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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Ay de mí, Llorona, Llorona ft Nutnut
Chuy
Chuy
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Habitation : Il squatte la ferme de Nuttah, parfois le temple d'Imogen
Disponibilité : Opé
Mar 16 Mar - 17:22
Ay de mí, Llorona, Llorona

Il y avait une fenêtre qui ne fermait plus très bien et qui lui permettrait de se glisser sans soucis à l’intérieur, sans avoir à réveiller toute la maisonnée à cette heure indécente de la nuit (ou du matin, plutôt). Chuy connaissait très bien cette fenêtre parce que c’était lui qui, quelques semaines plus tôt (un mois, peut-être ? Bah ! A quelques jours près) l’avait cassé. Evidemment il n’avait rien dit à personne pour n’en subir aucune conséquence, c’était promis de réparer ça discrètement et… et la force des choses avait fait qu’il n’en avait pas eut le temps, voilà.

« Silencio ! » Ne chuchotant qu’à moitié, Chuy poussa gentiment Maya qui jappait autour de lui. Parce qu’il était incapable de lui résister, il plongea sa main valide dans ses poils pour lui gratter le cou puis la repoussa gentiment pour ne pas se prendre les jambes dedans. « Arrête toi un peu, aller. Moi aussi je suis content de te revoir. » Le garçon colla son visage contre la vitre et son souffle forma de la buée qu’il se dépêcha d’essuyer. « Ça va, il y a personne. Ils dorment, je pense. C’est normal à cette heure. » Il ne savait pas quelle heure il était. Et lui-même avait essayé de dormir dans le foin en attendant de se présenter à un horaire plus convenable, mais la douleur dans sa main et de son estomac vide l’en avait empêché. « J’espère qu’il est pas là. Ça va être des histoires encore, sinon. » Chuy fit glisser la fenêtre, se félicitant, une nouvelle foi, de l’avoir rendu ouvrable de l’extérieurs. « Attend… » Avec toute la précaution dont il était capable quand il s’en donnait la peine, il entreprit de porter Maya qui pesait bien son poids sans trop malmener ses doigts endoloris. Ce fut un échec, et s’il réussit à faire passer le chien à l’intérieur ce n’était pas sans mal. Chuy était à peu près certain d’avoir réouvert au moins une plaie qui ne réussissait pas à cicatriser aussi bien qu’elle aurait dû.  Il se permit de sangloter un peu comme il était tout seul dans le noir et très fatigué. « Tais-toi, j’arrive. » A son tour il passa à l’intérieur et resta assit contre le mur pour reprendre son souffle et sécher les grosses larmes qui lui coulaient sur les joues bien malgré lui. « Estoy harto, Maya. » Sans lui demander son avis il la tira dans ses bras (un bras en tout cas) et garde son nez contre son pelage un court moment. « Mais ça va. No temas. Je suis fatigué, c’est tout. » Chuy tapota la tête de la chienne puis se leva tout en râlant dans sa barbe. Il se frotta les yeux et alla près du foyer éteint dans l’espoir de relancer le feu et se réchauffer.

Il était arrivé quelques heures plus tôt à la ferme, après avoir pris soin d’enterrer une très grande partie du petit butin volé au croquemort (il n’avait fait que récupérer ce qui lui appartenait, en plus de quelques intérêts, voilà tout). Il avait laissé Caballo vaquer à ses occupations en toute liberté, parce que ce cheval était trop con pour chercher à partir vivre sa vie ailleurs de toute façon. Chuy avait répété la conversation qu’il aurait avec Nuttah dans le foin, pendant qu’il n’arrivait pas à dormir. C’était bref, il lui demandait s’il pouvait rester ici le temps que ça aille un peu mieux, même s’il ne pouvait pas très bien travailler et elle disait oui. Quelque chose comme ça.

Rallumer un foyer à une main et dans le noir était compliqué. « Voy a matarme, Maya. Juro por Dios, que voy a… » Alors il abandonna son idée et, à tâtons et avec les maigres souvenirs qui lui restait en tête, il entreprit de retrouver la réserve d’alcool. Pour sa main, pour sa tête. Pour aider à s’endormir aussi.  
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Chuy
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Nuttah Doyle
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Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
Habitation : La ferme de feu son père adoptif
Dim 28 Mar - 11:59

Ay de mí, Llorona, Llorona
Elle avait cru, à tort, que l’arrivée des beaux jours mettrait fin à l’angoisse constante qui la tenaillait. Les températures se réchauffaient, la neige avait fondu depuis quelques temps déjà et bientôt les récoltes lui permettraient d’avoir une chance de relever la situation financière de la ferme. Enfin, supposément, car elle avait toujours en tête la manière dont les choses s’étaient passées l’année précédente, après la mort de son père adoptif. Comment les habituels acquéreurs du fruit de leurs récoltes avaient soudainement refusé de lui acheter quoique ce soit. Comment on lui avait mis des bâtons dans les roues, juste pour qu’elle vende la propriété.

Les choses s’étaient calmées durant ces mois d’hiver, et elle espérait que l’eau avait coulé sous les ponts, que désormais on la laisserait tranquille. Et puis elle n’était plus seule à présent, et le savoir était un immense réconfort. Mais elle ne pouvait s’empêcher de craindre qu’avec le retour du printemps renaissent les vieilles rancoeurs. Seule ou non, elle sentait encore peser sur elle le poids des finances de la propriété. Si elle ne parvenait pas à être rentable, ils seraient tous perdus. Au moins les dettes de Jedediah avaient été remboursées, mais le reste demeurait source d’anxiété, si bien que ses nuits étaient aussi courtes que légères.

Si elles ne l’avaient pas été, peut-être n’aurait-elle pas entendu un bruit étrange venant du rez-de-chaussée. Elle n’aurait su en identifier la nature, mais ses sens étaient en alerte, signe que le son était anormal. Elle demeura immobile dans son lit, attendant qu’un autre son se manifeste. Peut-être le manque de sommeil lui jouait-il des tours. Elle fut presque convaincue d’avoir rêvé, lorsqu’elle eut la certitude d’avoir entendu un bruit de pas à travers le plancher - qui comportait quelques fissures -. Et était-ce une voix qu’elle percevait ?

Cette fois elle en était persuadée, il y avait bel et bien un intrus dans la maison. Elle se leva de son lit le plus silencieusement possible et attrapa un châle dont elle se couvrit les épaules. Puis, pieds nus, elle marcha en direction de la porte de sa chambre qu’elle ouvrit lentement afin d’éviter de la faire grincer. Quelle idiote d’avoir laissé le fusil en bas ! Désormais elle le garderait près de son lit, au cas où. Mais il était trop tard pour se morfondre.
La nuit était encore bien présente, mais Nuttah connaissait la maison par coeur. Elle savait exactement où poser le pied pour éviter de faire craquer les escalier. Arrivée à mi hauteur, elle n’avait plus aucun doute. Elle percevait du mouvement, et même une silhouette qu’elle ne pouvait encore identifier.
Le fusil se trouvait prêt de la table, non loin des marches. Profitant de l’obscurité et tentant d’ignorer le contact du plancher froid sous ses pieds nus, elle marcha à pas de loups, sans perdre de vue la silhouette. Plus elle s’approchait de l’arme, plus elle sentait la tension monter en elle. Et s’il n’était pas seul ? Et si quelqu’un l’attendait, prêt à l’attraper ?

Mais non, elle parvint à enserrer le fusil, à son plus grand soulagement. Elle n’arrivait plus à se souvenir si elle l’avait chargé, mais elle espérait que sa simple vue suffirait à effrayer l’importun. De ce qu’elle pouvait voir, il lui tournait le dos, cherchant visiblement quelque chose sur les étagères - un voleur, probablement -. Elle en profita pour s’approcher. Pourtant, elle eut soudain le sentiment que quelque chose clochait. Pourquoi Maya n’aboyait-elle pas ? Dans cette semi obscurité elle n’arrivait pas à la distinguer, mais elle devait bien être là, non ?
Bien que perturbée dans sa détermination, Nuttah leva son fusil vers la silhouette. « Levez les mains ou je tire ! C’est une propriété privée, vous avez pas le droit d’être ici ! »

Mais sa voix manquait de conviction et elle eut une terrible sensation de déjà vu. Non, pas de déjà-vu, elle connaissait cette silhouette. « Chuy ? » Les yeux écarquillés, elle était si surprise qu’elle ne pensa pas à baisser son arme. « Mais qu’est-ce que tu fais là ? » Elle était trop choquée pour être certaine de ce qu’elle ressentait. Après son départ, elle avait bien pensé ne jamais le revoir.



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Chuy
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Sam 3 Avr - 12:58
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Maya était un bon auditoire selon les critères de Chuy qui lui avait peut être demandé de rester discrète, mais ne pouvait s’empêcher de converser avec elle à voix basse en même temps qu’il fouillait à tâtons et à une main les placards. Dans un espagnol soupoudré d’anglais, car tous les animaux comprenaient l’espagnol ça semblait être du bon sens, il lui racontait les milles choses décousues qui lui passaient par la tête. Il parlait pour se rassurer et parce qu’il était bien incapable de garder à l’intérieur de sa tête toutes les pensées qui passaient par là. Ça permettait de mettre un peu d’ordre dans ce bordel sans nom et de tirer les fils qui dépassaient pour ouvrir de nouvelles besaces trop remplies. Maya ne donnait plus de signe de vie depuis quelques secondes ou quelques minutes et Chuy ne l’avait même pas remarqué, trop occupé à se lamenter.

La surprise lui saisit le cœur et la gorge avec tant de force qu’il fut incapable de prononcer un mot. La conserve qu’il essayait piteusement de faire glisser vers lui, du bout des doigts, glissa de son perchoir et dans un réflexe aussi bête que malheureux il essaya de la rattraper avec sa main handicapée. L’objet de désir s’écrasa au sol (après avoir rebondit sur ses orteils) en même temps qu’il ravalait un glapissement de douleur. Chuy leva les mains en l’air et se pinça les lèvres jusqu’à  les faire blanchir. Il retint un flot d’injures destiné à la terre entière et aussi un peu à Dieu contre lequel il était très furieux. Oh, ce soir il détestait Dieu autant que les autres. La colère se mélangeait astucieusement à l’épuisement et battait contre ses tempes et ses yeux rendu plus petits par la fatigue.

Avec une timidité que les armes à feu et les menaces rendaient des plus naturelles, Chuy se tourna pour faire face à Nuttah que la lumière de la lune qui filtrait par une fenêtre lui permettait de distinguer grossièrement. « Tire pas, tire pas d’accord ! Moi je suis gentil, j’ai rien ! » La précipitation rongeait son anglais sous un accent qu’il ne faisait pas d’effort à dissimuler. Il ne pouvait pas discerner parfaitement le fusil, mais ce qu’il devinait suffisait à faire tourner l’angoisse dans son ventre. La douleur était partout. « Je voulais attendre demain pour venir pour pas te réveiller et que tu sois trop en colère mais j’ai pas réussi à dormir, tu sais ! C’est tout, et j’avais faim. J’ai pas pris trop à manger en partant, j’ai pas pensé, maintenant j’ai faim du coup je voulais prendre un peu mais je t’aurai rendu. Je peux te rendre, c’est vrai, je dis pas des bêtises ! » Les excuses se vomissaient en flot ininterrompus, la pensée galopait et il avait du mal à prendre le pas avec les mots qu’il devait traduire. L’exercice avait beau être si régulier que le plus souvent il se faisait inconsciemment, certaines circonstances le rendait plus difficile. « J’avais du…du-j’avais du poisson mais je l’ai mangé. Et je me suis perdu donc je trouvai rien, tu sais j’ai pas de pistolet moi, je peux pas chasser. Ça coûte trop cher, hein. Les balles aussi. » Il agita un bras pour prouver sa bonne foi. « Je voulais pas te réveiller pour pas que ça t’énerve, on peut parler demain. Là je voulais me réchauffer aussi parce que dehors il est froid, mais je peux pas faire le feu- » Chuy finit par se taire, les yeux hagards et haletant bruyamment. Il n’arrivait plus à ordonner convenablement son anglais et faisait un gros effort pour ne pas enchaîner dans une langue que Nuttah ne comprenait pas. Finalement il baissa les bras et s’accroupit pour ramasser la conserve. « J’ai pas fait exprès, désolé. Il faut pas être énervé, c’est pas grave. Je peux la donner. » La colère de Nuttah laissait Chuy perplexe et embarrassé. Les explosions de voix et de fureur lui étaient plus familières que l’indignation silencieuse. Il aurait préféré que la jeune fille essaie de hurler plus fort que lui, s’agite et tente de le frapper avec ses poings ridiculement petits. Un terrain connu et réconfortant qui ne lui laissait pas le temps aux remords. La rancœur et la furie en coup de feu valaient mieux que la culpabilité lancinante qui étouffait. Il valait mieux être furieux contre les autres que contre soi-même.

La conserve s’était ouverte dans sa chute et un liquide épais c’était formé autour. Chuy trempa ses doigts dedans et les glissa dans sa bouche pour goûter la soupe. Il les retira immédiatement, brusquement embarrassé par la présence de Nuttah plus qu’effrayé par le fusil. Chuy s’essuya grossièrement les doigts sur ses genoux. « Je ramasse. Je vais nettoyer. » Il marmonnait et continuait de se salir la main à force de tâtonner dans le noir. « Le dis pas à Mako, hein. Le dis pas à ton papá. Demain. »
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Nuttah Doyle
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Dim 11 Avr - 17:26


Ay de mí, Llorona, Llorona


En vérité, elle ne savait pas trop quoi dire, ni quoi faire. Elle se sentait bête, plantée là à attendre qu’il lui donne des explications, oubliant qu’elle pointait une arme à feu sur lui alors même que ses doigts se crispaient autour du fusil. La vérité, c’est qu’elle lui en voulait. Elle n’aurait pas dû, c’était idiot. Les ouvriers étaient comme ça, ils venaient et partaient quand bon leur semblait, sans prévenir. Mais au fil des semaines elle en était venue à considérer Chuy davantage comme un ami. Elle s’était attachée à ce garçon bizarre qui parlait souvent de manière incompréhensible et ne savait pas manger proprement. Alors, quand un matin elle s’était rendue compte qu’il n’était plus là et ne reviendrait probablement pas, elle avait eu l’impression qu’on lui avait creusé un trou dans le coeur. Et elle avait beau savoir que partir était son droit le plus strict, la morsure de la trahison fut trop vive pour qu’elle puisse l’ignorer. Puis, elle avait été en colère. Pour finir par s’y faire, parce que c’était comme ça et que de toute façon elle ne pouvait pas se permettre de passer du temps à s’appesantir sur son départ et à le regretter. Elle avait une ferme à faire tourner et des bouches à nourrir. Elle ne s’était certainement pas attendue à le retrouver là, dans son salon au beau milieu de la nuit.

Avant même qu’elle ait eu le temps d’ajouter le moindre mot, de lui demander des explications - qu’elle méritait sans aucun doute -, voilà qu’il se lança dans un véritable vomi verbal, enchainant les excuses et les explications sans lui laisser la possibilité de placer un mot. Elle avait parfois imaginé qu’ils puissent se retrouver par hasard, à un moment où elle aurait l’opportunité de lui cracher sa colère et son mépris. C’est vrai quoi, elle lui avait donné un toit et du travail - alors même qu’il n’était pas l’homme le plus acharné à la tâche - pour qui se prenait-il ?

Mais elle n’avait pas imaginé ça. Le voir se confondre en excuses pathétiques, au point que la pitié commençait à remplacer la colère - et la peur qu’elle avait ressentie à l’idée que quelqu’un de malveillant se soit introduit dans la maison -. Il avait laissé tomber une boite de conserve au passage, mais elle n’y prêta pas attention tout de suite. Elle réalisa alors qu’elle brandissant toujours son fusil et baissa son arme, qu’elle posa contre un mur en soupirant. « Chuy… » Elle s’avança vers lui doucement. Il lui faisait plus l’effet d’un animal apeuré maintenant. Ce n’était pas évident de rester fâchée contre lui dans ces circonstances, mais elle s’efforçait tout de même de garder un air sévère, pour la forme. « C’est pas grave, on nettoiera plus tard. Je vais rien dire, t’en fais pas. » Ils ne pourraient rien faire dans cette obscurité de toute façon. Marchant vers le buffet, elle tâtonna jusqu’à trouver le tiroir où étaient rangées les allumettes. Elle finit par mettre la main dessus, et en craqua une grâce à laquelle elle alluma la lampe à pétrole qui se trouvait sur le buffet. Elle fit tourner la molette afin qu’ils soient suffisamment éclairés et déposa avec précaution la lampe sur la table. Puis elle tira l’une des chaises en arrière. « Assieds-toi. » lui ordonna-t-elle d’un ton autoritaire.

Elle ramassa la conserve en tentant de gaspiller le moins de soupe possible. Elle attrapa un bol dans un placard, puis une cuillère et versa ce qu’il restait de soupe froide, avant de placer le tout devant Chuy. Elle caressa la tête de Maya qui s’était allongée près de la table avant de s’asseoir face au Mexicain. Il avait l’air absolument mort de faim. « Raconte maintenant. T’étais où ? Et pourquoi tu reviens ? » Elle aurait sans doute dû attendre qu’il ait pu se restaurer et prendre des forces avant de le questionner, mais elle en était incapable, tout en ayant peur des réponses qu’il allait lui donné. Elle pressentait qu’il ne lui était pas arrivé que de bonnes choses…

Pressentiment qui se confirma rapidement, lorsqu’elle fut alarmée par un détail qui était jusqu’à présent passé inaperçu à ses yeux. « Qu’est-ce que t’as à la main ? » L’éclairage était trop faible pour qu’elle puisse bien voir, mais ses doigts semblaient recroquevillés contre sa paume et lui faisaient presque penser aux serres d’un oiseau.


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Chuy
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Mar 13 Avr - 22:54


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La nouvelle source de lumière lui fit plisser les yeux quelques secondes et il regretta qu’elle n’ait pas plutôt allumé le foyer qui donnerait plus chaud mais se garda bien de faire un commentaire. A la place il laissa tomber son regard sur le bout de ses chaussures, grignotant l’intérieur de sa joue et avalant ses lèvres. Il avait oublié qu’il la trouvait belle. Même avec ses yeux cernés, bouffit par la fatigue et les soucis et ses cheveux ébouriffés par la nuit. Chuy retira machinalement quelques boutons d’herbe accrochés à sa chemise et ne réussit qu’à la tacher plus. Il s’agaça de se penser bien minable dans une situation pareil. Maintenant il regrettait de ne pas avoir attendu sagement un horaire plus propice aux intrusions. Et de ne pas s’être fait un brin de toilette près de la rivière.

Pendant que Nuttah fouillait les étagères, Chuy jouait les contorsionnistes pour atteindre le museau de Maya du bout des doigts et lui chuchoter quelques paroles qui avaient plus pour ambition de le rassurer lui que la petite chienne. Il était trop tard pour faire demi-tour en se faufilant par la fenêtre. La tête de Chuy réapparut derrière la table au son du bol qui y était déposé. Abandonnant sa réflexion et ses regrets sur l’humiliation de la situation, il attrapa la cuillère pour l’enfourner au fond de son gosier et n’eut le temps de répéter que deux fois son geste avant de s’arrêter. Chuy regarda Nuttah avec des yeux ronds, plus surpris que de raison par ses questions. Avec plus d’attention qu’il n’en avait l’habitude il reposa la cuillère dans le bol et préféra un tête à tête avec la soupe froide plutôt qu’avec Nuttah. Son regard était difficile à soutenir.

Il n’était pas question de lui dire qu’il avait préféré fuir le ranch car son père le terrifiait. Il avait craint qu’il ne le dépèce à son tour, ou lui enfonce la tête dans la rivière jusqu’à ce que ses poumons et son cœur ne se gorgent d’eau. Il avait peur que Makoyepuk le traîne jusqu’au bureau du Shérif pour qu’il soit pendu. Cela devrait donner suite à d’autres explications encore trop confuses pour lui et qu’il préférait garder mieux enterré que ses morts. Chuy avait encore moins envie de parler des meurtres de son père à Nuttah, n’osant pas fouler et souiller un terrain beaucoup trop sacré parce qu’il n’en comprenait pas les subtilités.

Chuy se redressa brusquement quand Nuttah s’intéressa à sa main. Il retrouva un brin de couleur sur son visage que l’épuisement et la douleur avaient rendu livide. Il déplia brièvement ses trois doigts valides, tournant à peine la paume vers le plafond. Moins il l’agitait, mieux il se portait. « Ça c’est avec-c’est avec le cimetière ! » Son ongle peinait à repousser. Les deux plaies étaient rouges et gonflées, elles lui donnait la sensation d’irradier. La plaque noire et nécrosée avait continué de s’étendre sur la plaie béante qu’Irina avait réouverte quelques jours plus tôt. La coupure nette et propre du hachoir était engloutie par des bourgeons de chair explosés sous la pression. « J’étais à Silverstone. » Chuy fit attention de parler lentement, de réfléchir à ce qu’il voulait dire pour parler convenablement ou presque. « Le croquemort m’a proposé du travail pour creuser les tombes, alors j’ai fait ça. A un moment, j’ai vu une pièce dans la terre alors j’ai voulu l’attraper et le… » Il fronça le nez pour chercher son mot. Sa main blessée était repartie sur ses genoux. « Le fossoyeur il a pas fait-il a pas vu. Alors il a mis sa-Il a mis un coup de pelle et ça a coupé. » Chuy se pinça les lèvres, daignant enfin regarder Nuttah dans les yeux. Il haussa brièvement les épaules, le cœur presque léger de croire en cette version. « J’avais pas d’argent pour le médecin. Mais ça va. Je sais un petit peu ce qu’il faut faire. » Dans la théorie de ce que ses vagabondages lui avait appris. Chuy touilla la soupe un court instant avant de pousser le bol vers Nuttah, offrande particulièrement symbolique. « Tu veux manger aussi ? » Machinalement il se frotta le bout du nez, observant le plafond pendant une seconde ou deux. « Je pouvais pas revenir ici. Je ne peux pas travailler alors ça sert à rien. » Il se tût encore un moment, cherchant toujours ses mots. Une bonne excuse pour offrir un mensonge par omission. Au moins cette partie-là était teintée de vérité. « Mais je ne savais pas où je pouvais aller. Alors peut-être- Je me suis dis que je pourrais quand même t’aider. Peut-être avec les papiers. » Il ne savait ni lire ni écrire mais la notion de l’administratif était si parfaitement inconcevable pour lui qu’il se disait qu’elle pourrait lui trouver une utilité. Tout du moins il l’espérait. « Et en plus- attends. » Il esquissa un mouvement sous la table avant de se reprendre aussi vite. « J’ai un truc pour toi, mais c’est dehors. Je te le donne plus tard, d’accord ? »
Chuy
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Nuttah Doyle
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Jeu 6 Mai - 15:49


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Elle le regardait manger sa soupe froide en silence, incapable de savoir comment réagir. La raison lui soufflait qu’elle aurait dû sinon le mettre dehors, au moins lui faire la leçon. Après tout, elle lui avait donné du travail, l’avait hébergé et était passée au-dessus de plusieurs incidents. Elle était à la tête de cette ferme, et surtout, elle n’était plus seule. Elle avait une famille à nourrir et dont elle se sentait responsable. Elle se devait d’être absolument intransigeante avec ses employés, et en ce qui concernait Chuy, elle avait laissé passer bien trop de choses déjà - qu’elle aurait pu oublier s’il avait été un travailleur plus efficace -. Et puis, il y avait la rancoeur teintée d’amertume qui s’était installée lorsqu’il était parti sans même dire au revoir.

Et pourtant, elle n’arrivait pas à s’y résoudre, surtout quand elle le voyait revenir ainsi, mort de faim et visiblement éprouvé par des semaines difficiles. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il avait pu vivre, mais elle pouvait aisément deviner qu’il avait dû traverser certaines épreuves. Il n’y avait qu’à voir sa main abimée. Il déplia ses doigts, la rendant davantage visible. Elle aurait aimé avoir été préparée à cette vision, bien pire que ce qu’elle avait cru. Elle aurait pu prendre le temps de se concentrer et composer une expression neutre. Mais elle n’avait pas eu la possibilité de se préparer à l’état de sa main, non pas abimée mais mutilée. Avant qu’elle ait eu la présence d’esprit de se retenir, ses yeux s’écarquillèrent d’horreur et elle pâlit, puis d’instinct plaqua sa main contre sa bouche pour retenir l’expression de stupéfaction qui s’échappait de sa gorge.

Des blessures dues aux accidents à la ferme, elle en avait vues, mais elle ne se souvenait pas d’avoir fait face à quelque chose de ce genre. Il lui fallut quelques instants pour détacher son regard de la chair noircie et boursoufflée et le porter sur le visage de Chuy, tandis qu’il lui racontait son histoire. Un bête accident, selon lui. Elle était persuadée qu’il mentait. D’abord, parce que c’était un menteur. Et puis elle voyait mal comment un coup de pelle aurait pu lui arracher les ongles en même temps. Elle se contenta de lui lancer un regard sceptique, mais sans plus. Elle était trop choquée pour ne serait-ce que penser à le contredire. « Il faut qu’on te soigne. » s’entendit-elle dire, sans trop savoir comment. Les plaies, les blessures dues au accidents, c’était une chose, mais là elle se trouvait sur un terrain inconnu. Jedediah lui avait appris qu’il fallait éviter que les infections se répandent, mais là c’était infecté, non ? Le mieux aurait été de faire appel à un médecin mais la situation lui semblait trop urgente pour pouvoir attendre qu’un docteur se déplace jusqu’ici. « Comment ça tu sais ce qu’il faut faire ? Tu sais pas, sinon tu serais pas dans cet état ! » Elle commençait à perdre patience à le voir minimiser les choses de cette manière, et sous le coup de la peur qu’elle commençait à ressentir. Car elle comprenait qu’il allait falloir s’en occuper de cette blessure, et que si elle faisait quelque chose de travers tout pourrait très mal tourner.

Elle soupira et s’adoucit. En réalité, elle n’aimait pas du tout le voir comme ça et il lui faisait de la peine. « Non merci, j’ai pas faim. » Elle avait même plutôt la nausée après avoir vu l’état dans lequel il était.
Lorsqu’il était parti, elle avait à plusieurs reprises fantasmé l’image de Chuy revenant à la ferme dépité, suppliant à deux mains qu’elle le reprenne. A chaque fois, elle le congédiait avec fierté et hauteur, drapée de toute sa dignité. Bien évidemment pleurait des larmes de désespoir, se maudissant d’avoir été si ingrat.
Mais la réalité était bien différente, et le voir mendier une place ici ne lui apportait aucune satisfaction, bien au contraire. « Oui j’ai toujours besoin de quelqu’un pour les papiers. » Elle s’entendit mentir sans chercher à se retenir. Elle n’était même pas sûre qu’il sache lire. L’engager de nouveau dans cet état serait une perte d’argent, et sans doute de temps. Mais elle ne pouvait pas l’abandonner. Même si elle allait peut-être s’en mordre les doigts.

« D’accord. » répondit-elle machinalement, se rendant compte qu’elle ne l’avait pas écouté. Elle regarda de nouveau sa main, visiblement nerveuse. « Il faut qu’on soigne ta main rapidement. » Elle était écoeurée tout en ne pouvant s’empêcher de regarder et de se demander ce qui avait bien pu causer ça. « Il va falloir qu’on coupe tout ce qui est noir. » Enfin pas on, c’était elle qui allait devoir s’en charger apparemment. Et elle n’était absolument pas sûre de comment s’y prendre. Ni même que c’était bel et bien ce qu’il fallait faire, mais ça semblait plutôt logique, pas vrai ? « On peut peut-être réveiller quelqu’un, non ? » Elle regarda Chuy comme s’il avait les réponses à ses questions - c’est dire si elle était désespérée ! - et songea à Makoyepuk. Il n’était pas médecin mais il était chasseur de prime, il devait donc savoir un tas de choses sur la survie - ces deux choses s’associaient dans sa tête sans qu’elle sache bien pourquoi -.


Nuttah Doyle
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Chuy
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Dim 16 Mai - 15:34


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Pendant une poignée de secondes Chuy garda le silence, les yeux plantés dans ceux de Nuttah et plus sérieux qu’il n’avait l’habitude de l’être. C’est qu’il s’agissait de poliment décliner sa proposition. Et même si c’était présenté de sorte qu’elle lui demande son avis, il avait rarement de la valeur. L’intention restait agréable. Chuy allait toujours contre son sens, il fallait bien se faire une raison. « Non. Je peux le faire moi, ça va. » L’arrière de son crâne le picotait, il passa sa main dans les cheveux en les ébouriffant en même temps, tâtant une plaie qui était refermée depuis longtemps. Comme pour s’assurer que c’était toujours le cas. « Je vais pas déranger encore. Je suis désolée que tu es- que tu sois réveillée, toi. » Il reprit quelques gorgées de soupe comme on gratte pour un peu de courage, avant de repousser le bol avec la promesse d’y revenir au fond de lui.

« Il faut quelque chose qui coupe bien pour que ça soit mieux, alors. » Il voulait rassurer Nuttah parce qu’elle l’avait bien dit (ou laissé comprendre en tout cas) qu’elle le pensait trop incapable pour pouvoir se gérer lui-même. Difficile de lui en vouloir quand il n’avait jamais fait grand-chose pour lui inspirer le contraire. Pour l’instant la rassurer pour qu’elle le laisse faire sans le houspiller. Et aussi parce que c’était tout dans son intérêt à lui de ne pas se charcuter plus qu’il ne l’était déjà. S’il pouvait s’éviter de regretter amèrement la décision qu’il venait de formuler, c’était mieux. Oh… il ne fallait pas se voiler la face, il regretterait quoi qu’il arrive. « Un rasoir, je crois. Tu as ça ? Un couteau ça va être trop gros, c’est sûr. Une chose bien bien élimée. » Chuy marqua une pause et fronça le nez avant de se reprendre. « Aiguisé, je veux dire. » Il tourna vers lui sa main qui avait triste mine, la dissimulant dans l’autre. Si Nuttah se mettait dans tout ses états pour ça, il n’était pas certain non plus de vouloir lui infliger de s’en occuper. Dans son intérêt également, encore une fois.

« Pour que ça aille bien il faut du miel et des tissus propres aussi. Puis l’alcool haut quand c’est moche, là. Mais ça coûte cher, j’ai pas ça, moi. Tant pis alors. » Il n’avait pas mentit, il savait bien ce qu’il fallait faire. A New-Mexico des accidents il y en avait eu pleins. Après, il fallait faire avec ce qu’on trouvait. Il la regarda en biais, la défiant l’air de ne pas y toucher qu’elle le contredise une nouvelle fois. Avant qu’elle ne puisse râler de nouveau, il lui sourit en grand. « Moi je suis content d’être là. Je pensais que je te verrais plus et ça m’a rendu triste Nutita. » Il disparu sous la table pour caresser le museau de Maya et lui gratter les oreilles. « Toi aussi, gordi. Tu m’as plus manqué, même. » Il chuchota, sur un faux ton de confidence. « Tu es la plus gentille, c’est pour ça. Et la plus belle aussi. » Chuy réapparut, les coudes sur la table et les yeux pleins de rires. Parce qu’il n’y avait rien de mieux pour ne pas avoir de problèmes que de faire comme s’ils n’existaient pas. « Je t’ai manqué un peu, Nuttah ? Al menos un poquitititito. Je suis sûr tu étais triste parce que tu t’ennuyais, eh. » Il tapota la table, pour couper une quelconque réponse avant de se lever. « Aller, le rasoir. Comme ça c’est fait et on parle plus. Il est où ? Et tu peux retourner au lit pour dormir. Je peux faire, ça va. »
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Sam 10 Juil - 14:55


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Elle aurait préféré qu’il accepte. Elle aurait préféré ne pas être toute seule face à cette situation et surtout cette blessure dont la simple vue lui donnait la nausée, et que pourtant elle avait de la difficulté à ne pas regarder. Mais déjà, elle avait oublié la colère qu’elle avait pu avoir contre lui, face à son air dépité. Il avait plutôt l’air d’un enfant qu’on aurait eu envie de consoler, loin du sale garnement infernal qu’elle avait eu l’habitude de côtoyer.

C’est vrai, elle ne l’avait pas cru lorsqu’il avait prétendu savoir quoi faire pour se soigner. Mais il la détrompa assez rapidement, lui donnant des instructions et demandant des outils avec une assurance qui ne laissait pas de place au doute. Une fois n’est pas coutume, c’est elle qui obéit. « Je vais te trouver ça. » Elle se leva d’un air résolu, allant tout d’abord chercher le rasoir de son père qui n’avait pas été utilisé depuis bien longtemps. Il paraissait cependant encore suffisamment aiguisé, elle prit tout de même la peine de l’essuyer sur sa chemise de nuit pour en retirer la poussière qui s’était accumulée. Elle fourra l’objet dans sa poche avant de se mettre en quête de ce qu’il réclamait. Elle dénicha un fond de miel dans un pot et un drap propre qu’il allait falloir sacrifier. L’alcool, en revanche, c’était une autre paire de manches. Elle regarda d’un air dépité le scotch qu’elle gardait pour certaines occasions. Bien évidemment, Chuy n’avait jamais eu le droit d’y goûter. Elle soupira et attrapa la bouteille, puis en versa un verre qu’elle posa devant lui. Elle espérait qu’il n’aurait pas besoin de plus. « C’est bien parce que t’es dans un sale état, hein. »

Alors qu’elle se préparait intérieurement à devoir le voir se soigner, et certainement l’assister, voilà qu’il se mit à s’épancher d’une manière qui la déstabilisa totalement. Il avait du culot tout de même, c’était lui qui était parti ! Elle ne sut pourquoi elle ne l’envoya pas sur les roses. La fatigue sans doute, ou la compassion parce qu’il était blessé. Voilà que maintenant il flattait la chienne, qui elle se laissait cajoler comme s’il était parti la veille. Quelle traitresse ! Et pourtant à la question du Mexicain, Nuttah perdit totalement ses moyens et se sentit rougir. « Mais euh… pas du tout. Ta blessure doit te faire délirer, tu dis n’importe quoi. »

Il était d’ailleurs plus que temps de s’occuper de la plaie en question, ce qu’à la réflexion elle préférait largement faire plutôt qu’admettre que oui, il lui avait un peu manqué quand même. Elle sortit le rasoir de sa poche et le fit glisser jusqu’à lui. « T’auras peut-être besoin d’aide. Et si tu t’évanouis ? Ou que tu te vides de ton sang sur le plancher ? Tu m’as réveillée alors maintenant je reste. » Sans compter qu’elle aurait du mal à se rendormir maintenant, et qu’un autre habitant de la maisonnée pourrait très bien descendre et comme elle le prendre pour un intrus, un brigand. Cette fois il se ferait vraiment tirer dessus. « Bon, je dois faire quoi ? »

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Sam 11 Sep - 1:12


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« Et bah tu peux euh… » Chuy fit la moue, cherchant comment Nuttah pourrait l’aider alors qu’il savait se débrouiller seul. C’est qu’il n’avait pas envie ni de la voir partir, ni de la vexer (ce qui était bien plus probable d’arriver). « Tu peux parler. Comme ça, ça fait moins mal. Et puis je vais pas m’évanouir si je t’écoute. » Et quoi qu’elle trouve à raconter, Chuy savait que ça le ferait rire ou sourire. C’était comme ça avec Nuttah. Même si elle, pour le coup, ça ne la faisait pas vraiment marrer. Alors que tout le monde en avait bien besoin. Chuy attrapa le rasoir pour le chauffer avec la lampe que Nuttah avait posée plus tôt sur la table. En observant les flammes lécher la lame, l’estropié fit de son mieux pour rassembler tout son grand courage qui paraissait malgré tout bien maigre. Chucho avait vécu pire. Mais c’est trop facile d’oublier le pire une fois qu’il est déjà passé. Il éplucha un sourire à son amie et trouva plus joli le reflet du feu dans ses yeux que sur l’acier. Il ne réchauffait pas que la pièce.

« Si je m'évanouit tu vas faire quoi, alors ? » Il ricana en observant le rasoir qui devait être brûlant. Chuy ne savait pas tout à fait pourquoi il fallait faire ça, mais il l’avait vu faire de nombreuses fois alors il singeait sans se poser de questions. Il n’y avait pas la moindre trace d’hésitation chez lui, c’était un imbécile heureux des maigres connaissances grappillées ici et là. Chuy ne savait pas grand-chose. Mais ce qu’il avait dans le crâne, il en était bien trop sûr pour douter. Ne jamais se poser trop de questions. Ça fait perdre du temps qu’on a pas forcément. « Imagine je m’évanoui sur la lame. Paf. Ça va rentrer comme dans du beurre dans la tête. » Le garçon n’y croyait pas vraiment à tant de maladresse, c’est pour ça qu’il trouvait l’image hilarante. Dans sa sagesse quoi que limitée il ne tenta pas une imitation. La plaisanterie énerverait suffisamment Nuttah comme ça.

« Aller. Tiens ça quand même. » Chuy lui fourra l’ustensile de médecine improvisé dans la main et la plaça près de la flamme pour qu’elle continue à chauffer. « Quand c’est très chaud ça fait moins mal, tu sais. C’est pareil pour l’eau très très froide quand elle est même glacée. » De la grande science sortit tout droit de sa cervelle de moineau. Chuy tira vers lui le verre d’alcool cette fois et y plongea ses doigts meurtris sans réfléchir.

Réfléchir ce n’est pas bon. Ça donne des hésitations.

Chuy resta silencieux. Sa tête changea de couleur, passant d’abord au rouge puis ensuite au blanc. Il se mordait la langue pour ne pas hurler. Il resta immobile une poignée de secondes. A peu près. Finalement il se frappa le front contre le bord de la table. Le verre trembla et crachota du vieux scotch par dessus bord, mais resta debout. Chuy quant à lui, il ne bougeait plus. Histoire de réfléchir à tout ça, tiens. Maintenant y’avait le temps. Ça mettait it un peu d’ordre dans la tête tout ça.

En revanche Maya bondit de sa cachette pour hurler à la mort, certainement un peu bouleversée par toute cette agitation nouvelle. Le garçon se redressa, le front rouge vif, les yeux un peu moins qu’un peu plus tôt, et un sourire crispé sur le visage. Ses doigts trempaient toujours dans l’alcool maintenant plus trouble. De sa main libre, et en se penchant sur la table, il fit glisser vers lui la bouteille. Avant que Nuttah n’ait eut le temps de protester il se servait de plusieurs gorgées.

« Ah ! Ça va et toi ? C’est super, la. » Il n’avait toujours pas l’air parfaitement à l’aise mais recommençait à s’agiter pour se convaincre que ça allait mieux. Il avait envie de hurler. « Aller, c'est bon maintenant ! Tiens, donne le couteau. Merci. » La douleur qui lui mordait la main entière le rendait impatient. Il attrapa des mains de Nuttah le rasoir avant qu’elle n’ait le temps de bien le lui donner. « Ça va mieux, la. Super. » pourtant sortir ses doigts du verre lui demanda un nouvel effort. Sa main tremblait tellement qu’il n’était plus trop sûr de bien réussir à poncer comme il fallait. Au moins il ne pourrait pas avoir plus mal.
Chuy
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Makoyepuk Blackfoot
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Sam 18 Sep - 14:26
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Johnny McKillican dit “le boucher ” saigne comme un porc sur la croupe de son cheval ( ironie, quand tu nous tient ). Heureusement, il est mort depuis bien des heures, ce qui prive le voisinage de ses jérémiade de moribond - Makoyepuk, en revanche, a dû les subir un moment avant qu’il ne se décide à lui coller une balle entre les deux yeux ( 20$ de perdu sur la prime, tout de même ). 
D’ailleurs, à voir les rivières pourpres qui s'écoulent de cette bouche béante, on dirait que ce type n’est rien d’autre qu’un moustique gonflé d'hémoglobine. ça ne s’arrête pas. Parfois, sur la route, quand il n’y avait pas une âme aux alentours et que le vent ne soufflait plus, le chasseur de prime aurait juré entendre le son des gouttes rouges heurter la terre battue dans un rythme presque cardiaque. 

Mais tout ce qui compte, c’est qu’il soit arrivé à bon port, non ? Enfin, il n’est pas encore chez le sheriff, mais comme disent certains voyageurs : une pause s’impose.
Makoyepuk veut à tout prix nettoyer la croupe de son cheval et mettre le cadavre dans un linge avant d’arriver en ville, histoire de faire meilleure impression - le voilà donc arrêté devant la petite maison de sa fille, prêt à discrètement se faufiler dans la demeure endormie pour y récupérer le matériel nécessaire. Seul problème : le chien hurle déjà à la mort et devant une vitre où s’engouffre le vent, quelques morceaux de verre reposent tristement au sol.   


On a rarement le luxe de la réflexion quand la terreur s’installe - sans prendre le temps de nouer les rênes de sa monture, c’est avec un grand coup de pied que Makoyepuk fait céder le verroux de la porte d’entrée, s’engouffrant dans la pièce, son fusil armé, tout en lâchant un cri de guerre pour effrayer l’ennemi.
Mais, assis autour d’une table, il ne trouve que Maya, Nuttah et Chuy, un verre d’alcool trouble posé devant eux et un vieux rasoir dans leurs mains apposées tel un sceau autour du manche. Peut-être aussi surpris qu’eux, il s’arrête, statue humaine figée dans le temps.   — Qu’est-ce…Qu’est-ce que vous faites ? “  Il fronce les sourcils sans bien comprendre la dramaturgie de ce spectacle, incapable de faire un lien entre l’horreur qu’il a vécu et la mise en scène de ce rendez-vous tardif.
 Le moignon noircit du garçon et l’odeur de viande passée, en revanche, lui donne une bonne idée de l’utilité de la lame et de l’alcool ( meilleure raison pour la visite de ce garçon qu’une simple histoire de fricotage ). 


Doucement, Makoyepuk baisse le canon de son fusil, ennuyé par Maya qui, cette fois, semble directement s’adresser à lui plutôt qu’à des voleurs imaginaires.
 — C’est toi qui a cassé la fenêtre ? “ Il s’avance doucement vers les deux jeunes gens, fixant Chuy avec un air de reproche. Au passage, il dépose un baiser sur le front de sa fille, sans plus d’explications, tâchant de silencieusement faire la catharsis de l’angoisse qu’ils viennent de lui faire vivre.  


Arrivé à la hauteur du blessé, c’est sans le rouspéter qu’il observe sa main amochée, plissant les yeux pour voir tous les détails de la plaie. Il renifle même  — C’est dans l’alcool que tu l’as mis ? “ La question est vite suivie d’un long souffle, comme si, finalement, elle n’était que rhétorique. — Tiens, mâche ça. “ Toujours sans plus d’explications, il tire de sa sacoche une écorce qu’il tend au garçon.  — Tu lui enlèves la peau noircie, le plus possible, d’accord ? Je vais préparer de quoi mettre sur la plaie. “ Acquiesçant comme pour offrir sa confiance en les talents médicaux de sa fille ( sûrement aussi rudimentaire que les siens ), il la laisse avec le rasoir en main, se contentant d’attraper un bol en terre et un pilon pour broyer le reste des herbes qu’il se réservait pourtant. — Tu peux laisser l’os s’il y en a encore un. Il n’aura qu’à le tailler..

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Mar 2 Nov - 14:10


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Chuy ricanait comme un imbécile à ses plaisanteries, mais elle ne trouvait pas ça drôle du tout. Elle avait déjà suffisamment la nausée comme ça, pas la peine d’en rajouter. « Bien sûr que non tu vas pas t’évanouir sur la lame, dis pas n’importe quoi ! » Son ton irrité traduisait également son impuissance. Elle sentait que la situation risquait de lui échapper et plus que jamais elle eut envie de faire appel à quelqu’un, quelqu’un qui saurait mieux qu’elle prendre les choses en main.

Au lieu de ça, une fois n’est pas coutume, elle obéit au garçon et chauffa l’instrument au-dessus de la flamme. Il avait souhaité qu’elle parle, mais pour le moment c’était surtout lui qui faisait la conversation. Elle écoutait ses explications, peu convaincue. Elle n’était pas certaine que chauffer la lame suffise dans ce cas précis. Elle regretta que Jedediah ne lui ait pas davantage enseigné la marche à suivre dans ce genre de situation. Avec son passé dans l’armée, il devait en avoir vu des blessures répugnantes.

Il la prit totalement au dépourvu en plongeant sa main directement dans l’alcool. D’un coup, elle le vit changer de couleur, et de visage. Elle crut qu’il allait réellement s’évanouir, ou même tomber raide mort. « Euh… Chuy ? » Elle approcha une main de son épaule, hésitante, quand soudain il se frappa la tête contre le bord de la table, la faisant sursauter. « Mais ça va pas ! » Sa colère servait seulement à dissimuler le fait qu’elle était en train de paniquer. Maya se mit à hurler et le garçon se redressa, attrapant la bouteille comme si de rien n’était. Tu parles, elle voyait bien qu’il souffrait le martyre ! Il lui arracha le rasoir des mains et elle pâlit, ne sachant que trop bien ce qui allait se passer. « On devrait appeler… »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une silhouette massive enfonça la porte et déboula au centre de la pièce avec la rage d’un loup affamé. Nuttah hurla de surprise - et de terreur - avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait de nul autre que Makoyepuk. Elle eut envie de lui crier dessus cette fois-ci, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge et elle se contenta d’essayer de retrouver une respiration plus calme. A sa question, elle indiqua d’un geste de la main la surface de la table et la main de Chuy. La situation était suffisamment claire pour que le Blackfoot ait compris. Maya s’était calmée, c’était déjà ça.

En vérité, la jeune fille avait rarement été aussi soulagée de voir son père. Il prit immédiatement la situation en main et elle aurait pu se jeter à son cou pour ça - mais ce n’était pas le moment -. En revanche ce qu’il lui demanda ne la ravit pas vraiment. Pourtant, désireuse de bien faire et de rendre fier celui qui l’avait mise au monde, elle acquiesça d’un signe de tête et s’approcha du Mexicain. Délicatement, elle prit le moignon sanguinolent dans une main et la lame de l’autre, puis commença le travail, le coeur au bord des lèvres.

« Ca va je te fais pas trop mal ? » Il lui semblait que sa voix était devenue celle d'une souris. Question idiote, bien sûr qu’il devait avoir mal. Et elle faisait de son mieux pour ne pas défaillir. Car elle aurait pu s’acquitter sans trop de mal de la besogne s’il n’y avait pas eu cette effroyable odeur de putréfaction qui la prenait à la gorge. Son visage passa du blanc, au gris, puis au vert en quelques minutes à peine. Jusqu’au moment où elle sentit qu’elle avait atteint le point de non retour. Elle se redressa et posa la lame sur la table en essayant de conserver toute sa dignité. « Je… je reviens. » Elle se leva et marcha d’un pas contrôlé jusqu’à la porte, puis sortit.

L’air de l’extérieur lui fit immédiatement du bien et elle se sentit mieux. Enfin jusqu’à ce qu’elle aperçoive le cheval de son père. Ou plutôt, la cargaison sanguinolente qu’il transportait. La vue des trainées pourpres - qui d’ordinaire ne l’auraient pas émue plus que ça - s’ajouta au reste et son corps la contraint à se pencher en avant pour rendre son dîner. Elle protégea ses cheveux du mieux qu’elle le put, s’appuyant de l’autre main contre le mur en attendant que l’agonie s’arrête. Puis elle se redressa, vacillante et s’essuya les lèvres comme elle le pouvait avec sa manche avant de retourner à l’intérieur.

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Lun 29 Nov - 16:13


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« … Ça va, oui. » Les mots étaient sortit difficilement entre ses dents grinçantes sous sa mâchoire crispée. Chaque syllabe était difficile à évacuer et lui laissait l’estomac au bord des lèvres. Il avait bien tenté de protester aux ordres de Makoyepuk, assurant qu’il pouvait s’en charger lui-même, mais au final la trouille l’avait rendu moins bavard qu’il ne l’avait cru. Moins brave aussi, baissant les yeux d’un air contrit sous les reproches de l’adulte. La fenêtre était déjà cassée de toute façon. Il allait réparer plus tard.

Pour jouer les durs et par pur esprit de contradiction (ou par crainte de se faire empoisonner) Chuy avait tardé avant de mâcher l’écorce. Il n’était pas très enclin à se précipiter sur les offrandes du chasseur de prime. Les premiers coups de lame dans la chair putride, qui avaient manqué de lui faire tourner de l’œil, lui avaient vite fait changé d’avis. Le garçon mâchait difficilement, sa bouche était pâteuse et la salive s’y accumulait puisqu’il peinait à déglutir convenablement. Chacun de ses mouvements semblaient amplifier la douleur provoquée par les raclements de la lame. Des larmes roulaient sur ses joues sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit mais de toute façon il ne les sentaient pas. Il battait des cils régulièrement pour y voir plus claire, mais cela ne serait à rien pour chasser la brume blanche qui encombrait de plus en plus son cerveau.

La douleur devenait moins intense. Elle était toujours présente sans vraiment l’être. C’était quelqu’un d’autre qui se faisait charcuter encore une fois. C’était lointain. Chuy ne réagit pas lorsque Nuttah abandonna son poste ; il ne l’avait pas entendu s’excuser non plus. Son bras retomba lourdement sur la table et quelques secondes plus tard Chuy se mit à macher de plus belle. Il était livide et la transpiration lui collait les cheveux au crâne et les vêtements sur la corps. Chuy s’essuya grossièrement les joues, redécouvrant où il se trouvait. On ponçait ses tempes avec du papier de verre. « Ah, Maya, corazón ! » Reconnaître la présence de la petite chienne rendait sa peine plus légère. Il en profita pour attraper le rasoir abandonné sur la table, ses gestes étaient aussi saccadés que les hoquets dans son crâne vide. Le boulot était presque terminé, il fallait aller au bout avant qu’il ne commence à réfléchir. Chuy évitait soigneusement de croiser le regard de Makoyepuk, trop concentré sur le hachis de pouce si sanguinolant que cela devenait difficile d’y voir quoi que ce soit. Il ravala un haut le cœur.

Tout était à vif et si douloureux que ses petits coups de gratte dans la plaie remuée ne changeaient pas grand-chose pour le moment. les nerfs à vifs s’endormaient dans le crâne. Chuy lâcha vivement le rasoir quand il effleura l’os. Il s’en mordit la langue dans un glapissement de douleur. « Se acabó. C’est bon. » Il repousse le rasoir plus loin et resta la main en l’air et pulsant de douleur sans savoir où la mettre. Le sang lui dégoulinant dans la manche et s’écrasait sur ses cuisses et au sol dans un plic-ploc régulier. Le retour de Nuttah (Chuy constata enfin qu’elle avait quitté la pièce) fut un soulagement.

« Eh, ça va pas toi t’as la sale tête. » il articulait difficilement et semblait moins enjoué et moqueur qu’il ne l’aurait espéré. Avec sa propre sale tête il semblait surtout au bord du délire. « T’es malade, oui ! Ça va ? T’as vomi ou quoi ? » Sa propre respiration de plus en plus erratique lui indiquait que s’il continuait à s’agiter il n’allait pas tarder à l’imiter. Chuy se laissa aller contre le dossier de la chaise. La fatigue qui l’écrasait se mélangeait à la culpabilité. Comme il n’avait jamais su trop quoi en faire, être odieux lui semblait être une réponse adéquate. « Tu veux dormir ? Ça va maintenant. » De sa main encore fraiche bien que tremblante il lui fit signe de filer, probablement à l’étage. En réalisant que si elle montait cela signifierait un tête à tête avec le pater familia Chuy s’arrêta. Sa main alla recouvrir celle qui pissait encore le sang. « Ou alors non. Tu peux aussi être ici, oui. » Il haussa brièvement les épaules et se tut, sentant qu’il allait se vomir la soupe sur les pieds s’il l’ouvrait encore.
Chuy
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Makoyepuk Blackfoot
Makoyepuk Blackfoot
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Statut : Veuf, père d'une fille qu'on lui a volé, monsieur est un vagabond
Job : Chasseur de prime
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Sam 11 Déc - 18:16


Ay de mí, Llorona
Nuttah sort vomir pendant Il oublie qu’elle a grandi un peu trop près de la civilisation : c’est le médecin qui panse leurs blessures et leur donne de quoi oublier. Pas elle. — ça va ? “ Lache-t-il alors que la porte claque. Il s’imagine bien qu’elle doit vomir son saoul, mais se figure que cela ne la tuera pas : l’autre, en revanche, est dans un sale état, puisqu’il a décidé de se charcuter lui-même pendant que les herbes étaient en train de bouillir.

Les deux pâlots font une belle équipe autour de cette table maintenant bien souillée. La leçon ne s’est pas passée comme prévu, tant pis : il va reprendre les choses en mains, peut-être comme il aurait dû le faire plus tôt, mais pas comme on lui a appris.
Arrête de gigoter - elle s’en remettra. Hein Nuttah ? “  Il ne veut pas être dur avec elle, mais il faut qu’elle s’habitue.
Il attrape doucement le bras du garçon, épongeant le sang sur sa main avec le chiffon le plus propre qu’il ai trouvé. Et puis, ce n’est pas à Chuy de s’inquiéter, il n’est pas vraiment en mesure de prodiguer quelques conseils de santé : il a plus l’air d’un mort que d’un vivant, actuellement. — Hm. Non, c’est pas “acabo” du tout, ce que tu as fait. “ Il observe ce petit bout d’os rougie par le sang, pas tout à fait propre, encore. Le garçon de ferme n’a pas dû avoir la force de tout gratter - ce qui se comprend. — Nuttah, tu peux le tenir s’il te plait ? “ D’un mouvement de tête, il désigne l’autre main du crasseux. La tâche ne devrait pas être trop rude, vu comme il est enfoncé dans son siège.

Reprenant le rasoir abandonné là, il plaque le poignet de Chuy sous son bras, et s’efforce de de gratter le reste de chair et de nœuds filandreux qui lui couvrent encore le moignon. — Shhh. C’est bientôt fini.   “ Gardant un calme olympien, il essaye de terminer prestement cette affaire,  pour éviter plus de souffrance à ce pauvre garçon. — Qu’est-ce que tu as fait pour avoir le pouce dans cet état ? “ La conversation qu’il entretient est là seulement pour s’assurer qu’il est encore conscient. Pareil pour sa fille. — ça fait longtemps qu’il est dans cet état ?

Les bruits de rattier que la lame pousse contre l'appendice blanchâtre finissent par mourir : la plaie est bien propre. Makoyepuk s’en va donc égoutter les plantes, les sortant de la casserole pour ensuite y baigner le rasoir. Puis, c’est contre les flammes qu’il rougit l’acier ( foutu pour foutu, autant s’en servir jusqu’au bout ). — Tu le tiens toujours bien ? “ Il se retourne, brandissant son tison improvisé qu’il s’en va presser contre la chair qui borde l’os.
Il essaye de faire cela vite, mais c’est un travail minutieux. L’odeur, elle, lui donne un léger haut-le-cœur.
Tu veux bien aller écraser les herbes, s’il te plait, Nuttah ? On va lui mettre ça sur la plaie, et après, on panse. Ca va, Chuy ? Toujours avec nous ? “ Il tape doucement l’épaule du garçon de ferme, geste paternaliste qu’il ne pensait pas un jour lui réserver.
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Nuttah Doyle
Nuttah Doyle
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Job : Tente de gérer la ferme dont elle a hérité du mieux qu'elle peut
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Ven 4 Fév - 14:46


Ay de mí, Llorona, Llorona


La porte s’ouvrit de nouveau pour laisser entrer une Nuttah morte de honte. Elle essuya d’un geste sa bouche de sa manche et se contenta d’acquiescer d’un hochement de tête, sans répondre. Les yeux baissés, elle revint rapidement s’asseoir à la table devenue un cabinet médical. Désireuse de montrer à son père qu’elle était suffisamment solide - et aussi d’attiser sa fierté -, elle obéit et maintint la main de Chuy, comme Makoyepuk le lui demandait. Le spectacle était toujours aussi peu ragoûtant, et l’odeur de chair nécrosée la prit à la gorge, mais cette fois-ci ne déclencha plus de haut-le-coeur - il faut dire qu’elle n’avait plus grand chose à rendre -. Sa gorge la brûlait et elle aurait donné beaucoup pour un verre d’eau, mais hors de question de se plaindre après ce qu’il venait de se passer. Tant pis, elle attendrait. Et en regardant la main mutilée de Chuy, elle se dit qu’il y avait bien pire qu’elle.

Elle se força cette fois-ci à regarder tous les gestes du Blackfoot, sans détourner les yeux et avec détermination, jusqu’à ce qu’elle se sente de nouveau capable de parler sans avoir l’impression qu’elle allait défaillir. « Un coup de pelle du fossoyeur, à ce qu’il dit. » Son ton ne laissait pas de doute quant au peu de crédit qu’elle accordait à cette histoire. Elle n’y connaissait pas grand chose, mais il lui semblait qu’un coup de pelle n’aurait pas coupé les doigts de cette façon. Enfin, elle n’en était pas sûre, mais elle savait en revanche que Chuy avait un peu trop tendance à raconter des histoires. A tous les coups, il s’était mis dans on ne sait quels ennuis.

A présent que le plus gros du malaise était passé elle parvenait à davantage regarder - et même admirer - la minutie dont son père faisait preuve en s’occupant de la plaie. Il avait des connaissances en la matière dont elle n’avait manifestement aucune idée et elle fut tentée de lui poser la question. Tentée seulement, car elle n’avait aucune envie que d’autres oreilles puissent entendre les réponses, désireuse de jalousement garder pour elle seule toutes les informations que Makoyepuk serait susceptible de lui transmettre sur sa culture d’origine.

De toute manière, l’heure n’était pas à ce genre de conversations. « Oui, je le tiens. » Comme pour le confirmer, elle augmenta la pression qu’elle exerçait sur le bras du Mexicain, au début pour bien faire, puis pour compenser l’horreur éprouvée lorsque le tison s’appliqua sur la chair. Si elle avait été répugnée par l’odeur précédente, celle qui la remplaça était bien pire et elle fut soulagée de ne plus rien avoir dans l’estomac. Elle tint le garçon aussi fermement possible, détournant le regard et s’efforçant d’ignorer ses exclamations de douleur pour fixer le bois usé de la table. Elle pâlit davantage, mais il était probable que personne ne s’en rende compte.

Comme un bon petit soldat, elle se leva d’un coup, trop heureuse de s’éloigner sous le coup d’une nouvelle mission, même de quelques pas. Elle alla chercher le mortier sur une étagère et y transvasa les herbes qu’elle écrasa avec minutie, avant de les déposer auprès de son père. « Tu… tu penses que ça va aller ? » Elle avait voulu dire « qu’il va s’en tirer », mais elle ne voulait pas déprimer Chuy alors qu’il était déjà en bien mauvaise posture. « Ca va servir à quoi ces herbes ? »


Nuttah Doyle
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