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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Le forum a été créé le 10.01.2020. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Artifices. Le reste du design a été pensé et codé par GHOEST.
Je ne peux pas nier un certain soulagement à mon retour en ville. Je viens de restituer un véritable trésor à sa propriétaire après une chevauchée qui m'a pris la matinée. J'ai voyagé à cheval et seul pour cela. On attire toujours moins l'attention dans ces conditions. Une escorte armée aurait été un véritable appel au vol pour tous les salopards du coin.
J'ai laissé mon cheval aux écuries municipales. Je remonte la rue principale enfermé dans mes pensées, indifférent à ce qui m'entoure. On m'adresse rarement la parole dans cette ville. Cela me convient. Certains prétendent que je suis perpétuellement en colère... c'est très exagéré... c'est plus simple... les gens m'ennuient...
Mes adjoints imposés par le maire et parfaitement inutiles, ont eut par accident une utilité. Ils ont capturé une voleuse. Je suis allé restituer le butin sans avoir pris le temps de voir la voleuse... J'ai laissé le soin de la garde à ces trois trois pantins. Ils doivent s'en mordre les doigts d'avoir été efficaces... même si c'est sans le vouloir. Mais garder une femme doit être leurs compétences.
Tout en marchant, je passe en revue les moyens de me débarrasser d'eux... Je passe à proximité du quartier chinois que chacun tente d'ignorer. J'arrive devant ce bureau que je n'arrive pas à appeler "mon" bureau. Je fais un pas à l’intérieur... et je reste figé. C'est quoi ce merdier...?
On aurait dit qu'une troupe de bisons était passé par là. La femme était par terre entrain de se tordre peut être de douleur ou de colère. Sa cheville droite était attachée à son poignet gauche par une paire de menotte.
Je regarde les trois types, visiblement inquiets... Vous faites quoi ici?
Le plus jeune tient son chapeau à deux mains, comme devant son père...
On savait pas comment faire pour la calmer... C'est une folle...
Il regarde la femme. Il lui crache dessus.
Pour les menottes... c'est comme ça qu'on calme les chiens tarés dans ma ferme.
La gifle part avant même que je réfléchisse. Le garçon en tombe à terre. Je ne sais pas si j'ai fait ça pour la femme ou pour le chien... Il se redresse presque aussitôt, le nez en sang et les yeux baissés.
Je m’adresse au trois à la fois. Depuis presque un mois que je suis dans cette ville, je n'ai toujours pas réussi à retenir leurs noms ou leurs têtes.
Détachez la. Trouvez un siège encore entier pour l'assoir dessus... Mais commencez par lui mettre les menottes correctement aux poignets.
Hannah se débat. Elle cogne, mord, griffe. Telle une lionne, elle arrache des bouts de peau aux trois hommes qui tentent de l’enfermer. Elle vient de se faire prendre en train de voler une montre. Du moins, c’est ce que l’homme qui l’a piégé a dit aux adjoints du shérif. En réalité, une altercation avait éclaté dans une rue adjacente au saloon. Hannah venait de dépouiller un homme, à l’amiable, lors d’une partie de poker. Cependant, le mâle n’avait pas apprécié de se faire avoir par une femme. Il l’avait donc attendu à sa sortie et s’en était pris à elle verbalement. Incapable de prendre le dessus sur la brune, il avait profité qu’elle se retourne pour lui coller sa montre et ses bagues dans la poche, en l’attrapant et en hurlant au voleur. Hannah, prise de court, lui avait assené un coup de poing, mais elle s’était rapidement fait maitriser par une foule d’hommes. Elle avait pris des coups dans le ventre, dans la poitrine et sur son visage crispé par la colère. Ils avaient emporté les bagues, la montre, l’argent qu’elle avait gagné et ses propres biens. Quand elle s’était enfin retrouvée seule avec les trois adjoints, elle s’était libérée pour se défendre.
Les trois hommes l’entourent, les bras écartés, cherchant le bon moment pour sauter, afin de la maîtriser. « Allez vous faire foutre bande de sous merdes. » Hurle Hannah en balançant une chaise sur un brun à l’hygiène douteuse. Elle déteste ce sentiment d’injustice. Le fait qu’on ne la laisse pas parler et qu’un homme puisse la prendre par surprise lui est insupportable. Le brun lui saute dessus, mais alors qu’elle tente d’esquiver son coup, il atteint sa lèvre qui se craque en deux. La douleur permet aux deux autres de s’emparer d’elle et de la plaquer au sol. Hannah sent sur son dos une pression si forte, qu’elle croit que sa cage thoracique va craquer. Des grognements de douleur et de haine sortent de sa gorge et malgré elle ses yeux s’emplissent de larmes. On ne pleure pas, quand on est une Baxter, mais trois hommes tentant de l’immobiliser en l’écrasant, ça ferait pleurer n’importe qui.
À force de se débattre, ils finissent par lui attacher la cheville droite au poignet gauche. C’est une libération quand les adjoints finissent par se relever. Un bruit sort de la gorge d’Hannah, malgré elle. La brune souffre. Seulement, il s’agit maintenant d’une question de fierté. Elle ne peut pas les laisser s’en sortir indemne. Hannah profite du fait que les trois hommes soient en train de reprendre leur souffle pour attraper une main tendue vers elle. Ses dents se resserrent autour d’un des doigts, juste derrière une bague. Le bruit de l’os qui craque résonne dans son crâne meurtri, autant que le cri de l’homme qui lui assène un coup. Trop tard. Elle recrache le doigt de son assaillant et sourit. Ses yeux sont emplis de haine.
Ils hurlent, se disputent. « Mais elle m’a arraché un doigt cette garce ! J’vais la crever. Murphy peut aller au diable. J’vais la crever. » L’homme va pour lui donner un coup de pied dans la tête, quand une voix stoppe la scène lugubre. « C’est quoi ce merdier… ? Vous faites quoi ici ? » Hannah ne voit rien. Elle est allongée par terre et reprend son souffle. Elle tente d’oublier la douleur et le goût du sang dans sa bouche. C’est l’mien ? Ou l’sien ? Un des adjoints lui crache dessus. C’est à lui qu’j’aurais dû arracher un doigt. Ou sa petite tête de bâtard. Le bruit d’une claque interpelle Hannah, qui relève la tête. C’est un homme brun, au regard noir, qui semble en colère. C’est pas d’la colère ça. Il a l’air juste las ce gros con.
Les trois hommes la regardent, quand Murphy leur ordonne de l’attacher correctement. Hannah sourit. Pourtant, elle se laisse faire quand ils viennent dans son dos pour pouvoir menotter ses mains. Elle se laisse même faire quand ils la posent violemment sur une chaise. « C’est une prisonnière… Pas une bête. » Hannah plonge ses yeux dans ceux de ce qu’elle voit comme le shérif. Elle ne fait plus attention aux trois adjoints. La brune se méfie plus que tout du calme et de la froideur. Il ne va pas m’faire de cadeau. Elle crache du sang. Son visage est meurtri par les coups, sa lèvre est fendue en deux. Elle a des côtes cassées. Mais elle refuse de le montrer. « J’suis pas une bête, mais vos gars c’est des sacrés chiens. » Elle leur lance un regard de mépris et sourit. Vicieuse.
« J’ai rien fait. C’est ce mec qui a pas accepté que je gagne au poker et au lieu de me tabasser comme il aurait fait avec un homme, il a préféré la ruse. Une vraie merde. » Sa voix est monocorde et grave. Elle ne laisse rien transparaître, même si parler lui coupe le souffle. Sa lèvre la fait souffrir. Elle a envie de presser ses doigts dessus pour faire taire le feu qui se propage. Mais ses mains sont bloquées derrière son dos, attachées à la chaise. Elle ne peut pas bouger, se lever, ou partir sans avoir l’air ridicule, la laissant ainsi en difficulté.
« Donc maintenant c’que vous allez faire, c’est me laisser partir et me rendre le fric que j’ai gagné. Vous pouvez d’mander aux gens du saloon. J’ai gagné à l’amiable. Vous m’avez même pris mon propre fric. Si ça c’est pas beau hein. » Hannah le fusille du regard. Murphy. Ce nom lui dit quelque chose, mais quoi ?
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Mer 2 Déc - 13:15
Bureau du shérif - Fin de matinée
Désormais, je sais pourquoi le maire m'a imposé ces types. Pour le plaisir de me mettre dans ces situations foireuses...
Je prends le temps de m'assoir derrière cette saloperie de bureau et d'y déposer mon chapeau. J'ignore le regard de la femme. J'ai d'autres problèmes. Je me fixe sur mon trio... Je devrais peut être leur mettre un collier avec leurs noms.
Toi ... avec ton doigt... vas chez le médecin.
C'est une phrase que je ne pensais pas prononcer un jour. Pourquoi?...
Il m'a bien demandé pourquoi...
Pour t'éviter de perdre ton bras à cause de la gangrène.... et dis au médecin de venir après.
Et toujours son regard de bovin vers moi
Pourquoi?
J'ai la tentation de lui envoyer à la tête l'encrier resté intact sur la table. J'évite de lui parler de la femme. Je veux connaitre son état. Mais si il me demande encore pourquoi, il risque une balle perdue...
Tire ton cul d'ici... Maintenant! Et ramène ce putain de médecin.
Je crois que ces types auront ma peau avant l'épilepsie... Au second.
Va me chercher le plaignant...
Je me maudis d'utiliser un mot trop recherché.
... l'autre connard de joueur... avec les objets volés.
je vois à ses yeux qu'il va lui aussi me chercher.
Mais vous avez pas déjà classé l'affaire... en lui rendant ses affaires. Il va pas vouloir venir...
J'ai merdé sur ce coups là. Je n'ai pas le droit d’être aussi négligeant... même pour une si simple arnaque... cela me revient toujours en pleine gueule.
Je suis donc furieux. Et surtout, je n'aime pas être rectifié par un abruti.
Dis-lui qu'on va la pendre à la lanterne, dehors. Ça le ferra venir.
Je vois son regard s'allumer. ... C'est sans l'ombre d'un doute un adepte des lynchages.
C'est vrai...?
Il en bave presque
Reviens vite et tu verras.
Finalement, il ne reste plus que moi et cette femme attachée.
Vous êtes Hannah Baxter... du Ranch Baxter?
Je n'attends pas vraiment de réponse. Les rumeurs sur cette femme vont bon train en ville. Je déteste les rumeurs. Mais un policier se doit de toutes les entendre... Je suis prêt à parier que la plupart sont proches de la vérité.
Vous n'avez pas à vous inquiéter pour votre argent durement gagné. Il devrait payer les frais de votre pendaison. Votre ranch et tout ce qu'il contient seront mis aux enchères... cela devrait à peine couvrir le montant de vos dettes.
Une pièce étrange est en train de se jouer devant Hannah. Elle reste là, les yeux écarquillés, face à quatre hommes qui ne s’écoutent pas et ne se comprennent pas. « Toi… Avec ton doigt… Vas chez le médecin. » « Pourquoi ?... » « Pour t'éviter de perdre ton bras à cause de la gangrène.... et dis au médecin de venir après. » « Pourquoi ? »
Hannah est partagée entre l’envie de rire et l’envie de foutre le feu au bureau du shérif. Comment j’ai pu m’faire maitriser par ces bras cassés ? C’est quand même pas c’moustachu qui va me juger ? Elle regarde l’homme à qui elle a arraché le doigt et fronce les sourcils. Il parle, comme si de rien était, un drôle d’air sur le visage. Elle ne peut s’empêcher de penser qu’elle aurait dû lui arracher autre chose, afin qu’il ne puisse plus dire de conneries. Une mare de sang se forme à ses pieds et elle espère, de tout son cœur, qu’il mette du temps à crever.
« Tire ton cul d’ici… » Ouh il est nerveux le Murphy. Un sourire étire les lèvres d’Hannah, qui se ravise sous le coup de la douleur. Elle a envie de rire. « Mais vous avez pas déjà classé l’affaire… En lui rendant ses affaires. Il va pas vouloir venir… » Hannah écarquille les yeux. Elle n’en revient pas. « Vous avez fait quoi ? » Demande-t-elle, sans être écoutée. Elle pourrait presque partir sans que personne ne s'en rendent compte.
Une lueur d’espoir passe dans ses yeux, quand le shérif propose de pendre l’homme qui l’accuse. La brune regarde l’adjoint partir et fixe Bartel, un peu déboussolée par cette conversation irréelle. Dès que le shérif prononce son nom, Hannah se redresse, malgré la douleur. Elle n’aime pas ce ton. Il signifie qu’au fond, il a déjà un avis sur elle. Le shérif la connaît, car un shérif connaît tout le monde. Seulement, sa réputation n’est pas bonne. Certains la prennent en pitié, à cause du massacre de ses parents. Mais souvent, on la prend pour une sorcière ou un démon. Personne ne sait qui elle est réellement, mais tout le monde se permet d’avoir un avis sur sa personne. Mais Hannah tente d’écouter son interlocuteur, avec l’espoir qu’il soit assez intelligent pour se rendre compte de cette mascarade.
« Vous n'avez pas à vous inquiéter pour votre argent durement gagné. Il devrait payer les frais de votre pendaison. Votre ranch et tout ce qu'il contient seront mis aux enchères... cela devrait à peine couvrir le montant de vos dettes. » Bartel débite ses mots, comme s’il était en train de décrire le contenu de son assiette la vieille au soir. Hannah lève un sourcil et comprend que cet homme ne sera pas son sauveur. Les mains libres, elle aurait applaudi.
« Murphy, Murphy, Murphy… » Ce nom ne cesse de l’interpeller. « T’es en train d’me dire, qu’avant même d’avoir entendu qui que ce soit, tu comptes me buter et vendre mon ranch ? Mais t’es une flèche Murphy. T’as même pas commencé à m’parler qu’t’as perdu celui qui m’accuse et maintenant tu m’dis que t’as choisi ma sentence entre deux phrases de gros débiles avec ton adjoints qui va crever d’une hémorragie avant d’arriver chez l’doc ? » Hannah sourit, étirant sa plaie qui s’ouvre un peu plus. Un sourire de haine et de mépris.
La brune se recule un peu et crache un amas de sang et de salive sur le visage du shérif. « Fils de chien ! » Face à ce genre de personne, Hannah laisse de côté la ruse et l’intelligence. De toutes manières, elle va mourir. Ou le tuer avant d’être pendue. J’vais te crever, t’auras une raison de me pendre bâtard.
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Mer 2 Déc - 16:51
Bureau du shérif - Fin de matinée
Rien d’étonnant à ce crachat bien placé... Une femme capable de couper avec ses dents le doigt d'un homme, aura forcement une réaction excessive à mes paroles. Je sors un mouchoir du revers de ma veste. J'essuie avec méthode son crachat mêlè de son sang. Je croise son regard déterminé. Je parviens à contenir un sourire devant cette rebelle. Elle est forte. Pas de doute la dessus... mais le courage ne suffit pas toujours.
Je me lève. Je passe derrière elle tout en regardant le sol crasseux. Mon Trio laisse toujours le travail à moitié fait. Comme celui de faire le ménage... Un seau remplit d'une eau saumâtre semble abandonner dans un angle. Je soupire de lassitude. Je vais devoir le vider quelque part. Je l'attrape à deux mains pour le déverser sur la tête de la jeune femme. Puis je le balance au loin.
Je reste derrière elle. Je lui parle doucement et clairement.
Je vais te dire chérie* ce que m'apprennent les rumeurs à ton sujet...
Mon accent du sud revient parfois en force. Il est a coupé au couteau à cet instant. Ta manière de gérer tes affaires te conduisent à la ruine. Tu as peut être la plus grande gueule de la création... ça t'aidera pas face aux banques. Tu as trimé sang et eau... ils en ont rien à foutre de ta peine et de ton travail... ils vont tout te prendre. Ils le feront sans avoir à sortir un flingue.
Je me souviens d'autres rumeurs... être sans famille peut rendre fragile
Ah oui... tu as de la chance d’être sans parents. Crois-moi sur parole... on est seulement trahi que par nos proches, jamais par nos ennemis.
Je reviens me rassoir.
Je la fixe un instant. J'aurais du prendre le temps d'examiner l'affaire. Je le devais à cette saloperie d'étoile que je porte. J'ai toujours sut repérer les menteurs assez vite. Et là... je m'en suis désintéressé.
Je la regarde et je sais qu'elle ne ment pas. Pourtant, je pense qu'elle sait mentir. Mais le mensonge ne lui serait d'aucune aide ici . Je m'amuse en lisant dans ses yeux le désir certain de me tuer. Je me demande comment elle parvient à bluffer au poker avec cette incapacité à masquer ses émotions les plus primaire.
Désormais, je sais aussi qu'elle n'a pas volé ce type. Mais sa gestion merdique va travailler contre elle, mieux que n'importe quelle arnaque.
On va attendre la victime de cette affaire.
J'appuie délibérément sur le terme de victime.
Selon ce qui va arriver et se dire, la fin de cette journée sera très différente pour l'un de vous deux.
L’homme est d’un calme frustrant. Il essuie son visage avec une indifférence que la brune voit comme un affront. Elle reste droite, sur sa chaise, malgré la douleur et l’envie de lui sauter au cou. Quand il la contourne, passe dans son dos, elle ne bouge pas. Pourtant, elle reste attentive à chaque inspiration, chaque mouvement, geste ou pas, pouvant être capté par son ouïe. Les sens en alerte, elle cherche un moyen de se libérer. De le massacrer.
La brune entend le bruit d’un objet qu’on soulève du sol et elle s’attend à ce qu’un coup l’assomme. Seulement, le choc est plus grand encore, quand Hannah se retrouve inondée d’une eau croupie. Elle ne crie pas, mais se crispe, grognant et fermant les yeux. L’odeur est infâme, mais c’est le geste qui la révolte. Elle sentirait presque le souffle de Bartel dans son cou. Ça la dégoûte, plus encore que l’eau qui perle de sa chevelure emmêlée. Bartel balance des mots qu’elle ne peut tolérer. Elle ne comprend pas le français et s’interroge sur la signification de « chérie ». Elle sent qu’il tente de la provoquer. Putain d’Murphy.
Hannah ne comprend pas le rapport entre ce crime, qu’elle n’a pas commis, et les rumeurs qu’il balance sur elle. Pourtant elle l’écoute, dégoulinante d’eau sale et de sang. « Faudrait qu’t’aies des proches pour pouvoir être trahi. » Il joue avec elle et elle le sent bien, mais Hannah est face à un dilemme. Si elle se calme, elle risque d’être pendue sans autre forme de procès que cette conversation stérile. Si elle continue, dirigée par sa rage, elle ne pourra pas échapper à la corde. Un jour, quelqu’un lui a dit qu’il vaut mieux se taire et rentrer chez soi, pour pouvoir encore respirer au moment de sa vengeance. Pourtant, elle peut voir dans les yeux de l’homme assis en face d’elle que peu importe ses choix, la finalité serait la même. Elle se félicite d’avoir douté de la bêtise du shérif assez longtemps pour qu’il nomme l’homme qui l’a piégé « La victime ». Là, l’affaire est classée. Les culs bénits pourront pas dire que j’ai pas été magnanime.
Hannah lève les yeux au ciel, se lèche la lèvre tapissant de sang sa langue et ouvre la bouche pour montrer à Bartel que dans tous les cas… La journée va être longue. « Tu m’parles de rumeurs à la con. C’est quoi le rapport avec le bordel qui fait que je t’écoute ? Si je gérais bien mes affaires, tu m’laisserais partir ? » Il ose parler de ses parents. « Tu t’appelles comment sérieux ? Ta vieille gueule, ton accent et ton foutu nom me disent quelque chose. J’aimerais bien savoir qui j’ai en face, hormis un gros blaireau qui tente de m’apprendre la vie. » Elle crache du sang. « Si j’avais une petite famille tu me ferais moins chier ? Tu veux p’t’être que j’te suce la queue pour expier mes péchés et montrer que je suis une bonne femme bien dans ses bottes ? Parce que j’te signale que je paye toujours mes dettes et qu’la banque a rien à me reprocher. » Hormis un ou deux vols et braquages. Mais ça, Bartel n’est pas au courant. « J’ai l’air d’une pauvre et alors ? C’est fou que dans ce pays tout le monde pense qu’au fric. J’m’en fous. Alors, lâche-moi. »
Les hommes. Tous les mêmes. Croire qu’une femme ne peut pas se gérer. Penser qu’elle doit être habillée de perles et de diamants pour être heureuse. Et surtout l’accuser et la maltraiter comme ça, simplement, car ils en ont le pouvoir. « T’es mal renseigné Mur… » Un éclair traverse soudain le regard d’Hannah. Elle avance son visage et articule, comme pour être sûre que l’homme en face d’elle la comprenne bien. « T’es quand même pas Bartel Murphy ? » Elle comprend enfin pourquoi elle ne cessait de répéter ce nom, pourtant si banal.
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Jeu 3 Déc - 14:07
Bureau du shérif - Fin de matinée
J'allume une cigarette. Ça me donne toujours le temps de réfléchir. Je l'écoute déverser sa diarrhée verbale. Elle a toute mon attention. Je trouve distrayant qu'une propriétaire terrienne affiche un tel mépris pour l'argent et ceux qui le produisent. J'ai du mal à croire qu'elle n'ait fait aucun emprunt ou dettes auprès des banques. D'ailleurs... il suffirait que je fasse une demande pour avoir le cœur net sur sa situation.
Je ne connais aucun propriétaire qui ne soit pas dans une situation d'endetté. L'entretien d'un ranch signifie des employés à payer, à nourrir. Il y a aussi des bâtiments à construire, à entretenir et donc, des ouvriers à payer. L'hiver va s'installer bientôt. Il faut de grandes quantités de fourrages pour nourrir les bêtes qui ne pourront pas sortir pendant plusieurs mois Cela représente des sommes importantes. Il est totalement impossible qu'elle puisse se passer de prêteurs. Pour que le poker joue un rôle, il faudrait qu'elle soit professionnelle. Et encore... Il devrait choisir entre le jeu ou le ranch. Elle serait dans l'obligation de déléguer son rôle de patronne... et je ne peux l'imaginer déléguer un quelconque pouvoir à qui que ce soit...
J'envisage plusieurs possibilités...
Je n'arrive pas à croire qu'une femme visiblement fière à en crever puisse se mettre sous la coupe de truands locaux pour emprunter à un taux d'usurier. .
Cela me décevrait presque...
Mais une pensée étrange traverse mon esprit. Je l'imagine braquant une banque... et l'image s’impose comme une évidence. Elle pourrait sans hésiter en commettre un. Et peut être plusieurs... Elle possède la détermination nécessaire et la capacité physique... Je croise son regard enflammé. Je me demande d’où vient cette haine du système et de ceux qui en font partis. Malgré un langage ordurier, elle a hérité d'un ranch... et celui-là, elle ne l'a pas volé.
C'est peut être une bourgeoise qui s'est encanaillée et qui tente d'oublier ses origines. L'idée me fait presque rire.
Je sors de mes pensées en l'entendant cracher mon nom. Elle m'interpelle comme si l'on se connaissait. Je la regarde différemment. Mais elle ne me dit rien. J'ai en temps normal de la mémoire. J'en ai même beaucoup, au point que je considère cela comme une malédiction... Mais je n'ai jamais croisé cette femme de toute ma vie.
C'est le nom donné par mes parents à ma naissance. Je fais avec depuis.
Le regard de Murphy change. Ah, un éclair de vie dans cette boîte crânienne pense Hannah en attendant sa réponse, pourtant consciente que sa réaction ne laisse aucun de doute sur l’identité du shérif.
« C’est le nom donné par mes parents à ma naissance. Je fais avec depuis. » Répond-il, dans le plus grand des calmes. Le regard d’Hannah s’assombrit. Elle se recule un peu, droite et mauvaise. Sa bouche se tord dans un rictus de dégoût et de haine. Son visage, marqué par la violence des adjoints, devient glacial.
« Tu fais avec ? » Elle répète ses mots, la mâchoire contractée. « Tu fais avec… C’est marrant. » Hannah tente de se défaire de ses menottes, ce qui a pour effet de lacérer ses poignées. Elle veut bondir.
« Parce que ton nom. J’le connais moi aussi. Et j’vais pas faire avec. » Être avec cet homme, dans cette pièce, devient insupportable. La corde se transforme en une échappatoire plus agréable. Elle s’avance, pour pouvoir discrètement mieux tirer sur ses liens. Elle tente de faire glisser sa main grâce au sang qui lubrifie le passage.
« Tu me fais chier pour des histoires de fric. Tu m’enfermes pour une erreur. Tu m’fais une morale à deux balles. C’est comme une pute qui cracherait sur un pasteur pour son manque de foi. » Elle marque une pause. Respire. « Bartel. ’Tueur d’Indiens’. Murphy. » « J’ai entendu parler d’toi. Tes parents auraient mieux fait d’te balancer du haut d’un pont plutôt que de te donner ne serait-ce qu’un nom. »
Elle siffle ces mots tel un serpent qui déverse son poison. « Maintenant, t’as intérêt à me faire pendre. »
Sa main commence à se glisser, peu à peu, laissant sur son passage des morceaux de peau. Ses yeux, son esprit, tout son être crie qu’il veut venger ceux qu’elle aime et respecte. Bartel possède lui aussi une bonne réputation chez les natifs et Hannah n’a retenu que l’essentiel : ses meurtres et sa froideur. Peu importe ce qu’il a pu faire par la suite, la brune le voit comme tous ces tueurs d’Indiens : comme un monstre qui ne mérite que le scalpe ou la pendaison.
Alors qu’elle va pour tirer sa main d’un coup sec, un homme rentre dans le bureau, accompagné d’un des adjoints. Hannah le reconnaît immédiatement et crache à ses pieds. « Ah la voleuse n’en a pas eu assez ? » Le menteur qui l’a conduite ici prend des airs d’homme important. Habillé de matières nobles, il s’approche de Murphy, la tête haute et la voix assurée. « Vous m’avez fait demander Marshall ? » Il lance un regard à Hannah, fier de voir dans quel état elle est.
Hannah regarde Bartel et grimace « Marshall ? » Elle aurait presque envie de rire. Un rire nerveux. « Si des massacres sont moins graves qu’un vol, on peut s’arranger. » Elle regarde tour à tour les hommes en face d’elle. Son coeur s’emballe. Elle en oublie la douleur. Elle est tombée dans un nid de serpents.
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Ven 4 Déc - 21:59
Bureau du shérif - Fin de matinée
Je suis surpris, mais je n'en montre rien. Ce déferlement de haine me sidère. Lors de la guerre civile, elle avait moins de dix. Mais ce n'est pas cette guerre qui l'affecte. Les guerres indiennes... si longues... si sanglantes. Mais si loin du monde des blancs. Je regarde cette blanche me cracher sa haine. Je me retiens de rire. Je trouve cela pathétique...
Je reconnais le droit à la haine et à la vengeance pour ces peuples devenus des fantômes errants sur leur terre... mais pas à cette blanche.
Cette terre qu'elle travaille. Cette terre pour laquelle elle est prête à tuer . Cette terre... A qui ses ancêtres l'ont-ils volé...? ’Tueur d’Indiens’... C'est tout ce que tu trouves? Je vais t'aider à trouver davantage... J'ai tué des femmes, des enfants, des vieillards... des humains de tous les ages, sexes ou races. Au couteau, à la baïonnette... et de tellement d'autres façons qu'un pervers n'imaginerait pas. Ma troupe a donné des leçons au diable en personne... Et tu sais quoi? Je n'ai ni remords, ni regrets. Parce que c'est du temps perdu. Je serais maudit et c'est tant mieux. Je vomis l'idée de pardon et ceux qui l'implorent.
Je l'observe. Elle ressemble à ces bêtes prêtes à se ronger la patte pour sortir d'un piège. Et je l'en sens capable.
La "victime"vient d'entrer dans le local et interromps mes pensées. Je lui laisse le temps de finir sa tirade.
Je vous ai rappelé un peu brutalement. J'en suis navré. Mais j'aimerais regarder la montre que l'on vous a volé
L'homme d'abord interdit par la demande, se décida à obéir. je saisis l'objet et l'ouvris. De qui tenez vous cette montre?
L'homme se rengorgea.
Mon père me l'avait commandé spécialement pour mon premier bison abattu
Je lis une inscription bordant la coque de protection.
Vraiment... J'ignorais que votre famille était française
"A mon très cher amour et époux bien aimé "*
Le visage de l'homme se décompose. Il s’apprête à fuir sans que l'adjoint ne bouge. J'attrape l'encrier. Il vole dans les airs et se fracasse sur l'arrière du crane du fuyard.
L'encrier a quand même servit à quelque chose...
Mets le en cellule...
C'est un ordre assez simple qui devrait être compris.
Et la fille... elle l'a pas volé...
Je regarde la furie entravée.
On doit d'abord calmer une personne hors d'elle. C'est un devoir.
Le regard de l'homme s'allume: Je peux la tabasser...
Je le fusille du regard.
Pas question... Va chercher le flacon jaune dans le bureau.
Le laudanum qui reste abattrait un cheval pour plusieurs jours.
Derrière la porte entrouverte qui donnait sur le bureau occupé, Arthur avait jugé plus opportun d’attendre la fin de la tirade du Marshal à la voix reconnaissable entre mille. Il s’accrochait nerveusement à sa mallette en cuir (rembourrée au hasard de ce qui lui tombait sous la main avant de partir avec précipitation), écoutant sans en avoir l’air. Il se doutait qu’être appelé au bureau du Sherif n’était jamais source de bonnes nouvelles (un médecin appelé quelque part ne l’était jamais de toute façon), toutefois il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de ce qu’il pouvait entendre. Le Marshal avait toujours été une figure imposante au sein de la ville, souvent l’air renfrogné et la moustache impeccable qui ne laissait pas insensible les femmes de Silverstone jusqu’à Imogen. Est-ce qu’Arthur avait envie d’être au courant de ses faits d’armes qui voulaient sonner comme des prouesses ? Non. Non, non, non. Absolument pas. Que les psychotiques gardent leurs problèmes pour eux. La maison d’aliénés la plus proche était encore trop loin.
Le patient impromptu et à neuf doigts avait été laissé aux mains et aux paroles douces et caressantes de l’infirmière panseuse. Avant de quitter le cabinet de son collègue parti visiter un ranch éloigné, Arthur avait daigné anesthésier localement (et à un prix d’or par manque de temps) le pauvre homme qui ne tarderait pas à sortir de son état catatonique. Il n’avait pas spécialement envie d’être présent quand cela arriverait, plus par peur de Maureen que de l’homme de loi. Maintenant il regrettait presque de ne pas avoir prit davantage de temps pour son patient. Certes il n’était pas utile d’avoir fait de longues études pour compresser une plaie dans un linge propre, mais au moins il serait peut-être arrivé après cette terrible psalmodie.
Aaah… et maintenant il ne peut pas entrer. Cela ferait bien trop étrange et mettrais tout le monde dans l’embarras. Il ne savait même pas combien ils étaient à l’intérieur. Le Marshal et sa moustache, le détenu et des adjoints. Arthur peinait à attraper les brides de conversation. Et il se réprimanda d’en être de nouveau arrivé à écouter aux portes… Mais tout ce qui se passait là-bas était d’une intensité à faire défriser madame Hennessy. Du mouvement brusque et un choc sourd le ramena sur terre. Mon Dieu.
Arthur ne savait pas trop s’il avait sous les yeux une scène de crime où un bureau d’enquête. En tout cas il avait à ses pieds un type bien sonné et couvert d’une encre noire. Le médecin c’était finalement motivé à passer le pas de la porte. Ses yeux voyagèrent du semblant de fuyard qui se redressait difficilement, se couvrant l’arrière du crâne d’une main (il faudra au moins quelques points), du Marshal derrière son bureau (au lancé d’encrier impeccable) à la fille du ranch Baxter qu’il connaissait brièvement. Une tête de mule qui avait le mérite d'avoir un sens de l’humour et le don pour s'attirer les problèmes. Arthur haussa les sourcils et laissa échapper un souffle d’air. Les prochaines minutes allaient être très longues.
« Madame, messieurs… » Il inclina brièvement la tête pour les saluer. Et se rappela qu’elle n’aimait pas qu’on l’appelle madame. C’est vrai qu’elle n’était pas marié. Mince. Tant pis. « J’imagine que vous m’avez fait appeler pour em... mademoiselle Baxter. » A moins que le Marshal n’ait beaucoup anticipé son geste concernant celui qui devait avoir une belle plaie à l'arrière du crâne, mais Arthur en doutait très sincèrement. Ahhh… quelle ambiance si peu pesante. Le jeune médecin alla rejoindre celle qui réclamait le plus son attention pour l'instant. Sa lèvre était fendue en deux, sans parler des nombreuses ecchymoses qui coloraient sa peau. Arthur attrapa le poignet de la jeune femme et bredouilla des excuses à peine audibles pour son manque de civisme. « Vous pouvez lui libérer les mains. » Hannah respirait par à-coups, sa gorge se soulevait de façon saccadée. Elle avait le teint pâle et la sueur se mélangeait à son sang qui barbouillait son menton.
Les mots que Bartel avait prononcés tournent encore dans l’esprit d’Hannah, tandis qu’elle regarde cette scène qui n’a pas de sens. Qui n’a ni regrets ni remords ? Ils mettent des fous à c’poste c’est pas possible. Pourtant, cette tirade macabre a eu pour effet de légèrement calmer Hannah. Elle comprend le désintérêt de parler avec un individu comme ce Murphy, qui ne possède visiblement aucun sentiment humain. Ces monstres ne comprennent les choses qu’avec la violence. On va bien voir s’il demande pas pardon quand j’m’en serai occupée. S’il me pend pas avant.
Hannah manque de s’étouffer en entendant ce qui est inscrit sur la montre qu’elle aurait volée. Peut-être un rire, ou le sang dans sa gorge. Bartel attrape le premier objet qui lui passe sous la main - un encrier - et le lance directement sur le fuyard qui s’écroule. Ce retournement de situation ne fait ni chaud ni froid à Hannah qui sait pertinemment que cela ne changera rien à sa situation. Et comme pour illustrer sa pensée, Bartel et son adjoint discutent de ce qui va arriver à la brune. L’idée de se faire tabasser ne l’étonne pas, même si elle a conscience qu’un coup de trop et la pendaison n’aurait plus aucune utilité. Cependant, quand Bartel parle d’un flacon jaune, Hannah voit rouge. Elle regarde l’adjoint récupérer la fiole et elle comprend que si elle n’est pas pendue, elle ne sera sûrement jamais plus comme avant.
Arthur passe soudain le pas de porte et Hannah le voit comme une délivrance - dans un premier temps - sortie tout droit du paradis pour atterrir en enfer. Il bafouille entre le « madame » et le « mademoiselle » ce qui rappelle instantanément à Hannah qu’il n’est pas là pour la sauver, mais pour la faire souffrir. Elle le regarde avec une moue lasse, consciente qu’il ne tardera pas à la tripoter. Encore.
La brune le laisse pourtant faire, attentive à chacun de ses mouvements. Inévitablement, il lui attrape les poignets et manque de la faire hurler. Elle le regarde, les dents serrées, des éclairs dans les yeux. Il s’excuse, inaudible, et exige qu’on la libère. Hannah ricane à cette idée. Oui oui, détachez-moi.
La femme n’a pourtant pas conscience de son état. Couverte de blessures, fiévreuse, elle a du mal à respirer. Chaque inspiration la blesse un peu plus. Cependant, elle ne montre rien, reste droite et fière. C’est cette fierté qui la pousse à grogner face à la seule personne qui ne lui veut pas de mal dans cette pièce.
« J’ai rien. Façon tu vas m’soigner, et quoi ? L’autre enfoiré va m’pendre. Ou alors me droguer. Hein Murphy ? C’est quoi le petit flacon jaune que t’allais m’filer ? T’as vu doc’ comment on traite les innocents ici ? » Son ton est méprisant et sarcastique.
Elle sourit, les dents marbrées de sang. Sa lèvre s’ouvre de nouveau, ce qui la fait grimacer. « Le truc qui coule d’mes cheveux, là, c’est de l’eau crasseuse que l’bon Bartel m’a versée dessus. À part ça, doc’, j’suis quand même belle, hein ? » Elle le regarde, le visage impassible et très pâle. « Ne me touche pas. » Rajoute-t-elle, en détachant chaque mot, pour que ce soit bien clair.
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Lun 7 Déc - 18:36
Bureau du shérif - Fin de matinée
Il me faut quelques secondes pour réaliser que l'intrus est le médecin que j'avais demandé. Sa jeunesse et son physique exotique ne lassent pas de me surprendre chaque fois que je le croise. Je crois qu'il est le premier de son peuple que je croise. Mon sourire est vague. Mais signifie simplement que je lui souhaite bienvenue à la "fête". Son hésitation devant le chaos tout relatif de la situation m'inquiète sur sa capacité à gérer une quelconque pression et d'ordonner ses priorités en tant que médecin.
Il tourne autour de la femme comme si il ne savait pas par quels bouts prendre cette étrange créature. Il semble craintif comme une jeune fille avant son dépucelage.
Je le soupçonne d'avoir entendu mes paroles l'instant d'avant...
Je ne cache rien. Il suffit de m'interroger. Mais on hésite à m'aborder... Je ne sais pas pourquoi? ... Je devrais faire un effort, mais être aimable m’ennuie. Alors je reste moi-même... un peu revêche.
Elle parle, éructe... je n'écoute pas tout. Elle a tendance à se répéter... Elle parle d'un flacon jaune. Je réalise que je tiens ce dernier en main. Cela fait quelque temps que j'ai cela dans mon tiroir. Je m'interroge sur la possibilité d'en prendre pour soigner mes insomnies. Mais j'en suis arrivé à la conclusion que les cauchemars valaient mieux que cette sorte d'esclavage.
Je repose le flacon. Je me tourne vers mon adjoint. Il le range très vite car visiblement, il a quelque chose à dire.
J'peux partir chef...
Il me parle comme si j'étais chef de gang Pourquoi maintenant...?
Je redoute la réponse.
Ma femme a fait une tartepour mon anniversaire
Je vais garder ces trois là pour récurer les chiottes, cellules et bureaux... Et puis je m'y suis attaché, comme à des chiens un peu tarés... Dégage d'ici.
Aussitôt parti, aussitôt oublié...
Je me tourne vers le docteur pour lui rappeler la priorité des cas à traiter.
Occupez vous d'abord de l'idiot qui essaie de ramper vers la sortie. Je veux que son crane tienne droit à son procès.
Je vais vers la femme et je tourne derrière elle. Je peux alors voir l'état de ses poignets. Je souris devant cet acharnement bestial. Je pourrais l'admirer, si je ne trouvais pas cela stupide. Je sors les clés des menottes et je m’apprête à les ouvrir. Je me penche pour lui parler. Je me place pour éviter morsures et crachats. Je ne suis pas certain de me maitriser deux fois.
Tout en ouvrant les menottes, ma voix reste égale. J'ai l'impression de manœuvrer les mots comme des piques sur le dos d'un taureau
Tu es innocente. Sois reconnaissante.
Et puis plus bas.
Tu tentes quelque chose d'idiot et je te déboite l'épaule. Et crois-moi... C'est très douloureux... Autre chose... si tu n'es pas coupable aujourd'hui, je sais tu es coupable de bien d'autres choses. Je vais simplement attendre ... Impossible pour quelqu'un comme toi de pas faire de conneries. Ce sera toujours plus fort que toi...
Hannah se comporte comme un animal sauvage tombé entre les mains de braconniers peu scrupuleux. Elle grogne et râle mais Arthur a l’habitude de ses opposition aux soins alors il laisse passer sachant bien qu’essayer de la convaincre ne serait d’aucune utilité. Il a déjà essayé. La Baxter est têtue et ne saurait jamais admettre ses torts. Un diplôme n’est pas nécessaire pour voir que son corps souffre autant le martyr que son égo face au Marshal. Au moins Arthur pourra apaiser un temps soit peu l’un des deux. Arthur opine doucement aux plaintes agressives d’Hannah qui n’hésite pas à entraîner Murphy dans sa chute. « Il ne vous pendra pas. » marmonne-t-il pendant qu’il tâte le muscle sous la peau. Il doit se résoudre à la lâcher alors qu’elle continue ses lamentations face auxquelles il reste sourd. Arthur lève les yeux vers l’homme de loi et son adjoint qui échangent brièvement. Il ne s’attarde pas davantage sur eux et leur histoire de tarte.
La situation ne serait pas aussi terrible qu’il pourrait trouver raison d’en rire. Hannah semble chétive et petite, trempée et poisseuse, barbouillée de sang et soufflant comme un bœuf à qui on aurait brisé les pattes. Il acquiesce simplement à son ordre et va poser sa main sous sa poitrine. Il ne suffit pas de grand-chose, il prend à peine le temps de tâter avant de la retirer aussitôt. La réaction ne se fait pas attendre. Au moins une côte cassée. Tout risque qu’un organe ait pu être sévèrement endommagé par cette ou ces côtes est écarté. Arthur se redresse et le Marshal lui accorde enfin quelques mots, daignant reconnaître sa présence. Il regarde l’idiot en question dont la tentative de fuite n’est pas des plus impressionnantes. Pas autant que le flot d’insultes dédiés à la terre entière, à cette putain de Baxter ou à l’incompétent de Murphy qui sort de sa bouche.
« Je ne m’inquiète pas pour lui. S’il est en mesure de ramper c’est qu’il a évité la fracture crânienne. Je vérifierai cela pour vous rassurer une fois qu’il sera où dans mon cabinet où en cellule. Mais ce n’est pas mon travail de l’y traîner. » Il ne va pas entrer dans les détails même s’il serait plus que ravie de parler fracture crânienne et traumatismes. Ce n’est pas le moment et certainement pas le meilleur interlocuteur. Arthur ferait bien un commentaire sur l’implication du Marshal quant à ses différents clients actuels mais il préfère se taire plutôt que de jeter de l’huile sur le feu. Il n’a jamais apprécié la confrontation.
Murphy est ici sur son territoire. Il rôde autour de la jeune femme, ferait claquer ses grosses mâchoires s’il le pouvait. Un énorme chat qui se délecte d’avoir attrapé une souris blessée et malade. Arthur hausse les sourcils aux quelques mots que le Marshal jette à la pauvre femme. « Si c’est le cas, elle n’a aucune raison de faire preuve d’une quelconque reconnaissance. » Il parle avant de réfléchir, comme ça lui arrive souvent. Mais cela lui semble d’une telle évidence. La logique arriérée du sudiste le laisse dubitatif. Mais celui-ci s’est déjà penché à l’oreille de la jeune femme pour lui susurrer quelques menaces à peine audibles. Arthur se demande simplement si du sang ne boucherait pas les oreilles de Baxter. Cela rendrait l’effet bien moins impressionnant. Mais il ne se perd pas dans cette idée qui le fait sourire et, avant qu’une pensée idiote ne passe par la tête d’Hannah, il pose de nouveau une main sous sa poitrine. « C’est bel et bien cassé ! » Une évidence lancé comme un imbécile pour justifier son acte. Si les poignées d’Hannah n’étaient pas aussi endommagés il pourrait craindre qu’elle ne tente de l’étrangler. Ce n’est que partie remise.
Ce n’est pas chose facile que de comprendre comment approcher qui que ce soit dans un tel état de rage. Arthur ne propose pas son aide à la jeune femme, préférant s’y lancer spontanément. Il garde une main sur elle pour l’inciter à se lever. « Monsieur, puisqu’elle est innocente je préfère l’ausculter dans mon cabinet. Je viendrai plus tard voir… » Il regarde l’autre homme dont les pieds finissent de quitter la pièce. Les insultes sont moins audibles à présent. « Je passerai plus tard. Vous seriez aimable d’éviter d’empirer son état. Par exemple ne vous amusez pas à lui renverser le contenu de vos latrines sur la tête. La blessure n’est peut-être pas inquiétante mais une infection pourrait rapidement le devenir. » Il n’est pas moralisateur, ce n’est pas son intention. Arthur donne des conseils au Marshal comme il en donnerait à ses patients.
Un rêve. Peut-être un trip. En compagnie de Max. Mais en aucun cas une forme de réalité. Il y a des histoires de tarte et cela donne à Hannah la nausée. Elle préfère être à sa place, plutôt qu’à celle de sainte justice qui se préoccupe plus d’un dessert, que de son devoir. C’est Arthur qui ramène Baxter sur terre. Alors qu’elle l’avait prévenu, il ose poser sa main sur elle. Encore. Elle ne supporte pas ça. Qu’on la touche. L’examine. Si elle n’avait pas été attachée et en mauvais état, elle lui aurait rendu la pareille. Elle se contente de grimacer et de grogner. « Merde ! » Elle fusille du regard Maharaj, crispée de douleur.
Pourtant, les paroles d’Arthur apaisent ce qu’il a réveillé. Quand Baxter comprend que ce docteur est du genre à tenir tête au Marshall, cela ne peut que la calmer. Le fait qu’il refuse de s’exécuter rend tout à coup le garçon bien plus intéressant aux yeux d’Hannah. Elle le regarde et esquisse un sourire. Un vrai bonhomme c’doc là. Cela ne suffit pourtant pas à Bartel, qui s’avance vers elle. Il lui tourne autour, rôdant tel un charognard, prêt à profiter du repas en train de refroidir. Son rictus la crispe et elle aimerait bondir, pour lui montrer qu’elle reste la lionne et lui le coyote. Un frisson de dégoût anime sa peau moite, tandis qu’il approche de son cou. Au bruit des clés, elle se demande à quel point Murphy est un salaud. Elle se surprend pourtant à espérer qu’il la libère. Les mains de l’homme viennent enserrer celles d’Hannah, sans ménagement. Elle bouge, comme pour s’en dégager, mut par un instinct qui le rejette. Mais elle se laisse finalement faire, sentant ses poignets se libérer peu à peu. Elle n’a pas le temps de réagir à la première phrase de Bartel, qu’Arthur parle à sa place. À chaque visite chez le docteur, Hannah se sent comme une gamine. Une merdeuse qui ne sait pas se débrouiller seule. Elle le voit donc comme un bourreau mettant à mal son égo. Là, tandis qu’elle le regarde, elle aurait presque envie de l’enlacer. Entourée de gros cons, elle s’accroche au plus drôle d’entre eux.
Les paroles de Murphy n’ont plus aucune valeur à ses yeux. Elle est libre. Il peut la menacer autant qu’il le veut, cela ne fait que lui passer au-dessus de la tête. Ses chaînes brisées, elle peut se lever, se rétablir et se venger un jour où il ne s’y attendra pas. Là, tout de suite, sa santé est plus importante que sa haine. Le blesser au moment où il la libère serait lui donner raison et ça, elle ne le supporterait pas. Hannah se penche en avant, pour s’éloigner le plus possible de la bête, mais Arthur l’arrête pour la toucher une fois de trop. Cette fois, elle hurle, sans savoir comment se positionner. En avant, la douleur explose. En arrière, il lui semble que ce qui est brisé emporte ses organes dans la lancée. Elle se met soudain à haleter. Hannah n’a pas le temps de reprendre son souffle, qu’elle sent la main d’Arthur qui la pousse à se lever. Elle ne sait pourtant pas si cela sera possible. Elle s’accroche alors au docteur, acceptant qu’il soit le seul à pouvoir l’aider. Son égo viendra la tuer plus tard.
Ses poignets la font souffrir et elle réalise enfin qu’aucune partie de son corps n’est en paix. Maharaj ouvre encore la bouche et Hannah bénit chacune de ses paroles. Rien n’est plus beau qu’un allier insoupçonné. « J’te remercie pas. Murphy. Tu peux attendre. j’m’en. Cogne. » Elle ne cache plus sa souffrance. La pression retombée, ses membres se réveillent. Incapable de porter son corps, elle prend son élan pour se redresser, mais quelque chose heurte l’arrière de sa tête. La douleur parcourt son crâne, qu’elle tente de calmer avec sa main libre, tandis que l’autre reste accrochée à Arthur. Vigoureusement. Inquiète, sans savoir pourquoi, elle se retourne. Baxter constate que ce qu’elle a percuté n’est rien d’autre que le visage de Bartel. Prenant un peu plus appui sur Arthur, elle tâche de réprimer un rire, mais cela ne fait que réveiller l’affliction qui ronge son abdomen. Elle crache un peu de sang, qu’elle essuie du dos de la main. « Désolée. Pas fait exprès. » Lance-t-elle, tout en se disant qu’elle aurait pu cogner plus fort, si elle avait mis du sien.
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Sam 30 Jan - 17:48
Bureau du shérif - Fin de matinée
L’espèce de sale garce.... Il faut toute mon éducation d'homme du sud pour ne pas la traiter de sale putain... Quelques gouttes de sang tombent dans le creux de ma main. Je touche l’arrête nasale par réflexe. Rien n'est cassé... Je suis seulement stupéfait d'avoir été aussi facilement touché. Je n'ai pas d’excuses. J'ai été trop léger. Un animal sauvage reste imprévisible, même attaché. Je l'entends se moquer. Elle commence à me manger les nerfs....
Pas exprès... J'en suis certain. J’espère que si cela avait été voulu, tu aurais mieux ajusté ton coup...
J'essuie ce qui reste du sang avec ce que j'ai sous la main, comme ma manche. L'image de mes frères en train de ricaner de la situation me traverse l'esprit. Me voir ainsi presque malmené par une femme entravée... Cela leur aurait fait leurs soirées en blagues de mauvais gouts pour des mois. A la fin des dites soirées et de leurs récits, je serais littéralement devenu un malheureux saucissonné par une rouquine folle.
Je fini de m'essuyer avec ma manche déjà rougie et je parviens à rire à cette image peu valorisante pour ma personne. Je regarde le docteur qui tente une retraite lamentable. Vous abandonner vos patients dans la tourmente...
Je le fusille du regard. Je déteste les trouillards.
Elle vient de commettre un attentat sur la personne d'un officier de police. Je pourrais pour la dresser utiliser un gourdin. Je ne peux laisser passer son geste et sa rébellion. Et je vous l'accorde... dresser n'est pas le bon mot... ce serait plutôt la casser littéralement.... Vous comptez toujours déserter après mes paroles?
Je ne ferais jamais cela, mais je serais curieux de voir si elle m'en croit capable. Elle pourrait mourir ici sans que personne ne proteste. Sa vie a moins de valeur qu'un cheval sur le poiunt de crever. Et je pense qu'elle ne le voit pas...
Ta vie est importante pour qui? Qui va te pleurer..? Pour qui es-tu importante? Pour ta famille?
Et brusquement, je suis en colère. Cette dernière est entièrement dirigée contre moi. Je suis en train de chercher à écraser une simple souris parce qu'elle a le malheur de me contrarier. Je me déçois moi-même...
Je suis en train de passer, le temps d'un battement de cils, d'un état colérique à une bienveillance inquiétante parce que inattendue.... à commencer par moi.
Docteur... libérez la et amenez la ou elle veut... Sinon, je la jette en cellule
Une grimace échappa à Arthur en voyant le haut du crâne de Baxter percuter le menton du marshal. Personne ici ne semblait être capable de faire un geste sans se blesser soi-même ou blesser quelqu’un d’autre. Pas étonnant qu’il soit toujours à courir à droite à gauche pour panser plaies et bobos en tout genre. Il retint un roulement d’yeux à leur petite parade provocatrice, préférant se concentrer sur la jeune femme qu’il devait sortir d’ici rapidement. La journée était loin d’être terminée et il ne c’était pas imaginer que récupérer sa blessée lui prendrait la moitié de l’après-midi. Surtout quand on l’avait fait cherché.
Il s’arrêta néanmoins au bref monologue de Murphy, alors qu’ils n’avaient fait que quelques pas. Attendait-il réellement une réponse de sa part ? Apparemment. Arthur laissa couler un regard vers Baxter, ne sachant trop si elle souhaitait passer son après-midi ici à échanger dans une conversation à sens unique pour tous les parties. Si c’était le cas il l’abandonnerait là, quitte à venir la récupérer plus tard. Ils avaient apparemment énormément de choses à ce dire.
« Cet homme, qui avait si bien rampé qu’il était à présent hors du bureau, n’est pas mon patient. Nous n’avons pas eu le temps de convenir d’un quelconque accord pour l’instant. Et je ne me fais pas trop de soucis concernant sa tourmente. Il m'a l’air très vaillant. » Arthur ajusta sa prise autour de la taille de Hannah, soucieux de ne pas la blesser plus même si, peu importe la position qu’elle adopterait, elle aurait son lot de souffrances. « En revanche, monsieur le Marshal, j’ai une patiente qui doit accoucher d’une minute à l’autre et je suis certain qu’elle sera particulièrement tourmentée si je perd davantage de temps en votre compagnie. Au revoir. » Il n’était pas utile de déblatérer plus longtemps et lui-même aurait du faire preuve de plus d’humilité et simplement le saluer. Le marshal était réputé pour son tempérament de feu et l’expérience avait prouvé que laisser passer des attaques sans suite avait plus d’utilité que d’y répondre. Il salua néanmoins Murphy d’un signe de tête et à petits pas, bras dessus et bras dessous, l’étrange duo quitta le bureau du Marshal. L’homme, acteur principal de la pièce dont il n’avait pas vu le début, qui avait fuit le bureau en rampant c’était volatilisé maintenant. Il avait du prendre ses jambes à son cou une fois hors de vision de l’homme de loi de la ville. Qu’il profite de sa courte liberté, le Marshal était un loup à qui il était difficile d’échapper.
Arthur reporta son attention sur la jeune femme qu’il portait à son bras. « Je vous accompagne jusqu’à mon cabinet, ensuite si vous le souhaitez vous pourrez faire chercher quelqu’un pour qu’il vous raccompagne chez vous. » Si Hannah avait trop de fierté pour se faire soigner, Arthur ne comptait pas insister. Il avait trop de travail et pas suffisamment de patience pour se battre avec les égo fiers de ceux qui souhaitaient se réparer de leur propre chef.