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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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We are the fucking O'Reilly's ~ O'Reilly team
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Ven 22 Jan - 0:27

We are the fucking O'Reilly's


La tempête qui avait fait rage au sein des chefs du clan à la suite du bal de Silverstone s’éloignait peu à peu, laissant le temps apaiser les âmes des hors-la-loi. Et de toute façon, il fallait s’y remettre, question de survie. Les fêtes passées, la bande puise dans ses dernières réserves. Il leur faut de quoi s’acheter des munitions, mais aussi manger, sans quoi ils ne passeront pas l’hiver. Kilian et Mae étaient d’accord, ils avaient besoin de se remettre en selle et surtout de laisser derrière eux les événements de septembre. Sean de son côté était parti récupérer de l’argent qu’on lui devait à droite à gauche afin de remplir les caisses. Bien qu’elle ne dise rien de tout cela, Mae Matthews a totalement conscience que c’est un peu à cause d’elle s’ils en sont là. D’une certaine façon, elle veut arranger les choses avec la délicatesse qu’on lui connaît.

Véritable oreille attentive, Victoria, la dernière recrue du groupe avait entendu en ville qu’une diligence devait arriver en fin de journée avec à son bord une famille de bourgeois bien gras provenant tout droit d’une grande ville. Ils viendraient acheter des terres afin de s’y établir. Ou quelque chose comme ça. La suite n’était pas vraiment intéressante. Les dires de Victoria avaient retenu l’attention de Mae et elle avait été en parler à Kilian sans plus attendre. Tout semblait redevenir comme avant entre les deux, ou presque. Mais Mae n’aime pas vraiment en parler de tout ça. Ce qu’il y a eu entre eux au bord du lac l’autre soir, elle n’y pense pas, sa tête se bornant à vouloir penser à autre chose. Pourtant, lorsqu’elle le regarde, elle ne peut s’empêcher d’avoir cette foutue peur qui la prend au ventre. Tout ce qu’elle a voulu éviter avec grand soin depuis des années est en train de se passer. Foutus Irlandais. Toujours est-il que le dépouillement de ces complices d’un système qu’ils abhorrent sonnait comme une évidence. Mae avait insisté pour mener l’opération. Elle avait en effet ce besoin de paraître aux yeux des autres comme le bras droit qu’elle a toujours été et surtout elle voulait montrer à tout le monde que le bal n’était qu’une erreur et qu’elle était en pleine possession de ses moyens. Pour tout dire, la perspective de préparer ce braquage lui permettait de se recentrer sur l’essentiel de leur cause et cela la ferait presque sourire. Mais n’exagérons rien, on parle de Mae Matthews.

Pour ce petit retour, pas besoin de tout le monde, cinq était un choix raisonné. Victoria sera parfaite pour jouer les vierges perdues sur le bord de la route, Kilian et Hargrave suivront à distance la diligence et Clyde et Mae seront devant, cachés dans la Pinède non loin de Victoria. Patterson avait bien protesté et insisté pour venir, Mae avait encore en travers de la gorge les piques qu’il s’amusait à lui lancer pour remettre son autorité en cause. « J’comprends pas comment les frères peuvent encore te faire confiance. » avait été la phrase de trop et Patterson avait goûté au poing de Matthews. Mais cela ne l’avait pas calmé pour autant. Alors, elle s’était dit que l’emmener ici ne serait pas une bonne idée.

Matthews se tient à côté de son cheval, les yeux aussi étincelants que son arme. Les cinq bandits sont réunis une dernière fois parmi les arbres avant le moment fatidique. Mêlant son souffle au vent frais, les dernières explications sortent de la bouche de la jeune femme. « Bon, Clayton, tu sais c’que t’as à dire. M’enfin ça d’vrait pas t’changer des jours normaux. » Depuis que l’ancienne nonne était arrivée parmi eux, Matthews ne pouvait s’empêcher de se moquer de son innocence concernant certains sujets. Mais au fond, elle l’aime bien. Elle cale alors une cigarette entre ses lèvres et lève les yeux vers Hargrave. « Bonnie, tu gardes ta dynamite au chaud, mais tu l’utilises qu’si y’a b’soin. » Elle marque un temps pour allumer sa cigarette. « Et non, parler n’est pas une menace. » Parce qu’elle la connait Bonnie, à la moindre occasion, elle ferait tout sauter. Et ils n’ont pas besoin d’attirer les oreilles du coin. « Tu s’ras avec Kilian derrière et Clyde et moi, on attendra ici. ». Oui, évidemment qu’elle a fait exprès de se mettre avec Clyde. Elle n’a pas du tout envie de passer une heure avec Kilian à attendre une diligence et discuter du fait qu’ils se sont embrassés. Le déni, c’est une bonne chose. « On fait ça bien, et c’soir, on mange aut’ chose que la bouillie d’la mère Davis. »

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Sam 23 Jan - 21:30

We are the fucking O’Reilly’s



Victoria attend que personne ne la regarde plus pour lever les yeux au ciel. Pourquoi est-elle la seule que Mae Matthews se refuse à appeler par son prénom ? « ça d’vrait pas t’changer des jours normaux » : un autre signe qu’elle n’a pas encore gagné la confiance des têtes pensantes du clan O’Reilly. Et en même temps, t’es là depuis quoi ? Deux semaines ? Elle ne se ferait pas confiance non plus ; à part Matthews, elle ne fait d’ailleurs confiance à personne, pas encore. Faut dire qu’ils n’inspirent pas exactement la bonhomie. La plupart des membres du clan communiquent par grognements, et ça c’est quand ils communiquent. Elle a connu des nonnes plus causantes.

Elle les observe un par un, dressant mentalement la liste de ce qu’elle sait d’eux. Mae Matthews, le bras droit : c’est Mae qui l’a trouvée, à moitié morte de froid dans la forêt, et qui a décidé de faire d’elle une membre de la bande des frères O’Reilly. Kilian, le plus jeune des deux frères en question : elle sait juste qu’il ne rate jamais sa cible. Et qu’il est terrifiant lorsqu’il se met en colère, comme il l’a fait le soir de son arrivée. Ils ne se sont pas parlé, depuis, elle n’ose même pas croiser son regard. Un autre qu’elle évite soigneusement, c’est King. Clyde, de son prénom. Ses yeux semblent voir au plus profond de votre âme sans qu’il ait posé la moindre question. Et la dernière membre du quatuor, c’est encore un autre délire : Bonnie Hargrave aime la dynamite plus que tout, y compris la plupart des humains qu’elle côtoie.

Les duos se constituent autour d’elle, suivant les consignes de Matthews, qui prend les décisions pour cette fois. Elle se retrouve seule au milieu de la route rendue boueuse par la neige à moitié fondue qui s’y entasse. Elle tente de garder son calme face au calme soudain qui reprend ses droits autour d’elle. Hors de question qu’elle panique devant les autres. Même si c’est son premier braquage. Même si elle s’est vu attribuer le rôle de l’appât.

Elle doit garder son sang-froid. Déjà, parce qu’il est de plus en plus clair que la bande n’hésitera pas à l’abandonner à la moindre erreur. Et puis parce que Matthews a raison, manger autre chose que des haricots trop cuits leur fera du bien à tous : les membres du clan commencent à ressentir les effets de l’hiver, et ils semblent encore plus grincheux qu’à son arrivée. Mae et Kilian, par exemple, ne parviennent même plus à se regarder dans les yeux.

Avoir renseigné la bande sur la trajectoire des diligences en direction de la Californie ne semble pas avoir suffi à apaiser les craintes des frères O’Reilly à son sujet. Ils l’ont placée sans hésiter dans le rôle le plus risqué, et ils n’ont accepté qu’à contre-coeur qu’elle emporte avec elle son couteau tout juste aiguisé. Et voilà qu’elle se tient sur la piste sale, ses cheveux bouclés secoués par le vent - au moins, il ne pleut pas. Dans moins d’une heure, si l’on se fie à la position du soleil et à la ponctualité des diligences américaines, un convoi s’arrêtera devant elle. Elle devra éviter d’utiliser son coutelas, elle le sait, mais le contact du métal froid sur son avant-bras, entre la robe et la peau, la rassure. Elle ne distingue plus les autres, cachés sur le bas-côté de la route, entre les arbres dénudés. Si tu ne peux pas les voir, les passagers ne pourront pas les voir non plus. C’est bon signe.

Il n’empêche qu’elle n’en mène pas large, à moitié convaincue que la bande va en profiter pour la planter là. Elle aurait dû marquer le chemin qu’ils ont emprunté pour venir. Trop tard maintenant... Elle serre les poings et attend que Matthews lui donne le signal.


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Kilian O'Reilly
Kilian O'Reilly
Since : 07/10/2020
Messages : 139
Faceclaim : Jack O'connell
Crédits : Ghoest
DC : Makoyepuk & Ichabod
We are the fucking O'Reilly's ~ O'Reilly team 6irr
Age : 31 ans
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Jeu 28 Jan - 0:24
We are the fucking O’Reilly
Everyone said from the start not one single thing could ever be okay. She didn't listen anyway, she just opened her heart, threw her cares away.
Mae Matthews mène son monde à la baguette, vrai petit chef qui se fait entendre de son humble hauteur. Mais elle fait ça si bien, avec tant de détermination : ce plan, elle l’a échafaudé avec minutie, ce discours, elle l’a travaillé comme un politicien - mais une seule ombre au tableau se glisse dans cette journée à priori parfaite : toujours ignoré, Kilian a à peine l’impression que la cavalière le remarque. Enfin, cela doit faire quelques jours maintenant qu’il se fait à ce sort - malgré tout, un peu de vexation teinte son humeur. Et c’est sans parler de l’alcool toujours un peu trop présent dans ses veines - la faute à Maxence et son talent de persuasion ( une fois lancé, on ne l’arrête plus, les tournées vont bon train ). Il aurait dû moins boire, se coucher plus tôt et ne pas être aussi idiot, mais face à la bouteille ( et aux âneries de son cousin ), la raison ne peut jamais l’emporter. Néanmoins, il s’est juré, quel que soit son état, qu’il se tiendrait bien - et c’est ce qu’il fait. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment d’autre choix : il doit bien ça à Mae, ainsi que sa confiance. S’il venait une nouvelle fois à mettre ses plans à mal, elle ne se contenterait certainement pas de l’ignorer - et déjà qu’il supporte mal la distance qu’elle met entre eux…

Il reste donc à l’arrière, comme on le lui a demandé, se réjouissant au moins d’avoir Hargrave pour coéquipière. Le franc parlé de cette fille de l’ouest devrait certainement lui remonter le moral, trouvant en elle un véritable ami ( titre qu’il n’imagine pas même mettre au féminin ). Aussi, quand l’une des têtes brunes du triumvirat se permet un trait d’humour sur l’humeur de la rouquine, Kilian ne peut qu’étouffer un rire, jetant un regard complice vers l’artiste de la dynamite. Il aurait aimé contredire Mae, mais comme elle le dit si bien, elle a toujours raison. — T’inquiète pas Hargrave, s’tu fais exploser deux trois bourgeois, j’dirais rien. “ Bien sûr, il préférerait éviter de faire capoter le plan de son cher amour, mais pour la beauté du geste, il adorerait tout de même voir partir en fumée la carriole d’une bande de voleurs ( pas eux, non ! Il parle des vrais criminels, ceux qui vivent sur le dos des autres - du moins, c’est comme ça qu’il les voit. Ironique. ). Et puis, si elle préfère la compagnie de Clyde, il ne voit pas pourquoi il ne devrait pas profiter de celle de Bonnie. Au moins, l’ambiance sera sûrement meilleure - et puis, les yeux ailleurs, occupé à fermer la marche, il n’aura pas la peur au ventre quand Mae se jettera vers la diligence ( du moins, c’est ce qu’il croit ).
Il siffle même pour ponctuer les derniers encouragements de celle qui, cette fois-ci, mène la danse. Il faut dire que, comme tout le monde réuni ici, il n’en peut plus de manger chaque jour la même chose : la monotonie d’une bouillie sans sel dans un bol de bois, voilà le prix à payer pour la liberté, et il est bien grand. Usé par le goût amer d’un banquet miséreux, Kilian se verrait bien faire un festin et, si le destin leur sourit, peut-être même payer un bon brandy pour les braves qui aujourd’hui ont quitté le camp. La mère Davis peut également aller au diable, une fois riche, il lui offrira de quoi partir pour ne jamais revenir, elle et sa nourriture en boîte.
Il ne manque pas non plus de saluer Clyde, comme deux frères prêts à partir pour une bataille imaginaire. Il n’a pas besoin de lui “confier” Matthews, ils sait bien qu’elle est aussi redoutable que ce diable d’écossais - non, il se contente juste d’un “bon courage” exprimé sans aucun mot.
Cette petite souris de Clayton, en revanche, s’est tirée avant même qu’il puisse lui adresser un sourire. Lui qui voulait lui donner un peu de baume au coeur et se faire pardonner pour son emportement, voilà qu’il se retrouve comme un idiot à regarder vers une place vide. Tant pis, il lui fera valoir son amitié plus tard ( si elle ne fuit en sentant le vent tourner ). — J’y crois pas, la nouvelle est plus rapide que nous. “  Il rit, l’esprit trop embrumé pour véritablement porter sa voix. peut-être que personne ne l’a entendu, tant pis - de toute façon, il est déjà affairé à compter ses balles, les chargeant machinalement dans chacun de ses colts.  
(c) sweet.lips
Kilian O'Reilly
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Jeu 28 Jan - 1:41
Les jours écoulés depuis le fiasco du bal avaient apaisé les esprits au sein du clan O’Reilly, sauf peut-être celui de Bonnie. Probablement parce que “apaisé” était un mot qui ne lui siérait jamais. Elle n’était même pas là ce soir-là, quand tout était parti en vrille - c’est que le plan de Mae aurait nécessité de porter une robe - mais d’expérience, Bonnie savait une chose. Quand un plan foirait, aussi improbable la réussite fut-elle au départ, c’était très rarement la faute des femmes. Et c’était très souvent elles qui étaient incriminées en premier. Alors peu importe les récits de la soirée et les discussions pour savoir qui était responsable, elle s’était mis en tête que ce n’était très probablement pas la faute de Mae. Et quand Bonnie avait quelque chose dans la tête, celui qui arriverait à la faire changer d’avis n’était pas né. Son soutien à Matthews avait toujours été, comme tout le reste, silencieux : les actes plutôt que la parole. Elle s’était fait violence pour se montrer moins solitaire, pour traîner dans les parages de Mae, pour remplir son verre avant le sien - preuve ultime d’affection - tant que possible. Et quand les premières esquisses d’un nouveau coup s’étaient mises en place, elle avait été la première à sauter sur l’occasion. En plus, ça faisait longtemps qu’elle n’avait rien explosé, la mèche commençait à la démanger. Bonnie n’était pas franchement rassurée à l’idée d’intégrer la nouvelle au plan, mais la fine équipe lui convenait à la perfection et puis après tout, ce n’était tout de même pas elle qui allait jouer le rôle de l’ingénue en danger. Il n’y a pas si longtemps, c’était elle la nouvelle du groupe. Victoria allait pouvoir faire ses preuves, sans compter que c’était elle qui les avait mis sur cette piste.

La distribution des rôles convenait parfaitement à Bonnie. En réalité n’importe quelle distribution lui aurait convenu pourvu que Patterson ne soit pas dans le coup. Si elle devait être honnête avec elle-même, c’était le seul membre du clan dont elle n’appréciait jamais la compagnie et la seule raison pour laquelle elle ne lui avait pas encore collé sa lame sous la gorge, était qu’il était là depuis plus longtemps qu’elle. Et que Matthews savait très bien se défendre toute seule. En revanche, la compagnie de Kilian ne lui était pas plus désagréable que celle d’un autre - sûrement une histoire de gènes, après tout l’Irlande coulait dans leurs veines à tous les deux. Qui pouvait savoir si leurs ancêtres n’avaient pas un jour épluché les pommes de terres ensemble - quoiqu’elle aurait préféré les imaginer hors la loi, comme eux.

Pendant le discours de Mae qui les prépare à l’assaut, Bonnie vérifie son équipement une dernière fois - lames aiguisées, colt chargé et sa Sainte Dynamite prête à l’emploi. Elle fronce tout de même les sourcils à la mise en garde de Matthews. "C’est une menace quand c’est fait proprement." C’est vrai que chaque parole prononcée par Bonnie sonne comme un arrêt de mort. A quoi bon ouvrir la bouche sinon ? "Foire pas, gamine," qu’elle lance à Victoria en la voyant s’éloigner. Couplé à sa phrase précédente, ça sonne un peu trop comme une menace alors qu’elle l’aurait voulu comme un encouragement. La petite a sûrement déjà assez la pression comme ça. Tant pis. Elle hausse les épaules en suivant Kilian, lui, au moins, arrive à lui tirer un vague sourire en coin. "J’me tiens prête, y a toujours une bonne raison de tout faire péter." Dès lors que les autres sont hors de portée de voix, elle lui flanque un léger coup de coude. "C’est quoi le problème, avec Matthews ? Elle t’adresse même plus la parole ?" Bien sûr, elle a remarqué le froid soudain entre ses coéquipiers, et pour être tout à fait honnête elle se fiche totalement de leurs raisons. Elle espère juste que ça n’aura aucune incidence sur la réussite de leur plan. "Tu sais quoi, répond pas. Je m’en fous, je veux juste être sûre que ça risque pas de tout faire foirer." Encore, elle pense. Elle n’en veut à personne, elle n’était même pas là, mais il est plus que temps de renflouer les caisses pour manger à leur faim et surtout, surtout, elle meurt d’envie de sentir à nouveau le frisson d’adrénaline lui parcourir la colonne vertébrale, l’assurance de la victoire, la peur dans les yeux de ceux qui se savent déjà vaincus par la parfaite cohésion des assaillants. Il était une époque où son seul nom de famille suffisait à allumer cette lueur dans les yeux de quiconque. Et si la lueur ne s’allume pas, il restera toujours le reflet de la flamme au bout d’un bâton de dynamite.
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Clyde King
Clyde King
Since : 19/11/2019
Messages : 617
Name : Maëlle.
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Age : 36 ans.
Statut : Le cœur noyé dans le fond d'une bouteille de Gin.
Job : Homme de main pour les O'Reilly, gunslinger.
Habitation : Campement des O'Reilly, Moonstone Pond.
Disponibilité : 3/3
Sam 6 Fév - 17:35
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Le passage d’une diligence dans les montagnes signait pour la bande la promesse d’un ravitaillement, de nourriture comme de munitions. L’hiver était rude, et le réconfort de beaucoup d’entre eux passait par les repas. Si Clyde n’était pas bien difficile - faisant passer le goût infâme de certaines bouilles à grandes lampées de whisky ; il rêvait d’enfin pouvoir complimenter avec sincérité la mère Davis sur sa cuisine.

Le petit groupe que Mae et Killian avaient composé pour l’occasion arriva dans la pinède a l’heure prévue. Si Clyde était ravi de ne pas avoir Patterson sur le dos, il se questionnait sur le choix de cette petite informatrice de nonne. Alors oui, elle serait parfaite pour attirer l’attention de la diligence, mais après ? Si elle ne suivait pas la cadence, Clyde n’était pas certain d’être celui qui allait retourner la chercher. Après tout, c’était Matthews qui avait fait le choix de l’intégrer au groupe, ça serait donc à elle d’assumer. Miss Dynamite (aka Bonnie), était également de la partie, pour le plus grand bonheur de Clyde qui adorait bosser à ses côtés - se trouvant fasciné dès qu’Hargrave jouait de son arme de prédilection. Ils adoraient se foutre de la gueule de l’autre, ce qui pouvait apparaître comme de la confrontation aux yeux de la bande, alors qu’eux deux savaient y reconnaître une sorte d’étrange respect mutuel tinté de camarade.

Tout le monde maintenant en place après avoir écouté les indications du bras-droit O’Reilly, Clyde s’apprête à partir devant avec cette dernière pour se cacher. Vérifiant le barillet de ses colts lustrés et s’assurant qu’ils sont prêts à l’emploi, il relève les yeux pour rendre à Kilian son regard lorsque celui-ci le salue sans mots et file fermer la marche avec Bonnie.

S’avançant alors dans la pinède a la suite de Mae, il s’allume une clope pour faire passer le temps, les effluves de celles de la brune réveillant son addiction. « Heureusement que Sean n’est pas là », se permet-il de dire une fois qu’ils se trouvent à une distance raisonnable du reste du groupe. Toujours honnête et franc avec la jeune femme, il précise le fond de sa pensée : « …c’est déjà assez tendu comme ça entre toi et Kilian. » S’accroupissant derrière un buisson, non loin de la route, mais assez près pour voir arriver la diligence dans les routes escarpées de la montagne ; il enfonce un peu plus sa casquette sur ses yeux et resserre son foulard dernier sa nuque. Puis, trouvant que jouer avec les nerfs de Mae sera la meilleure des distractions en attendant l’arrivée de leur messie bien à eux, il dit : « Bonnie va devoir faire gaffe, y a tellement d’étincelles dans vos regards… sa dynamite va s’allumer d’elle-même ». Clyde ignore tout de la nature de la gêne entre les deux meneurs ; il pense que cela a rapport avec l’incident du bal, et est loin de s’imaginer tout autre chose.  


(c) AMIANTE

Clyde King
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Dim 7 Fév - 2:18

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À entendre Bonnie, Mae regretterait presque de l’avoir emmener. Mais elle le sait, elle ne fera rien contre le clan, alors, elle lui fait confiance. Tout du moins, elle essaye, se disant que si elle fait exploser la diligence, ils y passeront tous, cela la rassure quelque peu. Elle lance tout de même un regard appuyé à Hargrave, lui signifiant de ne pas faire n’importe quoi. Faiblesse de l’âme, elle a envie de rire aux idioties du cadet O’Reilly, mais elle n’en fait rien, allant même jusqu’à ignorer ses dires. Le petit groupe se disperse alors, Clayton se retrouvant vite au milieu de la route. Depuis la Pinède, Matthews avance sans pour autant la quitter du regard, laissant sa cigarette se consumer au bord de ses lèvres. Mais Clyde, avec qui elle a décidé de faire équipe, ne peut pas s’empêcher de lui faire remarquer les tensions apparentes au sein du trio qu’elle forme avec les frères. Elle le regarde alors s’accroupir derrière un buisson, trop sûr de lui. Voilà ce que c’est d’être agréable avec les membres de ce clan. Ils vous le rendent bien par la suite. Clyde King, ne jamais mordre la main que l’on vous tend, surtout quand il s’agit de celle de Mae Mattehws qui a la langue bien plus aiguisée que n’importe quelle lame. Alors à son tour, Mae pli les jambes pour se retrouver à hauteur du tireur sans le regarder, laissant juste son souffle lui échapper devant les yeux. « Tu sais où j’l’ai eu ce colt King ? » Elle sort l’objet de son holster et l’observe sous les rayons du jour, reluisant. Elle penche la tête un instant, pour tenter d’y apercevoir son reflet, en vain. « J’l’ai acheté à un homme qui s’faisait appelé Boris le hachoir quand on était dans l’bayou. Un Russe apparemment. » Elle hausse alors les épaules retournant l’arme entre ses mains. « J’lui ai dit qu’il était trop lourd. Et il m’a répondu qu’c’était bien qu’il soit lourd comme ça j’pourrais plus facilement mettre des coups d’crosse. ‘Fin qu’ça s’rait plus efficace. Pour une p’tite femme comme moi, il a dit. » Matthews tourne alors la tête vers King, lui lançant un regard noir. « Tu f’rais mieux d’fermer ta gueule s’tu veux pas qu’j’vérifie les dires de Boris. » La jeune femme marque alors un temps suffisamment long pour terminer sa cigarette et l’écraser au sol. Elle place son foulard rouge écarlate jusque sous ses yeux, ces derniers rivés sur Clayton. Quelques tapes sur l’épaule de Clyde suffisent pour lui faire comprendre qu’elle est plus ou moins sérieuse. « Et tout va très bien entre Kilian et moi c’est gentil d’t’en inquiéter.»

La hors-la-loi se baisse alors un peu plus, voyant la diligence arriver. Il n’est alors plus question de Sean ou de Kilian dans sa tête, mais bien de l’adrénaline de ces moments qu’elle affectionne tant. Ces moments pour lesquels elle vit, ce qui la fait se lever le matin. Toute sa raison d’être se trouve ici. Ou plutôt, dans ce coup qu’ils sont en train de faire. Elle souffle un bon coup, activant le chien de son colt. Son cœur bat si fort qu’elle entend à peine ce que dit Victoria, mais elle a fait s’arrêter les chevaux et a gagné l’intérêt du chauffeur. Elle savait que la gamine valait quelque chose. Mae Matthews fait alors un bref signe de tête à son acolyte et se lève, sortant de leur cachette improvisée. Kilian et Bonnie suivent à l’arrière, encerclant les malheureux. Elle braque alors son arme sur le conducteur de la diligence. « Toi ! Lâche ton arme ou on n’hésitera pas à tirer ! » N’ayant pas d’autres choix et sans autres passants sur la route, il s’exécute, laissant son arme à Victoria. Elle frappe alors la porte de l’habitacle du plat de la main. « Sortez tous de là ! Si y’en a un qui s’amuse à jouer les héros, il y passera ! ». Une belle petite famille engraissée par une société bien trop complaisante envers eux sort alors. Un homme avec femme et enfants, au nombre de quatre. Mae ne peut s’empêcher de rire. « Voyez-vous ça, ça s’déplace en famille maint’nant ! Allez, va nous ouvrir ton coffre, on sait qu’t’as d’quoi nous payer. » Le père ce famille étant trop lent à son goût, Mae désenclenche le chien de son colt pour mettre un coup sur la tête de l’homme qui se prend la tête en gémissant. Matthews se retourne alors brièvement vers Clyde. « Boris avait raison. Allez ouvre ça on n’a pas la journée ! »

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Mer 10 Fév - 12:28

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Pas de signe de Matthews, ni des autres. Le froid commence à se faire sentir, et la blonde tape nerveusement du pied sur le sol, piaffant comme un canasson impatient. Pourquoi doit-elle être seule, alors que les autres sont répartis en duo ? Parce qu’ils ne te font pas confiance, se répète-t-elle. Puis parce que tu es l’appât, aussi, t’as déjà vu un appât en duo ? Bon, elle n’a jamais assisté à une attaque de diligence, donc c’est pas comme si elle savait de quoi elle parle… Mais les duos, ça relève plus souvent du comique que du tragique. Ça n'inspire pas la pitié.
D’ailleurs, comment va-t-elle s’y prendre pour arrêter la diligence ? T’aurais pu y penser avant, Blondie. Cette réflexion, elle en reconnaît le ton moqueur. C’est comme si elle avait une mini-Matthews dans sa tête. Pas sûr qu’elle apprécie : Victoria a beau admirer la brune, entendre Mae critiquer ses moindres mouvements quand elle est présente est plus que suffisant. Pas besoin que ça continue quand Matthews n’est plus en vue.

De toute façon, elle n’a plus le temps de réfléchir à une stratégie. Elle entend la diligence avant de la voir : le pas lourd des chevaux, les roues épaisses qui s’enfoncent dans le sol boueux, la voix bourrue du conducteur qui encourage les bêtes… Elle commence à courir, se porte à la rencontre de la carriole, un air paniqué sur le visage, ses boucles dorées battant l'air derrière elle.

« Un grizzly ! Aidez-moi, s’il-vous-plaît, je suis poursuivie par un grizzly ! »

C’est pas possible d’être aussi stupide. La voix de Matthews s’élève à nouveau. Juste dans sa tête, et heureusement. Qui va croire que tu as croisé un grizzly en plein hiver ? Ça hiberne, ces bestioles, qu’est-ce que ça ferait à pourchasser les blondes paumées sur les routes, tu m’expliques, Clayton ?
Elle se prendrait presque pour Jeanne d’Arc, la folle française qui croyait entendre des voix de saints il y a quelques siècles. Si ses souvenirs sont bons, la demoiselle a cramé, une vague histoire d’Anglais pas contents et de conflit long de cent ans. À la différence majeure que la voix qu’elle s’imagine n’est pas celle d’une sainte : personne ne commettrait l’erreur de prendre Mae Matthews pour une pieuse figure.

En attendant, l’histoire du grizzly en colère, aussi improbable soit-elle, remplit son office. Le chauffeur halte la diligence et considère la jeune fille qui lui fait face. Son regard trahit l’étonnement, qui devient bientôt incrédulité. Trop tard, cependant. Matthews et King, O’Reilly et Hargrave encadrent bientôt le véhicule, et l’homme comprend qu’il est pris au piège. Sa main droite se dirige vers le toit de la carriole, où une carabine est attachée : une précaution qu’il ne pensait pas avoir à prendre. La région était plutôt tranquille… Mais ça, c’était avant. Avant les O’Reillys, avant Victoria Clayton, se prend-elle à fantasmer doucement. Bientôt, leurs noms seront connus jusqu’à la côte ouest.

La tentative du chauffeur n’échappe pas à Matthews, qui s’empresse d’ôter toute illusion à l’homme en confisquant son arme. Le poids de la Winchester rassure la blonde qui en hérite : face à ça, son couteau de chasse n’avait aucune chance. Enhardie, elle pointe la carabine vers son précédent propriétaire, et lui fait signe de se placer sur le côté de la route. Une petite famille de quatre le rejoint en tremblant - de peur, plus que de froid.

« Tu bouges, je tire. »

Aucune trace de panique dans sa voix. La blonde tient fermement son fusil tout neuf, et son regard s’est durci. Ce n’est pas tant au chauffeur qu’elle en veut, plutôt au père de famille. Il a l’air terrifié, tente de protéger femme et enfants de ses bras. Son hypocrisie la dégoûte. Elle connaît les hommes de son genre, ou plutôt, elle en connaît un. Celui-ci aussi a sûrement une maîtresse, n’est-ce pas leur cas à tous ? Peut-être a-t-il des enfants bâtards, pas du genre qu’on emmène avec soi quand on part pour une vie meilleure… Il mérite ce qui lui arrive, songe-t-elle en le voyant se prendre un coup de la part de Matthews.

« Boris avait raison. Allez ouvre ça on n’a pas la journée ! »

Elle n’a aucune idée de qui est Boris. Mais à cet instant précis, elle vénère le bras droit des O’Reilly comme elle ne l’a jamais fait jusqu’ici. C’est décidé, cette femme sera son modèle.

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Kilian O'Reilly
Kilian O'Reilly
Since : 07/10/2020
Messages : 139
Faceclaim : Jack O'connell
Crédits : Ghoest
DC : Makoyepuk & Ichabod
We are the fucking O'Reilly's ~ O'Reilly team 6irr
Age : 31 ans
Statut : Orphelin libertaine dont le coeur semble déjà pris
Job : Bandit de grand chemin et membre du triumvirat O'Reilly
Habitation : Moonstone Pond, non loin d'Imogen
Mer 17 Fév - 13:06
We are the fucking O’Reilly
Everyone said from the start not one single thing could ever be okay. She didn't listen anyway, she just opened her heart, threw her cares away.
Voilà que l’équipe se met enfin en chemin. Kilian sent son âme tanguer à chaque pas, se disant que le discours de Matthews était peut-être finalement la meilleure partie de cette journée. L’idée de crapahuter sous le soleil, même pour la meilleure des raisons, lui donne déjà la nausée. En plus de cela, Il se fait, à contre-coeur, le prisonnier des effluves d’une soirée trop arrosée, tirant son bandana jusqu’à son nez -  La grimace qui se cache sous le tissu carmin est certainement des plus élégantes…

Voilà que Bonnie se met à lui parler, usant de son accent pour rendre chaque mot encore plus pesant, presque gênant pour le cadet O’Reilly qui doit redoubler d’effort pour détourner le regard. D’une expression déconfite, il passe à celle de l’embarras, se pinçant les lèvres comme pour piéger derrière ses dents les quelques secrets qu’il pourrait dégobiller. Mais bien heureusement, la demoiselle se reprend, calmant les doutes et les inquiétudes de Kilian : elle a l'œil à l'affût, la miss Hargrave, néanmoins elle a le bon goût de ne pas aimer les ragots. C’est pas une bonne femme comme celle qui étendent le linge où qui laisse trainer leurs oreilles n’importe où pour ensuite faire régner le chaos en un seul mot lâché à quelques mauvaises langues - elle veut juste travailler, et dans de bonne conditions ( comment le lui reprocher ? ).   — T’as raison, y' a pas grand chose à dire de toute façon. “ Énième mensonge dans la bouche du garçon, il n’hésite pas à faire passer la vérité pour plus rose qu’elle ne l’est si ça peut le sortir de l’embarras. Même s’il n’est pas bon menteur, la lassitude de la fille à la dynamite lui permettra au moins  de faire passer tout ça comme une lettre à la poste. — Matthews, tu sais, elle a ses humeurs. “ Ce n’est pas faux, mais pas tout à fait vrai non plus : il y a participé à son “humeur”, comme il dit, redoublant de bêtise pour profiter d’un amour un poil trop cher à payer pour leur situation. Cependant, il ne reviendra pas sur ce sujet, pas aujourd’hui, pas demain non plus et peut-être même jamais. Il y a des choses qu’il vaut mieux garder pour soi…

Commence après quelques minutes le bal des insultes et des menaces. Postés à l’arrière, Kilian ne peut que observer la scène qui se déroule devant eux : Mae fait jouer de sa cross pour convaincre le gros et gras bourgeois de lui céder une partie de sa fortune pendant qu’une femme et ses enfants abassourdis et hystériques tentent de se faire plus petit qu’ils ne sont. Le cadet O’Reilly souffle, presque déçu de ne pas prendre part à ce drôle de cortège, gueule de bois ou non - mais il se console en disant qu’au moins, d’ici, il pourra profiter des bénéfices de cette attaque sans avoir à verser une goutte de sang.
Enfin, peut-être.

Son esprit embrumé par des vapeurs d’alcool retardataires réussit tout de même à capter la chanson de sabots ferrés sur le sol, signe qu’un cavalier approche. Il se tourne donc le plus prestement qu’il peut, donnant un petit coup de coude dans l’épaule de Bonnie. Ses yeux ne quittent pas du regard le petit chemin escarpé qui se dessine devant eux, comme si pouvait apparaître à n’importe quel instant le fantôme d’un renégat. — J’crois qu’on a d’la visite. “ Cowboy trop armé ou voyageur malchanceux, peu importe : Kilian sait qu’ils ont l’avantage du nombre et que le butin n’en sera que plus grand.

(c) sweet.lips
Kilian O'Reilly
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Ven 2 Avr - 23:45
Avez-vous déjà envisagé la vie comme une pièce de théâtre ? Non. Pas du point de vue d’un spectateur qui, à son grand malheur, se contenterait de subir, sans pouvoir agir, préjudices et déboires dans l’abysse du désespoir. Non. Imaginez-vous comme un acteur endossant tout au long de son existence des rôles avec autant d’aisance qu’il changerait de vêtement. Le monde s’offrirait à vos yeux sous un tout autre jour. Plutôt que le sol, vos pieds effleureraient un plancher sans discontinuité. Point de fil rouge imposé tout tracé par la destinée. Mais points de croix et points festons alternés de votre fait avec l’improvisation pour métier à tisser. Alors, à ces conditions précises, vous connaîtriez la vie de l’homme qui à cheval traversait le désert.

Sous un soleil brûlant, dans un paysage désolant, trottait lentement un cheval blanc. Calepin à la main, son cavalier rédigeait. De ses doigts longs, tenant son crayon, il créait sur cette page un nouveau personnage. Basile Duflot s’esquissait peu à peu. Son passé, ses souhaits, ses passions ses motivations émergeaient au gré de la rédaction.

Voyons ça. Un accent français bien tapé pour massacrer mon anglais. Check. Un brin de chauvinisme pour plus de réalisme. Ok. Une petite hargne envers l’Allemagne concernant l’Alsace et la Lorraine. Parfaite recette pour parfait français !

Ainsi occupé, le jeune homme ne prêtait guère attention à l’environnement. C’est l’aboiement de son fidèle compagnon qui le tira de son intense réflexion. Protagoras, de par son ouïe et son odorat canins, avait détecté une présence. Il ne pouvait s’agir que d’êtres humains car le chien ne s’alarmait guère pour d’autres animaux. Cette contrée n’était pas réputée pour être sans danger. D’après les voyageurs, une bande de malandrins à la réputation non usurpée sévissait dans la région. De l’autre côté de cette colline, pourraient se trouver autant d’honnêtes gens que de vils gredins !

Que faire ? Après tout, l’Européen aux milles et un faciès ne s’était-il pas juré de d’être plus sage dans cette nouvelle identité ? Ne s’était-il pas promis de ne plus commettre les mêmes erreurs ? Il était encore temps de contourner cette populace et d’ainsi éviter cette éventuelle menace.

Mais pourquoi lutter contre sa nature après tout ? Il fallait s’assumer casse-cou.

Que voulez-vous ? Je résiste à tout sauf à la tentation !

Le cheval se mit donc au trot pour partir à l’assaut du petit monceau. Une fois le monticule escaladé, les évènements en cours ravirent les deux compères quand ils les découvrirent.  Le boxer et son propriétaire, tous deux suicidaires, faisaient la paire.  L'un poussa un jappement de contentement tandis que des éclairs d’allégresse zébrèrent les yeux de l’autre.

Au diable la prudence ! Que le rideau s’ouvre. Que l’on fasse place à Duflot. Que le reporter entre en scène.

Des larmes et du drame ! Des Pans et du sang ! Quoi de mieux pour un premier article ?
Et comment être sage alors que se jouait un braquage ?  À part la ville en flammes, son voyage avait été trop calme.

Descendant la pente, Basile –c’est ainsi qu’il s’appellerait à présent- s’écria :

-Ohé du bateau ! Pardonnez l’abordage. Mais pourriez-vous indiquer à un pauvre chroniqueur perdu son chemin vers Silverstone ?

Le reporter réprima un sourire dément. Au fond, il était heureux.
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