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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Conversations with Dead People (ft. Maxence)
Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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DC : Louisa & Dante
Conversations with Dead People (ft. Maxence) Nuttah-mako
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Statut : Jeune fille non mariée, dédiée à son labeur
Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
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Dim 13 Déc - 19:50

JUIN 1886
Elle avait encore bien du mal à croire que tout ceci s’était réellement produit. Ce mois de juin promettait d’être somptueux, et habituellement, la venue de l’été n’était que source de joie, premier indice de la douceur des mois à venir et de récoltes souvent fructueuses. Mais cette fois-ci, le temps aurait aussi bien pu être à l’orage qu’elle n’aurait pas vu la différence. Elle le savait, désormais son existence ne serait plus jamais la même. Elle ignorait seulement encore à quel point.

Chaque moment, chaque objet, chaque mur de la maison lui rappelait Jedediah. Ce père, qui avait toujours été là, et l’instant d’après ne l’était plus. C’était absurde. Ça n’avait pas le moindre sens. Et pourtant, c’était désormais sa réalité. Une réalité qui incluait des responsabilités et des décisions à prendre, alors qu’elle n’avait qu’une envie, rester seule et pleurer. Mais elle avait probablement déjà épuisé toutes ses larmes et ses yeux restaient désormais secs. Oppressée par le manque, elle ne réalisait pas encore tout à fait qu’elle allait devoir poursuivre sa route seule, ignorante des obstacles qui ne manqueraient pas de se dresser sur sa route. L’avenir n’était encore qu’abstrait, recouvert d’un brouillard trop opaque pour qu’elle puisse entrapercevoir quoique ce soit.

Les premières décisions à prendre concernaient bien sûr les funérailles. Elle avait découvert, avec surprise, que Jedediah avait laissé des indications très spécifique à ce sujet. Sa santé déclinait depuis un moment, il avait dû avoir le temps de prendre certaines dispositions, mais le connaissant il était possible que cela remonte à plus longtemps. Il aimait le travail bien fait et il avait apparemment jugé que seule l’entreprise funéraire Kane de Silverstone serait à même de pourvoir à ce besoin. Il avait même prévu une enveloppe dédiée aux frais. Et c’est ainsi qu’elle se trouvait aujourd’hui dans son salon, face à l’homme qui allait accomplir cette besogne, sans être trop certaine de comment se comporter exactement. Elle n’avait pas la moindre idée de la manière dont il fallait procéder pour ce genre d’affaire. « Vous voulez une tasse de thé ? » Tentative de couvrir ce silence, et de se donner quelque chose à faire. Elle se sentit soudain terriblement âgée, inadaptée dans ce rôle de maîtresse de maison qu’elle n’avait jamais vraiment eu à occuper. Ou peut-être était-ce la robe qu’elle portait. Elle avait dû se faire faire une robe de deuil dans la précipitation, sans savoir que quelques mois plus tard l’argent viendrait à manquer. Et le noir la vieillissait bien de plusieurs années. A moins que ce ne soit le chagrin.

Il y avait quelque chose d’intriguant chez cet homme roux, ridiculement grand, qui par certains côtés devait ressembler aux morts dont il s’occupait. En d’autres circonstances, elle aurait été curieuse à son propos, envers son métier. Mais là… rien. Juste du vide. C’était la première fois qu’elle prenait des décisions si importantes seule, sans personne vers qui se tourner. Même lorsqu’il allait moins bien, Jedediah avait toujours été là. Elle aurait probablement dû être intimidée face à cette étranger qui connaissait sûrement son affaire, et pourtant, elle n’aurait su dire pourquoi, elle avait du mal à le trouver impressionnant, malgré les années qui les séparaient et sa haute taille. Il y avait quelque chose en lui qui le rendait d’apparence… inoffensif? Oui, c’était ça, inoffensif.

Elle se sentit peu à peu prendre de l’assurance. « Je ne sais pas comment vous faites… tout ça d’habitude. Mon père a laissé quelques instructions » Ou plus précisément une liste spécifique concernant les vêtements qu’il souhaitait porter, quelques objets avec lesquels il souhaitait être inhumé et d’autres détails. Elle plaça devant lui quelques pages noircies. L’une d’elle resta devant elle, et elle la regardait avec hésitation. D’après l’écriture, rapide et désordonnée, elle avait été rédigée récemment. Mais le plus perturbant en était le contenu: Jedediah y parlait de péché et de  repentir, et exigeait entre autres de reposer face contre terre pour expier ses fautes. Des fautes dont il ne mentionnait pas la nature. Elle tendit la lettre au croque-mort. « Il a aussi écrit ça. Pour être honnête avec vous, je ne sais pas quoi en penser… » Elle n’y connaissait rien, mais elle savait que ce n’était pas une requête ordinaire. En vérité, tout le contenu de la lettre paraissait être sorti de la tête d’un illuminé, et non pas d’un homme aussi rationnel et raisonnable que l’avait été son père adoptif. Devait-elle respecter cette volonté ? Ou l’ignorer, en considérant qu’il ne devait pas avoir toute sa raison au moment où il avait écrit ces lignes ? Elle n’en avait pas la moindre idée, et elle espérait que son interlocuteur saurait l’aiguiller.
Nuttah Doyle
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Maxence Burke
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Jeu 24 Déc - 9:53

Conversations with Dead Peoplep
Il était rare que Maxence quitte les contours de Silverstone pour humer l’air pur des Heartslands provinciales. Quoi qu’on en pense, le jeune croque-mort était un animal urbain, taillé pour la frénésie et les grouillements d’une ville, sculpté par Dieu pour se frayer une voie dans les rues denses plutôt que pour affronter le néant des grandes plaines. Néanmoins, à bientôt trente ans, il avait acquis une presque-autonomie vis-à-vis des enseignements d’Elijah et pouvait effectuer des voyages que le vieil embaumeur rechignait à faire. Ces derniers-temps, son maître semblait fourbu, préoccupé, peu enclin à quitter la demeure. Depuis plus de quinze ans que Maxence apprenait auprès de lui, il connaissait les passages obsessionnels de cet antique coeur-brisé. Le funèbre Elijah était rempli de bile noire, d’une épaisse mélancolie qui terminerait par le noyer. Cette semaine, c’est un autre plan qui le consumait. Ainsi, seul Maxence se rendit à la ferme des Doyle pour remplir les dernières volontés de son propriétaire.

Installé à la table de la cuisine, il chaussa ses lunettes pour lire les pages que lui avait laissé ce bon Jedediah. « Si vous avez un brun, je prendrais cela, merci » suggéra-t-il en dépliant les vœux du défunt. Bien-mourir était une obsession chez les puritains et Maxence était habitué à recevoir des lettres au père-noël de dernière-minute. On pouvait dire que le patriarche avait laissé peu de marge à l’imagination de sa descendance. Redoutait-il que sa pupille indienne pratique quelque rite tribal sur sa dépouille ? Il haussa les sourcils en découvrant l’excentrique réclamation du vieux cow-boy. Maxence se passa de commentaire car les familles étaient parfois susceptibles mais il songea que pour racheter son âme, Jeddy aurait tout simplement pu verser un tribut à son église locale. Aucun évangéliste sur ce continent ne contesterait le pouvoir de l’argent sur les portes du paradis. Le pauvre ère devait réellement s’en vouloir de quelque chose. Maxence leva subrepticement les yeux sur la silhouette endeuillée et songea que dans toute maison où on trouve un de ces indiens, la terre est maudite.

Il replia doucement le courrier dans ses grandes mains. « Et bien si telle est sa volonté… Vous savez où vous souhaitez creuser la tombe ? » L’exercice était, naturellement, beaucoup plus trivial pour celui qui l’exécute comme un métier.
Dès son arrivée, Maxence se préoccupait de l’adéquation du cercueil qu’il avait transporté, de l’état du corps qui l’avait attendu quelques jours et de la terre dans laquelle il allait devoir creuser une sépulture. Son séjour à la ferme des Doyle ne faisait que commencer et Jedediah n’avait pas eu la délicatesse de lui laisser un ou deux garçons robustes pour l’aider à manœuvrer. Il n’osait pas imaginer dans quelle atmosphère Nuttah Doyle avait passé ces dernières nuits -ou ne le savait-il que trop bien- et il s’efforcerait de bien faire ce travail, sans poser trop de question.
L’austérité de la demeure et sa propriétaire était frappante, même pour un assistant de la mort. La joie du printemps ne passait pas les fenêtres de la maison. Maxence tendit le bras et lui rendit la lettre avec un sourire circonstancié. « Vous me direz ce que vous décidez de faire quand ce sera le moment. Emmenez-moi le voir maintenant, je vous prie. » Il se leva de sa chaise et sa tête atteignait presque la poutre de la charpente.

En frappant à la porte, l’habit et le teint cérémoniel enfilé une heure plus tôt dans des bosquets, Maxence ne s’était pas attendu à être accueilli par ce genre de créature. A vrai dire il ne lui était pas difficile d’imaginer quel genre de péché le vieux fermier avait pu commettre pour avoir tant de regret. Il avait déjà enterré des soldats et bu avec eux aussi. Il espérait qu’avec l’argent d’une vente, la jeune-fille pourrait se mettre à l’abri des ennuis car le climat n’était pas vraiment favorable à sa race dans la région. S’il l’était quelque part. Il n’était pas impossible que Jedediah connaisse l’inclinaison d’Elijah à fermer les yeux sur l’origine de ses clients.

-Je ne vous cache pas que j’aurais grandement besoin de votre aide. Mon maître est souffrant et n’a pas pu quitter Silverstone mais la tâche réclame souvent plus qu’un seul homme. Est-ce que vous voulez faire chercher un voisin ?
.
Maxence Burke
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Nuttah Doyle
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Mar 26 Jan - 20:23

JUIN 1886
Elle n’était pas tout à fait sûre de ce qu’il venait de demander, son répertoire en matière de boissons étant extrêmement réduit. Elle ne le laissa pas paraitre, conservant son expression calme et posée, qu’elle espérait aussi adulte que possible. « J’ai du whisky. » Elle n’était pas particulièrement enthousiaste à l’idée de partager l’une des bouteilles de son père avec un inconnu, mais il fallait bien recevoir convenablement celui qui allait enterrer Jedediah. Elle espérait simplement ne pas être tombée sur un ivrogne qui ne serait pas capable d’effectuer son travail. Elle était contrariée que ce ne soit pas Mr Kane qui ait répondu présent, comme l’avait demandé le défunt. Elle aurait aimé que tout se déroule facilement, naturellement. Elle avait passé tant de temps à lutter ces derniers mois contre l’état de son père qui se dégradait qu’elle aurait aimé qu’au moins sa mort se passe dans des circonstances plus douces. Mais ça n’arriverait pas, elle le savait à présent. La simple présence de cet homme dans sa demeure l’agaçait autant qu’elle la réconfortait, car cela signifiait que l’espace de quelques temps au moins, elle ne serait pas seule. Qu’elle n’aurait pas à faire tout ça toute seule. Elle était fatiguée de réfléchir à tout, de devoir tout prendre en charge. Elle aurait payé cher pour pouvoir simplement pleurer et dormir, sans avoir rien d’autre à penser.

Elle n’avait jamais travaillé dans le commerce de la mort, ni ne l’avait approché, mais elle ne pouvait imaginer que la requête de Jedediah ait quelque chose d’habituel. Elle scruta le visage de l’homme roux tandis qu’il lisait la missive. Seul un haussement de sourcil lui indiqua sa surprise. Mais il ne laissa rien de plus paraitre, et admit cette volonté comme si elle était des plus banales. Nuttah sentit la frustration l’envahir. Quoi, c’était tout ? Quelque part, elle avait attendu quelque chose de plus. Une explication, peut-être, ou au moins une discussion. Mais c’était stupide, qu’aurait-il pu lui apprendre, alors qu’il ne connaissait même pas le vieux Doyle ? Il voulait sans doute juste faire son travail, et c’est tout.

Réalisant qu’il attendait une réponse de sa part, elle reprit une certaine contenance. « J’ai pensé à un endroit sur les hauteurs du terrain. » C’était joli, ombragé et avec une belle vue. Il y serait bien. Du moins, cela la réconfortait de le penser, même si elle savait que ce genre de détails n’avait probablement pas d’importance pour les morts. Elle se retint de partager ses réflexions avec le croque-mort. Elle brûlait d’avoir un semblant de conversation à coeur ouvert, avec n’importe qui, même cet homme qu’elle trouvait plutôt bizarre et qui la mettait tout de même mal à l’aise. Mais elle se devait de garder sa position, de rester cordiale, distante. D’avoir cette posture d’adulte, même si elle n’était pas tout à fait certaine de ce qu’elle faisait. Tout ceci lui faisait réaliser qu’elle ne pourrait plus jamais parler avec son père adoptif. Avec qui parlerait-elle désormais ?

Elle répugnait à amener un étranger auprès de la dépouille. Pourtant Mr Burke n’était pas le premier à venir le voir, mais il était le premier qu’elle ne connaissait pas. Il était aussi celui qui allait faire disparaitre ce corps, cette dernière trace de vie terrestre, dont la vue lui glaçait les os tout en lui donnant l’impulsion de s’y accrocher jusqu’à ce qu’elle aussi ne soit plus que poussière. Cependant elle acquiesça d’un signe de tête, se leva, « Veuillez me suivre. » et grimpa les marches des escaliers. Elle ne se retourna pas mais elle savait qu’il la suivait. Elle fit quelques pas dans le couloir et ouvrit la porte de la chambre, où l’homme gisait. Les rideaux avaient été tirés, laissant la pièce dans la pénombre. A chaque fois qu’elle tournait la poignée, une part d’elle espérait qu’elle le trouverait en vie, lisant quelques pages d’un livre ou penché au-dessus de la coupelle en porcelaine, en train de se raser. Mais il était toujours immobile, les yeux fermés, déformé par la mort. Elle reconnaissait les angles de son visage, et pourtant elle ne le reconnaissait plus, lui, comme s’il portait un masque. Il est étonnant comme la vie d’une personne pouvait imprégner ses traits. A présent, il n’était plus qu’une coquille vide.

Elle s’avança d’un pas aussi assuré qu’elle le pouvant, luttant pour ne pas trembler. Elle se recula dans un coin de la pièce afin de laisser le rouquin oeuvrer. Il semblait savoir ce qu’il faisait, ce qui était déjà rassurant. « Je peux faire chercher un des employés de mon père. » de mes employés, réalisa-t-elle. Mais elle chassa cette pensée. Elle ignorait encore que dans quelques semaines à peine, elle serait abandonnée par ces travailleurs, qui rompraient leur fidélité le jour où ils réaliseraient qu’elle serait leur nouvelle patronne. Pour l’heure, ils attendaient patiemment une vente qu’ils croyaient certaines et leur amènerait un nouveau propriétaire des lieux.
Elle hésita à quitter la pièce. A laisser Jedediah seul avec cet inconnu, même si ce n’était que pour quelques minutes. Mais elle finit par s’y résoudre et se mettre en quête de Jenny, la jeune fille de cuisine qu’ils employaient - non, qu’elle employait -, afin qu’elle fasse la commission.
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Maxence Burke
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Lun 8 Fév - 1:33

Conversations with Dead People
La chambre du mort n’était pour Maxence qu’une énième perspective maintes fois écumée, un mort de campagne comme il en accueillait depuis toujours. Sa peine allait toujours aux vivants et en l’occurrence, cette petite orpheline à la figure sillonnée par le chagrin. Dans la plupart des cas, les fermiers, beaucoup plus pudiques de leurs émotions que les citadins, aimaient donner de la sueur pour enterrer leur mort. Lorsqu’elle quitta hâtivement la pièce pour accomplir sa requête, il lui sourit, reconnaissant, en reculant pour lui tenir la porte. Une fois seul avec le mort, il inspecta la figure de celui qui témoignait tant de culpabilité. Il avait l’air aussi austère que sa maison et sa fille. Tout paraissait normal chez les Doyle au détail prêt d’une mère absente, ou morte, qui avait laissé à leur enfant les traits d’un métissage plutôt tabou.
« Alors, monsieur Doyle... » murmura-t-il « -qu’est ce qu’on cache comme odieux secret ? » Il baissa la tête pour passer sous la poutre qui traversait la pièce. Puis, de sa poche, il sortit un ruban gradué et commença, en silence, à prendre les mesures du paisible Jedediah.

Aussitôt, Maxence se mit au travail et redescendit vers son chariot. Il saluait humblement tout ceux qu’il rencontrait et pris aussi quelques minutes pour expliquer à Nuttah Doyle (ce prénom aussi qui était si étrange) le temps que prendrait sa prestation et comment il comptait s’y prendre. Il l’invita à choisir parmi les quelques options que son fournisseur lui permettait et demanda à installer son atelier à l’extérieur de la demeure. Il n’eut besoin d’emprunter aucun outil, parfaitement préparé à l’exercice. La matinée s’écoula sur le ranch alors que Maxence dégrossi quatre belles planches de pin pour tailler au père de famille un cercueil digne de sa stature imposante. Les dents de sa scie et les coups de marteaux résonnèrent longuement dans les cultures. Quand le soleil s’approchait de midi, il posait, en chemise et en gilet, une couche de vernis pour parfaire la finition.

Soucieux de ne pas déranger, habitué à ce que sa présence sinistre ne soit pas bienvenue, il accepta un repas que lui apporta la domestique du domaine et se sustenta dehors. De temps en temps, il regardait vers la fenêtre de la chambre où le soleil frappait. En bûchant, il pensait à Elijah et à son visage blafard derrière la fenêtre de sa maison.
L’après-midi, il ne chôma pas d’avantage. Aidé de l’assistant que Miss Doyle était parvenu à lui fournir, il entreprit de creuser une tombe à l’endroit qu’elle lui avait indiqué, sur les hauteurs du terrain. La terre était plus meuble dans ces régions qu’à Silverstone. Il discuta tout du long avec le jeune voisin qui lui raconta volontiers l’histoire de la région et de ce qu’on savait des Doyle.

On pouvait dire beaucoup de choses sur Maxence, mais il ne lésinait pas sur le travail. De tout son labeur, il ne bu pas une seule goutte d’eau et n’en fit jamais chercher. Son front transpirait un peu mais il était encore jeune et, même si sa santé s’esquintait vite, en pleine fleur de l’âge.

« Tout est prêt » vint-il annoncer dans la cuisine, « on peut procéder quand vous le souhaitez. »
De ce qu’il comprenait, il n’y aurait sûrement pas grande cérémonie pour Jedediah.

Encore un peu soufflé, il s’assied sur le perron de la demeure pour fumer une pipe réconfortante de tabac indien en contemplant le domaine.

« Vous pouvez aller le voir, il est encore là-haut » précisa-t-il, humain malgré ces conditions précaires.

Travailler seul était une énorme charge mais il comprenait que le prix fixé ne serait pas plus généreux, étant donné l’état de désolation qu’il sentait chez la propriétaire des lieux. Quand il l’entendit revenir, il soupira.

« C’est quand même une belle propriété que vous allez-là, Miss... »
.
Maxence Burke
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Nuttah Doyle
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Sam 20 Fév - 18:52

JUIN 1886
Elle ne savait si c’était sa mine presque maladive, sa triste profession ou le fait qu’il pratique son art pour enterrer son père, mais cet homme la mettait mal à l’aise. Lorsqu’elle quitta la chambre pour quérir de l’aide, elle eut à plusieurs reprises la tentation de faire demi-tour. L’idée que Jedediah se retrouve seul avec cet inconnu venu le mettre en terre lui était insoutenable. Elle se sentait terriblement coupable à l’idée de le laisser, de l’abandonner même. Elle savait que c’était absurde, qu’il n’était en fait plus vraiment là. Mais c’était encore trop douloureux à accepter.
Il y avait aussi cette demande si étrange qu’il avait formulé. Et ses dernières paroles, ces excuses déchirantes, comme s’il avait fait quelque chose d’abominable. Elle avait beau se dire que c’était certainement le délire d’un homme possédé par la maladie, elle n’arrivait pas à l’oublier.

Malgré le malaise qu’elle éprouvait en présence de Maxence Burke, elle devait reconnaitre qu’il faisait un effort pour rester discret. Elle en était plutôt soulagée, n’ayant aucune envie de faire la conversation à qui que ce soit ou de répondre à diverses questions. Elle évitait autant que possible de se trouver sur son chemin ou de l’interroger, même si elle en avait parfois envie. Chaque minute qui passait la rapprochait de ce moment où elle devrait dire adieu, pour de bon cette fois. Elle n’était pas sûre d’y être prête. Pourtant, tout ne cessait de lui rappeler que c’était sur le point de se produire. Elle avait beau éviter le croque-mort, elle ne pouvait que voir la progression de sa tâche, comme si c’était pour lui quelque chose de totalement banal. Et ça l’était, en vérité.

Arriva le moment fatidique, des mots qu’elle n’avait aucune envie d’entendre. Elle se figea, les mais posées autour du verre d’eau qu’elle s’était servi et était sur le point de boire. Elle n’était pas prête, elle. Elle aurait voulu lui claquer la porte de de la cuisine au nez, le chasser sur le champ. Bien évidemment, elle n’en fit rien, et tâcha de ne rien montrer. Elle ferma les yeux, juste un instant avant de lui répondre, d’une voix qu’elle espérait la plus calme et posée possible. « Très bien. » Elle regarda ses mains, comme perdue. Il lui fallut un effort surhumain pour hocher la tête et monter à l’étage. Le voir une dernière fois.

Elle eut presque un choc en redécouvrant Jedediah. C’était comme si à chaque fois il lui semblait plus différent encore. Il semblait paisible pourtant, bien plus qu’il ne l’avait été ces derniers mois. A moins que cela ne soit qu’une impression donnée par le vide de cette enveloppe charnelle. Elle percevait la présence de la mort partout dans la pièce et en éprouva presque une sensation de nausée. Elle s’approcha lentement du mort et glissa sa main dans la sienne, si froide et rigide qu’elle frissonna. Ce contact était si différent de celui dont elle se souvenait qu’elle finit par s’en défaire. Elle espérait que, quels qu’aient été les tourments qui l’avaient traversé durant les derniers instants, ceux-ci l’aient quitté à jamais. Elle ne voulait pas pleurer, ou plutôt elle ne voulait pas que l’étranger en bas puisse le voir.

Elle posa une main sur le front de cet homme qui l’avait élevée, aimée, lui avait tout appris. Brièvement, une dernière fois. Juste avant de quitter la pièce, elle se retourna, le regarda une dernière fois. « Adieu. » murmura-t-elle dans un soupir avant de refermer la porte derrière elle.

Elle descendit lentement les marches de l’escalier, se concentrant pour ne pas défaillir. Elle avait l’impression que chaque pas vers le rez-de-chaussée l’éloignait du monde des morts pour la ramener dans celui des vivants. Où se trouvait, ironiquement, celui qui faisait la jonction entre les deux. Elle se demanda à combien de gens dévastés par le chagrin il avait pu faire face, et lui fut presque reconnaissante de lui adresser une remarque aussi banale. « Oui, mon père lui a consacré une grande partie de sa vie. » Elle espérait être à la hauteur, lui faire honneur pour la suite.

Elle leva les yeux vers lui, incertaine. « Comment… comment ça va se passer maintenant ? » Si Jedediah avait longtemps été très apprécié dans la région, il s’était mis beaucoup de monde à dos ces derniers temps. Ils seraient peu nombreux. Les employés, sans doute. Peut-être la fille de cuisine, si elle arrivait à passer outre l’horreur que la mort lui inspirait. « Vous allez le mettre dans le…? » Elle indiqua l’endroit où se trouvait le cercueil, incapable d’en prononcer le mot. Elle se rendait bien compte de la stupidité de sa question, mais elle n’avait pu s’empêcher de la poser. Sans savoir pourquoi, elle n’avait pas envie de voir son père, autrefois si fier, être mis dans cette… cette boite, comme un vulgaire objet.
Nuttah Doyle
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