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| | Lun 18 Jan - 7:03
Even a circus may pay its rent Charlotte Kingsley & Markus Kennedy Charlotte avait été élevée en sachant qu’elle devrait tenir une maisonnée plus tard. Elle avait appris à gérer des comptes, engager des employés et, surtout à déléguer. Son oncle, paix à son âme, n’avait probablement pas reçu la même éducation. Les papiers de la propriété étaient dans un état pire que celui de la peinture. Ce qu’elle devinait être le bureau était rempli de factures, contrats, notes et journaux du sol au plafond. Elle avait passé la matinée à trier ce qu’elle pouvait.
Dans une boîte, sur la chaise, elle avait retrouvé ses propres lettres. C’est avec un sourire qu’elle en relu quelques-unes, grimaçant sur les plus vieilles, riant sur celle avec un croquis peu flatteur de son père. C’était avec une larme à l’œil qu’elle referma la boîte. Elle n’avait vu son oncle qu’en portrait, après avoir longuement insisté, mais elle l’avait aimé et ses lettres l’avaient aidé à passer certains moments les plus durs.
Mais elle n’était pas ici pour pleurer sa perte. Elle avait vu, sur ce qu’elle pensait être ses terres, un chapiteau. Loin d’elle l’idée de vouloir mettre ce cirque à la porte, mais elle souhaitait tout de même savoir ce qu’il en était. Hélas, s’il y avait un contrat écrit, elle ne le trouva pas dans le fouilli. Par contre, le plan accroché au mur indiquait bien qu’ils avaient planté leur tente dans ses champs.
Munie de ce dernier et emmitouflée des pieds à la tête, elle sortie de la ferme et se dirigea tout droit vers le chapiteau, visible depuis le perron.
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Elle avait découvert de nouvelles odeurs durant son voyage, et même ici à Imogen. Elle n’était pourtant pas préparée au miasme qui l’accueillit bien avant qu’elle e puisse distinguer les conversations. Une odeur musquée qui lui fit plisser le nez malgré tous ses efforts pour ne pas paraître rustre. Elle enfonça son visage dans son écharpe et s’approcha. Elle détonnait parmi les artistes, frêle petite presque apeurée, et il ne fallut pas longtemps pour qu’on s’arrête et la dévisage. Elle leva un peu le menton, pour se donner une assurance qu’elle ne possédait pas. Après un discret raclement de gorge, elle déclara d’une voix claire à défaut d’être du forte.
“Bonjour. Mon nom est Charlotte Kingsley. Puis-je parler au responsable?”
Elle était là en femme d’affaires, en propriétaire. Et pourtant, elle avait la désagréable impression d’être un agneau dans une cage de lions.
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| | Mer 20 Jan - 16:49
Even a circus may pay its rent Qui peut croire sérieusement qu'un forain mène une existence faites de paresses et de vols. Ces dernières semaines, j'ai à peine le temps de finir une cigarette. L'entretien des animaux demande une attention de tous les instants. Cette nuit, on a du veiller à l’accouchement une femelle grizzly. Et comment dire... ça a pris des heures pour voir arriver en ce monde une misérable larve sans poile. Et cette nuit, j'ai vu de grands gaillards aux têtes d'assassins pleurer comme des enfants devant le spectacle d'une mère grizzly allaitant pour la première fois.
Et ce matin, je me retrouve devant le parc couvert des cinq loups. L'endroit est vaste. Mais je sais que cela ne va pas tarder à devenir problématique. La femelle dominante est sur le point de mettre bas dans un avenir proche. Et je ne me sens pas le cœur de noyer sa portée... Mais nous n'avons pas les moyens d'entretenir une meute dont l'effectif va doubler.
J'en suis là de ces pensées quand j’entreprends de dépiter une biche au hachoir à l'entrée du parc à loups. L'odeur du sang met les bêtes au comble de l'excitation. La biche en question a été chassée durant la nuit. La zone est peuplée de gibiers et permet de nourrir largement notre ménagerie. Et le cirque ne manque pas de chasseurs efficaces. Ma relation privilégiée avec les bêtes rend souvent ma présence nécessaire un peu partout. Mais les canidés ainsi que les chevaux font partis de cette étrange famille que je comprends sans avoir besoin de paroles. Je n'avais pas vu de loups jusqu'à il y a peu... Aujourd'hui, c'est un peu comme si j'avais trouvé des frères d’âmes. Mais je ne suis pas fou. Jamais je ne leurs tournerais le dos... Surtout devant le mâle dominant et ses presque soixante kilos. Il ne perd aucun de mes mouvements. Et je devrais sans faute le nourrir en premier. Si je manquais à cela. Ce serait un crime de lèse-majesté. Et il me le ferait payer... J'ouvre les grilles, la carcasse de la biche sur le dos et les quartiers tranchés des membres dans les mains. Je dois ressembler à un homme primitif... Aucun loup ne bouge... Je jette un quartier au mâle dominant qui l'attrape presque au vol. Je me débarrasse de la carcasse pour le reste de la meute, ainsi que les autres quartiers de viande.
J'entends un grand rire. C'est celui du nain Alexandre.
Je t'avais dit. Les moutons ont un berger et les loups ont un Meneur. Autrefois, on t'aurait brulé à coté des sorcières.... | | | | |
| | Jeu 18 Fév - 1:42
Even a circus may pay its rent On lui avait fait un signe et elle avait suivi son guide avec le même silence qu’on lui offrait. Les yeux écarquillés, elle observait les différents artistes pratiquer leurs arts, s’émerveillant devant les jongleurs et grimaçant face aux contorsionnistes. Finalement, on l’emmena devant une grande cage ou un homme venait d’entrer, une carcasse sur le dos. Aussitôt, Charlotte mit instinctivement sa main sur sa bouche, refrénant un haut-le-cœur. Bien sûr, elle n’avait aucun doute sur la provenance de la viande qu’elle pouvait manger, mais jamais encore elle n’avait vu d’animal presque au complet sans sa peau. À sa droite, un rire attira son attention, lui permettant de reprendre un peu d’aplomb.
Elle attendit que le nain finisse sa comparaison pour s’éclaircir la gorge. Sorciers ou pas, elle ne voulait pas oublier la raison de sa présence sous ce chapiteau.
“Je cherche un Monsieur Markus Kennedy, est-ce vous?” demanda-t-elle au nain.
En tout cas, elle espérait que c’était lui. Elle jeta un coup d'œil rapide à l’homme dans la cage, dont les épaules étaient tachées de sang, tel un monstre de livre fantaisiste. Elle préférait faire face à un homme de petite taille qu’un à l’allure d’ours.
Elle déroula les plans qu’elle avait en main et les posa sur une table, pas celle dont le bois dégoulinait, une un peu plus loin, poussiéreuse, un peu tachée, mais sèche.
“Connaissiez-vous William Kingsley? Certains l’appelaient le vieux Bill…”
Elle marchait sur des œufs. Elle ne voulait surtout pas qu’ils s’imaginent qu’elle voulait les virer. Au contraire, vu l’état de ses champs, elle aurait besoin d’une rentrée d’argent supplémentaire, et il lui semblait tout à fait raisonnable de demander un loyer.
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| | Dim 28 Fév - 12:22
Even a circus may pay its rent Je reste un instant immobile. A travers les barres de la cage, je vois une petite silhouette féminine se dessiner. Je suis de nouveau distrait par les loups qui m'entourent. Le sang de la carcasse me dégouline de la tête aux pieds. Je chasse ces énormes bêtes de la main et de la voix. Ils comprennent rapidement que je ne suis pas de la chaire morte de si tôt. Je rouvre la porte de la cage. Je vais devoir prendre un bain très vite. Il fait faire froid. Les mouches vont sentir le sang très vite. Je fais à peine attention à la jeune fille en grande conversation avec Alexandre.Je suis en train de remettre le cadenas sur la cage quand je surprends quelques mots à la volée...
Charlotte Kingsley... William Kingsley.... Markus Kennedy
Est-ce qu'elle parle bien du vieux bouc si prés de ses sous.... mais étrangement généreux? Une parente visiblement....
Elle m'ignore visiblement délibérément. Et consacre tout son espoir sur Alexandre, visiblement très amusé par la confusion. Je vais mettre un terme à ses espoirs.
Je suis Markus Kennedy... et je dirige tout cela.
Je trouve superflu de préciser que le "cela" en question concerne le cirque, les artistes et les bêtes qui vont avec.... et cela va de soit... les problèmes qui suivent toujours. Je croise son regard et je me dis que mon apparence ne joue pas en ma faveur pour une quelconque discussion avec une presque enfant. Je lui fais un geste de la main pour l'inviter à me suivre.
On discutera après que je ressemble moins à un ours après la curée.
Je me dirige vers l’extérieur, l'oreille tendue pour continuer à percevoir son petit pas. Agatha, la bohémienne, voyante à ses heures, m'a préparé un bac d'eau. Je vais épargner la pudeur de la jeune fille. Je me défais uniquement de la chemine écœurante de sang. Je m'asperge le visage et le torse d'eau. Je plonge complétement la tête. C'est l'instant choisit par Agatha pour me verser le contenu un broc d'eau sur mon dos alors courbé. Je relève la tête que j'ébroue comme si j'étais un chien. Agatha me tend une serviette en souriant. Elle suit mes gestes de son air de petite renarde brune et rusée
Agatha: Avoue... Si c'était un homme et pas une gamine toute fraiche.... tu aurais gardé ton armure puante de sang et d'odeurs de mort.
Peut-être...
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| | Lun 1 Mar - 8:37
Even a circus may pay its rent Charlotte parlait et le sourire du nain s’agrandissait. Elle n’était pas dupe, il n’était pas simplement poli. La situation semblait l'amuser grandement et la jeune femme se demanda s’il se moquait d’elle. Décidée à ne pas se laisser abattre, elle continua.
« Je suis sa nièce, Charlotte Kingsley... »
Mais avant qu’elle ne puisse expliquer la situation, l’homme aux épaules ensanglantées se présenta comme le propriétaire du cirque. Elle s’arrêta un instant et observa cet homme bien plus grand qu’elle, bien plus impressionnant que le nain qui maintenant s’esclaffait dans son coin.
« Oh… » fut sa première réaction. Après une seconde d’hésitation, elle reprit. « Je suis navrée du malentendu, Mr Kennedy, Mr... »
Elle attendit le nom du nain pour compléter ses excuses. Déjà, Markus lui faisait signe de le suivre. Elle ré-enroula le plan, fit un petit signe de tête à l’autre homme et suivit le plus grand en silence. Elle observa avec curiosité le ‘bain’ de cet homme de cirque. La manœuvre est presque animale et la presque nudité de Markus lui pencher la tête vers le sol boueux. Une belle femme vint finir de l’asperger d’eau.
Ah. Elle était donc une gamine aux yeux de ces artistes. Ce n’était pas forcément faux, mais l’adjectif lui fit quand même plus mal qu’elle ne le montrait. Elle était jeune et manquait d’expérience sur cette terre inconnue, mais elle n’en était pas moins déterminée et elle était bien décidée à le montrer. Mais en vérité, elle n’était pas déçue qu’il se départisse de sa tenue de sauvageon avant de parler affaires.
« Mon oncle m’a légué ces terres à sa mort, » dit-elle lorsqu’il semblait prêt à l’écouter. « Je viens d’arriver et je souhaite mettre de l’ordre dans ses affaires. »
Elle déglutit. C’était la première fois qu’elle s’exprimait pour ses propres intérêts. Le sentiment était grisant tout autant qu’effrayant. Pour calmer ses nerfs, elle se fit croire qu’elle était là pour son oncle, en simple messagère. Elle souffla alors.
« Aviez-vous un arrangement quelconque avec lui? »
Si elle en avait le courage, elle aurait maudit feu son oncle et sa terrible gestion de la paperasserie. Si elle avait eu une facture ou un contrat, elle n’aurait pas eu à négocier à l’aveugle...
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| | Mer 10 Mar - 19:05
Even a circus may pay its rent Cela faisait des semaines que j'attendais cet instant. La mort du vieil homme nous avez tous pris au dépourvu au sein du cirque. Sa mort avait suivit de près notre arrivée sur ses terres. De si près que tous les arrangements étaient restés au stade de l'oral... Depuis, je m'attends chaque jour à voir débouler un ordre d'expulsion porté par un officier de justice ou par une troupe. Mais je ne m'attendais à l'apparition de cette jeune fille. Elle était comme un petit soldat qu'on fait monter seul au front pour prendre une citadelle...
Je suis à la fois touché par cette apparition et énervé que la Providence envoie constamment entre mes pattes des gamines fragiles. La vie aurait été bien simple pour moi si j'avais été un ogre, avec la mentalité et les appétits que vont avec ...
Si mes adversaires au poker avec ce petit visage et délicat, je serais un type ruiné.
Agathe doit se rendre compte de ma confusion et me tend une serviette. J'essuie avec soin mon torse, visage et cheveu. Agathe, rarement aussi prévenante, mais visiblement désireuse de connaitre la suite des événements me tend un tricot manches longues visiblement "emprunté" dans la roulotte d'un de ses amants.
Cette fois, je prends le temps de la regarder. Elle devait avoir à peine passée la vingtaine. Elle avait des manières de jeune fille bien née. Elle n'avait rien d'une fermière. Très certainement, une fille de la ville en rupture familiale. Et aussi, le couteau sous la gorge au regard de sa situation financière.
Je n'étais plus seul. J'étais responsable de vie et je ne pouvais pas être trop gentil. Je présumais qu'elle avait sacrement cherché dans les affaires de son oncle. Elle n'avait rien trouvé par la force des choses.
Je me rapproche d'elle. Elle ressemble à une poupée pour enfants sages.
Mon travail m'a empêché de me rendre chez vous et présentez mes condoléances.
Je m'incline respectueusement.
Je ne sais rien de lui. Je l'ai trop peu connu.
J'ai brusquement l'inquiétude qu'elle puisse songer à vendre ses terres. Cela nous mettrait tous dans une merde noire... Il va falloir être généreux... j'aime mieux cette jeune personne que des grands propriétaires du coin et plus rapaces.
Les terres louées par votre oncle sont salées et stériles. Elles sont inadaptées au bétail. Il nous en a cédé la jouissance contre des travaux à sa ferme. Sa mort prématurée nous a empêché de finaliser.
Elle peut nous expulser de toutes les façons de cette terre qui ne lui sert à rien. A elle de voir si elle veut un minimum de rentabilité.
On peut négocier un loyer, des travaux en nature et le prix du fourrage.
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| | Jeu 18 Mar - 5:41
Even a circus may pay its rent L’homme habillé et propre lui paraissait beaucoup moins terrifiant que quelques instants plus tôt. Elle échangea un regard avec la femme restée en retrait, soulagée malgré la pique qu’elle ne l’ai pas abandonnée avec Markus plus tôt. Elle lui adressa un sourire avant de reporter son attention sur le propriétaire du cirque. Maintenant qu’elle le regardait enfin comme il se doit, elle avait du mal à l’imaginer tout de rouge vêtu et en haut de forme, au milieu de la piste de sable. Il en avait certes la moustache, mais son air inquisiteur et un brin condescendant ne devait pas amuser les foules. Charlotte se fit inconsciemment plus grande, désireuse de paraître plus adulte aux yeux d’un éventuel futur partenaire d’affaires.
Sa mine se déconfit brièvement lorsqu’il mentionna ne pas connaître son oncle. Maintenant qu’elle était là où il avait vécu, elle espérait en savoir plus sur celui qui avait partagé sa vie par lettres interposées. Elle offrit un petit sourire à Markus pour ses condoléances et lui retourna sa révérence. Elle lança un regard autour d’eux. Les roulottes environnantes, aux couleurs bigarrées, annonçaient avec fierté le nom du cirque. Plusieurs tentes étaient dressées et malgré l’heure matinale, un parfum de pommes caramélisées lui chatouillait les narines, bien que l’odeur plus immédiate des bêtes étouffait tout appétit qu’elle aurait pu avoir.
« Je peux imaginer qu’une telle affaire prenne du temps... »
Son oncle était finalement plus financièrement intelligent que ce qu’elle s’était imaginé. Faire travailler la main d’œuvre sur la ferme ne semblait pas être une mauvaise idée et elle s’en voulait presque de ne pas avoir songé à cela par elle-même. Elle ne pouvait définitivement pas faire les travaux elle-même. Simplement se préparer une place ou dormir avait été une aventure qu’elle n’était pas pressée de réitérer. Quant au commentaire sur la fertilité des terres, elle n’avait pas de difficulté à le croire
« Avez-vous des gens qui s’y connaissent en charpenterie? »
Elle n’était peut-être pas manuelle, mais il lui semblait que s’occuper d’un cirque était assez différent de clouer des planches. Elle ne comptait pas vraiment dessus, il y avait bien d’autres travaux à réaliser, mais cela aurait tout de même été bien pratique pour retaper la grange et la ferme en elle-même. La clameur des travailleurs un peu plus loin attira son attention. Était-ce des fauves qu’elle entendait au loin? Se persuadant que c’était pour une cause entièrement entrepreneuriale, elle ajouta avec un tantinet trop d’entrain.
« Pourrais-je visiter les lieux? »
Si elle avait déjà vu un spectacle, elle n’en avait jamais visité les coulisses, et l’excuse était bien trop belle pour passer à côté.
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