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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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En voyant se découper entre les ombres de la nuit l’évidence d’une bâtisse, Chuy avait hâté Caballo de plusieurs coups de talon au flanc et quelques encouragements que la bête ne pouvait de toute façon pas entendre puisqu’il était sourd comme un pot. Mais Chuy était persuadé que l’animal devait parfaitement bien comprendre ses intentions. Il croyait lui aussi que les animaux avaient une vie, un esprit, un cœur et peut-être une âme ; sauf quand c’était des insectes où là il avait moins de remord à les envoyer rejoindre le Tout Puissant si cela s’avérait nécessaire. Il flatta l’encolure du cheval qui pressa le pas. La promesse d’une ration de nourriture acceptable se dessinait également à quelques pas. Autre chose que de l’écorce.
Ils avaient errés pendant plusieurs jours dans la pinède, incapable de se repérer ni de savoir où aller. Chuy avait bien tenté de lire les étoiles mais c’était difficile quand il y avait autant d’arbres et que le ciel était si sombre (il avait beaucoup d’autres excuses). Il avait trop peur de s’endormir et de ne plus se réveiller, comme ses amis. Il craignait aussi que leurs cadavres ne viennent le hanter même si catholiquement parlant ce n’était pas quelque chose auquel il était supposé beaucoup croire. Chuy tremblait de tomber sur la bête qui se planquait dans la forêt, prête à le déchirer et le dévorer. Ainsi, il avait passé les derniers jours sur le dos de Caballo à se nourrir de neige et de terre, à s’empêcher de dormir et s’insulter et se frapper le crâne quand il n’y arrivait pas. Il avait tenté de pêcher à mains nues dans la rivière glacée mais à part un terrible rhume qui lui enrayait la gorge et le trempait de sueur il n’avait rien attrapé. Ah, si ! Une grenouille, dévorée crue et sans sauce. Mais elle ne comptait pas puisqu’au final il l’avait vomit dans son entièreté après deux pas.
Caballo, avec toute la nonchalance habituelle qui l’habitait, était entré dans le petit domaine pour aller se ranger de lui-même dans une étable qui tombait en ruine. Il avait repéré où se trouvait le foin et bien qu’il soit avarié et sente mauvais, craquait sous ses coups de mâchoire car les ouvertures béantes dans toute la bâtisse ne pouvait pas l’empêcher de geler, l’animal essayait de s’en remplir l’estomac avec avidité. Chuy était trop épuisé pour réfléchir, son cerveau était une bouillie de pensées sans suite entremêlées d’angoisses qui lui grignotaient les entrailles et lui coupaient le souffle. Il était extrêmement tard, ou beaucoup trop tôt. L’air était encore glacé alors il trouva refuge dans le foin puant. Un tas d’ordures devenait un lit de roi après autant de temps en vadrouille et une étable en ruine un palace de seigneur. Il se recouvrit du foin, s’y fit un nid à l’intérieur duquel il se lova confortablement. Le collier encore dans sa botte lui sciait le pied mais il n’avait pas la force de l’en retirer. Demain, dès l’aube, il quitterait les lieux aussi rapidement qu’il était venu. C’est en tout cas ce qu’il marmonna à son cheval avant de sombrer dans un sommeil profond et sans rêve. Un sommeil de mort. Evidemment, il ne se réveillerait pas avant de très longues heures et une fois le jour levé depuis trop longtemps.
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Chuy
Consuelo Ricci
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Age : dix neuf ans, plus vraiment une enfant, mais pas encore tout à fait adulte
Statut : cœur d’artichaut, elle fait tourner les têtes pour son joli minois, sans jamais s’abandonner plus loin qu’à ses rêveries
Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Isaac créchait encore dans le vieux ranch abandonné qui servait de planque au Silver Gang. Il avait tiré son futon jusque devant la cheminée, et vivait dans l’attendre qu’on revienne le chercher depuis l’incident du bal. Car en effet, c’était forcément une erreur si Logan avait pris la fuite sans lui. Pourquoi diable l’aurait-il abandonné alors qu’il se coltinait sa présence et son insolence depuis huit ans ? Tout ça n’avait pas de sens à ses yeux, alors il attendait, jour après jour, qu’il revienne pour lui.
Le jeune hors-la-loi se réveillait tous les matins à l’aube sans savoir trop quoi faire de ses mains, subissant cette sorte de probation qu’il s’infligeait lui-même. A cette époque-là, il n’avait pas encore pris ses affaires pour chercher du boulot vers Imogen, survivant de petits larcins et de maigres économies. La journée, il s’entraînait à tirer, avec une vieille carabine rouillée qui rendrait bientôt l’âme, et une réserve de cartouches qui serait bientôt à sec. Puis il lisait ou allait en ville faire les poches des passants, se faisait chauffer une boîte de haricots en conserves, et recommençait à lire jusqu’à ce que ses paupières lui imposent le sommeil. Ce matin-là ne faisait pas exception à tous les autres, et c’est donc fusils en main qu’Isaac s’en alla s’entraîner aux tirs dans ce qui avait autrefois été une carrière pour les chevaux.
Un sac de conserves vides dans les mains, il longea les stalles en chantonnant un air grivois, ne connaissant pas beaucoup d’autre genre de chansons, et surtout ravis de ne pas avoir Esmée sur le dos pour lui dire de marmonner autre chose. De toute façon, il ne connaissait pas vraiment les paroles et en inventait de nouvelles au fur et à mesure. Alors qu’il s’était arrêté pour gratter sa mule entre les oreilles, lui offrant un morceau de pain dur en guise de petit-déjeuner, il aperçut une silhouette avachie dans le foin avarié. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Logan était revenu ? Il avait tellement envie d’y croire qu’il posa son sac et s’approcha un peu trop vite, comprenant malgré lui que ça ne pouvait pas être le barbu, a moins que celui-ci n’ait perdu quarante-kilos.
L’individu sur le tas de foin semblait endormi, et dans ses âges. Par précaution, Isaac fit basculer la carabine entre ses mains, visant l’intrus dans les bras de morphée avant de le pousser du bout du pied. Il ne l’avait jamais vu auparavant, mais préférait donner l’impression d’être en maîtrise de la situation, histoire de se convaincre lui-même – ce qui aurait déjà été un bon début. « Qui t’es ? …et qu’est-ce que tu fais là ? », lui demanda-t-il en le voyant ouvrir les yeux. Il avait toujours son fusil en main, et il s’y cramponnait pour se donner du courage. Bien qu’allongé, le type dans le foin lui semblait bien plus grand que lui, et Isaac n’était pas particulièrement doué au corps-à-corps – il encaissait mieux les coups qu’il n’en donnait. « J’vais pas tirer si tu restes calme… », ajouta-t'il, donnant de l’assurance à voix alors qu’il en manquait cruellement. Si sa menace devait sonner faux, elle n’était pas pourtant moins vraie. Dans la panique, Isaac avait déjà démontré qu’il avait le mauvais réflexe de tirer dans le tas, ce qui lui avait causé quelques problèmes, notamment avec d’autres membres du Silver.
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Consuelo Ricci
Chuy
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Lun 12 Avr - 12:19
Quand un jour est passé
John ne chanterait plus jamais de chansons grivoises le matin pour emmerder son monde, réveiller les traînes tard et inciter le peuple à galoper chasser du crabe ou trouver du bois. Parfois des activités moins ludiques. John ne chanterait plus jamais tout court. Comme une cigale qui proclame sa mort de sa chansonnette. Chuy roula sur le ventre, excédé plus que de raison de la mélodie qu’il entendait au loin et des paroles écorchées. Il tira par-dessus sa tête l’épais manteau dans lequel il s’était niché pour la nuit. Il aurait du se lever, être plus attentif à la menace et au moins essayer de sauver sa peau. Dans les états unis d’Amérique il n’était pas bon de violer le droit de propriété et d’intimité. Chuy garda les yeux fermés, espérant ne plus se réveiller. Il souhaitait se faire engloutir par le cuir abimé et mal rembourré.
Derrière ses paupières fermées, le cadavre de John le fixait de son œil vitreux et rougit par les minuscules vaisseaux éclatés. Il y avait peut être du désespoir dedans. Ou l’horreur de sa propre mort lorsqu’elle est inattendue. Marrant que ce soit cette moitié de regard, d’un profil perdu dans la neige et auréolé de sang, qui vienne résonner la nuit et le matin. Chuy ne se souvenait pourtant pas s’être attardé particulièrement sur aucun des visages révulsés étendu sur leur linceul blanc. Des oubliés jusque dans leur tombe à ciel ouvert. Le sang était partout. L’odeur des morts aussi, celle qui vient donner des hauts le cœur jusque dans la cervelle. Les crânes lisses et d’un rouge sombre se confondaient parfois avec les peaux brunes. La peau qui recouvrait la caboche devait se dépecer aussi facilement qu’un lapin. C’était propre. Après avoir forcé un peu, évidemment, ça devait venir tout seul. Comme un gant qu’on retire. Quand on y regardait pas de trop près Mestizo avait juste l’air chauve, ce qui n’était pas très grave. Personne n’en meurt d’avoir le crâne glabre d’un bébé blanc. Son dos ne ressemblait plus qu’à une bouillie infâme ou les deux impactes de balles se mélangeaient en éclats de chair, de muscles et d’os. Il n'avait pas vu que le crâne de Sam était brisé. Mais il avait cru qu'il était tartiné de confiture et de gelée de framboise.
On entendait plus de chansonnette. La puanteur de la Pinède continuait de pousser dans le fond de sa gorge, comme une main qui forçait le passage, s’étirait et s’étendait pour chatouiller ses entrailles. Chuy prit une grande bouffée d’air frais, dégageant d’un geste brusque le manteau qui l’étreignait comme un cadavre modelé de regrets et de culpabilité. Le gamin dans le foin regretta immédiatement sa brutalité en découvrant l’œil rond d’un canon de carabine qui l’observait de près. Son souffle se perdit dans sa gorge alors que son cœur tambourinait derrière ses yeux. A cette distance, sa tête exploserait comme un œuf qui s’éclate au sol. Splatch. Un tout qui ressemblerait à de la bouillie d’haricots rouges qu’on trouve dans les conserves. Même lui ne pourrait pas rater une cible aussi facile. Chuy eut un haut le cœur et il dut attendre quelques secondes que le souvenir disparaisse pour qu’il retrouve sa voix enraillée par le froid et la fatigue.
« Moi ? Je suis très calme. » Ce n’était qu’en parti vraie. Les images imprégnées dans les circuits de son cerveau se répétaient comme coincées dans une boucle infinie et son coeur s'emballait dans sa poitrine. Il allait exploser. Un corps sans visage venait se superposer sur la silhouette de l’inconnu cachée derrière son fusil. Chuy la chassa en clignant des yeux. Avec plus de précaution il finit d’écarter les pans du manteau qui lui avait servit de sac à viande de fortune. « Regarde, j’ai pas de pistolet. J’ai rien. » Prudemment, avec quelques gestes abrupts malgré tout car la fatigue était comme un maitre marionnettiste qui donnait de vif coup sur les fils, il tâta sa veste usée sur sa chemise ample et son pantalon trop large qui retombait sur ses hanches grossièrement. « Tu vois ? » Chuy chercha des yeux où son abruti de cheval pouvait bien se trouver en même temps qu'il présentait ses paumes au ciel, laissant ses bras reposer contre le foin. La selle était encore entreposée au fond de l’étable. Caballo devait se dégourdir les pattes. « J’étais perdu dans les bois. Je veux dormir parce que j’avais- froid et faim aussi. Je suis fatigué. » Son sommeil avait toujours été découpé comme des carottes dans un pot-au-feu et il s’en était accommodé. C’était surtout plus difficile pour ses compagnons de travail ou de route de supporter des babillements intempestifs au milieu de la nuit. Cette nuit, l'épuisement l'avait frappé dans une torpeur léthargique. « Je veux aller dans la ville pour du travail. Je vais pas rester. Je veux pas des problèmes. » Chuy essaya de lui tirer un sourire qui s’approchait plus d’une grimace. « Il est où ton papa ? Lui dit rien, d’accord. Je veux pas les problèmes, je te jure. Je vais partir et je reviens pas. C’est comment ton nom ? »
Chuy
Consuelo Ricci
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Toujours cramponné à sa carabine, Isaac fait un pas en arrière lorsque l’inconnu émerge brusquement du manteau sous lequel il était caché. Un gosse. Un gamin, comme lui. Isaac n’en desserre pas pour autant sa poigne, et reste silencieux le temps que l’autre lui prouve son identité. Par chance, il ne semble pas armé et Lowell se détends un peu, abaissant le canon de l’arme pour venir la pointer vers le sol. L’intrus semble ensuite chercher quelque chose, et en suivant son regard, Isaac aperçoit une selle abandonnée au fond de l’étable. Pas la sienne. Et il n’y a personne d’autre que lui ici.
Lorsque le type dans la paille lui parle d’aller en ville chercher du boulot, Isaac hoche la tête doucement. Peut-être parce qu’il est trop naïf, ou qu’il a la mauvaise habitude d’accorder sa confiance aux gens… mais il le croit. Il le croit, certainement aussi car l’intru vient de rompre sa solitude – et ça lui fait étonnamment du bien. Alors, quand l’inconnu commence à lui parler de son père et à lui demander son prénom, Isaac fait basculer l’arme et vient appuyer la crosse par terre. « Isaac », répond celui-ci d’un ton neutre. « Y’a qu’moi ici. Du boulot à t’donner j’en ai pas, mais j’ai à manger. », commence-t-il en esquissant un sourire, mi-bienveillant, mi-forcé, une sorte de moue étirée. Désignant les environs déserts de sa main libre, il précise : « J’ai rien d’autre. Y a rien à voler ici, et si t’essaye de m’tuer tu gaspilleras juste une balle ou ton temps. » Et pas parce qu’Isaac est un gunslinger de légende. Non, parce que ça n’aura aucune foutue conséquence dans ce trou paumé.
Alors, sans plus attendre, il ramasse son sac de conserves vides et fait demi-tour. Il ne va pas forcer l’autre à venir s’il préfère partir, et il n’a rien à lui offrir de plus que des haricots en conserves et trois planches en bois qui servent de toit. Mais c’est toujours mieux que la solitude. C’est toujours mieux que d’attendre un certain Rogers qui ne reviendra pas.
« Tu viens ? », l’appelle-t-il à mi-chemin, avec quand même espoir qu'il le fasse.
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Chuy
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Jeu 14 Oct - 21:13
Quand un jour est passé
Heureusement pour lui le garçon n’était pas très malin ; plus candide que farouche. Chuy cligna des yeux comme un crétin, sachant pertinemment que ça lui donnait un air bien plus ahuri que celui déjà creusé sur son visage. Il était mexicain donc on ne lui demandait pas d’avoir l’air brillant mais d’un parfait abruti. Ça il savait faire depuis le temps. Alors à mesure que le garçon en face de lui baissait son arme, lui baissait ses bras. Avec un cran de retard pour qu’il ne prenne pas la mouche. Chuy aurait aimé sourire davantage pour essayer de faire monter son capital sympathique déjà bien au ras des pâquerettes en temps habituel, mais cela s’avérait difficile. Les cernes sous ses yeux pincés pesaient leur poids.
L’autre en face, Isaac donc, aussi avait l’air fatigué. Comme un miroir, il avait le sourire en grève et l’air maussade des matins difficiles. Chuy déchiffrait sans difficulté les mots que le petit avalait, habitué depuis longtemps à cette langue qu’il trouvait plus drôle que jolie. « Ah ah, t’inquiètes pas Isaac. J’ai dis j’ai pas d’arme moi. J’ai même pas une balle ni rien. Mes vêtements et Caballo. C’est mon cheval, il doit manger plus loin. » Il regarda Isaac coincer son fusil sous son bras pour récupérer un sac qui semblait plus gros que lui et qui chantait une méchante mélodie crissante. Chuy arriva à cracher un sourire en le regardant faire. « Si c’est à manger pour moi, moi c’est déjà bien. » Il ne bougea pas tout de suite de son nid puant qui n’était pas très douillet comme de grands élancements dans les bras et le dos le lui rappelaient. Chuy éternua bruyamment et s’essuya le museau d’un revers de manche.
Le vagabond ne regarda pas son nouveau camarade faire demi-tour, à la place, empêtré dans ses affaires, il se déchaussa à moitié. « J’arrive, j’arrive ! Je mets mes bottes ! » Son manteau trop grand le faisait ressembler à un piquet de tente. Des épis de blé moisi sortaient de ses cheveux ébouriffés et humides et de ses vêtements. Chuy éternua une seconde fois. Il glissa dans la poche trouée de son pantalon le collier et le couteau navaja dans la poche de sa chemise. « J’ai les doigts des pieds comme des glaçons gelés ! Ça va tomber je crois ! » Il plaisanta en même temps qu’il se relevait pour rejoindre Isaac au pas de course. « C’est parce que j’ai la chaussette trouée, tu sais. » Chuy calqua son pas sur le sien et d’une main se frotta l’oreille qui lui restait pour la réchauffer. Puis le nez. « T’as quoi à manger ? J’ai très faim, moi. » Il ne lui proposa pas d’aide, préférant garder ses mains libres si jamais Isaac était un petit menteur et qu’un comité d’accueil l’attendait à l’intérieur ou alors une balle dans la tête. Un couteau pour égorger, un collier pour étrangler. Si la première option n’était plus possible bien sûr. Contre une arme à feu ce n’était pas grand-chose. Mais il n’avait rien de mieux pour l’instant. Au pire le gosse était chétif.
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Consuelo Ricci
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Le petit mexicain lui parla de ses chaussettes trouées, et Isaac haussa les épaules en réajustant au passage son sac de conserves vide. « T’iras fouiller, j’crois qu’y’en a qu’ont laissé des trucs », proposa-t-il en parlant des quelques haillons laissé par Logan et ses camarades avant leur départ. Lowell avait pris les moins pires, chétif et émacié, tout avait l’air d’appartenir à un géant sur lui.
Entrant dans la maison, il balança le sac de conserves dans un coin, mais garda la carabine avec lui – plus pour se rassurer qu’autre chose. Ouvrant machinalement un placard, il n’en regarda même pas le contenu avant de se tourner vers l’intrus pour lui dire : « Haricots en conserves ou… haricots en conserves ? ». Puis sans même attende de réponse, il attrapa deux boites (sur les trois restantes), et les vida dans une petite marmite, l’arme toujours suspendue a son épaule comme un sac à main de femme. « A droite là-bas », commença-t-il en désignant la chambre en question d’un mouvement de tête, « …y a les affaires qu’ils ont laissé. Vire les mites et sert toi. ». Pendant ce temps-là, il allait essayer de rallumer le feu pour réchauffer les immondes féculents.
Accrochant le chaudron à la crémaillère, il ajouta une buche et des brindilles dans le foyer, puis souffla sur les braises de la nuit pour faire repartir le feu. Il dormait devant l’âtre tous les soirs pour se réchauffer, son visage et ses draps se couvrant peu à peu d’une fine pellicule de suie lui donnait un teint grisâtre, allant jusqu’à gommer ses taches de rousseur.
« Tu m’as même pas dit ton nom ? », hurla-t-il entre deux inspirations, soufflant sur les étincelles. Par chance, le feu prit rapidement – ils allaient manger chaud aujourd’hui. Si l’inconnu n’essayait pas de le tuer dans les dix prochaines minutes, ils pourraient très certainement s’allier. Isaac avait besoin de ravitaillement et de boulot en ville, tout comme le garçon. Tout seul, son allure d’enfant ne donnait pas envie aux patrons de lui confier du boulot, mais avec l’étranger… ils s’en sortiraient peut-être ? « C’est bientôt prêt », affirma-t-il en se relevant, avant de jeter un coup d’œil en direction du mexicain.
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Chuy
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Mer 22 Déc - 9:58
Quand un jour est passé
L’énoncé du menu à venir tira à Chuy un large sourire et une langue pendante. Il en oublia presque ses idées de meurtre, trop heureux d’avoir autre chose que de l’écorce et de la terre pour se remplir l’estomac. « Les haricots ! J’aime bien ça les haricots. C’est bon même. » Il n’avait pas saisit la plaisanterie lancée par Isaac, aussi lui avait-il répondu avec toute la meilleure foi du monde. Lui qui crachait sur la bouffe de gringos quelques jours plus tôt se serait damné pour une de leur conserve insipide, tout de suite maintenant. La vue des légumineuses dans la casserole le rendit plus affable vis-à-vis de l’autre garçon. Mais son large sourire n’était qu'entièrement dédié aux haricots rouges. Chuy se détacha difficilement de la vision du repas qui se préparait.
La chambre était en piteux état. Chuy ne se fit évidemment pas prier pour la saccager davantage en fouillant et fouinant avec plus de volonté qu’une bobo d’école de commerce dans une friperie du marais. Une pile de vêtements se forma au fur et à mesure qu’il balançait derrière son épaule chaussettes et torchons sales. Souvent il se contenter simplement de les déplacer d'une latte du plancher à une autre. Parfois il s’arrêtait pour faire tourner entre ses mains quelques trouvailles insignifiantes mais aucune n’avait de valeur. Rien à se mettre sous la dent. L’odeur de la bouillie infâme qui chauffait dans la pièce d'à côté lui fit monter la salive aux lèvres ; Chuy l’essuya d’un revers de manche. La faim creusait et dévorait davantage dans son estomac maintenant que c'était proche. Il avait arrêté sa fouille et gardait le nez en l’air, zieutant vers l’entrebâillure de la porte qu’il avait laissé derrière lui. « Ah bon ? Tu m’appelles Chuy. »
Le garçon revint près de l’âtre en ayant doublé de volume. Plutôt que de s’embêter à choisir ce qui lui seyait le plus, Chuy avait tout simplement prit la décision de superposer les unes après les autres le plus de pièces possibles. Il laissa son manteau sur le sol. Toute cette agitation l’avait réchauffé.
« Bon, écoute moi bien, là. » Chuy s’installa en tailleur, face à son nouveau compagnon. Il avait l’expression grave qui allait de pair avec une discussion sérieuse. Il avait l'air plus vieux, probablement parce qu'il ne bavassait plus comme un crétin aussi. La chaleur lui réchauffait à l’en brûler tout un profil. Le petit truand de pacotille avait sortit la lame qu’il s’était évertué à dissimuler jusque-là. Maintenant il s’assurait qu’Isaac pouvait bien l’admirer à son tour. Chuy se pencha ostensiblement vers lui, à deux doigts de lui faire une confession. « Je pense que t’es pas terrible. Alors si tu fais un truc que j’aime pas, je te tue. Oui ? » Il resserra sa poigne sur le manche du couteau, son pouce et son index butant sur la garde. Le garçon se redressa en même temps, évaluant d’un regard la silhouette malingre du gosse en face. « Je pense que je peux facilement, même. Ça va ? » L’un n’était pas beaucoup plus épais que l’autre, mais Chuy c’était spontanément considéré comme plus dégourdit. Même dans son état de malnutrition et d’épuisement physique. Il avait toujours la fâcheuse tendance à se surestimer.
« Aller, ça va, oui ! Donne à manger maintenant, j’ai très faim ! » Son air austère et sérieux avait été troqué contre un sourire crispé par la faim. Il trépignait d’impatience en regardant Isaac distribuer la bouffe gluante et puante. Il garda malgré tout son arme à la main, même si son attention n’y était pas dirigée. « Merci pour le repas. C’est gentil ça. » Chuy remercia aussi Marie comme on le lui avait appris, mais plus discrètement, dans sa tête. « Elle est où la ville ici, tu sais ? C'est loin ? » Les menaces de mort n’étaient qu’anecdotiques pour le garçon, une façon plus sérieuse de se présenter et faire connaissance. Maintenant il s’agissait de s’occuper des vrais problèmes.
Chuy
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Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Chuy. C’était un drôle de nom, comme un truc qu’on aurait mâché, ni vraiment un sobriquet ou un patronyme. Mais Isaac s’en contenterait. Lorsqu’il tourna la tête, l’individu en question avait doublé de volume, comme enflé sous les couches de vêtements. Lowell haussa les sourcils sans rien dire, pensant que ce dernier pouvait à présent survivre à la descente des chutes du Niagara sans même avoir besoin d’un un tonneau en bois. Visiblement, ce ne plut pas au garçon qui lui montra la jolie couleur de sa lame. Isaac se senti particulièrement con de l’avoir laissé entrer en bon samaritain mais ne broncha pas ; on aurait pu croire qu’il faisait preuve d’un self control impressionnant, et d’un sang froid aiguisé par toutes ses années passées aux côtés de sanguinaires hors-la-loi… mais il était juste tétanisé, tel un opossum en danger. Comme si, s’il ne bougeait pas, le petit mexicain allait oublier de lui trancher la gorge. Il acquiesça tout de même à ses paroles par un petit hochement de tête, comme s’il la situation lui paraissait logique, légitime même. Pourtant à en juger l’état de l’autre gosse, il se demandait lequel d’entre eux allait tenir le plus longtemps. Si Isaac était maigrichon et pas bien violent au premier abord, il contenait une certaine rage qui ne demandait qu’a exploser. Et il possédait une carabine ; qui bien que bientôt à sec, contenait encore une ou deux balles.
Mais l’autre se rassit, soudain détendu comme s’il s’était sorti un balai du cul, et quémanda à manger. Malgré lui, Isaac laissa s’échapper le souffle qu’il retenait jusque-là, et obéit, non sans garder un œil sur ce drôle de diable. La bouche pleine, il articula une réponse un peu vague : « J’sais pas. Deux jours à ch’val. J’vais partir là, n’y a plus rien ici. » Les haricots étaient fades, brulés pour ceux qui s’étaient retrouvés au fond de la casserole, mais nourrissants. « T’as d’ja bossé en ferme ? J’pense aller faire l’tour des ranchs. » C’était là son plan. Se faire embaucher comme garçon de ferme, et attendre de trouver mieux. Simple, et pas franchement compliqué. « On m’a parlé de combats clandestins aussi… pourrait être bien pour toi ? », dit-il en jetant un coup d’œil à la montagne de tissus à ses côtés. En effet, s’il avait envisagé pendant une demi-seconde se faire un peu d’argent en allant boxer, se voulant David dans un monde de Goliaths, il avait rapidement abandonné l’idée. Personne n’allait parier sur lui, et il manquait franchement d’entrainement. Non, aller ramasser de la merde de vache à longueur de journée, ça, ça allait certainement mieux convenir. Et puis ça pourrait le muscler un peu s’il comptait revenir à cette idée plus tard.