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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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You'll never want to believe the truth again ~ Kathleen & Mae
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Dim 20 Déc - 18:51
You'll never want to believe the truth again@Kathleen I. Kearney & Mae MatthewsBien que le bal de Silverstone soit passé depuis maintenant plusieurs mois, il a encore des répercussions dans la région. On en parle encore beaucoup, car personne n’a payé pour ça. Son visage était peut-être à découvert, mais pour le moment, le nom de Mae Matthews ainsi que celui des O’Reilly ne s’est pas fait entendre. Tant qu’ils n’ont pas de noms, il leur est donc difficile de chercher et trouver les coupables. Personne n’a dénoncé personne. C’est tout ce qu’il lui reste de son plan, des alliés silencieux. Mais jusqu’à quand ? Mae n’a pas réellement soulevé le sujet avec les O’Reilly, chaque chose en son temps. Et puis, elle est trop occupée à ruminer tout ce qu’ils lui ont dit pour les prévenir de quoi que ce soit. Contrairement à eux, elle réfléchit beaucoup. Enfin, ils réfléchissent certainement, mais pas toujours de la bonne manière. Mais la plupart du temps, ils ne réfléchissent pas vraiment. Ce n’est pas pour rien qu’ils ont proposé à Mae de les rejoindre, il y a de ça quelques années. Ils ont bien vu qu’elle utilisait sa tête à bon escient. Sauf pour le bal. Mais les accidents de parcours, ça arrive.

Il y a pourtant eu une victime dans ce bal, qui a démasqué Mae. Elle n’a pas sa vraie identité mais pour une fois, Mae a eu un drôle de sentiment. Elle s’est sentie mal à l’idée que Kathleen Kearney puisse lui en vouloir. C’est ce que l’on appelle la culpabilité, mais Mae Matthews n’est pas vraiment familière de ce mot. Pourtant, quelque chose la pousse à croire qu’elle doit aller la voir. Elle sait très bien où se trouve le ranch mais ça, pas besoin d’expliquer le pourquoi du comment. Elle a donc décidé de s’y rendre ce jour, avec une idée bien en tête. Montrer à Kathleen qu’elle lui a peut-être menti, mais qu’au fond, elle lui a dit la vérité. Un peu.

Lorsqu’elle arrive à auteur du ranch, Matthews descend de son cheval sans un bruit dans la neige qui vient étouffer ses pas. Elle guide alors ce dernier jusqu’à la porte de la grange qui est ouverte. Sur le chemin, elle prend le temps d’observer la demeure de la jeune femme. De jour, l’aspect est tout autre. Imposant.

Kathleen est dans cette grange, s’occupant d’un cheval et Mae reste devant l’entrée, se demandant pourquoi elle est venue. Et si elle voulait la tuer ? La jeune femme ne semble pas avoir remarqué sa présence et pour sa part, elle ne sait pas vraiment quoi lui dire. Alors, elle s’allume une cigarette, pour se donner un peu de courage mais aussi pour signaler sa présence. Aussitôt, une phrase stupide lui traverse l’esprit.

« J’viens pas pour t’braquer hein. » L’humour est-il vraiment le bienvenu dans un moment pareil ? Certainement pas mais, elle sourit quand même du coin des lèvres. La jeune femme se rapproche alors de l’arrière de son cheval, ouvrant une sacoche pour y sortir une pile de trois livres qu’elle tend à Kathleen qui est encore loin d’elle, à l’intérieur. « J’vais pas t’dire que j’les ai acheté parce que ça s’rait pas vrai. Mais ils sont pour toi. » Mae n’a jamais vraiment su y faire avec les autres. Elle ne sait y faire avec personne pour tout dire. Longtemps seule, puis entourée de marginaux, elle ne sait pas comment se comporter avec cette femme qui, malgré tout, l’impressionne. Alors, maladroitement, elle continue. « Si tu comptes faire venir le shérif, préviens-moi quand même, que j’puisse prendre un peu d’avance pour l’faire chercher un peu avant qu’il m’mette la corde au cou. » Elle rit, plus par nervosité que par amusement. Elle n’a jamais eu peur de la mort mais elle n’aimerait pas que ça arrive dans les prochains jours. Elle aimerait au moins décider elle-même de ce jour. Si Kathleen Kearney lui en laisse la possibilité. Matthews attend donc sa sentence, main tendue pleine de livres, cigarette à la bouche et yeux rivés sur Kathleen.
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Mar 22 Déc - 16:17

You’ll never want to believe the truth again

La journée a été longue, mais elle est encore loin d’être finie. Il reste encore près d’une heure de lumière, et tout bon éleveur de chevaux doit en profiter. Kathleen Kearney ne fait pas exception à la règle : elle travaille dur, été comme hiver, pour faire du ranch paternel l’un des haras les plus réputés de la région. Entre les réparations à effectuer, les soins à prodiguer aux animaux et les rares clients qui visitent encore la propriété malgré le froid, la jeune femme ne s’arrête plus.

Elle a laissé la porte de la grange ouverte pour y panser les chevaux. Après tout, rien ne sert de gaspiller des bougies, surtout, si près de la paille hautement inflammable. Elle s’occupe du dernier cheval, un superbe étalon répondant au nom d’Oberon, tout en fredonnant un air de Noël. Une chansonnette entendue lors de sa dernière visite en ville, quelque chose à propos de cadeaux, mais dont elle a oublié la plupart des mots.

Soudain, Oberon, ordinairement placide, s’agite. Il renâcle bruyamment, sans parvenir pour autant à couvrir la voix qui s’élève depuis la porte grande ouverte.

« J’viens pas pour t’braquer hein. »

Elle reconnaît immédiatement la voix. Et pour cause : c’est la même voix qui a hanté ses rêves, ou plutôt ses cauchemars, dans les semaines qui ont suivi le fameux bal annuel de Silverstone.La voix d’une jeune femme qui prétendait s’appeler Elizabeth. La voix d’une criminelle, qui a tiré sans sommation sur la foule assemblée pour célébrer la fin de l’été.

Elle continue de parler, mais Kathleen ne l’écoute plus. Elle s’approche sans bruit de la vieille Winchester posée contre le mur voisin. Vérifie que cette dernière est chargée. Enclenche le chien. Puis sort du bâtiment de bois pour faire face à l’intruse.

« Si tu comptes faire venir le shérif, préviens-moi quand même, que j’puisse prendre un peu d’avance pour l’faire chercher un peu avant qu’il m’mette la corde au cou. »

« Je n’ai aucune intention de mêler le shériff à tout ça. Et aucune intention de te laisser prendre de l’avance. »

La voix tremble un peu, mais c’est de colère plus que de peur. D’indignation, aussi. Pas de doute, pour les retrouvailles amicales entre deux consoeurs lectrices, ça sent le sapin. Elizabeth, ou quel que soit son véritable prénom, va apprendre à ses dépens que Kathleen n’est plus l’innocente jeune femme qu’elle était à son arrivée dans l’Etat de New Hanover. Les quelques mois écoulés l’ont déjà passablement endurcie, et elle a décidé d’une chose capitale : plus jamais elle n’accordera sa confiance aussi facilement qu’avant.

« Tu crois vraiment que tu peux te pointer ici avec trois misérables romans, et que je vais t’accueillir à bras ouverts ? À d’autres, Elizabeth... »

Le dédain avec lequel elle prononce ce dernier prénom est proche du dégoût. Si elle pouvait, elle lui cracherait au visage ce prénom mensonger. Mais elle ne maîtrise pas encore l’art de cracher en tenant une carabine. Alors elle se contente de toiser la délinquante, qu’elle tient en joue sans plus bouger.

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Mer 23 Déc - 16:15
You'll never want to believe the truth again@Kathleen I. Kearney & Mae MatthewsEvidemment, cette visite à l’improviste n’amuse pas vraiment Kathleen Kearney. Mae Matthews s’y attendait, elle n’est donc pas surprise lorsque cette dernière pointe une arme sur elle. Non, ce qui la blesse plus et vient lui tordre le ventre, c’est la façon dont elle la regarde et prononce ses mots assassins. Kathleen a très certainement l’impression d’avoir été trahie et Mae ne peut que la comprendre. Ce sentiment de trahison, elle l’a aussi ressenti de la part des frères et sa colère est encore bien trop présente pour qu’elle arrive à pardonner quoi que ce soit.

Elle aurait pu ne pas venir la voir et laisser le temps s’écouler. Matthews ne veut pas admettre que ce qui la pousse à faire ça, c’est le besoin d’avoir quelqu’un avec qui partager et discuter. Elles ne s’étaient vues qu’une seule fois avant le bal et pourtant, Mae avait eu l’impression de la connaître depuis toujours. Comme si elles étaient faites pour s’entendre. Mentir pour elle était une seconde nature, quelque chose qu’elle fait plus par réflexe que par mauvaise intention. Elle a toujours dû mentir pour se protéger. Si c’était à refaire, elle n’hésiterait pas une seule fois.

Mae Matthews a peut-être apprécié passer du temps avec Kathleen Kearney et elle s’en veut très certainement de la façon dont les événements ont tourné, mais elle ne risquera jamais la vie de son clan pour parler littérature.

Est-ce qu’elle pensait que se pointer chez elle avec des livres allait fonctionner ? Sincèrement, oui. Loin de la réalité des gens comme Kathleen, elle s’était dit que cela ferait une bonne entrée en matière. Des livres, une petite discussion et l’affaire est réglée. C’est comme ça qu’ils font dans son monde. Un verre, ou deux, ou trois, et enfin cinq autres plus tard, l’affaire est réglée. Chacun repart ivre et satisfait d’une discussion qui, à la fin, n’a plus aucun sens.

Mae Matthews n’est pas idiote, elle a juste du mal avec les autres. C’est beaucoup plus facile de passer son temps à renvoyer chier la terre entière que d’être sincère. Le masque qu’elle porte lui va parfaitement, lui permettant d’éviter une discussion trop poussée. Et puis, il est vrai qu’un « Ferme ta grande gueule. » à Hargrave ou Patterson (oui encore lui, mais il a de sérieux problèmes relationnels avec Matthews.) est bien plus efficaces que mille mots alambiqués. Finalement, dans sa fausseté, elle reste vraie.

Mais, Kathleen est de celles qui ne lâchent rien, pointant toujours avec fermeté sa Winchester en direction de la hors-la-loi. Elle a envie de rire, mais elle n’en fait rien, comprenant que ce n’est vraiment pas le moment. Ce n’est pas la première et certainement pas la dernière fois qu’on la menacera de mort. Après tout, elle vit pour ça, jouer avec le feu chaque jour, testant toujours un peu plus ses limites ainsi que celles des autres. Pas vraiment impressionnée, elle replace les livres dans sa sacoche.

Elle soupire un instant, résignée, avant de détacher son holster qu’elle a autour de la taille en lâchant un « Ok. ». Elle pose ce dernier sur la selle de son cheval, et, maintenant qu’elle est désarmée, elle regarde Kathleen Kearney droit dans les yeux, comme elle fait souvent. Encore une fois, elle la défie du regard, parce qu’elle ne peut pas s’en empêcher et que c’est tout ce qu’elle sait faire. Défier et provoquer. « Bien, pour éviter d’avoir à tirer plusieurs fois, j’te conseille de viser la tête ou l’cœur. C’pas beau à voir quand on doit s’reprendre. »
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Mer 20 Jan - 22:47

You’ll never want to believe the truth again

Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle va faire ensuite. Non qu’elle soit stupide, loin de là. Mais Kathleen a toujours été une mauvaise joueuse d’échecs. Elle pense avec son coeur, pas avec sa tête, voilà son problème.
Apparemment, l’intruse n’est pas meilleure stratège que Kathleen. Elle se dépouille de son holster, qu’elle pose sur la selle de son canasson. Avant d’inciter la jeune femme à l’exécuter rapidement.

Décidément, c’est à croire que pour être un bandit, il faut être suicidaire. D’abord Clyde, maintenant cette fille… Kathleen refuse toutefois de déposer les armes aussi vite.

« Non, tu ne vas pas t’en tirer aussi facilement. D’abord, je veux des excuses... »

Des excuses pour … Pour l’avoir laissée en plan dans la pinède ? Pour lui avoir pratiquement tiré dessus lors de la foire estivale ? Ou, plus simplement, pour lui avoir menti ? Car c’est avant tout cela que la métisse reproche à “Elizabeth” : ce mensonge, sur lequel elle a cru pouvoir fonder sa première relation depuis son arrivée - ou plutôt son retour - à New Hanover.
Elle aime prétendre qu’elle est une femme libre, forte et indépendante. Et elle l’est, à bien des regards. Mais même une femme indépendante, forte et libre a besoin d’amis. De gens à qui elle peut faire confiance. Et suite à cette histoire, la brune s’est renfermée, refusant de sortir de son ranch plus que nécessaire, de rencontrer des gens auxquels elle s’attacherait à nouveau. Des gens qui finiraient immanquablement par la trahir, eux aussi.

« … Et ensuite, je veux des explications. »

Maintenant qu’elle tient en joue l’intruse désarmée, la métisse compte bien en profiter. Certes, elle veut guérir son ego blessé. Cependant, plus que tout cela, elle veut comprendre. Son ton est déterminé, et elle espère qu’ “Elizabeth” ne verra pas derrière cette façade. Alors elle joue les dures, serre la mâchoire, et assure son maintien sur la vieille carabine paternelle.

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Mar 26 Jan - 18:23
You'll never want to believe the truth again@Kathleen I. Kearney & Mae MatthewsTrès vite, Mae perd son sourire moqueur qui vient se transformer en pointe d'agacement. Elle veut des excuses. Et en prime des explications. Mais là c’est un peu trop d’un coup pour Mae Matthews. Parce des excuses, elle en a présenté à Clyde, à Sean, à Killian et aux autres membres du clan. À chaque fois, c’était toujours la même chose, elle les a mis en danger elle n’aurait pas dû. Mais au fond d’elle, une rage intérieure était encore présente et elle ne supportait pas l’idée de s’abaisser à de telles paroles. Pour Matthews, un acte vaut mille mots. Alors les excuses, ça suffit, elle passe déjà son temps en dehors du campement, exil volontaire, ce n’est pas pour se prendre ce genre de remarques à l’extérieur. Et puis elle lui doit quoi exactement à cette femme ? Rien du tout. Elle pourrait lui mentir encore et encore si elle le voulait. Elle aurait pu fuir et ne pas venir. Et pourtant, elle est là, avec des livres. Et Kathleen Kearney ose lui demander des excuses et des explications ? Mais elle ne sait pas à qui elle s’adresse. Et, en effet, elle ne sait pas à qui elle s’adresse. Mae pose alors ses mains sur ses hanches, agacée par son comportement qu’elle qualifie rapidement de caprice. Elle accepte beaucoup de choses quand il s’agit de son clan. Non, en fait, uniquement, quand il s’agit des frères, mais alors qu’une illustre inconnue vienne lui faire des remontrances ça non. Cela blesse sa fierté au plus profond d’elle-même. Fierté qu’elle a perdue en revenant après deux mois d’errance. L’idée d’en récupérer un peu ne lui déplaît donc pas. C’est trop pour elle, immobile, dans le froid et menacée par une femme qui sait certainement encore moins viser qu’elle.

« Bon écoute, j’ai pas qu’ça à faire d’ma journée. » C’est absolument faux, elle n’a rien d’autre à faire à part attendre que la nuit tombe pour rentrer afin d’être sûre de ne croiser ni Kilian, ni Sean. « Tes excuses, tu peux t’les mettre où j’pense, j’te dois rien. Mes excuses, j’les donne à qui de droit. » Elle l’inspecte alors de haut en bas et se roule une cigarette, les mains rougies par le froid. « Y m’semble pas qu’t’as un bras en moins à cause de moi. » Et si c’était le cas, il n’est même pas certain qu’elle s’en excuserait. Elle place la clope entre ses lèvres et entreprend de l’allumer, y laissant plusieurs allumettes. « Maint’nant, t’veux des explications ? » Elle pointe l’arme de Kathleen d’un signe de tête tout en laissant la fumée la rejoindre. « D’jà, ça, ça m’fait rien. J’m’en fiche. » Elle pousse alors l’audace en s’accoudant à son cheval. « Avec c’que t’as vu au bal, tu d’vrais comprendre pourquoi j’t’ai menti non ? Tu m’paraissais pas bête pourtant. » A nouveau, elle tire sur sa cigarette qu’elle laisse pendre dans le vide. « Alors pose tes questions ou laisse-moi partir si tu veux pas d’mes livres. » Parce que bon, ça va deux minutes la plaisanterie. « Mais d’abord, comment ça s’fait qu’tu connais King ? » Parce que lui aussi là, il connaît un peu trop de monde de la région à son goût. Voilà, quand on tire un peu trop la corde sensible, elle devient agressive.
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Mar 21 Déc - 12:55

You’ll never want to believe the truth again

La moue de la pseudo-Elizabeth passe en un instant de l’amusement à la contrariété. Et les mots suivent rapidement, comme une cataracte, un flot qui se heurte aux rochers et tourbillonne, trop vite et de manière trop saccadée que pour s’y baigner. Un frisson parcourt la petite brune lorsqu’elle prend la parole, mais ce n’est pas la peur. Le froid de la fin d’automne, peut-être, qui s’immisce et vous prend par surprise sous les épaisseurs de tissu insuffisantes. La peur, peut-être, bien que cela paraisse peu probable. Ou la colère.

La dernière hypothèse se renforce de seconde en seconde : “Elizabeth” a tant de rage en elle que cela surprend Kathleen. Dans le monde de l’éleveuse, une excuse ne coûte rien et ne prend que quelques secondes. Un instant, trois mots, et tout est derrière soi. Mais l’intruse ne semble pas avoir les mêmes notions de politesse que le reste du monde.

La jeune métisse décide d’attendre que son interlocutrice ait craché tout le venin qu’elle a. Après tout, elle tient toujours la carabine, et si l’arme n’impressionne pas sa visiteuse, elle reste entièrement capable de la blesser. “Elizabeth” est peut-être suicidaire, mais Kathleen n’a aucune intention de l’aider dans cette entreprise-là ; et en même temps, elle se voit déjà mal ramener devant le shérif celle qui fut son amie, fût-ce seulement le temps d’une après-midi.

Les mots se suivent et se ressemblent, tant la hargne qui l’anime force “Elizabeth” à en avaler la moitié. Son éducation catholique rattrape Kathleen, qui ne peut s’empêcher de sourire en imaginant la tête de la Soeur Michael. Un langage pareil, et sans même articuler, ça lui aurait au moins valu une belle crise d’apoplexie. Sauf qu’en entendant la dernière question, c’est la brune qui manque de s’étrangler. Elle sent sa peau se réchauffer violemment, et espère que ses traits ne trahissent pas ce qu’elle ressent.

Ce n’est pas comme si elle savait exactement ce qu’elle ressent, de toute façon.

« C’est pas tes affaires » répond-elle enfin. Le ton hargneux de l’intruse est contagieux, et malgré la carabine qu’elle tient toujours à l’horizontale, c’est Kathleen qui est maintenant sur la défensive. Et ça n’a rien à voir avec Clyde King et les pensées très peu catholiques qu’il lui inspire.

« Et justement, non, je ne comprends pas. Comment une personne éduquée, comme toi… Comme moi ! Comment une personne pareille finit par tirer sur une foule, simplement pour.. Pourquoi au juste ? Pour les dépouiller de leurs quelques biens ? Et puis, à quoi ça rime de revenir ici ? Tu te ramènes avec un canasson pitoyable… » elle sait de quoi elle parle, l’éleveuse, le regard de la bête est fatigué et son poil est loin d’être brillant « … trois livres et tu crois que tout est pardonné ? Je m’en fiche que tu ne m’aies pas tiré directement dessus, figure-toi ! Tu sais que des gens ont été blessés,ce soir-là ? Des gens auxquels je tiens, figure-toi, des amis et des vrais, des gens qui n’ont pas passé leur temps à me mentir dès qu’ils en avaient l’occasion ! »

Elle ne sait pas d’où lui vient ce feu qui s’empare de ses mots : elle en veut à cette femme, oui, mais pas que, dans le fond. Elle en veut à Clyde aussi, et à Roger qui l’a convaincue d’aller à cette fichue foire agricole, et… à elle-même. Elle s’en veut de défendre une foule qui pourtant l’a presque exclusivement ignorée. Depuis son arrivée à Imogen à part ses quelques clients, et les employés du ranch, elle ne s’est pas exactement fait des amis, si ce n’est Clyde et cette fichue menteuse d’Elizabeth, qui évidemment étaient les pires amis qu’elle aurait pu avoir. À croire qu’elle n’est pas revenue dans l’Ouest plus sage qu’elle ne l’avait quitté.

« Tu ne veux pas me donner d’excuses, soit. Tu veux que je te pose mes questions ? Très bien, je n’en ai qu’une. Pourquoi ? »

Il y a tout les pourquois du monde dans celui-là. Pourquoi les mensonges ? Pourquoi la violence ? Peut-être que si celle qu’elle a cru son amie peut lui expliquer ses actions, oui, peut-être qu’alors tout n’est pas foutu…

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Ven 14 Jan - 11:27
You'll never want to believe the truth again@Kathleen I. Kearney & Mae MatthewsNon, non bien sûr que non, elle ne lui donnera pas d’excuses. Il n’y a pas d’excuses à donner parce qu’il n’y a rien à pardonner. Des gens meurent tous les jours sous le poids d’un travail acharné, sous le poids d’une vie trop remplie à user ses sabots pour ramener de quoi manger et elle devrait s’excuser pour une poignée de bourgeois massacrés ? Pour une autre d’innocents auxquels elle a évité une vie de pénibilité ? Hors de question. Mae laisse ce cas de conscience au Très Haut s’il est vraiment là où l’on dit. « C’est pas tes affaires. » l’agressivité de la demoiselle éveille la curiosité de Matthews qui est maintenant persuadée qu’il y a quelque chose à faire de cette information. Elle saura tourmenter Clyde en temps voulu avec cette histoire qui mérite d’être approfondie.


Finalement, les questions arrivent sur la hors-la-loi à la même vitesse des tirs qu’elle a pu effectuer aux bals. Malgré tout, la précision de Kathleen est bien mieux que celle de Mae. Blessée dans son égo, elle reprend son sérieux. « Pourquoi ? » Et c’est un sourire qui suit la courbe de ses lèvres et anime ses yeux. Elle aime qu’on lui pose cette question, en vérité. Dans une courte inspiration, elle répond donc à toutes ses questions en une seule réponse. « Pour libérer nos esprits de la domination de la religion. Pour libérer nos corps de la domination de la propriété. » Un temps, elle se tait, celui de rouler une nouvelle cigarette entre ses doigts rougis par le froid. C’est fou ce qu’elle peut faire des phrases correctes et sans accrocher les mots lorsqu’elle fait un effort. Mae passe sa langue sur le papier avant de reprendre. « C’est pour libérer les chaînes que vous vous mettez aux pieds de l’autorité d’un gouvernement qui n’en a rien à foutre de vous. Enfin vous … » Ses yeux balayent l’endroit et un sourire narquois se loge au creux de sa bouche quand elle y porte sa cigarette mal roulée. « Toi ça va non ? Tu te sens pas trop concernée par tout ça parce que t’es une petite bourgeoise bien éduquée qu’est juste venue vivre sa petite vie, dans un petit ranch tout propret tout ça avec un bel héritage hein ? » Seule l’allumette craquée vient rompre le silence, le souffle de la hors-la-loi s’évapore dans le froid. « Viens pas m’faire la morale quand tu t’rends même pas compte d’la prison dans laquelle on t’met. T’as d’jà essayé d’réfléchir par toi-même ? » La condescendance s’empare du visage de Mae qui regarde alors Kathleen de haut en bas. « Tout ça c’est pour un nouvel ordre social, et si y’a des morts sur la route, c’est pas pour le plaisir. Mais y’a qu’comme ça qu’ça entend plus haut. » La violence encore et toujours pour les faire réagir, rugir et s’enhardir de la misère d’en bas. « Et j’te permets pas d’parler d’mon ch’val comme ça. » Sérieusement, c’est le plus beau de tous Cheval. « Tu baisses ton arme et tu m’laisses r’partir maintenant ? » C’est qu’elle commence sérieusement à la gonfler la donneuse de leçons qui refuse des livres en guise de mauvaise foi.

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