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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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The passenger ~ Nuttah & Mae
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Sam 12 Déc - 20:25
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsLes jours fondent plus vite que la neige ces temps-ci. Depuis le braquage raté du bal de Silverstone et son retour au campement, Mae Matthews fait profil bas. Ou plutôt, elle évite soigneusement de croiser les frères O’Reilly. Elle a vidé son sac, dit ce qu’elle avait à dire, mais certains mots ont dépassé le stade de la pensée et restent en tête pour tout le monde. Plutôt que d’affronter encore une discussion destructrice avec Sean ou Kilian elle fuit, passant ses journées loin d’eux et de leurs (re) sentiments. Elle ne s’est jamais sentie aussi pitoyable de sa vie, elle est revenue, tel un chien de retour auprès de ses maîtres après une fugue et elle déteste cette impression. L’impression qu’elle n’arrivera jamais à s’en détacher. Indépendante dépendante. Elle s’imagine que l’on parle d’elle dans son dos, à défaut de lui adresser la parole. Il faut dire qu’elle ne fait pas vraiment d’efforts elle non plus pour échanger avec les autres. Parce que Matthews, elle a toujours été comme ça, renfermée, ne parlant uniquement que si elle jugeait cela nécessaire. Beaucoup la pensent avec un cœur de pierre et cela lui va très bien. Alors, pourquoi changer maintenant ?

Mae ne sait pas ce qui est vrai ou faux et elle n’a pas envie de le démêler, trop occupée à lutter contre ses propres tourments. Elle les a déçus, ils l’ont déçu, voilà en résumé ce qui est ressorti de leur discussion houleuse, chacun campant sur ses propres positions, tous plus têtus les uns que les autres. Persuadée que le temps fera les choses, comme il l’a toujours fait jusque-là, elle s’en va.

Il a neigé toute la nuit ce jour et la hors-la-loi a bien dépassé les limites de ses excursions. Elle évite soigneusement les chemins fréquentés, par encore totalement folle au point de se faire prendre. La nuit commence à tomber et très vite, elle se perd ne sachant pas vraiment où elle se trouve. Elle soupire un instant, prenant le temps de s’allumer une cigarette, baissant son écharpe pour la caler dans sa bouche. Décidément, elle les enchaîne en ce moment.

Un léger coup sur le flan de sa monture pour la faire avancer et la voilà repartie, continuant toujours de s’éloigner un peu plus de camp. Il est trop tard pour rentrer, une tempête de neige peut arriver à tout moment. Elle doit simplement trouver un endroit à l’abri, une vieille cabane de trappeur ou même un arbre plus épais que les autres, n’importe quoi. Il n’est évidemment pas question de faire du feu, elle n’arriverait même pas à le faire prendre. Intérieurement, elle peste contre les frères d’avoir pris la décision de cette destination maudite pour s’établir. Il y avait plein d’autres endroits avec des hivers moins rudes. Mais non. Ils ont pris Imogen et le merveilleux lac gelé de Moonstone Pond. Elle ne peut même plus laver son linge, seule habitude bourgeoise qu’il lui reste, elle ne supporte pas de porter des vêtements sales. L’hygiène est déjà rudimentaire, mais c’est encore pire avec cette neige, ce vent glacial et ce lac gelé. Et vous pouvez être sûrs que Patterson qui n’a pas fait un brin de toilette depuis quelque temps, elle ne le souhaite à personne. Même trouver de quoi manger devient une véritable expédition.

C’est alors qu’elle aperçoit au loin un point lumineux qui grossit au fur et à mesure qu’elle avance. Elle lève les yeux vers le ciel en souriant puis jette sa cigarette à peine entamée. Il a toujours été là pour elle, il ne lui en veut pas. Une ferme semble se dessiner à l’horizon. Mae fait accélérer son cheval afin d’arriver jusqu’aux barrières. Elle descend, encore engourdie par le froid et l’attache à une barre de bois, les mains rougies.

N’ayant pas vraiment le choix, vivre ou mourir, elle se décide à frapper à la porte, espérant trouver refuge pour la nuit, ne serait-ce que dans la grange.

« S’il vous plaît ? J’me suis égarée. »

Sous le vent frais, son corps frêle tremble légèrement. Intérieurement, elle espère que les personnes qui vivent ici n’ont pas eu les nouvelles de la fin d’été à Silverstone.
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Nuttah Doyle
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The passenger ~ Nuttah & Mae Nuttah-mako
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Mar 15 Déc - 22:55
C’était avec angoisse que Nuttah voyait l’hiver se déposer sur ses terres. Saison habituellement festive, qui ne lui apportait que de la joie entre Thanksgiving, Noël et la nouvelle année. A cette époque la demeure aurait dû être pleine de chaleur, d’une délicieuse odeur de pain d’épice, et elle se serait probablement replongée dans la lecture de Christmas Carol. Mais rien de tout ceci ne se produirait cette année. Son coeur n’était pas à la fête et de toute manière elle n’en avait absolument pas le temps. Elle ne parvenait même plus à trouver celui de participer à la vie de la région, et les nouvelles lui parvenaient parfois, souvent tronquées, avec un temps de retard. A vrai dire, tout ce qui ne concernait pas la ferme lui semblait désormais de bien moindre importance, encore plus depuis l’arrivée de l’hiver. Elle allait certes pouvoir ralentir le rythme infernal qu’elle s’infligeait, mais cela signifiait surtout qu’elle n’aurait plus la possibilité d’avoir de rentrée d’argent conséquente, et ce pendant plusieurs mois. Elle avait fait les comptes le plus minutieusement possible, elle économisait sur absolument tout mais craignait que cela ne suffise pas si l’hiver venait à s’éterniser.

Le pire, elle faisait de son mieux pour éviter d’y penser. Elle savait que si elle commençait à réfléchir à cette éventualité, elle s’effondrerait, incapable de continuer, paralysée par la peur et l’incertitude. La vérité était qu’elle n’avait pas le choix, car elle n’avait pas la plus petite idée de ce qu’elle ferait si elle perdait la ferme. Et pourtant, elle voyait avec désespoir l’argent lui filer entre les doigts comme des grains de sable.

Là, assise au coin du feu, une couverture sur les épaules et sa chienne à ses pieds, elle s’était rarement sentie si seule. La neige ne tarderait pas à l’isoler et peu nombreux seraient ceux qui passeraient dans les environs dans les prochains mois. C’est pourquoi elle sursauta particulièrement fort en entendant des coups frappés à la porte. Elle en vint presque à se demander si ce n’était pas une fantaisie de son imagination, ou peut-être le vent. Mais non, on frappait bel et bien à la porte. Elle se défit de la couverture et marcha, à la fois décidée et incertaine, vers l’entrée. Par sécurité, elle attrapa son fusil avant de soulever le verrou et tirer le battant.

Ce n’était ni un brigand, ni un vagabond à la recherche d’un emploi qui lui faisait face, mais une femme. Instantanément sa méfiance s’éveilla. Elle fixait cette inconnue, qui était d’évidence plus âgée qu’elle mais semblait bien plus frêle et fragile en cet instant. Nuttah aurait aimé pouvoir dire être capable de déceler instantanément ceux en qui elle pouvait avoir confiance des autres. Malheureusement, cette capacité ne s’était toujours pas développée chez elle. Elle regarda la jeune femme, puis le cheval, et une fois encore la jeune femme, dévorée par l’indécision. Si elle la laissait dehors, elle ne survivrait probablement pas, pas plus que l’animal. « D’accord. » s’entendit-elle dire avant même d’avoir pris sa décision. Elle posa son fusil. « Vous pouvez conduire votre cheval à l’étable, juste derrière. » Elle accompagna ses mots d’un geste de la main montrant ladite direction. Puis elle posa de nouveau ses yeux sur l’inconnue, prenant une expression qui se voulait sévère, comme si cela pouvait la dissuader de voler si telle était son intention. « Vous pourrez passer la nuit dans la maison. » Elle aurait également pu la laisser dormir à l’étable, mais la maison ne manquait pas de place et au moins elle pourrait garder un oeil sur elle.

La laissant s’occuper de sa monture, Nuttah ferma la porte, qu’elle laissa cependant déverrouillée. Elle n’était pas certaine que cette femme ait choisi le meilleur endroit où s’arrêter. La maison était presque aussi froide que l’extérieur, à cause des multiples courants d’air. Même la chienne, d’habitude si agitée, se contentait de rester à paresser au coin du feu. La jeune fille replaça la couverture sur ses épaules et entreprit de faire bouillir de l’eau dans la cuisine. Elle soupçonnait que la voyageuse apprécierait d’avoir de quoi se réchauffer. Effectuer une telle besogne l’aidait à se calmer les nerfs. Elle espérait sincèrement qu’elle n’avait pas commis une énorme erreur en laissant entrer cette inconnue sous son toit.
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Sam 19 Déc - 22:26
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsLa porte ne tarde pas à s’ouvrir et la surprise de Mae se lit sur son visage. C’est une femme, jeune de surcroît qui se tient devant elle. Pourtant, malgré elle, un autre détail retient l’attention de Matthews, il s’agit d’une native. Le dernier qu’elle a croisé, cela s’est mal passé pour elle, elle hésite donc un instant lorsqu’elle lui propose de mettre son cheval à l’étable. Elle arrête là ses préjugés en se convaincant qu’ils ne sont pas tous chasseurs de primes, tout comme les Américains ne sont pas tous des hors-la-loi. Cela lui suffit pour la remercier d’un signe de tête et emmener sa monture derrière. Si elle reste dehors, elle risque au mieux une bonne fièvre, au pire la mort. Alors, le choix est vite fait.

Elle va même jusqu’à l’inviter dans sa propre maison. La hors-la-loi s’attendait à dormir dans l’étable, avec son cheval, mais là, c’est bien plus que du luxe qu’on lui offre. Cela fait des années qu’elle n’a pas dormi entre quatre murs, bien trop habituée à sa vie nomade et rudimentaire à laquelle elle s’accommode parfaitement. Mais en ces temps de grand froid, être à l’abri n’est pas de refus. Elle ne se plaint jamais des conditions de vie à Moonstone mais elle a connu des hivers plus doux. La bande des O’Reilly n’a pas l’habitude de passer cette saison dans des endroits aussi froids. Aujourd’hui encore, elle se demande pourquoi Sean et Kilian ont décidé de se rendre dans cette région. Il faut toujours que d’une façon ou d’une autre elle pense à eux.

Elle met alors sa monture à l’abri, prenant soin de lui enlever sa selle, malgré ses mains gelées qui la font souffrir. Elle sent comme des brûlures jusque dans l’extrémité de ses doigts. Par la suite, elle met son colt ainsi que l’argent qu’elle a pris sur elle dans la poche de son manteau. Par précaution, mais également, car n’importe qui peut passer en pleine nuit qu’elle ne l’entendra pas.

En entrant dans la petite maison, elle remarque qu’elle n’est pas dans un très bon état. Si la jeune femme a eu un regard si dur envers elle, c’est certainement en grande partie dû à la dureté de sa vie. Personne ne devrait vivre dans l’inquiétude du lendemain. Mae en est convaincue. Silencieuse, elle enlève alors son manteau qu’elle pose sur le dos d’une chaise ainsi que son écharpe. Elle garde simplement son gilet de laine qu’elle ressert contre elle en se dirigeant vers la cheminée.

Elle s’agenouille auprès du chien de son hôte qui lève un instant la tête pour l’observer puis reprendre ensuite son repos certainement mérité. La chaleur instantanée de l’âtre parcourt son corps en plusieurs frissons qui finissent par la réchauffer. Mae détache alors ses cheveux mouillés par la neige afin de les laisser sécher auprès des flammes. Elle sourit à la jeune femme qui est en train de réchauffer de l’eau.

« Merci. J’serais certainement en train de mourir sous la tempête à v’nir sans vous. »

Elle prend à nouveau le temps d’observer la pièce traversée par des courants d’air. Que peut bien faire une femme si jeune seule ici ? Elle a bien vu quelques animaux en arrivant. Si elle est seule à s’occuper de tout ça, elle a certainement plus de courage que n'importe quelle autre personne vivant aux alentours. En deuil d’elle-même, Mae Matthews devient une toute autre personne, celle qu’elle a été il y a de cela quelques années, retrouvant ses idéaux et sa compassion.

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Mar 12 Jan - 16:38
Tandis que l’eau bouillait, Nuttah ne pouvait s’empêcher de se demander si elle n’était pas en train de commettre une énorme erreur. De se condamner par cette simple invitation. Mais il était trop tard à présent, elle ne pouvait se décider à refermer sa porte maintenant qu’elle l’avait ouverte. Si elle s’était durcie ces derniers moins, elle n’en était pas encore venue à arriver à faire preuve de cruauté, surtout envers une femme isolée et perdue. Le temps seul dirait si elle avait fait preuve de faiblesse, mais elle doutait que cette inconnue, visiblement éreintée par le froid, ait la capacité de l’attaquer. Pourtant, elle ne parvenait pas à se tranquilliser, et tressaillit lorsqu’elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir, puis se refermer derrière l’étrangère, et ses pas se diriger jusqu’à l’âtre. Elle poussa un soupir, puis se décida à couper une tranche de pain et un morceau de fromage, qu’elle disposa sur une assiette avant de préparer le thé. Le laissant infuser, elle apporta les victuailles à la jeune femme. « J’imagine que vous devez avoir faim. » Elle se força à conserver une stature haute et un regard perçant, ne souhaitant surtout pas montrer qu’elle pouvait être déstabilisée.

La jeune femme la remercia, ce à quoi Nuttah haussa les épaules nonchalamment. Les expressions de gratitude avaient plus tendance à l’embarrasser qu’autre chose. « C’est rien, j’allais pas vous laisser mourir de froid dehors. » Sur ces mots, elle revient sur ses pas afin d’aller chercher leurs deux tasses de thé. Elle songea que cette femme aurait peut-être eu besoin d’un autre type de remontant, mais elle préférait savoir à qui elle avait affaire avant de partager son whisky. Et puis, elle avait visiblement besoin d’être réchauffée avant tout.

Elle déposa une tasse devant son invitée, puis s’assit sur le sofa avec la seconde, repliant ses jambes sous elle. La chienne vint immédiatement la rejoindre, posant sa tête sur les genoux de la jeune fille. Silencieuse, cette dernière observa l’étrangère plus attentivement. Elle semblait jeune, mais sans doute pas autant que ses traits le laissaient paraitre. Et épuisée surtout, à juste titre. « Vous faisiez quoi dehors par un temps pareil ? C’est pas très conseillé de s’aventurer dans le coin la nuit en cette saison. » Elle posa la question d’un ton abrupt, dans le désir de montrer qu’elle ne se laisserait certainement pas impressionner. Cette demeure était chez elle, et elle préférait établir son statut dès maintenant. Mais elle ne pouvait se défendre d’être curieuse. Peut-être que cette femme s’était perdue ? Ce qui n’expliquait pas ce qu’elle fabriquait dans le coin. En tout cas, elle ne devait pas être de la région pour se montrer si peu prudente.

Nuttah ne pouvait s’empêcher de trouver bizarre d’avoir de la compagnie sous son toit. Elle était seule depuis un temps qui lui semblait infini, habituée à passer ses soirées en tête à tête avec sa chienne et son livre de comptes. Elle ne se sentait pas totalement à l’aise avec cette situation. Sans la quitter sur regard, elle but quelques gorgées de son thé qui refroidissait déjà étant donné la température qui régnait entre ces murs. « Vous vous appelez comment ? » Ca faisait sans doute beaucoup de questions, mais la jeune fille estimait avoir le droit de savoir à qui elle avait affaire. Et puis, c’était aussi une manière comme une autre de faire la conversation, exercice pour lequel elle avait le sentiment d’être particulièrement rouillée.
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Dim 17 Jan - 22:19
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsLes doigts fins de Mae Matthews passent dans ses cheveux à mesure que les flammes rougeoyantes viennent les sécher et apporter du réconfort à son corps frigorifié. Elle déteste le froid et commence sérieusement à détester cette région entièrement recouverte de neige en hiver. Elle n’aurait pas vu cette ferme en perdition, elle serait probablement en train de mourir gelée à l’extérieur. Voilà ce que c’est de fuir l’inévitable, on prend des risques inconsidérés. Mais sa colère est telle qu’elle refuse de passer plus de temps avec les frères sur le campement. Il faut dire qu’elle ne croit plus vraiment en rien ces derniers temps. À choisir, elle aurait préféré y rester au bal. Mais apparemment, Dieu ou le destin a d’autres projets pour elle. Oui, à force de faire des choses répréhensibles moralement, on s’attire les foudres du ciel. Parce que la seule morale que Mae Matthews connaisse, c’est la sienne, qu’elle se dicte au fur et à mesure du temps. Autant dire que parfois, cela frôle le n’importe quoi. Mais tant qu’elle reste cohérente avec ce qu’elle pense…

Pourtant, quand la jeune femme vient lui apporter une assiette avec un morceau de pain et de fromage, Mae lui sourit quelque peu. Elle n’aime pas ce sentiment qui lui donne l’impression d’être démunie et, surtout, d’être redevable. La jeune femme préfère n'avoir à compter que sur elle-même. Mais elle a trop faim, son ventre réfléchissant bien avant ses états d’âmes. Elle délaisse alors ses cheveux pour attraper un morceau de pain qu’elle porte à sa bouche puis fait de même avec le fromage. Le contact avec les aliments lui donne envie de s’empresser de tout manger, mais elle ne le fait pas, se retenant afin de ne pas donner des interrogations inutiles à son hôte. Elle la remercie d’un hochement de tête lorsqu’elle lui apporte l’infusion et entoure la tasse de ses doigts, réconfort chaleureux dans la tourmente. Vient alors la question qu’elle aurait aimé éviter, ce qu’elle fait dehors. Mae plonge un instant ses lèvres dans l’eau chaude avant de prendre une gorgée. Sa position devenant inconfortable, elle s’assoit, dos au feu.

« J’avais envie de m’retrouver seule. J’me suis fait surprendre par la neige. » Elle regarde alors son hôte, parce que, ne l’oublions pas, Mae Matthews reste Mae Matthews et affronter le regard des gens ne lui fait absolument pas peur. Elle lit dans les yeux de la jeune femme la même détermination que dans les siens. Elle aussi est faite de la même pierre. Mais c’est un véritable interrogatoire qui s’abat sur elle. Un flot ininterrompu de questions sort de la bouche de la fermière. Tout du moins, c’est comme ça que Mae le ressent. Elle n’aime pas vraiment les questions, mais elle fait un effort, ne tenant pas à retourner dehors. « Mae, et toi ? ». Notons qu'elle ne ment pas.

Alors que son hôte la vouvoie, Mae se permet de la tutoyer. Elle n’a jamais aimé cette distinction que l’on doit faire, cette barrière qui est mise entre les personnes, faisant sentir la différence qu’il peut y avoir entre chacun. Matthews, elle aime penser qu’il n’y a pas de différences lorsqu’il s’agit de personnes qui subissent la loi du plus fort, alors, elle laisse tomber les barrières morales. La hors-la-loi reprend quelques bouts de pain puis se re concentre sur sa tasse. Elle finit par lever le nez sur les murs qui laissent le vent s’engouffrer dans la pièce. « Tu d’vrais clouer des planches dessus. »

Non, décidément, elle ne sait pas y faire avec les autres.

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Sam 30 Jan - 21:12
Elle prit sa tasse entre ses mains, ne cessant d’observer la jeune femme. Elle-même put se rendre compte qu’elle allait sans doute un peu loin avec ses questions, mais elle n’arrivait pas à s’en empêcher. La solitude l’avait rendue apparemment avide de la moindre compagnie qui pouvait passer par là. Elle ne se permettait pas d’être aussi intrusive avec ceux qu’elle employait, préférant conserver une certaine distance. Mais avec cette inconnue, c’était différent, elle ne comptait sans doute pas rester travailler ici et il était probable qu’après cette nuit elle ne la reverrait plus. Ce qui la rendait d’autant plus intéressante pour Nuttah, qui n’allait plus nulle-part. Elle haussa un sourcil et ne put retenir un sourire amusé. « Vous vous isolez souvent comme ça la nuit ? Vous devez pas être du coin… » Quelqu’un qui connaissait un tant soi peu la région saurait parfaitement qu’à moins d’avoir des envies suicidaires, il valait mieux attendre les premières lueurs du jour pour rechercher la solitude.

La jeune femme n’avait pas particulièrement l’air d’apprécier ses questions. Son regard était aussi buté que pouvait l’être celui de la Native parfois. Elle avait néanmoins réussi à lui arracher son prénom, ce à quoi elle attendit quelques secondes avant de répondre à son tour. « Nuttah. » Elle baissa les yeux et avisa l’assiette de la voyageuse. « Si t’as encore faim je pourrai t’en amener d’autre. » Elle avait décidé de laisser tomber les formules de politesse. A quoi bon si son interlocutrice ne se donnait même pas cette peine. Et puis, elle tenait à être avec elle sur un pied d’égalité.

Elle but une gorgée de son thé, laissant le silence s’installer. Jusqu’au moment où Mae ne trouva rien de mieux que critiquer l’état de sa demeure. La jeune fille avait beau en être totalement consciente, voire désolée auprès de ceux qu’elle invitait entre ces murs, elle n’appréciait guère qu’une tierce personne dénigre la maison dans laquelle elle avait grandi. Cela ne lui rappelait en plus que trop cruellement qu’elle ne parvenait pas à en maintenir l’entretien tout en menant de front toutes les autres tâches qui lui incombaient. Une fierté qu’elle savait mal placée, mais dont elle avait bien du mal à se débarrasser. « J’y avais jamais pensé, merci pour le conseil. » rétorqua-t-elle avec une ironie non dissimulée. « Si c’est pas assez confortable, libre à toi de chercher ton bonheur ailleurs. » Elle se retint de lui suggérer de clouer les planches elle-même mais heureusement garda cette pensée pour elle.

Le fait que cette femme semble ne vouloir rien dire d’elle-même était en soi un problème. La Native commençait à craindre que son invitée ne cache quelque chose, que ce soit de mauvaises intentions, ou des poursuivants indésirables. Après tout, elle était venue frapper à sa porte au milieu de la nuit, et ne semblait pas venir de la région. Fuyait-elle quelqu’un, ou quelque chose ? Avait-elle fait quelque chose ? « Je vois bien que t’aimes pas les questions, mais j’ai quand même envie de savoir qui j’invite chez moi. J’espère que t’as pas de mauvaise intention, c’est tout. » Puisque les questions plus subtiles ne fonctionneraient apparemment pas, elle préférait opter pour une approche bien plus directe, quitte à s’attirer ses foudres. Et puis, c’était une manière comme une autre de la piquer afin qu’elle arrête de se donner des grands airs, à jouer les forteresses impénétrables.
Nuttah Doyle
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Mer 3 Fév - 18:50
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsNuttah. C’est un joli prénom. Mae aurait été plus curieuse, elle lui aurait demandé d’où ça vient. Mais ce n’est pas le cas et elle est bien trop occupée à manger et à boire son infusion. Et cette cheminée, ce feu qui la réchauffe, elle n’a jamais été aussi heureuse de manger et être au chaud. La jeune femme a de l’humour, ce qui étire un léger sourire à la hors-la-loi. Non, elle n’ira pas chercher ailleurs, elle ne tient pas à mourir. Mais malgré tout, elle ne s’est pas rendu compte de sa maladresse. Elle tente alors de se rattraper, posant le morceau de pain dans son assiette. « Non ! Enfin, c’pas c’que j’voulais dire ! » Matthews se lève alors, passant sa main sur les écarts que le temps à laissé passer entre les planches. Le froid vient saisir sa main, elle la retire alors et se retourne vers Nuttah. « Si t’as c’qu’il faut, j’peux t’le faire. » Elle se reprend. « P’têt pas maint’nant, mais d’main s’tu veux, pour te r’mercier d’m’accueillir. ».Après tout, elle a l'habitude de tout ça Mae. Lorsqu'ils ont de la chance (cela leur arrive) les O'Reilly peuvent tomber sur une habitation abandonnée au milieu de nul part et la retaper un peu, pour les mettre à l'abri lorsque la nuit vient à les envahir.

Mais évidemment, Nuttah veut en savoir plus, et c’est tout à fait légitime. Matthews grimace légèrement avant d’aller s’asseoir à la table, suffisamment réchauffée et, comme à son habitude, à l’aise partout où elle se trouve. Capable de faire croire tout et n’importe quoi, véritable caméléon, Mae ne s’est jamais vraiment sentit malvenue ou même déplacée dans ses propos. Il est tout de même certain qu’elle est toujours plus à l’aise quand il est capable de faire chanter quelqu’un que là actuellement face à une inconnue qui aimerait tout connaître d’elle. Elle hausse alors les épaules en la regardant. « J’sais bien qu’faudrait pas sortir, mais j’suis t’jours avec ma famille et ils sont … » Elle cherche ses mots, levant les yeux au plafond pour réfléchir à la bonne tournure. « Etouffants. » Et encore, le mot est faible. Il y a une telle emprise sur elle qu’elle ne s’imagine plus vivre sans eux. Même après deux mois de vadrouille, elle en est toujours là dans ses tragiques réflexions.

Pourtant, elle comprend la méfiance de la jeune fermière. Mae aurait eu la même réaction à sa place. Alors pour prouver sa bonne foi (ou ce qu’il en reste), elle plonge sa main dans la poche de son manteau pour en ressortir son colt qu’elle pose bruyamment sur la table en bois. « Voilà, c’pour m’défendre rassure toi, j’vise mal ! » Elle lui sourit alors « Prend le et met le dans un endroit fermé à clé si ça peut t’rassurer. » De toute façon, dans un endroit si reculé, elle ne va pas en avoir besoin et elle imagine mal Nuttah lui sauter à la gorge. Et elle espère qu’elle n’osera pas faire ça. « J’sais bien qu’ça peut paraître étrange, mais j’me suis juste perdue avec la neige, j’vais pas t’apporter d’ennuis ! » Non ça les ennuis, elle en a déjà assez comme ça Mae Matthews. Elle se lève alors pour récupérer sa tasse puis se tourne vers on hôte. « Et toi ? Tu vis seule ici ? »

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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Ven 12 Fév - 19:12
Le revirement fut des plus soudains, et la gêne de la jeune femme la rendit d’un coup amusante. Nuttah ne put s’empêcher de sourire en la voyant ainsi tenter de rattraper ses paroles, consciente d’avoir commis une bévue. « T’excite pas, je t’en demande pas tant. » En réalité, un coup de main n’aurait pas été de refus. Si elle s’était écoutée, elle aurait presque pu en pleurer de reconnaissance. Mais elle attendait de voir si la visiteuse ne serait pas repartie au petit matin. Dans le doute, elle aimait mieux ne pas se faire d’illusion. Il allait falloir qu’elle trouve un moment pour le faire elle-même, ainsi que réparer toutes les fissures de cette maudite baraque. Mais étrangement, après l’avoir vue ainsi maladroite et embarrassée, elle se sentit plus à l’aise, moins méfiante. Elle but un peu de sa tasse sans cesser de la regarder, toujours avec l’envie de lui poser mille questions indiscrètes. Décidément, la solitude hivernale ne lui réussissait pas, c’était comme si le manque de compagnie se répercutait sur cette inconnue.

Mae était réticente à lui répondre, et quelque part Nuttah pouvait le comprendre, à sa place elle aurait sans doute agi de même. Mais il ne lui semblait pas non plus complètement extravagant d’avoir envie d’en savoir un peu plus sur les raisons de sa promenade solitaire par un temps pareil. Raison qui lui sembla bien maigre. Elle haussa les sourcils, sans chercher à dissimuler le sarcasme de son expression et de sa voix. « Donc plutôt que supporter leur présence, tu préfères aller mourir de froid dehors. Logique. » Elle ne put s’empêcher d’éprouver une pointe de jalousie: elle aurait fait n’importe quoi pour être auprès de sa famille, du moins de la seule personne qui ait jamais été pour elle une famille. Durant un instant, elle en voulut à cette inconnue de ne pas savoir apprécier la chance qu’elle avait. Avant de se rendre compte que ça n’avait absolument aucun sens.

Elle aurait en revanche préféré qu’elle ne sorte pas cette arme. Nuttah sentit son échine frissonner. Ca, elle ne l’avait pas vu venir. Elle regarda le colt avec méfiance, comme si elle s’attendait à ce qu’il s’anime tout seul et commence à tirer dans tous les sens. Puis elle haussa les épaules avec mauvaise humeur. « C’est bon, t’as qu’à le ranger. » Elle espéra qu’elle ne faisait pas une énorme bêtise en le lui laissant, mais quelque chose lui disait qu’elle n’avait rien à craindre. Elle n’était pas certaine de la croire totalement, mais elle décida de lui laisser le bénéfice du doute. De toute façon, ce n’était pas comme si elle pouvait la renvoyer dehors, alors…

Le temps ne fut guère long avant que Mae la questionne à son tour. Elle n’en était pas surprise, une native vivant dans une ferme, c'était plutôt surprenant. « Oui, mon père est mort il y a quelques mois et il m’a tout laissé » Il avait d’ailleurs sans doute fait une énorme erreur compte tenu de la manière dont les choses évoluaient. Elle jeta un oeil sur les vêtements de la jeune femme. Manifestement elle n’était pas riche. « Pourquoi tu es venue dans la région ? Tu travailles dans le coin ? » Ou peut-être était-elle mariée, elle avait parlé de famille. Mais Nuttah avait beau essayer, elle avait du mal à l’imaginer dans le rôle d’une jeune épouse.
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Lun 22 Fév - 19:13
The passenger @Nuttah Doyle & Mae Matthews« Donc plutôt que supporter leur présence, tu préfères aller mourir de froid dehors. Logique. » Mae hausse alors les épaules en guise de réponse dans un premier temps. Si seulement elle savait. Mourir de froid lui paraît soudain beaucoup plus agréable que de devoir affronter les regards des frères sur ses actions récentes. À défaut de raser les murs, elle fuit, jusqu’à se perdre en plein hiver après la Pinède. Mais elle reste debout, et c’est bien le principal. « C’pas qu’j’les supporte pas. » Si, un peu. Elle ouvre la bouche, hésitante, et puis finalement se dit que de toute façon, elle n’a pas donné de noms. « En fait, j’ai merdé sur un truc y’a pas longtemps. J’me fais un peu discrète, tu vois. » Elle rit alors nerveusement, fuyant le regard de la jeune femme. « Le temps qu’ça s’tasse un peu quoi. » Mae termine sa tasse, les yeux plongés dans le fond de cette dernière, perdue dans des pensées qu’elle n’aime pas avoir. La tasse semble avoir vécu encore plus longtemps que sa propriétaire. Comme si elle avait traversé le temps pour arriver en même temps que la ruine qui l’héberge. « Disons qu’la dernière fois qu’ils m’ont parlé, c’tait pas pour m’dire des mots d’amour ! »

Elle se redresse alors, se reprenant et changeant le sujet de la conversation qui s’axe un peu trop sur elle à son goût. Dans un sourire, Mae replace alors l’arme dans la poche de son manteau. « Comme tu veux, mais s’tu veux m’tuer dans la nuit, il est là. » mauvaise blague alors qu’elles se connaissent à peine, mais délicatesse et prévenance ne sont pas vraiment dans les habitudes de Mae Matthews. Mais quand Nuttah lui indique que son père a passé l’arme à gauche, Mae est soudainement prise d’une pointe de compassion. « Oh, désolée. » La regardant un instant, elle la trouve soudain courageuse. « Alors, t’fais tout ça toute seule ? » Son interrogation s’accompagne d’un geste de la main en direction du dehors. « T’m’étonnes qu’t’as pas l’temps d’mettre des planches ici. » L’injustice de ce monde est tel qu’elle se retrouve seule à devoir se démerder, pendant que d’autres s’engraissent dans des manoirs, sur le dos de ces pauvres gens qui les nourrissent à la sueur de leur front. La plupart sont fils de rien, ou fils de peu, mais ils sont toujours là, à trimer pour les autres. Et puis, ils auront beau gueuler, le cœur devant, l’amour au poing, finalement, rien ne changera. Parce que ce qu’il leur faut à tous ces nantis, ce sont quelques coups de pieds au cul, et beaucoup de braquage de banque. Et puis, elle se dit qu’elle doit bien en chier ici, dans cette maison qui n’a rien d’autre qu’un nom, simple carré fait de planches de bois usé. Matthews n’est pas très à l’aise au campement en ce moment, mais elle n’oublie cependant pas pourquoi elle est là. Pourquoi ils sont là. Ils sont là, car ils ont des choses à prouver, du monde à soulever, un meilleur avenir à construire, un futur désirable pour toutes et tous. Et s’il faut tirer par tous les bouts, elle le fera. Elle sourit alors à Nuttah. « J’travaille pas vraiment non. » Son regard se balade une dernière fois dans la pièce. « On œuvre. » Ses yeux croisent alors ceux de Nuttah, elle a le regard animé par cette étincelle de révolte, l’âme toute rongée par des foutues idées.

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Lun 8 Mar - 18:58
Tout en buvant son thé à petites gorgées, Nuttah songea que pour la discrétion, Mae avait réussi son coup et même presque un peu trop bien puisqu’elle aurait facilement pu perdre la vie. Et par ce temps, en cette saison, difficile de savoir si elle aurait jamais été trouvée. Mais elle n’ajouta rien, se contentant d’écouter son récit. Les discordes familiales ne lui étaient pas étrangères, et pour cause, elle avait connu son lot de désaccord avec Jedediah ces dernières années, plus particulièrement lorsqu’elle avait commencé à grandir - le lot de bien des jeunes filles et leur père -. « Peut-être qu’ils le pensaient pas vraiment. Si ça se trouve ils ont déjà oublié et ils s’inquiètent pour toi. » Elle savait que ça ne la regardait pas, qu’elle n’était peut-être pas supposée donner son avis mais elle avait du mal à s’en empêcher. Elle ne pouvait pas ne pas comparer le récit de la jeune femme à sa propre histoire familiale. « T’as fait une si grosse bêtise que ça ? » Bon là, ce n’était plus simplement de l’empathie, mais plutôt de la curiosité. Etant donné la promptitude de son invitée à la confidence, elle ne lui dirait sans doute pas grand chose de plus, mais encore une fois après tant de temps dans la solitude, Nuttah mourait d’envie d’entendre d’autres histoires que la sienne.

Ecouter quelqu’un la plaindre n’arrivait pas si souvent et elle se sentit soudain terriblement embarrassée. Elle haussa les épaules, tentant de prendre un air nonchalant sans vraiment y parvenir. « C’est rien t’en fais pas. » Pourtant, voir quelqu’un lui manifester un peu de compassion avait quelque chose de presque réconfortant, surtout au milieu de cet hiver glacial où personne ne passait. « Pas le choix, il faut bien faire tourner cet endroit. Et puis je connais le métier, je vis là depuis que je suis petite. » Elle baissa les yeux et contempla le fond de sa tasse, puis replaça nerveusement une mèche de ses cheveux noirs derrière l’oreille. Elle s’attendait bien sûr à d’autres questions. Elle ne connaissait pas grand chose du monde, mais suffisamment pour savoir qu’une native à la tête d’une ferme, ce n’était pas quelque chose de commun.

Elle ignorait pourquoi, mais elle eut soudain l’impression que Mae était mécontente. Ou agacée. C’était comme un voile qui traversa un instant son visage. Mais peut-être qu’elle se trompait. Il ne lui semblait pas avoir dit quoique ce soit qui ait pu la contrarier en tout cas. En revanche, ses paroles aiguisèrent de nouveau la curiosité de la jeune Doyle. Qu’elle ne travaille pas lui semblait étonnant. Elle ne semblait pas nantie, mais peut-être était-elle vraiment mariée à quelqu’un pouvant subvenir à ses besoins ? Sa dernière phrase suscita toute l’attention de Nuttah. « On oeuvre ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » Cette fois, elle ne cherchait plus à cacher qu’elle était intéressée. Soit son invitée en avait trop dit, soit pas assez. « C’est qui on ? C’est ta famille ? » Elle sentait qu’elle s’aventurait sur un terrain trop personnel et elle était bien incapable de s’en empêcher. Mais le plus intriguant, c’était sans doute ce regard qu’elle avait, un regard où la Native pouvait percevoir quelque chose qu’elle sentait puissant mais sans avoir les clefs pour le comprendre.
Nuttah Doyle
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Sam 20 Mar - 15:18
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsOublier ? Sean et Kilian oublier ? S’il y a bien une chose que le trio a en commun, c’est la rancune. Ils ont chacun leur façon de l’exprimer, mais elle est bien présente. Et Mae le sait, ils ne sont pas prêts d’oublier ce qu’elle a fait à la fin de l’été, mettant en danger tout un clan, leurs espoirs avec. Pourtant, Nuttah arrive à arracher un sourire à Mae. Une bêtise. Ce mot est si simple prononcé ainsi. Dans son monde, on fait une bêtise comme on braque un train. Les deux ont de lourdes conséquences. Alors, elle lui répond tout en le regardant, un léger sourire posé sur ses lèvres. « Du point d’vue d’ma mauvaise foi, j’te dirai qu’non. Si j’veux être honnête j’te dirai qu’oui. Et si j’veux être honnête et de mauvaise foi, j’te dirai qu’j’avais mes raisons et qu’ils ont pas voulu les entendre. ». Parce que dans cette guerre d’ego, on ne l’écoute pas Mae. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’a pas de remords sur ce qu’elle a fait. Des regrets, très certainement, mais elle préfère les laisser s’évanouir dans le temps qui la mène vers l’inconnu depuis des années maintenant. Pour oublier, elle préfère s’enivrer sans trêve d’idées qui la font avancer et la confortent dans une vie qu’elle ne pourra jamais quitter. Oui, tant qu’elle est ivre de ses idées, elle peut tout supporter. Tant qu’elle est ivre de ses idées, elle ne sent plus le poids du temps qui vient peser sur leurs vies comme un fardeau, les rapprochant un peu plus chaque jour de la terre. Et, lorsque parfois, elle se réveille trop sobre d’une solitude morne, ivresse diminuante et fuyante, Mae s’échappe, part à sa recherche dans un ultime geste de survie.

Et alors, elle se prend souvent à penser à tous ceux qu’elle méprise. Monde qu’elle a trop bien connu. Comme elle ne les envie pas tous ces gens qui se saluent sans se connaître, distribuent des poignées de mains sans précaution aucune, font la cour aux plus aisés, se vantent d’actions qu’ils n’ont pas commises tout en niant celles qu’ils ont accomplis avec une joie certaine, mais que leur foutue morale réprouve. Oui, c’est une fois qu’elle a repensé à tout cela que l’ivresse d’un printemps vient à nouveau éclore en elle, fleurs du mal qui l’habite et la fait vivre.

Reprenant le fil de leur discussion, la hors-la-loi regarde celle qui lui fait face. « Toi, t’es d’ceux qui lâchent rien hein ? » Mae regarde alors la table déjà usée par les générations qui s’y sont succédées. Elle ne peut qu’imaginer les repas en famille, modeste récompense après une longue journée d’acharnement. « Demain, la tempête s’ra l’vée. J’vais t’aider, et j’te d’mande rien en retour. Considère qu’c’est en échange de ton hospitalité. » Elle ne comprend d’ailleurs pas pourquoi elle se retrouve seule. Elle n’a donc pas de famille ? Si elle savait qui était réellement sa famille, Matthews repartirait d’ailleurs sur le champ, tempête ou pas tempête. Fort heureusement, elle n’est pas très physionomiste et ne s’imagine pas que tous les natifs sont liés par le sang. Mae joue avec sa tasse maintenant vide, faisant glisser ses ongles sur l'émail.

Mais sa jeune hôtesse est bien curieuse et Mae n’est pas mécontente de susciter cela. Bien qu’elle soit encore persona non grata dans la tête des frères (elle sait bien sans se l’avouer qu’il ne s’agit pas tout à fait du même sentiment dans leurs cœurs. Et dans le sien.), elle ne perd jamais de vue leurs objectifs pour la région. S’ils veulent rester ici encore longtemps, ils ont besoin de l’appui des fermes alentours. Elle reste cependant prudente, à la recherche de l’étincelle indignée chez Nuttah. « Ma famille oui. » Elle lève alors les yeux vers la jeune femme, laissant ses iris noirs sonder son visage. Mais elle décide de répondre à sa question par une autre. « Tu trouves ça normal toi de t’échiner comme ça tous les jours pour avoir d’quoi survivre pendant qu’d’autres profitent sans rien faire ? »



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Sam 3 Avr - 12:59
Cette femme était bien énigmatique… Mais peu importait au fond, Nuttah voyait bien qu’elle était peu disposée à parler de sa famille et c’était son droit après tout - même si elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’elle avait bien pu faire pour provoquer toute cette situation -. Oui, elle était curieuse vis à vis de Mae, de ce que pouvait être son existence, de ce qui l’avait menée ici, et la manière cryptée dont elle lui répondait ne faisait qu’exciter son intérêt. Mais elle choisit de ne pas insister, n’ayant pas envie que son invitée décide soudainement de se refermer comme une huitre. Elle ne put s’empêcher de sourire à sa question. « Pas le choix, faut bien faire tourner tout ça. » Elle haussa les épaules, amusée et désabusée à la fois. Il lui arrivait parfois de penser que son père lui avait fait une sorte de cadeau empoisonné en lui léguant la ferme, voire s’était trompé. Elle préférait ne pas penser à ce qu’il ressentirait en la voyant ainsi lutter et perdre peu à peu l’héritage que sa famille avait construit à la sueur de leur front.

Elle ne s’était pas attendue à ce que l’étrangère lui propose de l’aider aussi spontanément, et elle n’était ni assez fière, ni assez aisée pour songer ne serait-ce qu’un instant à refuser, même par politesse. « C’est d’accord. » Elle sourit, mais sans oser trop y croire. Elle aimait mieux se préparer à ce que la jeune femme soit déjà partie lorsqu’elle se réveillerait le lendemain. Ces derniers mois, les bontés sur lesquelles elle avait pu s’appuyer s’étaient faites rares, et la déception était pire que tout. Pourtant, elle ne pouvait nier que cette proposition lui faisait chaud au coeur. Elle s’était peu à peu habituée à devoir négocier et payer pour être aidée. Bien sûr, si elle avait su qui était vraiment Mae et ce qu’elle avait fait, elle aurait été bien moins encline à accepter son aide, ou même à lui offrir de quoi se réchauffer.

Elle avait songé que la jeune femme aurait peut-être voulu profiter d’une nuit de repos après sa  longue - et sans doute très pénible - traversée dans cette tempête hivernale. Mais elle fut soudain extrêmement intriguée par les propos de la jeune femme, bien qu’elle ait du mal à les comprendre. Elle se retrouva d’ailleurs un peu bête face à sa question. « Et bien… je suppose que c’est comme ça… » La vérité était qu’elle n’y avait jamais songé. Elle savait bien sûr qu’il existait des riches et des pauvres, et elle trouvait triste que certains n’aient pas de quoi se nourrir et soient obligés de mendier, mais sa réflexion sur le sujet s’arrêtait là. Sentant qu’elle était amenée sur un terrain qu’elle ne maitrisait ni ne comprenait, elle se contenta de répéter l’une des phrases préférées de son père adoptif. « Si Dieu l’a voulu ainsi, on y peut rien. »

Quelle que soit la réponse qui était attendue, Nuttah put sentir d’emblée qu’elle n’avait pas fourni la bonne. Mais elle ne savait que dire d’autre. Elle commençait à penser que contrairement à ce que ses vêtements grossiers et son parler brut pouvait le faire croire, Mae était peut-être quelqu’un d’éduqué. Si c’était le cas, elle devait la trouver d’une bêtise crasse. La Native avait lu pourtant, mais des romans, des histoires. Elle avait de l’imagination, mais elle se rendait compte qu’au-delà de sa ferme, voire d’Imogen, elle ne connaissait strictement rien du monde, à part ce qu’en disait le pasteur à l’office du dimanche - à laquelle elle ne parvenait plus à aller faute de temps -. Elle regarda le fond de sa tasse, cherchant quelque chose à dire qui soit un peu pertinent mais rien ne lui vint. A la place, elle choisit de la questionner, piquée dans sa curiosité. « Pourquoi ce serait pas normal ? »
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Mer 7 Avr - 16:18
The passenger @Nuttah Doyle & Mae Matthews« Si t'as des planches qui traînent, j'm'en occuperai. » Mae a bien conscience que ça ne suffira pas à réchauffer la pièce, mais cela aura au moins le mérite d'empêcher les courants d'air de passer. Nuttah met Dieu dans la balance de ce monde et un sourire ne peut s'empêcher de naître sur les lèvres de la hors-la-loi. Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser (et parce qu'elle n'en parle pas), elle est croyante et il lui arrive même de prier. La plupart du temps, c'est avant un braquage. Elle croit sans trop y croire, vieille éducation tenace qui ne s'en va pas aussi facilement qu'elle le voudrait. Mais, elle a eu le temps de se faire sa propre réflexion sur le sujet, et elle a fini par en déduire que le Très Haut n'est en rien responsable de la misère de ce monde. L'Homme a simplement tourné cela à son avantage pour construire les inégalités qui façonnent le monde dans lequel les deux femmes évoluent. Matthews secoue alors la tête en posant sa tasse vide sur la table. « J'crois pas qu'Dieu il veuille ça. Il nous aime tous non ? » Ses yeux noirs viennent alors s'accrocher à ceux de Nuttah, reflets usés par une courte vie déjà bien remplie. « Non ... Y'en a juste qu'ont trouvé bon d'tirer ça à leur avantage. Il a ses limites on peut pas tout lui d'mander. J'aime me dire qu'il est avec moi, parfois, et puis d'autres fois non. Mais jamais il aurait voulu qu'on s'marche les uns sur les autres comme ça. » La plupart des compagnons d'infortune de Matthews vont même jusqu'à renier son existence. Mais dans le doute, elle préfère lui parler de temps à autre, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer à l'avenir et elle aimerait bien avoir ses faveurs si jamais les choses venaient à mal tourner pour elle. Bien que cela soit déjà sensiblement le cas.

« Pourquoi ? Parce que t'as pas à travailler en t'échinant comme ça pendant qu'y'en a qui comptent leurs billets. » Mae martèle la table du bout de son doigt pour appuyer ses mots, emportée par sa colère face à l'injustice. « C'est écrit où tout ça ? Ni dans la Bible et encore moins dans leurs foutues lois. Par contre, ils sont bien contents d'en rajouter quand ça les arrange des lois, quitte à faire crever d'faim les plus pauvres pour pouvoir vivre avec leur morale de merde. » Sa tête se pose alors dans sa main, laissant rêver des idées qu'elle affectionne tant. « Y'en a même dans les grandes villes ils font travailler les autres pour rien du tout et récupèrent tout derrière. T'sais qu'y'en a même qui s'révoltent et qui s'font tuer pour ça. » Matthews sourit en baissant les yeux sur la table. C'est vrai, elle aurait pu choisir cette vie dans une grande ville après le désastre du bal de Silverstone. Elle aurait pu rejoindre Chicago et se fondre dans la masse des ouvrières, lutter avec d'autres personnes dans les rues ou devant les usines. Mais tout ça ne l'intéresse pas vraiment, elle veut plus, persuadée que seule l'union de tout le monde mettra fin à tout cela. Mae préfère convaincre une travailleuse de la terre comme Nuttah. Et puis, elle n'a pas envie d'une vie monotone rythmée par le travail. Matthews se redresse alors en souriant. « Enfin ! J'veux pas t'embêter avec tout ça, t'as dû avoir une dure journée. » Un bâillement qu'elle veut discret vient lui décrocher la mâchoire. « Où c'est qu'j'peux dormir ? » Elle n'en dira pas plus à la jeune native, préférant la laisser réfléchir à tout ça. Mais il est vrai que sa grange serait bien utile pour cacher leurs arrivages. Ou même en cas de besoin. Et puis, ça lui fera au moins une excuse pour expliquer pourquoi elle passe ses journées ailleurs qu'au campement.



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Dim 2 Mai - 16:57
Au moins, l’étrangère ne se moquait pas d’elle. Néanmoins Nuttah ne pouvait nier être déstabilisée par ses paroles. A vrai dire, elle n’avait absolument jamais envisagé les choses de cette façon. Peut-être qu’elle n’avait pas tort. Il est vrai qu’elle avait à plusieurs reprises éprouvé un sentiment d’injustice lorsqu’elle se voyait considérée comme inférieure parce qu’elle était une femme et surtout parce qu’elle n’était pas blanche. C’était réellement depuis la mort de Jedediah que cela lui avait sauté aux yeux, qu’elle avait pris conscience à quel point il avait été une barrière de protection de son vivant. A présent elle devait se débrouiller seule, et aussi difficile que cela puisse être par moment, elle n’avait jamais poussé la réflexion sur ce sujet. Elle avait toujours estimé que les choses étaient ainsi: certains naissaient riches, d’autres pauvres et personne n’y pouvait rien - elle avait déjà bien de la chance d’avoir hérité d’une propriété -. La position si appuyée de Mae l’effrayait tout en l’impressionnant à la fois. Si elle pensait qu’elle exagérait et qu’il ne servait à rien de vouloir changer les choses, quelque part elle ne pouvait s’empêcher de trouver ses paroles pleines de bon sens, au point qu’elle n’arrivait à développer aucun argument qui pourrait la contredire.

La situation qu’elle décrivait dans les grandes villes lui paraissait totalement incongrue, au-delà de ce que son imagination avait pu se figurer. Elle aurait aimé questionner davantage la jeune femme sur le sujet, mais avant qu’elle en ait eu le temps, cette dernière manifesta son envie d’aller dormir. Nuttah se redressa, et il lui fallut un instant pour reprendre ses esprits et se ramener à une réalité plus pratique. « Oh euh… t’as qu’à dormir sur le sofa si ça te convient. Il est plus confortable qu’il y parait. Il y a des chambres vides aussi, mais il y fait froid, là au moins tu seras près du feu. » Elle laissa quelques instant son invitée pour se rendre dans la pièce qui servait autrefois de bureau à son défunt père. Elle ouvrit un placard et y prit une couverture de laine qui ne sentait pas trop le renfermé. Puis elle revint sur ses talons et la tendit à la visiteuse. « Tiens, ça devrait te tenir chaud. » Elle resta plantée là quelques instants, sans trop savoir si elle devait ajouter quelque chose. Elle n’était plus vraiment habituée des usages de l’hospitalité. « Je vais monter me coucher, bonne nuit. »

Sans plus de cérémonie, elle grimpa les marches grinçantes suivie de sa chienne, sans réellement savoir si elle la reverrait le lendemain matin. Il était très étrange de laisser une étrangère ainsi au rez-de-chaussée, et une part d’elle mourait d’envie de redescendre pour la surveiller. Mais au lieu de ça, elle entra dans sa chambre et après s’être changée en frissonnant, elle se glissa sous ses draps et couvertures défraichis pour se réchauffer.  

Elle avait beau être fatiguée, elle tarda à trouver le sommeil. Sans savoir pourquoi, elle ne cessait de repenser aux paroles de Mae. Elle en vint à fouiller dans sa mémoire à la recherche d’un passage de la Bible qui contredirait les propos qu’elle avait tenus. Elle fut même tentée de se relever pour feuilleter les pages gaufrées du précieux livre, mais la perspective du froid l’en dissuada. Se tournant et se retournant sans cesse, elle rejouait les mots de la jeunes femmes, incapable de les effacer de son esprit, jusqu’à en être excédée. Elle ne sut combien d’heures s’écoulèrent avant qu’enfin les bras de Morphée viennent l’accueillir. Cela dut bien se produire, puisqu’elle se réveilla avec la désagréable impression d’avoir trop dormi.

Le soleil hivernal perçait à travers ses fenêtres. Il était encore tôt, mais plus tard que son horaire habituel. Elle se leva aussi rapidement que le lui permettaient ses membres engourdis et s’étira comme un chat. Se souvenant de la voyageuse qui se trouvait chez elle, elle s’habilla aussi rapidement que possible et descendit l’escalier, dans l’attente de voir si Mae serait partie où non…
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Dim 9 Mai - 22:47
The passenger @Nuttah Doyle & Mae Matthews« A toi aussi, merci. » Mae se retrouve seule avec sa couverture de laine entre les mains et réalise tout juste que pour la première fois depuis un long moment, elle va dormir sous un toit, sur autre chose qu’un semblant de matelas, et surtout au coin du feu. La vie en tente ne la dérange pas vraiment, mais l’hiver à Moonstone est particulièrement rude et les nerfs de la jeune femme sont mis à l’épreuve. Ils n’ont pas eu la chance de tomber sur une ferme abandonnée cette fois-ci. Lorsqu’ils arrivent dans une région, les membres du clan cherchent toujours un endroit où ils n’éveilleront pas la curiosité des autres. Lorsqu’ils ont de la chance, ils trouvent des coins abandonnés et reclus. En arrivant à New Hanover, ils n’ont pas eu cette chance. Matthews ne s’en était pas plaint, pensant que cela allait être provisoire. Pourtant, plus les mois passaient, plus la vue du lac lui était insupportable. Partir ne lui permettait pas uniquement de fuir les frères et leur colère, c’était également pour la hors-la-loi l’opportunité de voir autre chose.
Elle n’attend pourtant pas longtemps avant d’éteindre les quelques bougies qui éclairaient la pièce d’une douce lumière. Harassée par une journée baignée par la blancheur de la neige, Mae se laisse aller dans un sommeil qu’elle ne connaît presque plus, reposant un esprit bien trop préoccupé, laissant ses pensées de côté.

Réglée comme une horloge, et avant même que le soleil ne se lève complètement, Matthews se réveille avec l’impression d’avoir dormi dix années. Un frisson lui parcourt le corps lorsqu’elle s’assoit pour remettre son corps sur le droit chemin. Les braises de la cheminée fument encore, rougies par un feu mourant. Mae remet une bûche qu’elle prend parmi plusieurs entassées à côté de l’âtre afin de faire reprendre le feu. Elle attise un peu les braises avant d’enfiler son manteau pour sortir quelques instants.

Le froid du matin qui vient saisir son visage tire ses traits en une moue exaspérée. Putain d'neige de merde. Ne perdant pas ses bonnes habitudes, elle allume une cigarette avant d’aller faire le tour du propriétaire à la lumière du jour qui se lève. Véritable fouine, elle fait le tour de la petite propriété, fumant au gré de ses pas. Ses pas qui s’enfoncent dans la neige à mesure qu’elle avance vers la forêt qui borde le terrain. Il n’est déjà plus question de ses histoires avec les frères O’Reilly lorsque son esprit se met à imaginer une possible collaboration avec Nuttah. L’endroit est parfait, pas en très bon état, une masse d’arbres aux alentours pour s’y perdre. Il est évident que cette ferme n’attirerait aucun soupçon s’ils ont besoin de cacher le fruit d’un vol ou de se faire oublier pendant quelque temps. Un léger sourire en coin vient faire plisser les yeux de Matthews. Elle jette son mégot d’un geste bref et se décide à retourner à l’intérieur. En poussant la porte, elle tombe d’ailleurs sur son hôte et lui sourit, s'empressant d'être enjouée. « Ah j’tais sortie fumer j’espère qu’t’ai pas réveillé ! C’va ? » Déjà à l’aise, elle enlève son manteau pour le remettre sur une chaise en enchaînant. « C’quand même mieux d’jour hein ! Bon, j’t’ai dit qu’j’te réparerai ça là … T’as des planches qui traînent ? »




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Lun 31 Mai - 23:57
Ce n’est qu’une fois arrivée en bas des escaliers qu’elle découvrit que la pièce était vide. Son échine se glaça: elle était partie. D’un coup, son esprit se mit à tourbillonner en diverses conjectures. Elle avait fait une énorme erreur en hébergeant la vagabonde. Elle avait peut-être effectivement ouvert la porte à une voleuse. Instinctivement, elle balaya les lieux du regard, à la recherche d’indices, de quelque chose qui n’aurait pas été à sa place.

C’est alors que le bruit de la porte qu’on ouvrait interrompit ses pensées angoissées. La silhouette de Mae apparut, venant mettre une brusque fin à ses soupçons. Nuttah regarda le feu ronflant, auquel elle n’avait pas fait attention - quel voleur aurait fait ça ? -, puis la chienne qui dormait paisiblement. Elle se sentit parfaitement idiote de s’être montée la tête de cette façon et s’efforça de reprendre une expression plus joviale, heureuse et soulagée que la jeune femme n’ait pas le pouvoir de lire dans ses pensées. « Oh oui, très bien. T'as bien dormi ? » La vagabonde évoluait, aussi à l’aise que si elle vivait ici, elle aussi. Elle avait d’ailleurs l’air totalement différente, loin de la créature frigorifiée et perdue qui avait échoué chez elle la veille. - si elle avait su ce que l’étrangère avait réellement en tête, Nuttah aurait été moins prompte à sourire -.

Elle l’observa à la lueur matinale. Elle ne l’avait pas remarqué auparavant, mais il se dégageait d’elle une sorte de force et d’énergie assez impressionnantes. Et surtout, elle allait vraiment tenir sa promesse, autant dire que la jeune Doyle se mordait les doigts d’avoir été si méfiante. « Y en a dans la grange pas loin. Je vais t’accompagner, on sera pas trop de deux pour les porter. » Sur ses mots, elle attrapa son manteau et l’enfila ainsi que ses bottes avant d’affronter le froid hivernal. Après la chaleur du feu qui régnait à l’intérieur malgré les courants d’air, la brise glaciale lui gifla les joues et s’engouffra dans ses cheveux. Des couches de neige s’étaient de nouveau empilées et elle avait bien du mal à avancer correctement. Il allait falloir qu’elle dégage l’allée à un moment ou un autre avant que la situation n’empire. Ce qu’elle pouvait détester l’hiver !

Elle conduisit Mae non loin de la maison, jusqu’à une vieille grange qui servait de stockage, notamment pour le fourrage. L’endroit ne payait pas de mine, mais permettait au moins de tout garder propre et au sec. Elle désigna de la main plusieurs planches empilées. « Je crois qu’on aura de quoi faire avec ça. » Elle prit une partie des planches pour pouvoir les transporter jusqu’à la maison - et s’il y en avait trop, tant pis, ça serait toujours utile -. Son fardeau l’encombrait et ralentit encore sa marche, mais elle parvint tant bien que mal à l’intérieur de la maison, où elle put le déposer avec un soupir de soulagement. Ce n’était pas si lourd, mais le froid ne faisait qu’engourdir ses muscles et elle se massa les bras tout en regardant de nouveau Mae. « T’as l’air habituée à faire ce genre de choses. » Ce qui n’était pas forcément commun pour une femme. Mais encore une fois, une femme qui chevauchait seule la nuit en plein hiver, ce n’était pas commun non plus. Elle lui indiqua une malle dans un coin de la pièce. « Il doit y avoir des outils là-dedans. »

Nuttah Doyle
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Dim 27 Juin - 15:42
The passenger @Nuttah Doyle & Mae MatthewsSi elle a bien dormi ? Plus que bien même. Si seulement la jeune femme pouvait imaginer ce qu’un bout de canapé face à une cheminée pouvait représenter pour Matthews … A nouveau, elle sort, suivant Nuttah la mener vers la grange qu’elle a repéré un peu plus tôt. Elle sent cependant que ce n’est pas encore le moment pour lui parler de quoi que ce soit.


Mae dépose les planches dans un souffle auprès de celles de Nuttah. « Oh t’sais, j’suis plus souvent dehors que dedans. Alors, il a bien fallu qu’j’apprenne à faire tout ça. » Dit-elle tout en allant mettre son manteau près du feu. Elle frotte ses mains l’une contre l’autre afin d’enlever la poussière qui s’y était installée puis retourne à son manteau prendre une cigarette qu’elle coince à la commissure de ses lèvres. Attrapant une boîte d’allumettes près de la cuisinière, elle l’allume tout en laissant échapper une épaisse fumée. « Et j’peux t’garantir que quand on trouve une vieille cabane dans l’fin fond d’la Virginie, on fait pas les difficiles et on bouche les trous ! » Et c’est même un luxe. Parfois, Dieu est avec eux et les mène vers des maisons abandonnées où ils peuvent allumer un feu, mais cela fait bien longtemps qu’Il ne les a plus guidés vers un tel endroit. Bien sûr, ils sont ici pour une raison bien précise, mais parfois, leurs grandes vadrouilles manquent à la jeune femme. Au printemps, cela fera un an qu’ils sont ici. Un an qu’ils n’ont pas été découvert. Evidemment, la population sait bien qu’un groupe de hors-la-loi s’est établi dans les parages, mais personne ne peut s’en plaindre, ils ne s’attaquent pas aux miséreux. « Ah l’hiver c’est quelque chose là-bas ! Pas une putain qui s’y risque, elle finirait l’cul g’lé ! » Elle rit aux éclats, plutôt fière de son trait d’esprit puis regarde Nuttah, reprenant son sérieux. « Ouais t’sais, elles sont toujours l’cul à l’air. Du coup, elles attraperaient froid. » Elle ne sait pas pourquoi, mais elle s’est sentie obligée de lui expliquer la chose. Dans un haussement d’épaules, la jeune femme se dirige vers la malle que lui a indiquée son hôte. Un grincement se fait entendre lorsqu’elle l’ouvre. C’est qu’elle ne doit pas beaucoup servir. Tout est rangé à l’intérieur. Comme si chaque chose avait une place bien précise. Matthews se penche au-dessus en posant ses mains sur le rebord. « Ca f’ra l’affaire ! » Clope au bec, un marteau dans une main, une petit sac de clous dans l’autre, elle se tourne vers Nuttah. « Tiens, prend l’sac, tu m’donneras les clous. » Sur ces mots, Mae cale une chaise contre un pan du mur qui a besoin de renfort et va attraper une planche. Remontant légèrement sa jupe afin de ne pas se prendre les pieds dedans, elle se hisse à hauteur de l’endroit qui laisser passer l’air hivernal. La hors-la-loi prend sa cigarette qu’elle tend vers Nuttah tout en posant la planche. « Tiens-moi ça. ». D’un genou relevé, elle maintient la planche et place le premier clou sur un coin. « T’vois, faut bien qu’le milieu d’ta planche soit d’vant l’trou sinon ça sert à rien. »


Un instant, elle s’arrête pour regarder son travail. « Donne-moi d’autres clous. » En tendant sa main, elle se tourne alors vers la jeune femme, l’observant un peu mieux à la lueur du jour, parcourant son visage et sa silhouette sans aucune gêne. « T’es jolie, et puis bien faite. Comment ça s’fait qu’ils t’ont pas marié ? »




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Dim 18 Juil - 18:12
Décidément, Mae était de plus en plus intrigante. Une fois encore, Nuttah ne pouvait que se demander de quoi était faite sa vie. Peut-être qu’elle travaillait dans une ferme, elle aussi, si elle passait du temps dehors. Mais voilà qu’elle lui parlait de la Virginie, et pour la jeune fille qui n’était jamais sortie de la région - exception faite de sa petite enfance, dont elle ne gardait pas vraiment de souvenirs -, c’était franchement impressionnant. Elle parlait de l’hiver là-bas comme si c’était absolument banal. Les yeux de la jeune Doyle s’écarquillèrent, surprise et impressionnée à la fois. « T’as été en Virginie ? T’as voyagé ? » Le mystère autour de cette femme s’épaississait. Peut-être qu’elle parcourait les terres avec sa famille, qu’ils étaient commerçants ambulants par exemple ? Oui ça devait être ça, ça aurait expliqué en tout cas qu’elle s’aventure dehors la nuit de manière si imprudente. Elle ne connaissait pas la région parce que sa famille était nomade, tout simplement !

De plus en plus impressionnée, Nuttah pouvait deviner que la visiteuse devait avoir bon nombre d’histoires à raconter. Des histoires bien plus passionnantes que la vie de recluse qu’elle menait ici. Ne perdant pas de vue la tâche qu’elles devaient accomplir, elle obéit docilement et récupéra le sac de clous. Puis, elle la regarda se mettre à l’oeuvre, assez fascinée. Si elle était bien rodée au travail de la ferme, les travaux manuels ou de constructions n’avaient jamais été son point fort. Mais bon, il fallait bien s’y coller et elle faisait ce qu’elle pouvait pour rafistoler ce qui avait besoin de l’être. Son invitée quant à elle avait l’air de savoir ce qu’elle faisait. Elle prit la cigarette qu’elle lui tendait et lui donna un premier clou en échange, écoutant ses instructions. Elle poursuivit son travail de petite main et lui en redonnait à chaque fois qu’elle le demandait. « T’as l’air d’avoir l’habitude de faire ce genre de choses. » Fut tout ce qu’elle dit, ne sachant si Mae avait envie de discuter. Elle n’avait pas envie de la déconcentrer.

C’est sans doute la raison pour laquelle elle fut particulièrement déstabilisée par sa question, ainsi que par son regard, au point qu’elle faillit lâcher le sac de clou. Elle sentit bien malgré elle qu’elle rougissait. Il ne manquait plus que ça ! En fait, elle ne savait pas vraiment quoi répondre à cette question, parce qu’elle n’en connaissait pas la réponse. C’est vrai, Jedediah aurait dû trouver quelqu’un à qui la marier, mais il ne l’avait jamais fait. Les rares fois où elle y avait pensé, elle avait supposé qu’il ne voulait pas qu’elle quitte la ferme, ou bien qu’il n’avait trouvé personne dans le coin qui veuille épouser une Native comme elle. Mais en guise de réponse, elle haussa les épaules, tentant de se donner un air détaché. « Oh je sais pas. J’imagine que mon père a pas eu le temps de s’en occuper avant sa mort. » Elle sentait que la réponse n’était pas très convaincante mais n’en avait pas de meilleure. « Je suis contente en fait. Un mari me prendrait ma ferme et mes terres. Et ça c’est hors de question ! » Elle regarda la jeune femme, se demandant ce qu’elle pouvait bien en penser. « Et toi, t’es mariée ? » Elle posa la question moitié par curiosité, moitié pour la mettre dans un embarras similaire au sien. Elle était visiblement plus âgée qu’elle, bien qu’elle ait l’air encore très jeune, pourtant plus elle la côtoyait, moins elle avait l’impression de se trouver face à une épouse. Elle n’avait pas une grande expérience de ces choses là, mais il lui semblait qu’un mari n’aurait pas laissé sa femme chevaucher seule dans la nuit en plein blizzard.

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Mar 10 Aoû - 15:02
The passenger @Nuttah Doyle & Mae Matthews« Ouais, j’ai fait pas mal d’Etats. Mais j’préfère l’Ouest du pays, j’trouve qu’y’a quelqu’chose d’différent. » Elle se retrouve surtout loin des grandes villes dans lesquelles elle a grandi et vécu. Ici, Mae est celle qu’elle veut être, éloignée d’un passé qu’elle n’accepte pas. Levant légèrement sa jupe, Matthews descend de la chaise pour la placer face à un autre espace. Plaçant sa main sur la fente, elle sent l’air lui glacer la main. Comment Nuttah peut-elle vivre là-dedans ? Dans un soupir affligé, Mae remonte sur la chaise et indique à son hôte de lui donner une planche de bois. « J’aime pas trop vivre longtemps entre quat’ murs. J’suis pas bien après. J’aime bien m’dire qu’j’peux partir du jour au lendemain sans rien d’voir à personne.»

Un instant, elle reprend sa cigarette pour tirer dessus puis la rend à Nuttah pour continuer son travail. Lorsqu’elle prend un nouveau clou, Mae ne passe pas à côté des yeux fascinés de la jeune femme à son égard. Elle sourit même lorsqu’elle lui dit ne pas être mariée, et son explication. « T’as bien raison. Crois-moi, les hommes, plus t’en as autour de toi, plus t’as d’emmerdes. » Elle sait de quoi elle parle. Mais quand Nuttah lui retourne la question, Mae manque de s’aplatir un doigt avec le vieux marteau.

« Grand dieu non ! » Elle cache alors sa gêne derrière un rire. « J’ai bien failli m’faire avoir y’a un peu moins d’dix ans mais j’suis partie quelques mois avant. Et depuis, j’veux plus être ennuyée avec toutes ses histoires. Quand on y réfléchit, le mariage c’quoi ? C’est juste une question d’enrichissement. Pas toujours en not' faveur. » La réalité était légèrement différente concernant sa situation passée, mais Matthews évite soigneusement certains détails, terminant par la même occasion de fixer la planche de bois. Ce n’est certainement pas l’idée d’un mariage qui l’a fait partir de Chicago sans aucune explication. « Voilà, tu d’vrais être tranquille pour l’hiver au moins. » Elle sourit alors à Nuttah, descendant de son perchoir. « Bon ! J’vais pas t’embêter encore plus, y’en a qui vont m’chercher si j’tarde encore. » Matthews doute fortement que les frères puissent avoir quelque chose à faire de là où elle se trouve après tout ce qu’ils se sont dit. Malgré tout, elle espère au moins qu’ils vont s’en vouloir et s’excuser dès son retour. Elle ne méritait certainement pas toutes les horreurs qu’ils ont pu lui balancer au visage. Comme elle leur a déjà fait remarquer, ils ne sont pas arrivés là où ils en sont à deux.

Enfilant son manteau, elle sort quelques pièces de la poche de ce dernier qu’elle place entre les mains de la jeune femme. « Tiens, tu pourras rénover ta grange avec ça. » Et certainement avoir quelques conserves en plus pour affronter la fin de l’hiver. Evidemment, Mae se gardera bien de lui dire d’où provient cet argent. Il s’agit du braquage de la banque d’Imogen qu’ils ont fait en arrivant dans la région. C’est une tradition pour les O’Reilly, à chaque fois qu’ils arrivent dans un coin, ils ont pour habitude d’inaugurer le tout en braquant la banque locale. Le braquage d’une banque restait tout de même le moyen le plus sûr -mais aussi le plus risqué- de s’assurer un butin à la fin. Il faut dire que la banque de cette petite ville avait certainement été la plus accessible de leur carrière de hors-la-loi. Le repérage qu’elle avait effectué avec le cadet avait été d’une facilité déconcertante. Alors, elle pouvait bien partager une infime partie de leur bénéfice avec Nuttah, qui en avait tout autant besoin. Matthews se fiche bien de l’argent, il ne s’agit que d’un moyen pour mettre en œuvre leurs idées. « Tu m’as quand même évité d’mourir dans l’froid. » Un léger sourire étend ses lèvres lorsqu’elle se dirige vers la porte. « A bientôt p’t’être ! » En tout cas, elle l’espère.



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Ven 3 Sep - 15:58
Nuttah se demandait bien comment on pouvait préférer l’Ouest. Elle n’avait jamais rien connu d’autre, mais elle avait pu voir des images, écouté des récits de grandes villes foisonnantes et de contrées exotiques qui la faisaient rêver. Imogen lui semblait en comparaison bien ennuyeuse, aussi attachée qu’elle puisse y être. Elle prit la cigarette que lui tendait Mae et tira dessus à son tour, songeuse. La jeune femme avait quelque chose de fascinant, tant sa vie semblait être tout le contraire de celle de la Native. La jeune Doyle n’avait jamais connu qu’un seul endroit - du moins dont elle se souvienne - et il était probable qu’elle y vive jusqu’à la fin de ses jours, du moins si on ne lui volait pas sa ferme. Elle n’était pas certaine de ce qu’elle en pensait. Le désirait-elle ? Souhaitait-elle un autre destin ? Ce n’était pas comme si elle avait le choix, alors peu importait. Et puis, ça valait bien mieux que la mendicité ou le Golden Cat, ce qui risquait de lui arriver si elle ne parvenait pas à maintenir cet endroit à flot.

Elle passa la main au niveau du mur et sourit. C’était bien mieux, l’air glacé la laisserait peut-être tranquille à l’intérieur désormais. « Merci. » Elle réalisait que l’étrangère allait partir et elle n’était pas sûre de le vouloir, même si au fond elle ne savait rien d’elle. Il valait mieux une inconnue que personne, et puis elle lui avait rendu un bien grand service. Pourtant, Nuttah ne lui proposa pas de rester, comprenant que Mae était attendue ailleurs, qu’elle avait une famille quelque part, même si elle avait éprouvé le besoin de s’en éloigner le temps d’une nuit. « Oh, tu devrais y aller dans ce cas. »

Avec un pincement au coeur, elle la regarda enfiler son manteau, puis reçu avec surprise quelques pièces entre ses paumes. Sa fierté aurait voulu bien sûr qu’elle refuse cet argent. La vérité était qu’elle en avait trop besoin pour dire non, et puis la manière dont son invitée le justifia la consola au moins un peu de ne pas pouvoir repousser ce geste. Sans dire un mot, elle plaça l’argent dans la poche de sa jupe puis marcha avec Mae jusqu’à la porte. « Oui, à bientôt. » Elle savait qu’il était fort probable qu’elles ne se revoient jamais, malheureusement. Nuttah aurait aimé en entendre davantage sur ses récits de voyage. Un jour, peut-être. Elle lui rendit son sourire. « Fait attention à toi. » Mais déjà l’étrangère s’était élancée dans le froid mordant de la campagne.

La jeune Doyle suivit sa silhouette du regard. Cette compagnie d’un soir lui avait rendu le coeur plus léger, mais à présent une pointe de regret s’y mêlait. Elle poussa un soupir puis referma la porte pour se retrouver de nouveau seule.
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