@Wendy Borden & Pénélope Borden

La relation avec la famille Borden était globalement positive. Pénélope adorait regarder Wendy de loin. Au delà du fait qu'il s'agisse d'une femme magnifique sur bien des plans, Pénélope adorait Wendy. Elle passait pas mal de temps à la regarder utiliser sa magie sur les clients qui s'aventuraient ici.
Elle ne connaissait pas la technique de la blonde mais elle était curieuse de la façon dont elle s'y prenait. Penny savait globalement ce que faisait sa belle-mère. La seule chose qu'elle trouvait surprenante restait le fait qu'elle soit persuadé que Cole ne soit plus présent dans le monde des vivants. Autant dire que ça avait été relativement surprenant pour Pénélope à l'époque. Maintenant, elle n'y prêtait plus réellement attention mais elle se demandait souvent pourquoi cette idée était autant encré dans la tête de sa mère. Mais elle ne se voyait pas poser une telle question autour d'un repas ou d'une quelconque activité. De toute évidence, un "Pourquoi tu penses que ton fils est mort" serait mal venu peu importe la situation.

Mais là n'était pas la question à l'instant T, non. La veille au soir, Penny avait préféré demander la permission à sa belle-mère d'accaparer son temps durant une journée. Qui sait, peut-être qu'elle pourrait faire quelque chose de similaire par la suite ? Elle n'en avait aucune idée. Dans tous les cas, elle était aussi contente de passer du temps avec elle. Que ce soit pour regarder son travail ou pour pouvoir passer un peu de temps avec elle. Si Pénélope avait eu l'approbation de Wendy pour la suivre, elle ne voulait pas l'embêter non plus. De ce fait, elle avait demandé plus d'une fois si ça ne lui posait pas problème. Mais non, Wendy avait bien dit oui.

Levé relativement tôt, Pénélope avait prit le temps de se préparer sans trop en faire. C'était l'une des choses qu'elle appréciait le plus dans cette vie. Elle pouvait s'habiller comme elle le vouloir tant qu'elle restait jolie, de tout évidence. Il ne fallait pas faire honte à Cole d'une manière ou d'une autre. Pénélope laissa retomber sa chevelure blonde et sorti finalement de la caravane pour se diriger vers celle de Wendy. Elle ignorait d'ailleurs par quoi la journée allait commencer. Frappant deux fois, la blonde patienta devant la porte, glissant son regard vers les quelques personnes déjà actives tout autour. Une fois Wendy devant elle, Pénélope afficha un franc sourire.

- Bonjour Wendy, tu as passé une bonne nuit ?

Autrement dit, est-ce que son sommeil avait été complexifié par les fantômes habituelles. Si Pénélope n'y croyait pas vraiment au départ, il faut dire que Wendy est plutôt convaincante. Au fil des semaines et des mois, Penny était donc persuadé qu'elle pouvait les voir. Si elle mettait de côté Cole, évidemment.

- Je suis contente de passer la journée avec toi. Par quoi on commence ?

@Pénélope Borden & Wendy Borden

Pénélope était toujours heureuse. Rien ne semblait l’atteindre, pas même le caractère sombre de son fils. Wendy se retrouvait un peu en elle. La jeune femme était volontaire et les Borden avaient bien besoin d’un si joli visage pour organiser leur emprise sur un territoire. Tout cela, ce n’est évidemment pas Wendy Borden qui le dit, si tout cela ne tenait qu’à elle, elle laisserait ses vieux jours s’échapper dans un ranch qu’elle partagerait avec Jasper. Mais sa petite âme en peine en avait décidé autrement et la mère de famille n’avait pas pu longtemps le tenir loin de ses rêves de grandeur et de vengeance. Elle ne sait pas vraiment ce qui avait pu le rendre comme ça, il n’a jamais été très doux, mais elle arrivait pourtant à le raisonner avant. Lorsqu’il était enfant, elle lui laissait l’illusion de la vie en le bordant chaque soir dans un petit lit qu’elle avait mis dans la roulotte la plus proche du feu de camp. Elle racontait des histoires entendues au gré de ses voyages. Il adorait les histoires de la Baba Cloanţa qu’elle dépeignait dans différents contes. Elle avait vite compris que Cole serait différent : Il n’avait pas peur de la vieille dame édentée. Elle le rassurait. Elle disait souvent haut ce que personne n’osait dire.

Pénélope voulait se rendre utile, et Wendy voyait bien que toute cette nouvelle vie n’était pas facile pour elle. En bonne belle-mère, elle avait donc accepté qu’elle l’accompagne pour une séance de spiritisme. Lorsque Wendy avait entendu parler de cette pratique, elle avait ri à s’en faire décoller les poumons. Les morts ne se manifestent pas en leur allumant des bougies autour d’une table et en se donnant la main dans une joyeuse farandole. Ils utilisent les passeurs, ou d’autres moyens pour se faire entendre, mais certainement pas des coups dans une table. Les vivants avaient si peur des morts qu’ils inventaient des moyens de communiquer pour se rassurer. La mère Borden avait donc décidé de tirer tout cela à son avantage. Désormais, elle proposait aussi des séances de spiritisme, comme le faisait cet auteur français dans la ville de Paris. Elle disait même lui avoir tout appris, et cela fonctionnait plutôt bien dans les esprits peu éclairés du farwest. Non pas qu’elle était plus intelligente, mais plus débrouillarde. Comment avait-elle entendu parler de Victor Hugo ? Il était venu à elle. Très sympathique mais assommant lorsqu’il se mettait à parler de ses filles Fantine et Cosette.

Ce jour-là, une riche famille dans les Heartlands avait besoin des services de la dame. Elle s’était levée tôt le matin et avait échangé quelques mots avec Pénélope. Des recommandations surtout. Tout au long de la route, elle en avait fait de même. « Tu resteras cachée dans la roulotte quand j’arriverai, je te ferai passer par une autre entrée. Ils ne doivent pas te voir. »

Arrivées dans ce ranch familial au lourd passé, Wendy avait laissé Pénélope dans la roulotte pour s’entretenir avec la famille. Leur demande était simple : entrer en contact avec la défunte grand-mère qui avait apparemment cacher quelques bijoux dans la propriété. Oh, elle était là la grand-mère, mais elle ne voulait pas leur parler. D’un air grave, Wendy acquiesçait tout en laissant une main flotter vers le ciel. Parfois même, ses yeux semblaient s’envoler vers les nuages. « Oui … Oui … Elle est prête à venir … » Puis, elle se ressaisissait, tendant la main en donnant les ordres. « Vous devez vous enfermer dans la chambre de la défunte et bander vos yeux. Vous descendrez quand je le dirai, personne ne doit regarder ce que je fais. Ce sont des vieilles coutumes du monde, si par malheur quelqu’un s’en mêle, ils pourraient tous rester ici. Donnez l’argent et allez dans la chambre. »

La matriarche compte les billets froissés en allant vers la roulotte pour faire descendre Pénélope. Ensemble, elles arrivent dans le salon et Wendy lui demande alors de fermer les rideaux pendant qu’elle tend une grande nappe en tissu noire sur une table ronde. « Bien, maintenant, tu vas sous la table. Tu ne parles pas et tu ne dois pas les toucher, ils ne doivent pas savoir. C’est facile, je vais poser des questions, pour dire oui, tu frappes un coup, pour dire non, tu frappes deux coups. » Elle hausse les épaules en lui souriant. « Tu décides des réponses, chérie, tu vas le faire bien. » Pour accompagner sa robe noire, elle pose un voile en dentelle trouée sur son visage avant d’allumer quelques bougies sur la table. Wendy faire venir la famille qui arrive le pas lourd, faisant craquer le parquet sous le poids de leur peur. Quelle bande d’idiots.

« Installez-vous autour de la table. » Un fois tout le monde installé, elle les toise derrière sa dentelle et change la tonalité de sa voix en brisant un silence que seules les respirations pouvaient trahir. « Bien. Avant de commencer, il faut savoir des choses. Je la sens, mais je sens aussi d’autres esprits qui ne veulent pas du bien à votre famille. Il faut vous préparer. Bien, donnez-vous la main. » Le frère et la sœur, petits enfants de la défunte échangent un regard inquiet avant de regarder Wendy. « Ils ne peuvent pas vous toucher. Donner vos mains aux autres, j’ai une séance de voyance après vous, l’avenir n’attend pas. Et ne regardez jamais sous la table, j'en ai vu disparaître beaucoup après avoir fait ça. » Elle gausse les épaules en riant. « Ils font des trous !»

Dans une profonde inspiration, elle commence alors en alignant des mots qui n’ont absolument rien à voir entre eux, mais que les clients ne peuvent pas comprendre. Enfin, elle ouvre les yeux en penchant brusquement sa tête en arrière : « Esprit, es-tu là ? »

Cette phrase l’avait toujours amusé. Evidemment qu’ils sont là.