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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Dites-le moi du bout des lèvres | FT MILA
Ichabod Walsh
Ichabod Walsh
Since : 03/02/2021
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Faceclaim : Rufus Sewell
Crédits : Lux.
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Dites-le moi du bout des lèvres | FT MILA Hq2k
Age : 51 ans
Statut : Marié, père de famille, grand père et pourtant pas tout à fait satisfait
Job : Armateur et actionnaire
Habitation : Silverstone
Lun 5 Juil - 16:01
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.

Quitter la ville, partir loin du monde et des curieux, voilà une chose qui ravissait deux coeurs qui s’étaient perdus des décennies durant. Depuis son arrivée et leurs retrouvailles, c’est à peine si Ichabod et Mila avaient pu échanger sur tout ce tumulte qui avait retourné leurs âmes et - n’ayons pas peur des mots - leurs vies. Il faut dire que la populace de Silverstone était un poil trop curieuse, et les rumeurs, bien trop rapides dans cette région : si monsieur Walsh rêvait de pouvoir converser comme il l’aurait fait jeune homme avec Milady, attirer l’attention sur leur relation n’était pas vraiment dans ses plan. D’autant que Henry Rosenbach n’était pas n’importe qui - lui qui avait pu goûter aux joies de l’abus de pouvoir, il savait sans se tromper que courroucer un aussi gros poisson n’était pas la meilleure des idées. Mila, quant à elle, méritait aussi le respect de ses pairs, venir entacher sa réputation de la plus égoïste des façons n’était pas non plus chose concevable aux yeux d’Ichabod ( Dieu, il l’aimait bien trop pour ça ! Pauvre madame Walsh ).
 
En souvenir du passé, un rendez-vous avait donc été pris en dehors du territoire Rosenbach, maquillé sous les traits d’un pique-nique innocent - ce qui fut le cas. Humblement installés à l’ombre d’un arbre, Ichabod et Mila profitaient des plaisirs qu’offre la nature aux regards curieux et aux âmes qui jamais ne vieillissent. L’après-midi, toute somme, était bercée par le souffle du printemps et les conversations les plus innocentes. Chacun racontait sa vie et son parcours avec une pudeur qui trahissait l’écart que le temps avait creusé entre eux : si Ichabod se sentait toujours aussi proche de celle qu’il avait perdu, il remarquait cependant que tout ne pouvait être dit, même à celle que l’on aime - en tout cas, pas aussi promptement ( cela ne faisait que quelques jours qu’ils s’étaient retrouvés, il ne fallait pas gâcher la joie de ces instants avec de plus sombres nouvelles ). Certes, la chose était frustrante, mais nécessaire.

 — Ma chère, le temps passe toujours aussi vite en votre compagnie… “ Clairement : le soleil commençait à décliner à l’horizon - et le temps, lui, avait déjà tourné. Marin aguerri, il avait pourtant oublié de lire les signes annonciateurs d’une tempête : voyant le vent battre les boucles brunes de la première dame de Silverstone, sentant l’air devenir toujours plus épais, il comprit qu’il était trop tard et que, très certainement, il ne manquerait pas l’averse qui les guettait. Il fallait évidemment se presser de rentrer, ou alors s’abriter et espérer que le temps soit clément et les laisse rentrer - sinon, ils pourraient rire de leurs efforts et voir leur couverture s’étioler à leur retour en ville ( quand on est marié, on ne découche pas. Enfin, si tempête oblige... ).  
Abandonnant ses manières de gentleman, retrouvant un peu de ce Benjamin qui sommeille en lui, Ichabod se leva, commençant à ranger paniers et nappe dans un empressement qui ne lui était pas familier.  — ...Alors, loin de moi l’idée d’écourter cette conversation, mais je crois qu’on ferait mieux de filer. “ Il pointa le ciel du doigt avec un sourire qui se voulait rassurant malgré le danger qui guettait. — Si madame veut bien se donner la peine… “ Singeant ses propres manières, il tendit la main à sa compagne, l’invitant à le rejoindre. Presque comme si le seigneur avait guetté leur départ, il leur envoya la pluie. 

Porté par le désir de faire bonne impression devant une femme qui ne se lassait jamais d’impressionner, Ichabod courrait comme un jeune homme dans cette nature infamme et sauvage qui les entourait, entrainant avec lui Mila à qui il voulait peut-être faire revivre leur plus jeunes années ( au moins au travers de cette course effranée ). Pour la première fois depuis bien longtemps, le rire de monsieur Walsh résonnait juste - son regard n’était plus offert au lointain qu’il contemplait souvent comme le font les marrins, mais à cette femme aux allures de demoiselle.

Le vent et la pluie, vexés d’être ignorés, mirent en branle un plan plus offensif : le temps déjà mauvais redoubla d’effort pour faire paniquer les deux nobliaux. Le regard d’Ichabod se fit alors moins attentif aux frasques de la petite Lady, fuyant le bleu divin de ses yeux pour mieux trouver dans ce décor plat un abri digne de ce nom ( un qui ne fasse pas office de paratonnerre ).
Le destin, dans sa grande générosité - ou peut-être terrible cruauté - leur offrit bien vite ce qu’ils cherchaient : une petite cabane moqueuse, cachée par trop de verdure, se tenait devant eux, à quelques mètres du chemin qu’ils avaient emprunté pour se perdre dans la nature. Ichabod rit en la voyant, sa voix teintée d’amusement et d’inquiétude. Il y avait dans le souvenir de ces jours heureux une distance rassurante qui lui permettait de ne pas sombrer dans une déception trop grande : l’idée de se retrouver dans une situation un peu trop semblable au passé le réjouissait autant qu’elle l’effrayait. — Quel étrange hasard. “ Souffla-t-il avant de finalement pousser la porte de la petite cabane.

Il barricada la porte comme si le diable se trouvait de l’autre côté - ce qui n’était pas tout à fait faux, car le vent soufflait comme s’il voulait entrer, lui aussi. Le dos contre les planches de bois, il se tourna enfin vers madame Rosenbach qui, tout comme lui, devait être en train de reprendre son souffle. Alors, il sourit. — Hm...Cette situation m’est terriblement familière, pas toi ? “  Il souffla, comme pour rire, soulignant l’aspect rhétorique de cette question. Puis, comme par habitude ( une que l’on ne perd jamais ), il se mit à chercher bougie et lampes pour éclairer un peu cette petite hutte dont le destin les avait fait prisonnier.  — Je crois que nous allons devoir rester ici un moment. En tout cas, jusqu’à ce que la tempête passe. “ Et à en croire le ciel, ce n’était pas pour tout de suite.  — Au moins, nous aurons tout le loisir de poursuivre notre discussion : qu’est-ce que tu disais déjà à propos de tes délicieux enfants ? “ L’adjectif était un poil ironique, certes - lui qui avait eu le plaisir de rencontrer la descendance Rosenbach, il savait de quoi il parlait - mais ne se voulait pas insultant. Comme s’il régressait, maintenant enfermé entre ces quatre murs, il devenait plus familier, abandonnant Ichabod pour retrouver Benjamin. 

Une vieille lampe à huile lui fit le plaisir de fonctionner : elle baigna la pièce dans une faible lumière, chaleureuse quoique vacillante. Usant encore de cette chance qui était sienne, l’armateur tira d’un tirroire poussiéreux une peau qu’il s’empressa de taper pour la nettoyer - bien évidemment, il ne manqua pas de tousser, ses poumons n’étant plus ce qu’ils étaient. Quoiqu’il en soit, il se hâta de la poser aux côtés de Mila qui devait avoir les os aussi glacés que lui. 
Quittant sa veste inondée - qu’il fit sécher sur les cornes d’un maigre trophé - il se laissa tomber sur un rockinchair de bois blanc, soufflant enfin comme si son travail ici était terminé.  — Si j’ai eu le plaisir de rencontrer tes ainés, je crois que je n’ai pas encore eu l’occasion de croiser… Freddy, c’est ça ?  “

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Ichabod Walsh
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Mila Rosenbach
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Dites-le moi du bout des lèvres | FT MILA UnselfishFeistyAchillestang-size_restricted
Age : cinquante ans, mais demander son âge à une femme est particulièrement mal poli.
Statut : femme mariée et mère de quatre enfants.
Habitation : dans le manoir situé sur la colline de boot hill, près du cimetière surplombant la ville.
Mer 11 Aoû - 12:03
Dites-le moi du bout des lèvres
ft. @Ichabod Walsh


Mila avait du mal avec tous ses faux-semblants. Elle était particulièrement douée pour ce petit jeu, comme toute personne appartenant d’une façon où d’une autre à l’élite sociale, mais elle n’en détestait pas moins ce manque de sincérité et ces conversations de bon ton, là où elle ne désirait qu’apprendre des choses qui ne se prononçaient pas en bonne compagnie.

Le pique-nique organisé avec Ichabod avait pour objectif de laisser à leurs cœurs l’occasion de s’exprimer loin des regards et des oreilles curieuses. Hélas, ils semblaient tous deux trop polis pour aborder les sujets qui les préoccupaient vraiment, et s’en tenaient à des banalités toute fois intéressantes pour les anciens amants. Mila découvrit ainsi que son compagnon du jour s’était marié, avait eut une fille, et même des petits enfants. La vie l’avait gâté de la plus belle des façons, aux yeux de la matriarche, et malgré un pincement au cœur qu’elle n’aurait jamais osé avouer, elle était ravie pour lui. Satisfaite de savoir qu’il avait pris sa revanche sur le monde (diable, si elle savait à quel point cette pensée était on ne peut plus vraie), et qu’il n’avait pas passé seul ces trente dernières années ; elle était pourtant nostalgique d’une vie qu’elle n’avait jamais vécue, faire de « et si » et de « peut-être ».

Attentionné et prévenant, son ami – elle ne savait plus vraiment comment l’appeler – se releva peu avant qu’une averse ne s’abatte sur eux. Elle attrapa avec délicatesse la main qu’il lui tendait, et se releva à ses côtés pour se faire entrainer loin de la pluie. Mais le ciel semblait avoir d’autres plans pour eux, malgré leur course et leurs rires. Tenant sa jupe d’une main pour faire éviter la boue a sa traine, Mila riait aux éclats en suivant Ichabod, le vent bousculant ses boucles et l’eau froide venant rosir ses joues.

Mais le temps ne partageait pas leur humeur, et ils allaient rentrer à Silverstone trempés jusqu’aux os si la tempête continuait de progresser de la sorte.






Dans un premier temps, Mila ne vit pas la cabane. Elle se laissa guider par le marin, avant de découvrir cette étrange offrande du destin, trop prés pour reculer. La Lady s’immobilisa pourtant, laissant son ami pousser la porte, alors qu’elle se contentait de jeter un œil curieux à l’intérieur, s’attendant à y voir leur ancienne demeure – si tant-est qu’ils pouvaient appelés ainsi les quatre murs qui avaient accueillaient leur amour de jeunesse.

Elle finit par suivre Ichabod à l’intérieur, non sans avoir perdu son rire, haletante après leur course. Trop calme pour être à l’aise, elle le regarda barricader la porte en ce demandant ce qu’Henry allait penser de ne pas la voir rentrer pour le diner. Allait-il s’inquiéter ? Allait-il envoyer quelqu’un à sa recherche ? Ou allait-il s’imaginer qu’elle découchait volontairement ?

Monsieur Walsh la ramena au présent en pointant l’ironie de la situation, un sourire illuminant ses traits. Mila hocha simplement la tête en lui rendant son sourire, ne sachant quoi répondre qui ne viendrait pas fissure sa jolie façade de calme et de contenance - qu’elle s’efforçait de garder intacte. Tandis qu’il se mit à chercher de la lumière, la Lady commença à fouiller dans les tiroirs en quête de tout et n’importe quoi pouvant améliorer leur séjour dans cette cabane. Elle l’écoutait préciser qu’ils allaient certainement devoir rester ici quelques temps pour échapper au mauvais temps, et qu’ils auraient ainsi tout le loisir de poursuivre leur conversation. Au moins, elle avait maintenant quelque chose sur lequel se concentrer pour le pas penser à tous ces souvenirs assaillant malgré-elle son esprit.

« …je ne sais même plus, après toute cette course », lui avoua-t-elle en refermant une commode où se trouvait une boite de conserve vide.

La lumière d’une vieille lampe à huile vint éclairer leurs traits, baignant la pièce d’une couleur chaude qui améliora l’humeur de la matriarche. Elle n’avait rien trouvé de son côté et fut ravie de voir Ichabod tirer une peau – bien que poussiéreuse ; d’un tiroir. La brune était frigorifiée, et ne se gêna pas pour l’enrouler autour de ses épaules avant de s’assoir sur le bord d’un lit dont le matelas devait être aussi vieux qu’elle. Tandis que l’armateur prenait ses aises, Mila entreprit de défaire son chignon qui n’en était plus vraiment un, pour venir démêler ses boucles humides en y passant ses doigts.

Relevant la tête en entendant le brun prononcer le nom de son petit dernier, elle continua à coiffer ses mèches détrempées tout en répondant : « Friedrich, oui. C’est celui qui me ressemble le plus, physiquement du moins. Louisa est la digne fille de son père, Scarlett tient de ma mère et Thomas… ». Ichabod, qu’elle voulait appeler Benjamin sous cette nouvelle lumière, avait rencontré l’ainé et au vu du comportement du jeune homme à son égard, elle savait pertinemment ne pas avoir besoin de terminer cette phrase. Elle précisa tout de même : « Thomas est un vrai Rosenbach, ça va sans dire », non sans s’autoriser un sourire plein de sous-entendus.

Secouant ses doigts pour en faire fuir l’eau, avant de venir frotter ses mains l’une contre l’autre pour les réchauffer, elle se surprit à fixer la lampe a huile, cherchant un peu de chaleur dans ses teintes orangées, avant de relever les yeux vers son compagnon du jour. Il y avait tant de choses qu’elle voulait lui dire, mais se conforter dans une conversation sans conséquences lui semblait si aisé, qu’il était difficile de s’en éloigner. Elle continua alors sur leur lancée : « J’aimerais que tu apprennes à les connaitre autrement. Freddy est un artiste doué, il peint de magnifiques portraits… Thomas quant à lui est très cultivé, et son intérêt pour la politique est passionnant, vraiment. Louisa, elle est… est.. ». La voix de Mila se brisa avant même qu’elle n’ait eut le temps de finir sa phrase. Avec tout ce qui était arrivé à la jeune femme l’été dernier, et les conséquences de ces horreurs sur cette dernière, Mila n’était plus vraiment certaine de connaitre sa fille ; et encore moins de savoir ce qui la faisait vibrer. Elle portait, depuis l’évènement, le poids de la culpabilité quant à ce qui était arrivé, et avait toujours du mal à digérer l’idée qu’elle avait joué un rôle dans la folie de leur voisin. « Louisa est forte », réussi-t-elle à articuler, après avoir pris une profonde inspiration.

« J’imagine que tu as entendu parler de ce qui lui est arrivé, ou peut-être que non mais… je me sens mal de ne pas avoir pu la protéger »,
lui avoua-t-elle en soupirant, ayant besoin de se confier sur ce sujet à une oreille compatissante, et ne faisant pas partie du cercle fermé de la famille Rosenbach. « Je… c’est mon rôle de mère, après tout. Et, j’ai échoué. » Elle n’aurait sur dire pourquoi elle ressentait soudain tant de peine. Après tout, Benjamin n’était pas là à l’époque de l’incident, et a aucun moment il ne pouvait changer l’histoire, mais…

« Tu m’as demandé pourquoi je suis partie. A la Society. »
Mila baissa les yeux, incapable d’affronter son regard tandis qu’elle faisait le lien entre ces deux éléments. « Je… je ne voulais pas que tu souffre par ma faute. Comme je n’ai jamais voulu que Louisa ne souffre à cause de moi ».


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Mila Rosenbach
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Ichabod Walsh
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Sam 18 Sep - 12:24
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.
Sa voix peint le portrait chantant d’une famille, parfaite en tout chose. Il faut dire que les Rosenbach maintenaient à Silverstone un semblant d’humanité dans chaos encore à moitié sauvage. Il fallait être respectés et respectables à West Esperanza pour faire de ses habitants un peuple civilisé. Certes, la ville n’était pas grande, seulement un village en comparaison des cités d’Europe - mais il y avait  tout de même dans ce tout petit empire une noblesse familiale à maintenir, surtout dans le discours ( à la mode du vieux continent, cette fois ). 
Mila savait très bien faire cela, Mais, pour autant, elle ne savait pas tout à fait mentir : sa voix se brisa quand elle mentionna sa cadette, preuve terrible d’un combat qu’on n’est pas sûr d’avoir mené à bien. 

Ichabod l’admirait avec compassion, ravi de ne jamais savoir à quel genre de douleur un tel événement pouvait assujettir le coeur d’un parent, tout en s’imaginant trop bien ce qu’elle pouvait ressentir, lui qui avait senti son âme glisser à chaque peine que sa fille avait pû éprouver.  — Profite plutôt du temps qui vous a été restitué, tu as fait ce que tu as pu. Ce qui compte, c’est qu’elle soit rentrée.  “ Répondit-il, tâchant de se montrer compatissant - il savait pourtant qu’après son retour, un long chemin vers la guérison restait à faire. Sa main se posa pudiquement sur l’épaule de la pauvre Lady Rosenbach, tâchant de lui offrir son amitié comme consolation. 

Il allait ajouter que le coupable avait été pendu, et que si jamais madame sentait de nouveau doute l’envahir, elle pourrait toujours le trouver pour alléger sa conscience, comme son coeur - mais une conversation abandonnée depuis quelques semaines retrouva un souffle de nouveauté entre les lèvres de Mila et, pour ainsi dire, le retourna complètement. 
Il cligna des yeux, ne trouvant pas le regard dans l’ancienne demoiselle pour répondre à sa stupéfaction.  — Souffrir à cause de toi ? Mila, mais qu’est-ce que tu racontes ? 
Pourtant trempé, Ichabod n’hésita pas à s'asseoir aux côtés de sa compagne de galère, la regardant cette fois-ci avec attention et inquiétude.  — Voyons, comment pourrais-tu nous faire souffrir quand tu es toi-même victime de ces odieuses machinations du destin ?  “ Il prit un instant de réflexion pour digérer ce que madame avait bien pu vouloir dire, surtout concernant sa personne ( le reste de l’histoire, il la connaissait ).  — Tu n’as rien fait pour subir l’obsession de ce dérangé et...J’imagine que tu avais d’autres soucis, quand tu es partie.  “ Il se rappelle de son visage qui devait être aussi blanc que sa robe avant qu’elle ne soit tachée de rouge. — Tu fuyais, n’est-ce pas ? Enfin, j’imagine. Non, je veux dire, c’est certain...  “ Il coupe court à la discussion et retient son souffle, comme s’il voulait s’arrêter là avant que l’image romantique qu’il s’était fait de ce départ forcé ne s’étiole. Mais la vérité lui brûlait les lèvres. — ...Tu ne m’a jamais dit qui tu essayait de fuir, d’ailleurs. J’imagine bien que tu as fait cela pour mon bien et le tient, c’est certain… Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est un mal contre lequel, ensemble, nous aurions pu lutter. Non ? Les obstacles à venir étaient-ils si insurmontables que ça ? Même aujourd’hui tu ne sembles pas vouloir me dire pourquoi. Tu sais, ce ne sont pas des excuses que je veux, Mila. J’aimerais juste entendre la vérité. “ Sa main glissa doucement de l’épaule sur laquelle elle s’était nichée. Presque gêné, il ne soutint qu’un instant le regard de Milady avant de réorienter son intérêt vers toutes les choses qui pourrissaient tranquillement dans la bicoque. — Tu veux du thé ? Je suis sûr qu’il y en a quelque part.

Il s’était imaginé affronter fièrement les secrets de leur éloignement, mais voilà que la chose le terrorisait. Affairé, il avait l’air plus courageux et se sentait déjà moins soucieux de la peur que son faciès pouvait trahir. Alors, il lui fit tout simplement dos, fouillant une nouvelle fois dans les étagères et multiples tiroirs de la cabane.  

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Ichabod Walsh
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Mila Rosenbach
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Dim 19 Sep - 14:10
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Ichabod vint s’assoir à ses côtés, inquiet, essayant de la rassurer en vain – car évidement, il ne connaissait que la partie émergée de l’iceberg. La main qu’il posa sur son épaule, se voulant rassurante, ajouta un poids à la culpabilité de Mila. Elle fuyait toujours son regard, mais Ichabod était un homme intelligent et il fit vite le rapprochement entre ses mots et leur histoire - essayant de comprendre, de découvrir ce qui l’avait forcé à fuir… lui intimant que ce qu’il était venu chercher, c’était la vérité.

Face au silence de la Lady, la main du brun glissa de son épaule. Il vint soutenir son regard quelques secondes, mais la gène qui s’est installée entre eux le fit se lever, dans la quête soudaine de thé. Mila se reconnaissait dans cette façon de fuir l’affrontement, de se résigner en se concentrant sur autre chose. « Oui, du thé, s’il te plait… » dit-elle d’une petite voix, tout en resserrant la peau autour de ses épaules. Elle observa alors le dos de cet homme qu’elle avait rêvé tant de fois de revoir. La lumière chaude de la lampe éclairait sa silhouette qui se reflétait sur le mur, son ombre aussi réconfortante que familière. Combien de chances comme celle-ci auraient-t-ils de faire le point sur leur histoire ? Le destin n’accordait pas si souvent de suites à ce genre de choses.

Prenant son courage à deux mains, la voix de Mila s’éleva. « Ichabod ? », commença-t-elle presque en chuchotant, avant de se reprendre : « Ben… Benjamin ? Assieds-toi, s’il te plait ». Doucement, elle désigna la chaise sur laquelle il avait pris place un peu plus tôt, face au lit. Elle laissa un temps au silence, pour qu’il prenne place. Une main sur son cœur comme pour en apaiser les battements, Mila prit une profonde inspiration, puis expira doucement avant de reprendre la parole, trouvant juste assez d’assurance et de contenance pour continuer : « Tu as raison, je… je te doit la vérité. Surtout après tout ce que tu as fait pour moi. » Et parce qu’il se trouvait là, devant elle – une scène qu’elle avait imaginé un milliard de fois, sans jamais réellement penser qu’elle allait se produire, encore moins ainsi. Sa voix trahit pourtant son malaise, loin du ton de convenance qu’elle adoptait habituellement : « Promets-moi juste de ne pas me couper d’accord ? Je… Je n’ai pas parlé de tout ça depuis plus de trente ans et… ce n’est pas facile. Et s’il te plait, ne t’énerve pas… Nous étions des enfants, il y a prescription sur tous ces évènements. » Elle n’aurait su dire si c’était vraiment lui qu’elle essayait de rassurer avec cette dernière phrase, ou elle-même.

Mais surtout, Mila ne savait pas par où commencer.  Son cœur était lourd dans sa poitrine. Celle-ci semblait se serrer un peu plus à chaque respiration, comme des serres invisibles dont son âme serait la proie. Ses doigts se décrochent enfin de la peau poussiéreuse, pour venir jouer avec une de ses bagues. Puis elle releva les yeux et commença son récit : « Je suis arrivée en Amérique avec mes parents et mon frère en… en 1853. Nous avons pris le train depuis le Luxembourg jusqu’en France, puis le bateau. Ma mère patrie n’est pas la France, mais ce pays est très cher à mon cœur… ». Déjà elle s’éloignait et commençait à changer de sujet, avant de se reprendre : « Nous avons visité de nombreuses villes, et nous nous sommes notamment arrêtés dans la région où nous nous sommes rencontrés. Je… ».

Les mots étaient difficiles, entravant la fluidité de son histoire. Ayant besoin de canaliser l’angoisse qu’elle sentait grandir en elle, Mila se leva et commença à faire les cent pas dans la petite cabane : « Il y a eu une partie de chasse, entre mon frère et quelques amis à lui. Mes parents étaient reçus ailleurs et je… ». Ses pas hasardeux firent grincer le bois du plancher, ponctuant des phrases de craquements sonores. « Je l’ai surpris dans une position indélicate avec un autre jeune homme. Aujourd’hui je sais très bien ce que j’ai vu, mais à l’époque ça n’avait aucun sens pour moi. Je ne comptais pas en parler à qui que ce soit mais mon frère… il a toujours été particulier... » Se remémorer son frère lui tordait les entrailles, et sans même sans rendre compte, elle s’arrêta dans sa ronde. Elle prit alors le temps de respirer, doucement, avant de continuer en venant chercher le regard d’Ichabod : « Il avait souvent des accès de violence ou de folie qu’on lui passait volontiers parce que… et bien parce que c’était un garçon, un héritier. » Mila déglutit en prononçant ces derniers mots, mais continua pour ne pas perdre le fil, se remettant à faire les cent pas : « Au vu de sa position et des enjeux de sa réputation, il a eu peur que j’en parle et que cela ait des répercutions… enfin, c’est ce que j’imagine. Il a voulu me… me faire la leçon, m’apprendre à me mêler de mes affaires. » Ses mains tremblaient et sa voix se faisait chevrotante. Incapable de soutenir le regard de son ancien amant face à ces souvenirs terribles, elle se concentra sur le paysage de déluge au dehors, une nouvelle fois arrêtée dans sa ronde. « Mais très vite, son ami et lui ont trouvé bien plus amusant de me… malmener… que de me sermonner. J’ai pris la fuite, je ne sais pas par quel miracle, et… ». Bien malgré elle, elle se tourna vers Ichabod, lui offrant un regard empli d’une tristesse profonde mais sans larmes. « …et tu m’as trouvé. »

Elle aurait juré que c’était son âme qui lui faisait mal à cet instant. Que c’était cette douleur qui lui donnait des difficultés pour respirer, pour déglutir. Une blessure comme seul le regret et les remords savent en faire, assez profonde pour ne jamais totalement se réparer. Le silence qui s’abattait soudain dans la cabane était à la fois pesant et réconfortant, une pause dans le brouhaha de ses émotions.

Mila s’approcha alors doucement d’Ichabod, avec l’appréhension d’une jeune première. Elle chercha dans ses traits le jeune homme de dix-sept ans qu’elle avait tant aimé, n’ayant pas besoin de beaucoup d’effort pour le retrouver. Calmement, avec une tendresse infinie, elle posa ses mains froides sur les joues de l’armateur, n’osant pas faire plus que le toucher aussi pudiquement que possible. « Benjamin, les mois que j’ai passé avec toi restent aujourd’hui parmi mes plus beaux souvenirs. Je veux que tu le saches. Parce que ça fait partie de toute cette vérité. Si je suis partie, c’était complètement contre mon gré… », lui dit-elle avec une honnêteté presque insupportable. Elle éloigna ses mains de la même façon qu’elles les avaient approchées, tendrement, et retourna s’assoir sur le lit.

« J’ai appris en ville que mon frère me faisait chercher, contre une belle rançon. C’était tellement risqué de rester dans la région, il fallait que je parte. Au début, tu faisais évidement partie de mon plan… » dit-elle en venant attraper les mains d’Ichabod pour les prendre entre les siennes. Elle avait besoin de ce contacte, comme pour s’assurer qu’il n’allait pas disparaitre après avoir découvert la vérité. « …et puis j’ai très vite réalisé que l’enjeux était trop grand. Si mon frère nous avait retrouvé, il t’aurait fait porter le chapeau pour ma disparition… », la voix de Mila s’emballait. « On lui aurait offert sur un plateau une excuse toute trouvée pour nier son implication dans cette histoire, surtout avec ton passif en Angleterre… Imagine, tu aurais été accusé d’un crime contre la couronne, c’est insensé ! Ils t’auraient fait pendre, ou pire encore ! Je… non, je t’aimais trop pour prendre ce risque, pas après tout ce que tu avais fait pour moi… ». Déjà, les mains de la Lady s’éloignaient de celles de l’armateur, pour venir se poser à nouveau sur son cœur affolé. Cherchant dans le regard d’Ichabod une réponse, une réaction, elle ajouta – plus calmement cette fois : « Donc je suis partie, de façon minable certes… je m’en suis voulu pour le reste de ma vie, et je m’en veux encore aujourd’hui. Je suis sincèrement navrée. »

Un long silence s’abattu à nouveau sur eux, laissant la pression dans l’air retomber.

« J’ai voulu revenir, tu sais. J’ai essayé, même… mais je n’ai pas pu m’y résoudre. », conclue-t-elle.


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Ven 1 Oct - 1:45
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.

Elle ordonnait, et il se pliait à ses désirs : fouillant les tiroirs de la commode, il finit par dénicher un petit bocal plein de feuille - Bingo. Il n’y avait plus qu’à trouver une casserole et un peu d’eau pour faire chauffer la mixture et - et rien. D’une voix étouffée, Mila vint mettre un terme aux pérégrinations de l’armateur.
En entendant son prénom, le vrai, ainsi chuchoté, il comprit l’importance des révélations qu’elle allait lui faire et, bien sagement, sans un mot, s’assit en face d’elle. Aussi, il lui promit de ne point l’interrompre et avec tout le sérieux que les années lui avaient enseigné, il regarda la dame-demoiselle qui, l'œil brillant, tentait de raconter son histoire.

Et elle était bien triste. Ichabod ne put s'empêcher de s'asseoir à côté d’elle alors que toutes ces horreurs coulaient en discours de ses lèvres, flots glaçants qu’il tenta d’apaiser en apposant ses mains sur celle de Mila.

De temps à autre, par peine ou trop plein d'émotions, il n’osait soutenir le regard de madame Rosenbach - qui pourtant cherchait le sien. Mais il fallait cacher la stupeur, le dégoût et la colère qui ne facilitaient en rien le deuil d’une telle tragédie. Et puis,que dire et que faire face à un passé déjà réalisé ? Il ne pouvait qu’apprécier la franchise de celle qui fut sa compagne et se détester d’avoir rappelé à sa mémoire cet événement des plus terribles ( et tout ceux qui suivirent ). Au moins, maintenant, il comprenait ce silence qu’elle avait tant de temps entretenu : il n’y avait aucune honte à fuire un monstre de l’envergure de son frère, quoique cela leur ait coûté.  — Pardonne moi. C’est affreux. Je n’imaginais pas… “ Il laissa sa phrase en suspend, ajoutant un ‘quel idiot’ qui lui était bien évidemment destiné.


Il pensait à des amours contrariés, un père en colère, un ennemi sans nom - mais jamais n’avait-il songé à ce genre de scénario. Voilà une bien vile famille et un aîné plus cruel encore que le sort qu’il comptait offrir à sa cadette. 
La nausée au bord des lèvres, comme pour la première tempête d’un matelot, il était pâle et retourné, mais ne pouvait qu’accepter ces explications - la vengeance était déjà loin derrière eux. — Je te remercie pour ta franchise. “ Bien qu’il aurait aimé ne point être aussi curieux. — Je suis désolé pour ce qui t’es arrivé. Ne t’en veux pas, tu as pris la bonne décision. “  Ces derniers mots lui arrachèrent les lèvres, mais il devait bien admettre que son amour n’en valait pas le risque. Ils n’étaient que des enfants à l’époque - et de la plus belle des façons, elle a survécu. C’était tout ce qui comptait. — Et ne te soucis pas de moi et de mon vieux coeur, veux-tu ? C’est la seule chose pour laquelle je pourrais t’en vouloir. “ Jetant aux oubliettes la bienséance, il caressa la joue de Madame Rosenbach dans un geste qui se voulait réconfortant. — Tu as trouvé quelqu’un à aimer et qui pouvait te protéger, c’est courageux, en plus d’être romantique. Et si tu n’étais pas partie, tu n’aurais pas eus tous ces merveilleux enfants, n’oublie pas. La faute n’est pas tienne, tu le sais bien. “ Il n’y avait qu’un coupable, ou plutôt deux d’après ce qu’elle lui avait raconté. Ceux-là, Il les insultait plus tard.

Tâchant maladroitement de tirer la belle de ses déboires, il se leva une nouvelle fois et repartit en quête d’une casserole. — Et puis, que diable aurions-nous fait dans cette galère ? “ Les cliquetis d'objets métalliques remplirent bientôt la pièce. Ichabod était plus tendu qu’il ne le laissait paraître. — Nous n’aurions pas pu nous nourrir de confiture jusqu’à la fin de nos vies, tout de même ! “ Triomphant et échevelé, il leva son bras armé d’une cafetière - qui, l’espace d’une heure, ferait affaire. — Laissons le passé derrière nous, nous avons du thé sur le feu. “ Sans flamme, cela risquait d’être compliqué. — Tu te rappelles de comment on démarre un feu, n’est-ce pas ? “ Si sa mémoire était bonne, ils avaient d’ailleurs moultes fois failli transformer leur cabane en brasier en lui apprenant ces petites choses de la vie sauvage. — Si madame veut bien se donner la peine... “ Dégageant du minuscule foyer un tas de cendre, il se servit allégrement dans la réserve de bois qui séchait ici depuis des années, il semblerait.


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Jeu 21 Oct - 12:00
Dites-le moi du bout des lèvres
ft. @Ichabod Walsh


La bienveillance de l’armateur sembla apaiser ses angoisses le temps d’un instant. Il était si compréhensif, si doux, si calme… qu’elle en vint à douter de la véracité de ses dires. Pourtant, elle avait connu bien peu d’hommes comme Ichabod, et elle ne pouvait imaginer qu’il puisse se jouer d’elle. Ce qu’elle ne savait voir, en revanche, c’était à quel point son discours affectait ce dernier. Elle en gouta la saveur amère lorsqu’il caressa tendrement sa joue, mentionnant les enfants qu’elle avait eut la chance d’avoir avec Henri – et qu’elle n’aurait donc pas pu avoir avec lui. « Si tu savais », songea-t-elle, le cœur lourd, avant de renier le souvenir qui souhaitait s’imposer à son esprit. Elle approcha malgré-elle ses mains de son ventre, douloureuse habitude que le temps n’avait su estomper. Pâlissant à vue d’œil à cette pensée, elle l’observa se relever, n’ayant pas achevé sa quête première : celle de la confection d’une bonne tasse de thé. « On ne changera pas un anglais », se dit-elle en essayant de sourire, son pouls affolé et ses entrailles nouées lui donnant la nausée.

« Si tu savais, Benjamin… », se répéta la matriarche en l’écoutant sans le regarder, les yeux perdus dans le vide. Combien d’autre occasions aura-t-elle d’être aussi franche avec lui ? Ou même avec qui que ce soit ? Si Mila se faisait un point d’honneur à toujours être honnête et vraie, sa vie entière étant basée sur un mensonge bien plus gros qu’elle, qui la consumait de l’intérieur. Il méritait de savoir, non ? Il méritait cette vérité ? Pourtant remuer ainsi le passé ne pouvait que leur faire du mal. Que tiraient-ils de ces révélations, si ce n’est une mélancholie douloureuse et d’amers remords ?  Assaillie par toute ses questions, elle en avait du mal à respirer. Il lui semblait être entrain de se noyer dans l’abime d’incertitudes qui s’imposaient à elle.

L’interpellation d’Ichabod la tira hors de l’eau juste à temps, et Mila tourna la tête dans sa direction, perdue. « Hm ? », lui adressa-t-elle avant de se remémorer ses mots. « Ah oui, le feu. » Elle n’était pas certaine de s’en souvenir, après tout ça faisait plus de trente ans qu’elle avait une bonne à sa disposition pour ce genre de tâches… mais elle s’y risqua, se levant délicatement pour aller attraper des feuilles et des brindilles éparpillées ça et là sur le sol de la cabane. Elle s’accroupit ensuite au niveau de la lampe allumée, n’ayant que faire de tacher le bas de sa robe avec la poussière – qui était trempée de toute façon. Doucement, elle commença à faire brûler le petit bouquet sec qu’elle venait de composer, et lorsque les flammes prient sur ce dernier, elle se releva pour le placer au cœur du tas de bois composé par Ichabod. Du bout des lèvres, elle se mit à souffler sur celui-ci pour l’oxygéner, et le foyer s’embrasa. « Et voilà », conclu-t-elle en tournant la tête vers l’armateur, lui adressant un regard complice et un sourire enfantin.

Mila ne bougea pas, se réinstallant seulement mieux auprès de l’âtre pour se réchauffer, ses jambes repliées vers son ventre. Du bout des orteils, elle fit glisser ses chaussures par l’arrière de celles-ci, un geste peu soigné qu’elle aurait interdit à ses filles, avant de venir cacher ses pieds sous sa jupe. Puis elle avança ses mains salies au-dessus des flammes encore minuscules. Ses bijoux reflétaient la lumière mordorée et la chaleur se rependait dans doigts bleuis par le froid. « J’oublie souvent que c’est un luxe… nos vies et tout ce qu’elles comprennent », dit-elle pour rompre le silence. Le crépitement du bois brulant avait quelque chose de rassurant, la ramenant à une autre époque. Le temps qu’Ichabod ne finisse de préparer le thé, elle l’observa du coin de l’œil, essayant d’imaginer ce que leur vie aurait pu être. Il avait sous-entendu qu’ils ne s’en seraient pas sortis ainsi, et elle voulait le croire – c’était plus facile que d’affronter la vérité.

« Benjamin, tu as vraiment faire tout ce chemin pour avoir la vérité ? », ose-t-elle lui demander.

La vérité. Elle n’arrivait pas se sortir de la tête cette notion depuis qu’Ichabod la lui avait demandée. « C’est ce que tu m’as dit à la Society. Que tu as fait les comptes de ta vie et que tu ne t’en régale pas… avant de me demander pourquoi je suis partie... ». Pourtant, l’explication qu’elle avait réussi à formuler n’était pas totalement empreinte de cette dernière ; mais à quoi bon se flageller ainsi avec de choses qu’ils ne pourront changer ? Le fait qu’il soit réapparu dans sa vie si soudainement lui apparaissait pourtant comme un signe. « Tu as la réponse maintenant. Et tu sais que je vais bien. » Il l’avait pourtant fait chercher, et s’était déplacé jusqu’à Silverstone pour la retrouver…

Eloignant ses mains du feu pour venir croiser ses bras sur ses genoux, elle se risqua a une autre question : « Si c’est vraiment pour ça… alors tu vas repartir comme tu es venu ? Tu as une femme et une fille, et des petits enfants qui t’attendent à Londres, n’est-ce-pas ? ».



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Mar 2 Nov - 13:27
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.
Le feu montait doucement dans l’âtre, accompagné du crépitement des flammes et autres poussières qu’il dévorait sans retenue. Le visage de Mila, bercé d’une couleur vermillon, semblait ne pas vouloir se détacher de cette lueur rassurante. Bien qu’elle semblait avoir dit tout de cette vérité que son cœur retenait en otage, elle paraissait encore pensive - Ichabod se demandait bien ce que cet intériorité pouvait signifier. Peut-être n’était-ce, au final, que le choc d’un passé revenu au grand galop dans la conversation.
Sans vraiment la presser, il se contenta de préparer le thé, écoutant une nouvelle fois avec sagesse ce que madame Rosenbach avait à lui dire.

Et il en fut bien surpris. Certes, elle était loin d’être bête - mais à ce moment précis, il aurait aimé que la naïveté imposée par son rang l’empêche de formuler toutes ces questions. La gravité avec laquelle il accueillit ce raisonnement trahit son malaise.  — C’est un peu plus compliqué que ça. “ Dit-il, tendant de prendre un air détaché. Hélas, le coin de ses lèvres ne cessait de tomber en une moue pas autant agacée que gênée. Ces révélations, il se serait bien gardé de les dévoiler jusqu’au dernier moment, mais n’y avait-il pas plus de cruauté à faire passer sous silence une vérité aussi douloureuse ? Mila avait été franche, il le serait aussi. — Je suis venu ici pour comprendre et bien évidemment te revoir. J’ai beau avoir la plus belle des familles et la plus aimante des femmes, je dois avouer que ces dernières années, ton souvenir m’a hanté. Il en est toujours ainsi quand on arrive au crépuscule de sa vie, non ? “ Il força un sourire sur ses lèvres, car l’image ( trop poétique ) n’était pas encore assez claire.

Pour faire un peu passer le temps, et réfléchir à la façon dont il allait mettre en mot sa sentence, il fouilla encore un peu leur abris de fortune pour sortir deux contenants : une corne et une pinte en fer. Madame aurait le luxe d’une hanse, lui se contenterait du reste de chasse.  —  Et c’est effectivement le temps qui m’a pressé pour venir te rejoindre.
Il prit place au côté de la belle dame, oubliant à son tour la bienséance d’une posture qu’on lui avait sans cesse appris à retenir - et ce en toute circonstance. Assis sur le sol, il regardait à son tour le feu crépiter, tentant en vain de se réchauffer le corps et le coeur. — Je ne rentrerai pas à Londres. “ Il baissa la tête un court instant, faisant rouler entre ses mains la corne pégueuse qu’il venait de trouver.  — Je n’en ai ni le temps, ni l’envie, de toute façon. “ Un soupir ponctua sa phrase. Il n’arrivait pas à dire la vérité sans l’enrober de bon sentiment ( mais il le fallait bien ).  — On m’a diagnostiqué une maladie incurable. Le médecin m’a dit qu’il s’agissait d’un cancer, et il est agressif. J’en ai perdu la jambe - c’est d’ailleurs comme ça qu’ils ont compris ce qui se passait. Ils m’ont donné quelques mois à vivre et je préfère que personne ne voit la décrépitude dans laquelle je vais m’enfoncer. J’aime que tout me soit étranger ici. C’est mieux pour éviter les regards trop compatissants et la pitié qu’on réserve à un vieil homme qui s'éteint. Je veux mourir jeune - d’esprit, tu me comprends - et surtout près de la seule personne que mon coeur ai jamais aimé. C’est un peu cruel de revenir pour t’annoncer tout cela, et surtout te le faire subir, mais ma chère, je suis incroyablement égoïste - ça je le reconnais. “ Abandonnant sa jonglerie avec la relique d’une pauvre bête, il préféra se tourner complètement vers la lady, lui devant au moins un regard après ce qu’il venait de lui annoncer. — Avant de disparaître, je voulais juste m’assurer de ton bonheur et, si je puis, y participer. Je veux que ma fortune consolide un peu plus cette vie que tu t’es offerte. Je veux investir dans cette ville, dans le business de ton mari et peut-être même celui de tes enfants, si tu me le permets ? Bien évidemment, je ne veux pas que cela attire l’attention des médisants, c’est pourquoi il faut que je le fasse en mon nom et non le tien.

L’eau commença à bouillir. Pour fuir le silence, il s’empressa donc d’y jeter quelques feuilles pour laisser la mixture prendre. — Dans les semaines qui arrivent, je vais sûrement devenir jaune. j’espère que cela ne mettra pas notre amitié dans l’embarras ? “ Un rire trop léger pour cette situation fit rebondir la poitrine de l’armateur qui, décidément, avait déjà accepté son sort et en tirait au moins un peu d’amusement.

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Sam 4 Déc - 18:35
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Elle l’écouta. Le feu réchauffait la moitié de son visage, séchant doucement les perles humides dégoulinant sur sa nuque. Elle observa son regard la quitter, pour venir observer ses mains. Abimées, ridées par le temps, ses longs doigts jouaient nerveusement avec la corne qu’il venait de trouver. A mesure qu’elle comprenait le sens de ses mots, elle était incapable de détacher ses yeux de ces mouvements agités, finissant par ne plus même les voir – ses prunelles perdues dans un espace hors du temps. Lorsqu’il releva la tête pour l’affronter, Mila fixait toujours ses mains sans les voir. Ses révélations, aussi sincères que douloureuses, ne surent ébranler la matriarche qui retenait pourtant son souffle.

Elle sembla sortir de cette transe lorsqu’il se mit debout, sans même entendre la question posée, ni le rire trop léger l’accompagnant. Doucement, elle releva le menton, pour lui offrir un regard dur mais brillant. « Non… », commença-t-elle d’une voix tremblante, avant de se reprendre, réajustant sa posture pour se tenir plus droite ; « Non, je ne te le permets pas. »

Sans lui laisser le temps de réagir, elle se releva précipitamment, envoyant presque valser sa jupe dans les flammes. Secouant la tête comme elle l’aurait fait pour marquer sa désapprobation face à ses enfants, elle s’approche assez prés d’Ichabod pour qu’il ne puisse pas éviter son regard.  

« Comment-oses-tu ? »
, l’accusa-t-elle, serrant ses points à s’en enfoncer les ongles dans la paume. Il était rare que la première dame de Silverstone en vienne à perdre son sang-froid, mais sa voix brisée prouvait à Mr. Walsh qu’il avait droit à une rare démonstration. « Comment oses-tu me dire des choses pareils ? », précisa la brune en s’avançant pour pointer un index tremblant vers l’armateur, sa gorge emplie de sanglots : « Tu n’as pas le droit de faire ça, Benjamin ! ».

Son doigt vint s’écraser sur la poitrine de son ancien avant, accusateur, comme son ton s’emballant soudain : « Tu ne peux pas débarquer dans ma vie après 30 ans pour m’annoncer ta mort ! ». Sans qu’elle ne réussisse à le maitriser, de grosses larmes se mirent à perler sur ses joues rougies par l’émotion. En d’autres circonstances, elle aurait eu honte de se laisser aller de la sorte à une telle démonstration de sentiments, mais les paroles du marin dépassaient tout ce que son respect de l’étiquette pouvait bien encaisser. « C’est égoïste… », le lui reprocha-t-elle en se reculant, secouant à nouveau la tête avant de venir placer ses mains sur sa poitrine, comme pour protéger son cœur de nouvelles fissures. « Comment je suis sensée le prendre, comment je suis sensée rester insensible ? », gémit-elle.

Incapable de l’affronter une seconde de plus, elle se tourna, pour laisser ses sanglots venir éclater en spasmes incontrôlables. Elle recula une main vers lui, comme pour lui dire de ne pas approcher au cas où il en aurait eu l’envie, et l’autre se plaça naturellement devant sa bouche. Lorsqu’elle retrouva enfin comment respirer, cette même main vint se placer sur son cœur, comme pour en calmer les battements affolés.

« Tu crois que je n’en ai pas assez bavé comme ça dans la vie… », commença-t-elle en abaissant sa main le tenant à distance. Relevant la tête vers le plafond, et fermant les yeux pour arrêter ses larmes, elle continua : « …à perdre ma famille, mon titre, notre enfant, à devoir me reconstruire ? ». La pensée même de tout ses évènements tragiques provoquèrent une nouvelle vague de pleurs et de soupirs, qu’elle n’essaya même pas d’apaiser cette fois. A la place, elle tourna son visage rougi et humide vers l’homme qu’elle avait tant aimé, et prit à nouveau la parole : « Et toi tu reviens, avec tes beaux yeux et ton insolence pour… pour… pour satisfaire tes regrets ? ». Elle savait que c’était faux, elle avait bien compris ses arguments précédents, mais la colère prenait le dessus sur sa raison. Abaissant son autre main, elle se retrouva là, dégoulinante de pluie, de larmes et de chagrin, dans une cabane trop étroite pour abriter tant d’émotion. Elle se sentait soudain si petite, si faible et si vieille à la fois, qu’elle dut se forcer à déglutir pour continuer à parler. « Satisfait ? », demanda-t-elle en articulant difficilement les trois syllabes, son regard planté dans celui de l’armateur.

Elle laissa alors le silence retomber dans le chalet, dans l’attente d’une réponse qui ne viendrait surement jamais. Seul le crépitement agité du feu attestait que le temps ne s’était pas encore arrêté. Dans un dernier élan de colère, elle osa lui avouer : « Je t’ai tellement aimé, Benjamin ».



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Sam 18 Déc - 0:01
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.
Face aux pleurs de la belle dame, l’armateur est bien décontenancé. Certes, il ne s’attendait pas à une effusion de joie mais - bêtement - il se disait que ce serait l’affaire de quelques larmes et d’un deuil mené depuis longtemps ( pas d’un flot de reproches perdus dans une mer d’angoisse ).
Il recula, comme surpris, les yeux ronds d’une chouette face à Mila qui semblait vouloir l’éviter. Hélas, la cabane n’était pas bien grande Alors forcément, quand la main de sa comparse se leva pour insister sur le vide qui devait les séparer, Ichabod se tassa contre le petit établi de bois qui servait de…de quoi d’ailleurs ? Peu importe. Sans trop se questionner, il hissa ses mains au ciel, les sourcils froncés dans une moue inquiète et désolée. — Pardon - Je…- vraiment désolé. “ Il chuchote à peine, mais la voix de la mater dolorosa couvre aisément ses excuses.

Pourtant, un mot parvint à le sortir de sa terreur. Bien sûr, Il avait entendu les dernières paroles prononcées - et quoiqu’elles lui réchauffaient le cœur, l’information lâchée précédemment le freina dans la déclaration qu’il comptait lui faire. — Attends. Qu’est-ce que tu viens de dire ? “ Il se redresse un peu, le regard étrangement fixe, une expression d'incompréhension totale peinte sur le visage. — Notre enfant ? C’est bien ça ? “ La question était rhétorique : il savait ce qu’il avait entendu.
Les bras croisés sur son torse, il tapait du pied le rythme d’une colère naissante. Comment avait-elle osé lui cacher cela ? — Quand est-ce que c’est arrivé ? “ Son ton était sec, comme s’il n’avait pas lui-même brisé le cœur de madame Rosenbach avant qu’elle ne s’attaque au sien. — Parce que - bon - je n’ai jamais eu l’occasion de te voir avec le ventre rond. C’était quand tu es partie, j’imagine ? “ Comme par réflexe, il cru bon pour son humeur de boire une gorgée de thé qu’ils s’étaient misérablement préparé. Mais à peine celle-ci fut-elle finie que ce fut la tasse entière qui partit au feu.
Et tu n’as pas jugé nécessaire de me prévenir de ton état ? Enfin, oui, tu allais changer de vie, à quoi bon après tout ! “ Il rit jaune, levant une nouvelle fois les mains au dessus de sa tête pour les agiter avec tremblement, exprimant sa fatigue et le peu d’importance qu’elle avait accordé à toute cette histoire. Qu’elle jette tout cela au feu - cela ne faisait plus aucune différence dans leurs vies, de toute façon ( non ? ).

Il reprit un peu son souffle, recoiffant les mèches qui lui étaient tombées devant le visage avec toute cette agitation. — J’imagine qu’on est quitte comme ça ? Chacun sa petite nouvelle désagréable, n’est-ce pas Milady ? “ Il s’approcha doucement de la porte de sortie, évitant poliment la grande dame, mais avec empressement, pour aller ouvrir. — Je reviens, je vais prendre un bon bol d’air. “ Dehors, la tempête faisait encore rage - heureusement, rien de bien méchant. Il en avait vu des pires en mer.

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Mer 26 Jan - 14:10
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Son regard s’était assombri lorsqu’il releva la tête vers Mila, lui demandant de répéter. La matriarche ne comprit pas toute suite la bêtise qu’elle venait de faire ; elle n’avait pas conscience des mots maudits ayant franchi ses lèvres. Elle entrouvrit la bouche pour lui confirmer qu’elle l’avait bel et bien aimé, mais très vite, il n’y eut plus de place pour le doute. La Milady sursauta lorsqu’il tapa du pied, ses yeux clairs agrandis par la crainte. Le ton qu’il employa lui déchira les entrailles, nouant sa gorge pour l’empêcher d’ajouter un mot de plus. La tasse qu’il jeta au feu la fit sursauter de nouveau, et l’expression horrifiée qui commença à naître sur le visage de Mila en disait long la portée du geste d’Ichabod. Elle entrouvrit à nouveau la bouche, pour parler, pour se justifier, mais il la coupa, riant jaune face à ses constatations. Figée, elle avait du mal à retrouver son souffle, s’agrippant à la petite commode dans son dos pour rester debout.Les mots cinglants de l’armateur la firent pourtant flancher. Si elle n’était pas si crispée, seulement tenue par ses nerfs à vif, ses genoux auraient certainement déjà cédé.

Et comme ça, tel un coup de vent, il quitta la pièce en prétextant avoir besoin d’air. Mila, elle, resta immobile, interdite. Lorsque la porte se referma derrière son ancien amant, elle s’effondra sur le sol de la petite cabane.

Son visage se tordit dans une grimace de douleur, et un cri silencieux s’échappant de ses lèvres. Elle porta ses mains à son cœur, incapable d’en apaiser les battements affolés, à deux doigts de l’asphyxie. Puis ses doigts glissèrent vers sa bouche, comme pour étouffer le bruit des sanglots qu’elle s’acharnait à refouler. Oh, à cet instant, elle le détestait pour tout ce qu’il réveillait chez elle, tous ces maux pourtant tus et maîtrisés depuis des décennies. Elle le détestait pour la rendre si faible, si sensible, si vulnérable.

« Chacun sa petite nouvelle désagréable ? Chacun sa petite nouvelle désagréable ? »
, répétait-elle comme une hystérique, avec la sensation de s’être fait poignardée en plein cœur. Ainsi, ils en étaient à l’heure des règlements de comptes ? Très bien.

Se relevant avec difficulté, elle poussa d’un coup sec la porte de la cabane, la laissant ouverte dans son sillage. Mila marcha droit vers l’armateur, peu importe la pluie, le vent, ou la décence de sa tenue. Elle s’approcha de lui, qu’il le veuille ou non, incapable de garder la tête froide, la respiration encore difficile et le cœur toujours lourd. « Je porte ce deuil depuis des années ! », commença-t-elle sans savoir s’il avait envie d’entendre sa version de l’histoire. « J’étais toute seule avec ce fardeau, mais au moins, c’était mon erreur ! MON erreur, Benjamin ! J’étais la seule à blâmer. » Elle releva le menton malgré-elle en prononçant ces mots, reniflant légèrement, puis retenant sa respiration. « Tu veux qu’on soit quittes ? Alors écoute moi bien », elle s’approcha encore un peu, si petite face à lui, mais toute sa rage éclatant comme jamais elle ne s’y était autorisée. « J’ai voulu revenir. Dès que j’ai su, j’ai voulu revenir. J’ai traversé un état, enceinte, pour te retrouver. Pour que tu connaisses ton enfant. Pour l’élever et le chérir avec toi. » Les larmes ne perlaient plus sur ses joues comme précédent ; seul l’éclat incandescent dans ses yeux trahissait le déchirement qui l’agitait. « Oui, avec toi ! », appuya-t-elle en venant planter son regard inquisiteur dans celui d’Ichabod, la pluie s’accumulant sur ses cils, roulant le long de ses tempes.


« Mais je l’ai perdu très tôt. J’ai perdu notre fils, je l’ai baptisé sous ton nom, et je l’ai enterré. Toute seule ! ». Sa voix se fit plus forte, plus fière, à mesure qu’elle parlait de cet enfant qu’elle avait aimé sans même pouvoir le connaître. « J’ai imaginé mille fois ce qu’il serait devenu ! Je me suis damné des heures durant à imaginé s’il aurait eu tes yeux ou les miens, ton esprit ou mes peurs ! J’ai prié pour lui pendant des nuits, et des nuits. Toute seule, Benjamin, sans personne pour partager ma peine ! » Elle était tremblante, mais elle continua, criant presque : « Il fait partie de mes enfants autant que Thomas, Louisa, Scarlett ou Freddy. Et dès que je pose les yeux sur eux, je pense à lui. » Elle se recula soudain, déglutissant avant de reprendre en secouant la tête : « Alors non, je n’ai pas voulu te faire porter ce poids après ! Mais au moins, c’était mon erreur ! ». Naturellement, son corps se tourna sur le côté, son regard se détachant du sien, pour venir se poser sur le sol humide de la forêt. La matriarche porta une main à son front, pour venir en éloigner les cheveux collés par la pluie. Lorsqu’elle releva la tête, elle ajouta simplement : « Je me fiche bien de ce que tu penses de moi, j’ai passé l’âge, mais ne me parle plus jamais comme ça. »


Le regard plein de regrets, le cœur lourd, elle détourna les talons et l’éloigne sans un mot. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle voulait s’éloigner de lui.

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Mer 16 Fév - 19:38
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.
Il fallait qu’il sorte, ne serait-ce que pour que la pluie lui refroidisse la caboche. L’annonce distraitement lachée par Mila lui avait fait l’effet d’un mauvais réveil, ce genre de matinée qui vous tire du lit tout en vous retournant les boyaux - les yeux ouverts,l’irrésistible impression que le rêve n’est pas fini et que la fin approche vous garde en alerte.

Se frottant le sommet du crâne comme s’il pouvait dénicher de son cerveau une meilleure idée, une fuite plus réussie, il faisait le cent pas hors du cabanon. La pluie lui fouettait le visage et le vent lui glaçait les os, mais cela l’aidait au moins à se concentrer, à ne pas repartir en flamme : de temps à autres, il sautait de réflexion en souvenir, empruntant au passage la route des regrets et de la rage - mais chaque goutte qui venait lui éclater sur le front lui rappelait de garder le même cap ( celui qui mène à une mer plus tranquille )
Ainsi, quand Mila se présenta face à la tempête, il put rester en contrôle, si ce n’est pour quelques tic qui trahissaient malgré ses meilleurs efforts la triste colère qu’il voulait étouffer. De toute façon, vu le cri qu’elle venait de pousser, mieux valait qu’il reste muet.

Tandis qu’elle hurlait un passé enfin complété par cet ultime récit, Ichabod se sentait bête. Terriblement stupide. Certes, sa réaction était justifiée - mais il se croyait plus raisonnable que ça. Parler, voilà ce dont ils avaient besoin après toutes ces années  d’exil - à cœur ouvert, sans détours ni mensonges. Ils auraient bien pu éviter cet accrochage, mais les gens de leur âge sont parfois moins sages qu’il n’y paraissent.
Elle s’éloigne sans un mot, le cœur défait, mais son contenu au moins révélé.

Mila, attends ! “ Il fallut qu’elle lui tourne le dos pour qu’il ose enfin s’avancer. — Je suis désolé. “ Voilà bien peu de mots - teinté d’une sincérité toute particulière, ils ont néanmoins plus de force qu’un long discours.
Il fit un pas en avant. Puis un autre. Ses doigts vinrent chercher avec douceur la main de la belle dame, comme pour demander l’autorisation de la tenir. Si elle le lui refusait, il comprendrait sans mal. — Je ne pensais pas - je - enfin…Je n’ai pas voulu…Je crois qu’il n’y a pas de mot juste pour dire ce que je ressens, ni pour te faire oublier tout ça. De bien drôles de vies que nous avons, hein ?... “ Son rire forcé se perd au vent, interrompu par l’orage qui gronde. “ Comment avons-nous fait pour survivre à tout cela ? “ Il la regarde, la mine défaite, enfin débarrassé de son optimisme presque hypocrite. “ Je crois qu’on ferait mieux de rentrer.

Pourtant, il ne bouge pas, comme s’il ne pouvait détacher ses yeux du visage ruisselant de la Mater Dolorossa. Il y a dans la folie de la nature et l’immobilité parfaite de cet instant un goût d’apocalypse. Si les trompettes venait à sonner, il saurait sans l’ombre d’un doute ce qu’il devrait faire, comment il se pencherai au-dessus d’elle pour l’embrasser( comme ils en avaient l’habitude quand venait le moment des excuses ), ultime adieu qui ne serait approprié seulement si, dans l’instant, la société entière s’écroulait. Qu’il est triste de ne pouvoir que conditionnellement aimer.
On sera mieux à l’intérieur pour discuter..


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Dim 6 Mar - 20:45
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Il la rattrapa, formulant des excuses.

Encore bouillante de colère, elle pensa d’abord s’écarter en le voyant approcher, mais n’en fit rien – à quoi bon fuir ? Il faudrait bien avoir cette conversation à un moment à un autre. Elle accepta ses excuses silencieusement, d’un hochement de tête, et se laissa faire lorsqu’Ichabod attrapa sa main. Sa peau était froide, et Mila ne put s’empêcher de penser à la confession qu’il venait de lui faire – ses jours étaient comptés, il n’y avait donc pas de temps à perdre à se chamailler comme des enfants.

Elle s’autorisa un petit rire, presque douloureux, lorsqu’il demanda comment ils avaient réussi à survivre à toutes ces épreuves. La vie, les moires, ou toute autre force régissant leur destin s’était en effet acharné à leur faire subir plus d’épreuves qu’il n’en faut pour plusieurs décennies ; pourtant, ce même destin les avaient également réunis… ça ne pouvait pas être sans conséquences.

Ichabod mentionna l’idée de rentrer, mais ne bougea pas. Mila non plus. Ainsi tous deux immobiles, le temps sembla se suspendre. Elle se surprit à vouloir l’embrasser, malgré toutes les convenances et leurs époux respectifs. Elle voulait retrouver pour quelques secondes le goût innocent de leur amour de jeunesse, où rien de comptait plus que d’être ensemble. Elle aurait voulu savoir si ses lèvres avaient toujours le gout du sel, comme si l’océan n’avait jamais quitté son être. Elle aurait savoir s’il avait toujours cette rivière de taches de rousseurs le long du dos. Elle aurait voulu lui demander s’il se souvenait toujours des poèmes qu’elle lui avait appris.
Mais aucun d’entre eux ne bougea, et ses questions ne trouvèrent aucune réponse.

La matriarche le suivit à l’intérieur, timidement et calmement. « S’il nous faut passer la nuit ici, autant mettre à profit notre temps pour rattraper toutes ces années plutôt que pour nous disputer… », commença-t-elle, en passant la porte. « On ne changera rien au temps. Mais nous pouvons essayer de… de faire avec celui qui nous reste ? ». Son regard glissa sur Ichabod, trempé jusqu’aux os. Elle baissa les yeux sur sa propre robe, qui souffrait du même sort. Naturellement, elle l’invita alors à aller s’assoir avec elle auprès du feu.

Une fois assise, elle releva ses boucles dans une espèce de chignon qui aurait fait hurler de jalousie toutes les figures à la mode. Sans attendre que son courage ne la quitte, elle articula : « Et bon, si je te demande cela, autant que je commence par être vraiment sincère. Tout ce que je t’ai dit est vrai, bien évidemment, mais je dois apporter quelques précisions. » Tournée vers Ichabod, ne cherchant plus à fuir son regard, elle releva le menton et dit d’une voix calme : « Je suis née Isabella Katharina Zinsmeister. Et j’ai préféré te le cacher à l’époque, et là encore il y a quelques heures, car je suis née avec le titre de Grande-Duchesse du Luxembourg. Son Altesse Royale Isabella Katharina Zinsmeister. » Elle ne lui laissa même pas le temps d’en placer une qu’elle ajouta avec précipitation : « Mon frère est l’actuel régent. » Puis encore, elle s’empressa de préciser : « Tout le reste est vrai, j’ai été sincère avec toi. Mais je pense que c’est… non négligeable, comme détail, pour que tu puisses mieux me comprendre. »


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Mer 9 Mar - 16:05
Du bout des lèvres
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Il serrait la main qu’elle avait glissé dans la sienne. Un sourire pincé répondit au raisonnement de la dame qui, il devait bien avouer, était le bon. Elle avait toujours été meilleure que lui dans ce genre débat. Enfant trop prompt à la colère, il avait gardé dans son tempérament de vieil homme un peu de ce feu-là. Parler, au final, était la meilleure des solutions.
Quoiqu’elle amène son lot de surprises.

La dernière confession de Mila lui arracha, malgré le sérieux de la situation, un rire nerveux. Tout de suite, il plaqua sa main contre sa bouche, l’air stupéfait de sa propre réaction.
Pardon, pardon - excuse moi, c’est…Je me disais bien que j’avais bien choisi ton prénom ! “ Le pauvre armateur semblait complètement perdre son sang froid, riant aux éclats alors que ses sourcils, hauts sur son front, exprimaient sa surprise. “ Mon dieu ! Une princesse de sang… “ Il se mordit le pouce en acquieçant, se demandant si, dans cette effervescence de nouvelles, il ne ferait pas bien d’y rajouter le meurtre de son oncle ( mais non, ce serait de bien mauvais goût ). Cette ultime vérité sortie de la bouche de Mila était plus jolie. Il avait l’impression de nager en plein conte ( si on oubliait les horreures Grimmesques qui ont pavé le chemin ).
Je te remercie pour ta franchise. “ Encore sous le choc, il cligna des yeux, tout en souriant comme un idiot. “ Zut, j’ai jeté ma tasse au feu.. “ Il ne faisait que meubler le silence, presque timide, d’un coup, ou plutôt écrasé par le poids d’un secret qu’elle avait dû si longtemps préserver.
Est-ce que quelqu’un d’autre le sait ? “ Est-ce que Henri le sait ? La question lui brûlait les lèvres. Mais il était surtout inquiet. Il ne connaissait que trop bien le lot de soucis que ce genre d'omission pouvaient apporter : quelques nuits blanches et trop de mensonges racontés vous font si vite vriller la tête. “ Tes enfants ? “ Sûrement pas. Il n’avait lui-même jamais rien confié à sa fille.

Il souffle, transit de froid après que ces quelques réalisations l’aient frappé. — Je vais nous trouver des couvertures avant qu’on attrape la mort.
Doucement, sa façon de parler changeait, plus vraie, peut-être, que celle du personnage qu’il s’était créé. Faire comme avant, c’était elle qui avait émis l’idée.
Tu te rappelles de la dernière tempête ? “ La dernière. C’était il y a plus de trente ans maintenant. Mais pour lui, c’était comme hier.  “ Le toit de la cabane avait pris l’eau et nous avions dû dormir sur la table parce que le matelas était complètement trempé. “ Il rit un peu, puis tira d’une commode une couverture poussiéreuse. Il la secoua, bien sûr, avant de le poser sur les épaules de Mila.  “ Je me rappelle que les murs avaient grincé toute la nuit sous le vent. On aurait dît la cale d’un bateau. “ Peut-être pour faire le pitre, ou seulement parce qu’il n’avait rien trouvé de mieux, il tira la peau de bête qui faisait office de tapis et la mit sur ses épaules.

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Dim 20 Mar - 12:36
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Mila roula ses yeux vers le ciel en entendant la réflexion sur son prénom – un comportement qu’elle aurait réprimé chez ses filles ; mais afficha en même temps un sourire mi-amusé, mi-gênée. Voir Ichabod rire de la situation la soulagea. Elle n’aurait pas osé l’avouer, mais en parler après tout ces années lui faisait un bien fou. Que ce soit pour son titre ou pour leur enfant ; elle était enfin libre de mettre des mots sur tout cela, avec quelqu’un qui pouvait possiblement la comprendre.

« Tu peux prendre la mienne », lui indiqua-t-elle en tendant vers lui la petite porcelaine alors qu’il constatait avoir jeté la sienne au feu. Elle secoua négativement la tête pour répondre à sa question suivante : « Non, personne… tu es le premier en trente ans. Pour notre fils, et pour mon titre. » Elle n’avait pas voulu en parler à Henry à l’époque, bien décidée à commencer une nouvelle vie sous le nom de Mila Bourgeois. Puis ils s’étaient mariés très jeune, et elle était si heureuse avec lui qu’elle n’avait jamais pas souhaité risquer leur union en dévoilant un tel passif. Oh, elle n’avait pas honte de sa lignée (si ce n’est un peu de son frère), mais comment avouer un tel mensonge ? Ces derniers s’étaient ensuite accumulés sur une décennie, puis trois, et elle avait bien fini par constater qu’elle emmènerait ses secrets avec elle dans la tombe.

La matriarche laissa faire son ancien amant lorsqu’il se chargea d’aller leur chercher des couvertures. Se rapprochant encore un peu du feu, elle l’observait du coin de l’œil. Si on enlevait l’agilité de sa jambe, il n’avait pas beaucoup changé. Il avait vieilli, certes, mais il lui semblait toujours être ce jeune homme qu’elle avait aimé pour sa fougue et son esprit affûté. Il mentionna la dernière tempête, un orage d’été qui avait duré toute une nuit, et elle ne put s’empêcher de sourire, les lèvres pincées. Elle s’apprêta à renchérir sur le fait que ledit matelas avait mis plusieurs jours à sécher et qu’ils avaient dormi à la belle étoile la nuit suivante (ce qui s’était avéré être une très mauvais idée une fois réveillés, trempés par la rosée du matin), mais Ichabod posa une couverture sur ses épaules. Elle apprécia ce contact autant qu’elle aurait voulu en réclamer davantage. La gamine en elle se serait jetée dans ses bras simplement pour retrouver ce goût d’antan, comme si toutes les années qui s'étaient écoulées depuis leur séparation avaient été annihilées.

Mais il s’enroula dans la peau de bête servant jusqu’à présent de tapis, et renchérit sur les murs qui avaient grincés dans la cale d’un bateau. « Je connais encore tes chansons », se surprit-elle à dire un peu trop vite, avec étonnamment beaucoup d’entrain. « Je les ai enseignés à mes fils… En été, on passait parfois quelques jours chez nos amis les Beaver, à Imogen… il fait plus frais dans les montagnes là-bas. J’emmenais souvent les garçons à Moonstone Pond, jouer avec leurs bateaux. » Un sourire nostalgique commença à naître sur son visage, atteignant ses yeux. « Je leur disais que chanter aidait à fait voguer leurs navires… ». Sans regarder Ichabod, elle commenca à fredonner l’air de blow the man down ♪ . « Come all you young fellows who follow the sea », son regard vint se perdre dans les flames, alors qu’elle resserrait la couverture autour de ses épaules, se berçant malgré-elle d’avant en arrière de façon à peine perceptible. « Wey hey, blow the man down, and pray pay attention and listen to me…

Gimme some time to blow the man down
I'm a deep water sailor just in from Hong Kong
Wey hey, blow the man down
If you buy me a drink, then I'll sing you a song
Gimme some time to blow the man down.

Blow the man down, bullies, blow the man down
Wey hey, blow the man down
Blow him right back into Liverpool town
Gimme some time to blow the man down

... ».


Elle ne releva les yeux qu’une fois la chanson terminée, soudaine saisie d’une intense sensation de calme. « Enfin, eux ils préféraient the Druken Sailor, ils intentaient des sentences différentes à chaque fois ! » avoua-t-elle avec un léger rire, se tournant vers son ami.


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Jeu 7 Avr - 1:13
Du bout des lèvres
Dites-le-moi du bout des lèvres, je l'entendrai du bout du cœur. Vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh, dites-le-moi doucement, murmurez-le-moi simplement, je vous écouterai bien mieux, sans doute.
La chanson qu’elle chantait si doucement lui faisait l'effet d’un bon verre de brandy : ça vous réchauffe le cœur et le le ventre. En l’écoutant, il buvait dans la tasse qu’elle lui avait tendu, le chant des vagues se perdant avec des nouvelles plus fraiches de sa vie d’aujourd’hui.
Le calme après la tempête le faisait lui aussi vaciller, comme un vieux rafiot perdu en haute mer. Sa tête vint se poser contre l’épaule de Milady. Il se sentait fatigué, mais bien mieux qu’à son arrivée, malgré le froid et ses vêtements mouillés qui lui collaient à la peau.
J’imagine que le pauvre matelot finissait bien mal à chaque fois. “ Il rit un peu, doucement, parce qu’il n’avait plus la force ni l’envie de venir rompre la sérénité de ce moment. Que leur restait-il à partager ? Même plus un secret. Cela lui donnait l’impression d’une relation dûment consommée, comme s’ils avaient vraiment vieilli ensemble, l’espace d’une heure seulement. Et cela le rendait heureux.
Il pourrait mourir demain qu’il serait en paix.

C’est peut-être pour cela qu’il se hasarde à lui voler un baiser. Enfin, voler est un bien grand mot : prenant tout son temps pour mieux apprécier cet instant, cette seule et unique entorse à la bienséance, c’est dans un silence fragile que ses lèvres cherchent celle de Mila, pour enfin venir les couronner d’un baiser.
Il voulut ensuite la prendre dans ses bras, et c’est ce qu’il fut. Mais la passion ne caractérisait pas cette étreinte : il y avait plus d’affection et de douceur dans ce geste que le besoin de conquérir. Il enterrait seulement ses regrets avant que ces derniers ne le suivent dans la tombe.
Tu peux continuer de chanter ? “ Il aimerait qu’elle ne s’arrête jamais. Sa voix le berce, mieux que celle qu’il avait réinventée dans ses rêves les plus usés. Il espérait d’ailleurs mieux s’en souvenir quand viendrait enfin le grand voyage : il aura besoin de ça pour larguer les amarres et se donner un peu de courage.

J’aurais dû revenir plus tôt. “ Cette confession lui venait des tripes, aussi soudaine que surprenante ( pour lui, surtout, qui s’imaginait sa mission accomplie et son coeur contenté ). Cette réalisation le frappa en pleine figure et fit craquer sa voix. Il pleurait, il sanglotait même un peu, mais il ne voulait pas encore tout à fait briser la beauté de ce moment. Pleurer, ce n’était pas grand chose après tout, juste un peu d’eau sur les joues.

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Lun 20 Juin - 13:30
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Elle fut à la fois surprise et soulagée lorsqu’il l’embrassa. Surprise, car elle n’attendait plus ce baiser ; soulagée, car elle en avait rêvé de nombreuse fois ces trente dernières années. Il arrivait comme une conclusion à tout ce qu’ils s’étaient dit, hurlés, craché à la figure – le point final de leur histoire, qui n’avait que trop tardé. Mila plaça sa main à l’arrière de la nuque d’Ichabod, l’approchant doucement d’elle pour lui rendre son affection. Elle se laissa faire lorsqu’il l’enlaça, lui rendant avec tendresse son geste, sans aucune attente.

Alors, il lui demanda à nouveau de chanter. Mila resta interdite quelques secondes, retenant leur étreinte comme s’il pouvait lui échapper à tout moment, avant de s’exécuter. D’une petite voix, encore plus faible que précédemment, elle prononça doucement des paroles d’un autre temps : « I thought I heard the Old Man say, "Leave her, Johnny, leave her”. Tomorrow ye will get your pay… And it's time for us to leave her…».

Tandis que la chanson se mêlait au crépitement des flammes, accompagnées par les hurlements du vent, et les battements de la pluie, le chant de marin pris des airs de berceuse. Immobile, elle frissonna lorsqu’il lui avoua regretter de ne pas être revenu plus tôt. S’arrêtant en plein couplet, Mila resserra un peu plus ses doigts autour de ceux de l’armateur, en soufflant doucement : « Tu es là, maintenant. » Les sanglots qui suivirent furent si soudains qu’elle s’en trouva désemparée. « Chut… », murmura-t-elle en essayant de le consoler. Passant sa main dans les cheveux mouillés de son ancien amant pour le calmer, elle avait du mal à trouver ses mots : « …il n’y a pas de regrets à avoir. » Doucement, elle vint poser son front contre le sien. « Le destin avait d’autres plans pour nous, c’est tout ». Le destin, dieu… elle ne savait pas sur qui renvoyer la faute à cet instant. « Je suis là… », essaya-t-elle de le consoler, sans penser aux larmes qui roulaient soudain sur ses propres joues.

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