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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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I've walked with you once upon a dream | FT MILA ROSENBACH
Ichabod Walsh
Ichabod Walsh
Since : 03/02/2021
Messages : 72
Name : Ghoest
Faceclaim : Rufus Sewell
Crédits : Lux.
DC : Makoyepuk & Kilian
I've walked with you once upon a dream | FT MILA ROSENBACH Hq2k
Age : 51 ans
Statut : Marié, père de famille, grand père et pourtant pas tout à fait satisfait
Job : Armateur et actionnaire
Habitation : Silverstone
Dim 7 Fév - 16:01
So familiar a gleam
I know you, I walked with you once upon a dream. I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam. And I know it's true that visions are seldom all they seem, but if I know you, I know what you'll do...
On lui avait conseillé de rejoindre la Silverstone Society, pas parce que les conversations y étaient particulièrement intéressantes ( et pas seulement que parce que le champagne y était bon ), mais car dans cet océan mondain composé majoritairement de nouveaux riches, il faisait bon de serrer certaines mains. Ichabod était un outsider dans ce monde fait de poussière et d’après-midis trop ensoleillées : s’il voulait survivre et même prospérer, il fallait bien qu’il se mêle à la foule des parvenus et abandonne son sarcasme un peu trop vieillot comparé au franc parlé des settlers. William ( il détestait l’appeler Will ) Fraser - qui n’avait pas tant de mauvaises idées que ça, et surtout les yeux partout - lui avait même parlé d’une femme qui pourrait l’intéresser, en tout bien tout honneur : Madame Rosenbach.
D’après le bougre, elle était influente - très influente, même, à en croire sa position ( ou en tout cas celle de son mari ) - et pourrait s’avérer utile, autant pour les affaires que dans les recherches que l’exilé menaient de front. Quand on connaît tout le monde, première dame et croyante accomplie, il devient chose aisée que de résoudre les problèmes des autres - et Dieu sait qu’Ichabod avait besoin d’aide, même si l’avouer aurait fini de l’achever.
Le plus drôle dans tout cela était que madame dirigeait ce petit groupe de bienheureux qu’était la Society, reine d’une basse-cours qui survivait d’alliances et de petits fours. Bien évidemment, charmé par la perspective d'une rencontre qui pourrait exaucer ses souhaits les plus secrets, Ichabod s’était empressé de régler la cotisation nécessaire pour son entrée dans le fabuleux monde des nantis d’Amérique et avait bien vite poussé les portes de cet illustre établissement.
Cependant, et de part la séparation stratégique des deux salons pour ne pas faire mauvais genre et mélanger sexe fort et sexe faible, monsieur n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer cette Lady Rosenbach dont on lui avait tant parlé. Mais dieu merci, la vie et son goût pour l’ironie font parfois bien les choses : ce soir, c’était bal. Les chances de rencontrer cet illustre personnage seraient donc sûrement nombreuses, tout comme les connexions qu’ils pourraient se faire. Tant pis pour sa jambe de bois et les danses, un verre à la main, il profiterait tout autant de la soirée - Et c’est donc ce qu’il fit.

Posté dans un coin de la pièce, il avait des airs de rapace avec ses yeux perçants et son nez pointu comme le bec d’un oiseau. Il observait la foule et souriait de temps à autres, saluant poliment mais prestement les quelques invités qu’il reconnaissait. Secoués par des valses et autres fox-trots, c’est pourtant sans gêne aucune que ces gens le laissaient de côté. Mais ce petit manège était un contrat tacite qui satisfaisait les bourgeois et l’armateur : personne n’avait envie d’inviter un boiteux à danser, et lui s’en passait bien. Tout allait donc pour le mieux, finalement, si ce n’était le manque cruel de conversation qui commençait à se faire sentir.
Il avait bien tenté de trouver la trace de monsieur Hennessy, un ami proche de William, avec qui il souhaitait s’entretenir depuis déjà un bon moment et dont la compagnie avait l’air plus agréable que celle des rideaux de la salle de bal - cependant, la vie en avait décidé autrement. Après quelques minutes passées dans un silence total, Ichabod avait donc finalement jeté son dévolu sur un banquier, histoire de ne pas passer pour un domestique à attendre que le vent tourne.
Mais si l’économie des petites gens et le récit d’un braquage avait suffit à occuper l’esprit ( relativement ) impatient d’Ichabod, un spectacle bien plus poétique allait le détourner de ces histoires typiquement américaines : dans une toilette digne d’une princesse de sang, une femme venait de faire son entrée, son port altier trahissant une éducation de qualité. Elle était postée en haut des escaliers, telle Héra qui se pencherait de son trône pour regarder une foule de mortels. Oubliant complètement la compagnie qu’il s’était choisi, le moribond n’avait plus d’yeux que pour ce fantôme couvert de pierreries.
Il la regardait flotter le long des marches, véritable un songe, prête à se mêler à ceux qui n’ont de titre que celui d’invité. Son interlocuteur fit d’ailleurs remarquer que ‘madame Rosenbach était enfin arrivée’, presque comme pour se moquer de la ponctualité d’une dame qui n’avait pas besoin de telles politesses pour briller en société. Mais ce nom n’avait presque plus aucune importance pour Ichabod qui savait déjà quel baptême offrir à cette apparition : Milady.
Veillez m’excuser un instant. “ Il ne prit même pas la peine de regarder le petit banquier avant de quitter sa compagnie, se frayant un chemin au travers de la foule comme s’il se battait contre le courant. Bien sûr, il ne reviendrait pas, mais comme un bon anglais, la politesse passait avant la vérité.

Son cœur battait la chamade, tambour qui étouffe le son des violons et le rires des femmes - mais ce n’était ni la peur ni la surprise qui tapait le rythme de cette musique qu’il pensait à jamais oubliée : c’était l’empressement d’un bonheur trop longtemps réprimé qui le portait et faisait crier le siège de ses sentiments. Certes, le moment était mal choisi pour se rappeler ainsi du passé, d’autant que son nom était à présent celui d’un autre ( homme aigri qui avait déjà savouré sa vengeance ), mais il s'en contre-fichait, car en ce moment précis, il n’était nul autre que Benjamin Wilmore, fou de retrouver celle qui l’avait sauvé d’une potence improvisée et avait fait de leurs jours partagés un été sans fin. Et même si elle l’avait oublié, cela lui importait peu - de toute façon, il le découvrirait assez vite en se présentant - mais cette pensée n’était pas une assez grande menace pour lui faire oublier sa joie :  son plus grand plaisir était de la revoir, si belle et heureuse ( il l’espérait, en tout cas ). Quoiqu'il en soit, c'était peu de dire que rien ne lui semblait aussi important que ces retrouvailles.

Avançant parmi la petite troupe qui déjà s’était formée au pied de l’escalier, il attendit cette fois patiemment son tour pour se présenter et saluer l’illustre dame, ne souhaitant pas gâcher cet instant avec son empressement - et puis, il avait une réputation à tenir et une identité à affirmer ( pousser la concurrence du coude, ce n’était plus de son âge ). Au moins, cet instant suspendu lui offrait tout le loisir de se familiariser avec ce visage pas vraiment oublié, mais changé par le temps :
Bien qu’une vie ait marqué ses traits, il la trouvait toujours aussi belle - si ce n’est plus encore aujourd’hui. Elle avait encore ce sourire malicieux, même quand elle voulait n’être que politesse et sagesse, complimentant ses yeux azurs qui brillaient comme ceux d’une jeune fille. Les rides qui entouraient en virgule ses lèvres était l’apparat des bienheureux, tout comme les sillons qui creusaient le coin de ses yeux : elle n’avait pas le visage dur, celui de l’impatience et de la souffrance - ce qui faisait que son âme paraissait immuable. A vrai dire, elle avait vieilli comme il se l’était imaginé, avec la grâce de ceux qui acceptent l’âge, mais refuse d’en faire leur caractère.
Madame Rosenbach, je présume ? “ Il parlait avec trop de douceur dans la voix pour que cette rencontre soit leur première. A ce moment précis, il aurait d’ailleurs aimé qu’elle lui réponde que ce nom n’était plus le sien, qu’elle n’en avait pas ou, en tout cas, plus - car elle fit presque oublier à Ichabod son propre mariage et ses vœux de fidélité. Mais il n’était plus temps de rêver, ni d’insulter cette pauvre Olivia qui prendrait soin de sa famille longtemps encore après son départ, alors il se ressaisit.
Si sa posture était celle d’un homme respectueux, voire distant, ses yeux et son sourire ( quoique discret ) trahissaient toute cette complicité qu’il avait un jour partagée. Lui qui, d’habitude, avait des airs d’austérité avec ses traits trop marqués et tirés pour inspirer la sympathie, il n’était devant elle que douceur, profitant d’une nouvelle jeunesse que seule cette femme pouvait réveiller en lui.
Enfin, il l'avait retrouvé - il en était certain.

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Ichabod Walsh
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Mila Rosenbach
Mila Rosenbach
Since : 03/05/2020
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Crédits : myself.
DC : cole + clyde + isaac + amitola
I've walked with you once upon a dream | FT MILA ROSENBACH UnselfishFeistyAchillestang-size_restricted
Age : cinquante ans, mais demander son âge à une femme est particulièrement mal poli.
Statut : femme mariée et mère de quatre enfants.
Habitation : dans le manoir situé sur la colline de boot hill, près du cimetière surplombant la ville.
Lun 22 Fév - 20:13
I've walked with you once upon a dream

ft. @Ichabod Walsh


Mila était débordée.

Les semaines s'enchaînaient toutes plus vite les unes que les autres tant la Lady faisait tout pour garder son emploi du temps chargé. Si madame Rosenbach passait trop de temps seule chez elle, la vue sinistre du cimetière et la ville en contrebas du manoir et la maison du croque-mort non loin de là lui donnaient la nausée. Dans cette effervescence de mondanités, la brune avait trouvé le temps d'organiser un bal de charité à la Silverstone Society. Les orphelins du couvent de Sainte-Marie étaient ainsi à l'honneur ce soir, où chaque invité pouvait contribuer à leur bonheur en glissant une enveloppe au majordome, entre deux coupes de champagne et trois pas de fox trot. De la préparation d'une soirée, le moment préféré de Mila était celui qu'elle s'accordait pour choisir sa toilette et préparer sa personne.

Sa jeune femme de chambre avait des doigts de fée, coiffant ses boucles brunes en un chignon élégant et travaillé, véritable œuvre d'art capillaire qui accentuait le port altier de Mila, exagéré par la tiare de diamants compétant sa parure. La matriarche avait choisi une robe couleur de l’ivoire, rehaussée de longs gants d'opéra en soie. Un peu de rouge sur ses joues donnait à son teint de la fraîcheur, rajeunissant ses traits marqués par la vie. En contemplant son reflet, Lady Rosenbach était ravie de se voir représenter l'épouse idéale, la mère de famille parfaite, la femme dans toute sa splendeur. Malheureusement, Henry avait, encore une fois, trop de travail pour l'accompagner a la soirée. Dédié à son rôle de maire, il en oubliait parfois son rôle d'époux. Elle serait donc seule ce soir.


C’est ainsi qu’elle se présenta en haut des escaliers de la Society, avec toute la grâce dont elle était capable. Elle avait conscience de son absence prolongée, mais si la ponctualité est la politesse des rois, une reine n’est jamais en retard : les autres sont seulement en avance. Posant sa main gantée sur la rambarde, elle avança avec grâce vers ses convives.

Une fois en bas, elle salua poliment les quelques personnes venues à sa rencontre. Hochant la tête avec respect lorsqu’on lui offrait un baise-main, Mila avait ce sourire à la fois charmant et espiègle qui ne quittait que très rarement ses lèvres. Elle offrait toujours un compliment en retour, admirant la cravate de l’un et les gants de l’autre. Parfaite hôtesse, elle posait des questions sur la famille d’un tel ou d’une telle, recevant les diverses informations avec intérêt et curiosité. Dans cette foule de gens qu’elle connaissait depuis des années, Mila avançait avec aisance, confiante. Elle était dans son élément. Élevée dans un décor enchanté dans de palais majestueux, au rythme de fêtes grandioses, les soirées de ce genre avaient pour elle des airs de goûter d’anniversaire. L’univers de joyaux scintillants et de titres ronflants de son enfance lui manquait parfois, mais elle s’était habituée à la simplicité de la Society, y trouvant réconfortant d’y croiser ces bourgeois endimanchés touchant du bout des doigts un faste royal qu’ils ne connaîtraient certainement jamais.

Quelque chose l’arrêta dans cette chorégraphie qu’elle avait dû répéter des centaines de fois. Un homme se tenait devant elle, courtois et élégant. Il ne se présenta pas, mais sa voix le trahit. L’éternel sourire de Mila quitta ses lèvres, et l’expression calme et avenante qu’elle affichait laissa place à un mélange de doute et de mélancolie. Elle connaissait cet homme. Et plus particulièrement ce visage, qu’elle aurait qualifié « d’inconnu » devant le reste de la société ; mais qui était celui d’un fantôme depuis bien longtemps disparu. Comme cette voix, dont la douceur n’était que trop grande de la part d’un parfait étranger…  Elle aurait juré devant Dieu qu’elle reconnaissait cet individu, pourtant le seul nom qui lui venait en tête n’était pas envisageable. Non, elle avait abandonné Benjamin plus de trente-ans auparavant. Il ne pouvait pas se tenir devant elle ce soir, à Silverstone, devant toutes ses connaissances.

Par habitude, Mila leva le bras pour lui tendre sa main. Si elle n’était pas si bien élevée, elle en serait restée bouche-bée face à cette apparition. Pourtant, il avait l’air bel et bien vivant face à elle. Loin du rêve qu’elle avait fortement l’impression de faire. « Vous… », commençât-elle, presque accusatrice, avant de se reprendre : « …présumez parfaitement. » Son cœur tambourinait bien trop fort dans sa poitrine pour que cela soit décent, surtout face à un autre homme que son époux. Le majordome dut s’apercevoir de sa détresse, car il apparut soudain pour servir deux coupes de champagne sur un plateau d’argent. Mila, qui jusqu’alors avait du mal à détacher son regard de ces traits à la fois si familiers et étrangers, fut forcée de détourner ses yeux de cette vision du passé. Elle attrapa délicatement le verre et inspira profondément. Se forçant à déglutir silencieusement, elle avait soudain extrêmement chaud, et demanda discrètement qu’on ouvre une fenêtre.

Reportant son attention vers celui qu’elle connaissait comme Benjamin Wilmore, elle replaça une de ses boucles qui lui tombaient sur la nuque avant de s’humecter les lèvres : « Excusez-moi, je ne me sens pas très bien… », lui confia-elle, manquant cruellement d’un éventail. Elle avait soudain l’impression que toute l’assistance les épiait, lisant sur son visage comme dans un livre ouvert tout ce qu’elle essayait de cacher, en vain. S’efforçant tant bien que mal de se reprendre et de ne pas céder à la paranoïa, elle plongea ses prunelles dans ces yeux verts qu’elle ne connaissait que trop bien ; et ajouta pour faire bonne figure: « Je suis confuse, nous n’avons pas été présentés. À qui donc ai-je l’honneur ? ».

Mais son regard était bien trop difficile à soutenir. Mila fut renvoyée plus de trente ans en arrière, d’un simple battement de cils. Elle avait alors quinze ans, et le revoyait presque aussi jeune. Du haut de ses dix-sept ans, Benjamin lui avait toujours paru plus mature. Maintenant, elle se rendait compte qu’ils n’avaient été que des enfants insouciants. Hier encore, elle se réveillait à ses côtés, ne s’imaginant d’autres monde que celui qu’ils avaient créé. Mais la réalité était bien différente. Le monde bourdonnait autour d’elle, comme un essaim en colère. L’assistance lui paraissait floue, Mila cligna plusieurs fois des yeux, en vain.

Se forçant à retrouver son sourire de convenance pour faire bonne figure, Mila se senti partir. S’accrochant au bras de son interlocuteur, manquant de s’évanouir, elle renversa le contenu de sa coupe par terre.


(c) AMIANTE

Mila Rosenbach
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Ichabod Walsh
Ichabod Walsh
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I've walked with you once upon a dream | FT MILA ROSENBACH Hq2k
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Jeu 25 Fév - 16:12
So familiar a gleam
I know you, I walked with you once upon a dream. I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam. And I know it's true that visions are seldom all they seem, but if I know you, I know what you'll do...
Elle le voyait enfin, ce vieux fantôme ressurgit du passé. Lui qui craignait de voir danser l’oublie dans son regard, il reconnaissait à présent cette lueur qui faisait chavirer le bleu de ses yeux. Son hésitation était une preuve de plus, sa surprise, une victoire : se tenait devant elle Benjamin, et lui sa milady, à quelques rides et déceptions près.
Un vent d’été soufflait dans la pièce, transportant avec lui de bien heureux souvenirs - l’image d’une vie paisible s’imposait à son esprit, peut-être plus douce ainsi écrite que si elle avait été vraiment vécue. Quoiqu’il en soit, Il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer et de se remémorer ce qui était, aurait pu être et serait aujourd’hui, voyant danser dans l’assistance deux enfants aux pieds nus, deux chimères qui ne pourrait plus chanter les paillardes maritimes et lire une poésie aux accents européens que dans l’esprit des personnages qui les avait remplacé. La retrouver était une sorte de deuil, celui du passé et des espoirs les plus fous : mais chaque service, aussi triste soit-il, connaît son lot de bonheur et de rires. Ils parleraient du passé comme un bon ami que l’on quitte sans regret. N’était-ce pas cela, finalement, aimer ? bien que le temps les ai séparé et que le cœur de Mila appartienne à un autre, rien ne l’empêchait de savourer cet instant et le futur qu’écrirait ces étranges retrouvailles.

Elle tendit une main blanche à l’armateur qui la saisit et se pencha pour y déposer les prémices d’un baiser, comme il se doit et comme il se fait à la cour. Ne pas embrasser cette peau fut un supplice, mais serait un bon exercice pour les jours à venir : il ne pouvait se permettre d’être familier, pas après tant d’années, et certainement pas devant une aussi grande assistance. Il faut dire que Madame Rosenbach attirait les regards sur elle comme la plus belle pièce d’un joaillier : elle brillait en société, littéralement et métaphoriquement parlant. C’était une grande dame à présent, quoiqu’il ait toujours vu cet aspect de sa personne, il ne fallait donc pas valser à contre temps avec leurs histoires respectives.
Mais quand il se releva, son regard ne croisa pas celui de de l’être aimée : un verre à la main, Mila semblait défaillir - elle en fit elle même la remarque, les joues rosie pas un mal qui n’avait rien à voir avec de l’embarras. Ichabod fronça les sourcils, s’approchant d’un pas ou deux au cas où madame tomberait, mais aussi car avec cette faible voix qu’elle avait, il ne l’entendait pas distinctement.

Devait-il poursuivre la conversation ou la laisser en paix ? Soudainement, la surprise qu’il lui avait fait ne lui semblait plus aussi bonne et sympathique qu’il se l’imaginait. Un peu perdu, il flirtait avec le regret. Milady, quant à elle, paraissait vouloir faire bonne figure en poussant le vice jusqu’à lui poser une question - et pas n’importe laquelle : une qui demande des explications. Mais est-elle seulement en mesure de les entendre ? — Ichabod Walsh, madame. “ Il s’arrêta un instant, toujours soucieux de l’état de son interlocutrice : elle pâlissait à vue d'œil.  — De la compagnie maritime Wilmore and - Oh ciel ! “ Il n’eut pas le temps d’achever les présentations, comme il s’en doutait : s’accrochant à son bras avant que sa conscience ne glisse ailleurs, madame Rosenbach chute - mais elle ne tombe pas.

Si son dos et sa jambe de bois ne lui avaient pas permis de soutenir la pauvre Mila comme il aurait aimé le faire, assis sur le sol, la belle dans ses bras comme une piéta moderne, Ichabod avait au moins pu amortir sa chute. — Madame Rosenbach ?   “ Il avait hésité avant de reprendre la parole, parce qu’il aurait voulu crier un autre nom que celui dont il devait faire usage - mais, au moins, cette erreur avortée lui permettait de reprendre ses esprits, tâchant de garder son calme malgré la surprise.  — Madame Rosenbach, est-ce que tout va bien ?  
Il releva la tête, à défaut d’avoir une réponse de la part de l’intéressée. Autour d’eux, une petite foule s’était formée, laissant les danseurs dans leur transes pour venir au ragots.  — Écartez-vous, voyons ! Elle a besoin de respirer. “ D’un geste de la main, comme on chasse les mouches, Ichabod tenta de disperser les curieux - mais les américains sont si peu délicats, leur demander d’être raisonnable est toujours une sacrée affaire.
Il ne dit pourtant pas non aux mains tendues qui assistèrent la dame à se redresser pour finalement la poser sur le velours d’un fauteuil, tandis que deux gaillards vinrent en aide à l’armateur qui, avec sa jambe de bois, ne pouvait plus sauter sur ses pieds comme un jeune homme. Une petite poignée de domestiques chassa le reste des invités vers la piste de danse, avant de retourner aux côtés de leur employeur, assistant Ichabod à renfort de grands verres d'eau et autres éventails qui pourrait ramener à la vie l’odalisque endormie.
Lui qui avait l’habitude de ce genre d’incident depuis qu’Olivia s’était mise en tête d’avoir la plus petite taille de Londres, il gardait toujours sur lui une fiole remplie de sels de pâmoison. Il fit donc sentir le mélange à Mila qui, déjà, semblait retrouver ses esprits. — Madame, vous nous avez fait une telle frayeur.   “ Ses mots étaient plus doux, un peu moins teintés de cette angoisse qui l’avait pris au ventre. Voyant les boucles brunes de Milady couler sur son front comme des ruisseaux d’encre, il aurait adoré avoir pour elle quelques attentions et coiffer ses cheveux qu’il avait un jour décoré de fleurs - mais encore une fois, la chose lui était interdite. — Tout ce monde, l’air est vicié...J’imagine que c’est ce qui a causé votre malaise ? “ La tête penchée sur le côté, il tentait de convaincre la belle de suivre son raisonnement, à défaut de pouvoir expliquer aux domestiques ce qui l’avait véritablement chamboulé. — Souhaitez-vous que je vous laisse en paix ?   “ Il n’aurait pour rien aux monde quitté sa compagnie, surtout après de si brefs échanges ( et le mal qu’il avait causé ), mais la sentence de Madame Rosenbach serait la sienne : il préférait la savoir heureuse plutôt que de venir la hanter.

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Jeu 4 Mar - 20:57
I've walked with you once upon a dream

ft. @Ichabod Walsh



Le vertige de Mila fut de courte durée, car très vite, elle se retrouva au sol avec Ichabod sans en avoir conscience. Dans un état second, elle entendait le monde s’agiter autour d’elle sans pouvoir réagir. La brune avait l’impression que le ciel lui était tombé sur la tête, lui assénant un coup suffisant pour l’achever. Mais on la releva, l’aidant à s’asseoir sur un fauteuil de velours, si bien que le monde s’arrêtât peu à peu de tourner autour d’elle. Résonnant dans sa tête, la voix de Benjamin sonnait faux. Ichabod Walsh, avait-il dit. Et puis ce nom : Wilmore. Combien de fois elle s’était imaginé le porter, plus jeune. Elle avait même longuement hésité à le prendre en patronyme, mais n’avait pas réussi à s’y résoudre, persuadée qu’elle ne serait jamais capable de passer à autre chose si chaque jour son identité se confondait avec celle du jeune homme.

Revenant peu à peu à elle-même, Madame Rosenbach essaya de se redresser, refusant en secouant la tête le verre d’eau qu’on lui tendait et poussant d’une main molle les éventails qu’on agitait vers elle. « Je vais bien, merci… », marmonna-t-elle d’une petite voix à destination des domestiques, en venant masser ses tempes avec douceur, les paupières closes. Ichabod, qu’elle ne pouvait se résoudre à appeler ainsi, réapparu à son tour, pour lui présenter des sels de pâmoison. Ses mots étaient bienveillants, mais Mila se garda bien d’ouvrir les yeux dans l’immédiat, juste le temps de retrouver sa contenance. Qu’allaient dire les gens si elle tombait dans les pommes à chaque regard vers l’armateur ? Qu’étaient-ils surtout en train de penser actuellement ? ; lui glissa la petite voix de sa conscience. Sans rechigner, la Lady inhala la concoction avec un léger froncement de nez qu’elle aurait qualifié de disgracieux, réouvrant doucement les yeux malgré-elle. Elle posa alors son regard sur la raison de son mal-être, qui l’observait avec attention ; lui intimant que c’était certainement la foule et l’air vicié qui avait causé ses maux. Comprenant où il voulait en venir, la brune hocha la tête avec un air faussement confiant, essayant tant bien que mal de sourire. Complètement chamboulée par cette apparition, elle avait encore du mal à réfléchir et toute cette scène lui paraissait irréelle.

Pourtant, lorsqu’il lui demanda si elle voulait rester seule, elle posa une main sur son bras (le même auquel elle s’était agrippée quelques instants plus tôt) et lui ordonna : « Non, s’il-vous-plait, restez ! ». Son exclamation fut un peu trop sonore pour paraitre naturelle entre les deux inconnus, alors elle se justifia immédiatement en reprenant un ton plus doux : « J’ai besoin de rester encore un peu assise, et votre compagnie serait un honneur après m’avoir sauvée de la sorte… ». La notion de sauveur devait paraître sûrement un peu exagérée aux oreilles des domestiques et des curieux, mais elle était certaine que l’intéressé comprendrait le double sens de ses mots. Ses grands yeux clairs écarquillés, elle le suppliait presque du regard.

Lorsqu’elle eut la confirmation qu’il ne bougerait pas, Mila se tourna vers les employés de la Society, et ajouta : « Merci pour votre aide, vraiment. » Elle gratifia d’un regard reconnaissant chacun des membres lui ayant porté secours, et conclu d’un petit signe de tête respectueux : « Il serait sage de retourner auprès des invités, vous ne pensez pas ? Je compte sur vous pour que cette soirée soit parfaite malgré ce petit incident… ». Sans s’en rendre compte, elle resserra ses doigts autour de la manche de l’anglais. « Monsieur Walsh saura veiller sur moi, j’en suis certaine », confia-t-elle en retrouvant peu à peu ce sourire à la fois charmant et espiègle qui caractérisait sa personne. Se confondant en révérences et après avoir expressément précisé qu’ils restaient à sa disposition, le personnel se dispersa dans la pièce, laissant les deux anciens amants enfin seuls. En écho à ce ballet de petites mains, la Lady constat que la musique avait repris, couvrant avec douceur les conversations.

Mila, dont la main serrait toujours le bras d’Ichabod, se mit à fixer ses pieds. Elle se sentait incapable de soutenir à nouveau le regard du brun, pas après avoir perdu connaissance de la sorte. Prenant une grande inspiration, elle replaça de sa main libre les quelques boucles échappées de son chignon, et se força à déglutir. Il y avait un milliard de questions qu’elle voulait lui poser, mais une en particulier lui apparaissait comme évidente et primaire. Se forçant à le regarder, consciente qu’on devait certainement être entrain de les épier, elle senti son pouls s’accélérer à nouveau face à ces yeux verts qui lui avaient tant manqué. « Merci d’avoir amorti ma chute. Dites-moi…», commença-t-elle avec embarras, quelque peu gênée par tout ce qui venait de se passer, mais lui offrant tout de même un sourire en coin. Puis, aussi bas que possible dans le brouhaha ambiant, elle dit : « C’est bien toi ? Benjamin ? ». Sa question était stupide, car la bourgeoise connaissait déjà la réponse, mais elle voulait l’entendre de sa bouche. Son regard était rivé sur celui de l’anglais, cherchant dans ses prunelles les réponses à toutes ses questions silencieuses. « …Qu’est-ce que tu fais à Silverstone ? », ajouta-t-elle calmement malgré l’expression inquiète sur son visage.

Elle l’avait lâchement abandonné de l’autre côté des USA, et le voilà qui apparaissait plus de trois décennies plus tard au beau milieu du far-West, habillé en dandy ; ce qui accentuait les manières de gentleman qu’elle avait toujours appréciées chez lui. Et si Mila était particulièrement surprise de le voir ici, elle était impatiente d’entendre ses explications. Le regard qu’elle portait sur lui, bien que tinté de mélancolie, était nouveau. En effet, il avait vieilli avec tant de charme, qu’elle avait presque un pincement au cœur à l’idée qu’elle aurait pu ne jamais le voir ainsi. Si Benjamin comptait parmi les plus beaux hommes que Mila avait eue la chance de rencontrer, Ichabod était le parfait reflet de ces hommes qui vieillissent en se bonifiant, tel le bon vin. Ah, et ce nom qu’il portait maintenant… Elle n’en comprenait pas le sens.

Elle s’empressa alors de dire - ayant qu’il ne commence à répondre à sa question ; en attrapant sa main entre les siennes : « Je… je suis ravie de te revoir. Vraiment... ». Malgré elle, elle sentait ses entrailles se tordre, appuyant sur son ventre comme pour y combler le vide qui s’y était creusé depuis le jour où elle avait décidé de ne plus jamais croiser sa route. Ses doigts glissèrent sur une alliance et Mila fit comme si elle ne l’avait pas senti. Pourtant, son cœur serra un peu plus encore. Évidemment, pensa-t-elle. Une vie entière s’est écoulée. Alors elle retira ses paumes aussi vite qu’elles les avaient posées, sentant encore le métal sous ses gants, et croisa ses doigts sur ses genoux.

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Ichabod Walsh
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Lun 29 Mar - 17:06
So familiar a gleam
I know you, I walked with you once upon a dream. I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam. And I know it's true that visions are seldom all they seem, but if I know you, I know what you'll do...
La voir reprendre des couleurs et de nouveau converser fit à l’armateur le plus grand bien. Il ne lui fallut pas plus pour étouffer un peu de cette culpabilité qui rongeait son cœur, si bien balayée par la petite main de la belle dame accrochée à son bras. Si elle voulait qu’il reste, il en serait ainsi : il ne pouvait déroger aux ordres d’une âme qu’il admirait tant. Pourtant, une certaine gêne commençait déjà à se joindre au silence et au vide qui meubla un instant leur conversation : les domestiques chassés, il ne restait plus qu’eux sur ce canapé de velours et un millier de questions restées en suspens depuis des décennies. Ichabod, qui pourtant avait pris les devant de ces retrouvailles, était maintenant en train d’observer les danseurs, comme pour laisser Milady à sa pudeur, elle qui n’avait pas osé plonger son regard dans le sien depuis son retour à la réalité.
Seul un nom trop longtemps oublié lui fit tourner la tête, arrachant un sourire à la fois embarrassé et sincère à ce qui restait de celui qui l’avait un jour porté. Il acquiesça, laissant encore un peu couler le silence. Peut-être se préparait-il à la suite des explications qui, quant à elles, seraient plus longues et périlleuses...

Le poumons gonflés d’un souffle nouveau, il s’apprêtait à tout lui raconter, ou presque, sur ses recherches et le fantastique voyage qui l’avait mené jusqu’à cette bien humble cité américaine. Il voulait n’épargner aucun détail, de ses déceptions à sa victoire que cette soirée impromptue lui avait offert - mais les mains de Mila, à présent liées aux siennes, lui firent oublier tout ce monologue qu’il avait des années durant préparé. La confession de Madame Rosenbach acheva donc de le troubler, laissant son visage exprimer toute la surprise et l’affection que son souvenir avait fait perdurer en lui.
Après cet hébétement passager, il serra un peu plus ces petits doigts d'albâtre refermés autour de sa peau grillée par le sel et le soleil, se penchant pour garder secret cette conversation. Ce tutoiement qu’ils s’autorisaient maintenant diminuait cette distance que leur statut respectif avait creusé entre eux. — Moi aussi. Si tu savais comme tu m’avais manqué. “ Même si elle avait fuit, il lui pardonnait volontiers tout le mal et la colère que son absence avait pu jadis lui inspirer. Il était trop vieux pour ne pas tourner la page et trop amoureux pour chercher des réponses à des questions qui ne changeraient jamais le passé. Son sourire en était témoin, il ne lui restait que peu de rancœur dans l’âme.  — Je suis venu ici pour affaires, mais aussi car c’est à Silverstone que mes contacts m’ont envoyé - ne le prend pas mal, je t’ai fait chercher. J’ai longtemps cru que je ne te retrouverais pas, mais il faut croire que la chance sourit aux audacieux. “ Finalement, ce trou désertique dans lequel il avait décidé de dresser son tombeau ne lui paraissait plus si terrible. Il avait bien fait de traverser les océans. — D’ailleurs, excuse moi si ces retrouvailles te semblent cavalières, je ne pensais pas qu’à mon âge je ferais encore autant d’effet. “ Il rit, un court instant, avant de chasser ce mauvais humour de garçon par un soupir. — Pardon, pardon. Rassure toi, je ne pensais pas à mal - et c’est en tout bien, tout honneur que je suis venu à ta rencontre. Moi aussi, je suis marié maintenant. “ il glissa une main hors de cette tendre étreinte qu’elle avait engagé, lui montrant un anneau d’or qu’il fit rouler à son annulaire ( pourtant, il n’y avait que peu de fierté sur son visage ). — J’ai une fille, Julia, et deux petits fils absolument merveilleux. “ Il sourit un instant en se rappelant des rires enfantins qui devaient encore résonner dans la demeure Walsh. — Et tu es mariée, toi aussi. J’espère que la vie t’a gâté. “ C’était tout ce qu’il lui souhaitait. Ses yeux, enfin posés sur elle, reflétaient toute la douceur et la mélancolie de ce constat. Il savait qu’elle avait un fils, puisqu’il l’avait rencontré à la Society, mais en dehors de cela, la vie de Madame Rosenbach restait un mystère. — Je voulais juste m’assurer que tu allais bien et, sinon, œuvrer pour que ce soit le cas. J’ai eu la chance de prendre part à des affaires florissantes dont je suis maintenant à la tête, alors pourquoi ne pas investir un peu de cet argent dans ce paradis que toi et ton mari essayez de construire, hm ? Le rêve américain, tout ça... “ Perdant un peu de sa noblesse, il laissa son regard voguer au loin, sur la foule. Il réalisa alors qu’il s’était fait de bien mauvais amis pour exécuter ses desseins - mais quand on sait qu’on va mourir, on a moins peur de poignarder les masses dans le dos. S’il fallait changer ses relations pour assurer à Mila un peu de paix et de joie, tant mieux, il le ferait volontiers. Cependant, il tairai cette information, comme bien d’autres.  — Mais avant que nous abordions ce sujet fort ennuyeux - j’ai fait des comptes ma vie, mais je ne m’en régale toujours pas - il y a une chose que j’aimerais savoir...Ne t’en fait pas, ce n’est pas un piège, et le soutien que je compte offrir à ta famille restera inchangé, peut importe ta réponse. “ Il garda son sourire aux lèvres, peut-être pour ne pas l’effrayer et cacher sous un voile de sympathie les reproches qu’il avait un jour exprimés, puis oubliés. De toute façon, comme il le lui avait dit, il n’avait pas de ressentiment à son égard, seulement un peu de curiosité pour un geste qui n'avait pas été accompagné de véritables explications ( ou tout du moins, n'était pas vraiment justifié ).  — Pourquoi est-ce que tu es partie ? “ Ou plutôt, qu’est-ce qui t’a poussé à partir ? Milady était un secret ambulant, petit bout de femme qui cachait de ses cheveux roux jusqu’à son nom ( tout comme lui ). Leur rencontre, elle aussi, avait scellé ce bilan : que fuyait-elle quand il l’avait retrouvé le ventre rouge, perdue dans les bois ? Quels fantômes tenait-elle tant bien que mal à chasser de cette petite vie paisible qu’elle s’était construite ? Parfois, il avait peur de ne jamais vraiment l’avoir connue. Ceci dit, il ne pouvait pas vraiment le lui reprocher...

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Dim 25 Avr - 21:58
I've walked with you once upon a dream

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Elle lui avait manqué.

Cette idée colora ses joues bien plus qu’elle ne l’aurait désiré, comme une adolescente incapable de cacher ses émois. Le tutoiement qu’ils s’accordaient avait pour effet de briser la barrière du temps, les ramenant à une autre époque malgré la foule valsant dans le présent autour d’eux.

Elle l’écouta avec attention lui expliquer la raison de sa présence, la tête légèrement penchée sur le côté tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de le regarder, de s’imprégner encore et encore de ses traits avec avidité. Lorsqu’il mentionnait l’avoir fait chercher, son pouls s’accéléra mais Mila resta immobile - pour ne rien laisser paraitre. Prenant une légère inspiration, elle cligna doucement des yeux comme pour lui intimer qu’elle comprenait, qu’elle ne lui en voulait pas. Au fond d’elle, même si elle ne comprenait pas vraiment ses motivations, elle était heureuse de le revoir.

Elle rit, alors qu’il s’excusait de lui faire autant d’effet. Son exclamation attira des regards vers eux, et Madame Rosenbach se reprit bien vite, plaçant une main devant ses lèvres pour en cacher le sourire qu’elle n’arrivait pas à ternir. Elle avait l’impression d’être en plein rêve, là avec lui, à plaisanter comme si toute cette situation était naturelle, évidente.

Le regard bleuté de la Lady glissa ensuite vers l’alliance qu’il lui présentait, et elle força ses lèvres à garder la forme du sourire qui devenait presque douloureux à présent. Elle était ravie, se convint-elle. Sincèrement. Et d’autant plus en entendant qu’il avait eu des enfants, et des petits enfants. Pourquoi ne le serait-elle pas ? Benjamin la ramena vers la raison en indiquant qu’elle aussi, avait été gâtée par la vie. Le sourire de Mila redoubla, comme la douleur dans ses joues. « Oui, quatre fois bénie, mais pas encore de petits enfants à mon grand regret… », se permit-elle de préciser en cherchant dans la foule l’ombre de ses enfants. Elle était heureuse de sa vie. Elle était heureuse de ses choix, et fière de sa famille qui la comblait de bonheur… alors d’où venait ce drôle de pincement qui lui serrait le cœur ?

L’entendre parler de ses affaires florissantes et du rêve américain l’intrigua. Il semblait à la matriarche que Monsieur Walsh n’était pourtant pas grand amateur des idéaux de ce côté de l’Atlantique… mais les décennies les séparant avaient peut-être changé son jugement, le rendant plus clément quand aux manières des gens du nouveau-monde ? Mila s’apprêta à le lui demander, lorsque Benjamin – Ichabod, prit à nouveau la parole, lui annonçant qu’il désirait savoir quelque chose. Le pouls de la brune s’emballa à nouveau à l’idée de toutes les questions qu’ils pouvaient bien lui poser et dont elle n’était pas fière de la réponse. Mais polie, elle se força à respirer, portant un regard aussi doux que possible sur son ami avant de l’inviter d’un regard à poser sa brulante interrogative. Il arborait un sourire qui n’avait pas préparé la Lady à entendre ses mots, bien qu’elle ne fût pas tant étonnée par leur sens.

Se redressant légèrement, les mains jointes posées sur ses genoux, Mila dégluti discrètement. Comment lui répondre avec la sincérité qu’il méritait, sans trop en dire ? Elle avait été avare en explications à l’époque, trop apeurée, et elle pouvait tout à faire comprendre son besoin de réponse mais… avait-il fait tout ce voyage pour finalement recevoir ces explications qu’il attendait depuis trente-ans ? Cette idée lui donna le tournis, et elle se força à trouver les mots pour lui répondre afin de ne pas trop y penser.

« Je… J’ai pensé que c’était sage, à l’époque. Nous étions très jeunes et… », commença-t-elle, le goût amer du mensonge lui brulant la langue. Elle se força a garder les mains jointes pour ne pas céder a l’envie de tripoter nerveusement le tissus soyeux de sa jupe. « J’ai eu peur que… ». Comment lui expliquer avec honnêteté ses motivations, alors qu’il ne connaissait qu’une toute petite partie de l’histoire ? La brune releva la tête, regardant les convives autour d’eux. « C’était une autre époque, Ichabod », essaya-t-elle de justifier, vainement. Elle avait envie d’être honnête, autant pour lui que pour elle-même, de lui dire la vérité, et raconter tout ce qu’elle cachait depuis si longtemps qu’elle en oubliait parfois le sens et l’enjeu… mais était-ce le bon endroit ?

« Nous pourrions aller pique-niquer, bientôt ? », lâcha-t-elle en lui adressant a nouveau un sourire, pour cacher l’agitation de son esprit. « Nous serons bien mieux, au calme, pour en discuter, qu’en penses-tu ? ». Elle s’était penchée vers lui en lui posant ces questions, pour essayer de disperser tout le gène et toute la pression qui venait avec ce besoin de réponse ; et ce besoin de vérité. « Je promet de répondre avec honnêteté à tout ce que tu auras envie de savoir », ajouta-t-elle en se redressant, le regardant avec une certaine tendresse, comme si elle allait le faire fuir autrement. Il était venu à elle, inattendu et inespéré, mais c’était maintenant à son tour de faire en sorte qu’aucun d’entre eux n’ai à nouveau à fuir loin de l’autre. Si Ichabod était curieux, elle l’était aussi. « Et à l’occasion, je me permettrais de chercher à en apprendre davantage sur l’homme que vous êtes devenu, Monsieur Walsh… Qu’en dites-vous ? ».


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Mer 12 Mai - 17:25
So familiar a gleam
I know you, I walked with you once upon a dream. I know you, that look in your eyes is so familiar a gleam. And I know it's true that visions are seldom all they seem, but if I know you, I know what you'll do...
Malgré son sourire, cette posture si digne et gracieuse, il semblerait que madame Rosenbach avait décidé d’oublier ses principes pour éviter une réponse peut-être trop compliquée à une question à moitié innocente. Mais comment lui en vouloir ? Comme elle l’avait si bien fait remarquer, ce bal n’était pas l’endroit approprié pour déballer un passé houleux.
Quoiqu’il en soit, et bien qu’il acquiesça pour prouver à ce fantôme fait de chaire et d’os qu’il comprenait, sa poitrine se serra quand elle l’appela par le nom qui s’était choisi ( sobriquet qui mettait un peu de distance entre eux et leurs histoire ). Mais cela eut au moins pour effet de le rappeler à la réalité : ce ton presque sévère, ou qui, en tout cas, dressait un bilan tout à fait résigné de la situation, ne manqua pas de lui rappeler que lui aussi avait ses secrets.  — C’est vrai… C’est vrai. “ Pourtant, il aurait aimé qu’elle en dise plus sur cette terreur qui l’avait habité et avait l’air d’être revenue dans ses yeux. Peut-être était-il devenu impatient, finalement, après toutes ces années.

Mais la proposition de madame Rosenbach ne manqua pas de lui faire relever le menton. Un sourire marqué de sillons répondit à celui de la belle, contagieux. L’intérêt qu’elle nourrissait aussi pour ses aventures, bien que cette curiosité l’inquiétait, ne manqua pas non plus de lui faire retrouver sa fierté. — Un pique-nique ? Cette activité me semble tout à propos. “ Il souffla, rire discret qui resta coincé dans sa gorge. Si sa mémoire était bonne, voilà une occupation qui avait rythmé leur vie à deux - sauf que sur leur nappe, à cette époque, seul un pot de confiture suffisait à les nourrir. — Et ne t’en fais pas, j’imagine bien que le moment était mal choisi pour parler du passé. Je n’ai aucune crainte quant à ta sincérité. Ainsi, je tâcherais de faire de même. “  lui aussi penché vers son hôte, il jouissait de ce dernier instant de proximité avant que le jeu des faux semblant reprenne. Des fois, jouir de l’innocence d’un instant était plus agréable que de découvrir la vérité. En temps et en heure, ils sauraient tout l’un de l’autre - pour l’instant, comme des amis, ils profiteraient des plaisirs de l’ignorance.

A regret, il finit donc par se lever, jetant un regard sur les danseurs avant de faire volte face vers la petite lady. — Madame Rosenbach, maintenant que votre visage a retrouvé ses couleurs...   “ Il hésita un instant, se demandant s’il n’y avait pas dans cette envie soudaine un peu d’égoïsme mal placé. Ceci dit, si elle voulait mettre fin à cette conversation pour leur éviter la honte, elle n’avait rien dit à propos d’une valse. — Souhaiteriez-vous m’accorder cette danse ?   “ Évidemment, l’orchestre ne les avait pas attendu pour entamer leur partition, tout comme la foule qui depuis quelques minutes déjà s’affairait à battre un rythme cadencé de ses talons grouillants. — Je suis moins mauvais danseur que je ne l'eût été, c’est promis.   “ Dit-il dans un murmure, un sourire enfantin aux lèvres.
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