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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Bring on the night ft. Isaac
Louisa Rosenbach
Louisa Rosenbach
Since : 15/04/2020
Messages : 533
Name : Cy
Faceclaim : Florence Pugh
Crédits : behind fairytales
DC : Nuttah & Dante
Bring on the night ft. Isaac 8eee0a931103aa5c2253a7ed75954d1d47e1d01f
Age : vingt-huit années, un âge déjà bien trop avancé à son goût
Statut : Jeune fille à marier, flirtant dangereusement avec le statut de vieille fille
Job : Le seul emploi auquel elle est destinée est celui de mère et épouse
Habitation : A Silverstone, dans le manoir familial situé sur la colline de Boot Hill
Disponibilité : Disponible
Dim 6 Déc - 23:42
Le temps peut tout guérir, parait-il, et elle le croyait bien volontiers. Chaque jour paraissait un peu plus facile que le précédent. Des petites victoires qui finiraient par l’amener… elle ne savait trop où. L’amener à se sentir un peu plus comme avant, peut-être.

Mais les nuits étaient toujours des moments compliqués et redoutés, entre cauchemars et insomnies. Louisa ne parvenait même plus à se rappeler de ce qu’était un sommeil reposant et réparateur. Et cette nuit là, c’était l’insomnie qui primait, serpent venu distiller son venin dans ses veines. Elle se tournait et se retournait au fond de son lit, ne trouvant le sommeil que par à-coups. Elle finit par s’avouer vaincue et alluma la chandelle sur sa table de nuit afin de lire un peu. On pouvait considérer que c’était un beau gâchis en pleine nuit, mais elle n’en avait que faire. Elle attrapa l’un de ses livres et tenta de s’y plonger, espérant que cela l’aiderait à définitivement gagner le sommeil.

C’est alors qu’il lui sembla entendre un bruit inhabituel dans le couloir. Comme une porte qu’on ouvrait et qu’on fermait.

Elle se redressa vivement sur son lit. Avait-elle réellement entendu quelque chose ? Où n’était-ce que le fruit de son imagination ? Elle resta immobile, silencieuse, aux aguets. Cette fois-ci, elle fut bien certaine d’entendre le craquement du bois sous des pas. Dans cette partie-ci de la maison, il n’y avait que sa chambre à elle, celle de Scarlett, déserte depuis son mariage, et celle de Friedrich. Ce pouvait très bien être son frère qui ne parvenait pas à trouver le sommeil. Mais cette pensée ne la tranquillisait pas, et plutôt que se poser mille et une questions, elle décida d’en avoir le coeur net. Saisissant la poignée du bougeoir, elle se leva doucement et, dissimulant la source de lumière derrière son dos, entrouvrit le plus silencieusement possible la porte de sa chambre.

Elle ne tarda pas à voir une silhouette se dessiner, éclairée par la lueur de la lune qui traversait les vitres. C’était bien un jeune homme brun, mais là ressemblance avec son frère s’arrêtait là. Ses cheveux étaient plus courts, moins bouclés. Il était plus petit également. Et il s’approchait, avec la démarche de celui qui ne voulait être pris en flagrant délit. Nul doute qu’il comptait passer devant la porte de la chambre de Louisa pour gagner les escaliers, sa seule issue vers le rez-de-chaussée.

Le bon sens eut voulu qu’elle donne immédiatement l’alerte, ou au moins qu’elle s’arme de quelque objet avant d’intervenir. Mais il faut croire que tout bon sens l’avait quitté depuis plusieurs mois. Peut-être était-ce le fait d’avoir vécu cette expérience atroce, mais en comparaison le reste paraissait parfaitement surmontable.

Elle attendit donc qu’il soit suffisamment proche de la porte de sa chambre, mais pas assez pour constater que celle-ci était ouverte ou percevoir de la lumière. Puis soudain, elle jaillit de sa cachette comme un diable de sa boite et dirigea la lueur de la bougie devant elle. Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il soit si jeune. Il semblait tout juste sorti de l’enfance, et il ne faisait pas bien peur. Elle en tout cas ne se priva pas de le regarder avec hauteur, froide et implacable. « Tu as dix secondes pour me dire qui tu es et ce que tu fais ici avant que j’alerte tout le monde. »

Louisa Rosenbach
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Consuelo Ricci
Consuelo Ricci
Since : 13/07/2020
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Faceclaim : Halle Bailey
Crédits : Moontea
DC : clyde & mila & Cole & amitola
Age : dix neuf ans, plus vraiment une enfant, mais pas encore tout à fait adulte
Statut : cœur d’artichaut, elle fait tourner les têtes pour son joli minois, sans jamais s’abandonner plus loin qu’à ses rêveries
Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Sam 6 Fév - 23:10
Bring on the night

ft. @Louisa Rosenbach
La nuit est sombre et silencieuse. Tandis qu’il regarde le ciel étoilé à travers la vitre poussiéreuse du ranch abandonné qui lui sert de foyer, Isaac se sent plus seul que jamais. Immobile depuis trop longtemps, c’est le corps lourd qu’il se redresse, recoiffant mollement la tignasse bouclée en quête d’anarchie qui lui sert de cheveux.

Depuis la fuite de Logan, le jeune homme à l'impression d'avoir perdu tout repère. Surprotégé par le barbu depuis un peu plus de huit ans, il ne s'était jamais imaginé la vie sans cette ombre bienveillante constamment là pour le guider et lui sauver les fesses. Si Esmée est pourtant plus que jamais présente pour lui, il ne peut s’empêcher de ressentir un terrible vide dans son quotidien. À toute cette solitude, se mêle une sorte de rancœur qu’il maîtrise peu. Le jeune homme en veut à son mentor d'avoir disparu ainsi, sans le prévenir, sans laisser de traces pour le retrouver. Il ne sait pas non plus quoi penser des propos des Hennessy, qui insinuent que Logan les aurait trahis...

Sur la pointe des pieds, il traverse la piaule miteuse qu’il considère comme sa chambre, et se rend dans le salon. Les quelques braises restantes du feu éclairent faiblement la pièce, et le bruit de l’âtre mourant lui confirme que plusieurs heures se sont écoulées depuis qu’il cherche en vain le sommeil. Il s’efforce à ne pas faire de bruit, soit par habitude, soit pour ne pas réveiller ses fantômes, alors que la seule autre créature à sa ronde se nomme Carots, et tire plus de l’âne que du cheval.

Dans le mal-être qui l'habite depuis le bal de la foire, rare sont les pensées qui arrivent à lui faire oublier tout ça. Pourtant, le souvenir de son baiser avec le fils Rosenbach ne se ternit pas, précieux moment qu'il chérit particulièrement et qui chasse la solitude qui le ronge. C'est en se remémorant la douceur de leu étreinte que le jeune hors la loi décide de confronter ses songes à la réalité. Par folie ou insouciance (qui sait), il harnache sa mule et se dirige dans la nuit noire vers la colline de Boot Hill.

Il n’avait pas trouvé le courage tenter quoi que ce soit jusqu’ici, trop soucieux de voir ses sentiments non partagés, et incapable de trouver une bonne excuse pour rencontrer l’artiste en plein jour. Mais ce soir-là, il avait trouvé assez de courage dans son malheur pour enfin essayer.



Le manoir des Rosenbach est immédiatement reconnaissable, même non éclairé. Bien décidé à aller jusqu'au bout de ce qui l'habite, Isaac laisse sa monture à l'entrée du cimetière, discrètement cachée dernière un mausolée plus imposant que les autres, appartenant certainement à une riche famille - peut-être même aux Rosenbach.

L’édifice où vit la famille du Maire est impressionnant, et son vice de cambrioleur y voit alors un défi intéressant. Il n’a aucune idée d’où se trouve la chambre de jeune homme, ou même s’il est bel et bien là, mais l’idée de le revoir provoque en lui assez d’adrénaline pour le rendre inconscient des dangers. Malin (ou juste pas trop con), il fait le tour de la demeure, et trouve facilement l’entrée des domestiques. Rapidement, il crochète la serrure et se retrouve dans la cuisine. Tout est si beau et propre qu’il songe à voler quelques morceaux de pain et pourquoi pas un pot de confiture s’il en trouve. Plus tard, lui intime sa raison. Il n’allait en effet pas se pointer devant Freddy avec de la nourriture volée. Tu te serviras au retour, conclue-t-il enfin.

Silencieusement, il se dirige vers un escalier et se retrouve à l’étage principal. Emprunter les couloirs des domestiques lui fait gagner un temps incroyable, bien qu’il ne connaisse pas les lieux. Entrouvrant la première porte sur laquelle il tombe, le jeune homme se retrouve dans une aile qui semble être réservée la famille. Son pouls s’accélère fortement, et il hésite quelques secondes à faire demi-tour. Prenant conscience de ce qu’il risque s’il se fait prendre, il ne se démonte pas pour autant. Freddy l’aidera à se sortir de cette mauvaise passe, il en est persuadé. Il s’avance alors dans le couloir, ne sachant ni s’il est au bon endroit, ni s’il aura la chance de tomber sur celui qu’il cherche. Éclairé seulement par la lumière de la lune, il avance a tâtons dans le noir, et manque de se prendre une commode qui traine là pour une raison qui lui semble obscure. S’immobilisant, la panique le gagne rapidement. Sa raison lui ordonne de fuir et de faire demi-tour. Sans hésiter, il rebrousse chemin, la boule au ventre et les sens en alerte. Il veut retourner au rez-de-chaussée le plus rapidement possible, mais le sort en a décidé autrement.

Au moment où il s’y attend le moins, quelqu’un jaillit d’une chambre, bougie en main, lui faisant tellement peur qu’il manque de se prendre les pieds dans le tapis et de tomber. Portant sa main a sa bouche pour s’empêcher de crier, il reconnaît la voix de son assaillant avant son visage.

Louisa Rosenbach. La fille maudite de la plus estimée famille de la ville. L’ombre d’elle-même, celle qui fut pendant plusieurs années la princesse de Silverstone a des airs de moribonde. Isaac a franchement du mal à la reconnaître : maigre, fatiguée et froide, sa splendeur semble ternie, comme un diamant sans éclat. Isaac ne manque pas se rappeler ce qu’il a lu dans le journal sur les horreurs que vient de vivre la jeune femme. Je suis vraiment le dernier des idiots, pense-t-il complètement paniqué, terrifié a l’idée qu’elle n’alerte tout le monde.

Prenant conscience qu’il n’a toujours pas répondu à sa requête, Isaac s’empresse de bégayer un mensonge aussi bidon que mauvais : « Sasha… Rogers. », commence-t-il, son chuchotement masquant tant bien que mal son hésitation. « J’suis l’nouveau garçon d’cuisine, j’cherchais le dortoir des domestiques et j’me suis trompé. » Baissant les yeux pour qu’elle ne puisse y lire son angoisse, il ajoute : « Navré d’vous avoir réveillé, Miss. J’allais partir. »

Le plus calmement possible, le jeune homme passe ses mains dans son dos pour que la Rosenbach ne puisses pas voir qu’elles tremblent. Isaac avait détroussé des diligences, participé malgré lui à des braquages, et vu des types mourir sous ces yeux… mais dans toutes ses situations, il n’était pas seul. A chaque fois, Logan l’avait gardé en retrait, lui évitant bien les problèmes. Maintenant, il n’avait que sa propre bêtise et son quelque peu d’intelligence pour l’aider à se sortir de cette situation.

Se rappelant que les meilleurs mensonges sont ceux portés par le plus de culot, Isaac ajoute : « Hésitez pas si j'peux faire quelque chose pour vous, Miss.»

(c) AMIANTE

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Louisa Rosenbach
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Dim 14 Fév - 9:53
Voir un homme inconnu se promener dans les couloirs de sa demeure en pleine nuit, voilà qui était pour le moins effrayant, surtout considérant tout ce qu’elle avait vécu quelques temps auparavant. Elle avait beau clamer être apte à se débrouiller seule, l’idée ne lui plaisait pas particulièrement. Mais elle aurait sans doute été plus impressionnée s’il n’avait pas été si jeune. En vérité, il ne devait avoir que quelques années de moins qu’elle mais l’enfance marquait encore ses traits, tandis que la sienne lui semblait si loin. De plus, il avait l’air si paniqué qu’elle aurait eu bien du mal à le prendre au sérieux. Sans doute un voleur de pacotille pris la main dans le sac. Sauf qu’il ne semblait pas avoir quoique ce soit de volé sur lui, et elle n’avait pas l’intention de lui faire les poches. Elle se contenta dans un premier temps de le regarder avec toute la froideur et la hauteur possibles. Visiblement, cela fonctionnait, il semblait presque sur le point de s’évanouir. Il bredouilla des excuses qui n’avaient absolument rien de convaincantes. Elle connaissait les domestiques de cette maisonnée, elle aurait su s’il y avait eu un nouveau garçon de cuisine. Et son excuse ne tenait absolument pas debout.

Elle haussa un sourcil, s’interrogeant sur ce qu’elle allait faire. Elle hésitait à crier pour alerter tout le monde. Mais il semblait si pathétique et apeuré qu’elle y rechignait. Il n’avait l’air ni méchant ni dangereux. Elle aurait pu se montrer magnanime et le laisser partir, mais ça n’était pas non plus dans sa nature. Innocent ou pas, une petite leçon ne serait sans doute pas de trop. Et ce fut lui-même qui lui donna une idée. « Ca tombe bien Sasha Rogers, il se trouve que j’ai faim. J’imagine que puisque tu es nouveau ici tu ne sais plus où se trouve la cuisine ? » Elle lui lança un regard appuyé, montrant clairement qu’elle n’était pas dupe. Sans ajouter un mot de plus, elle passa devant lui et descendit les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée. Elle ne vérifia pas qu’il la suivait, mais elle pouvait entendre ses pas derrière elle.

Sans s’arrêter, elle le conduisit à l’escalier de service qui menait aux cuisines du manoir. Elle n’y venait pas si souvent bien sûr, mais c’était la première fois depuis de nombreuses années qu’elle s’y rendait la nuit. Cela lui était arrivé, enfant, lorsqu’elle était victime de fringales nocturnes ou qu’elle savait que de délicieux mets s’y trouvaient et ne souhaitait pas attendre le lendemain. Le calme du lieu la surprit presque. Elle trouva d’autres chandelles sur la grande table de la cuisine et les alluma en utilisant la flamme de sa propre bougie. Puis, elle s’assit sur une chaise et regarda le jeune homme. « J’aimerais des crêpes. Tu dois savoir faire ça, non ? » Elle lui lança un regard malicieux et sourit. C’était plutôt amusant finalement après ses cauchemars. Elle allait voir de quel bois il était fait et, elle l’espérait, le dissuader de recommencer. Il pouvait s’estimer heureux d’être tombée sur elle et pas sur Thomas ou leur père. « J’imagine qu’on t’a montré où se trouvent les ingrédients ? » Elle-même n’aurait pas su se retrouver dans la cuisine, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait lui offrir son aide. Il méritait de rencontrer quelques difficultés, elle verrait ensuite si elle se montrerait magnanime.

« J’ai soif, sers moi un verre d’eau. » Son ton demeurait cordial, mais ferme et elle ne cessait de le fixer du regard. Elle n’avait guère pour habitude de s’intéresser au domestique, mais elle savait aussi bien que lui qu’il n’en était pas vraiment un, et jusqu’à présent il était ce qu’elle avait trouvé de plus efficace pour tromper une nuit d’insomnie.
Louisa Rosenbach
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Consuelo Ricci
Consuelo Ricci
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Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
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Lun 12 Juil - 13:29
Bring on the night

ft. @Louisa Rosenbach

   


Elle avait faim. Ah ça, Isaac ne l’avait pas anticipé. Ses talents de cuisiniers étaient à peu près aussi grandioses que ses talents de hors-la-loi : c’est-à-dire médiocres. La jeune femme ne semblait pas dupe ; mais si elle n’était pas convaincue par ses mensonges, elle passa tout de même devant lui pour prendre les escaliers. Isaac resta immobilisé quelques secondes, complétement incrédule. Il jeta un œil vers la chambre de Freddy, si proche et pourtant si loin, et soupira avant de suivre la blonde. Faut toujours qu’il m’arrive des trucs de merde, grommela-t-il silencieusement.

Arrivant dans la cuisine - par laquelle il était passé pour entrer - Isaac eut envie de se précipiter par la porte de service et de laisser la jeune femme plantée là. S’il avait écouté les enseignements de Logan, il aurait eu mille et une façon de se sortir de ce mauvais pas ; surtout maintenant si près de la sortie. Il pouvait assommer la Rosenbach avec à peu près n’importe quoi se trouvant dans cette cuisine, aussi gringalet soit-il. Mais il n’avait pas envie de faire de mal à la sœur de Friedrich et à la place (parcequ’il était trop stupide ou trop curieux), il l’observa allumer une chandelle et s’assoir sur une chaise. Il y avait quelque chose dans son regard… il n’aurait sur précisément dire quoi, mais la blonde semblait être tracassée par autre chose que ses insomnies.

C’est lorsqu’elle lui demanda des crêpes qu’Isaac se trouva bien con de ne pas déjà avoir pris la fuite. Il en avait déjà fait avec sa mère, enfant, mais de là à en préparer seul et qu’elles soient mangeables… c’était une autre question. Pourtant, il passa son sac par-dessus sa tête, et retira sa casquette. La jeune femme se moqua de lui en insinuant qu’il devait déjà savoir où se trouvait les ingrédients, et le gamin se retient de lui lancer un regard mauvais. C’est qu’elle prend du plaisir en plus, à me torturer ! A la place, il se contenta de dire : « hmmm, non, pas encore eu le temps… mais ça doit être comme toutes les autres cuisines ? ». Il avait beau prononcer ces mots avec toute la bonne conviction du monde, toutes les cuisines ne ressemblaient pas à celles des Rosenbach. La pièce était faite pour un escadron de petites mains et de cuisinières expérimentées, par pour un cambrioleur empoté.

Miss Rosenbach lui quémanda un verre d’eau, et Isaac tourna sur lui même comme un animal de cirque – en quête d’un vaisselier. Il trouva rapidement ce dernier, attrapa un verre et s’en alla le remplir dans l’évier. En tournant le manche de l’arrivée d’eau, il fut éclaboussé par la pression du jet, et se retrouva quelque peu trempé. Avant que la jeune femme n’ait le temps de rire, il déposa le godet devant elle : « …voilà pour Milady…», puis attrapa un tablier de coton accroché à une pointe au mur. Sans se poser de question, il l’enfila, et se retrouva bien embarrassé en découvrant qu’il était taillé pour une fille, avec des volants sur les épaules et sur le bas de la jupe. Mais il ne laissa rien paraitre et commença à chercher des ingrédients pour les crêpes. Il trouva rapidement de la farine, du levain, du beurre, des œufs et du lait dans un grand cellier en bois. Tant de ressources… il y avait même de la confiture à foison, et même un étrange haricot long et noirâtre dans un pot transparent, qui embaumait le sucre.

Revenant vers Miss Rosenbach chargé de ses victuailles, Isaac se permit de lui offrir un sourire satisfait. Une balance était posée sur le comptoir central, avec des poids en laiton de chaque côté des plateaux mordorés. Il le regarda quelques instants, peu confortable à l’idée de devoir l’utiliser, et décida qu’il n’allait pas s’embarrasser de mesures. Sous le regard attentif de sa gardienne du soir, il attrapa une grande cuillère en bois et un saladier en porcelaine dans le grand vaisselier, pour enfin de mettre au travail. Méticuleusement, Isaac versa approximativement de la farine, y creusa un puits, puis cassa les œufs, ajouta le lait, le beurre et le levain. Il frotta son visage à peu près au même moment et se déposa une couche blanchâtre sur la joue, avant de reprendre son ouvrage et de se mettre à mélanger. La pâte lui paraissait bien différente de celle qu’il faisait avec sa mère dans son enfant, et il eut une illumination. Abandonnant le récipient et la jeune femme, il se mit à chercher quelque chose. Lorsqu’il trouva enfin un petit placard en hauteur, il attrapa un trousseau de clés patiemment accroché sous le mot « cave », et commença à essayer plusieurs portes avant de trouver la bonne. Là, il revint attraper la bougie que tenais quelques temps plus tôt Miss Rosenbach, et s’engouffra dans la salle aux trésors. Certaines bouteilles étaient poussiéreuses, et Isaac eut à souffler dessus pour pouvoir en lire l’étiquette. Il finit par trouver ce qu’il cherchait : du rhum.

Il revint alors triomphant dans la cuisine, en prenant soin de bien refermer la cave à vin derrière lui et de remettre les clés à leur place. Oh, s’il a un jour à nouveau l’occasion d’entrer par effraction chez les Rosenbach, il ne se fera pas prier pour leur substituer quelques rations. Tel le chef qu’il (n’)est (pas), Isaac débouche alors la bouteille de rhum, en renifle les saveurs qui viennent lui faire froncer le nez, et en verse une bonne quantité dans la pate à crêpes. « …ça donne de la saveur », précise-t-il en relevant les yeux vers la jeune femme. Puis il repose la bouteille devant elle, et ajoute : « Mais je peux vous en servir un verre le temps que la pâte repose ? ».


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Louisa Rosenbach
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Sam 21 Aoû - 16:03
L’emmener avec elle en cuisine n’était peut-être pas très intelligent. Il pouvait parfaitement être plus dangereux que son aspect chétif le laissait supposer. Il aurait pu se jeter sur elle, l’attaquer pour sortir. Elle y songea plusieurs fois, alors qu’ils descendaient dans les profondeurs du manoir. Qu’était-il venu chercher ? Car elle n’avalait pas un instant cette histoire de garçon de cuisine. Il devait avoir bien eu une raison pour se promener dans les couloirs la nuit. Un voleur ? Cela semblait être l’option la plus probable. Mais il n’avait pas l’air d’avoir volé grand chose et elle profita qu’il soit à la recherche d’un verre pour jeter un coup d’oeil rapide sur ses poches. Il avait pu prendre des bijoux, quelque objet de valeur de petite taille. Elle n’avait aucun moyen de le savoir à moins de le fouiller, ce qui était bien sûr hors de question. Elle préférait le mettre en difficulté, le tourmenter afin de le dissuader de recommencer. Et s’il s’avérait plus tard qu’il avait réellement dérobé quelque chose d’important, elle connaissait suffisamment son visage pour en faire une description détaillé au shérif.

L’autre option était qu’il soit venu les égorger dans leur sommeil. Ca en revanche, elle avait bien du mal à l’imaginer. En le voyant ainsi à chercher ses repères dans la cuisine dans une tentative désespérée de sauver les apparences de son mensonge, il lui faisait penser à un chiot perdu. De sa part, elle n’arrivait même pas à craindre une simple morsure. Elle manqua d’éclater de rire en le voyant ainsi lutter pour faire illusion, mais elle avait bien sûr été éduquée à ne pas montrer ses sentiments de manière trop évidente. « Merci. » lui répondit-elle sur un ton pompeux, puisqu’après tout il l’avait appelée Milady. Il attrapa un tablier et elle comprit tout de suite l’erreur qu’il avait commise. Durant une fraction de seconde, elle eut presque le réflexe de le prévenir mais se contint, et elle eut bien raison: la vision de ce jeune homme affublé d’un tel vêtement alors qu’il tentait de conserver toute sa dignité était hilarante. Même l’éducation de la jeune Rosenbach n’était pas suffisante pour l’empêcher de pouffer. Un éclat de rire malheureux qu’elle dissimula tant bien que mal avec une quinte de toux.

Tout en buvant le contenu de son verre d’eau, elle regarda le jeune homme avec la plus grande attention, comme un spectacle qui se déroulait devant ses yeux. En vérité, elle découvrait pour ainsi dire la cuisine en même temps que lui. Voilà bien longtemps qu’elle n’y mettait plus vraiment les pieds, depuis qu’elle avait cessé de s’y faufiler en cachette pour dévorer gâteaux et autres friandises lorsqu’elle était enfant. Mais elle se serait bien gardée de le lui dire, amusée de le voir chercher, fureter, tenter de ne pas céder à la panique sous son regard implacable. En revanche, elle n’avait pas la plus petite idée des étapes nécessaires pour cuisiner des crêpes, mais il avait l’air de savoir s’y prendre. Il en donnait l’impression en tout cas et c’en était presque décevant.

Elle fronça les sourcils en le voyant pénétrer la cave à vin. Il y avait dans cet endroit des bouteilles de prix que son père n’aurait pas aimé voir disparaitre. L’espace d’un instant, elle se demanda si elle n’était pas en train de commettre une énorme erreur, en faisant entrer là un voleur - ou pire, un maladroit ! -. Mais il ressortit rapidement muni d’une bouteille, la brandissant comme s’il avait gagné le premier prix d’un concours. Il eut en cet instant plus que jamais l’air d’un enfant et si sa jumelle avait été à sa place, nul doute qu’elle en aurait été attendrie. Elle espéra simplement que le rhum qu’il avait pris n’était pas trop cher - elle n’y connaissait pas grand chose -. Elle regarda ses gestes et se contenta d’un simple « Hmm hmm » en guise de réponse, l’air sceptique. Elle ignorait tout de la recette, mais n’avait-il tout de même pas mis trop d’alcool ? Enfin bon, elle verrait bien le résultat en goûtant.

« Oh pourquoi pas, un petit verre ne fera pas de mal. » Henry Rosenbach n’aurait sans doute pas été de cet avis, mais il n’en saurait rien et ce n’était pas ce petit visiteur qui allait la dénoncer. Après la moitié de nuit qu’elle venait de passer, elle en avait bien besoin. Elle regarda attentivement le jeune homme, qui constituait décidément une amusante distraction. D’un geste de la main, elle l’invita - ou plutôt ordonna - à s’assoir également après qu’il l’ait servie. « Puisque la pâte repose, parle moi un peu de toi. Quel est ton nom ? D’où viens-tu ? » D’ordinaire, elle se souciait aussi peu de la vie des domestiques que de son premier corset, mais cette fois, bien sûr, faisait exception à la règle. Car il n’était pas un domestiques n’est-ce pas ? Elle était curieuse de savoir quel mensonge il allait inventer cette fois.
Louisa Rosenbach
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Consuelo Ricci
Consuelo Ricci
Since : 13/07/2020
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Age : dix neuf ans, plus vraiment une enfant, mais pas encore tout à fait adulte
Statut : cœur d’artichaut, elle fait tourner les têtes pour son joli minois, sans jamais s’abandonner plus loin qu’à ses rêveries
Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Ven 19 Nov - 11:57
Bring on the night

ft. @Louisa Rosenbach

 
Isaac remplissait plus que raisonnablement les deux verres de rhum, et obéissait à Miss Rosenbach qui lui ordonnait soudait de s’asseoir le temps que la pâte repose. Il n’était pas très à l’aise à l’idée de répondre à son interrogatoire, mais après tout, il était en train de faire des crêpes en pleine nuit chez la plus riche famille de Silverstone – il ne fallait pas la contrarier. Pourtant, il ne pouvait pas être honnête non plus. S’il lui disait : « Je suis Isaac Lowell, je viens de nulle part », ca reviendrait tout autant à lui dire « je suis un cambrioleur et ne sais pas tenir le compte de mes mensonges. »

Alors, il décide de s’enfoncer un peu plus dans la mythomanie. « Sasha Rogers, Miss. Comme j’vous ai dit. » Il ne faudrait surtout pas que Friedrich se réveille en pleine nuit pour une fringale nocturne et vienne contrecarrer ses affabulations. Quoi qu'il regrettait toujours de ne pas avoir réussi à atteindre la chambre du jeune homme… et que de ses deux sœurs, il s’était fait intercepter par la moins conciliante. Enfin, c’était déjà mieux que Thomas Rosenbach, qui ne lui aurait certainement laissé aucune chance. Au moins, Louisa lui donnait l’impression de maîtriser la situation. Il n’osait même pas imaginer si c’était Henry qu’il avait croisé. Quant à la matriarche, il voulait croire qu’il aurait pu l’attendrir, se faisant passer pour un des orphelins des bonnes œuvres qui lui importe tant.

Il reprit soudain la parole, pour répondre à la seconde question : « J’viens pas du coin. Même si c’est un coin très joli, hein, j’m’y suis fait, mais là d’où j’viens, y a des arbres partout. La terre est humide, on ne connaît pas le sable et le sec comme chez vous. Il ne fait jamais si chaud, et les fraises poussent dans les bois en été. » Le fait même de se remémorer la maison lui donnait des frissons, comme s’il pouvait encore sentir l’odeur du pétrichor autour de lui. Il n’avait pas mis les pieds dans cette région depuis ses onze ans, et les souvenirs de cette époque commençaient doucement à s’effacer. Peut-être que le cadet des Rosenbach pourrait peindre sa mémoire, tant que celle-ci subsistait ?

Voulant chasser le poids qui s’installait doucement dans sa poitrine, Isaac but une gorgée du rhum. Celui-ci était fort, mais il ne grimaça pas tant – il avait bu des choses bien pires avec les hommes de main des Hennessy. Là, la liqueur sucrée lui réchauffait même les entrailles. Alors, confiant, il reprit : « C’est un peu comme Imogen, j’sais pas si vous connaissez, Miss. Mais c’est mieux. On a comme les Beaver aussi, mais nous c’est des vrais castors. On en a tant qu’les gens s’en font des chapeaux ! » Il osa lui adresser un sourire, presque complice. Puis il marqua une pause, juste le temps de se recomposer, et de reprendre: « Enfin, j’ai pas mis les pieds là-bas depuis des années. Vous comptez quitter Silverstone un jour, Miss ? »

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Louisa Rosenbach
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Habitation : A Silverstone, dans le manoir familial situé sur la colline de Boot Hill
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Sam 11 Déc - 17:33
Il lui donna son nom, ou plutôt le lui répéta - si là était bien son véritable nom -. « Ah oui, c’est vrai. » se contenta-t-elle de répondre d’un ton vague. Elle n’avait pas pour habitude de se souvenir des identités du petit personnel, surtout quand celui-ci n’en était pas vraiment. Véritable patronyme ou pas, peu importait. Elle savait qu’il mentait, il savait probablement qu’elle savait et tous deux jouaient cette mascarade qui était, ma foi, plutôt distrayante. En particulier avec un verre de rhum sous le nez.

S’il avait réellement travaillé ici, Louisa se serait probablement fort peu souciée de son histoire, mais tel n’était pas le cas, elle en était persuadée. Et puis la nuit était avancée et elle était à peu près certaine qu’elle ne se rendormirait pas de sitôt, alors pourquoi ne pas se distraire en attendant la préparation des crêpes ?

Donc il n’était pas d’ici. Elle crut tout d’abord qu’il décrivait Imogen, mais comprit rapidement que non. Le lieu qu’il évoquait ne semblait pas beaucoup plus passionnant en tout cas. Si au moins il venait d’une contrée un peu intéressant ! Elle essaya de répondre en faisant preuve de patience, comme si ce qu’il racontait éveillait un quelconque intérêt. « Et cet endroit a un nom j’imagine ? » Elle répondit vaguement à son sourire, sans jamais perdre son air hautain. Elle s’accouda sur la table, buvant quelques gorgées de son rhum.

Le gamin l’ignorait certainement, mais il avait visé juste et sa question plongea Louisa dans un abime de réflexion. Elle laissa échapper un petit rire désabusé. « Que je compte ou pas la quitter, cela ne dépend pas de moi, mais de celui que j’épouserai. J’ai bien peur que ma propre vie ne m’appartienne pas vraiment et que mes désirs sur ce point ne comptent pas. » Elle leva de nouveau les yeux vers Sasha et sembla se souvenir à qui elle parlait, puis balaya l’air d’un geste de la main. « Peu importe, ce n’est pas quelque chose que tu peux comprendre. »

Pour un intrus il semblait plutôt à l’aise. Un peu trop même. Il était plus que temps que l’attention se porte de nouveau sur lui. « Mais dis moi, pourquoi quelqu’un voudrait quitter son lieu d’origine pour un endroit tout-à-fait similaire? N’aurais-tu pas plus de chances de trouver du travail dans une plus grande ville ? »

Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaina. « Dis-moi, qui t’a embauché ? La cuisinière j’imagine ? A moins que tu sois l’un des orphelins désoeuvrés de Madame Rosenbach ? » Ce n’était pas impossible, il avait pu repérer la maison et vouloir s’y introduire. Si tel était le cas, ce serait absolument impardonnable. La jeune femme esquissa un sourire mauvais. « D’ailleurs peut-être devrais-je la réveiller ? Elle est friande de crêpes, je suis certaine qu’elle regretterait de ne pas être présente… »


Louisa Rosenbach
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Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Mer 16 Fév - 17:35
Bring on the night

ft. @Louisa Rosenbach

 

Elle l'écouta patiemment, un peu trop même pour Isaac qui n'était pas habitué à tant d'attention – lui qui était pourtant assez bavard lorsqu’on lui en laissait l’occasion. Si la jeune Rosenbach sembla dans un premier temps vouloir reprendre une conversation faite de banalités et de bienséance (pour ce que Lowell connaissait de l'hypocrisie bourgeoise, où tout est sous-entendu et jamais clairement énoncé), elle fit bientôt pleuvoir sur lui une avalanche de questions, aussi acérés que vicieuses. Oh, Isaac comprit enfin qu'il avait une vipère en face de lui, jouant avec sa personne comme le reptile l'aurait fait avec une souris. Mais le jeune hors-la-loi ne comptait pas se laisser manger tout cru par cette Lady en robe de nuit. Non, il voulait bien se faire avoir de multiple façon, mais il n’allait pas finir au trou comme ça ; pas à cause d’une tentative ratée pour rejoindre un potentiel amant. Il pensa alors au doux Freddy, et se dit que s’ils avaient été élevés par la même mère, sous la même bienveillance, la jeune femme ne pouvait pas être si mauvaise.

Alors, il se redressa et souleva le torchon pour entrevoir la pâte à crêpes qui reposait. Il fit mine d’être insensible aux flots de soupçons, et répondit avec nonchalance : « C’est un trou perdu en France, vous ne devez pas connaitre. » Il s’inventait alors une vie, espérant détourner ses soupons et simplement attiser sa curiosité. C’était justement Marie qui lui avait appris ça, à l’époque où Logan le faisait crécher dans le grenier du Golden Cat lorsqu’il devait s’absenter. La prostituée Française, véritable cocotte déchue du beau Paris, lui avait appris quelques vulgarités dans la langue de Molière, assez de vocabulaire pour qu’il saisisse les blagues qu’elle ne voulait pas que les clients puissent comprendre, et surtout… l’art du mensonge. Et il s’était jusque-là révélé être un très mauvais élève. Pourtant, Marie lui avait raconté comment les demi-mondaines d’inventaient une vie pour plaire aux messieurs fortunés, apprenant à se comporter en dames dans des écoles, et changeant leurs noms pour adopter des particules guindées. « On ne peut pas garder pour plumer les pigeons le même nom, que pour garder les oies », lui avait-elle expliqué une fois alors qu’elle lui apprenait à rouler une cigarette, ajoutant même qu’avec ses longs cils et sa taille menue, Isaac aurait fait une bien belle cocotte s’il était né fille. Mais à entendre Louisa se plaindre, il était bien content d’être né avec ce petit plus entre les jambes, et de ne pas se retrouver dans la situation précaire des femmes qui dépendent des caprices des hommes.

Calme, il reprit : « On n’a pas toujours le choix, Milady. On fait ce qu’on peut quand on est pauvre, nos désirent ne comptent pas. Mais ce n’est peut-être pas quelque chose que vous pouvez comprendre… ». Il se permettait d’être acerbe, insolemment même, allant jusqu’à affronter le regard de la jeune femme. « Allez réveiller votre mère si vous le souhaitez… », il regarda l’horloge la cuisine, annonçant environ deux-heures du matin, « …mais vous pouvez également lui en garder pour demain matin. » Il espérait presque qu’elle se lève pour aller réveiller la matriarche, ce qui lui laisserait juste le temps de se précipiter vers la porte et de prendre la fuite.

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