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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsLa mort est un mystère, cependant la vie n’a rien de tendre. Depuis les événements du bal, Mae Matthews ne parle pas, ou peu. Cela ne change pas vraiment de ses habitudes mais cette fois-ci, son regard est comme éteint. Bien qu’elle soit revenue et que toute sa loyauté -et peut être elle-même également- appartient aux frères, elle leur en veut. Rancunière, elle a du mal à oublier. Son altercation avec Sean et le terrible geste de Kilian, cela fait beaucoup à digérer pour la personne qu’elle est. Dans un trio, il y a toujours une personne qui est en équilibre entre deux mondes. C’est le cas de la jeune femme. Ils n’ont qu’un mot à dire, d’une seule et même voix et elle se retrouve en dehors de tout. Elle sait bien, au fond d’elle les raisons pour lesquelles elle est encore là aujourd’hui mais sa raison se borne à laisser cela de côté en laissant son cœur prêt à exploser un peu plus chaque jour.
Elle a merdé, elle a été trop loin et elle le sait. Mais elle voulait leur prouver. Leur prouver qu’elle était capable de tout organiser elle-même. Et elle l’avait fait. Elle est partie pour mieux revenir, toujours aussi fidèle à ses principes et à son clan. Ses foutus principes qu’elle place au-dessus de tout.
Mais voilà, tout cela a jeté un froid glacial sur le campement et Mae passe ses journées en dehors. Elle part le matin tôt et revient lorsque la nuit est tombée, s’efforçant de faire bonne figure devant les rares personnes qu’elle croise. C’est-à-dire qu’elle se contente d’un signe de tête, pas plus aimable qu’à l’habitude. Elle est certaine qu’en partant et revenant à ces heures de la journée, elle ne les croisera pas. Les frères seront en train de dormir ou se saouler en compagnie de filles de joie. C’est ce dont elle se convainc. Elle ne veut pas s’infliger cela, alors, elle fait ce qu’elle sait faire le mieux : fuir en attendant que sa colère passe et pour refonder sa raison afin de ne plus tout voir de ce qui se joue devant ses yeux. Fuir pour ne pas laisser ses pensées envahir son corps et prendre le contrôle de ses mots.
Elle passe ses journées accompagnée de son cheval -unique compagnie qu’elle tolère- à travers la pinède. Elle marque parfois une pause pour se reposer, manger ou lire. Parfois même pour se refaire le fil des événements.
Mae est prête à tout pour ne pas montrer aux hommes de main du clan que quelque chose ne va pas. Elle se refuse à exploser devant tout le monde. Elle veut à tout prix préserver sa crédibilité.
Ce soir, elle rentre tard de sa journée d’oisiveté. Beaucoup ont déjà quitté le campement pour des occupations plus festives. Beaucoup, excepté un qu’elle aurait aimé ne pas croiser.
Elle arrête son cheval assez loin pour qu’il ne la remarque pas, nerveuse elle tire sur les rennes. Son cœur se met à cogner contre sa poitrine sans qu’elle puisse lui intimer de ralentir le rythme. Lancé au galop il ne s’arrête plus. Mae ferme alors les yeux et prend une grande inspiration avant de les rouvrir. Il est là, assis en face du feu qu’ils ont fait près de leurs tentes en arrivant ici il y a quelques mois. Elle l’observe et l’imagine perdu dans ses pensées. Elle ne peut s’empêcher de repenser à tout ce qu’elle avait avant. Ses discussions nocturnes avec le cadet O’Reilly lui manquent. Kilian est l’inverse de son frère et pourtant, elle ne s’imagine pas vivre sans les deux. Ils complètent un tableau parfait qu’elle garde au fond de son être. Qu’elle ne peut s’empêcher de chérir, malgré elle. Elle leur en veut mais, elle n’arrive pas à les détester. Les haïr serait tellement plus simple pour elle. Elle pourrait partir, sans regrets. Mais, elle n’y arrive pas, prisonnière de ses propres émotions contradictoires.
La situation ne lui plaît pas. Pourtant, elle n’arrive pas s’enlever de la tête que, lui aussi, a douté d’elle. Et si le bal de Silverstone a dégénéré c’est à cause de lui. Elle avait toute la situation sous contrôle. Mae Matthews remet alors une mèche sauvage derrière son oreille et s’allume une cigarette à l’aide d’une allumette qu’elle fait craquer.
Lorsqu’elle descend de son cheval, elle ne lui adresse pas la parole et ne lui accorde même pas un regard. Elle fonce vers sa tente prendre ce dont elle a besoin : Plusieurs couvertures et surtout, surtout du whisky. Elle a en tête d’aller aux abords du lac, attendre que la nuit soit suffisamment avancée pour qu’il dorme et qu’elle n’ai pas à lui faire face.
Cigarette entre les lèvres, couvertures sous un bras, whisky dans l’autre main, elle repasse non loin de lui, ignorant toujours sa présence.
Il fait un froid de canard au bord de ce lac qu’elle a fini par détester. Au loin, sur l’autre rive la fête bat son plein. Une patinoire a été installée et les lumières scintillent comme des étoiles. Elle ne peut pas y aller et de toute façon, elle ne le veut pas. Se rendre là-bas serait tenter le diable et elle n’a plus l’envie. La solitude lui va tellement mieux. Enroulée dans son amas de couvertures, elle fume sa cigarette, absente, écoutant les bruits éloignés de la fête se mêlant à ceux de la nature.
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Ven 4 Déc - 2:14
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
. L'enfer n'a pas de fureur comme une femme méprisée. Après l’incident de Silverstone, Mae le leur a bien prouvé : véritable fille de l’Ouest, ses cris sont des balles qui vous atteignent en plein cœur - sa vengeance est toujours terrible. La gâchette facile, prête à tirer sur le premier qui osera piétiner son orgueil, elle dégaine comme personne, vous criblant de critiques et de piques qui vous rongent l’égo. Évidemment, les O’Reilly ont reçu leur poids en plombs, cibles mouvantes pour la belle qui, après son escapade, n’a pas manqué de les aligner une fois revenue au bercail. Elle a remis les choses au clair, comme dirait Hargrave, mais le goût de la vérité ne plaît pas à tout le monde : trop amer pour Kilian, il n’a pas su digérer chaque remarque faite à son égard, toujours trop teigneux dans ces moments-là. Faisant d’un débat ce qui n’en était pas un, de fil en aiguille, c’est un silence pesant qui a finalement remplacé les injures. Voilà donc quelques jours que ce petit manège dure - trop longtemps, disent certains. Mais il n’a pas trouvé la force de lui parler. Sûrement trop couard, ou plutôt trop fier pour redresser ses torts et de nouveau affronter Miss Matthews, lui aussi se terre dans un mutisme ridicule. En chien de fusil, ils se regardent, coup d'œil jeté à l’un quand l’autre à le dos tourné. Cependant, il est clair que la demoiselle est plus expérimentée dans le domaine de la bouderie qu’il ne l’est : rusant pour ne plus croiser l’une des têtes de l’Hydre O’Reilly, elle disparaît des jours entiers, ne laissant pas même l'occasion à ses adversaires de se racheter. Ô cruelle créature ! Ignoré de la sorte, Kilian ne sait s’il doit éprouver de la colère ou de la honte.
Peut-être est-ce pour cela qu’il ne se sent pas le cœur à la fête. Alors qu’Imogen fait de ses Hivers blancs une véritable attraction, le jeune homme ne daigne pas même traverser le lac qui le sépare du reste du monde, chemin glacé qui le mènerait vers quelques festivités nécessaires en ces temps compliqués. Au contraire, Il préfère rester au camp, un café alcoolisé entre les mains pour se réchauffer le gosier et l’âme. Il faut dire qu’il apprécie la compagnie du silence, allié de toujours l’invitant à la réflexion. Perdu dans ses pensées, il ne la voit pas tout de suite. C’est tout le bruit qu’elle fait qui attire son attention, et certainement aussi cette aura de rage qui la suit partout. Elle fait quelques aller-retours, la fumée de sa cigarette se mêlant à celle de son souffle, prenant ce dont elle a besoin sans vraiment se soucier de sa présence. Une certaine tension monte au milieu des ruines d’un camp de vauriens, alimentée par la colère d’une femme et la curiosité tenace d’un idiot. Kilian la regarde avec insistance, comme s’il voulait lui prouver que son dédain, il n’en a rien à faire ( mensonge ). Mais dans le fond, tout ce qu’il veut, c’est qu’elle se retourne et qu’enfin elle lui adresse la parole. Évidemment, il n’en est rien.
Elle file sans un mot, quelques draps sous les bras, une bouteille à la main. Il grogne et souffle, un instant interdit, ne sachant s’il doit se lever et la suivre ou laisser ce manège tourner jusqu’à ce que mort s’en suive. Il pourrait, s’il le voulait, continuer de l’ignorer, vivre heureux et fier pour le restant de ses jours : ne pas se racheter, rester fort, grand, invaincu, voilà ce qu’un chef de gang devrait faire. Mais la solitude est un luxe que seuls les salauds sans cœur peuvent se payer. Or, tout le monde le sait, Kilian est bien trop tendre pour ça - un peu de culpabilité commence même déjà à lui peser sur l’âme. — ’Fait chier... “ Il ne lutte pas bien longtemps, déjà debout alors que la neige n’a pas encore effacé les pas de sa comparse. Il veut s'expliquer, de nouveau : il le doit. Il ne veut plus prétendre que rien de tout ça ne le blesse, que le gang peut très bien tourner alors qu’une guerre fait rage en son sein : il sait très bien que c'est faux, si ce n’est dangereux pour les affaires - et son cœur. Alors, sans plus réfléchir, il la suit, ne sachant même pas ce qu’il compte lui dire. Des excuses seraient évidemment les bienvenues, mais il ne sait s’il a encore la force de lui en présenter : la seule chose dont il est sûr, c’est qu’il ne supporte plus le silence qui les sépare.
Il l'aperçoit enfin, silhouette perdue dans l’immaculée immensité. Elle a le regard dans le vague, accroché aux lumières d’une fête qui leur est interdite, tristesse pleine d’aigreur et de rancune. La chose ne lui plaira pas, néanmoins, il décide quand même de s'asseoir à côté d’elle, sans un mot, sans un bruit, si ce n’est le crissement de la neige sous son poids. Avec son manteau sur les épaules, il n’a pas l’air prêt à faire face au vent qui, déjà, lui gèle les os. Bien moins préparé que la demoiselle, il regrette presque son geste - mais le mordant de l’Hiver lui remet aussi les idées en place : c’est maintenant ou jamais, se dit-il, prenant son courage à deux mains. — Tu comptes boire la bouteille toute seule ? “ Bon, on aurait pu faire mieux comme entrée en matière, mais il sait que Mae est habituée à sa maladresse. Quoique, maintenant antagonisé par cette femme, son audace pourrait lui coûter cher. — Bon, écoute, ‘faut qu’on parle. Encore. J’ai l’impression que l’explication d’la dernière fois n’a pas vraiment aidé. On a dit des choses qu’on pensait pas et... “ Il s’interrompt un instant, le regard vers l’horizon. C’est sûr, il avait eu des mots plus hauts que d'autres, perfides attaques qu’il savait et sait toujours blessantes. Mais regrette-il vraiment ? Il s’interroge. Bien sûr qu’il ne veut aucun mal à Mae, au contraire - mais il ne peut pas toujours s’écraser pour faire plaisir aux autres. Mentir sur ses sentiments, même les pires, ce n’est pas une habitude qu’il veut garder. Elle mérite la vérité, pas assez fragile pour qu’on la lui cache. — Non. C’que j’ai dit, j’le pensais. Mais c’est pas la peine de t'rabattre les oreilles avec ça, hein ? J’sais même pas si tu m’écoutes de toute façon. Par contre, c’que j’sais, c’est qu’le passé et le présent sont deux choses bien différentes. J’ai pas envie que l’incident de Silverstone nous pourrisse la vie plus longtemps. J’ai plus envie de t’en vouloir, même si tu penses que j’ai même pas à le faire, parce que t’avais tes raisons, ou j’sais pas trop quoi... “ Il se tait, comme pour peser le poids de ses propres mots. Ses yeux céruléens se posent sur le visage de Mae, battu par un souffle froid, rougit par cette nuit glacée qui semble pourtant moins terrible que cette conversation. Sur ses traits, il cherche la trace d’une réaction, n’importe laquelle, épuisé de voir ce même masque de fer et de sévérité accroché à ce si joli minois. — Et j’men fou, même si tu m’réponds pas, j’bougerais pas. J’parlerais seul s’il le faut - et vu comment j’suis mauvais pour ce genre de chose, bah tu vas devoir subir. “ Il se permet un trait d’humour, pitoyable appelle à l’aide qu’il se hasarde à lancer. — J’tenvie pas, Matthews, je vais monologuer pendant une heure et à la fin tu regretteras d’avoir rien dit. “
Kilian O'Reilly
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Ven 4 Déc - 23:34
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsVers l’horizon flou, trop loin pour être regardé avec justesse, Mae Matthews aperçoit des bribes de son ancienne vie. Celle d’une jeune fille entourée de sa famille. La vie de hors-la-loi, allant de campement en campement n’a pas toujours été sienne. Elle a laissé ce qu’il lui restait de famille dans une incompréhension totale en partant. Ils auraient dû s’en douter, elle n’a jamais été faite pour ce monde. Le moule dans lequel on voulait la faire rentrer n’était qu’une illusion qu’elle donnait pour calmer les nerfs de sa pauvre mère.
La période des fêtes chez les Matthews était joyeuse. Prise dans les échos de la fête au loin, des souvenirs enfouis reviennent à sa mémoire. Elle se revoit à neuf ans, portée par son aîné, ajoutant l’étoile au-dessus du sapin présent dans le salon de la demeure familiale. Elle revoit le regard bienveillant de son père, savourant son cigare avec un brandy dans son fauteuil. S’il la voyait aujourd’hui … Lui qui voulait que sa fille prenne la voie de l’enseignement. Il désapprouverait très certainement. Au lieu de cela, elle s’est lancée dans une quête vengeresse pensant alléger sa peine insurmontable. Il est certain que si son père était encore de ce monde, elle serait à ses côtés. Toujours un peu rebelle, mais pas autant indomptable.
Des bruits de pas dans la neige la font sortir de ses tourments qui la torturent à chaque fois lorsque cette période de l’année arrive. Cette phrase, liée au geste, comme une invitation forcée à se joindre à elle ne l’amuse pas comme cela aurait pu être le cas auparavant. Elle jette un bref regard à la bouteille du malheureux liquide. Evidemment qu’elle avait l’intention de la boire sans être accompagnée. Mae se souvient encore de la dernière fois qu’elle s’est laisser aller à boire en compagnie de l’irlandais, elle ne veut plus se laisser prendre à ce jeu dangereux pour elle, comme pour lui. Malgré tout, elle ne tient pas à les faire souffrir. Elle doit garder sa raison car la triste vérité est qu’elle n’est pas prête à lui parler en adoptant le masque de l’indifférence. Normalement, quelques jours loin des frères lui suffisent. Mais fuir ne fait que retarder l’échéance.
Sentant sa présence à ses côtés, elle resserre l’étreinte de ses couvertures autour d’elle, barrières imaginaires face au flot de paroles qu’il s’apprête à déverser. Blottie contre la fatigue, elle le laisse parler, ne daignant pas lui accorder un regard sans aucun désir de se battre, pour une fois. Ils auraient pourtant tant de choses à se dire, des histoires qui seront bientôt usées. Les lèvres de la jeune femme brûlent encore de tous les mensonges qu’elle a pu dire pour éviter une confrontation avec le frère de Sean.
Elle continue de fumer sa cigarette, jouant avec les volutes de fumée, les laissant danser devant ses yeux. Elle souffle sur les braises de son mégot, tout comme lui souffle sur les braises d’une discussion acharnée qu’ils ont eu quelques jours avant. Pour lui, Silverstone est un incident mais il en est tout autre pour elle. Silverstone, c’est une trahison, un manque de confiance, le temps d’un souffle coupé par un soir tardif d’été. Il est trop tard pour avouer qu’elle a eu mal. Il lui a volé ce qu’il restait de l’été. Comme si elle n’était rien pour lui, venant remettre en cause des années de camaraderie. Dire qu’elle lui en veut est bien trop faible. Elle-même est incapable de décrire ce qui la prend au ventre. Mélange de rage et de déception. Mae Matthews a l’impression de devenir folle. Dans ces moments, son cœur n’est plus comme avant, s’en allant, tout doucement.
Laissant son mégot finir de se consumer à même le sol, elle ramène ses jambes contre sa poitrine et vient les entourer de ses bras. Sa respiration calme qui s’échappe de ses lèvres dénote totalement avec ce qui est en train de se passer en son for intérieur. Elle boue, prête à exploser, semblable à l’eau que l’on a laissé trop longtemps sur le feu.
Il n’a plus envie de lui en vouloir mais il ne comprend toujours pas. Il devrait laisser tomber, laisser la nuit trembler en eux et le temps faire ce qu’il a à faire. Mais un O’Reilly, ça a la tête dure. Elle sent ses yeux se poser sur elle, reflet des profondeurs de l’océan. Son cœur battant à tout rompre, elle pose son menton sur son avant-bras, sans pour autant cesser de fixer un point au-delà du lac.
Sentant un nœud se former dans son ventre et remonter le long de sa gorge, Mae s’efforce de garder les yeux ouverts pour ne pas avoir à affronter cette émotion qui veut prendre le dessus sur sa maîtrise. Elle préfère serrer les dents pour ne pas avoir à répondre. Bien trop fière, Matthews se refuse à lui montrer le moindre signe de faiblesse, la moindre larme. Elle se déteste tant, elle qui a, jusque-là toujours tout maîtrisé. Son corps voudrait lui imposer de le regarder mais elle se bat. Elle devrait partir pour de bon. Son cœur bat contre sa poitrine, comme pour l’abîmer un peu plus. Elle n’aurait jamais dû revenir mais comme toujours, c’est plus fort qu’elle.
Elle le reconnait, elle a eu tort de vouloir mener ce braquage contre l’avis de Sean, elle n’aurait jamais dû faire courir un tel danger aux membres du clan. Mais il doit reconnaître ses erreurs, elle ne laissera pas passer cela. Elle se raisonne une dernière fois avant d’écouter sa dernière phrase. Dans une situation qui le dépasse, Kilian tente l’humour mais elle n’a pas le cœur à en rire.
Il peut lui parler jusqu’au petit matin même si cela lui chante, elle ne se laissera pas avoir cette fois-ci.
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
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Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Lun 14 Déc - 2:14
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
. Elle reste silencieuse, statue de sel au regard océanique ( mers sombres, les vagues qui viennent mourir au coin de ses yeux sont noires comme l’encre ). Amertume d’un ressentiment à peine esquissé sur son visage, elle n’exprime pas même tout ce dégout qui semble monter en elle. Belle armure que voilà ! Impénétrable et à l’épreuve des balles, son mutisme semble immuable. Kilian le sait, à ce jeu là, il gagne rarement : la dame est connue pour ses coups de maître, celui qu’elle leur a joué après le bal étant le meilleur des exemples. Elle sait disparaître de vos vies pour revenir un beau matin, incarnant un fantôme ( apparition qui vous arrache le cœur dans un silence ). Il pince les lèvres, le regard jeté au loin comme si à l’horizon pouvait se profiler la solution à chacun de ses problèmes. Lui qui ne sait pas trouver les mots justes, il est face au mur, cancre interrogé sur une leçon qu’il n’a pas même révisé - et devant lui, une étendue de glace stérile qui ne lui offre pas même le plaisir d’une escapade visuelle... A ce moment précis, il aimerait ne pas lui en vouloir : s’il avait moins d’orgueil, il aurait pu s’excuser. — J’aime pas tes silences, Matthews. “
La bouteille est beaucoup trop loin pour qu’il tente quoique ce soit, s’asseyant sur le courage qu’aurait au moins pu lui donner la boisson. Et puis, les remparts qu’a construit Mae entre elle et lui sont trop imposants, si bien qu’il ose à peine s’approcher d’elle. C’est qu’elle est de la trempe de celles qu’il ne faut pas trop asticoter : une fois à portée de main, elle peut vous coller une raclée mémorable ( il l’a déjà vu faire et a toujours plaint les pauvres diables qui ont finis la gueule amochée ). Non, pour attaquer cette fille de l’Ouest, il faut prendre ses distances, viser juste et espérer qu’elle ne vienne pas se venger. Alors c’est ce qu’il fait. Il se lève, son manteau noir presque gris de toute cette neige qui, désespérément, s’accroche au coton usé. Il esquisse quelques pas, s’enfonçant dans le manteau déjà bien épais de l’Hiver, faisant volte face une fois ce court chemin tracé. Il a décidé de ne pas baisser les armes, son regard faussement hautain en est la preuve. Il l'observe, perdue dans un tas de couvertures certainement bien confortables. Elle ne le voit peut-être pas, mais lui, ne pourrait faire que ça : la contempler. Cependant, si d’habitude une telle vision le porte sur les rives du romantisme, c’est cette fois-ci avec une espièglerie certaine qu’il fixe ses yeux sur la belle. — D’accord, j’ai compris qu’tu comptais pas m’parler. Pas avec de beaux discours en tout cas. “
Il se penche, tâchant le plus discrètement du monde de sculpter dans les paumes ( bientôt brûlées ) de ses mains un projectile maculé. — Mais t’es pas du genre à te défiler pour un combat. “ Son souffle, comme la fumée d’un cigare, peint le ciel nocturne de volutes. Il cache à peine son sourire, levant le bras comme pour attraper l’épée de Damoclès qui vole au-dessus de sa tête. Trois. Deux. un. Il fait le compte de ses dernières secondes à vivre avant de finalement jeter le tas de neige sur la demoiselle - aussitôt, il en prépare une autre. — Fait que’qu’chose au moins, j’sais pas...Hurle moi d’sus par exemple ! “ Une nouvelle boule de neige s’écrase sur l’épaule de Mae, soulignant les propos de son assaillant. — Parle moi, attaque moi, fait un truc merde ! “ Troisième assaut, Kilian ne s’arrête plus, comme s’il voulait obtenir au moins un mouvement de la part de cette fille qu’il sait bien plus combative. — Moi aussi j’suis en colère, et j’sais bien que j’ai pas dit que des poèmes la dernière fois. “ Insultant. Voilà le mot que le cadet O’Reilly se gardait bien de prononcer pour décrire son comportement passé. — Mais là, c’est trop cruel ton traitement ! J’viens pour arranger les choses, alors j’ten supplie, parle moi. “ Au diable l’honneur et la fierté, voilà qu’une tête à prix se met à quémander l’attention de son bourreau.
Kilian O'Reilly
Invité
Invité
Mar 15 Déc - 19:19
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsIl semble enfin comprendre, disposé à partir. À mesure qu’elle le sent s’éloigner, un poids quitte son corps, elle s’autorise à enfin fermer les yeux, cessant de fixer le paysage gelé. Elle n’est pas prête à lui parler, tout simplement car elle le sait, elle n’a pas pris assez de temps pour reformer ce qu’elle avait construit autour d’elle pour empêcher la vérité d’éclater.
C’est alors qu’elle l’entend, elle soupire, serrant les dents. S’il n’aime pas son silence, c’est son insistance qu’elle ne supporte pas. Ou plutôt qu’elle n’arrive pas à gérer, prise au piège de ses propres tourments. Les plaies de la jeune femme, témoins d’une situation instable, sont prêtes à s’ouvrir à nouveau. Cela ne sera pas devant lui. Les défis d’autrefois paraissent si loin en comparaison de ce qu’elle vit.
Une discussion avec une gitane, non loin d’Imogen au début de l’été lui revient en tête. Elle revoit Esméralda lui dire qu’elle est une femme forte. Mae ne l’a pas cru sur le moment, et pour tout dire ne la croit toujours pas. Si elle était réellement forte, elle ne serait pas revenue.
La hors-la-loi s’imagine tirée d’affaire, mais il reprend. Elle ne s’est jamais défilée devant un combat non, mais ce que le cadet O’Reilly ne sait pas, c’est que le combat qu’elle mène depuis des mois maintenant est le plus difficile qu’elle ait eu à mener. Elle n’a même pas envie de le gagner, simplement de le fuir éternellement. Elle sent alors un impact dans son dos qui la fait tressaillir légèrement. Elle relève sa tête qui était jusque-là posée sur son bras. Il ne s’arrête pas, la neige arrivant sur son épaule. Puis une troisième fois. C’en est trop. Elle se lève alors, laissant sa colère à la porte de son bastion.
Elle le regarde enfin, lui, son visage presque enfantin, dissimulé par une existence faite de tourments, souriant. Elle reste un instant les bras croisés sous ses couvertures, incrédule. Lorsqu’elle pose ses yeux sur lui, elle sent son cœur débattre. Elle n’aurait pas dû. Elle se convainc de ne pas s’emporter, gardant un calme qui n’en a que l’apparence. Et enfin, elle brise le silence de la nuit face à celui qui ne semble pas prendre cela au sérieux.
« Ah, tu veux arranger les choses ? » la jeune femme lève les yeux au ciel, un court instant. Incapable de se retenir plus longtemps, sa main part en direction du visage de Kilian, offrant à la nuit un bruit sourd. « Commence déjà par arrêter d’te comporter comme le gamin des Davis.». Il n’aurait jamais dû venir la voir, tout déclencher à nouveau, elle n’est pas prête. Pourtant, elle ne peut plus s’arrêter, comme un cheval lancé au galop, elle continue. « T’en connais beaucoup toi qui lancent des boules de neige en guise d’excuses ? ». Elle marque un temps, le regard teinté de déception. « Parce que c’est ça qu’t’essaye de faire hein ? Mais t’as bien trop de fierté pour le dire, ça t’écorcherait la gorge et tout ce qu’il y a à l’intérieur de toi. » En disant cela, elle pose un instant son index sur le cœur du bandit. Elle reste calme, presque impassible, pourtant sa voix se met à trembler lorsqu’elle reprend. « Oui, oui j’ai merdé. Une fois. J’vous l’ai déjà dit, mais si t’as encore besoin de l’entendre, j’ai aucun souci avec ça. Oui, j’aurais pas dû en faire qu’à ma tête et monter ça toute seule. C’était trop de risques pour rien. »
Elle s’éloigne un peu, tanguant vers des choses qu’elle ne veut pas dire, mais il semble trop tard. Elle pose une main sur son front, balayant les cheveux qu’elle a devant ses yeux qui commencent à s’embuer malgré elle, le nez rougit par le froid. Elle laisse la rage et la déception parler pour elle.
« Mais merde ! Six années, six putains d’années que j’suis avec vous, qu’vous devriez m’faire confiance, me connaître, et toi … toi tu me demandes de te hurler dessus ? De t’attaquer ? Comme si ça allait arranger les choses comme ça, d’un coup ?! » Elle laisse sa main en l’air un instant, pour appuyer la fin de sa phrase tout en prenant une grande inspiration afin de ne pas laisser s’échapper les larmes qu’elle a au bord des yeux. « Tu penses vraiment qu’ça va m’faire oublier que t’as décidé de pas m’faire confiance en plus de tout c’que tu m’as mis dans la gueule l’autre jour ? » Mae le pointe alors du doigt, comme un avertissement. « Et te cache pas derrière ta soi-disant idiotie parce que t’en es bien loin Kilian O’Reilly. ». Il est tout sauf idiot à ses yeux, mais il ne le sait pas. Il se borne à dire à qui veut l’entendre qu’il est plus bête qu’elle, ou que Sean, mais c’est faux. « Pose toi les bonnes questions, met toi une putain de fois à ma place, et tu verras lequel de nous deux est le plus cruel, avant de me supplier. » Elle ne peut plus le regarder, sachant qu’elle a dit plus que ce qu’elle voulait, incapable de se retenir plus longtemps. Mae Matthews retourne alors vers le lac, lui tournant le dos, parlant un peu plus fort. « Et surtout ! Surtout, t’avises plus jamais d’me lancer des boules de neige ou j’t’assure que j’te fais bouffer toute celle qu’il y a au bord de ce putain de lac. »
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Mer 30 Déc - 17:05
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
. Elle se lève enfin, David qui fait face à Goliath - Mais Kilian, tout géant qu’il est, tremble presque devant la colère qui se lit dans les yeux de la demoiselle. Il fait même un pas en arrière, soudainement plus très certains de vouloir faire face à la rage d’une âme courroucée. Mais cette guerre, il l’a voulu, se jetant en première ligne : il doit maintenant assumer la conséquence de ces actes, aussi amer en soit le goût.
La claque qu’elle lui colle le laisse stupéfait. Enfant abasourdi, il reste planté dans la neige, la bouche entrouverte, comme s’il avait voulu répondre à ce geste, mais que la honte l’avait rendu muet. Il la regarde, Furie qui jette ses mots à la figure du danger, toute griffes dehors, redoutant de nouveau qu’elle s’approche. Mais bien heureusement, après sa première attaque, ce sont les insultes et les reproches qui deviennent ses armes - ceci dit, le venin dans lequel elle plonge chacun de ses mots est peut-être plus corrosif pour le cœur d’un homme que ses doigts brûlant. Kilian souffre de l’entendre, mais ne peut que l’écouter, submergé par cette morale qu’elle lui fait, bien silencieux face à de telles vérités. Cette griffe qu’elle pose sur sa poitrine lui fait à son tour l’effet d’un poignard, alors il baisse les yeux, comme pour observer les rivières pourpres qui, pourtant, ne serpentent pas sur sa chemise. Il ne veut pas croiser son regard, déjà écrasé par cette voix tremblante qui pèse sur sa conscience. Admirer l’étendu des dégâts, le résultat désastreux d’un ego parfois trop grand, voilà une chose dont les hommes de sa trempe ne sont pas capables. Petit fuyard, il se tait quand enfin il faudrait parler.
Fantôme de la rive, elle s’avance vers le néant, le bruit de ses pas dans la neige comme seule preuve de son départ pour le jeune homme. A cette distance, il ne craint plus de voir ses larmes, alors il relève la tête, contemplant cette silhouette encapée qui s’agite avec le vent. Mais jamais une banshee ne cesse de hurler son malheur : mélange de peine et de regrets, elle expose des faits glaçants à son bourreau, le forçant à constater tout ce mal qu’il a pu lui faire. Le cœur du cadet O’Reilly semble alors se fendre, laissant une brise hivernale s'immiscer dans les ruines de sa carcasse. Il pince les lèvres, reconnaissant le rôle qu’il a pu interpréter dans ce triste dénouement. Cruels sont les garçons quand ils jouent à la guerre, capables de perdre le meilleur des alliés. Sean et lui ont sûrement été trop durs, trop sourd aux maux de celle qui a rendu un millier de leurs rêves possibles. Il n’a pas vu cette trahison que lui-même a commise, aveugle quand il s’agit de la douleur des autres ( peut-être n’écoute-t-il pas si bien ceux qui se confient à lui ), et Dieu sait qu’aujourd’hui, il regrette. Lui qui a goûté au prix d’une telle perte, il ne veut pas courir une nouvelle fois le risque de la voir disparaître de sa vie.
Quelques menaces achèvent sa diatribe alors qu’elle se tourne de nouveau vers l’immensité du lac gelé. Il reste un instant interdit face à ce dos si expressif, ne sachant si, encore une fois, il doit défier le silence de Matthews ou simplement la laisser à ses tristes pensées. Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : il peut bien endurer quelques insultes de plus pour expier ses fautes. — J’suis désolé. “ Il s’avance, un pas à la fois, comme s’il ne voulait encore tout à fait s’imposer. — J’pensais pas qu’tu voyais les choses comme ça. “ Un pas de plus. Il essaye de rattraper la distance qui les sépare, frigorifiée par cette nuit et la froideur de cette fille. — J’ai eu peur au bal. J’ai cru qu’tu voulais te tirer, mais j’aurais pas dû. J’sais pas pourquoi Matthews, mais l’idée qu’tu files, ça m’a rendu fou. Pourtant, c’est pas ton style ces choses-là, j’sais que t’es loyale - bon dieu, tu l’es plus que n’importe quel salaud de patriote. Mais ça m’a foutu en rogne, ou ça m’a désespéré, j’sais pas trop. Alors j’ai paniqué. Et quand t’es rentré, c’était pareil, j’avais toujours aussi peur. J’te jure, j’voulais pas que ça te peine, pas comme ça. “ Il s’arrête enfin, son souffle peignant le vent de brume. — Mais j’suis désolé, parce que je vois que j’me suis bien planté. J’suis plus si sûr d’avoir raison maintenant. “ Il prend une grande inspiration, comme pour préparer un nouveau discours - mais finalement, il se ravise. Il redresse la tête, jetant un nouveau regard sur Mae, perdu dans des pensées plus douces, considération qu’il s’efforce d’offrir à cette femme. — J’te l’ai dit : j’peux pas laisser filer quelqu’un comme toi. S’il faut que je change, j’le ferais. “
Avec plus d’assurance, il s’avance vers elle. Comme son ombre, il reste figé derrière la demoiselle, assez près pour lier ses doigts aux siens, mais trop pour ne pas être effrayé par sa propre audace. — T’as toute ma confiance, Mae. Le seul problème, c’est qu’ça me terrifie. “ Tout comme Sean, il redoute le jour où il laissera les problèmes arriver, acquiesçant à chaque idée, chaque plan que ces deux-là lui présentent. Mais il ne peut pas tout contrôler, surtout pas elle. Il ose finalement, posant sa main contre son bras, comme pour l’inviter à lui faire face. Elle ne voit pas ses yeux, mais si elle se tournait, elle pourrait contempler tout l’espoir qu’on peut y lire. — Pardonne-moi, s’il te plait. “
Kilian O'Reilly
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Sam 2 Jan - 14:09
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsSi on lui avait dit qu’un jour un Irlandais lui ferait perdre la raison, Mae Matthews n’aurait certainement pas voulu y croire. Incapable d’expliquer rationnellement ce qu’elle ressent, elle a préféré fuir, s’efforçant de contrôler la moindre de ses émotions. Et là voilà ce soir, au bord de gouffre, bien trop remplie de contradictions qu’elle a elle-même mises en elle. Et, à mesure qu’elle l’écoute, elle sent cette peur grandir en elle, celle qui n’a rien à voir avec ce que l’on peut ressentir face à la mort. Cette mort qui n’est rien d’autre qu’un battement de cœur qui s’en va. Car actuellement, les battements du cœur de Mae Matthews ne s’en vont pas, loin de là, ils se font de plus en plus fort, prêts à faire exploser sa poitrine. Plantée dans le froid de la neige, sa vision se trouble, n’apercevant déjà plus les lumières de la fête. Elle laisse la rage faire place au désespoir, impuissante. Il aurait dû partir, mais il est resté, continuant de lui parler, allant jusqu’à lui présenter des excuses. Elle sait que pour une fois, elle a visé juste.
Le contact de sa main sur son bras réveil en elle ce qu’elle ne veut pas ressentir. Enfin, elle se retourne, les yeux encore baignés des larmes qu’elle a eu et retenues si longtemps. Pourtant, elle n’arrive pas à le regarder. Pas encore. Elle revoit alors les deux frères côte à côte, leur promesse commune et puis, la promesse qu’elle s’est faite à elle-même. Aller loin ensemble, préserver leur unité, peu importe le prix à payer. Parce que oui, comme il lui a dit, elle est loyale, bien trop loyale. Elle sait qu’elle devrait fuir, le laisser là ce soir pour reposer son esprit hurlant. Elle le sait qu’elle est au bord, qu’elle ne peut plus rien contrôler. Et Dieu seul sait qu’elle déteste cela.
Deux silhouettes se font face dans la nuit froide. « Kilian, j’te demande pas de changer. » Pour rien au monde, elle souhaite qu’il soit différent. Ce qui la prend au ventre lorsqu’elle lève ses yeux sur lui fait baisser la garde de Mae Matthews. Vaincue sur le champ d’une bataille qu’elle n’a pas voulue, elle ne cherche plus à se raisonner. Le froid peut être, mais surtout ce temps si long à lutter contre des vents contraires. Ce qu’il ressent, elle le ressent et elle le sait bien. Cette peur d’être abandonnés, parce qu’ils tiennent l’un à l’autre. Ils tiennent trop l’un à l’autre. « Moi aussi ça m’fait peur. » Et à cet instant, elle ne parle certainement pas du fait qu’il puisse avoir confiance en elle. Non, ce qui la pétrifie, c’est de devoir faire face à des sentiments qu’elle ne connaît pas et ne contrôle pas. Mae Matthews ne s’est jamais autorisée à aimer. Incapable de le faire comme il se doit, se disant que c’est mieux de laisser cela aux autres. Et sur ce point-là, elle ne changera pas d’avis, elle préfère toujours laisser cela aux autres.
Laissant les murs qu’elle a en elle s’effondrer, elle le prend alors dans ses bras, maladroite, partageant ses couvertures bien trop encombrantes. Elle rend les armes. Lui, l’homme qu’elle a laissé piétiner sa fierté et qui l’a laissé piétiner la sienne. Mae reste un instant ainsi, consciente et insouciante de ce rare geste de tendresse qu’elle lui offre, sachant qu’elle en a déjà trop fait. Son cœur se fait entendre dans tout son corps, allant jusqu’à faire trembler ses mains. Face à lui, à ses yeux d’un bleu aussi clair que le ciel d’été, les derniers remparts qui étaient encore debout s’effondrent en même temps que sa raison. Et, enfin, lorsqu’elle croise son regard, empli de regrets elle cède, liant ses lèvres à celles du cadet O’Reilly. Mêlant son souffle au sien elle le regarde faisant taire sa tête qui lui hurle de partir face à un corps qui refuse de faire un pas pour s’écarter du trop grand danger que représente Kilian O’Reilly. Elle n’arrive pas à partir, son corps lourd restant immobile sur le sol froid de Moonstone pond. « C’est difficile pour quelqu’un comme moi de filer. »
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Mer 6 Jan - 15:56
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
. Elle dévoile son visage baigné de larmes et le silence qui accompagne ses pleurs est pire encore que les sanglots qui pourraient secouer sa poitrine. La peine d’une âme trop éreintée pour hurler sa détresse est un spectacle déroutant, vision qui fait flancher le cœur de leur bourreau. Sa douleur semble contagieuse, maintenant peinte sur les traits du cadet O’Reilly. Il ne peut plus fuir ce sentiment de culpabilité qui piétine sa raison et pourtant l'empêche toujours de panser les plaies de la demoiselle : il aimerait la serrer dans ses bras, comme si d’une étreinte il pouvait rassembler les morceaux de leurs deux cœurs, tout réparer enfin - mais comment s’approcher ? Lui qui a le courage de douze hommes quand il s’agit de faire dérailler un train, il à l’impression d’être bien petit face à la colère amer qui roule des yeux de cette fille.
Les mots qu’elle jette au vent sont les réponses aux prières d’un amoureux paralisé par le chagrin. Au moins, voilà une vérité qui l’apaise, paroles presque tendres quoique teintées de lassitude - mais il prend volontiers ces miettes pardon, ces explications qui ont trop tardé à venir : elles nourrissent l’espoir qui régit son cœur. Mais plus douces encore sont les confidences qu’elle livre dans un souffle, appuyées par ce regard qui, toujours, lui lacère l’âme dans le plus délicieux des supplices. Il en oublie presque le vent qui lui bat le front et lui brûle les doigts, sourd aux monde qui l’entoure. Parler d’amour en évoquant la terreur, il n’y a pas plus juste métaphore - aimer, c’est craindre l’absence, c’est vivre avec cette peur d’un départ sans retour et ne pas flancher face aux promesses cruelles d’un destin hasardeux. Ils le savent maintenant, l'ennemi qui se tenait devant eux tremble aussi dans son armure de papier, préférant faire la guerre plutôt que de risquer la morsure d’un poignard qu’on appelle réalité. Mais à vivre comme des fous, on veut aussi aimer de la même façon. Leurs jeux leur ont peut-être appris à croire comme des gamins en ces lendemains soit disant impossibles qu’ils détruisent avant même d’en avoir dressé les plans. Elle scelle cette révélation dans une étreinte. Là, tout contre elle, blottit dans ces bras qui peinent à l'encercler, il oublie ses doutes, comme si leur folie pouvait faire sens. Il se sent chez lui, là où il doit être et devrait rester, enfin complet. S’il pouvait, il ne quitterait jamais cet hiver pour qu’encore elle vienne réchauffer son âme et son corps de cette tendresse qui lui va si bien. Ses mains se noue dans le dos de Mae, l’attirant doucement près de lui, tandis que ses yeux plein d’une patience clémente voudrait lui faire dire ces quelques mots qu’il attend depuis six ans déjà. Mais elle a toujours été femme d’action : elle sait quand il faut se taire et laisser parler le feu qui l’anime. Trop entière pour se contenter d’aimer comme ces héroïnes de roman, elle fait le premier pas, laissant une dernière fois ses yeux sombres se noyer dans le regard d’un bandit : elle l’embrasse, flamme sur ses lèvres qui lui fait oublier que le froid qui les ronge.
Lui qui pensait brûler vif le jour où elle se penchait vers lui, c’est une paix incroyable qui l’envahit. Bien sûr, son cœur bat comme s’il allait une nouvelle fois rompre dans sa poitrine, mais il le sent entier, réparé ( presque ). Il faut dire que ce bonheur met un peu d’ordre dans ses pensées trop souvent confuses, clarté qu’elle lui offre avec son amour. Il n’a pas même peur quand enfin se termine ce si doux moment et qu’elle ponctue ces sentiments d’une nouvelle confession - ce soir, il ne craint plus rien, pas même la distance qui pourrait les séparer. Il sourit, tendrement, timidement ( encore, toujours, car ainsi s’exprime son affection ), encadrant de ses mains les courbes de son visage. Il pose un nouveau baisé sur ses lèvres, plus fugace, avant de venir embrasser son front, l’attirant un peu plus contre lui pour l’enlacer comme il a toujours rêvé de le faire. Il la tient contre son cœur, au creux de ses bras, laissant filer entre ses doigts les mèches brunes de sa chevelure. Il aimerait lui compter tout son amour, mais le temps ne lui semble plus être un obstacle : ne souhaitant pas encore brusquer ce cœur qu’il sait trop sauvage pour tout à fait entendre ce qu’il a à dire, il se contente d’un silence. A quoi bon parler de toute façon, tout a été dit sans un mot.
— Fais moi un peu d’place. “ brisant cette étreinte qui les unissait, il reste tout de même à ses côtés, attrapant sa main pour la guider vers les berges du lac gelé. Il déterre la bouteille de son cercueil de neige, s’enfonçant ensuite maladroitement dans les couvertures qu’elle porte comme un manteau avant de boire une lampée d’alcool. Tendant le contenant à la demoiselle, il ne manque pas non plus de sortir deux cigarettes d’un petit étuit de fer blanc, glissant l’une d’entre elle derrière l’oreille de mae dans un geste presque enfantin. — Et pour cette histoire d’boule de neige, ça tient juste pour ce soir où est-ce que ta décision est irrévocable ? “ Il rit, tentant l’humour pour étouffer l’embarras qui lui monte aux joues.
Kilian O'Reilly
Invité
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Dim 10 Jan - 23:29
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsCe soir, Mae Matthews laisse derrière elle des années de combat contre elle-même. Dure réalité qu’elle se doit d’accepter lorsqu’elle croise à nouveau le regard de Kilian qui à son tour l’embrasse et la prend dans ses bras. Réponse à son geste imprudent. Elle se laisse faire, perdue et à la fois soulagée. Lorsqu’il l’enlace, elle ne se sent plus lâche. La tête dirigée contre le cœur du hors-la-loi, elle ferme les yeux et serre les poings, qu’elle a derrière lui contre son manteau, encore tremblante, laissant s’échapper les dernières larmes qu’elle retenait. Ils n’ont pas besoin de parler plus, à l’unisson d’un moment privilégié que les deux êtres partagent.
Malgré tout ce qu’elle ressent, elle ne peut s’empêcher de penser au sort qu’elle vient de sceller pour leur clan. Elle sait que tout cela peut détruire à jamais les espoirs d’une vie parsemée de regrets. Pourtant, elle ne s’imagine pas vivre sans lui. Sans eux. Quand l’amour vient s’en mêler, cela ne peut jamais bien se terminer. Elle ne le sait pas par expérience, mais elle a lu assez de conneries dramatiques pour savoir que tout amour qui naît dans la douleur se termine souvent de la même manière. Et pourtant, elle sait que tout cela devait finir par arriver un jour. Intérieurement, elle le remercie de ne rien ajouter, laissant la nuit se charger d’apaiser le silence qui règne entre eux. Cette nuit qui vient envelopper de sa froideur deux amants venus la défier.
Et pourtant, lorsqu’il met fin à leur union, elle n’arrive plus à le regarder, baissant les yeux sur leurs mains. Accrochant son regard à ce lien, elle avance vers le bord du lac, essuyant rapidement les larmes qui ont coulé plus tôt et qui assèchent son visage. Kilian attrape la bouteille qu’elle a laissée en venant ici avec aucune intention de la partager. Elle le regarde alors boire en souriant, il n’en a même pas eu besoin ce soir pour lui faire face. Mae n’en avait pas totalement conscience, mais si lui a besoin d’elle, il en est tout autant pour son compte. C’est ce qu’elle aime chez lui, sa maladresse, sa timidité qui font de lui un homme qu’elle place à part dans son cœur. Mais il est encore bien trop tôt pour que la jeune femme admette tout cela.
Ses doutes se perdent dans la nuit, en même temps que les quatre gorgées de whisky qu’elle avale. Bien plus qu’il ne faut mais elle doit bien l’avouer, le froid pénètre son corps resté trop longtemps dehors ces derniers jours. Ses yeux se ferment en laissant passer le liquide. L’alcool qui vient trop souvent la perdre dans les abysses de ses tourments lui réchauffe les joues quelques instants. Elle qui ne vit que d’idéaux est aujourd’hui complétée d’amour et surtout d’inconnu. Mae Matthews qui aime tout prévoir à l’avance ne maîtrise plus rien, jetée dans un vide immense qu’elle ne connaît pas. Partagée entre la peur et la hardiesse de son baiser. Parce que Mae, elle ne sait pas comment faire tout ça. Mais elle se reprend, laissant ses interrogations pour plus tard.
Elle lui rend alors la bouteille, prenant entre ses doigts la cigarette qu’il a placé un peu plus tôt derrière son oreille. Elle la met entre ses lèvres avant de regarder Kilian, haussant un sourcil. « J’ai l’air d’être quelqu’un qui revient sur ses décisions ? » lui lance t’elle, sourire sur le coin des lèvres avant de l'allumer. Non, ce n’est pas son genre. Un vent léger souffle sur les joues de la jeune femme, apportant un frisson qui parcourt son corps l'espace d'un instant. À nouveau, elle laisse le silence s’installer, laissant ses yeux se promener sur le lac, prenant le temps de réaliser peu à peu tout ce qu’il s’est passé en quelque temps. Elle sourit alors, posant sa tête contre l’épaule de Kilian et, acceptant peu à peu l’idée, elle prend sa main, hésitant quelque peu. Elle laisse la fumée s’évaporer au loin puis rit, un peu nerveuse, laissant ses appréhensions partir avec. « O’Reilly t’as intérêt à raconter ça à personne. »
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Ven 29 Jan - 0:23
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
. Elle ne perd pas son aplomb, toujours si droite alors qu’à mesure du temps qui passe, Kilian se sent fondre. Il sourit, idiot de tout cet amour dont il réalise enfin le poids, la paix laissant place à l’amusement. Bien évidemment, la remarque de Mae lui arrache un rire, seule réponse à ce visage de glace. Il sait que ses traits figés ne sont qu’un masque et que sa rancœur, bien qu’à prendre au sérieux, n’est pas encore tout à fait assez ancrée pour être une menace. Il tentera certainement de déjouer cet interdit - l’idée paraît bien trop séduisante. Et puis, s’il y a un prix à payer pour son audace, tant pis, il réglera la note.De toute façon, le sourire de Matthews trahit plus vite ses intentions qu’il n’arrive à la percer à jour : reflet l’un de l’autre, une lueur de malice se répond dans leurs regards. — C’est quoi d’jà le dicton ? “ Il lève ses yeux vers le ciel, comme pour y trouver une réponse. — Fontaine je boirais pas...Ah si ! il ne faut jamais dire : fontaine, je ne boirai pas de ton eau. “ Il rit, presque pour lui-même - un peu pour sa bêtise, beaucoup de la situation. Il y a quelque chose de terriblement surréaliste dans cette affaire - une bonne dose d'endorphine qui le mène à la folie douce. Ses petits doigts liés aux siens lui font presque oublier l’Hiver qui bat ses tempes. Il essaye tout de même de ne pas réagir, tentant de garder un peu de contenance - mais son sourire ondule comme celui d’un homme aussi comblé que gêné. Il veut se faire discret, toujours trop incertain des chemins que pourrait prendre une telle romance. La dernière question d’une voleuse ne fait que grandir ce doute qui, depuis toujours, habite la caboche du cadet O’Reilly. Bien qu’il imagine encore trop peu les dangers et les obstacles qui pourraient suivre une telle union, difficile d’oublier cette vie pleine d’incertitude qu’ils mènent : ajouter à cela d’inutiles jalousies et les quolibets d’une équipe pas vraiment touchée par la tendresse serait le meilleur moyen de perdre control. Et pourtant, il ne peut s'empêcher d’espérer que le monde verra leur décision comme une anecdote de plus oubliée dans la poussière d’un désert trop grand.
— Dommage, moi qui crevais d’envie d’le faire savoir à Patterson. “ Il rit, à moitié honnête. C’est vrai qu’il se voit mal courir les champs pour aller crier la nouvelle aux passants. En revanche, ce qui est certain, c’est qu’une poignée d'élus entendront parler de cette histoire ( il se voit mal épargner la nouvelle à Maxcence, à condition qu’il se taise ). Ôtant la cigarette des mains de la demoiselle, il s’autorise une bouffée volée, crachant sa fumée au loin. — Sérieusement Mae, tu voudrais qu’je l’dise à qui ? “ Une pointe de mensonge sur les lèvres, il garde le goût du tabac sur sa langue pour supplanter celui du mensonge. Bien qu’il comprenne la nécessité d’un tel secret, il ne peut s'empêcher d’être amer à l’idée de devoir vivre caché. — Personne n’est obligé d’le savoir. Ce sera mieux comme ça. “ Il essaye de se convaincre lui-même, se perdant de nouveau dans la douceur de ce moment ( mieux vaut penser à cela qu’au futur ). Pour oublier ses propres inquiétudes, il rend à Matthews sa cigarette, s’enfonçant un peu plus dans les draps pour poser sa tête contre celle de son cher amour. Un peu de gnole enterre ses derniers doutes. — ’Puis, j’me vois mal annoncer la nouvelle à Sean ou à Clyde. J’crois pas qu’ils en aient grand chose à faire de toute façon. “ Peut-être que cette fois-ci, il se ment à lui-même, mais au final, il s’en fiche bien, le résultat sera le même : ils resteront tous deux muets comme une tombe, complices d’un crime qui n’en est pas un. Et puis, à quoi bon déséquilibrer un trio qui peine déjà à s’écouter ? Une nouvelle de ce genre ne viendrait que semer le doute - pas vraiment sûr de la réaction de son aîné, et pas franchement curieux de la connaitre, Kilian préfère l’option facile : ne rien faire, ne rien changer. Tant que les choses restent comme elles sont, il aura l’impression d’être innocent et de ne pas s’être précipité avec Mae jusqu’au bord du précipice ( qui sait qui pourrait les pousser dans le vide ? ).
Kilian O'Reilly
Invité
Invité
Dim 31 Jan - 15:05
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsIls rient à l’unisson, d’une expression vieille de plusieurs siècles. Histoire d’un soûlard qui avait juré de ne jamais boire d’eau de sa vie. Il s’est retrouvé si ivre qu’il chuta dans un bassin et s’y noya. L’ivresse des deux hors-la-loi est toute autre mais ils sont bel et bien en train de s’enivrer et surtout, de se noyer. Tant et si bien que l’espace d’un instant, Matthews ne pense plus à rien. Parce que, tout ça, c’est bien plus qu’une histoire de boule-de-neige, défi lancé au détour d’une conversation étrange. Contre son épaule, crachant sa fumée au monde qui est en face d’elle, Mae se sent bien, pour une fois. Elle aimerait arrêter le temps, rester dans cet état qui lui rend la vie plus douce. Évidemment, tout cela est de courte durée, la raison et l’esprit de Matthews n’ont pas cessé le combat.
Il rit de ses propres dires, alors, elle s’efforce de faire pareil, pourtant, l’inquiétude prend le pas sur tout le reste. Soudain, elle prend peur, prenant conscience de l’ampleur de son geste. Elle voulait juste s’assurer, plutôt se tranquilliser, être certaine que tout cela restera entre eux. Mae ne sait pas s’il en a conscience, mais cela pourrait mettre à mal l’équilibre fragile de leur gang. Et puis, il y a Sean. Le froid qui s’est installé entre l’aîné et Matthews ne semble pas avoir effacé l’intérêt – somme toute plus discret que son cadet – qu’il lui porte depuis quelque temps. Forcément, elle se perd Mae. Elle qui a toujours été habituée à ne pas ressentir ce genre de chose pour un homme, laissant la place à des histoires sans lendemain, elle se retrouve prise entre deux qu’elle ne peut même pas fuir, trop ancrée à eux. C’était bien plus simple avant qu’elle ne se mette à comprendre les raisons de l’attitude changeante des deux frères. Elle avait simplement à chercher une âme aussi seule qu’elle et passer la nuit avec. Au petit matin, elle retournait au campement et menait sa vie de hors-la-loi avant de reprendre la route, petite bande itinérante, vers de nouveaux horizons. Et alors oui, elle voudrait qu’il le dise à qui ? Elle hausse alors les épaules. « J’sais pas, on est pas seuls à vivre ici. J’imagine qu’ça s’passe pas comme dans les livres. ‘Fin j’veux dire qu’rien s’fait comme ça quoi.». Non, il n’y aura pas de fin heureuse, elle le sait d’avance, même si elle ne sait pas vraiment comment cela se passe dans la réalité. Elle baisse alors ses yeux vers ses pieds posés sur la neige. Elle raconte n'importe quoi.Elle avait simplement besoin de l’entendre de sa bouche, être sûre qu’il ne dirait rien. Mae en profite pour lui prendre la bouteille et anesthésier ses pensées. Finalement, elle va y passer cette bouteille. Elle récupère alors sa cigarette lorsqu’à son tour, il penche sa tête contre la sienne. Elle ne peut s’empêcher de sourire, réflexe idiot qu’elle n’arrive pas à contrôler à son contact.
Quelques mots suffisent pourtant à Matthews pour tanguer à nouveau vers l’inconnu « annoncer la nouvelle. ». Mettre des mots sur ce moment, elle n’y arrive pas. De quelle nouvelle veut-il parler ? Son cœur se débat à nouveau dans son corps, asséchant sa bouche et tordant le creux de son ventre. Fixant l’horizon, elle mord sa joue mécaniquement, indécise. C’est ce qu’elle fait quand elle se perd dans les profondeurs de ses réflexions. Sean ne peut pas et ne doit pas savoir. Et encore moins les autres membres, elle passerait pour quoi ? Bien trop d’interrogations reviennent envahir son esprit. Elle qui n’arrive pas à y voir clair depuis des mois, aurait-elle fait un choix ? Ses yeux se perdent sur le lac à mesure qu’elle lâche peu à peu la main de Kilian, sans vraiment s’en rendre compte. Mae aimerait le rassurer, mais elle est incapable de le faire pour elle-même. Elle ne veut pas lui mentir ou fuir à nouveau en lui demandant de leur laisser du temps. Cela fait des années qu’ils prennent du temps. Mais elle ne veut pas le mêler à son esprit bien trop encombré. Il ne mérite pas qu’elle l’entraîne dans une chute sans fin. Matthews ne mérite même pas l’amour qu’il a pour elle. Alors, elle prend une inspiration et se tourne à nouveau face à lui, posant se main libre contre sa joue glacée par le vent. Elle lâche son souffle dans la nuit froide. « Oui. » Et puis elle croise son regard, s’accrochant à cet océan dans lequel elle se noie et laisse son corps flotter. « Laissons-nous du temps. ». Toutes ses bonnes résolutions s’effacent alors, elle lui sourit, retirant sa main et laissant place à l’espoir qu’elle n’aimerait pas lui donner. « T’es gelé.». Parce qu’elle est bien trop déraisonnable pour lui dire qu’elle l’aime.
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Mar 9 Fév - 16:37
Le plus beau des mépris
❝ You know, I'm just a fool who's willing to sit around and wait for you. But baby, can't you see There's nothing else for me to do? I'm hopelessly devoted to you ❞
Effectivement, les contes de fées, ils en sont loin : sa belle Marianne n’a rien de la petite fleure de noblesse que les récits en ont fait. Mae est trop impétueuse pour n’être qu’un objet de romance, sans oublier que leurs chances respectives ne jouent pas en leur faveur. Il se peut que tout cela finisse en bain de sang, si ce n’est pire - mais pour le moment, Kilian n’arrive pas à s’imaginer ce genre de tragédie. Rendu trop à l’aise par l’affection d’une fille dont il rêve depuis des nuits déjà, il profite de l’instant plutôt que de se projeter dans un futur incertain. Alors, il se contente de rire à cette remarque, acquiesçant à la justesse de ses propos. — Disons qu’c’est pas vraiment not’ genre. “ Doux mensonge. Lui qui cache son romantisme sous une couche de crasse, il aurait volontiers donné à leurs rendez-vous secrets une touche de poésie.
Quand la demoiselle retire sa main de la sienne, un vent glacé semble de nouveau souffler sur sa tête. Il cache sa surprise en fumant et avale une nouvelle gorgée d’alcool pour se réchauffer. Pourtant, elle n'a rien dit qui puisse faire tomber de haut un prétendant investi, mais il la connait trop bien pour s'imaginer qu'il ne s'agit que d'une histoire de pudeur. Les mots de Matthews apportent tout de même leur lot de réconfort : il sourit timidement à sa remarque, préférant se faire discret plutôt que d’aller à contre sens de la pensée d’une femme qu’il veut impressionner. De toute façon, elle n’a pas vraiment tort : demain, au petit matin, les choses leur sembleront sûrement différentes.
Cependant, il hésite encore entre s’enfoncer un peu plus dans les couvertures, ou simplement choisir la voie de la raison et ne pas geler ici. Il faut dire que quitter si douce compagnie n’est pas chose facile, tout comme faire face au silence d’une nuit solitaire. Mais après une courte pause, il décide finalement de se lever, emmitouflant Mae d’une façon plus comique qu’affectueuse dans ses plaids chamarrés. Couverte de la tête au pied, on dirait l’un de ces illustres chefs indiens, en plus chétif, peut-être. — On f’rait sûrement mieux d’retourner au campement. J’suis pas sûr qu’on voit les aurores boréales ce soir. “ Il rit, détournant le sujet de sa fuite comme il peu. — Et puis t’as déjà l’nez rouge, faudrait pas qu’il tombe. “ Ses lèvres presque bleutées, il les aurait bien de nouveau embrassées pour faire passer l’hiver qui doucement s’installe sur sa peau. Mais il a fait assez de folie pour cette soirée, alors il se contente simplement de lui tendre la main, espérant secrètement que Mae le suivra plus loin que le feu de camp.
Kilian O'Reilly
Invité
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Ven 12 Fév - 20:51
L'ignorance est le plus beau des mépris @Kilian O'Reilly & Mae MatthewsPlus rien ne sera jamais comme avant. Quelques mots et des excuses sont venus panser les plaies d’une discussion trop cruelle pour Mae Matthews. Kilian a persévéré, comme il sait si bien le faire, ne laissant aucun répit à la jeune femme. Elle qui s’enfonçait dans un mutisme qui en agaçait même certains avait enfin laissé sa tête et son corps s’accorder. Elle reprend la bouteille, buvant quelques gorgées pour achever enfin son indécision et termine sa cigarette dans le silence de la nuit. Les mots ne viennent pas facilement chez Matthews, elle a souvent besoin de se les répéter avant de pouvoir les dire. Pardonne-moi n’arrive pourtant pas à sortir. Mais bien vite, Kilian oubli, utilisant l’humour pour se sortir d’une situation qui ne lui va pas. Jetant sa cigarette à même le sol, elle le laisse faire, riant à son tour de la maladresse avec laquelle il l’enveloppe dans toutes ces couvertures qu’elle n’imaginait même pas partager au début de la soirée. Elle a pourtant peur de chuter, mais elle se risque à aller au bord de la falaise. Elle a froid, mais ne le sent pas, le corps trop réchauffé par le malheureux whisky, alcool qui vient toujours se mêler de ses histoires. «T’as finalement réussi hein ? ». Matthews avait tout remarqué depuis bien longtemps, mais elle n’avait rien dit, avait tout fait pour ne pas le faire espérer. Elle avait toujours mis cette possibilité loin d’elle, refusant de céder à une tentation bien trop facile. Mais elle le sait, elle a fait une erreur, elle n’aurait pas dû. Elle entraîne le cadet O’Reilly avec elle sur une pente qu’elle dévale à toute vitesse. Inconsciemment, elle s’imagine sûrement que l’avoir à ses côtés ralentira certainement un peu les choses. Une partie d’elle ne peut s’empêcher de penser à l’unité du trio qu’ils viennent de mettre à mal ce soir. Et, plus profondément, sans se l’avouer, elle pense aussi à Sean qu’elle a l’impression de trahir. Mais il n’est pas là, et le regard de Kilian lui fait bien vite oublier tous ces vents qui se déchaînent en elle.
Elle le regarde, les yeux brillants, le dévisageant même, sondant un visage, des expressions qu’elle connaît par cœur puis baisse ses yeux vers la main tendue. Et s’ils venaient à mourir le lendemain ? C’est leur vie après tout. Une vie entourée par la mort. Connaitrait-elle le regret ? Mae lui parle de temps alors qu’ils n’en ont pas. Le temps les rattrape chaque jour de plus sur ce monde. « Tu sais, moi aussi parfois, j’dis des conneries. » Ce soir, rien ne semble vouloir les arrêter dans leur folie. Les ombres nocturnes et les étoiles ont décidé de les abriter d’un orage sourd prêt à éclater. Une parenthèse s’ouvre alors que Mae glisse sa main dans celle de Kilian pour se relever. Ce soir, ils se sépareront devant le feu qui dissimule un brasier plus intense. Mae Matthews restera quelques instants à regarder les flammes se battre entre elles, avalant les plus faibles. Et enfin, elle se décidera à le rejoindre, unissant leurs soupirs dans le plus grand des secrets. Ce soir, ils scelleront l’union de deux amants terribles.
Malgré tout, elle disparaîtra au petit matin, refermant ainsi cette parenthèse qui ne fera que la perdre un peu plus dans les affres de ses sentiments pour deux frères. Deux frères pour lesquels elle pourrait aller au bout du monde.