Borden's Compromise

“We have to help each other, it's the law of nature.”

@Cole Borden & Pénélope Borden ;

Depuis des jours, probablement même plusieurs semaines, Pénélope n’avait qu’une chose en tête : Parler à Cole. La jeune femme savait très bien qu’elle n’irait pas embêter Cole pour un sujet qui n’était pas important. Ou qui ne nécessitait pas son œil expert dans certain domaine. Pénélope avait pris une décision. Il restait à savoir si Cole serait du même avis ou déclinerait sa demande sans donner trop d’information en retour. Les journées de la jeune femme n’étaient pas les plus rempli qui soient. Si elle devait faire un parallèle avec sa vie chez ses parents, elle n’aurait aucune difficulté à avouer qu’elle avait beaucoup de temps libre. Temps libre qu’elle essayait, finalement, d’utiliser le mieux possible. Aider lorsqu’elle pouvait se rendre utile. Elle n’était pas enfermée après tout et Cole ne lui interdisait rien. Bien sûr, elle n’irait pas se mettre bêtement en danger.

Pénélope en avait marre d’être mise au second plan. Si Cole ne lui donnait pas beaucoup d’attention, elle voulait au moins être plus utile que d’aider à des tâches relativement simples. Elle n’était pas bête, après tout, et savait très bien qu’elle pourrait faire plus de chose si elle en avait la possibilité. C’est la raison pour laquelle demander à Cole de lui apprendre à se défendre semblait être la première marche d’une série d’une centaine dans le but de prendre une place qu’elle jugeait plus intéressante. Mais chaque chose en son temps.  

Dans l’immédiat, le plus important était de convaincre Cole. Pénélope aurait voulu essayer de se mettre à la place du jeune homme, pouvoir réfléchir aux arguments qu’il pourrait donner afin de contrecarrer sa demande. Mais la vérité, c’est qu’elle n’arrivait jamais à se mettre à sa place. Non pas qu’elle manquait d’empathie mais Cole était une personne qu’il était difficile d’analyser, difficile de cerner complétement. Comme s’il adaptait sa personnalité à son interlocuteur, aux grés des choses dont il avait besoin. Pénélope était observatrice mais pas au point de déceler ce genre de chose. Elle avait beau regarder Cole durant un long moment, jamais elle ne parvenait vraiment à deviner ce qui pouvait se passer dans son esprit.

Pénélope avait attendu que la nuit tombe. Elle se disait qu’il était préférable de demander ce type de chose en petit comité, sans trop d’oreille indiscrète. Du moins, pour le moment. Personne n’avait besoin de savoir ce que les époux Borden pouvaient bien faire. Quittant la chambre qu’elle ne connaissait que trop bien, la jeune femme se doutait que Cole n’était pas encore couché. Bien trop tôt. Elle jeta un œil en dehors de la caravane, simplement pour voir s’il n’était pas dehors à faire elle ne savait trop quoi. Mais aucune silhouette masculine ressemblant à son époux ne semblait se trouvait aux abords des caravanes ou au centre de la joyeuses bandes présente autour du feu.

Penny décida donc de se diriger vers l’antre de son époux, tous deux faisaient chambre à part et si cette décision la peinait, elle n’avait pas l’intention d’exiger de quoi que ce soit. Levant son poing fermé, la jeune femme frappa trois fois contre la porte avant de patienter jusqu’à ce qu’elle ne s’ouvre finalement sur l’intéressé. La relation avec Cole n’était pas vraiment celle qu’elle attendait d’un couple marié. C’était sûr. En revanche, elle ne pouvait pas empêcher de ressentir une certaine chaleur à voir le Borden. Est-ce qu’il se doute d’ailleurs de tout ça ? Que même avec une certaine indifférence et en sachant bien que son mariage était depuis le début plus stratégique qu’autre chose, que ses sentiments sont pourtant là ? Elle n’en a aucune idée. Mais elle préfère ne pas y penser. C’est préférable.

- Je suis désolé de te déranger. Est-ce que tu as du temps pour m’écouter ?

Autant dire que ça peut être uniquement quelques minutes s’il refuse comme une heure s’il accepte. Tout est en fonction de ce qu’il dira. Attendant simplement l’approbation de son époux pour entrer. Simplement parce qu’elle ne veut pas empiéter sur son espace personnel, elle préfère respecter plutôt que de faire quelques choses qui lui déplairait. Pénélope referme la porte dans son dos. Si elle a réfléchit à ce qu’elle pourrait dire à Cole, c’est comme si les mots finissaient par se faire dévorer avant même qu’elle ne puisse les sortir. Par où commencer ? Aller dans le vif du sujet ? Tourner autour du pot ? Non, il était préférable d’être bref.

- Ca va peut-être te paraître surprenant comme demande, Cole. Alors, j’aimerai que tu y réfléchisses.

Bien joué, Penny. Une entrée en matière digne de ce nom. se dit la jeune femme. Si elle avait pu frapper son front de sa paume sans avoir l’air idiote, elle l’aurait probablement fait. Au fond, elle ne savait même pas pourquoi, après autant de temps, elle se retrouvait comme une godiche en face de Cole.

- J’aimerai apprendre à me défendre. Et pour plusieurs raisons. Je peux être utile si quelques choses tournent mal quand je suis là ou ne pas rester bêtement comme une idiote si on me menace. Voir même limiter la protection qu’il y a pour moi.

En revanche, elle n’était pas sûre que ce soit une bonne idée de lui glisser une arme à feu entre les mains dans l’immédiat. Mais déjà apprendre à se défendre avec ses bras et ses jambes étaient quelques choses d’utile selon elle. Glissant ses mains sur ses hanches, se balançant légèrement d’avant en arrière sur la pointe des pieds, Pénélope se mit à soupirer.

- Je ne veux pas te faire perdre ton temps. Et si tu as besoin que je fasse quelques choses en échange, je peux. Je suis sûre que je peux t'aider à quelques choses… Est-ce que.. Est-ce que tu voudrais que je t’aide pour apprendre à lire ? Voir même à écrire, voir les deux. Que ton temps ne soient pas utiliser sans.. que tu ais une chose en échange ?

Pénélope sait que son discourt peut avoir une réaction et positive et négative. Positive dans le sens où un échange de compromis peut très bien se faire. Négative dans le sens où dire ouvertement à Cole qu’elle a pu remarquer son impossibilité à lire ou écrire quelques choses peut attirer probablement une foudre de sa part. D’un autre côté, Penny voyait surtout une manière d’aider et peut-être, caché derrière toutes ses envies d’utilité, de passer un peu de temps avec Cole, au passage. La jeune femme décida de fermer la bouche et d’attendre que les rouages présents dans le cerveau de son époux ne lui donnent une réponse. Et elle espérait au fond que la réponse soit positive.

b l a c k f i s h