|
| |
| | Ven 5 Fév - 14:49
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Je ne sais pas ce qu'est l'ennui. J'ai toujours quelque chose à l'esprit. En ce milieu de matinée, je me rends au Wild Horse. Je vais y prendre un café et une omelette... certains vont finir par croire que je ne vis que pour et par le café. L'endroit est plongé dans une relative pénombre, comme tous les cabarets et à cette heure si matinale, ce lieu est plongé dans un silence assourdissant. Quelques acrobates s’exercent sur sur scène. Ils sont si légers et si maitre de leur art que les planches de la scène ne frémissent pas. On pourrait croire des fantômes.
Je prends place à ma table habituelle, placée un peu à l'écart. J'attends qu'on me serve. Le bon coté d’être un habitué, c'est qu'on a pas besoin de répéter cent fois ce que l'on veut.
Une femme m'apporte ce que je prends quasiment chaque jour. Ou peut-être est-ce un homme... Le gout du travestissement semble banal ici.
Je sors un jeu de carte en attendant que le café refroidisse. Je joue rarement. Les Réussites sont un exercice mental comme un autre. Je cherche certaines figures dans le jeu quand je me sens observé. Je lève les yeux pour croiser deux regards perçants.
Deux enfants m'observent. Ils sont trop petits. Leurs visages dépassent à peine le niveau de la table. Pour celui qui doit être le plus jeune, je ne peux distinguer que ses yeux. Celui qui de toute évidence est l'ainé, se décide à parler.
Sky: Tu fais un tour de magie.
Leurs visages métissés trahissent l'Asie. Leurs présences me surprend à peine. Ils semblent aussi à l'aise que ds oiseaux dans le ciel.
Pas du tout... ce n'est qu'un jeu
Le plus âgé réfléchit devant cette étrange situation
Sky: Si tu joues seul, tu gagnes à tous les coups
Impossible de répliquer devant cette évidence.
Sky: Mon papa peut t'apprendre à jouer. Il le meilleur
Je me reporte sur mes cartes. Les enfants me désarment. Je ne sais jamais quoi dire.
Même contre soi, on peut perdre...
Les enfants se regardent. Je perçois une certaine pitié dans leurs yeux. Je susi d'accord. Pathétique
C'est bon... ils veulent du sérieux.
Je sors du lot des arcanes majeurs une carte sans la regarder. Je la montre aux enfants. C'est la carte du Mat.... un homme marche sur les routes. C'est un vagabond redouté comme le loup.
C'est votre père... C'est un voyageur porté par le vent, à perpétuité condamné à errer....
J'en sors une autre. C'est la carte de l’Étoile
C'est votre mère.... Elle est sereine, aimable et parfois... malchanceuse.
Les deux frères se regardent. C'est évident qu'ils ont le même sang, ou en partie...
Sky: J'ai dit à mon frère que t'avait une tête de sorcier!
J'ai compris que dans sa bouche, c'était un compliment.
Sky: Tire une carte pour toi...
Je ne le fais jamais, mais comment oser montrer à un enfant qu'on a peur. Alors, j'en tire une... La Maison-Dieu à l'envers... Les gamins attendent es paroles
Je dois m'attendre à un grand bouleversement d'ici peu.
| | | | |
| | Sam 6 Fév - 14:37
Titre du rp En ce milieu de matinée, Art passa le seuil du bureau du shérif. Il fallait que cela se fasse un jour ou l'autre. Alors pourquoi pas aujourd’hui. Il fut d'abord assaillit par l'odeur. Mais avoir connu les cellules d'un pénitencier relativise bien des odeurs. Il avait choisit un costume noir fatigué, un chapeau noir et rond, le tout le faisait ressembler à un notaire désargenté. Mais malgré son absence d'armes, la raideur de sa démarche trahissait un ancien militaire.
Il resta un instant immobile au centre de la pièce. Un adjoint sort précipitamment d'une pièce voisine. Art note sa tenue débraillée. Il doit dormir ici. Il se demande si son frère le sait. Si il laisse passer cela, c'est qu'il a vieillit.
Adjoint - Tu veux quoi?
Art se raidit devant le tutoiement.
Je cherche le shérif
L'adjoint s'essuie la morve qui coule de nez avec sa manche.
Adjoint - Et tu lui veux quoi?
Trop de questions sortent de la bouche de ce résidus consanguin.
je viens de loin pour saluer mon frère.
Il fallut quelques instants pour que la sidération s'estompe. Dans le cerveau de l'homme pas si atrophié, une pensée s'impose. Les deux hommes ont le même regard. Celui qui considère quiconque comme de la merde.
Adjoint - Il prend son petit déjeuner au Wild Horse. Impossible de rater l'endroit. On le voit de loin. Il brille comme un miroir de bordel
**********
Une fois passé le porche du Wild Horse, Art se figea. La lumière crue de l’extérieur ne l'avait pas préparé à l'obscurité du lieu. Il lui fallut un instant pour s'habituer. Il s’avança vers un comptoir luxueux et furieusement tape à l’œil. Après un bref circulaire, il se dit que tout ici ressemblait à une énorme bonbonnière. C'est bien le dernier endroit ou il serait allé chercher son frère si puritain et austère. Puis il le vit, forcement à l’écart.
Serveur (se) - Tu veux quelque chose mon mignon. Un verre, moi?
La voix grave le fit sursauter. Un travesti devait faire office de serveuse du matin. Art le regarde de bas en haut
On négociera quand tu auras une paire de seins et un utérus. Pour l'instant, amène une cafetière entière pour moi à la table shérif.
Le travesti haussa les épaules
Serveur (se) - T'es pas son style
Art se permit un sourire
Je connais son style
Tout en marchant vers son frère, il ralentit ostensiblement. Le voir en conversation avec des enfants le troubla. Il leur tirait les cartes comme il le faisait pour lui et Sully alors qu'ils étaient eux mêmes enfants. Il n'avait pas changé. Les années l'épargnaient. Malgré leurs dix années de différence, Art se dit qu'un étranger leur donnerait le même age. Il arrêta son avancée à moins d'un mètre. Il appuya ses mains sur le dossier pour se soutenir. Son cœur battait fort. Le regard obscur de son frère était sur lui
Tu m'as bien fait courir, grand frère
| | | | |
| | Sam 6 Fév - 23:33
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Il est sorti de l'obscurité comme un diable de sa boite. Ça m'a laissé sans voix un long moment.
Sky: Vous êtes malade monsieur.... vous êtes tout pale...
Je regarde le petit métis aux yeux clairs. Je crois que c'est la première fois qu'on s'inquiète pour moi avec ce naturel. Je me penche vers lui pour partager un secret.
Tu vois le grand type tout triste...
Je désigne mon frère resté debout
.... c'est mon petit frère que je n'ai pas vu depuis dix ans...
L’enfant réfléchit intensément et regarda son petit frère
Sky: On était pas né
C'est moi, ou les enfants me transforment en larve
Tu es intelligent... maintenant, laissez parler les vieilles personnes entre elles...
Le plus grand attrapa son petit frère réticent par le col de sa veste pour l'entrainer vers un escalier se perdant vers les étages.
Je désigne un siège en face de moi
Prends place. Debout comme ça, tu ressembles à un professeur qui va me gronder. Tu me fais presque peur.
Son costume ressemble à celui d'un petit fonctionnaire. Il ne porte pas d'armes. Ce qui ne lui ressemble pas. Qu'a-t-il pu devenir toutes ces années...?
je note à peine une silhouette masculine se déplaçant dans un grand nuage de parfum capiteux, et déposant une cafetière fumante de café et deux tasses. Je ne regarde pas le travesti, mais sa voix résonne clairement.
Mama Emma: Vous êtes plutôt mignons tous les deux.... mais je parie que vous faites pas souvent rire les filles. Et une fille qui rit... elle est pratiquement dans votre lit
Il ouvre ses grands yeux fardés.
Mama Emma: J'en sais long sur les femmes. Mon cœur de jeune fille sans doute...
Il posa sa grosse main velue sur des pectoraux rivalisant avec une poitrine de chanteuse d'opéra et nous snoba de manière théâtrale pour s’éclipser comme une diva.
Je secoua la tête pour évacuer cette parenthèse surréaliste. J'attrape la cafetière et je nous verse deux cafés fumants.
Si je devais m'en remettre à la dernière fois ou nous nous sommes vus. Je n'aurais pas parié sur ton calme
Je l'observe après avoir allumé ma cigarette. Son visage trahi de la fatigue et de la lassitude.
Si tu ne veux pas me tuer, dis moi ce que tu attends de ton frère. Plus je vieillis et moins je me sens prêt à patienter
| | | | |
| | Dim 7 Fév - 15:27
Titre du rp Art se cala en silence sur sa chaise. Il connaissait les cycles chaotiques qui traversaient le caractère fraternel. Il avait de la chance. Il rencontrait son frère dans une période dépressive. Aujourd'hui, devant ces enfants, il semblait comme éteint de l’intérieur, dévoré par l'ennui, par la maladie, ou les deux. Il fait parti de ces hommes venus au monde pour la guerre. La fin des conflits les tuent plus surement qu'une balle. Art baissa les yeux pour que son frère n'y lise pas la pitié qu'il sentait monter. Il sortit du revers de sa veste un journal soigneusement plié qu'il jeta sur la table. Il s'empara de sa tasse de café. Un café assez épais pour réveiller un mort.
Rappelle toi. Tu m'as sorti de prison. Arrête de croire que tu n'as que des ennemis.
Il y avait des piments dans le café. Son visage s'éclaira. Impossible de faire fuir un sudiste avec ce gout de messe noire.
Tu pourras jamais oublier d’où tu viens en buvant ça. Pas vrai mon frère?
Il leva sa tasse comme pour un toast. Et le but d'un trait. Il en frissonna de plaisir
Putain ce que c'est bon. Je comprends mieux pourquoi tu es échoué ici
Les regards des deux Murphy se lièrent intensément
C'est pour le faire sortir de son trou que tu as raconté ta vie dans ce torchon. Pas vrai?
Il n'attendait pas de réponse. Il savait avoir raison.
Il sait comment tu penses. Comment tu agis et réagis.
Inutile de prononcer un nom détesté
Il te laissera seulement crever ici d'attente. Il ferra le contraire de ce que tu attends. Comme toujours.
Il s'appuya contre le dossier. Les deux frères avaient les mêmes tics physiques, les mêmes mouvements nerveux des lèvres indiquant qu'ils touchaient leurs limites.
Je n'ai jamais osé te le dire. Mais aujourd'hui, je m'en sens capable. Je suis désolé pour ta femme.
C'était le terrain le plus dangereux qui existe. Art savait qu'il risquait gros.
Je ne l'ai pas connue. Mais elle devait être unique.
C'était une évidence. L'image de son frère amoureux était bien plus effrayante que ses colères. Il n'arrivait pas à se figurer comme une femme était parvenue à l'atteindre assez pour l'épouser.
Tu ne le tueras pas. Et tu veux savoir pourquoi?
Il jouait gros, mais qui d'autre qu'un frère peut le dire à un autre frère.
Tu es entré en guerre contre nous ta famille, ton peuple, parce que tu crois davantage en ces états de l'union et ce qu'ils représentent qu'en ta propre culture. Tu crois assez en leur justice pour la représenter.
Son frère demeurait silencieux
Si tu le tues, tu auras renié tes idées, tu deviendras un criminel et tu finiras pendu. Et il aura gagné encore une fois.
Art eut un mouvement de lassitude. Ses deux ainés étaient deux cinglés de première.
| | | | |
| | Jeu 11 Fév - 13:39
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Je jette un regard amusé vers le comptoir ou se cache peut être un serveur. Je soupçonne certains membres du personnel d'avoir ajouté du piment dans mon café pour me faire fuir. Devant mon manque de réaction, ils ont du en rajouter....
Mauvais calcul... Ma mère me mettait du piment dans tout mes plats d'enfant. Elle pensait que cela rendait plus fort. Pour Art, sa nourrice alternait son lait et des bouts de piment. De quoi former le gout jusqu’à notre mort
Je respire le café avant de le boire et de le reposer. Ils ont mis la bonne dose de piment par accident...
Je pense que si ils savaient, ils le regretteraient...
Je laisse passer la nostalgie et j'entends ses paroles. Le temps qui passe l'a rendu insolent, mais j'ai toujours été indulgent avec lui. Je n'ai jamais été bon frère. Mais quand il a besoin de moi, j'étais là.
Un voile tombe sur mes yeux quand il jette un journal sur la table. Je le reconnais. J'avais oublié un instant m’être confié à une blonde armée seulement d'un carnet. Je regarde mon frère à travers les volutes de fumées.
Je n'ai pas l'habitude d’être jugé. Je ne reconnais ce droit à personne. Mais le regard de mon frère est droit. Il a toujours bénéficié d'un régime favorable de ma part. Mais qu'il ne tire pas trop la corde... Certaines de ses paroles le font frôler un ravin sans fond. Je m'appuie en arrière pour me l'observer. je respire profondément.
...L'attendre pour le tuer... ou le chasser
Je lui interdit d'avoir pitié. J'ai beau l'aimer. Je pourrais bien le défigurer de coups si je lis la moindre trace compassion dans son regard...
Il n'y a que moi et lui. J'aimerais qu'il ait une belle vie, une famille, une femme adorable, des enfants mignons... Je le laisserais en vie. Je tuerais chaque membre de sa famille sous ses yeux. C'est comme cela que je conçois la vengeance. Je n'ai plus quelle qui me tient en vie...
Je finis de manger. Je le regarde à nouveau comme un étranger
Si c'est la seule raison de ta présence, tu peux disparaitre de ma vie. je n'ai pas de mémoire... le Sud a cessé d'exister pour moi le jour ou j'ai mis le feu au domaine et l'instant ou j'ai ouvert les quartiers des esclaves avant de le dynamiter.
| | | | |
| | Dim 14 Fév - 13:45
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Art adopta sans même y penser la posture physique défensive de son ainé. Il pensait en avoir fini de la peur que lui inspirait son grand frère. Il se sentait en colère contre lui. Comment soutenir quelqu'un quand on en a peur? Il fallait que cela cesse d'une manière ou d'une autre. Bartel n'avait jamais levé la main sur lui contrairement aux autres, tous les autres. Il était devenu son idole, le jour ou il s’était interposé entre lui, leur père, et le fouet qu'il tenait. Il revoyait la lanière s'enrouler autour de l'avant bras de son frère. Il avait saisit l'instrument à deux mains, l'avait arraché des mains de notre père et jeter au loin. Ses mots restaient gravés dans sa mémoire:
Tu le touches encore, d'une façon ou d'une autre et je te tue
Avoir vu son père reculer, avoir vu la peur dans ses yeux fut la première lumière dans la vie du jeune homme. Alors aujourd'hui, Art choisit d'ignorer la traditionnelle agressivité de son frère. Un sourire effleura ses lèvres
Tu te souviens de ce jour d'été ou Père a cessé de me battre et de me tourmenter?
Art laissa passer un instant de silence. Il crut un instant voir les yeux de son frère se voiler.
J'allais dans les baraquements des esclaves. J'apprenais aux enfants à lire, écrire et compter. J'étais un enfant avec d'autres enfants. Je ne comprenais pas ou était le mal. Et puis un jour, j'ai été dénoncé. J'ai longtemps pensé avoir été dénoncé par le contremaitre. Mais je n'en suis plus très sur.
Art repoussa ses soupçons pour plus tard.
Je travaille désormais au Bureau des Affaires indiennes. Je reviens d'ailleurs de la Réserve de Roanoke.
Art s'alluma une cigarette et laissa ses paroles circuler assez longtemps pour pénétrer la tête de fer de son frère.
C'est un véritable mouroir. Mais je ne t'apprends sans doute rien. Tu as déjà travaillé dans ce genre d'endroit. La réserve de nourriture n'ira pas jusqu'à la fin de ce mois. Pas ou très peu de couverture et avec l'hiver qui s'intensifie, ce sera une hécatombe. Il n'y a pas de médecin. Les points d'eau ne sont pas pas dans la réserve. Il faut payer aux propriétaires le droit d'utiliser les leurs. Et le montant est exorbitant.
Il en avait oublié de fumer. Il écrasa sa cigarette qui menaçait de bruler ses doigts.
Je sais que tu as des relations dans l'armée et la justice. Tu peux faire bouger les choses avec ton juge fédéral. Et personnellement, tu peux faire pression sur les propriétaires pour qu'ils baissent leurs droits d’usages des eaux.
Il se sentait épuisé. Il parlait rarement autant. Et ce n'était pas fini
Je n'ai pas toujours été le meilleur des frères par le passé. Mais crois-moi. Aujourd'hui, je serais là si tu as besoin de moi | | | | |
| | Sam 20 Fév - 15:55
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Mon frère me prend par surprise. Et ce n'est pas si facile d'y parvenir. J'étais deja figé dans une posture de combat, et voila qu'il m'attaque par les sentiments d'un frère pour un frère. Comment oublier ce jour-là...? Notre père considérait tout ce qui marchait sur deux jambes ou quatre pattes dans le domaine comme sa propriété. Ses enfants devaient plier ou rompre, comme les esclaves. Impensable de lever les yeux et de l'affronter sans risquer d’être brisé.
Sa dernière femme se réfugiait dans laudanum et la consommation de cette drogue la faisait ressembler à une ombre. Mes frères faisaient l'impossible pour se conformer aux désirs d'un homme méprisant tout ce qui n'était pas lui.
Art me semblait un enfant tout à fait normal . Pour notre père, il n'était assez masculin. Il n'attendait rien de lui pour l'avenir du domaine mais se plaisait à le persécuter en exposant sa trop grande sensibilité envers les opprimés et les esclaves comme une tare innommable.
J'ignore pourquoi ce jour là, quelque chose explosa dans mon cerveau. Je revenais dans le sud pour un mois de repos après les examen à West Point. Mon père jouait du fouet parce que cela usait les nerfs de sa femme jusqu'à l'hystérie. Et cela le faisait beaucoup rire. Art portant ses chers livres, était une cible trop facile. Avant d'avoir eut le temps de penser, j'ai bondi pour m'interposer. Mes souvenirs sont flous... J'ai saisis la lanière à deux mains et je lui ai arraché le fouet. Je l'ai regardé comme je l'aurais fait d'un ennemi sur un champ de bataille... Il a reculé. Il a compris ce jour là que je n'allais pas m'incliner.
Je savais qu'il ferait payer à mon frère cette défaite publique après mon départ.
C'est moi le mauvais frère. Je t'ai abandonné à une brute. Je ne mérite pas d’être pardonné par toi.
Je ne suis pas adepte du tragique et du drame. Mais mon départ du Sud pour le Nord n'est rien d'autre qu'une fuite pathétique loin d'un père que je voulais mort.
J'ai écouté les demandes de mon frère. Cela lui ressemble tellement de s'investir dans une tache impossible, une cause perdue. Qu'est-ce que peut faire un frère comme moi... le soutenir dans cette folie. Je le suivrais dans n'importe quelle folie.
Je parlerais au juge des que possible. Et j'irais personnellement m'entretenir avec ces propriétaires cupides. Ils verront leurs envies à la baisse.
Je m'avance sans doute... mais je peux être persuasif quand je le veux vraiment
Et puis je pense à ses mots...
Tu veux vraiment être là pour moi...? Alors accepte de porter l'insigne d'adjoint du Marshall. Cela te rend indépendant des autorités locales. Tu ne répondras que devant moi...
Trouver quelqu'un en qui je pourrais remettre ma vie sans trembler n'est pas si courant
| | | | |
| | Ven 26 Fév - 12:48
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Art respire profondément pour masquer une certaine émotion intempestive. Il parle rarement autant. Et demander de l'aide à son frère lui coutait infiniment. Il se sentait prêt à une nouvelle confrontation, à de nouvelles négociations interminables sur le bien fondé de ses désirs et idéaux. Mais cette reddition fraternelle si rapide le laissa sans voix.
Son frère avouait avoir besoin de lui. Impossible pour son ainé de se départir de ses manières bourrues, autoritaires et compliquées. Mais Art entendait clairement une demande d'aides. C'était si nouveau, si inattendu que le jeune homme choisit de garder le silence un instant, le temps de se donner le temps de la réflexion. L'ordre et la loi étaient deux concepts qui le révulsaient. Il ne comprenait pas le dévouement de son frère à cela. La Sédition du Sud avait grandement forgé son caractère. Son frère était si bien dressé à défendre l’État que son corps lui-même semblait aussi tendu que la corde d'un arc prête à se rompre. Art ne l'imaginait pas s’effondrer. Il le savait malade, mais n'avait jamais été témoin d'une de ses crises d'épilepsie.
Il n'avait jamais eut peur pour lui. Quelqu'un capable d'affronter Père et le faire reculer était forcement un roc. Et puis il se décida à l'observer. Il avait les traits fatigués et avait perdu du poids. Des sentiments contrasté traversa l'esprit du jeune homme Quelque chose à mi-chemin entre une confiance absolue en son ainé et la méfiance inspiré par un homme de loi rigide dans sa tête et son corps.
Je te remercie pour cette aide. Je te fais confiance pour ce qui est de persuader les plus récalcitrants.
Et puis un sourire traversa ce visage encore juvénile.
Pour tes demandes, elles me feraient rire venant d'un autre.
Son frère ne l'avait jamais fait rire
Mais pourquoi ne pas porter l'étoile d'adjoint de Marshall à tes cotés?
Mais il ne comptait pas lui faciliter la vie
J'ai moi aussi mes exigences avant un accord définitif.
C'était acté, il porterait une étoile lui aussi. Mais Art avait toujours eut la nostalgie d'instants qu'il n'avait jamais connu avec ses frères. C'était l'occasion d'en vivre un.
On oublie le café. On va commander de l'alcool, assez pour tuer un taureaux. On va boire assez pour en pleurer. Le premier qui tombe obéit à l'autre une semaine entière.
C'était parfaitement puéril, mais c'était les paroles d'un homme qui n'avait jamais été un seul jour, un adolescent. | | | | |
| | Sam 27 Fév - 15:11
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Je cligne des yeux plusieurs fois de surprises. Je ne joue aucune comédie. je ne m'attendais à ce genre de demandes... On a passé l'age de ces conneries... Je suis prêt à l'envoyer promener. Mais je m'entends dire tranquillement...
Pourquoi pas...
Je vois bien son petit air de triomphe que j'ai tout de tout de suite envi d'effacer. Sans me lever, je me penche vers lui comme pour une confidence.
Dix ans de moins. Ça veut dix ans de moins en expériences pour toi
Je me vante. Je déteste boire. Et ce petit merdeux le sait bien.
Puisque je suis défié, c'est à moi de choisir les armes...
Je me lève pour me diriger vers le comptoir. Le barman est en train de se cacher derrière les verres qu'il nettoie avec acharnement.
Deux verres et une bouteille de Poteen.
Il me regarde confus et jouant à l'idiot.
Je sais que vous en vendez. Me faites pas répéter...
L'Irlandais en moi peut le sentir de loin... cet alcool de la Mort... Quelques instants plus tard, il revient avec une bouteille transparente, au liquide translucide. Je jette négligemment un billet...
Gardez une autre bouteille en réserve
Je contemple un instant la bouteille dans ma main. On pourrait penser que c'est de l'eau clair et fraiche qui s'y trouve sagement. Amusant de voir que ce qu'il y a de plus dangereux peut avoir l'air parfois si quelconque.
Je reviens m'assoir armé d'une bouteille et de deux verres. Je répartis ces derniers entre nous et j'ouvre la bouteille pour remplir nos verres
Dans cette bouteille, il doit y avoir cinq verres chacun... Si tu en es capable, tu iras prendre la seconde bouteille au comptoir.
Je remplis nos verres à ras bord
Le Poteen... Il a largement pourrit le sang de nos ancêtres et le notre par héritage. Nous sommes des chanceux...
Surtout moi et mon épilepsie
A la santé de ceux qui ont perdu leurs dents en buvant cette merde.
Après la première ingestion, je me prends à penser que la lave doit être froide à coté...
A chaque verre une réponse honnête à une question.... qu'importe la question...
Je n'attends pas son accord
Je me suis toujours poser cette question... Quel est l'enfoiré qui m'a dénoncé après que j'ai couché avec les jumelles Peary?
| | | | |
| | Dim 28 Fév - 19:37
Seules Les Montagnes ne se rencontrent jamais Le Poteen. L'eau de feu des Irlandais
Art traita son frère de fumier. Mais toujours intérieurement et dans un sourire. Le Poteen qui pouvait dissoudre de la pierre. C'était sans doute une légende. Mais il y a toujours du vrai dans les légendes. Bartel installa les verres et servit la quantité et annonça le nombre de tour. Art demeura silencieux devant le sérieux de son frère quand il entreprenait quelque chose. Un simple jeu allait devenir celui des vérités
Ce salopard avait déjà mangé. Son estomac allait mieux supporter l’expérience et le défi. Il parvenait toujours à tricher avec la plus parfaite bonne foi.
Art contemplait son verre pensif.
La réponse est facile. Et le temps a passé la dessus.
Il regarda son ainé dans les yeux
C'est moi. Je voulais savoir si le Patriarche des Peary arriverait à t’attraper pour te castrer comme il l'avait promit.
Art s'amusa du souvenir.
Mais une chose est certaine. Tu cours plus vite que le vent quand on menace de te transformer en eunuque. Et te voir pris en chasse par ce vieux bonhomme qui avait aussi lâché ses chiens sur tout m'a fait pleurer de rire plusieurs mois.
Maintenant, il faut y passer. Il faut le descendre d'un coup sans respirer. Le liquide est semblable à du feu. Art se demandait comment ses ancêtres ont pu y trouver du plaisir. Peut-être pour tromper la faim. Le jeune homme en frémit des ongles des pieds à la racine de ses cheveux qu'il commençait à sentir. Il sentit confusément que parti comme cela, c'est lui qui allait rouler sous la table. Il se gifla mentalement. C'était vraiment le moment de trembler. Le jeu commençait à peine.
Comment tu es arrivé à passer pour un pure. Alors que tu as grandit dans un bordel. Et qu'avec les trois ainés, vous vous êtes partagés à l'époque tout ce qui portait un utérus entre quinze à vingt ans.
Je lève le doigt.
Ce n'est pas une question. Je connais la réponse. Impossible de faire avec notre foutu sang.
Je me gratte un instant la tête. Je sens chacune des racines de mes cheveux. Et que je vais devoir me lever
Combien de fois as-tu aimé vraiment et qui?
Ça faisait deux questions. Mais il espérait que son frère pour une fois, oublie les règles d'un simple jeu. | | | | |
| | Lun 8 Mar - 12:22
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Je regarde amusé mon petit frère. Je suis surpris par son manque de résistance au bout d'un seul verre. Ou bien, j'avais oublié qu'il était naturellement aussi bavard...
Je me doutais bien que c'était lui... le petit cafard qui m'avait vendu.
A l'époque, il savait se faire oublier et suivait partout ses ainés. Enfin... il nous suivait de loin. Franck et Sullivan lui lançaient des pierres pour le décourager. Mais ce petit idiot a choisit de me dénoncer, plutôt que les deux autres. Il avait moins peur de moi... Je ne l'avais jamais frappé. Alors, il a présumé qu'il avait de meilleurs chances de survie avec moi.
Mais le jour ou le vieux Peary a lâché sur moi ses chiens qu'il réservait à la chasse aux esclaves en fuite, j'aurais marché sur l'eau tellement j'ai couru vite. J'avais réussi à coincer ces chiens de l'enfer dans une grange en sautant par la fenêtre.
Je souris aujourd’hui à ce souvenir. Mais si ce petit con m'était tombé sous la main dans les heures suivantes.... Je l'aurais pendu par les pieds dans la cour des esclaves...
Je l'écoute parler du passé. Une époque ou je ne haïssais pas encore certains des miens.
Je n'ai jamais cherché à passer pour un pure. Si tu m'as pris pour cela, c'est que tu n'es pas si intelligent que je l'aurais cru...
Il finit par cracher sa question. Et cette dernière me laisse surpris par son innocence. Je m'appuie sur le dossier de ma chaise. La question me contrarie un peu... Parler de l'intimité me dérange. Surtout la mienne...
Je présume que si je te parle de mon cheval... tu ne me croiras pas.
J'appuie mes avants bras sur la table.
Il n'y a jamais eut que deux êtres humains dans ma vie. Le reste... ce n'est que du bruit stérile... Je te parle de ma femme et de mon fils. Le jour de leurs morts, j'ai enterré mon cœur avec eux...
Mon verre est remplit presque jusqu’au bord... Je le bois d'un coup sec. J'ai l'illusion de ne rien ressentir, mais je ne me risquerais pas à me lever.
Et toi... Pourquoi as-tu choisit le camps des peaux rouges? Pourquoi les défendre encore... alors qu'ils sont deja du passé.
| | | | |
| | Mer 21 Avr - 19:38
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais
@Bartel MurphyArt contemple son verre qu'il est en train de remplir avec ce « poison » venu d'Irlande. Il n'est plus certain de connaître les règles de ce jeu. Boire d'abord et répondre ensuite? Ou l'inverse. Il sourit bêtement. Il est possible qu'il supporte mal l'alcool finalement. Puis il regarde son frère et sursaute. Il se souvient enfin de la question. Il repose son verre encore plein.
Pourquoi ce peuple de perdants? Parce que j'ai honte d'appartenir au genre humain quand j'en regarde un. Même les bêtes les plus sanguinaires n'exterminent pas leur propre race. On est en dessous des bêtes face à eux.
Il s’arrête dans sa tirade pour regarder son frère sans ciller.
Toi, tu es en dessous de la dernières des bêtes.
Dans son cerveau enfiévré par l'alcool, il se dit qu'il risque gros. Mais il s'en moque
Je sais finalement pourquoi tu as choisi le Nord. Et c'est pas à cause d'un putain d'idéal démocratique et anti-esclavagiste. Tu t'en fous des esclaves et pareil pour la démocratie. Avec ton flaire de chien, tu as su de quelque coté la guerre allait pencher. Toi, tu veux être dans le camps des gagnants. Tu as toujours détesté perdre. Et c'est pour ça que tu nous as tous abandonnés.
Art tente d'accrocher le regard de son frère
Ose me dire que c'est faux
Art tente d'allumer sa cigarette sans y parvenir. Il se demande si il y en a plusieurs.
Pourquoi cette salope de cigarette bouge?
Après réflexion, il se dit qu'il fumera plus tard. Un autre jour ou une autre année.
Je regrette de n'avoir connu ni ta femme ni ton fils. Je t'interdis de pardonner à ceux qui ont fait ça.
Pour un peu, il en aurait pleuré. Sans doute la magie de alcool sur son pauvre cerveau. Il écarquille les yeux.
Tu te rends compte que je ne sais pas le nom de mon neveu.
Il se défend
Ce n'est pas ma question
L'alcool a beau avoir attaqué les cellules de sa compréhension, il veut savoir quelque chose pardessus tout
Dis moi ce que tu comptes faire ?
Il reste un instant silencieux. Il est possible qu'il n'est pas été assez clair dans la formulation
Que comptes tu faire quand tu te trouveras face à Franck?
Jamais il n'aurait prononcé le prénom de leur frère à haute voix si il n'avait pas été aussi ivre.
| | | | |
| | Sam 8 Mai - 18:06
Seules les montagnes ne se rencontrent jamais Je ne sais pas trop comment réagir. Je ne me souvenais pas de mon cadet si sensible à l'alcool.... il doit être fatigué pour se laisser ainsi aller.
Je l'écoute avec attention parler des indiens. Toujours aussi sentimental et sensible... Il reste toujours le petit garçon qui allait porter des livres aux esclaves pour leur apprendre à lire... Malgré la défaite, son cœur est resté sudiste. Il doit se souvenir de l'alliance du Sud et de certaines tribus indiennes. Soutenir les indiens encore et toujours est sa manière de rester fidèle a lui-même et a un passé enterré pour moi depuis longtemps.
Je l'écoute parler en toute liberté. Je serais presque vexé en l'entendant. Il me voit vraiment comment un calculateur froid et sans âme?... Je ne me suis pas engagé parce que le Nord était mon idéal. Mais parce que je voulais voir le Sud détruit. Et sur ce plan, j'ai été exaucé...
J'ai pitié de lui en le voyant se battre en duel avec sa cigarette. C'est pourquoi, la phrase qui suit me cueille à l'estomac
Tu te rends compte que je ne sais pas le nom de mon neveu.
Je ne sais quoi répondre... ou si je dois parler.
Mais il ne lâche pas l'affaire. Et je sais ce qu'il va dire avant de commencer...
Que comptes tu faire quand tu te trouveras face à Franck?
Il a le regard vitreux de celui qui est ivre sans le savoir encore. Je lui pardonne d'avoir prononcé ce nom parce que je dois sans doute parce que j'aime ce petit frère.
Je me rapproche de la table et de lui. Malgré les brumes de l'alcool, je tiens à ce qu'il entende mes paroles et qu'il s'en souvienne.
Honnêtement... je n'en sais rien.
J'ai un sourire encore un peu vague sur mes lèvres.
Mais sois certain d'une chose... Je le veux mort. J'ai ce désir dans les tripes. Je désire si fort sa mort que ça me fait bander...
J'allume ma cigarette et après quelques bouffées...
Mais avant sa mort. J'ai une question à lui poser. Qu'a t-il fait du corps de mon fils...? La rapidité de sa mort dépendra de sa réponse...
Je prends le temps de tirer quelques bouffées.
Et toi mon frère... Que feras-tu ce jour là? Tu choisiras lequel de tes frères? Abel ou Caïn...?
Je dois avouer que j'ignore lequel des deux je suis... peut être davantage Caïn... Je me reconnais dans sa colère.
| | | | |
| | | | |
| |