Ce rp se déroule début Décembre.
Comme chaque année, Baldric Weather porte le costume de Père Noël pour faire plaisir aux habitants d'Imogen et tout particulièrement pour les enfants.
En revanche cette année, Baldric a besoin d'un coup de main pour trouver six costumes pour les six chevaux qui tireront la lourde diligence (voir sujet PART I et II - Venir en aide au Père noël).
@Bartel Murphy, @Filippa Rinaldi et @Thomas Rosenbach sont en charge de trouver ces six costumes. Pourquoi vous ? Bartel a aidé à trouver les six chevaux, c'est naturellement qu'il s'est porté volontaire pour trouver les costumes. Quant à Filippa et Mae, vous avez été réquisitionné par Baldric Weather pour lui donner un coup de main.
Baldric fait le Père Noël depuis une quinzaine d'année, après avoir remplacé son père dans ce rôle.

Vous pouvez prendre des costumes de n'importe où, vous pouvez les acheter, les voler, les emprunter à un bon samaritain... Mais si vous en possédez vous même, vous pouvez aussi les prendre.

Pour corser les choses, les costumes seront obligatoirement rouge, avec un peu de laine blanche et si vous arrivez à trouver de quoi faire des cornes pour imiter les rennes... c'est un bonus.

(Vous devez privilégier les rp courts pour que le sujet avance rapidement et seuls les personnes mentionnées peuvent participer.)
(le pnj peut intervenir à tout moment)

Alors qu’il est à Imogen pour quelques jours, Thomas Rosenbach a fait la malheureuse rencontre de la charité des fêtes de fin d’année. En bon Rosenbach, il n’a pas pu refuser la demande du faux père Noël. Déguiser des chevaux en Rodolphe.

L’idée l’insupporte peut-être plus que d’être mêlé à la populace, mais il l’a fait, car une belle italienne silverstonnoise était également dans le coin. Ne vous méprenez pas, pour le coup, il ne l’a pas fait exprès. Cependant, il est prêt à tout pour passer un peu de temps avec elle. Déguiser tous ces chevaux va alors prendre des allures de paradis pour lui.

C’est ce qu’il pensait, jusqu’à ce que le Père Noël décide de lui mettre un autre homme dans les pattes. Il ne le connaît pas, mais dans sa grande bonté, il accepte de lui serrer la main tout en se présentant.

« Je suis Thomas Rosenbach. Le fils du maire de Silverstone. »

Il faut au moins cela pour asseoir son autorité déjà naturelle. Il sait bien qu’il a un shérif en face de lui, mais son père est son supérieur, donc …

« Bien, ne perdons pas de temps si nous voulons rentrer auprès du feu ce soir ! Shérif, vous vous occupez de la tenue et … » il se tourne alors vers Filippa, lui offrant son plus beau sourire.  « La dame et moi allons dans la Pinède trouver de quoi faire des bois pour rendre cela plus réaliste. »

Non, ce n’est pas vraiment une question, mais plus un ordre.

Depuis un certain temps, je joue avec une pomme de pin. Je l'ai trouvée entre deux pierres. Elle me semblait particulièrement dure. Je la fais tourner entre mes doigts tout en écoutant le bellâtre devant moi débiter ses fadaises.
Il se présente comme le fils du maire. Pour lui, un shérif n'est rien d'autre qu'un des employés de la mairie, de SA mairie.... même si il semble confondre sa position et celle de son père.
Je préfère me voir au service au public et certainement pas d'une famille ou d'un clan...
Mais je suis aussi un marshall fédéral. Ce qui implique que j'emmerde l'autorité cette famille de parvenus, représentée par cette gueule suffisante.

Il planifie la journée comme le ferait un général d'opérette. La pomme de pin part avant même que j'y pense.

C'est Noël... Même moi, j'ai le droit d’être puéril.

La pomme de pin rebondit sur son crane comme sur une boite vide. Et j'éprouve une certaine satisfaction pour ma précision.

Je tente un sourire aimable. Mais je n'ai jamais réussit cette opération de charmes si élémentaire. Mon sourire ressemble davantage à celui d'une bête qui montre ses crocs.

Pardon... j'ai cru qu'il y avait un animal poisseux sur votre crane...

Je fais un mouvement de la main imitant l'ondulation de ses cheveux.

L’excès de cire badigeonnée sur vos cheveux m'a trompé.... Veuillez pardonner ma myopie...

Je vois très bien et reporte mon attention vers la jeune femme.

Je suis un homme du peuple et je m'en voudrais d'apprendre la galanterie à une personne si visiblement éduquée... Mais c'est toujours à la dame de choisir sa compagnie, à moins qu'elle aime mieux être seule.

Quelle idée sa grand-mère avait eu d’aller à Imogen, ce trou perdu au milieu de nulle part, par ce froid et cette neige. Bien sûr, elle avait tenu à l’accompagner. Et à peine l’aïeule avait-elle franchi la porte de la petite échoppe de son amie couturière qu’une grosse voix rauque avait hélé la napolitaine.

Un homme courtaud et bedonnant, la mine rouge comme un de ces buveurs de whisky de Silverstone, lui faisait de grands gestes. Sur son visage rondouillard, un large sourire de ravi de la crèche lui donnait un air niais, mais sympathique.

Ce qu’il lui demanda fit sourire l’italienne. En bonne chrétienne, Noël était pour elle d’une importance capitale. Elle se sentait d’humeur festive et elle accepta de bonne grâce la requête du bonhomme. Ses humeurs retorses pouvaient bien sommeiller le temps d’une journée…

Sa bonne humeur se fana soudain lorsqu’elle découvrit les deux hommes qui se révélèrent être ses associés dans cette malheureuse aventure. « Il me suit, » s’alarma-t-elle en voyant s’avancer l’inconnu de l’épicerie. « C’est un fou. » Et fils du maire, pour couronner le tout. La vieille Bianchi avait raison. Et flanqué d'un policier, par-dessus le marché.

« Eh bien, merci pour les présentations, » lâcha-t-elle avec son accent à couper au couteau. « Shérif, je suis Filippa. »

Au moins, elle saurait quoi faire écrire sur la pierre tombale s’il osait ne serait-ce que l’effleurer.

Elle lança un regard noir au Rosenbach devant sa proposition… et haussa les sourcils de surprise lorsqu’une pomme de pain heurta sa tempe brune. Elle se tourna, interloquée vers le policier, avant de se décider à ignorer leurs chamailleries. Elle avait six frères, elle savait comment les enfants fonctionnaient.

« Shérif et médium, » commenta-t-elle. « Pourquoi n’auriez-vous pas à… la Pinède tous les deux, pour les… cornes ? Vous avez l’air d’être amici per la pelle. »

Une bourrasque glacée fit battre sa longue jupe dans le vent. Elle s’emmitoufla du mieux qu’elle put dans son châle tricoté. Il faisait bien plus froid ici qu’à la ville.

« Je connais une couturière ici. Je vais voir ce qu’elle peut faire. »

À peine termine-t-il de parler qu’une pomme de pin sortie de nulle part atterrit sur sa tête si précieuse. Il regarde alors l’homme avec dédain. Il ose se moquer de ses cheveux ? Les cheveux de Thomas Rosenbach ont peut-être de la cire, mais ce qui fait tenir ceux de l’homme semble naturellement secrété par son corps.

Il le regarde une dernière fois de haut en bas, se promettant de savoir qui il était et de lui faire payer, avant de reporter toute son attention sur la belle italienne. Cette dernière donne sans effort son prénom, son doux prénom qu’il connaît enfin et qu’il accueil comme le Graal, ainsi que la fonction de l’homme. Shérif ? Un Shérif lance des pommes de pin sur les honnêtes gens ? Il devrait avoir honte. Les hors-la-loi ont de beaux jours devant eux avec un énergumène pareil.

Mais voilà, à cause de l’idiotie du Shérif (évidemment pas de la sienne, il a été très respectueux.), Filippa refuse d’aller avec lui dans la Pinède (on se demande pourquoi.) et le condamne à y aller avec lui. La diaspora italienne est si grande qu’elle connaît une couturière ici même. Comme si un quartier dans Silverstone ne leur suffisait pas. Mais il s’égare.

Il est hors de question qu’il aille dans la forêt avec cet homme qui a le même regard qu’un chien fou. Il souffle alors d’agacement, ne supportant pas d’être traité de la sorte.

Thomas Rosenbach est traversé alors par un éclair de génie, comme il en a souvent d’ailleurs. Il se tourne vers les chevaux et annonce.

« Je suis certain que monsieur saura très bien se débrouiller sans moi pour trouver les bois. Je vais rester surveiller les chevaux, je n’aimerais pas que nous nous les fassions voler, les enfants seraient terriblement déçus. »

S’il va dans la Pinède avec l’homme, il est persuadé que ce n’est pas une pomme de pin qu’il prendra sur la tête, mais bien pire. Il ne tient pas à y rester.

 « Shérif, je suis Filippa. »

Sans blague... C'est maintenant qu'elle se présente.
Il en faut visiblement du temps pour se présenter à certaines personnes. Cette dame doit avoir sa propre idée du temps qui passe. Se présenter plusieurs jours après une rencontre doit être dans ses normes.
C'est peut être une question de différence culturelle....

Mais mes pensées sont interrompues par la voix de mon voisin encombrant et bruyant. Et pour un peu, il parviendrait à me faire rire en entendant sa suggestion. Je regarde les six chevaux. Ils m'ont causé assez de peines à trouver pour que l'idée d'un simple vol suffise à me rendre malade.

Mais je parviens péniblement à sourire au brun agité, décidément plus capricieux et changeant qu'une jeune fille.

Je suis étonné qu'une personne de votre statut et de votre importance ignore certaines règles élémentaires de l’Ouest sauvage. Un vol de chevaux, ou de n'importe quel bétail et c'est la corde assurée. Et cela, quelque soit votre age ou votre sexe...
Et je n'aurais aucun problème à faire respecter cela.
Donc, soyez certain que nous retrouverons ces bêtes une fois de retour ici

Je le regarde de bas en haut.

Et ne soyez pas alarmé par la tache... Je pense que nous éviterons les pumas. Et avec votre taille, vous attraperez les branchages sans problème.

Les meilleurs bois sont morts et donc à terre. Mais je veux le voir à tout prix grimper aux arbres.

Devant les chamailleries de ses compagnons d’infortune, Filippa pensa – sans trop se tromper – que les deux hommes se connaissaient. Et plutôt bien, d’ailleurs. Elle les laissa à leur véhémente conversation et entra enfin dans la petite bicoque de l’amie de sa grand-mère. Leurs voix lui parvenaient maintenant étouffées, compote de mots sans forme.

« Eh bien Filippa ? » lui demanda l’aïeule installée dans un fauteuil. « Nous t’avons entendue parler dehors ? Tu as rencontré des amis ? Ici ? »

La napolitaine déposa deux baisers sur les joues de la signora Tarabotti qui la serra entre ses deux bras flasques et ridés. Avant qu’elle n’ait eu le temps de lui répondre, sa grand-mère s’avança vers la fenêtre, drapée dans son châle bleu.

« Ah ! » s’écria-t-elle et Filippa ne sut s’il s’agissait de courroux ou d’effroi. « C’est ce sale shérif ! »

« Quoi ? »

Sa petite-fille la rejoint et reconnut en effet le profil de celui qui était venu fouiner dans le quartier italien, il y avait de cela moins d’une semaine. Elle serra les dents. Visiblement, il ne lui avait pas fait si forte impression que cela… Cela n’enlevait rien au fait qu’elle n’avait nullement envie de rester en sa compagnie.

« Et c'est ce... nigaud de l'épicerie ! Qu’est-ce qu’ils te veulent encore ? »

« Nous devons trouver des costumes pour les chevaux… Oui, oui, ne me regarde pas comme ça, les américains… » soupira-t-elle en voyant l’air interloqué de sa grand-mère. « Je suis navrée, signora Tarabotti, j’ai besoin de vous. »

Après avoir expliqué aux deux femmes la mission confiée par l’homme déguisé en Père Noël, la couturière finit par accepter. Filippa l’embrassa à nouveau, ravie d’avoir résolu ce problème.

« Je vous inviterai à manger, » lui promit-elle. « Les chevaux sont dehors, si vous voulez prendre des mesures ? »

La Tarabotti se leva dans un concert de grincements. Filippa glissa son bras sous le sien tandis que sa grand-mère sortait le tissu, protégé dans une grosse malle en osier. Le vent qui s’engouffra les fit toutes frissonner et la jeune femme releva le col de l’aïeule pour qu’elle ne prenne pas froid.
Dehors, les hommes n’avaient pas bougé d’un pouce et continuait à se toiser en chien de faïence. « Etonnant… » songea-t-elle.

« Qual è che ti dà fastidio ? » demanda-t-elle en portant sur chacun des hommes le regard suspicieux que seules les vieilles dames ont.

« Le due, » marmonna-t-elle en aidant la vieille avec son mètre mesureur. Le cheval servant de modèle était docile et il frémit à peine sous la paume ridée.

Une fois les mesures prises, la Tarabotti retourna chez elle sans demander son reste, pressée d’échapper au froid.

« Ma part du contrat est remplie, » lâcha-t-elle en croisant les bras.

Mais les deux hommes avaient si bien piaillé sans rien faire pendant ces quelques minutes qu’elle se douta que de les envoyer tous les deux dans la forêt ne serait guère productif. Et elle détestait lorsque les choses traînaient.

« Bon, allons-y. Elles veilleront sur les chevaux, » finit-elle par dire à contre-cœur.

C’est excessivement énervant pour Thomas Rosenbach quand rien ne va comme il veut. Ah, il ne supporte pas ça, quand on ne l’écoute pas lui, la raison même. Lui, l’avocat brillant, lui l’aîné de la puissante famille de Silverstone, lui l’héritier. Vous aurez compris, il n’aime pas être contrarié, et cela, depuis son plus jeune âge.

L’homme lui sort par les yeux. Bien trop insolent et surtout pas impressionné par son nom de famille. Il n’a pas vraiment l’habitude d’être traité ainsi, Thomas Rosenbach. Il a bien des défauts, mais pas celui d’être sot. Il est avocat, on vous a dit. Et s’il y a bien une autre chose qu’il ne supporte pas le petit prince de Silverstone, c’est qu’on le prenne pour un imbécile. Exactement ce qu’est en train de faire l’homme.

Alors, lorsqu’il lui parle de monter aux arbres pour récupérer du bois, Thomas a vraiment envie de lui livrer le fond de sa pensée. Heureusement, la douce fleur pleine d’épines qui se nomme Filippa revient à temps, évitant au bourgeois de se tourner en ridicule pour si peu. Oui, l'esprit de Noël et charité ne sont pas les mots favoris de Thomas Rosenbach. Si en plus il faut faire équipe…

Enfin, elle accepte d’aller dans les bois. Mais avec les deux. Rosenbach lève alors les yeux au ciel, n’ayant définitivement plus du tout envie de participer à cette mascarade absurde. Non, il n’a qu’une envie, prendre la première diligence, rentrer au manoir Rosenbach et siroter son brandy au coin du feu en discutant avec son père. Mais il est coincé ici, à Imogen. Il doit se faire une raison. Filippa ne l’aime pas. Sinon elle aurait tout fait pour aller avec lui. Il soupire légèrement, résigné puis enfonce ses mains dans les poches de son manteau.

« Bien. Allons-y. »

D’un geste de la tête, il balance une mèche rebelle qui traîne devant son front et entreprend la marche, déjà excédé par la tâche qui l’attend. Il a passé l’âge des balades en forêt.