Le forum est la propriété du staff et de ses membres. Toute copie, même partielle, est prohibée.
Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
Le forum a été créé le 10.01.2020. La page d'accueil a été designée et codée par Artemis, pour Artifices. Le reste du design a été pensé et codé par GHOEST.
Après une soirée endiablée au Silver Saloon, le jeune médecin Arthur décède d’un infarctus. Maxence, son meilleur ami croquemort à la chevelure de feu, prend aussitôt les devants et l’emmène à la morgue pour le mettre en terre puisqu’aucune famille ne le réclamera jamais. Mais alors que l’autopsie commence, coup de théâtre ! Arthur respire, mais à peine. Maxence saura-t-il ranimer la flamme ?
Au-dehors, la nuit est glacée et remplie de ténèbres. Dans l’enceinte froide de la morgue, Maxence prépare ses scalpels et ses onguents pour rendre un dernier hommage à son ami très fraîchement décédé : Arthur Maharaj, le sensuel médecin indien parti trop tôt lors d’une soirée de folie au Silver Saloon. Son corps d’apollon froid repose désormais sur le billard funéraire du croque mort au sourire ravageur. Pour rendre la tâche moins difficile, l’irlandais à la chevelure de feu noie son chagrin dans l’alcool et dans les dernières prescriptions de son médecin traitant aujourd’hui disparu. Le sous-sol est froid, silencieux, encombré de planches de cercueil et éclairé par une pâle lanterne. Arthur, telle Juliette abasourdie par le poison, semble dormir, le corps dénudé. Alors que Maxence prend à deux mains son courage et s’apprête à extraire l'œil de verre de son ami, un frisson parcourt la peau halée du jeune docteur… Est-ce le vent, le froid ? Un signe de l’au-delà ? Un souffle de vie suave entre ses lèvres brunes ?
A présent, c’est à vous de dealer avec ce qui suit ! Comment Maxence va-t-il réanimer le corps licencieux de son ami, frigorifié et affaibli ? Que peut-il mettre en œuvre pour réchauffer ses tressaillements obscènes ? Sous les soins vigoureux du croquemort aux mains d’or, le cœur d’Arthur se réchauffera-t-il ?
crédits codage : Bangarang / Merci à Pearl, Makoyepuk Liam et Jonas
Arthur le savait pourtant pertinemment (bien que pour l’instant il ne soit plus en état de savoir quoi que ce soit), il en fallait peu pour que la boisson lui monte à la tête et lui fasse perdre ses moyens. Or ce soir-là, engaillardi par la douce compagnie qu’offrait le malicieux et troublant (mais peut-être était-ce seulement l’alcool) croquemort, il avait laissé l’ivresse prendre le meilleur de lui. Après avoir rit et rendu (en même temps) le contenu de son estomac, il s’était effondré au sol pour sombrer dans une funèbre léthargie
La voix d’un ange, un chant pénétrant et déchiré qui pleurait pour la misère humaine peut-être, raisonna dans sa profonde narcose. Le médecin à la morgue endormie était si absorbé par la trop brève complainte qu’il avait eut l’opportunité de saisir qu’il ne pensa à rouvrir les yeux. Tout était encore trop embrumé, trop incertain. Et il ne faisait aucun doute que s’il bougeait, il se vomirait de nouveau dessus. La fraicheur de la pièce l’enlaçait fermement, il eut un hoquet de surprise lorsque des mains aussi douces que chaudes vinrent se poser délicatement sur ses pommettes glacées. Enfin, il ouvrit les yeux, battit des cils. Le contact physique, la caresse sensuelle de son cher ami, le ramenait à la vie.
« Aah...! » Le médecin rempli ses poumons de l'air frais de la morgue qu'il n'avait pas encore reconnu. « Maxchenche… »
Les sens encore enivrés par les litres d’alcool but plus tôt, il peinait à réaliser la situation. Délicatement sa main vint couvrir celle de son tendre irlandais d’ami, penché au-dessus de lui. Sa main glissa jusqu’à son biceps ferme, il n’eut pas besoin de tâter bien longtemps pour le trouver. Le métier physique qu’exerçait avec parfois trop de sérieux Maxence Burke avait aidé à sculpter ce corps viril. La chair de poule qui le secoua était-elle seulement due au froid où à quelques désirs inavoués … ? Non…c’était encore l’alcool qui lui jouait de bien mauvais tours.
« Où….Où schommes-nous ? »
Maxence n’avait pas encore desserré son étreinte sur son visage.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
L’œil s’extrada sans difficulté, comme un bourgeon qui éclos. Trop heureux d’être parvenu à dépoter ce diamant dont la valeur était encore un mystère, il ne sentit pas tout de suite le frisson qui parcourait la peau du macchabée sous le contact moite de ses grandes mains émaciées. Le sursaut de vie qui secoua son ami le figea dans son avidité, le globe de verre entre la pince serrée. Maxence baissa les yeux lentement vers le visage souriant de son ami dont la caresse grimpante saisissait déjà son maigre pectoral, endurci par la charpente répétitive des cercueils qui s’entassaient dans le cimetière.
-Arthur… ? Murmura-t-il en souriant à cette hallucination irréelle. Tu...tu...tu es…
Le visage d’Arthur était à peine éclairé par la lumière filtrée d’une lanterne suspendu au-dessus de la table de démembrement. Son sourire radieux réveillait en lui comme une crampe, juste au fond du ventre, un ronronnement monstrueux.
-Tu es vivant…
L’oeil tomba au sol et roula sous la console. Le sang se glaçait dans ses veines comme si la mort, quittant son ami, le prenait à sa place. Il lui rendit son sourire idiot tandis ce que ses yeux dorés roulèrent dans leurs propres orbites et que ses longues jambes de Jack’O Lantern se dérobaient. Il tomba de sa belle hauteur et s’évanouit sur le sol froid de la morgue.
Son éblouissement dura une poignée de minutes pendant lesquelles il laissa Arthur seul, borgne et glacé, étendu dans la chambre des horreurs.
Quand il rouvrit les yeux, un tressaut de panique le raidit. « Arthur ! » cria-t-il en se redressant. « Oh Seigneur pitié... » Il renversa la bouteille au sol en cherchant à se relever. « Mon Dieu, mon Dieu ». Se saisissant du visage vulnérable de son médecin préféré, il hurla : « Tu es vivant ! »
Bouleversé, il serra le corps tremblant d’Arthur dans ses bras. C’était purement et simplement un miracle. Il enfonça ses longs doigts dans sa chevelure épaisse comme un rapace amoureux.
Le contact gelé de sa peau l’obligea à reprendre ses esprits. « Merde, merde, merde...euh...ne regarde pas on...on est dans euh...tu as perdu connaissance, on est dans…dans ton bureau... » vociféra-t-il en retirant péniblement son veston et sa chemise pour vite en couvrir le bellâtre frigorifié dont le rire étincelant et les prescriptions de cocaïne lui étaient si vitales.
Son visage et celui de Maxence, rendu plus blafard que d’habitude par l’éclairage médiocre qu’offrait la pièce relativement austère, furent très proches pendant une poignée de longues secondes. La paupière d’Arthur libérée de sa prothèse retombait de façon grotesque. Maxence lui aussi, tomba de façon grotesque après quelques babillages que le médecin revenu d’entre les morts ne prit pas la peine de relever. Tout en se redressant sur un bras, il suivit de son œil valide la chute interminable (Maxence était très grand) du croquemort.
« … Maxence ? »
La suite de la soirée s’annonçait folle s’ils étaient partit pour répéter inlassablement leur noms chacun leur tour. L’esprit encore embrumé par tout l’alcool qui continuait de tourner dans ses veines et mettre son foi à mal, la situation (dont Arthur peinait encore à comprendre toute l’ampleur) ne lui semblait pas plus extravagante que d’habitude. Il était rare que Maxence se complaise dans l’ordinaire.
Mauvais médecin pour ce soir, Arthur ne s’inquiéta pas de la brève chute de tension de son bon camarade (et plus fidèle client) qui était déjà debout et s’agitait bien trop pour leur propre bien à tout les deux. « Oui, oui… Et, tu serais surpris… » Sa voix était basse et se modulait au grès d’intonations sommes toutes assez improbables dont seuls la fatigue et le tabac avaient le secret (ils avaient aussi beaucoup hurlé au Silver Saloon, mais tout ça était déjà loin). Arthur lui tapota le dos. En vérité il avait chaud et froid à la fois, se sentait transpirant mais il était encore beaucoup trop bourré pour repousser une embrassade chaleureuse d’un si bon ami.
Et si avenant, en plus, se dit-il en boutonnant de travers la chemise que lui tendait Maxence. Après avoir correctement décuvé, il aurait tout le temps de se sentir particulièrement horrifié de son manque de pudeur et de jugeotte. En attendant, il avait bien plus important à raconter. Son visage était devenu fermé, très sérieux (mais sa paupière le rendait tout de même comique malgré lui) et il se pencha mollement vers le croquemort. « Quand je-quand… Startford. Je l’ai vu, Max. Je l’ai entendu. Il m’a parlé. » Il marqua une pause, réalisant qu’il ne se souvenait plus du tout de ce que ce vieux cinglé lui avait raconté. « Il va pas nous lâcher. » Il n’arrivait pas à réaliser toute l’horreur de cette vérité.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Trop paniqué pour avoir froid, Maxence s’agitait dans l’office sinistre. Sa ceinture tombait sur ses hanches maigres d’adolescent, révélant le tracé de quelques poils roux sur le pubis. Il avait les épaules constellées de tâches de rousseur sur la peau blême. Le vêtement, ôté à la hâte, révélait la chair musculeuse de ses bras et le creux pectoral qui s’étirait en une ligne le long de son ventre. A quatre pattes, il tâtonna sur le sol dur pour retrouver la pièce incurvée qu’il avait fait tomber. Sa grande main glissa sous la desserte pour attraper la prothèse tandis ce qu’Arthur racontait ses visions d’un autre monde.
-Bouge pas...bouge pas…, demanda-t-il précautionneusement en penchant la tête du médecin fou en arrière.
A ce stade d’intimité, il n’y avait plus de pudeur pour l’empêcher d’aller aussi près à son contact. Avec ses doigts, il ouvrit l’orbite vide d’Arthur pour y insérer la plaque mais échoua à faire du travail propre. A l’évocation du fantôme, il le laissa avec une pupille complètement de travers, dans un louchement inhumain.
« Nom d’une putain... » souffla-t-il.
C’était évident, bien sûr que c’était ça. Le nom du pionnier qu’ils avaient déshonorés des semaines plus tôt provoqua en lui un frisson d’angoisse. Si Stratford les voyait en ce moment même, lui qui n’était pas si loin, dans le cimetière maintes fois souillé, nul doute qu’il serait encore plus furieux. Il dévisagea son compagnon, insatisfait. Un peu répugné.
« Attend remet ton machin, c’est dégueulasse là... »
Il s’épongea le front, transpirant. Malgré la fraîcheur il était fiévreux. La malédiction les poursuivrait. Ils avaient violés un genre de tombeau sacré. Comment Maxence aurait-il pu le savoir ? Jamais Elijah n’avait évoqué les tourments qui attendaient les pilleurs. Le carnet qu’ils avaient dérobés était abandonné quelque part dans la maison, Max avait déjà utilisé des pages vierges pour faire une équation.
-C’est bien-sûr…, tu...tu es mort pendant plusieurs heures… Il a dû t’apparaître pendant que…
Malgré un mode de vie qui ne lui assurait pas de gagner la course au pari de Pascal, Maxence était toujours assez religieux. Du moins suffisamment pour ne pas remettre en doute l’existence des fantômes avec des bavardages scientifiques. Il s’avança pour essayer d’aider son ami à se relever, si tant est qu’il puisse marcher. L’atmosphère lugubre de la morgue le heurta brusquement et il serait plus à l’aise pour cette conversation confortablement loti dans le salon. Espérons que le fantôme d’Elijah ne se joindrait pas pour l’apéritif...
Tandis que Maxence, tel un prince de conte de fées, se réjouit du réveil de sa belle au bois dormant (aka, Arthur), une ombre inquiétante s’engouffre dans la maison du croque-mort. Serait-ce le fantôme d’Elijah qui revient hanter les lieux ? Ou une terrible malédiction causée par un malheureux pillage de tombe ? Les deux complices vont le découvrir très vite, à leurs risques et périls…
Alors qu’Arthur revient peu à peu à la vie, pour le plus grand bonheur de l’irlandais à la chevelure de feu, du bruit se fait entendre dans la maison. Pourtant, depuis la mort de son maitre, le croque-mort des cœurs vit seul. L’état d’ébriété de l’un et la faiblesse de l’autre, mêlés à leurs retrouvailles poignantes, étouffent les bruits de cet invité indésirable. C’est seulement lorsqu’un cri digne d’une banshee retenti que la présence d’un intru se confirme. Il faudra donc que les deux hommes s’arment de courage et de vaillance pour démêler le vrai du faux dans cette quête vers la vérité !
A vous deux, aventuriers de nos cœurs ! L’esprit d’un des nombreux habitants du cimetière reviendrait donc hanter les lieux ? Serait-ce Elijah Kane en personne ? Quels sont donc ces bruits inquiétants qui troublent les émotions passionnées entre Maxence et le séduisant médecin de Silverstone ? Auront-ils assez de courage pour s’immiscer hors de la morgue et affronter ce revenant ?
crédits codage : Bangarang / Merci à Pearl, Makoyepuk Liam et Jonas
Tirant sur sa paupière, enfonçant son doigt dans la cavité mal rebouchée, Arthur replaça convenablement et facilement sa prothèse. Il fit quelques clins d’œil grossiers à Maxence pour s’assurer qu’elle était bien en place et ne le gênait pas. Le strabisme qui habillait son regard était bien moins grossier.
« Exactement, pendant que j’étais entre deux mondes. Enfin, mondes… entre deux... états, non ? Enfin, peu importe. Quand je l'ai vu ! Peut-être est-il coincé et furieux maintenant que nous lui avons dégradé sa tombe. En le privant de son repos éternel, mh... » Car pour avoir été enterré avec son carnet, c’est bien que ça devait être un bien des plus importants. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait encore réussit à le déchiffrer malgré des soirées entières à l’étudier. Peut-être parce que ces soirées se terminaient à fumer et à boire plus que de raison. Peut-être… En tout cas la situation n’ébranlait pas trop Arthur. Il lui semblait maintenant évident qu’il avait vécu une expérience l’ayant mené dans cette fine et surtout inconnue frontière qui séparait la vie de la mort. Il voyait maintenant où il avait laissé filé le temps, perdu dans un tunnel. Il n’était pas question de douter de l’esprit parfaitement lucide de son ami.
« Il cherche une barrière… non ! Pardon, il cherche comment franchir la barrière séparant notre monde du sien. Un esprit tourmenté dont… quelque chose n’a pas été achevé, peut-être. Qu’est-ce que tu en penses ? » Le flot de nonsense qu'il vomissait lui semblait malgré tout très clair.
Arthur tituba, attendit d’être bien ancré sur ses deux pieds, et regarda la pièce plus en détail. Il se sentait plus à son aise maintenant qu’il avait retrouvé son œil de verre. Enfin ! Il serait d’autant plus à son aise avec son intimité moins exposée. « Ah ! » Voyant que ses vêtements avaient été soigneusement pliés (enfin… tout était une question de point de vu qu’il n’avait pas pour le moment) et déposé sur l’un des rares meubles qui égayait la triste pièce, Arthur décida d’aller se refroquer. La présence du croquemort ne le perturbait pas suffisamment pour qu’il remette cette fin de soirée en question.
Il était occupé à se démener contre ses bretelles quand un hurlement lui glaça les os. Arthur sentit ses cheveux se dresser sur son crâne. Il resta quelques secondes interdit, jeta un coup d’œil à Maxence et sans hésiter plus longtemps se rapprocher de lui pour lui attraper le bras. Les doigts planté dans sa chair, il le secoua. « Tu as encore invité des prostitués ! Bon sang, qu’est-ce que tu leur as donné ? Où tu crois que… non… non. Le boudoir de madame Rosenbach est bien trop loin. Viens, allons voir ce que peut bien vouloir cette pauvre fille que tu as abandonné. » Tout remonté par un courage neuf et rare chez lui, il entreprit de tirer son ami dans sa quête.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Maxence regarda avec mélancolie Arthur se rhabiller, conscient que la faucheuse lui avait offert sa dernière chance de savourer l’horizon de ce petit cul bombé.
-Il y a clairement un goût d’inachevé dans tout ça, répondit-il pensivement.
Les deux grands échassiers se pétrifièrent à l’unisson au brame qui retentit à l’étage. Ils regardèrent à l’étage, puis se regardèrent, puis regardèrent à l’étage, puis Arthur vociféra ses accusations chuchotées. Maxence lui répondit sur le même ton :
« J’ai invité personne ! Tu crois que je fais venir des potes quand je m’apprête à empailler un abruti de médecin dans ma cave ? » s’énerva-t-il en essayant de faire le moins de son possible.
Instinctivement, il s’accrocha à la chemise d’Arthur qui lui même enfonçait ses ongles dans son bras. Les deux compères progressèrent en canard jusqu’à l’entrée de la morgue. Un goût de panique envahissait Maxence qui, superstitieux mais également roublard, comptait autant d’ennemis chez les morts que chez les vivants. « Putain mais qui vient crever chez moi à une heure pareille ! » prononça-t-il entre ses dents serrées, essayant de se donner un air courroucé pour dissimuler la frousse qui lui tordait les intestins. De sa main libre, il se saisit au passage d’un crayon à papier qu’il utilisait pour annoter des mesures. Il aurait pu s’emparer plus préférablement du scalpel, d’une pelle, du couteau à dépecer, d’un marteau, même d’une fiole d’arsenic, mais il n’était pas en capacité de prendre des décisions intelligentes à ce moment-là.
Cette vieille baraque craquait autant que son estomac un lendemain de bamboche. Le moindre petit bruit le faisait sursauter. Arthur avait l’air plus téméraire que lui. Sa mort récente l’avait sûrement départi temporairement de la peur. Maxence marchait donc derrière lui ce qui lui convenait bien car Arthur le dépassait de dix bons centimètres et se constituait donc en un bouclier valable.
« C’est sûrement un blaireau » tenta-t-il de se convaincre, refusant d’alimenter sa propre imagination déjà très débordante.
Il y avait des tas de raisons pour qu’un blaireau se faufile dans le salon et ce hurlement ressemblait très certainement au bruit que ferait un animal comme un blaireau. C’était sûrement un gros blaireau en colère. A dire vrai, le son lui faisait aussi penser à ce qu'Aoibheann aurait pu émettre en se coupant le pouce avec une enveloppe ou en se grattant un peu fort. Mais il savait de source sûre qu'elle était chez sa mère.
Arrivé en haut des marches, il s’écarta avec bravoure pour laisser à Arthur l’honneur d’ouvrir la porte et de jeter le premier coup d’oeil.
La peur monte et les esprits s'échauffent : si le magnifique et maintenant habillé Arthur Maharaj pense qu'un être de chaire s'est manifesté à l'étage, il pourrait bien être surpris, tout comme son acolyte, Maxence, croque-mort et fin connaisseur de la faune de Silverstone...
Dehors l’orage gronde et le ciel est strié d’éclairs. Pendant que nos deux valeureux héros avancent courageusement dans l’escalier, une ombre danse sur les murs alors qu’un éclair passe, projetée sous la porte. Mais quand enfin un œil curieux est jeté dans la pièce principale ( pas littéralement s’il vous plait, Docteur ), aucune silhouette monstrueuse ne se révèle aux regards terrifiés du duo. A la place, deux battants de portes grands ouverts et encore branlants dansent dans le vide, comme s’ils venaient tout juste d’être poussés.
Un nouveau chemin s’offre aux deux damoiseaux maudits, long couloir plongé dans les ténèbres - mais le prendront-ils ? Une voix semble les y inviter, comme un échos porté par le vent : « ...Suivez moi...»
Pourtant, le mauvais temps semble s’opposer aux desseins d’un esprit anonyme : alors que le calme épargnait la demeure Kane des affres de la nature, les fenêtres s’ouvrent grand, laissant le vent s'engouffrer dans la pièce et le rugissement des éclairs déchirer le silence. La tornade pousse les corps et les malmène, les faisant se rencontrer ( encore ).
A vous de jouer ! Le si roux Maxence et Arthur le miraculé suivront-ils les conseils avisés d’un fantôme aux vagues intentions ? Qu’est-ce qui les attend au bout du couloir ? Qui a mal fermé les fenêtres ? Vous en saurez plus au prochain épisode de…Autopsie Hérotique
crédits codage : Bangarang / Merci à Pearl, Makoyepuk Liam et Jonas
Pour se donner du courage, Arthur acquiesça à la théorie du blaireau qui lui semblait tout à coup plus valable que celle des prostitués. Maxence aurait pu dire qu’il s’agissait d’un plombier égaré et effaré qu’il aurait tout autant approuvé. Il marmonnait pour se donner du courage, regretta un peu de ne pas avoir d’arme lui aussi (il avait jeté un œil envieux au crayon bien taillé dans la main de Maxence) et hurla quand un éclaire projeta une ombre menaçante de monstre aux contours douteux sur les murs. « Le blaireau ! » Nul doute que Maxence aurait de jolis bleus sur son bras tant il l’avait broyé entre ses doigts. Il continuait de le tenir fermement alors qu’il entrouvrait la porte (prenant son courage à deux mains) pour lancer un coup d’œil en dehors de la sinistre morgue.
« … Un blaireau qui sait ouvrir les portes… Pourquoi pas. Après tout on a déjà entendu parler de faon cambrioleur. Ça ne serait pas une première… » Il continuait de grommeler tout en tirant Maxence à sa suite pour entrer dans le très mystérieux couloir. Qu’il connaissait pourtant par cœur. Mais l’horreur de cette nuit lui donnait un nouveau visage.
« Qu’est-ce que tu as dit ? » Il parlait si bas qu’un instant il douta que son ami ne l’ai entendu. Penché vers lui, il n’osait pas le lâcher de peur qu’il s’évapore. Mais un coup de vent qui tenait plus du cyclone en plus d’ouvrir les fenêtres les projeta l’un contre l’autre et contre le mur (et fit tomber un portrait de l’ancien propriétaire des lieux au sol). Arthur poussa un cri strident en même temps qu’il enserrait plus fermement Maxence contre lui. « Encore un coup de Katrina ! Cette vieille catin... » Katrina la catin, comme le faon, aimait s'introduire chez les gens sans prévenir et bousculer les habitudes de chacun. Mais bref, peu importe. Arthur secoua Maxence par les épaules. « Ou le vieux Kane ! Le tableau, c’est un signe ! Peut-être que c’est lui le blaireau ! Tu es sur que tu l’a correctement enterré ? Il a été enterré, non… ? Attend… Cette porte était fermée tout à l’heure, non ? » Il pointa une porte effectivement entrouverte plus loin dans le couloir (qui semblait s’être étiré depuis la dernière fois qu’il y avait mit les pieds de façon consciente). Mais de toute façon, tout à l’heure était parfaitement relatif puisqu’il y avait moins d’une demi-heure il était encore entre la vie et la mort. Et avant ça il était en train de faire un barathon avec son grand roux de copain. Mais dans le doute il s’enfonça dans le couloir, tenant toujours Maxence contre lui. Il attrapa au passage un chandelier qui se trouvait sur un mur (ce qui était quand même bien commode) et poussa la porte de ce qui devait être la bibliothèque.
Quelque chose clochait... Pourquoi Maxence n’avait-il pas encore revendu ce chandelier.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
-Oui, oui tout ça à la fois, bafouillait Maxence en suivant Arthur qui lui tenait pour la première fois la main.
Alors que le grand médecin aux mains moites et au regard fou se penchait vers lui pour lui murmurer sa théorie, Maxence redécouvrit pour la première fois de sa vie d’adulte la sensation d’être le plus petit. Il dû relever légèrement le menton, évènement complètement surréaliste !, vers cette silhouette dominante dont il pouvait sentir le souffle sur son visage. Puis aussitôt après, la cage thoracique athlétique qui se propulsa brutalement contre lui et le prit en sandwich contre le mur. « B-b-b-b-quoi ? » Il ne s’attendait vraiment pas à prendre ce rôle. Son cri transperça ses oreilles d’un autre genre de frisson et il posa subitement sa main sur le buste déboutonné de son ami pour l’éloigner d’un petit centimètre en regardant le tableau s’éclater au sol. Les puissantes paluches de ce fin planteur de seringue épicurien le secouèrent d’une telle puissance qu’il en était encore plus déboussolé. Il sentait qu’il ne pourrait pas lutter contre lui à cet instant.
-Atte...-att...-Arthur vous me faîtes peur.
Leurs deux visages se tournèrent vers la porte ouverte. Maxence se blottit contre Arthur et marcha avec lui, le bras glissé dans son dos et les doigts cramponnés à sa chemise qui empestait la soirée de la veille. Arthur lui enlaçait les épaules avec une camaraderie qui n’était pas inhabituelle mais qui prenait une tournure beaucoup plus intime. Ils étaient sûrement déboussolés par la peur. A nouveau, leurs regards se croisèrent puis se tournèrent vers le chandelier.
-Sur ma vie, ce truc était pas là, chuchota-t-il.
Il fallait qu’il fasse quelque chose de rationnel et d’adulte. « Je… ! » Sa voix dérailla comme celle d’un collégien à la présentation orale de rentrée. « Je vous ordonne de vous montrer ! Nous sommes deux et nous sommes armés ! Mon ami est catcheur ! » Il serra la main d’Arthur plus fort en avançant vers l’immense porte ouverte. « C’est chez-moi ici maintenant ! Retournez dans les limbes dont vous vous êtes échappés ! » Il regarda Arthur et lui demanda du regard s’il avait été bien.
Deux éphèbes aux abois tentent tant bien que mal d’exorciser la peur qui les habite grâce à d’habiles rapprochements. Mais la passion, comme une ombre, disparaît quand éclate le tonnerre : le chandelier dur comme le fer ( dont il est évidemment fait ) à la main, prêt à frapper, ils s’avancent vers l’inconnu, bravant tempêtes et mystères pour obtenir le fin mot de cette bien lugubre histoire…
Le très grand et charmant Maharaj, profitant de cet objet habilement placé comme s’il eût été posé là pour les besoins de la narration, guide son charmant - mais néanmoins roux - camarade vers des abysses de ténèbres, cimetière de savoir couvert de poussière et de toiles d’araignées fantomatiques ( la tribue Séduh’proprh aurait désapprouvé ). Courageux, usant sûrement de leurs cris suraiguës pour impressionner l’ennemi, ils marchent dans ce dédale de livre avec la sensation d’être épiés par mille yeux curieux. L’orage cisaille encore le ciel et au travers d’une fenêtre, la lumière s’engouffre dans la pièce, projetant une nouvelle fois la silhouette altière d’un personnage mystérieux. « Bienvenue...Dans le manoir Kane... » souffle une voix lointaine. « Je vais vous raconter l’incroyable destin d’un homme dont la noblesse n’avait d’égale que sa folie… Souvent décrié comme un monstre de perversion, un ogre lubrique qui s'adonne à la plus sordide luxure, sa sinistre réputation nous mènera jusqu’...En Enfer. ».
L’ombre disparaît.
Après un silence digne d’un Terrence Malik, des bruits de pas pleuvent en échos tout autour de nos deux héros, comme si un troupeau de rats courait dans les murs ( décidément, cette demeure est insalubre ). Néanmoins, la source de tout ce raffut semble être invisible à l'œil nu. Seuls quelques soupirs parviennent encore aux oreilles des damoiseaux assermentés : « Poutres du seizième siècle... ». Les pas se rapprochent, toujours plus près, plus rapides - mais ce qui devrait se trouver devant eux n'apparaît pas. La voix, quant à elle, est plus forte, comme si une bouche à la moue taquine venait de susurrer ces informations aux creux de leurs écoutilles : « A 12 ans, mon héros était le roi d'Espagne. » Si seulement Arthur, l’homme dont l’œil de verre parvient malgré sa composition a envoyer des regards de braise, et Maxcence ( c’est comme ça qu’on orthographie véritablement ce prénom d’origine Corkienne ), le charmant diable tout de noir vêtu, prenaient le temps de lever la tête, ils verraient la source de leur tourment. Le Bern, comme l’appellent les autochtones, créature des temps ancestraux - quand les rois régissaient encore le monde - est fermement accroché aux poutres du plafond qu’il admire tant, aidé de ses petites mains crochues qui poussent toujours les portes sans les refermer. Il a le sourire aux lèvres, comme pour montrer sa rangée de crocs blanc, et l’œil brillant d’un loup prêt à sauter sur sa proie. Seul un filet de bave tombe sur l’épaule du croque-mort aux courbes….Aux courbes….Bref. Dans un hommage à un film bien connu, un peu de salive chute sur le veston du croque-mort aux yeux azurs.
A vous les historiens ! Arthur et Maxence, dont les têtes touchent presque le plafond, parviendront-ils à débusquer la bête qui les a menés vers un piège mortel ? Pourront-ils supporter tous ces randoms facts historiques avec lesquels Le Bern captive puis endort ses proies ? Quels secrets l’Histoire cache-t-elle ? Le Bern n’est-t-il finalement pas plus proche du blaireau que de l’homme ? Katrina, la vieille catin, a-t-elle maudit le manoir après avoir perdu aux cartes ? Vous en saurez plus au prochain épisode...Ou peut-être pas, vu que l’event s’achève.
crédits codage : Bangarang / Merci à Pearl, Makoyepuk Liam et Jonas
« Elle fait un sacré vacarme ta bibliothèque. » Chuchota Arthur, se penchant légèrement vers Maxence bien qu’il n’en ait pas tant le besoin. Le parquet grinçait furieusement à chacun de leur pas. Une chouette hulula alors qu’un nouvel éclaire s’abattait non loin du manoir. Arthur hurla en même temps que Maxence (il essaya de se convaincre que c’était la réaction du croquemort qui avait provoqué la sienne) et tira brusquement sa manche pour qu’il s’arrête. Tout en brandissant courageusement son chandelier devant lui, il l’agita en espérant faire fuir l’ombre susurreuse. « Arrière ! Démon ! » Il eut la bonne idée de se retourner pour vérifier d’où pouvait venir cette fameuse ombre impalpable (et avec quelle source de lumière bon sang, aucun éclaire ne laisse le temps de réciter un monologue de six lignes) et quand il reposa son regard au strabisme gracieux sur le pan de bibliothèque, il n’y avait que les livres pour lui répondre par un silence pesant.
« Maxeeeence… » Parce que ce soir il était particulièrement tactile (en même temps il faisait frais, à la mi-février et avec toutes ces fenêtres ouvertes ils allaient attraper la mort) il l’attira entre ses bras pour l’y garder, tel un doudou pas encore passé à la machine à laver. La petite Burke avait-elle décidé de faire une pyjama party au grenier ? Peut-être une partie de chasse endiablée en talonnettes. Arthur préférait mille fois envisager toutes ces possibilités plutôt que de faire face à la terrible vérité : le manoir était hanté par un danseur de claquettes friand de poutres. « Mais… ça n’a aucun sens. C’est de la folie pure… La maison doit avoir cent cinquante ans à tout casser ! »
Arthur tourna les yeux vers son compagnon d’infortune et, d’un geste irréfléchis mais poussé par l’instinct (pas le plus utile dans cette situation précise, donc), essuya le filet de bave qui glissait sur l’épaule dénudée et albâtre (et très ferme aussi, c’est à souligner) du séduisant croquemort de Silverstone. Après avoir échangé un regard avec le rouquin, il remonta de l’œil le filet gluant et interminable. Bon sang… une salivation excessive comme ça… il fallait espérer qu’ils aient affaire à un cas de cancer de l’œsophage ou d’infection de la muqueuse buccale… « ...Ou symptôme de la faim ou des cas les plus extrêmes de trouble neurologique. » Pour avoir le temps de penser et dire tout ceci, puisque la bibliothèque n’était pas si haute de plafond que cela, il allait sans dire qu’Arthur allait très lentement. Pour marquer l’effet dramatique. Et il se retrouva littéralement nez contre nez avec une paire d’yeux si plissés qu’ils disparaissaient presque sous les cernes que le temps avait creusé. Il n’eut pas le temps de s’attarder sur le sourire gigantesques pourvu de dents proéminentes et certainement bien plus nombreuses que ce qu’une bouche devrait être en capacité de contenir. Arthur poussa un énième hurlement strident et attrapa Maxence par son épaule dénudée, albâtre et ferme pour continuer à le trimbaler à sa suite.
Ils traversèrent la bibliothèque qui semblait s’étirer et se plonger dans les ténèbres au rythme marqué de leurs pas rapides. Une porte leur faisait face et Arthur l’ouvrit, comme s’il ne pouvait s’en empêcher. « Je sais bien que c’est parfaitement interdit au publique mais je… nous devons y aller. » Et pourquoi se sentait-il obligé de commenter tout ce qu’il faisait... Sans ménagement, parce qu’un mélange de curiosité et de peur emplissait sa poitrine et le forçait à avancer, Arthur poussa Maxence à l’intérieur et entra dans la pièce à sa suite. Et le rire distant qui les suivait devait être dans sa tête, une nouvelle farce de son imagination mise à rude épreuve ce soir.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Face à la bête, les hurlements conjoints des deux retentirent dans toute la maison. Les yeux rieurs et pleins d’entrain du monstre se figèrent dans ceux de Maxence, agitant leurs lumières mortes jusqu’au fond de son regard médusé. Cloué au sol, incapable de remuer un muscle, c’est Arthur qui l’arrache à sa sidération en le tirant avec lui dans sa course. Il se laisse entraîner, abandonnant un petit bout de son âme déchirée dans la bibliothèque.
-Il faut bloquer la porte ! s’écrie l'irlandais en rabattant les deux battants de l’immense double entrée tapissée.
Dans les appartements coquets, magnifiquement restaurés par des passionnés de la période, Maxence cherche un objet oblong qui pourrait retenir le sinistre métropolitain grimpant. Là ! « Retiens le ! » crie-t-il à Arthur en se précipitant vers une épée accrochée au mur dans son blason brodé. Mais il ne peut pas tripoter un objet aussi ancien sans précaution. Il se saisit rapidement d’une paire de gant disposés là par l’expert supposés assurer la séquence « tourner des vieilles pages dans la salle des archives », les enfile aussi vite qu’il peut et décroche chaotiquement la lame de collection ayant appartenu au Vicomte. « Tiens bon, j’arrive ! » Il rejoint en courant son ami et enfonce le dard dans le creux des poignées de la porte, créant ainsi un barrage au monstre qui gratte la surface et glisse ses longs doigts crochus dans l’interstice. Dos à la porte, il tenta de seconder son compagnon à retenir les volets qui grinçaient.
La voix enjouée, leur partageait avec ravissement des anecdotes croustillantes sur les passions qui ont secoués ces murs.
« C’est ici qu’Elijah Kane, dévoré par la mélancolie et le désir, fit bâtir cette fenêtre où chaque soir il pouvait épier la maison Rosenbach, espérant apercevoir la silhouette de son grand amour : la princesse du Luxembourg, ... »
Maxence se tourne vers la fenêtre. C’est leur seule échappatoire. L’accès à l’étage est désormais condamné et s’ils restent ici, ils sont fait comme des rats.
« Dans une lettre à sa cousine, le 17 octobre 1874, la duchesse confiait : Il me fait un peu peur, je me demande s’il n’a pas quelques pensées impures à mon égard... »
La porte se mit à trembler sous les coups du poltergheist. L’apprenti du sinistre personnage historique s’élança vers la fenêtre et l’ouvrit avant d’enjamber le bord. Il l’avait déjà fait il y a longtemps. Bien-sûr, il aurait été trop dangereux de sauter en bas. « Suis moi, Arthur ! Il faut qu’on se cache ailleurs ! » appela-t-il son ami à relâcher la pression sur la porte.
La voix criait après eux.
"Il était, pour ses contemporains, ce qu'on appellerait aujourd'hui un sacré incel...!"
Il y avait un petit rebord qui, en le longeant précautionneusement dos au mur, permettait de rejoindre la pente du toit. Maxence s’engagea le premier. Il n’avait pas le vertige mais son cœur battait à tout rompre. La prod ne serait pas contente s’ils abîmaient les tuiles en empruntant des chemins non balisés à l’avance par l’office du tourisme. Le vent glacial les giflaient tandis ce qu’ils remontaient le fin rebord de pierres. Un éclair frappa une stèle du cimetière en contrebas. Arrivés sur le toit, Max tendit la main à Arthur pour l’aider à le rejoindre. « Ne regarde pas en bas... »
Un fracas sonore dans la pièce qu’ils venaient de quitte leur indiqua que l’épée avait été rompue. Alors, un hurlement furieux éclata comme un orage qui gronde. Le Bern ne supportait pas qu’on ne paye pas aux objets historiques le respect qui leur était dû.
« Fine fleur du fleuret et escrimeur de talent, Elijah Kane amassa tout au long de sa vie une collection exceptionnelle de sabres et d’ARMES LETHALES ! »
« Là-haut ! Vite ! Le grenier ! » cria Maxence en indiquant un petit volet dans la pente de la toiture. La pluie battait à tout rompre et s’écoulait le long du toit.
Il était très heureux qu’Arthur ait suivit avec tant d’attention des cours d’équitation dans sa jeunesse, malgré toutes les accro à Cheval Magazine aux murs des chambres tapissés de poster de pur sang arabe, d’appaloosa ou encore de frison. Faire du parkour demandait un bon sens de l’équilibre que lui avait apporté les heures de voltige à faire des acrobaties sur la croupe d’un canasson et des abdo sculptés à force d’accompagner les va et vient des muscles puissants sur du trot à cru. Contre tout attente il parvint à suivre son compagnon sans mal, qui lui aussi s’en sortait à merveille. Il faudrait qu’il pense à lui proposer de chevaucher dans la pinède après toutes ces mésaventures.
Mais la voix du Bern le sortit de sa douce rêverie alors que son compagnon croquemort (bien que roux et toujours à demi nu) l’aidait à rejoindre le toit. Arthur patina sur des tuiles en allant rejoindre la petite fenêtre fort heureusement ouverte, manquant de glisser. Les tuiles malmenées allèrent s’exploser au sol en même temps qu’un cri strident déchira la nuit agitée. En espérant que, contrairement aux poutres, le toit ne soit pas du seizième, sinon ça allait finir au tribunal pour vandalisme. Avec un peu de chance Thomas Rosenbach pourrait les aider. Apparemment il s’entendait plutôt bien avec Maxence, quelque chose comme ça.
Maxence ce glissa à l’intérieur tête la première, et dans le but de lui venir en aide Arthur alla lui tâter son ferme fessier pour l’y pousser. Étonnant, à première vu la crapule Irlandaise ne semblait pas du genre à aligner les squats. Mais il ne serait pas le premier à bien cacher son jeu, combien de femmes à la gorge discrète sous le corset se révélaient dotée d’attributs particulièrement généreux en réalité. Une fois les tiges interminables de son ami qui lui servaient de jambes passées, Arthur s’engouffra à sa suite et tomba avec fracas sur le sol. Il referma les volets derrière lui, au cas où la créature infernale avait décidé d’abimer son beau costume en les suivant. Dans la pièce pesait un silence de mort. Même l’orage c’était tût, comme une petite vieille respectueuse de la paix qu’imposait un lieu sacré. Arthur tâtonna un court moment avant d’attraper une boîte d’allumettes, ce qui lui permit d’allumer le chandelier qu’il trimballait avec lui depuis tout ce temps (la vie est bien faite quand même). Il échangea un regard avec Maxence. « On dirait qu’il est parti… » Et enfin il se décida à regarder le reste de la pièce dont l'entretient laissait largement à désirer qui puait le renfermé et le moisi. Une silhouette endormie se dessinait sous des linges et au moment ou Arthur tira le drap d’un coup sec les volets s’ouvrirent et le vent hurla et siffla à leurs oreilles. Le cri strident d’Arthur se mêla au tintamarre général. Les trois flammes vacillantes du chandelier furent soufflées, mais il avait eu le temps d’apercevoir le vieux crâne poussiéreux qui lui avait rendu un regard vide. Des coups se firent entendre, d'abord lointain mais déjà de plus en plus forts et proches.
made by black arrow
Arthur Maharaj
Maxence Burke
Since : 25/11/2020
Messages : 130
Name : Maxence Burke
Faceclaim : Domhnall Gleeson
Crédits : ghoest
DC : Pearl Hennessy & Nadie & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
Tous les meubles sont recouverts de draps blancs et d’une épaisse couche de poussière. Chaque latte du parquet craquent sous leurs pieds. En arrachant le voile pudiquement laissé là par le temps, Arthur révèle sur le lit une immonde figure de paille, comme un épouvantail alité.
-Chut ! Chut ! Tais toi Arthur ! Il va nous entendre ! siffle Maxence en se précipitant pour fermer les volets.
Le grenier d’Elijah était resté en l’état pendant toutes ces années. Ils n’avaient aucun droit d’être ici. Ils devraient déjà être à la boutique en ce moment, en train d'acheter des magnets pour frigo. Cet étage entier était condamné par ces boudins de velours qui indiquaient le sens de la visite.
-Sa pièce secrète…, souffle l’irlandais dénudé. C’est là qu’il les retenait…
Les coups se rapprochent, comme un sinistre tambour qui résonne dans les murs creux. Maxence n’était jamais monté ici. Il n’avait aucune envie de connaître les honteux secrets de son prédécesseur. Pourtant elle était là, la preuve que dans toutes les histoires il y a une pièce cachée. Dans tous les palais, il y a une crypte. Des vilaines tares enfouies qu’on ne peut pas montrer dans une émission de droite à heure de grande écoute...
« Je suis heureux de vous retrouver dans ce lieu grandiose et pourtant méconnu... »
La voix difforme détonne, beaucoup plus près qu’il ne l’aurait cru, comme s’il était juste derrière la porte, dans le couloir. Ce salaud enjambait les barrières de sécurité comme s’il avait un pass pro. Maxence attrapa la main d’Arthur.
« Si ces hautes murailles sont restées célèbres, c’est aussi parce qu’elles ont été le théâtre d’un des épisodes les plus sulfureux de notre histoire... »
L’enflure. Il racole de l’audimat en racontant les histoires de fesses des puissants. Les coups reprennent de plus belle. Un générique sinistre monte des fondations de la maison jusqu’au grenier, comme un souffle vivant. Pourquoi ici et maintenant ? N’y avait-il pas eu assez de résurrections ce soir ? Il n’est pas prêt pour mourir. Pas maintenant, pas comme ça. Qu’a-t-il fait pour mériter une telle malédiction ?
« Je suis désolé de vous avoir trahi, Elijah ! » crie l'ancien apprenti, désespéré « J’ai...j’ai fait ce que j’ai pensé...juste...je vous demande pardon ! »
La peur s’enlace dans son ventre. Il suffoque. Les griffes avides d’ouvrir des portesgrattent de l’autre côté du mur, comme si le monstre n'avait pas réussi à obtenir l'accès exclusif. C’était foutu, foutu…
Maxence regarde son ami. Il est beau même avec sa tête de déterré. Se pourrait-il que… ?
« J’suis vraiment désolé Arthur... » affirme-t-il en inspirant. La mort les emporterait peut-être mais au moins elle les prendrait ensemble. Il serre ses doigts entre ceux de son ami si savant. Arthur n’est pas que beau, il est aussi très drôle, très intelligent, très cultivé, il vient d’Europe et ça se voit sur son front. Même si Max n’aime pas les anglais, avec celui-ci il avait été obligé d’admettre qu’il se passait quelque chose. Il l’avait pris sous son aile, lui avait partagé sa science et…
-Par tous les saints mais c’est ça ! La science ! Une réponse rationnelle à tout ce chaos ! Maxence s’écria comme un forcené. « Il faut qu’on le bannisse comme le ferait un universitaire avec un journaliste spécialisé inculte du câble ! »
« Nous vous raconterons sa mort entourée de controverses.... » Maxence se ressaisit d'un coup, porté par l'espoir. -Arrière sinistre engeance du Roman National ! Nous sommes en Amérique ici ! Les têtes couronnées ne sont pas les bienvenues ! Vas-y Arthur ! Crie lui des articles de la Déclaration d’Indépendance !
Mû par l'instinct, le croquemort entonne la dernière défaite de la France à l’Eurovision 2019 comme un exorcisme. « QUAND JE RÊVE JE SUIS UN ROI ! » tandis ce que son compagnon balançait pèle-mêle des citations approximatives des cinq cavaliers de l’Apocalypse, au nom de Thomas Jefferson, Benjamin Franklin, John Adams, Roger Shermans et Robert Livingston. La porte vole en éclat, révélant la figure torse du monstre qui tend la main désespérément vers eux pour contrer le maléfice.
« Mêêêême le paaapeee Pi II deeevaaait bieeen rererecooonnaaaître qu’eeeelle aavaaait le plus beauuu visagaage qu’iiil ait été donnéééé de voooir... »
Arthur hurle méthodiquement des notes de Star-Spangled Banner et le monstre recule, comme brûlé par une salve d’eau bénite. Le Bern pousse un cri d’horreur, terrassé par autant de patriotisme impie, en fléchissant les genoux et s’effondrant petit à petit au sol.
-Kate et Williams n'ont pas leur place chez nous…, vociféra Maxence, ici...c’est...le Mont...Rushmore…
Maxence s’avance doucement vers la bête, ôte le crayon à papier toujours calé derrière son oreille, et s’arque pour lui planter de toutes ses forces la pointe dans le coeur. Le Bern s’évanouit dans un tourbillon de cendres et un râle démoniaque. Le croquemort à la chevelure de feu tombe à genoux. Le silence retombe dans la maison comme un voile sur les secrets.
Le dos tourné à Arthur, Maxence regarde ses mains gantées, couvertes de particules noires. Il ne répond pas aux appels timides de son partenaire. Son dos se soulève au rythme de sa respiration. Lentement, il porte la main à sa gorge. Le premier bouton d’une chemise, de sa chemise, est déboutonné pour lui donner un air plus décontracté.
-Arthur je…
Il tourne lentement la tête vers son bel amant, celui dont la presse ne devrait jamais entendre parler car il défend bec et ongles sa vie privée face à Paris Match.
-Je suis...vraiment...désolé…
D’un coup, il bondit comme un fauve et enfonce son arme dans l’œil valide du splendide médecin indien. Leur lutte fait chuter des vases, des lettres de Mila épinglées sur les murs, des chutes de poussières tombent du plafonnier tandis ce que l’irlandais au regard fou frappe la tête de son ami contre le sol pour le renvoyer en enfer.
Ils n’auraient jamais dû venir ici. Ils auraient dû suivre le sens de la visite. Les secrets de l’Histoire le sont pour le rester. Sinon c'est le chaos.
Quand Arthur ne bouge plus, après un instant, sa grande silhouette se redresse. Il le contemple de toute sa hauteur, enfin capable de le regarder sans lever la tête. « Oh Arthur... » Les cliquetis de l’horloge du salon claquent dans le silence pesant. Tête baissée, Maxence sort très, très doucement du grenier, baissant un peu la tête à l’entrée. Il remonte tranquillement le couloir, le regard comme absent, en ajustant sa cravate bleue. Sa lampe torche balaie les lieux interdits. La main sur la rampe, il descend l’escalier. Les talonnettes de ses chaussures pointues toquent le bois. En bas des marches, il réinstalle le petit panneau « Interdit au public. »
La nuit redevient calme, comme un linceul. Il revient dans le petit salon et s’approche de la fenêtre ouverte par laquelle les compères s'étaient échappés. De l’autre côté du cimetière, il est capable de voir une lumière allumée, dans la grande bâtisse blanche. Un sourire satisfait, enthousiaste, aussi plein de dents que d’anecdotes croustillantes, se dessine sur son visage livide, comme un arc de lune cruel.
« C’est cette vie de légende que nous allons vous raconter » murmure-t-il en tendant le cou, dans l’espoir d’apercevoir peut-être l’ombre de Mila.