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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
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RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Ce n'est qu'une guerre.... /Jezabel
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Sam 5 Mar - 18:33

Ce n'est qu'une guerre....

ft. @Jezabel Sinclair

31 juillet 1861,  la bataille de Bull Run est la première de la guerre civile. Elle est une défaite cuisante pour le Nord et tout semble perdu. Mais les sudistes ne prolongent pas leur avantage et se replient. Erreur stratégique pour l'avenir... Bartel Murphy a 22 ans. Il est un cadet sudiste de West Point qui a choisit l'Union contre le Sud



31 juillet 1861, au soir de  la bataille de Bull Run... gifle aux nordistes



Je regarde le plafond depuis deja un certain temps. Peut-être plusieurs heures... J'ai dénombré toutes les crevasses, jusqu'aux plus simples fissures. Je ne pourrais plus jamais dormir sur le dos... c'est la position des morts...
Cela fait deja quelques heures que je commence à ressentir des élancements douloureux dans mes jambes. Cela m'arrache un sourire. Toute douleur est un signe de vie... et mes jambes ne sont pas mortes.
je tente de rassembler mes esprits.
Quel jour sommes-nous? Quel heure...?

Comment oublier la date... le 31 juillet, jour de mon anniversaire. J'ai fêté mes vingt deux ans dans le sang, la boue et la merde.


Bull Run...

Nous étions tous des bleus et pour notre baptême du feu, ce fut un vrai champs de carnage et une défaite monstrueuse.
Les images me reviennent comme un kaléidoscope qui me vrille la cervelle. Je revois sur les collines les bourgeois et leurs familles arriver en tenue de concert pour assister au spectacle. ...Comme ils l'auraient fait au théâtre ou pour un pique-nique.

Une sorte de corrida... mais le taureau s'est bien battu, trop bien pour nous... et ce fut la débandade.

Je peux revoir les corps coupés en deux par la mitraille, ou soufflés par les explosions, l'armée de l'Union en fuite au milieu de bourgeois hurlant comme des porcs en tentant de sauver les restes de leurs repas... ou écrasant nos soldats en fuyant en calèche...

Comment je suis arrivé ici...?

Je me souviens de l'explosion. C'est mon lieutenant placé devant moins qui a reçu l'essentiel du souffle explosif. La dernière chose que j'ai faite avant de perdre connaissance a été de retourner le corps. Il n'avait plus de visage.

Je me concentre sur ce qui  m'entoure. Je parviens à tourner la tête vers la gauche. J'arrive à distinguer mon voisin. C'est un gars plus jeune que moi. Peut être dix sept ans... Il n'a plus de jambes. J'entends un murmure

"maman..."

Je crois que je pleure pour la première fois. Je pleure pour ce gamin dont je suis à peine l'ainé... Je pense aussi à ma mère. Ça me déchire les entrailles.

Et puis parce que c'est moi, je reviens au présent et j'oublie mes larmes.

Nous avons été écrasé à quelques kilomètre de Washington, il aurait suffit aux troupes sudistes de traverser le Potomac pour prendre la capitale et en finir avec la guerre en une journée.

Je me relève sur un coude et  de l'autre bras, j’attrape le poignet d'une infirmière qui passe à ma portée.

Ou est l'armée rebelle?

Je ne sais pas si je crie ou si je murmure...

Je suis en train de prier. Je prie avec ferveur pour que la guerre ne soit pas terminée. J'ai un désir de batailles qui me surprend moi-même. Je veux voir le sang de mes ennemis se répandre. Même si c'est celui de mes frères...
Je découvre que la rage peut ramener un homme à la vie et la mienne est immense.
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Sam 12 Mar - 15:55
Ce n'est qu'une guerre

▼▲▼

On l’a dite folle pour vouloir aller au front avec les soldats. Enfin, au front…elle reste tout de même en retrait, dans la tente qui sert d’hôpital de guerre. Cependant, Mary-Margaret, ou Mary comme l’indique son petit badge sur son uniforme, n’est pas du genre à rester à rien faire tandis que leurs soldats font face à leurs propres frères. Elle la trouve stupide cette guerre, mais elle ne peut ignorer que ce pour quoi ils se battent est juste. Cela sonne si hypocrite dit comme ça. Comme si son père n’avait pas fait travailler, lui aussi, des esclaves du temps où il travaillait en Louisiane, comme si elle n’était pas dans les privilégiées, quoi qu’il arrive.

Malgré cela, elle veut être utile, elle aussi, pas simplement attendre que les hommes reviennent (ou non) de cette guerre. Mais Dieu que c’est dur de voir autant de personnes de son âge, et d’autres, atterrir dans cette tente. La défaite est cuisante pour le Nord cette fois. Elle craint le pire, Mary. Cette guerre qui part si mal, déjà tant de blessés, de morts. Son mari va bien, à part une blessure relativement légère…Ca la rassure, pour le bien de Loretta.

Elle n’a pas le temps de s’ennuyer au moins! Des blessés qui arrivent de partout, certains qui meurent de leurs blessures alors qu’elle leur tenait la main. On dit que c’est la première perte qui fait mal, qu’après on s’habitue. Billevesée que ces mots! Elle en a déjà plusieurs qui sont morts alors qu’elle et les médecins tentent de les sauver et chaque fois c’est une douleur terrible. Comme on on arrachait des morceaux de son âme, petits lambeaux par lambeaux. Terrible, incommensurable…Attends de voir la suite, lui susurre une petite voix insidieuse et vicieuse dans son esprit, car elle sent que ça ne sera que pire plus la guerre avancera. Elle ne sait pas comme elle s’en doute, la guerre n’a jamais fait partie de ses études et pourtant, elle a une intuition que ça ne sera que pire par la suite…

Elle se dirige vers le lit d’un autre blessé quand elle sent son poignet attraper au passage, elle sursaute et retient de justesse un son entre peur et surprise. Une chose est certaine, elle n’est pas sûre que ses nerfs survivent à cette expérience de la guerre, mais seul le temps nous le dira comme on dit…Sa tête se tourne vers le soldat qui l’a attrapée. Il ne doit pas être bien loin d’elle en âge, qui a déjà vingt-cinq ans, mais sa question est ce qui la perturbe le plus. Elle se tourne complètement, l’incitant à la lâcher de mains délicates et douces, ne voulant pas le brusquer, et s’assoit sur le siège mis à disposition à côté du lit. Qu’est-ce qu’elle peut bien lui dire? Elle ne sait pas où sont exactement les troupes adverses, ce n’est pas son travail de le savoir.

“Je ne sais pas. Pas ici, en tout cas, alors allongez-vous, il faut vous reposer.” d’une main sur son torse, poussant à peine, elle l’invite à s’allonger, pas certaine qu’il le fasse. “Est-ce que vous avez mal quelque part?”

Question qui peut sembler idiote, mais qui a son importance malgré tout. Sinon, comment savoir s’ils ont besoin d’une autre dose de morphine, ou s’il y a autre chose que les blessures évidentes à traiter? Alors elle pose cette question et elle attend la réaction de ce soldat.

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Dim 13 Mar - 20:42

Ce n'est qu'une guerre....

ft. @Jezabel Sinclair

31 juillet 1861,  la bataille de Bull Run est la première de la guerre civile. Elle est une défaite cuisante pour le Nord et tout semble perdu. Mais les sudistes ne prolongent pas leur avantage et se replient. Erreur stratégique pour l'avenir... Bartel Murphy a 22 ans. Il est un cadet sudiste de West Point qui a choisit l'Union contre le Sud


Je reste incertain. Je ne suis pas sur de comprendre ce qu'elle me dit... Les explosions ont peut être touché mes tympans... Sa main tente de m'inciter à m'allonger. Je me révolte instinctivement. Mais j'accepte de m'allonger complétement.
Je suis patient
Mon regard se fixe de nouveau face au plafond lépreux. Je prends le temps de respirer pour regarder la jeune femme.
Je tourne la tête péniblement. Je plisse les yeux pour mieux la voir. Elle doit avoir mon age. Ses traits sont aristocratiques. C'est une bourgeoise.
Ou alors alors, c'est la putain la plus classieuse que j'ai jamais vu...

Je note presque distraitement un accent du sud quand elle parle. C'est presque drôle.... deux sudistes dans le camps du Nord...
Après l'armée du Sud s'est retirée... J'ai cru qu'ils avaient de stratèges de l'autre coté... Ils pouvaient prendre la capitale et écraser le gouvernement.

Il faut croire que Dieu aime la guerre. Parce que ce qui va suivre va être terrible.
Pas besoin d'une boule de cristal pour le dire...

Elle parle de douleurs. Les miennes sont partout... de la racine de mes pieds jusqu'à la racine des cheveux. Ça ne m'affole pas... cette douleur me prouve que je suis vivant. Je touche mon ventre. Il est particulièrement brulant. Je touche quelque chose de froid et dure placé entre mon ventre et mes premières cotes.

Je grimace un sourire à la jeune femme

Avoir mal? Pas vraiment...

Je baisse la couverture pour découvrir moi aussi l'état de mon ventre. Je ne suis pas un grand émotif... mais quand même... j'ai pas été raté. La violence du choc a du anesthésier au moins temporairement,

C'est un éclat d'obus profondément enfoncé... Je me demande pourquoi je n'ai pas été vidé de mon sang...? Mes organes ont du être épargné... Je décide de bouger le moins possible.
Je ne tiens pas à voir mes organes internes déchirés.

Je parle froidement, comment si cela concernait un autre homme. Comme si j'étais hors de mon corps...
La peur est étrange. C'est comme un corps étranger que je ne sens pas. Comme cet éclat obus planté dans mon ventre et qui peut me tuer aux moindres mouvements... je m'obstine à l'ignorer...

A vous de voir si j'ai besoin d'un chirurgien... ou si je peux attendre...




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Dim 20 Mar - 18:37
Ce n'est qu'une guerre

▼▲▼

Durant un instant, elle craint qu’il ne se débatte, qu’il refuse de s’allonger à nouveau. Elle ne l’aurait pas forcé si tel avait été le cas. Elle n’en n’aurait probablement pas eu la force physique de toute façon. Elle a beau avoir grandi auprès de deux garçons, avoir un tempérament à la confrontation quand elle n’est pas d’accord avec quelque chose (sauf si amadouer les gens fonctionne mieux), elle n’a jamais réellement appris à se battre, tout juste à tirer au pistolet parce que son frère aîné s’est laissé convaincre par Mary. Elle a, tristement dirait-elle, été élevée pour être une « proper Lady », et ça veut dire ne pas frapper les autres (ou alors avec son sac à main, à la rigueur). Cependant, ce qu’elle n’a pas en force brute, elle le possède en force de caractère.

Il se rallonge, sans faire d’histoire et Mary est soulagée. D’une part parce qu’elle n’aura pas à aller chercher un médecin tout de suite, mais aussi parce que ça veut dire qu’au moins il se repose, le corps si pas l’esprit. Elle doute qu’on puisse reposer son esprit dans une situation comme la leur. Elle-même ne dort que très eu, et mal, depuis qu’elle est là, mais qui est-elle pour se plaindre ainsi ? Elle fait partie des chanceuses, de ceux et celles qui ne participent pas à ces carnages, qui ne mettent que très peu leurs vies en danger dans cette guerre qu’elle ne comprend pas encore tout à fait.

C’est un sourcil qui se hausse d’interrogation à sa réponse...étrange. En général c’est oui ou non, avec des degrés, pas un « pas vraiment »...Puis la couverture est soulevée et Mary voit la blessure. Elle se tend, car ça, elle ne peut rien y faire, à part lui donner une autre dose morphine quand l’actuelle aura fini de faire effet. Elle pince les lèvres, puis soupire, tristement.

"Je vais voir ce que je peux faire. Vous, vous ne bougez pas." Pas qu’il puisse aller bien loin avec une telle blessure. Elle commence à se tourner pour trouver le chirurgien, mais tourne une nouvelle fois la tête vers lui "Quel est votre nom ? Moi c’est Mary." Elle a appris très vite que son prénom complet est parfois bien trop long à prononcer pour des soldats blessés, alors elle a pris le surnom que lui donnent ses frères, son mari, Loretta...Mary.

Une fois qu’elle a une réponse, elle se détourne et va voir le chirurgien. Un homme très capable, sérieux et méticuleux, mais un peu tempétueux par moment. On peut difficilement le blâmer. Ils sont trois médecins et deux chirurgiens, dont un qui est malade à l’heure actuelle...Elle peut comprendre le stress sous lequel le pauvre homme croule. Elle s’approche.

"Docteur ? J’ai un soldat, il a un morceau de métal dans l’abdomen, et..." il l’interrompt d’un geste de la main.
"Et moi je dois aller voir un patient qui perd beaucoup trop de sang, je n’ai pas le temps pour le moment de m’occuper de votre soldat. Est-ce qu’il se vide de son sang ?" elle secoue la tête "Est-ce que les bords de la blessure noircissent ?" Une nouvelle négation de la tête "Alors tout ce que l’on peut faire pour le moment, c’est lui proposer de la morphine pour apaiser sa douleur, voir un somnifère s’il n’arrive pas à dormir et faire en sorte qu’il bouge le moins possible." Il a un petit soupire s’échappe de la bouche du médecin, et il pose une main compatissante sur son bras "Je sais que c’est difficile Mary, mais je me dois de prioriser. Si jamais il y a un aggravement de la situation, prévenez-moi malgré tout. J’ai bien noté votre soldat." Il a un petit sourire contrit, clairement désolé de la situation.

D’un hochement de tête, elle lui fait savoir qu’elle a compris et, bien qu’au fond ça l’agace au plus haut point, la partie rationnelle de son être comprends ce qu’il veut dire. Il ne peut pas être partout à la fois, alors il doit faire des décisions, parfois bonnes, parfois mauvaises, mais en temps de guerre, même les bonnes décisions peuvent s’avérer mauvaises. Elle retourne auprès du soldat.

"Le chirurgien est au courant, il s’occupera de vous dès qu’il le pourra. En attendant, il vous faut bouger le moins possible et dîtes moi si la douleur revient, je ferais en sorte de vous aider"

Car ça, c’est son boulot. Elle se sent ridicule en cet instant. Il aurait une plaie soignée qui nécessiterait un renouvellement de bandage, ou même recoudre une plaie, elle pourrait, l’aider en l’état...A part un soutien moral et une possible dose de morphine, elle ne lui sert pas à grand-chose...

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Mer 23 Mar - 21:55

Ce n'est qu'une guerre....

ft. @Jezabel Sinclair

31 juillet 1861,  la bataille de Bull Run est la première de la guerre civile. Elle est une défaite cuisante pour le Nord et tout semble perdu. Mais les sudistes ne prolongent pas leur avantage et se replient. Erreur stratégique pour l'avenir... Bartel Murphy a 22 ans. Il est un cadet sudiste de West Point qui a choisit l'Union contre le Sud


La douleur va revenir chérie...
C'est pas toi qui à un bout de métal dans le bide.

Je déteste ce sentiment d'impuissance. Mon corps est aussi lourd qu'une enclume... Ma respiration s’accélère. Je regarde cette femme penchée au-dessus de moi. Je suis incapable de voir si elle est jolie ou bien laide. Je ne sais plus si elle est jeune ou vieille...
Je parviens à sentir une odeur de propre et de savon venant de sa peau.  Et cela me trouble davantage qu'un parfum capiteux...
J'entends aussi toute son éducation soignée rien qu'à sa manière d'articuler les syllabes. C'est une bourgeoise.... on dirait qu'elle est en représentation.... Je ne perçois pas de compassion... Ou peut être que je renvoie vers elle mon manque totalement d'empathie...

Des pensées et des sensations m'assaillent de tous les cotés... J'ai beaucoup de mal à faire barrage  à un flot d'émotions par trop envahissantes. Je commence à penser à ma mère... je vais sans doute la rejoindre.

je méprise cette faiblesse...

Mon cerveau est une caisse de résonance... un véritable tambour de guerre...
Je sais que je suis fievreux. J'ignore si je vais garder longtemps les idées clairs. Elles ne sont d'ailleurs deja plus très clairs et très droites...

J'attrape le bras de la femme pour la forcer à se pencher et m'entendre. Je lui  fais peut être mal. Je ne suis plus que force nerveuse...
J'ai besoin d’être entendu, même si elle s'en fiche....

Je dois rester en vie... je m'en fous de mourir. Mais après... je peux mourir seulement après.


Je murmure comme un secret, comme si quelqu'un dans ce lieu de mort se préoccupe un seul instant de mes paroles

Je me suis promis de revenir en vie chez moi dans le Sud... pour tuer mon père.

Je grince des dents de fureur. La colère est en train d'atteindre ma raison. Ça doit ressembler à un acide qui traverse mes veines...

Ramenez un putain de médecin pour me retirer cette merde des entrailles... sinon, je le fais moi-même... et je tacherais de sang et de merde votre joli tablier...





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Dim 10 Avr - 16:05
Ce n'est qu'une guerre

▼▲▼

Comme si elle ne s’en doutait pas que la douleur allait revenir. Merci bien. Mary le sait, mais, comme il le dit si bien, ce n’est pas elle qui a un morceau de métal coincé dans le ventre, donc elle ne sait pas quand la douleur peut revenir. Sans compter que cet homme a l’air des plus têtus, pas le genre à vraiment vouloir dire qu’il a mal, alors elle se promet de prêter une oreille plus attentive à ses sons, au moindre son de douleur, elle ira chercher la morphine. Pour le moment, l’injection d’origine semble toujours faire effet ; du moins suffisamment s’il arrive à lui faire des piques pareilles. Elle lui lance un regard qui veut tout dire, malgré toute la compassion dont elle peut faire preuve envers ces hommes qui se battent pour leur pays, pour des idéaux dans lesquels ils croient (du moins elle l’espère), celui-ci est un cas particulier, clairement.

Elle le laisse un instant, juste le temps d’attraper la bassine d’eau et la compresse qui se trouve à l’intérieur. L’essorant, elle la passe sur son front. Le son qui sort de sa bouche est principalement un son de surprise (elle ne s’était pas attendu à un tel geste de sa part), mais aussi un peu de douleur sur la fin. Malgré son état, il lui reste assez de force pour serrer son bras, suffisamment pour qu’elle sache risquer des bleus après cet échange. Ses paroles ne la rassurent pas, pas du tout et elle ne serait pas surprise qu’elle le retrouve mort d’ici quelques temps, s’il pense ainsi. Malgré tout, elle l’écoute, ça aussi, ça fait partie de son rôle, et elle n’a (de toute façon) jamais refusé de prêter une oreille attentive à qui voulait parler. Elle déglutit, cependant, en l’entendant parler de tuer son père. N’aura-t-il pas eu assez de meurtre dans cette guerre qui, déjà, a fait bien dégâts alors qu’elle débute à peine ?

Cependant, sa compassion se transforme en agacement envers lui à ses dernières paroles. Elle tire son bras d’un coup sec, le forçant à la lâcher. Si elle fait en sorte de garder pour elle, autant que faire se peut, son caractère habituel, parce qu’il ne sied pas à une infirmière d’avoir un caractère aussi affirmé que le sien, cette fois elle va faire une exception. Reposant le tissu dans l’eau et la bassine au sol, elle pose un regard aux sourcils froncés sur lui.

"Qui croyez-vous être pour parler comme ça ? Vous pensez que vous êtes le seul dans une situation compliquée ici ? Eh bien j’ai une nouvelle pour vous, vous n’êtes pas le seul ! Nombreux sont les soldats du Nord à avoir subi des blessures, certaines qui nécessitent une attention plus urgemment que la vôtre. Quant à l’état de mon tablier, merci de vous en soucier, mais il a vu pire, croyez-moi. Le médecin est au courant, il va venir s’occuper de vous, mais vous n’êtes pas le seul qui a besoin de lui. Alors, si vous avez mal, je ferais en sorte de vous aider, si vous voulez je peux vous lire quelque chose, ou même vous donner un somnifère si vous préférez dormir. Alors ne m’obligez pas à vous attacher à ce lit comme un dément dans un asile, s’il vous plaît."

Car elle le ferait. Ses yeux en font la promesse. Elle sait que les autres infirmières et les soldats encore bien portants viendraient lui donner un coup de main si besoin, elle-même a déjà aider d’autres infirmière avec des patients un peu récalcitrant.

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Ven 22 Avr - 17:18

Ce n'est qu'une guerre....

ft. @Jezabel Sinclair

31 juillet 1861, la bataille de Bull Run est la première de la guerre civile. Elle est une défaite cuisante pour le Nord et tout semble perdu. Mais les sudistes ne prolongent pas leur avantage et se replient. Erreur stratégique pour l'avenir... Bartel Murphy a 22 ans. Il est un cadet sudiste de West Point qui a choisit l'Union contre le Sud


Je regarde un instant la jeune femme... Sa sévérité me fait penser à celle d'une institutrice. Je me souviens étrangement de la mienne à cet instant. Elle avait tenté un jour de me corriger à coup de fouets parce que je ne baissais pas les yeux. J'avais douze ans... Elle a eut tord de penser qu'à cet age je me laisserais faire sans produire beaucoup de dégâts...

Je reviens au présent et à cette femme totalement déplacée à cet endroit...

Je prends le temps de la jauger avec ses grands airs de bourgeoise tombée dans la fange.

Les hommes sont bavards avec deux types de femmes... les putains et les infirmières...
Et je suis comme n'importe quel gars... parfois, j'aime m'entendre parler. Et puis, je ne peux aller nulle part...

M'attacher... Vraiment... encore des promesses....

Je mets toutes mes forces à ne pas rire. Et puis je redeviens sérieux

Je suis navré... J'aimerais vous dire que je suis en temps ordinaires un type agréable à vivre. Mais ce serait un mensonge...

Je regarde le plafond que je trouve décidément bien pourri...

Cette guerre va durer... Ça ne me dérange pas. J'aime le chaos... je sais que je ne suis pas fait pour la paix... Et vous? Qu'est-ce que vous allez perdre?

Je fixe les yeux sombres de cette femme

Les sudistes vont perdre...
Pas à cause de leur cause merdique... mais parce qu'ils sont incapables d'aller au bout de leur engagement comme aujourd'hui... et de prendre cette ville qui était ouverte.


Je regarde mon ventre lacéré... Je ressens une tristesse qui ne m’est pas familière m'envahir.

Je n'ai qu'une peur. Celle de tuer l'un de mes deux cadets dans un engagement... mon troisième frère peut bien crever. Je sais qu'il pense la même chose pour moi...

La compassion n'est pas la première vertu de notre famille...

Je parviens à sourire... je suis trop fatigué pour ressentir sa compassion. A moins qu'elle n'en ait rien à faire de la mort des autres et de la mienne... Son regard a quelque chose de dure

Je crois que personne ne va pleurer ma mort. Et c'est tant mieux...
Et vous Madame...? Votre famille n'aimerait pour vous savoir ailleurs...? A moins qu'elle n'en ait rien à faire de vous...?


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Jeu 19 Mai - 10:59
Ce n'est qu'une guerre

▼▲▼

La touche d’humour rassure un peu Mary, même si elle lève les yeux au ciel. Franchement cet homme la rendra chèvre s’il continue ainsi. Cependant, elle ne relève pas, bien qu’elle pourrait et qu’elle en a envie, dans le fond. Pourtant elle se fait violence et se tait, pour éviter de jeter de l’huile sur le feu presque éteint. Presque, car elle voit bien brûler dans les yeux du soldat sa détermination. En tant normal, elle admire cette qualité chez quelqu’un; pas quand ça tourne à la limite de l’obstination et que ça rend son travail encore plus compliqué qu’il ne l’est déjà. En revanche, elle ne peut retenir un petit son amusé à sa déclaration.

“Bizarrement, je ne suis pas étonnée…”

La conversation reprends une tournure bien plus sérieuse, en même temps, même avec toute la bonne volonté du monde, faire de l’humour en temps de guerre n’est pas le plus simple. Cependant, un tel défaitisme alors que nous ne sommes qu’au début de cette guerre…Mary se sent un peu mal pour cet homme. Alors quand il lui pose une question elle répond sincèrement, sans quitter ses yeux des siens.

“Si Dieu le veut, deux frères et un mari. Ils sont tous au front, tandis que je suis là, à attendre de les voir arriver dans cette tente, mal en point.”

Il est clair qu’elle aimerait pouvoir faire plus dans cette histoire. Elle n’aurait aucun scrupule à prendre les armes si elle le pouvait, mais elle a reçu une éducation de Lady. Une Lady n’apprend pas à manier les armes, elle apprend à tenir une maison et à manier les travaux d’aiguilles.

“Dans une guerre, il y a toujours un gagnant et un perdant, c’est ainsi. Mais estimons-nous heureux qu’ils n’aient pas eu l’initiative de prendre Washington.” Pourquoi? Au fond d’elle c’est parce qu’elle ne veut pas voir le Nord perdre, mais en réalité, ne serait-ce pas mieux d’avoir cette guerre terminée avant qu’il n’y ait plus de morts et de blessés? Pourtant elle n’arrive pas à se résigner à cela. Elle l’écoute, et elle n’a pas raté son accent du Sud, celui qu’elle a entendu étant enfant, avant de déménager vers le Nord quand elle n’était encore qu’une enfant. “Je ne veux même pas imaginer si j’avais de la famille proche dans les sudistes…”

Non, elle ne veut pas, et de toute façon, pour elle, ça n’aurait rien changé. Elle ne serait jamais celle qui appuierait sur la gâchette fatidique, ou qui donnerait le coup de baïonnette fatal. Elle ne serait là que pour voir les dégâts une fois que tout est terminé. Une spectatrice presque involontaire, elle qui voulait simplement se rendre utile autant que possible dans cette guerre. Un sourire triste étire mes lèvres.

“Ma famille préfèrerait que je sois n’importe où qu’ici. Mais j’ai passé l’âge de faire ce qu’ils veulent de moi. Je ne comptais pas rester sagement assise chez moi alors que mon mari et mes frères risquent leur vie pour ce pays.”

Une lionne, voilà comment on pourrait la décrire. Le genre à ne pas se laisser faire, à répondre s’il le faut. Peu de temps après cela, le médecin arrive pour s’occuper de l’homme dans le lit.

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Mar 7 Juin - 17:43

Ce n'est qu'une guerre....

ft. @Jezabel Sinclair

31 juillet 1861,  la bataille de Bull Run est la première de la guerre civile. Elle est une défaite cuisante pour le Nord et tout semble perdu. Mais les sudistes ne prolongent pas leur avantage et se replient. Erreur stratégique pour l'avenir... Bartel Murphy a 22 ans. Il est un cadet sudiste de West Point qui a choisit l'Union contre le Sud


"Dans une guerre, il y a toujours un gagnant et un perdant, c’est ainsi.... "

Je l'écoute à travers un brouillard qui commence à obscurcir mes yeux

Foutaise chérie.... C'est une guerre civile. On va tous y laisser notre âme...

Je n'aime pas parler comme un vieux... mais je ressens les choses ainsi. J'ai tué aujourd'hui pour la première fois.
Je me sens comme un vieillard prisonnier d'un corps solide ... même si mon sang pisse de mes plaies...

"Tuer un homme, c'est pas rien... c'est lui enlever d'un coup tout ce qu'il a été et tout ce qu'il aurait pu devenir."

Les paroles de mon père  raisonnent dans mon crane.
C'est étrange de se souvenir ainsi de ce fumier à cet instant et pour des paroles étrangement sages.
Mais il savait lui aussi de quoi il parlait...

.... Je ne comptais pas rester sagement assise chez moi alors que mon mari et mes frères risquent leur vie pour ce pays.”

Je me demande son age... Mais je m'en tape.
J'ai une curieuse pensée... cette infirmière me fait penser à une putain. Ce n'est pas une insulte venant du fils d'une fille perdue. Certaines femmes sont étrangement consolatrices. Et les putains sont les femmes que je respecte le plus au monde...

Je m'appelle Bartel... Murphy... je suis né le 31 juillet 1839. Si je meurs, je veux ça sur ma tombe...

Je vais parler quand une voix claque

Tais-toi gamin!

Le chirurgien apparait  brutalement dans mon champs de vision. Il a peut être une cinquantaine d'années... et un tablier deja sanglant pour se protéger des éclaboussures

Tu es entre les mains de Bram Chemtov... une sommité de l'université de Varsovie.

Il y a de l'ironie dans les paroles que je perçois à travers un accent inédit pour moi. Sa bienveillance m'échappe complétement...

Ne m'endormez pas ...

J'ai plus peur du sommeil que de la douleur. Il se penche au-dessus de moi  ... je déteste être impuissant...

Il y a un temps pour le courage... mais parfois, il faut arrêter d’être stupide.
Et moi, je vais me battre. Parce que ma raison d’exister c'est de contrarier le travail de la mort.

.... et moi, j'en suis l'un des pourvoyeurs de morts... cette pensée me rassure étrangement. La Mort ne perdrait pas si facilement un tel serviteur...

L'homme se tourne vers l'infirmière... ou la putain. Je ne sais plus vraiment qui elle est, tellement mes pensées sont en feu...

Ce jeune homme va se sentir flatter... Il va expérimenter le chloroforme...

Ce mot inconnu ne m'inspire pas... Pour la première fois, j'ai pitié des bêtes qu'on égorge... Le type m'ignore pour parler à la femme

Je vais lui administrer la première dose.... Observez. Vous devrez le refaire selon mes indications au long de l'opération... Il serait dommage qu'il réveille au mauvais moment...


Je retire mes pensées positives envers lui. C'est un enfoiré...

Tenez lui la main pendant le temps ou il tombera en sommeil et parlez lui


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Mer 29 Juin - 11:17
Ce n'est qu'une guerre

▼▲▼

Eh bien, autant dire que Mary a connu des blessés (et même des mourants) plus positifs que ce type…Enfin, elle ne va pas non plus donner un crédit trop important à ce qu’il raconte alors qu’il a une blessure au ventre et que la perte de sang doit commencer à affecter ses pensées. Si pas la douleur. Cependant, elle n’est pas totalement en désaccord avec ses propos. C’est vrai, après tout, qu’ils sont tous les deux au milieu d’une guerre civile…Et qu’est-ce qui est pire qu’une guerre civile? Bien peu de choses en vérité, à part les génocides.

Ses prochains mots me poussent à poser une main rassurante sur une des siennes, l’écoutant avec attention. Bon, au moins, je connaîs son nom. C’est une avancée depuis le début de cette conversation qui, par moment, a des côtés surréalistes. Avec un petit sourire, j’allais ouvrir la bouche pour le rassurer, lui dire qu’elle allait faire ce qu’elle et les médecins allaient faire tout ce qu’ils pouvaient pour qu’il ne meurt pas, mais elle est coupée dans son élan par le chirurgien qui arrive. Les choses prennent un nouveau tournant, je dois maintenant écouter les ordres du Dr Chemtov, bien que ce ne soit pas le chirurgien avec qui je m'entendais le mieux, mais je sais rester professionnelle quand il le faut.

Chemtov a des mots peut-être un peu durs pour la situation mais en même temps, vu l’énergumène sur le lit, ce n’est peut-être pas plus mal. Ne pas vouloir s’endormir…Si d’un côté je peux envisager (je n’oserai pas dire “comprendre”) les raisons derrière une telle décision, le chirurgien a raison, ce n’est pas le moment de jouer les surhommes. Surtout vu la blessure qu’il a, du moins celle qui est la plus importante dans le lot.

En revanche, très honnêtement, je ne suis pas très sûre pour le chloroforme. C’est efficace, je ne peux pas le nier, mais c’est encore trop récent pour être sûr des effets…Mais ne nous mentons pas, les champs de batailles ont toujours été le meilleur terrain d’expérimentation. Tristement. Je pince un peu les lèvres, ravalant mon commentaires, avant de hocher la tête, fixant mes yeux sur le chirurgien, observant ses gestes précis, et prenant à nouveau la main du blessé. Attendant de le voir commencer s’endormir avant de lui parler, d’une voix basse, douce, me voulant aussi calme et rassurante que possible, pendant que le chirurgien entame son travail.

CODAGE PAR AMATIS

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