement ce qu’elle cherchait. Elle récupéra son précieux butin et d’un air triomphant déposa le tout sur la table, près de la bouteille. « Ca devrait nous aider. Et je dois pouvoir retrouver ses couteaux de chasse si tu pense que… »

Elle s’arrêta, ressentant soudainement que quelque chose avait changé dans l’atmosphère, entre eux. Elle leva les yeux vers lui, perdue, incertaine. Elle ne comprenait pas la manière dont il la regardait, pas davantage qu’elle n’aurait su la décrire. Et elle se sentit brusquement prise d’un profond malaise. « Que… qu’est-ce qu’il y a ? »
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Makoyepuk Blackfoot
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Jeu 25 Fév - 17:57
Ancora qui, ancora tu
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La gamine hésite en prenant le fusil dans ses mains, laissant entrevoir une générosité peu commune sur ces terres cruelles. Makoyepuk se contente de hausser les épaules à sa question, sans faire de drame, pour ne pas qu’elle se torture plus l’esprit. Elle a l’air déjà assez perdue comme ça et il n’ont pas le temps de faire des politesses. Quoiqu’il en soit, même s’il ne l’exprime pas, le geste de cette petite inconnue le touche tout de même.  — Garde-le, tu as prouvé que tu savais t’en servir - et puis, ce n’est qu’un prêt. “  Il sourit, seulement l’espace d’une seconde, à peine le temps de relever le coin de ses lèvres pour faire remarquer son trait d’humour. Un peu de douceur ne lui fera pas de mal, aussi fugace soit-elle. De toute façon, la conversation qui suit l’empêche de préserver ce rictus, un nom suffisant pour lui faire perdre pied : Nuttah.

Il s’arrête un instant, sourd aux dangers et au bruit du monde. Les yeux ouverts sur le vide, il ressasse les mots de l’inconnue, mantra hébétant qui semble le faire glisser vers la folie. Il n’ose pas encore réagir, comme s’il n’y croyait pas - et c’est un peu le cas. Comment la chance pourrait-elle ainsi lui sourire, après quinze d’errance ? Le hasard fait si bien les choses - ou peut-être, mal, vu la situation.
Il trouve finalement le courage de lever la tête, ses yeux sombres se posant sur la fille qui, hélas, lui tourne le dos. Au moins, elle ne verra pas cette stupeur ( presque frayeur ) qui peint les traits d’un homme finalement pas si étranger.

Il l’observe, comme s’il voulait voir dans ce portrait celui qu’il s’est refusé d’imaginer toutes ces années durant. Il y cherche un semblant de familiarité, une bribe de souvenir qui pourrait le lier un peu plus à ce terrible espoir. Mais c’est la peur de tomber de haut qui, encore une fois, lui lacère le cœur : combien d’enfants a-t-il confondus avec celle qu’il a toujours cherchée ? Au début, tous les jours, il la voyait dans les visages poupons de gamins perdus, puis, quelques fois, dans les cris du vent, quand les esprits se moquaient encore de sa douleur et voulaient le rendre fou. Avec les années, il a appris à se résigner, ignorant ces yeux faussement familiers et ces rumeurs qui le ramenaient toujours vers une déception.
Mais aujourd’hui, tout coïncide trop bien avec ses recherches, si bien que le guerrier piegan se demande comment l’évidence n’a pas pu lui sauter aux yeux. Quoique, il préfère encore se protéger, souffrant déjà à la simple idée d’être une nouvelle fois dupé.

L’inquiétude qu’il entend comme un écho dans la voix de la demoiselle le rappelle néanmoins à la réalité - tiré de ses songes, il la voit de nouveau pour ce qu’elle est : une inconnue. Et pourtant, il y a dans son visage un peu d’une femme qu’il a longtemps aimé.

Elle n’a pas les mêmes expressions, et son accent n’a rien à voir avec celui qu’il entend dans les mots d’un peuple vagabond - alors pourquoi lui rappelle-t-elle Kanti et toutes ces femmes qui hantent encore ses rêves ? — Ton père… Un soldat ? “ Il peine à trouver son anglais, encore trop secoué pour convenablement réfléchir. Dans sa gorge vit un brasier qui l’empêche de poser toutes ces questions qu’il a sur le cœur. — Un soldat de l’us Army ? Quel âge… Quel âge tu as ?   “ Il s’embourbe dans ses raisonnements, ne sachant plus quelle preuve il cherche pour enfin se convaincre que c’est bien elle, cette fille perdue, la moitié de son cœur.

Il se lèvre, chancelant presque, mais il s'avance tout de même, doucement, comme pour ne pas effrayer la jeune fille ( mais il est trop tard pour cela ). — D'où est-ce que tu viens, il te l'a dit ? 
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Ven 26 Fév - 16:27
Un instant, elle était debout, soulagée d’une si maigre mais importante victoire durant ces heures qui promettaient d’être sombres. Mais la seconde d’après, tout avait disparu et la question des munitions semblait bien loin derrière eux. Bien loin derrière lui. Elle le regardait, incertaine, dans l’incompréhension la plus totale. Que s’était-il passé ? Avait-elle dit quelque chose ? Face à ses yeux sombres qui la fixaient, elle éprouva un malaise de plus en plus profond, sans pouvoir mettre le doigt sur son origine. Elle aurait dû dire quelque chose de plus direct et assuré, lui demander de cesser sur le champ - cesser quoi ? Elle même n’aurait su le dire -, mais elle en était bien incapable. C’était comme si, quelque part, il était loin, très loin d’elle, comme s’il voyait en elle quelque chose d’autre. Ce regard lui rappela celui qu’avait eu Jedediah parfois, quelques temps avant sa mort. Un regard qui la transperçait mais que jamais elle ne pouvait saisir. Un regard qui serait à jamais hors de sa portée.

Elle avait espéré qu’il revienne et rompe ce silence, mais en vérité, ce fut presque pire lorsqu’il commença à poser des questions de manière si pressante. Elle aurait voulu avoir la force de convoquer toute son autorité, de reprendre possession de ses moyens et de cet espace. Elle s’en trouva incapable, se sentant davantage la stature d’une enfant que l’on grondait sans comprendre quelle bêtise elle avait pu faire. « Ou...oui, mais comment tu… » Elle ne se rendait plus compte que sa voix tremblait et qu’elle avait reculé d’un pas. Comment pouvait-il savoir pour son père ? Elle était certaine de n’en avoir jamais fait mention. Jedediah lui-même avait rarement évoqué ce passé, qu’elle n’avait en fait pas vraiment connu. Ce n’est qu’en grandissant et en connaissant un peu mieux les réalités de ce monde qu’elle avait fini par comprendre qu’il avait déserté l’armée.

L’homme était assis. Il ne criait pas, ne se montrait aucunement menaçant. Il n’avait pas d’arme à la main. Elle n’avait aucune raison de croire qu’il en voulait à sa vie. Et pourtant, elle était terrifiée. Terrifiée face à ce regard qui l’amenait loin, bien loin en arrière sans qu’elle ne comprenne ni comment, ni pourquoi. Terrifiée face à ce que cet homme voyait et qu’elle ne voyait pas. « J’ai dix-neuf ans… » Une fois de plus, elle voulait demander pourquoi, mais en fut incapable.
Il se leva et cette fois-ci elle recula plus franchement, sans pour autant oser se dérober totalement. Juste assez pour maintenir de la distance entre eux. Mais pourquoi était-elle incapable de fuir ? De refuser de lui répondre ? « Oui, il me l’a dit mais… » Elle trouva cette fois la résistance de ne pas répondre alors qu’elle était au bord des larmes. Ses sens étaient en alerte, son corps également. Tout en elle lui hurlait que tout ceci n’avait rien de normal. Qu’elle n’avait pas seulement laissé entrer chez elle un inconnu mais… beaucoup plus.

Elle ne tarda pas à se retrouver dos au mur, et cette fois-ci il n’y avait plus d’issue. Son esprit tentait envers et contre tout de trouver une justification rationnelle, logique à tout ceci. « Pourquoi tu poses toutes ces questions ? Tu… tu le connaissais ? » C’était la seule explication possible. Et pourtant, maintenant qu’elle l’avait dit à voix haute, cela lui semblait absurde. Sans même faire mention des opinions que son père adoptif avait pu exprimer sur les Indiens, cela n’expliquait pas pourquoi le chasseur de primes lui avait posé ces questions sur elle, pourquoi il tenait à savoir d’où elle venait.

Elle faisait à présent de son mieux pour retrouver ses moyens, malgré l’absurdité de ce qui était en train de se passer. Et plus elle s’efforçait de comprendre, plus sa méfiance repointait le bout de son nez. « Qu... qu’est-ce que tu veux exactement ? » A peine eut-elle posé la question qu’elle le regretta. Elle ne savait pourquoi, mais elle ne voulait pas en connaitre la réponse. Tout en elle le refusait. Elle aurait voulu avoir le pouvoir de le faire disparaitre d’un coup, ou au moins d’effacer ce qui avait pu provoquer ce brusque changement dans le comportement du Natif.
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Mar 9 Mar - 1:30
Ancora qui, ancora tu
Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Dix neuf ans, dont seize qu’on leur avait volé - sa réponse tombe comme une sentence, si douce et pourtant terrible. Makoyepuk ne sait plus quoi dire ou faire, perdu dans les remous d’une joie immense, rattrapé par un passé qu’il pensait avoir apprivoisé. Lui reviennent les images du feu, des bras d’une mère dépouillés d’une enfant qu’ils auraient dû aggriper jusqu’au dernier souffle, et puis ce désert immense qui traversa sa vie : il a dans la tête trop de choses, et son cœur, tellement plus léger, bat à lui en fracturer les côtes. Mais quand il la regarde, comme sonné par chaque mot qu’elle prononce, les fantômes se taisent et le monde aussi.

Il prend une grande inspiration, prêt à plonger dans l’inconnu le plus total, saisit par une peur qui le pousse pourtant vers un bonheur plus grand. Les yeux rivés sur ce visage qu’il s’accorde enfin à reconnaître, une douceur teintée de nostalgie illumine son regard, répondant à la détresse de celle qui lui fait face.   — Non. Je... “ Il n’arrive pourtant pas à lui répondre, malgré ses meilleurs efforts. Il ne veut pas qu’elle le craigne, mais il ne peut se contenir, comme si la vérité devait sortir coûte que coûte. Après avoir tant attendu, puis, espéré ces retrouvailles, il est à bout de patience ( il n’attendra pas une minute de plus, son cœur ne le supportera pas ). Et puis, ce n’est pas de cet homme dont il veut parler - surtout pas. Pas maintenant.  — Je t’ai cherché partout. “ Cette confession part comme une balle qui annoncerait le début d’une course folle : Il sent monter en lui un flot de paroles inarrêtable, guidé par des larmes qui, déjà, ruissellent de ses yeux. Pourtant, il ne sait pas par où commencer, comme si le fil de leurs vies décousues lui glissait entre les mains. — Nuttah, nitánawa, saahkitánawa nitáwaahpitsimmiiwa kiistóyi ! Nitá’psskii’kiistóyi…   “ Sa voix se brise dans un sanglot qu’il ne parvient pas à contrôler. Les mots ne lui viennent plus, du moins pas dans cette langue qui ne parle plus ni à son âme, ni à son cœur. Alors il respire, cherche, et sèche ses larmes ( en vain. d’autres viennent encore ). Il faut qu’elle comprenne. — Ma fille. Ma fille. “ Ses mains la désigne puis, toujours, reviennent vers lui, vers son cœur, comme s’il avait peur que ses mots ne suffisent pas à expliquer sa pensée. Ses yeux troubles cherchent ceux de la demoiselle, une lueur de désespoir implorant celle qu’il appelle à se reconnaitre.

Il t’a volé à moi, quand les soldats sont venus et ont tout brûlé. Il t’a pris à kanti et- “ Il parle encore, mais ce qu’il dit est inintelligible, mélange confus de deux langues, explications floues et cruelles qui parlent d’un temps reculé, trop loin pour lui, pour qu’il l’explique correctement. Et puis, comme il est difficile de ne pas s’approcher et de ne pas saisir ce visage entre ces mains et embrasser ce front et ces joues sur lesquelles il a déjà déposé mille baisers - l’idée de garder ses distances le trouble. Il vacille pourtant, comme s’il hésitait encore à la rejoindre. Il voudrait la prendre dans ses bras et la rassurer, mais le laissera-t-elle faire ? Il hésite. Non, il avance.
Si proche d’elle, de cette fille qu’on lui a arraché, il n’arrive pas à s’accrocher au reste de raison qui pourrait encore l’habiter. Ce visage toujours plus familier change ses yeux en rivières et font de ce grand homme toujours si silencieux et fier un père secoué par un chagrin passé et pourtant animé d’une joie et d’un amour qui si aisément enterre ses souffrances. Il en oublie le danger qui rôde et la mort qui toujours guète - il ne veut plus penser à ces choses-là, il ne le peut pas, de toute façon, quand la moitié de son cœur se tient devant lui. Et peut-être ne veut-elle rien de cela, mais il ne saurait faire autrement : ses bras entourent Nuttah dans une étreinte certes maladroite, mais trop nécessaire pour celui qui pensait chasser un fantôme.

Elle est bien là, faite de chair et d’os, cette fille que ses rêves lui volaient encore une fois au lever du soleil. Il espère seulement qu’elle lui pardonnera la peur qu’il va certainement lui causer et tout ce chaos qui suivra leur échange. Égoïste dans cette effusion de sentiment, il n’imagine pas le mal que pourrait causer ces retrouvailles. — Je suis désolé, j’ai cherché - j’ai cherché partout. “ Sa voix tremble comme ses mains qui s’accrochent désespérément à celle que le destin lui a ramené.
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Traduction : “ Nuttah, ma fille, ma petite fille, Tu m’as tant manqué ! Je t’ai cherché…”
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Nuttah Doyle
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Mer 24 Mar - 14:32
Le silence était terrible, pesant, tout comme le regard de cet homme qui s’était transformé. Ce regard dont elle essayait à tout prix de lire la signification, sans y parvenir. Il ne paraissait pas menaçant, et pourtant elle ne s’était jamais sentie si vulnérable. Elle pouvait presque sentir ses entrailles se tordre en elle, comme si elle était une prisonnière dans un tribunal, dans l’attente d’une terrible sentence.

Mais il ouvrit la bouche, et ce fut pire encore. Ce fut comme un flot de mots décousus qui se déversa sur elle. Des mots qu’elle ne voulait pas entendre, ni comprendre. Elle aurait alors tout donné pour qu’il se taise. Elle aurait dû lui dire de cesser, mais c’était comme si sa tête, pleine d’un brouillard opaque et compact, refusait d’obéir. Ses pieds lui semblaient être englués dans le sol. Elle n’arrivait à rien, se contentant de rester plantée là, à trembler de tous ses membres. Que racontait-il ? Pourquoi persistait-il à parler dans cette langue inconnue - dont certains accents avaient pourtant une certaine familiarité - ? A prononcer son prénom ? A dire qu’elle était sa fille…

Il se méprenait, c’était évident. Il fallait qu’elle l’arrête sur le champ, ne serait-ce que pour lui, pour ne pas qu’il se fasse de faux espoirs. Mais pour quelle raison n’y parvenait-elle pas ? Elle restait stupidement muette à recevoir ses paroles, cette histoire qu’elle ne voulait pas entendre, qu’elle voulait effacer. Elle foula au pied les questions qu’elle s’était parfois posées face aux récits de Jedediah, des points qui lui avaient paru illogiques, incohérents mais auxquels il avait toujours refusé de donner une réponse satisfaisante, et qu’elle avait fini par oublié. Ecrasa cette désagréable sensation que les paroles de cet étranger sonnaient davantage comme une vérité que tout ce que son père adoptif avait jamais pu lui raconter. Voulut étouffer ce prénom inconnu mais qui évoquaient pourtant des parfums réconfortants, une peau douce et des chants accompagnant son sommeil.

Il était trop près. Beaucoup trop près, et elle se sentit soudain si petite face à lui, si vulnérable. Les bras qui se refermaient sur elle lui donnèrent immédiatement envie de fuir. Elle étouffait, suffoquait dans ses sanglots, et, comme un oiseau qu’on cherchait à mettre en cage, sentit son corps se réveiller, retrouver sa mobilité et trouva la force de se débattre, de se dégager de cette étreinte qui l’enserrait. Elle recula, cherchant à être hors de sa portée. « Je… je suis désolée mais tu te trompes. Mes vrais parents sont morts quand j’étais petite, il me l’a dit. » L’image de Jedediah s’imposa à son esprit. C’était impossible. Il ne lui aurait jamais menti de la sorte, pas comme ça. C’aurait été bien trop cruel… Et elle refusait de laisser cet homme salir sa mémoire de la sorte, alors qu’il n’était même plus là pour se défendre contre de telles accusations. « C’était un homme bien… et honnête. Il… il aurait jamais fait ce que tu dis… » Elle aurait aimé paraitre plus assurée dans ses mots. Elle aurait aimé que Jedediah soit là pour lui jurer que tout était faux et la prendre dans ses bras, comme avant.

Elle avait encore reculé, sans même s’en rendre compte et gardait ses mains devant elle en un geste défensif, comme pour s’assurer qu’il resterait loin d’elle. Ses paroles comme son souffle devenaient de plus en plus saccadés et difficiles. « Je peux plus respirer. Je… j’ai besoin d’air. » Ses yeux ne parvenaient plus à le regarder. Et sans réfléchir, elle prit la direction de la porte d’entrée qu’elle ouvrit avant de se précipiter dehors. L’air gelé de l’extérieur la gifla d’un coup sec, mais elle ne recula pas. Au contraire, sans vraiment savoir pourquoi, sur une impulsion purement physique, elle se mit à courir. Elle en avait oublié le danger qui menaçait encore, à moins que celui-ci lui semble préférable à ce qu’il se passait dans la maison, et sans doute aussi dans sa tête. C’était peut être ce qu’il se passait dans son esprit surtout qu’elle espérait fuir de cette façon.

Elle allait sans but, sans avoir la capacité de ne serait-ce que porter attention au monde autour d’elle. Sa course ne fut guère longue en vérité, à peine quelques minutes, bientôt arrêtée par une plaque de verglas qu’elle n’avait pas vue. Surprise, elle n’eut pas le réflexe de se rattraper et tomba durement sur le sol glacé. Cette énergie fulgurante qui l’avait envahie lorsqu’elle était sortie de la maison s’évanouit d’un coup. Elle fut à peine capable d’utiliser ses bras pour se redresser et se tenir appuyée sur ses mains écorchées. Elle regarda fixement le sol avant d’éclater en sanglots, douloureux et incontrôlables.
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Makoyepuk Blackfoot
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Lun 17 Mai - 16:57
Ancora qui, ancora tu
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Son étreinte imposée s’achève dans un combat gagnée d’avance. Elle met un peu de distance entre eux, effrayée, perdue, véritable reflet de son âme à la dérive - bientôt, la terreur et l’incompréhension se lisent dans leur deux regards. Elle le fuit, ses explications comme bouclier - ou plutôt comme arme : à chaque mensonge qu’elle énonce, Makoyepuk sent son cœur un peu plus couler dans sa poitrine, l'image d’un voleur énonçant ces faits s’imposant directement à son esprit.
Pourtant, elle dresse un tout autre portrait de cet homme : Bien. Honnête. Un père, peut-être ? Sûrement. Plus qu’il ne l’est pour elle. Jedediah Doyle est un inconnu pour Makoyepuk. Un voleur d'enfant qui a entaché de son mépris même le plus beau des souvenirs - mais n’est-il pas cet homme pour elle ? Lui aussi, d’une certaine façon, vient de la priver de sa paix et de son enfance, un monde et une vie bâtis sur une vérité tout autre, mais qui reste tout de même la sienne. Makoyepuk a du mal à se l’imaginer.

Non. Non, Non… Laisse moi t’expliquer. Laisse moi- “  Il lève encore les mains, comme un homme désarmé. Il ne veut pas lui faire peur. La voir elle aussi les yeux remplis de larmes lui fend le cœur, bien plus que les mots qu’elle prononce. Mais quoiqu’il fasse, il a l’impression de la blesser. Elle étouffe déjà, elle pâlit même. Et il n’y a rien qu’il puisse faire pour la rassurer, aucun mot qui ne semble adéquat pour la sortir du trouble dans lequel cette découverte l’a plongée.

A quoi s’attendait-il ?

Il n’arrive pas à la retenir quand elle fuit, alors il la regarde disparaître une nouvelle fois. Dans le silence de cette pièce, l'immobilité de cet instant comparable aux fonds marins, l’air lourd et le sel qui coule de ses yeux, il prend une grande inspiration avant de plonger de nouveau.  —Nuttah ! Attend ! “ Le souvenir du danger qui rôde dehors le frappe en pleine figure.

Attrapant le fusil qu’elle a oublié sur la table, il part à sa recherche, encore et toujours. Les traces dans la neige et la boue, entailles profondes laissées par sa course folle, le guident bien heureusement, jusqu’à elle.
Il s’arrête net quand il aperçoit sa silhouette au bout d’un chemin de terre. Ses sanglots, à peine étouffés par le vent, calme son empressement, mais pas son inquiétude. Alors il avance vers elle, un pas après l’autre, si doucement qu’il entend le verglas craquer sous ses pieds. —Nuttah... “ Il ne veut pas la surprendre. —Nuttah, écoute moi... “ Mais faut-il vraiment qu’il parle encore ? Il voit bien la peur et la douleur qui brûle les poumons et le front de cette pauvre petite.
Mais puisque ses larmes ne tarissent pas, il s’approche encore, tâchant de se raisonner sur le chemin puisqu’elle ne le peut. Arrivé à sa hauteur, il s’accroupit donc, mais n’ose pas encore la toucher, même si l’envie de la serrer dans ses bras lui creuse le cœur.  —S’il te plait, ne pleure pas. “ Sa voix se tord, mais ne veut pas s’éteindre. —Nuttah ? “ Toujours ces sanglots.

Rapidement, il essuie ses larmes, même si elles reviennent toujours plus nombreuses. Il essaye de chasser le trouble qui se lit sur son visage, se voulant plus rassurant, plus doux, pour enfin faire face à celle qui a besoin d’être guidée, pas effrayée par l’emportement d’un inconnu ( car finalement, c’est ce qu’il est aujourd’hui pour elle, et rien ne pourra le changer, pas même son amour ). Il y parvient à peine, mais il le faut.  —Regarde moi. N’ai pas peur. “ Il tente de soutenir son regard, de lui faire lever la tête du sol : il faut qu’elle respire. Mais surtout, il faut qu’ils partent d’ici. —Tu ne t’ais pas fait mal ? “ Sûrement que si : ses manches et son visage sont couverts de terre. —Viens. ça va aller. Je te promets. “ Il trouve enfin le courage de s’approcher, attrapant doucement ses mains pour les regarder et chasser les pierres qui s’y sont fichées. —Il ne faut pas rester là. D’accord ? Il faut que tu retournes à l’intérieur. “ Il essaye de la relever, regardant cette fois tout autour de lui, voyant dans les ombres des arbres des ennemis chimériques. —Je resterais dehors, si tu veux, je monterais la garde. Mais toi, tu dois retourner à l’intérieur. “ En sécurité. —D’accord ? Je t’expliquerais tout, ou je ne dirais plus rien, ce que tu veux. Je te le jure, je ne voulais pas te faire peur. Là. Là. Ne pleure pas. “ Il se tient prêt à accueillir son silence ou sa colère - mais quoi qu'elle réponde, il n’abandonnera pas l’idée de la mettre en sécurité.

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Dim 11 Juil - 20:01
Elle s’était effondrée, comme si soudain ses jambes avaient cessé de la porter. Elle aurait été bien incapable de décrire ce qu’elle ressentait, mais les sanglots qui la secouaient semblaient ne pas vouloir s’arrêter. Qu’il l’ait voulu ou non, cet homme avait ouvert une brèche en elle qui faisait terriblement mal et semblait ne pas vouloir se refermer. Elle n’en prenait pas encore la mesure, mais son monde ainsi que ses certitudes venaient de s’écrouler.

Elle ne le sentit pas arriver derrière elle. N’entendit pas immédiatement le son de sa voix. Elle tressaillit lorsqu’elle le vit, accroupi à ses côtés. Elle aurait dû le repousser, lui hurler une fois de plus sa fureur, à lui, ce menteur. Mais elle n’en était pas capable. C’était comme si toutes ses forces l’avaient abandonnée. Elle ne voulait surtout pas y céder, et pourtant la douceur de sa voix eut quelque chose de réconfortant - peut-être aussi, des accents d’un passé bien lointain -. Alors qu’elle aurait dû le rejeter, elle se tourna vers lui lentement, jusqu’à ce que son regard rencontre le sien. Elle ne savait si c’était son imagination, ou si vraiment elle y voyait quelque chose de familier. De rassurant en tout cas. Sa raison lui soufflait qu’elle n’aurait pas dû se laisser faire si aisément, mais le reste de son être ne pouvait résister à se laisser consoler, à laisser cette main essuyer ses larmes trop nombreuses, débarrasser ses mains des gravats et de la terre. Depuis combien de temps personne n’avait pris soin d’elle de cette façon ? Elle avait du mal à s’en rappeler. Et bien qu’elle ne se considérait plus comme une enfant, voilà qu’elle se laissait aller à en être une, de nouveau. « Non, j’ai rien. » Elle secoua la tête pour souligner ses paroles. Ses mains étaient écorchées et elle pouvait déjà sentir quelques bleus ici et là, sa robe était déchirée mais plus de peur que de mal.

Nuttah tentait de respirer, afin de cesser de sangloter de cette manière, rattrapée par la gêne d’un tel laisser-aller. Elle avait beau être éveillée, les yeux grands ouverts, son esprit lui paraissait pourtant embrumé, comme si elle était en train de rêver. Ce fut Makoyepuk, qui, par ses paroles, la ramena à la réalité. Voilà qu’elle se laissait aller comme un petit enfant alors que le danger rodait. A sa plus grande honte, elle l’avait totalement oublié, risquant leur vie d’une manière qui lui semblait à présent particulièrement irréfléchie et stupide - si la vie du chasseur de prime valait la peine de ne pas être risquée, c’était encore à voir -. Il avait raison. Elle devait reprendre ses esprits. Elle se releva péniblement avec son aide, s’empêtrant à moitié dans sa jupe. Puis, une fois stabilisée, elle se rappela les paroles qu’il avait prononcées un peu plus tôt, ce qu’elles signifiaient pour elle, pour Jedediah, et eut un mouvement de recul, recréant immédiatement une distance entre eux. « Viens. » Elle passa devant, bien que marcher lui soit un peu pénible après sa chute. Au moins comme ça, elle ne risquait pas de croiser son regard, une fois de plus. Elle voulait chasser de son esprit ses mots, éviter à tout prix de penser à ce qu’ils impliquaient. Elle concentra son attention sur les environs, tentant de rester aux aguets pour prévenir toute attaque - bien qu’elle ne fut probablement pas des plus efficaces à ce moment précis -. Incapable de prononcer la moindre parole, elle laissa le silence s’installer, interrompu uniquement par la musique de leurs pas sur le sol gelé.



Par chance, il parvinrent dans la maison sans qu’aucun signe alarmant ne vienne les mettre en danger. Elle se tourna vers lui, le regard plus dur qu’auparavant, le visage fermé. « Entre. » Hors de question qu’elle le laisse dehors, pas après ce qu’il lui avait dit. Elle verrouilla la porte et sans autre explication, tira une chaise qu’elle plaça au centre de la pièce en la pointant du doigt. « Assis. » Elle se recula jusqu’à la table sur laquelle elle s’appuya. Rester debout et à une certaine distance lui permettait de le jauger. Elle se persuadait que, de cette façon, il lui serait plus facile de savoir s’il mentait. Parce qu’il mentait, forcément. « Maintenant, raconte. » Avare de mots, elle pressentait que si elle s’étendait trop, elle allait s’effondrer, une fois de plus. Son autorité ne tenait qu’à un fil et elle devait faire appel à toute son énergie pour maintenir l’illusion qu’elle avait un semblant de contrôle sur elle-même en cet instant.
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Makoyepuk Blackfoot
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Lun 25 Oct - 13:04
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Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Ils avancent dans un silence de mort jusqu’à la maisonnée, de quoi laisser aux larmes le temps de se tarir. Il a presque l’impression qu’elle gèlent aux coin de ses yeux - il ne sait seulement si c’est l’Hiver ou la froideur de cette enfant qui le glace. Son regard a quelque chose de médusant, figeant tout ce qu’il fixe : il n’y a que le dos tourné que Makoyepuk ose l’observer. Tristement, il ne reconnaît qu’un inconnu dans sa démarche et ses gestes.

“Assis” ordonne-t-elle. Presque immédiatement, le brave s’exécute, comme un écolier. Il est assommé par le ton de sa fille, mais pour une fois, il y retrouve étrangement un peu de Kanti. Elles ont la même colère, c’est certain. Pourtant elle n’a jamais pu la lui inspirer - la chose serait amusante si la situation n’était pas aussi délicate.
Raconte, dit-elle maintenant. Debout comme un geôlier, elle l’observe avec la même précision que ceux sur qui elle a ouvert le feu. Makoyepuk reste bête l’espace d’e seconde, même si cet instant est tout ce dont il avait rêvé des années durant : finalement il n’est pas si prêt que ça, terrifié même, à l’idée de remuer son passé au nez d’une fille qui a l’air d’avoir très bien survécu jusque là sans lui. Il est de trop dans ce tableau qui n’aurait dû être qu’un portrait. Pourtant, il s’accroche encore, reprend son souffle, et se redresse sur sa chaise.

Avant de commencer son récit, il tente de jeter un coup d'œil vers la gamine, mais ne parvient à soutenir son regard plus d’une seconde. Il a l’impression d’être plus fautif que Doyle lui-même.  —Tu es Pikuni, il a dû te le dire ça, non ? “ Il attend une réponse, mais aucune ne vient, alors il poursuit.  —Tu es née au printemps, dans le Montana. C’est moi qui t’ai nommé - je suis heureux qu’il n'ait pas changé ton nom. Tu sais ce que ça veut dire ? Cœur, le mien. “ Il tape fébrilement le côté gauche de sa poitrine. —Celui de ta mère aussi, Kanti. “ Tentant de soutenir son regard, il lève la tête et lui fait face comme il aurait dû le faire depuis le début. —Tu as vécu trois ans avec nous - Et tu sais, je donnerais tout  pour revivre ces années, ça me tue que tu ne puisses pas t’en rappeler, parce qu’il y avait tant de joie. “ Il s’égare un instant en se rappelant de cette si petite fille et de son rire. Elle jouait dans les paniers d’osier que confectionnait sa mère et pleurait dès qu’il partait pour la chasse - elle avait de si grand yeux et les joues rouges à cause du vent qui lui fouettait le visage, les sourcils toujours froncés face à l’horizon, comme celle qui l’avait mise au monde. —En Hiver, quand on se déplaçait pour chasser le bison, il y avait une rivière : Kiaayoai'tahtaa - Ils l’appellent Marias - Tu sais ce qu’il s’est passé là-bas ? Les blancs, ils n’en parlent pas beaucoup - je n’ai croisé que des types du bureau des affaires indiennes qui eux savaient : quand nous, les hommes, ont est allé chasser, les soldats de l’US Army sont venus et ils ont massacré tout le monde. “ Sa voix craque un peu, mais il tient bon, expliquant avec des mots et des gestes une histoire qu’il aurait préféré oublier. Pour dire vrai, s’il avait pu mourir là-bas, en se battant contre les assaillants, il aurait été heureux. —Et puis ils ont tout brûlé. Les femmes, les enfants, les anciens, tout le monde sauf ceux contre qui ils ne pouvaient se battre. Quand on est revenu, c’était déjà fini - Tu sais, en plus, tout le monde était épuisé par la maladie. On était allé chassé parce qu’il n’y avait plus rien à manger et beaucoup mouraient déjà. “ Il respire, mais sa gorge brûle. Ses yeux sombres brillent comme si les flammes dansaient encore devant lui, mais il voit au travers de ce rideau infernal sa fille, alors il ne s’arrête pas. —Tu étais avec ta mère, qui j’en suis sûre s’est battue pour te garder. Elle avait le visage bleu et brûlé et les doigts rouges de s’être défendue. “ Un sanglot ponctue sa phrase quand les images lui reviennent, encore trop précises malgré le temps passé. L’absence de cette enfant contre les seins de sa femme lui ronge toujours le cœur. Heureusement qu’il ne sait pas la vérité : si elle lui avait dit qu’elle avait donné Nuttah à l’ennemi, il serait mort sur le coup.  —Elle m’a dit qu’un soldat t’avait pris - Alors le jour même, je suis parti. “ Il ne lui dira pas qu’il s’est perdu dans des verres de whisky trop chers avant de retrouver sa route, ni comme il a à son tour massacrer en son nom. —J’ai suivi votre piste pendant quinze ans, j’ai appris qu’il avait déserté l'armée et qu’il avait rejoint l’intérieur des terres pour y récupérer une propriété. Après, j’ai appris qu’il était devenu fermier - on m’a dit aussi qu’il voyageait avec toi, et ça m’a presque rassuré, parce qu’au moins... “ Il se tait. Il y a des choses qu’il s’est imaginé, des scénarios terribles qu’il ne devrait pas non plus partager. —Dis moi, il t’as traité comme ça fille au moins ? “ Pas comme sa femme, pas comme sa putain, par pitié. Mais il a peur de la réponse, alors il parle encore. —Si tu veux savoir si je dis vrai, quand il t'a volé, tu était dans un lange blanc avec des dessins de fleures rouges et bleus. S'il l'a gardé, s'il est toujours ici, tu sauras que je dis vrai.
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Nuttah Doyle
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Sam 27 Nov - 16:10
Elle avait pensé que se placer debout, plantée devant lui, lui assurerait une certaine supériorité, qu’elle deviendrait celle à qui on ne pouvait pas raconter d’histoires. Elle ne comprenait que trop bien son erreur, à présent que ses jambes semblaient faiblir à chacune de ses phrases. Les chaises étaient trop loin pour qu’elle les tire à elle sans se déplacer, et elle était à présent incapable de bouger, figée, prise au piège par les mots de cet étranger qui n’en était plus vraiment un.

Face à ses mots, à ses questions, elle n’était capable que de silence. Certaines choses, elle les savait déjà. Pikuni, le Montana. Seulement des paroles qui ne voulaient pas dire grand chose. Mais en entendant la signification véritable de son prénom, son coeur manqua un battement. Et une voix vint s’insinuer dans son esprit, venant lui murmurer tout ce qu’elle n’avait pas envie d’entendre. Parce que c’était trop, que ça lui brisait le coeur un peu plus à chaque seconde. A quel point aime-t-on un enfant pour lui donner ce nom là ? Bien malgré elle, il l’avait touchée et elle ne put empêcher des larmes de refaire surface, perlant au coin de ses yeux.



Et puis il y eut ce nom. « Kanti. » souffla-t-elle du bout des lèvres. Ce nom qui lui était étranger, et dont pourtant la musique évoquait des rires et la chaleur d’une peau si douce - s’agissait-il de souvenirs ou simplement de son imagination ? -. Mais du reste du récit, la douceur était bel et bien absente. Il n’y avait que souffrance et mort, comme dans les cauchemars qu’elle avait pu faire parfois. Elle savait qu’au moins en partie, il n’affabulait pas: Jedediah lui avait parlé du massacre des siens, mais le rôle que Doyle y occupait - ou plutôt n’y avait pas occupé - était bien différent selon ses dires. Elle voyait dérouler sa propre histoire en des termes bien différents que ceux qu’elle avait toujours entendus, et pourtant, comment expliquer que tout ceci sonne plus vrai que tout ce que son père adoptif avait jamais pu lui raconter ? Mais une part d’elle ne voulait toujours pas l’entendre. Cet homme qui l’avait élevée ne pouvait être ce meurtrier qui l’avait arrachée à sa famille pour lui mentir ensuite chaque jour de sa vie. Et pourtant… Toutes ces ombres, ces incohérences qu’elle avait parfois relevées pour les enfouir ensuite revenaient à présent la hanter, plus que jamais.

Elle ne comprit pas tout de suite sa dernière question - et sans doute cela valait-il mieux -, mais n’eut pas le temps de répondre alors qu’il donnait le coup de grâce. Jusqu’à présent, tout n’était qu’histoires, souvenirs manquant à sa mémoire. Si elle avait de plus en plus de difficulté à le penser menteur, elle pouvait encore se persuader qu’il faisait erreur. Mais la preuve, cette fois-ci matérielle, ne pouvait être justifiée si facilement. Car comment aurait-il pu savoir ?

Lentement, pâle comme un fantôme elle se dirigea vers une grande malle, dans un coin de la pièce. Elle se baissa et en souleva le lourd couvercle. A l’intérieur, des linges, draps, quelques vêtements en attente d’être raccommodés. Elle fouilla pour en retirer le lange dont il parlait. Elle avait presque espéré le découvrir différent, malheureusement il correspondait plus que jamais à la description que cet homme en avait faite, certes défraichi et jauni par le temps, mais aux dessins toujours bien distincts. Alors, elle ferma la malle et s’avança vers lui, puis lui tendit le morceau de tissu. « Il me l’a donné quand j’étais petite. Je l’ai gardé. » Elle doutait que Jedediah s’en soit souvenu. Durant un temps, le lange avait gardé un parfum plus réconfortant que tout, mais voilà bien longtemps qu’il s’était dissipé.

Elle eut la sensation d’être essoufflée d’un coup. Alors elle s’assit sur une chaise près de lui, oubliant ses belles résolutions et laissa les larmes rouler le long de ses joues. Elle regardait l’homme, puis les fleurs dessinées sur le tissu, mesurant les paroles qu’elle allait prononcer. « Je pense que je te crois. » Elle ferma les yeux un instant, sentant tout le poids de ses mots sur sa poitrine. Elle entremêla ses doigts sur sa jupe, les serrant jusqu’à ce que les jointures deviennent blanches. « Mais… t’étais pas là non plus. Peut-être que tu te trompes… ou alors c’est un autre soldat qui a fait ça, pas lui. » Cherchait-elle à le convaincre lui ou à se convaincre elle-même ? C’est alors que la vicieuse petite voix revint déverser son fiel dans son esprit. S’il t’a vraiment trouvée errant seule, comme il l’a dit, comment as-t-il su ton prénom ? Si tu ne le comprenais pas, comme il le disait, comment pouvait-il savoir ?


Elle regardait celui qui se disait son père, désespérée d’entendre de sa bouche la confirmation qu’elle désirait si ardemment. Sa respiration se faisait plus rapide, haletante, alors qu’elle s’efforçait de retenir d’autres sanglots. 

Nuttah Doyle
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Sam 27 Nov - 21:15
Ancora qui, ancora tu
Ancora qui, ancora tu. Ora però io so chi sei, chi sempre sarai. E quando mi vedrai, Ricorderai. Ancora qui, ancora tu. E spero mi perdonerai. Tu con gli stessi occhi, sembri ritornare a chiedermi di me : Di come si sta e qui dall'altra parte come va.
Quand elle se lève pour aller chercher la preuve de ses dires, un long soupire lui vide les poumons, expression d’un soulagement seulement éphémère. Car une fois le morceau de tissu présenté, sa bouche de nouveau se moue comme un serpent, ondulant avec les sanglots qu’il tente de retenir. Il se contente de serrer un instant le lange contre sa poitrine, comme s’il pouvait encore la porter, elle, toute petite, contre lui ( c’est tout ce qui lui reste d’eux, de ce village qui est retourné à la terre ). Les jolie broderies qui qu’il sent sous son pouce, il se rappelle encore qui les avait faites - les couleurs ont bien fané, mais sa mère avait mis tant de cœur à l’ouvrage que le fil, lui, n’a presque pas bougé.

Je pense que je te crois. “ Cette confession, cette fois-ci, lui arrache une plainte, un souffle poussé par une lamentation. Une joie bien étrange lui perce le cœur au tison brûlant, mettant fin à l'hémorragie. Pourtant, c’est une autre noyade à laquelle il doit faire face : tout ce qui ne sera jamais. Parce que si Nuttah semble enfin comprendre, il y a aujourd’hui un autre père qu’elle pleure.
Je suis vraiment désolé. “ Peut-être qu’il l’est, en tout cas pour elle - Doyle, c’est une autre affaire. Il ne veut pas qu’elle souffre ( hélas, ce genre de révélations ne laissent pas de place à la pitié ), alors il hésite à répondre, se demandant si ses excuses ne sont pas une preuve suffisante de ce qu’il avance. Il tâtonne. —Je- écoute, c’est... “ Il mâche sa colère pour essayer d’y renoncer, mais l’amertume lui remplit la bouche de venin. —les autres soldats, ils m’ont tout dit… Il - “ il essuie ses larmes d’un revers de la main. C’est vrai qu’il ne sait rien, ou en tout cas pas grand chose à part ce qu’on a bien voulu lui raconter - il n’y en a que deux qui pourraient faire la lumière sur ce qu'il s'est vraiment passé, cette scène qui lia mère et assassin, mais ils reposent en terre.

Il ne peut pas répondre, alors que choisir ? Laisser tout le fin mot de cette histoire éclater au visage de cette pauvre petite, une réalité à laquelle aucun d’eux ne peut échapper, ou se taire et la laisser faire son deuil ? Doyle l’a peut être élevé loin de ces choses là, peut-être pas assez préservée pour qu’elle ignore que ses origines seront toujours un argument contre elle, mais encore trop caché pour qu’elle comprenne vraiment : tout ce qu’ils ont fait et font encore mérite d’être crié. Il n’y a pas de limite à leur barbarie, elle en est la preuve.
Même s’Il aimerait être plus sage que cela, plus armé contre le monde qui ne l’est aujourd’hui, on n’a jamais pu lui apprendre à fuir ce cercle vicieux ( dans le massacre, toute chance de transmission a aussi été perdue ). Alors, il ne connaît pas autre chose que la colère, toujours guidé par les torts qu’on lui a fait ( peut-être les siens aussi ), et que jamais personne ne pourra réparer. —Il t’a élevé, et je vois bien que tu l’aimes. Mais ce qu’il a fait… Je te jure que c’est vrai. Doyle, il était là pour le massacre, et les autres l’ont vu sortir avec toi de la tente. Avant même que l’armée ait pu compter les morts, il a fuit. “ Cette déclaration n'apaise en rien sa haine. Peut-être que, finalement, au moins pour le bien d'une gamine, il aurait mieux fait de se taire.
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Nuttah Doyle
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Jeu 2 Déc - 11:42
Elle avait placé dans cette interrogation ses derniers espoirs - mais y croyait-elle seulement encore ? -. Espoirs qu’il brisa en à peine quelques mots. Elle cherchait encore quelques miettes à grappiller, une raison valable qu’il aurait pu avoir de mentir, sans en trouver. Et puis, il semblait si bouleversé qu’elle ne pouvait douter. Une part d’elle eut envie de le frapper, de le mettre à terre, de lui faire ravaler ses paroles. Mais l’autre était étonnamment soulagée de s’entendre dire la vérité, de mettre ainsi fin à son supplice et à des interrogations qui trop longtemps - bien plus qu’elle ne l’avait pensé - l’avait torturée. Elle fut, durant un temps qui sembla infiniment long, incapable de parler. Aucun mot ne lui venait, ni approbation, ni protestation. Seules les larmes s’extirpaient d’elles, roulant le long de ses joues pour terminer leur course sur le tissu de sa robe. Elle n’essaya pas de les essuyer, pas plus que de les arrêter.



Elle cherchait ce qu’elle était supposée ressentir, comment réagir, mais elle ne voyait rien. Ses mains, toujours sur ses genoux, s’étaient séparées pour se crisper sur le tissu de sa jupe. Elle se sentait vide, plus vide qu’elle ne l’avait jamais été. Et lorsqu’elle se leva, ce fut comme si son corps se mouvait seul. Elle se dirigea vers la table et prit le verre dans lequel elle avait bu un peu plus tôt - était-ce aujourd’hui ? Cela semblait une autre époque -, la bouteille de whisky et se servit largement avant de retourner s’asseoir, oubliant la politesse la plus élémentaire qui aurait voulu qu’elle en offre à son invité.



Une fois sur le siège, elle but quelques gorgées, aussi rapidement que si elle avait eu de l’eau claire entre les mains. Puis, elle baissa les yeux, contemplant le liquide ambré d’un air absent. « Il m’a demandé pardon. Avant de mourir. » Alors qu’elle était incapable de parler quelques secondes plutôt, voilà qu’à présent les mots venaient sans qu’elle ait à faire d’effort pour les convoquer. « Pas pour quelque chose de banal. Il m’a supplié. Je me suis dit que c’était la fièvre qui le faisait délirer, mais je crois que je savais qu’il avait fait quelque chose de vraiment grave. » Elle se tut, faisant tourné le contenu de son verre d’un mouvement circulaire. « Parfois, j’avais l’impression que c’était plus moi qu’il voyait. Mais quelqu’un d’autre. » Elle tourna la tête vers l’homme qui était son père, venant capturer son regard. « Je lui ressemble ? A ma mère, je veux dire. » Sa voix devint presque tremblante sur la fin, et elle se détourna rapidement pour revenir à la contemplation de son whisky, comme si elle espérait y voir l’image de cette mère qu’elle ne connaitrait jamais. Elle tenta de convoquer la bribe de souvenir qu’elle avait cru ressentir un peu plus temps, mais sans y parvenir.

Elle ne voulait pas réfléchir à ce que Jedediah avait fait, pas maintenant. Elle craignait de le haïr, que tous les souvenirs qu’ils avaient partagés, leurs joies et leurs rires ne soient entachés à tout jamais. Mais ne pas parvenir à le haïr aurait presque été pire. Haïr l’homme qui avait décimé sa famille, l’avait apparemment arrachée aux siens et surtout, surtout lui avait menti toute sa vie. Elle ne parvenait à considérer les choses dans leur ensemble, à analyser froidement la situation. Tout ce qu’elle voyait, c’était une plaie béante au coeur, qui ne voulait cesser de saigner.

Une fois de plus son regard vint à la rencontre de l’homme assis près d’elle, tandis qu’elle cherchait dans ses traits des indices sur ce qui avait pu être, sur ce qui serait. Le temps s’était arrêté, sans qu’un après puisse être envisagé. « Comment tu t’appelles ? » Elle ne se souvenait plus s’il le lui avait dit. Tout ce qu’il s’était passé jusqu’à maintenant paraissait désormais flou.

Nuttah Doyle
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Makoyepuk Blackfoot
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Mar 7 Déc - 18:06
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Elle se remplit un verre, plein comme le silence qui vient appuyer leurs mines défaites. Ses révélations tordent le coin des lèvres de Makoyepuk et lui font plisser le nez. Le vieux Doyle avait eu au moins un regain de bravoure à sa mort, mais cela ne change rien à l’horreur de son crime. Il ne peut pas s’empêcher de le condamner - encore plus pour ses mensonges et pour la manière dont il a façonné une fille qui ne lui appartient pas. A cause de lui, un monde les sépare.

La première question lui fait relever la tête, le poussant dans une contemplation interdite - lui qui l’avait observé durant le combat, maintenant que leurs armes sont en bandoulières, il n’ose presque plus s’attarder sur ses traits. Mais pas besoin de trop réfléchir, il connaît déjà la réponse à cette cruelle interrogation. Elle s’échappe presque immédiatement de ses lèvres. —Oui. Tellement. “ S’en est terrifiant, peut-être de la plus belle des façons. Elle a ses yeux, son nez, ces expressions qui creusent les mêmes sillons dans son visage poupon - à quelques différences près. Kanti devait avoir son âge quand elle s’en est allé vers les collines de sable, alors la ressemblance n’en est que d’autant plus frappante. —Je n’ai pas de photo, mais je te jure, elle était si jolie, comme toi. “ L’absence a magnifié sa beauté et son charme, l’a rendu unique, irremplaçable - Nuttah en est une copie seulement familière, plus douce, enfantine. Il voit en elle sa compagne, mais aussi sa mère - peut-être un peu du père de sa compagne - et d’autres visages qu’il n’a pas connus mais que sa grand-mère aurait pu nommer. Elle est son sang et la digne fille d’une femme qui parcourait les plaines, à la poursuite des bisons, portant sur son dos le petit bout de vie pour lequel elle a offert son âme.

Makoyepuk. Je m’appelle comme ça. “ Comme il est étrange de se présenter après tout ce qui vient de se passer - c’est un nom qu’elle devrait connaître, mais qu’elle n’arriva peut-être même pas à retenir. —Mako, si tu veux. Je sais que c’est plus simple pour- “ Il allait dire “vous”. —-c’est moins long.

Il t’aimait, hein ? “ Cette déduction lui arrache le cœur. Elle parle du vieil homme avec tant de douceur et le protégerait bec et ongle si la seule preuve de son rapt n’avait pas été présentée. —Toi aussi ? “ Il veut savoir, comprendre : quelle vie a-t-elle vécue ?

Il pose ses mains sur la table, les liant nerveusement, puis les défaisant pour s’occuper - il a du mal à lui faire face. —Je sais que c’est dur, tout ça. Je suis désolé. Je - si tu n’as pas envie de parler, je vais aller monter la garde. Demain je serais parti. Je te ramènerait la prime, comme promis. Et si tu veux, à ce moment-là, je te raconterais tout - j’ai tant de choses à te dire, tu sais.

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