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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Mon oncle, ce héros (Maxotte)
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Lun 1 Mar - 7:35
Charlotte n’avait aucun mal à gérer son agenda, mais il y avait une chose qu’elle repoussait depuis son arrivée à Imogen. Ce n’était pas un manque de volonté qui l’avait retenue d’aller rendre hommage à son oncle, mais la peur de réaliser qu’il était bel et bien mort et qu’elle ne recevrait plus jamais aucune lettre de lui. Son oncle adoré, dont elle était plus proche que son propre père malgré la distance… Elle avait déjà pleuré sa mort à Southampton, mais il lui arrivait encore d’avoir la larme à l’œil lorsque l’envie de lui écrire lui prenait.

Pour oublier, elle se plongeait dans les travaux de rénovations. Le porche avait été réparé, ainsi que les barrières. Lorsque Mr Ashwood lui avait assuré qu’elle ne passerait pas à travers les marches avec son ‘poids d’oisillon mal nourri’, elle avait investi le premier étage. Bien sûr, à l’image du rez-de-chaussée lorsqu’elle était arrivée, chaque pièce débordait de babioles en tout genre et il était impossible de rentrer dans quatre des cinq chambres. Et celle qui était navigable ne l’était que par un couloir précaire qui menait à un lit à l’odeur douteuse. Elle avait immédiatement mandaté quelques hommes pour vider ces ramasses-poussière. Parmi les breloques, il y avait le portrait d’un homme, qu’elle reconnut immédiatement comme William Kingsley. Il ressemblait à son père, mais avec le double de son poids. Ses joues rondes s’arrondissaient encore plus dans un sourire presque enfantin et ses yeux, typiquement noisettes des Kingsley, se plissaient comme lors d’un fou rire. Elle l’avait fait accrocher dans le couloir après avoir dépoussiéré le cadre, avait pleuré un peu puis s’était juré de visiter sa tombe dès le lendemain.

Toute de noir vêtue, un bouquet de fleurs séchées en main, elle se dirigea vers les grilles sinistres du cimetière. Le village avait perdu son lot d’habitants et les tombes s’alignaient en de si nombreuses rangées que cela lui prendrait la journée entière pour lire les épitaphes unes à unes. Par chance, la petite cabane du croque-mort semblait occupée et elle cogna quelques coups secs à la porte.

« Excusez-moi, je cherche la tombe de mon oncle. Pourriez-vous m’aider? Son nom est William Kingsley. »

@Maxence Burke
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Maxence Burke
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Mer 3 Mar - 1:44

Mon oncle, ce héros
Les plaines étaient jalonnées de petits cimetières sauvages, empreintes discrètes du passage des pionniers décimés par l’inhospitalité du Nouveau Monde. On trouvait des tombes infortunées au milieu des forêts, au creux des déserts, jusqu’au seuil des steppes et au sommet des montagnes. Des villages se construisirent autour.
Celui-ci avait commencé de la même manière. Le pourtour du champ n’était pas entièrement clôturé et la nature s’immisçait abondamment dans les allées et sur les pierres. Le temps et les intempéries avaient fait ployer certaines croix et balayé certains monticules anciens. Parfois, la précipitation ou la tragédie n’avait pas laissé le temps aux proches de rendre un hommage très démonstratif à leurs morts et on ne distinguait les tombes que par un croisement de chaînes rouillées enlacées dans l’herbe. Malgré tout, il arrivait encore qu’on y amène ses respects et que l’on vienne faire ses adieux aux siens, quand la distance à parcourir n’était pas trop dangereuse.

Affairé dans le cabanon du gardien, Maxence n’entendit pas arriver la dame en noir. Il farfouillait à la recherche d’un outil susceptible de l’aider à accomplir un certain dessein. Quelque chose de pas trop rouillé qui ne se casserait pas en désossant son coffre au trésor.
Il n’y avait pas réellement de gardien de cimetière dans ces zones sinistrés. Le susnommé village n’était qu’un agrégat d’habitations isolées qui ne se désignait pas vraiment mais partageait quelques lieux communautaires nécessaires comme une petite église à moitié construite et un vieux cimetière envahi de ronces. Incomparable avec les stèles et les caveaux massifs qu’on trouvait dans le damier de Silverstone. L’organisation chaotique d’un tel dortoir rendait encore plus impossible l’orientation quand on était pas un expert.

-Ah ! Bonjour ! Excusez une seconde mam’zelle, je…, un amas de pelles rouillées tomba dans un fracas métallique. Je suis à vous tout de suite !

Bien qu’il n’était aucunement responsable de cet endroit, il en avait déjà arpenté les allées et creusé lui-même certaines sépultures. Quand Elijah était encore dans la force de son âge, il avait plusieurs fois emmené son apprenti philosopher sur la vie et l’humour de Dieu entre deux coups de pioche. Plus tard, quand Maxence cherchait des recoins insoupçonnables, il y était revenu seul.

Il sortit de la cabane, une myriade de saleté sur les épaules et dans les cheveux qu’il se hâta d’épousseter

-Qui donc, vous dites ? William Clooney ? Il jaugea du regard son interlocutrice. Jeune, endimanchée d’une drôle de façon, inconnue au bataillon. Il ne se rappelait pas avoir visité sa maison. « J’ai rien de ce nom là, vous êtes sûre que c’est le bon endroit ? »

Depuis le temps qu’il n’était pas revenu, il y avait sûrement eu du nouveau. Pourtant il n’avait rien remarqué de neuf quand il était arrivé. Il lui sourit, affable, très familier de ce genre de public. Avec ses cheveux noirs, son air poli, sa belle robe, elle lui rappelait une autre petite pleureuse qu’il avait secouru dans la région des mois auparavant.

-Burke, le croquemort. Il lui tendit la main. J’arrive de Silverstone mais je connais le coin. Vous êtes de la région ?

Son arrivée tombait un peu mal, il s’apprêtait à récupérer un stock de boissons illégales planquées à côté d’un vieux copain, pour le compte de sa petite famille de campeurs. Le corbillard, toujours estampillé au nom d’E.K, était stationné à l’orée du petit bois. Ses deux chevaux noirs broutaient paisiblement l’herbe grasse et humide.
A vrai dire des petites veuves, il en avait vu un paquet dans le coin et les circonstances faisait qu’il se rappelait souvent de leur visage.

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Jeu 4 Mar - 4:47
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La voix qui lui parvint était jeune, beaucoup plus jeune que ce qu’elle avait imaginé pour un croque-mort. Elle s’attendait presque à voir les Grées en personne l’accueillir en cette magnifique journée. Cela aurait aussi expliqué le boucan qui avait accompagné la voix.

Si ce n’étaient pas les trois sœurs à l’œil unique, le drôle d’énergumène qui sortit de la cabane du gardien semblait lui-même se relever d’une des tombes. La peau pâle, les grands membres si fins qu’ils paraissaient décharnés dans cet environnement, et toute cette poussière - ou terre, c’était difficile à dire - qui couvrait ses épaules et ses cheveux roux auraient pu le faire passer pour un vampire venant de renaître. Mais Charlotte savait de source sûre que ces créatures ne vivaient que de nuit et le soleil hivernal frappait de plein fouet les deux individus, rendant presque désagréable sa robe sombre. De plus, il semblait aussi énergique que gai, creusant définitivement la tombe de l’hypothèse du vampire. Elle attendit patiemment qu’il se rende plus présentable pour continuer la conversation.

Ce n’était pas le première fois que l’on se trompait sur son nom. À croire que son oncle essayait de ne pas trop le donner, préférant se faire appeler William, Will, Bill ou plus souvent Billy, de ce qu’elle avait entendu de ses voisins. Par contre, Clooney était une première et elle dû se retenir de rire lorsqu’elle s’imagina apparentée au seul et unique Clooney qu’elle connaissait. L’oiseau fou, l’appelait-on chez elle, enfin, en Angleterre. Son père le détestait presque autant qu’il détestait William, ce qui finalement rendait le rapprochement plus probable.

« Je cherche William Kingsley, » corrigea-t-elle avec encore un peu d’amusement. « Mais peut-être le connaissez-vous en tant que Billy? Ou Old Billy, dans ces dernières années. »

Évidemment, son accent anglais ne rendait pas justice au surnom affectueux, mais elle espérait que cela suffise à éclairer sa lanterne. Il se présenta et elle lui serra la main, prenant soin de ne pas se départir de la terre qu’il lui avait transmise pour ne pas paraître rude.

« Ravie, Mr Burke. Je suis Charlotte Kingsley, la nièce du défunt. »

Ainsi, il venait de Silverstone. Cela expliquait pourquoi il ne le reconnaissait pas. Les rumeurs, dans le coin, voyageaient presque plus vite que celles propagées par les commères de la bonne société anglaise et elle n’avait plus à se présenter nulle part depuis quelque temps déjà.

« Je suis arrivée il y deux mois pour reprendre la ferme en main. Et vous? Avez-vous toujours vécu à Silverstone? »

Elle avait un peu espéré que le croque-mort de la ville puisse lui parler un peu de cet homme qu’elle n’avait jamais connu. Elle n’était pas familière avec le métier, mais peut-être aurait-il pu lui raconter les pertes qu’il avait connu. Il avait laissé derrière lui un livre dédicacé et une chemise brodée, tous deux indubitablement offerts par une ou des femmes. Mais lorsqu’elle avait posé la question à sa voisine, celle-ci l’avait renvoyée à grands coups de ‘C’est des vieilles histoires, rien qu’une gentille fille comme toi devrait entendre.’ Bien sûr, sa curiosité n’en était que quintuplée.

« Je suppose que vous ne connaissez pas mon oncle... »

Elle lui offrit un petit sourire déçu. Aujourd’hui ne serait probablement pas le jour où elle en apprendrait plus.
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Maxence Burke
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Jeu 11 Mar - 22:23

Mon oncle, ce héros
-Ah mais bien-sûr ! Billy-boy ! Son visage s’illumina à l’évocation de ce vieux copain bien connu des fripouilles de la région. Ça alors j’aurais jamais dis qu’il avait de la famille !

Il se garda d’ajouter qu’il n’imaginait surtout pas de la famille dans ce goût là. En parlant, il l’invita à la suivre d’un geste et s’engagea dans une petite allée encombrée de mauvaises herbes. Pour être surprenant ça l’était, lui qui pensait tout connaître de cette vieille arsouille. Comment la génétique avait sinué le long des routes hasardeuses pour aboutir à une petite créature aussi polie et charmante quand on connaissait son oncle dont l’amoralité se lisait sur le visage.
Avec souplesse, il se déplaçait dans les cimetières comme s’il était dans son jardin. Il arrachait un lierre grimpant ici et shootait une pierre du pied ailleurs.

-Je le connais et pas qu’un peu, détrompez-vous. Ce vieux Bill...c’est moi qui l’ait enterré, il me l’avait demandé de son vivant. Purin ça fait bizarre de dire ça, ce vieux pote, je l’adorais.

Il la regarda en l’invitant à s’engager dans un croisement. Incroyable, en repensant à Billy il trouva enfin une ressemblance entre les deux. Une ombre sur le nez, beaucoup plus délicate mais effectivement familière, et un arc des sourcils, beaucoup plus fin et joli, mais en effet comme un héritage.

Billy lui avait demandé de le mettre en bière à cet endroit-là, un soir où ils avaient bien bu. Les cousins étaient avec eux aussi et chacun s’était engagé dans des récits morbides en imaginant où il voudrait voir finir leurs vieux os. La présence du croque-mort faisait souvent cet effet là. Bill voulait être près de sa terre, sous un arbre du cimetière un peu éloigné des clôtures, qui penchait ses branches vers le sol comme les doigts d’une morte. Billy avait eut une formule sympa, du style « ça me fera comme une étreinte et ça me protégera des yeux de Dieu ».

Arrivé au bout du parc, il défit une clôture et la poussa puis la tint pour que Charlotte puisse passer.

-Vous allez-voir, c’est assez joli. Mais c’est marrant il m’a jamais parlé de vous. Enfin. Chaque homme a ses petits secrets. J’imagine qu’il avait pas envie de…

Il laissa celle-là en suspend, elle était pas dicible. En tendant le bras, il lui indiqua l’unique pierre tombale qui trônait sous le vieux pando aux branches nues. « C’est plus joli l’été, si vous restez un peu. » Il sourit. « Faîtes lui un bonjour pour moi, si y a besoin de quoi qu’ce soit j’suis dans l’coin pour la journée. »

Il soupira devant la tombe. Quel crève-cœur. Depuis la mort de Bill les raisons de venir errer dans ce pays étaient moins importantes. L’abandonnant à son deuil, il prit le chemin du départ, vers ses outils et ses affaires. Sur le chemin il se demanda si elle comptait mettre le terrain de Bill en vente car il avait des affaires dans sa cave.

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Maxence Burke
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Mer 24 Mar - 5:32

Charlotte suivait ce grand homme à travers les allées du cimetière. Il était drôle, ce croque-mort. Il dégageait une certaine aura de gaieté malgré le lugubre du décor et la jeune bourgeoise ne put s’empêcher de sourire. Elle l’écoutait, buvait ses paroles sur son oncle, ravie qu’enfin quelqu’un semble prompt à discuter de sa vie à Imogen. Billy-boy! Le nom la fit presque rire tellement il était compatible avec l’oncle à qui elle avait écrit: un homme bon enfant, une oreille attentive, muni d’une aura de bonté et de tendresse.

Elle passa la clotûre, relevant sa jupe pour éviter de la salir avec de la boue. C’est vrai que c’était joli, même dans le froid hivernal. L’arbre qui surplombait la tombe était peut-être nu, mais elle n’avait pas de mal à imaginer le vert des feuilles qui colorerait un ciel bleu l’été venu grâce aux descriptions de ce Mr Burke. Ce dernier l’abandonnait déjà et Charlotte hésita à le rappeler.

« Merci, » se contenta-t-elle de lancer alors qu’il s’éloignait.

Décidément, son oncle avait de bien drôles fréquentations!



Elle faisait ses prières le soir et à la messe, mais elle n’avait jamais vraiment visité de tombes avant. Les parents de sa mère étaient enterrés trop loin et les ceux de son père semblaient posséder la pierre philosophale. Son recueillement fut de courte durée, elle se contenta de réciter en pensées ce qu’elle aurait écrit dans une de ses lettres. Elle lui raconta Dolly et presque tous les incidents qui avaient amené à l'achat de la vache.

Son hommage fait, elle chercha le croque-mort des yeux et sourit lorsqu’elle vit sa sombre silhouette se détacher du ciel bleu pâle. Elle s’avança vers lui avec le sentiment du devoir accompli, le cœur et le pas léger et un vague sourire aux lèvres.

« Mr Burke! Merci encore, pour la visite et pour ce que vous avez fait pour mon oncle. »

Elle s’était brièvement demandé si l’enterrer en dehors des clôtures du cimetière était tout à fait légal, mais s’était retenue de poser la question. Ce qu’elle ne savait pas ne pouvait pas lui nuire. Mais elle savait que le croque-mort avait des informations sur la vie de son oncle et cela, elle aurait donné beaucoup pour les avoir. Elle s’approcha donc encore avec un sourire aimable dans l’espoir de lui tirer quelques histoires.

« Vous savez, Oncle William ne m’a jamais vraiment parlé de sa vie ici. Maintenant qu’il n’est plus de ce monde et que je suis de ce côté de l’Atlantique, j’aimerais beaucoup en savoir plus. Vous l’avez bien connu, vous disiez? »

Elle n’avait pas raté la phrase qu’il n’avait pas terminée, la laissant sur sa faim. Charlotte, incorrigible curieuse sur des sujets choisis, ne comptait pas le laisser filer de la sorte.

« Ne m’épargnez pas les détails, je lui ai tout raconté. Cela me semble juste que j’en sache autant sur lui que lui sur moi. »
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Maxence Burke
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Jeu 20 Mai - 2:11


Mon oncle, ce héros

@Charlotte Kingsley & Max

Alors que la jeune femme le rejoignait, Maxence inspectait déjà l’attelage de sa carriole devant les portes du cimetière. La gitane entre les dents, il lui sourit avec un signe de la main, croyant qu’elle venait simplement formuler ses adieux.

-C’est rien miss, j’fais seulement mon travail, acquiesça celui qui faisait de moins en moins son travail dans la région.

La môme avait l’air chaste, pas une trogne qu’il associerait d’emblée à la Pinkerton par exemple, mais il ne pouvait pas retenir sa défiance devant ses questions empressées. Même trépassés, il n’était jamais de bon ton de déballer les petits secrets des truands. Or, dans son cas, Maxence n’avait pas fréquenté Bill uniquement pour trinquer entre honnêtes et bons amis.
Il hésita, le nez au vent.

-J’ai pas grand-chose à en dire…, s’avança-t-il très prudemment, c’était un type fiable, un sacré marrant, l’a toujours été réglo quand on manœuvrait ensemble…
Bien-sûr, un Burke qui tente de tenir sa langue en dit souvent plus que s’il avait voulu être franc.
Tout le monde l’appelait le Vieux Bill, il avait toujours des bonnes bouteilles pour les invités...j’y ai dormi pas mal…

Devant son regard rempli de curiosité, il se sentait un peu coupable et mal à l’aise. Ses doigts s’entremêlaient nerveusement dans la bride du canasson. Comme orphelin, il comprenait assez le désir d’en apprendre plus sur ses anciens. Mais la vieille arsouille de Bill avait entraîné dans la tombe des magouilles que ses anciens collaborateurs ne voudraient pas voir resurgir.

-Enfin, Dieu a son âme, quoi…

Il sourit. Le cheval agacé secoua la tête et il lâcha subitement la lanière.
Bien qu’il fut un charlatan chevronné, Maxence mentait parfois étonnamment mal et Charlotte n’aurait aucun mal à lire son malaise. A Cork, on disait souvent qu’il y avait deux types d’irlandais : ceux qui ne parlaient pas et ceux qui parlaient trop. Maxence appartenait définitivement à la seconde catégorie.

-J’allais partir… Venez, je vous ramène chez Bill…, proposa-t-il en l’invitant à monter à côté de la place du cocher.

Il l’aida à monter à l’avant du chariot, juste au-dessus des deux montures noires. L’arrière du corbillard était, comme de coutume, dissimulé par d’épais voiles noires qui garantissaient la pudeur du cercueil pendant les processions. Ça n’était pas vraiment un transport fait pour les voyages.

« J’vous assure que ça porte pas malheur ! » plaisanta-t-il en prenant place à côté d’elle.


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Maxence Burke
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Ven 18 Juin - 7:35

Charlotte ne connaissait que très peu le monde dans lequel elle avait débarqué. Sa force de caractère résidait dans un optimisme flirtant avec la naïveté. Pour elle, le monde était beau et bon, et elle n’avait jusque-là jamais eu à faire face au contraire. Chaque rencontre dans le nouveau monde ne lui avait apporté que de bonnes aventures. La dame aux oeufs dont elle n’avait toujours pas compris le nom, les Ashwood, Edwin et Carolina qui, bien qu’ils n’étaient reliés à elle que par une faible filiation lui avaient ouvert leur porte et leurs cœurs. Et surtout John, ce fermier à l’allure un peu folle mais qui lui avait ravi le cœur à la vitesse d’une locomotive gavée de charbon. Elle comprenait pourquoi son oncle avait préféré la vie champêtre d’Imogen à la froideur de Southampton.

Lorsqu'elle leva les yeux vers le croque-mort, ce fut avec une chaleur non feinte. Certes, elle voulait des informations, mais le personnage lui plaisait, avec sa dégaine accueillante et son sourire à moitié ouvert, l’autre moitié refermée sur la cigarette que tous semblaient fumer dans ce coin. Elle ne nota même pas la particularité de sa réponse, mais l’information s’imprima dans son esprit: Oncle William était un homme bien devant la loi. L’information était redondante, mais pas moins vraie.

« Vous y avez dormi? »

Cette idée la dérangeait plus que la première. Les sourcils froncés, elle repensa au bric-à-brac qui occupait chaque recoin de chaque pièce. Mais à bien y repenser, il était vrai que plusieurs espaces étaient dégagés. Cinq, si elle se souvenait bien, et si elle avait attribué un rôle de siège à chacun, quelqu’un de peu regardant pourrait très bien y faire son lit. Ça aurait été plus agréable que dormir à la belle étoile, devina-t-elle. Ses joues se colorèrent un peu à l’idée que l’homme avait vu l’intérieur de sa demeure dans le pire état possible.

Sa gène lui avait pris la parole et elle nota avec honte qu’elle embarrassait son interlocuteur. Par chance, il l’invita à monter et elle acquiesça avec un sourire soulagé.

« C’est très généreux de votre part, Mr Burke. Je vous remercie. »

Ce disant, elle prit la main de l’homme pour se hisser sur le corbillard. C’était haut et l’air tout autour d’elle ne la rassurait pas beaucoup, mais elle garda la tête haute. Le chemin jusqu’à la ferme était assez long et elle n’avait pas envie de s’attarder trop longtemps dans les plaines. On lui avait dit que les coyotes s’attaquaient aux jolies choses, dans le coin, et elle ne voulait pas savoir si elle faisait partie de leur menu. Elle tourna la tête vers le bon samaritain lorsqu’il fit grincer le cuir du siège.

« Je n’avais pas du tout pensé à cela, » fit-elle, la moue faussement inquiète. Les histoires de fantômes et de superstitions ne lui faisaient plus vraiment peur depuis qu’elle habitait seule. « Mais j’imagine que beaucoup s’imaginent des choses. Votre métier n’est pas le plus joyeux du monde, mais j’ai du mal à croire que quiconque croit à une possible malédiction après vous avoir côtoyé. »

Elle sourit avec l’espoir que le compliment sincère lui délie les lèvres pour le trajet. Elle s’accrocha au fin garde-corps en métal lorsque le croque-mort fit avancer la lugubre calèche.

« Oncle William était-il superstitieux? J’ai du mal à y croire, mais je ne serais pas vraiment surprise… Saviez vous qu’il m’a écrit sur la légende du Sasquatch pour mes 10 ans? Je n’ai pas pu dormir pendant une semaine après avoir lu sa lettre. Je pense qu’il en avait peur aussi, à bien y repenser. »

Elle repensa à toutes les histoires qu’il lui avait écrites et à quel point elles manquaient toutes d’un élément qu’elle considérait comme essentiel: les personnages!

« Vous savez, il me m’a jamais rien écrit sur des gens en particulier. J’ai rencontré des gens qui étaient beaucoup moins enthousiastes que vous pour parler de lui. Était-il apprécié? »

Elle ne voulait presque pas entendre la réponse, mais elle avait besoin, pour sa tranquillité d’esprit et pour son deuil, de réconcilier l’Oncle William avec le Billy-boy. Elle voulait voir cette autre facette de l’homme qu’elle avait chéri, qui avait bien dû la chérir un peu aussi, s’il lui avait légué sa ferme. Bien que son père était bien vivant et qu’elle n’avait jamais rencontré cet oncle, elle se sentait un peu orpheline depuis sa mort et regrettait que personne ne semble vouloir lui en dire plus.
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Jeu 30 Sep - 23:40


Mon oncle, ce héros

@Charlotte Kingsley & Max

Après avoir refermé le marche-pied, Maxence contourne son corbillard et se hisse à la place du conducteur. Il vérifie quand même que son coffre est bien fermé, maintenant qu’il a dépouillé le cimetière de ses derniers charmes (et outils). D’un claquement de rennes, il fait repartir au pas ses deux canassons dont les lourds sabots écrasent l’herbe. Le cocher ramène doucement son véhicule pesant jusqu’au sentier, les genoux écartés devant lui dans un caisson trop étroit pour sa hauteur.

-Le compliment me flatte ma petite dame mais j’peux pas ignorer que mon carrosse n’annonce jamais rien d’bon, dit il joyeusement. Enfin, c’est un commerce comme un autre, vous avez raison.

Il avait aucune idée de ce qu’était le sasquatch (peut-être que « bigfoot » aurait plus parlé) mais Maxence en connait un rayon niveau légendes de l’ouest si elle lui demande. Les irlandais adorent les fantômes, c’est connu.
Sans se tromper, il prend la route de la case à l’oncle Bill en écoutant ses histoires de petite fille. Du coin de l’oeil, la trouve beaucoup trop adorable pour être réellement la nièce de ce vieil orang-outan. Par contre elle a visé juste : sa bonhomie réduit la prudence de Maxence qui se sent prêt à bavarder sur le chemin.

-Superstitieux je sais pas, paranoïaque plutôt. Vous avez pas vu les fusils accrochés près de la porte ? Comme tout le monde, il avait un passé et il voulait pas que ça le rattrape, apparemment. Il sourit en se souvenant. Combien de fois j’ai failli être canardé en violant sa propriété au milieu de la nuit… Ce vieux brigand…

L’habitude le trahit rapidement. La calèche s’engage dans un raccourci dont peu connaissent l’existence et qui coupe la lande à travers les plantations d’un domaine privé.

-Vous savez quoi ? ça m’étonne pas. Bill était un brave type mais un peu ermite. Il avait des opinions et les gens aiment pas trop ça. Dans ce pays ça vous amène vite à des fréquentations dont on a pas envie de parler.

A commencer par lui-même.

Sur le sentier, nettement moins stable, ils croisent un éleveur renfrogné avec qui Max entame une conversation brève. Justifiant sa présence sur une propriété clôturée, il explique qu’ils ne sont pas du pays et qu’il raccompagne une dame. Le moustachu les laisse partir avec un avertissement courroucé mais compréhensif.

-N’empêche qu’excusez moi, Miss, mais ça fait pas de sens votre affaire, reprend-il en relançant le convoi, Vous avez pas l’air assez désespérée pour vous installer dans le trou du...dans ce trou. Vous avez quasiment aucun voisin, pour une femme seule...c’est pas terrible.

A l’époque où il fréquentait Bill, la ferme ne comptait pas plus d’employé que de petite lady.
Les toiles du cirque apparaissent enfin parmi les herbes hautes.

-Le terrain est beau mais si j’étais vous je vendrais, réitère le cocher, Bill pouvait se défendre mais j’serais inquiet pour vous.

En apercevant la maison au loin, il songea qu’il y avait laissé pas mal de bazar.


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To die properly
I'm bout that fast money, money ain't got no patience. But if them boys come run like you on probation.
Maxence Burke
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