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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
Pearl Hennessy est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Maxence, Nadie, Jacob et Grace. PROFIL + MP
Liam Hennessy est modérateur du forum ! Il se genre au masculin et ses autres comptes sont : Arthur, Chuy, Dino et Maria. PROFIL + MP
On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Ils se sont installés en bordure de ville, non loin du bog, non loin de la partie industrielle de la ville – là où les tristes âmes sont assez désespérées pour abandonner leur maigre butin dans une prédiction d’avenir. Demain, les Borden s’inviteront dans les demeures des bourgeois, pour ces soirées de spiritisme qui ont fait leur succès en Louisiane. Mais chaque chose en son temps – petit à petit, le vautour fait son nid.
Malgré la nuit qui tombe doucement sur eux, les roulottes aux couleurs criardes attirent l’attention des passants. C’est volontaire, car si on les avait peintes en fonction des goûts de Cole, elles seraient toutes d’un bois aussi sombre et discret que la sienne. Mais on n’attire pas le chaland avec la sobriété – il faut éveiller quelque chose chez eux. Peu importe le sentiment : dégoût, peur, envie… ils finissent tous par se laisser tenter. « Et si ? », se disent-il. « Et s’il s’y trouvait la vérité ? ». Ah, l’espoir – c’est le sentiment jackpot à provoquer chez les badauds pour rafler la mise. Pourtant, si ces derniers connaissaient un minimum les lois de la nature, ils sauraient que les couleurs criardes sont souvent synonymes de maux douloureux : venins, poisons, les serpents les plus beaux sont toujours les plus dangereux.
Le dos appuyé contre la roulotte face à celle de sa mère, ses longues jambes croisées avec nonchalance, Cole se fume une clope. Il observe leur attrape-couillon qui s’époumone à appâter la clientèle en troupeau, vantant les pouvoirs de Wendy ou d’Anne avec ferveur, selon les besoins des uns et des autres. Son regard glisse ensuite vers les pigeons. Il essaye de repérer les faibles, ceux qu’ils pourraient « aider », ceux à qui ils pourront prêter de l’argent – qu’ils ne sauront jamais leur rendre. Il cherche également ceux qui profitent de la foule. Les petites mains qui se glissent dans les bourses et dans les poches, les petits voleurs de pacotille qu’il est bon d’avoir à son service.
De sa main libre, il attrape sa montre à gousset. Le clapet se soulève pour dévoiler un cadran d’une sobriété affligeante. Quelques minutes, constate-t-il, et bientôt ça sera à son tour d’entrer en scène. Mais pas trop vite - quand le moment sera propice. Et attendant, il continu ses observations ; il regarde le Baron qui amuse la foule avec ses tours de magie, faisant sortir des pièces des oreilles des enfants, et des pierres précieuses du décolleté des dames – la seule façon acceptable qu’il a trouvé pour les tripoter, pense Cole. Puis Penelope, qui danse autour du feu, son joli minois attirant le regard des hommes par envie, et des femmes par jalousie. Ses pieds nus remuent la terre, et sa jupe légère se soulève à chaque mouvement pour dévoiler ses jambes pâles. La jeune femme croise le regard de Borden mais il ne s’y attarde pas, car on l’interrompt dans ses observations.
Dire que Charles en avait marre était un euphémisme. Il avait l'impression d'être le dindon de la farce voir même la proie au milieu de prédateurs affamés. La soirée avec Liam, Thomas, Ichabod et Dante lui avait été absolument interminable. Marchant sur des oeufs sur chaque sujet de conversation, chaque divergence d'opinion. Il avait mis du temps à comprendre pourquoi son père avait fini par le faire aller à Silverstone. Plonger son fils au milieu des requins pour tenter d'en faire le même type de prédateur que la classe aisé. Autant dire que, s'il avait mis d'ailleurs un peu de temps à comprendre, Charles n'en était pas moins énervé. Il voulait vivre sa propre vie comme il l'entendait.
Mais dans l'immédiat, c'était donné une leçon à son paternel qui le préoccupait. Il savait qu'à lui seul, autant dire qu'il n'avait aucun poids. Aucune idée de comment faire, de quoi faire. Il ne voulait pas mettre en péril son frère aîné. Malgré les différents, il ne lui voulait aucun mal. Par rapport à son père, il ne voulait que lui donner une leçon. Pas quelques choses de trop poussé mais quelques choses qui lui fasse.. probablement un peu mal. Charles n'était pas stupide. Il savait quel type de personne aller voir pour pouvoir obtenir ce qu'il voulait. Il savait aussi qu'une fois le pied dedans, il ne pourrait peut-être pas en sortir ou pas indemne; La difficulté tenait sur son impulsivité et sa manière de faire avant de réfléchir.
Aux abords de Silverstone s'était installé les Borden. Charles, comme beaucoup d'autres, connaissait la réputation de la famille et, généralement, savait se tenir loin d'eux. Mais aujourd'hui, ça ne serait plus le cas. Charles s'était frayé un chemin dans la foule, ayant délaisser ses affaires personnelles dans la chambre par simple précaution. S'il n'avait rien dans les poches, autant dire que personne ne pourrait les lui faire. A moins que les Borden aient envie de voler sous vêtement et bretelles communes. L'ambiance gitane avait toujours plu à Charles. Il les voyait libres et heureux, surtout. Tout ce que le plus jeune cherchait. L'émancipation et l'envie de faire ce qui lui plaisait quand il le voulait. Sans se soucier du côté positif ou négatif par rapport à la loi. Danse, tour de magie, Charles était autant fondu dans la masse que repérable à des kilomètres.
Charles est toutefois à la recherche de Cole Borden et si la jeune femme blonde qui danse autour du feu lui donne presque envie de tester à nouveau sa maladresse devant la gente féminine, il se détourne du spectacle qu'elle peut offrir à chacune des personnes présentes. Repérant l'homme en question, Charles ne sait même pas comment aborder quelqu'un d'hors la loi. Normalement, pense t-il. Ce sont des êtres humains, Charles, peu de chance que Cole vienne te mordre la jugulaire pour un bonjour un peu trop familier. Quoi que. S'arrêtant donc à la gauche du jeune homme, Charles se sentit presque plus à l'aise que la veille, presque.
- Bonjour. Est-ce que.. je peux vous parler dans un endroit moins.. peuplé ?
Autant dire que raconter un peu sa vie, informé qu'on veut aussi pourrir celle de celui qui est responsable de votre présence sur Terre n'est pas le mieux. Il savait aussi, d'une certaine manière, que son nom de famille était suffisamment connu pour que le fait qu'il soit présent soit déjà su par quelques personnes. Autant donc ne pas plus attirer l'attention. Une fois hors de la cohues environnante, Charles ne savait réellement où commencer.
- Aussi bizarre et risible que ça puisse paraître, j'aimerai trouver un moyen de.. me venger, d'une certaine manière. Sauf que je ne fais clairement pas le poids et que je n'ai pas d'idée.
Bien joué Charles, on dirait que tu veux acheter un cadeau d'anniversaire dans un magasin banale. Le brun se retient de frapper son visage de sa propre paume. Il poussa finalement un soupire, vraiment pas à l'aise dans la plupart des interactions sociales visiblement.
- Pour faire cours, mon père me casse les pieds pour être une version de lui et je me retrouve à devoir faire le fanfaron dans des endroits que je déteste. Je ne sais pas si vous pouvez m'aider ou non.
Moyennant compensation financière mais à t-il besoin de préciser le détail à son interlocuteur ? Charles ne savait d'ailleurs pas si le Borden avait besoin de détail. Enfin, il était quasiment sûr que oui mais lesquelles en revanche.
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Nadie
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Ven 8 Oct - 0:55
An old wive's tale
Libre
Les animations nouvelles étaient très rares dans le bog, contrairement à la voisine Silverstone qui était on ne peut plus animée ces derniers mois. Entre les attaques, les meurtres de dignitaires et les rackets qui dérapent, les incendies, les fêtes exagérément fastes, les balles perdues et les alliances mesquines, on ne pouvait nier que Silverstone dormait peu. Quand Nadie avait reposé le pied dans la ville minière, les cheveux encore collants de sang, elle s’attendait à tout sauf à trouver la gueule ouverte de cette vieille ordure de William Fraser. Ding, dong, the witch is dead ! Qui avait pu avoir la peau d’un bœuf pareil ? Son coeur, pourtant rempli de haine, ne frémit pas à cette nouvelle. Ce que Nadie comprit en revanche, c’est qu’après la mort subite de son boss, elle n’avait pas intérêt à faire trop parler d’elle.
On n’avait pas vu sa frimousse depuis des mois. La beauté algonquine semblait avoir vieillit de cent ans. Son séjour parmi les O’Reilly avait été le point d’orgue de son existence misérable. Par miracle, elle avait encore survécu. Mais les temps devenaient urgents et Nadie ne savait faire qu’une seule chose dans ces moments-là : trouver un protecteur plus grand que le précédent. Entrer dans le bog avec la décontraction de Nadie, ce n’était pas donné à tout le monde. Les irlandais radicaux cohabitaient avec une plèbe mixte de pauvres gens. Les habitants nomades n’étaient pas toujours très tendres avec les étrangers. Heureusement, personne ne la percevait comme hostile et elle y avait quelques connaissances.
La première chose qu’elle vit, ce fut cet attirail nouveau stationné dans la lande. Tout un cirque paraissait installé dans cet endroit glauque. La connaisseuse juge la dégaine des types et en déduit rapidement qu’ils sont pas là pour jouer aux quilles.
-Lequel est le chef ? Marlène, la vieille prostituée édentée, la dévisage une seconde, ne sachant si un autochtone parle d’un chef au premier degré. -Cette...tribu...s’installe ici pour chercher du travail dans la région. Leur leader s’appelle Borden, j’ai entendu.
Nadie ne l’écoute déjà plus et se dirige vers les caravanes comme s’ils stationnaient sur sa propriété. Pieds nus dans l’herbe sèche, elle entre dans le cercle formé par les caravanes. Des gens dansent, boivent, quelques arbres et elle se revoit à Moonstone en train de récurer les orteils d’Irina.
-Lequel est leader ? demande-t-elle à un type, les bras croisés. -Euh...Cole, il est là bas, lui indique-t-il, probablement trop déstabilisé par cette apparition fantastique pour lui servir une répartie correcte. -Cole, répète Nadie.
Aussitôt, elle prend la suite du désigné qui s’éloigne en compagnie d’un autre jeune homme. En fait, elle ignore lequel des deux est Cole ou Borden. Pour en avoir le cœur net, elle suit les deux.
-Qui est Cole ? Demande-t-elle, les bras croisés et les pieds ancrés dans le sol. Toi ou toi ?
Nadie
Cole Borden
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Age : Vingt-quatre ans, mais il dira en avoir trente.
Statut : Ce qui l'arrange, quand ça l'arrange.
Job : Trafiquant, receleur, magicien, tout ce que vous voulez, tout ce qui rapporte.
Habitation : Quelque part entre Silverstone et Imogen, dans la montagne, prés et loin de tout à la fois.
Celui qui l’interrompt a le bon ton de vouloir parler business. Après l’avoir longuement dévisagé, remarquant alors son air de chien perdu aussi inoffensif que docile, Cole se redresse. Déroulant tout son corps trop long pour venir se tenir droit, il écrase sa clope par terre, et jette un dernier regard autour de lui pour s’assurer que tout le monde est bien à sa place. Il vient ensuite pousser le rideau de la roulotte sur laquelle il était appuyé juste avant, et laisse le potentiel client passer devant. Ike ne lui en voudra pas d'emprunter sa caravane, il le sait.
Faisant signe au jeune homme de s’assoir, Cole reste cependant debout. Immobile et silencieux, il l’écoute parler d’une histoire de vengeance. Intéressant. Borden hausse un sourcil et penche la tête sur le côté, piqué par la curiosité. Faire le sale boulot des autres, ça rapporte. D’ailleurs, le « je n’ai pas d’idée » que lui adresse son invité, lui fait pincer les lèvres - pour réprimer un sourire moqueur. Le jeune homme mentionne finalement que c’est à son père qu’il désire faire du mal et Cole ne peut s’empêcher d’hocher légèrement la tête. Bien, voilà qui est prometteur.
Il tire alors de sa veste une flasque qu’il ne garde que pour l’offrir aux autres, et lui tends cette dernière. Puis, il prend enfin la parole : « On peut t’aider. Moyennant une contrepartie. Ton nom ? ».
Mais l’affaire est interrompue avant même que le jeune homme ne puisse répondre. Une femme fait irruption dans la roulotte, laissant le rideau ouvert sur son passage. Petite et mature, Borden ne se souvient pas l’avoir déjà vu dans le coin. Une autochtone qui plus est, il l’aurait reconnue. La créature miniature semble pressée, elle demande avec impatience qui est « Cole ». Ce dernier, interloqué par la situation, se redresse et dit : « C’est moi », d’un ton grave et agacé. Il ne sait pas ce qu’elle lui veut, et il espère surtout que ce ne sont pas des emmerdes. Après s’être tourné vers le jeune homme, il dit d’une voix plus neutre : « Je reviens. »
Borden sort alors de la roulotte, et fait signe a la native de le suivre. Un fois dehors, il regarde à nouveau le petit monde autour de lui, et après s’être assuré que tout soit toujours bien en place, revient à la femme. « Je sais pas c’que tu veux mais j’espère que t’as une bonne raison d’avoir interrompu mon business. », lui dit-il avec une pointe d’impatience. Machinalement, il s’adosse à la roulotte, prêt à écouter ses revendications. Un des siens croise au même moment son regard, et Cole lui fait signe d’aller à l’intérieur de la roulotte divertir leur pauvre pigeon. Il ne faudrait pas qu’il leur échappe à cause de la bougresse. « T’as cinq minutes », précise-t-il à cette dernière en plongeant ses yeux sombres dans les siens.
(c) AMIANTE
Cole Borden
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Lun 11 Oct - 13:27
An old wive's tale
Wendy Borden feat qui veut
C’est un chant d’une autre terre qui s’échappe de ses lèvres lorsque Wendy Borden s’apprête devant son miroir encombré des affaires de toute une vie. La matriarche du clan portant son nom apporte énormément d’importance à avoir une coiffure soignée. Elle dit souvent « Une coiffure bien soignée et un décolleté bien engagé vous assurent prospérité. », et celle-ci, elle ne vient pas de Jasper. Sa petite âme errante de fils a décidé qu’il fallait venir prendre racine du côté de Silverstone, petite ville où ambition et corruption se partagent un pouvoir acquis à la sueur du front des ouvriers et autres petites mains d’une mécanique bien huilée. S’il a dit de venir ici, c’est qu’il y a une raison. On ne guide jamais Wendy Borden vers une terre au hasard. Ses ancêtres savent où aller.
Derrière le miroir, une ombre se dessine et fait sursauter la femme. « Idiot ! Tu m’as fait peur ! » tête penchée, un sourire maternel défroisse ses sourcils inquiets. « Non, non, non, pas ce soir. Il ne veut pas. » La contrariété ne va pas aux âmes égarées. Dans un soupir de contentement, Wendy embrasse la paume de sa main qu’elle pose ensuite contre le miroir, laissant une légère buée s’étendre autour. Elle sourit. « Je le sais que tu es là. ». Elle pose alors son châle troué, mais coloré au-dessus de ses épaules pour se réchauffer et, ainsi, sortir de sa roulotte qu’elle prend soin de fermer à clé. Il y a beaucoup de monde ce soir, elle n’aimerait pas que l’on tente de s’immiscer dans leur vie de la sorte.
Cole s’en remet alors aux tourments des miséreux pendant que Pénélope danse autour du feu. Quelle gentille fille. Wendy s’approche alors de l’homme que Cole observait auparavant. Pas besoin d’être devin pour voir qu’il n’était pas à l’aise dans ce qu’elle considérait comme son royaume. La démarche semblable à celle d’un chat de gouttière, elle se plante en face de lui, posant ses mains sur ses hanches, sondant ses yeux en le fixant, instaurant le silence pour les séparer. « Je vois. » Doucement, Wendy caresse la joue de Charles du bout des doigts, la mine sévère et le regard compatissant. « I … i … elle … Il … ? Elle ! Elle ! Il y en a tant. » Un instant, elle rit à gorge déployée et les fait taire d’un geste sec de la main. « Elle n’est pas en colère contre toi. » Elle attrape alors la main gauche de l’homme et la retourne pour tracer des sillons dans sa paume à l’aide de ses ongles noircis par la terre du bog. L’œil vif, elle observe chaque ligne de sa main. « Tu n’es pas destiné à ça … Tu … Il y a autre chose … Une dérive … Tard … La nuit … » Lentement, elle relève la tête en regardant l’horizon, derrière les épaules de Charles. « Ils me disent que tu vas provoquer la colère. »
Alors, elle hausse les épaules et lâche sa main pour à son tour, lui tendre la sienne. « Il faut payer maintenant. »
Charles agite déjà la tête à la flasque. Il fallait encore qu'il trouve le chemin en sens inverse et si une simple gorgée de flasque ne risque pas de le faire rouler sous la table, il préférait éviter tout de même. Il ne fut pas surprit de voir le jeune homme en face de lui indiquer qu'il pourrait l'aider. Evidemment, la contrepartie, non plus. Charles avait l'air relativement gentil mais il n'était pas si stupide pour autant. Il était venu en connaissance de cause.
- Bien sûr. Charles Beaver.
Mais pas le temps de donner plus d'information. Tant sur ce que veux Charles que ce que réclame le Borden en contrepartie. Charles prend d'ailleurs le temps d'agiter la tête quand la brune demande qui est Cole Borden. Et voilà donc Charles se retrouvant seul dans la roulote et forcé de patienter. Dans un sens, Charles n'avait rien de plus intéressant à faire. Quoi que parcourir le saloon sur le dos en vidant les verres n'étaient pas un programme si négatifs à ses yeux.
Mais le silence apparent de la roulotte se fait très rapidement absent lorsqu'une blonde d'âge mure apparait presque comme par magie en face du brun. Aucune difficulté pour lui à comprendre ce que peut bien faire celle-ci d'ailleurs. Charles recule légèrement au contact de ses doigts sur sa joue. La proximité ne le gène pas mais se faire tripoter par une inconnue reste peu sympathique pour lui. Elle commence à parler et Charles ne sait pas quoi dire.
- Non mais gardez les yeux fermés, il n'y a rien d'intéressant chez moi. Pas de Il ou elle voir même un animal, ça ira merci.
Dit-il, sursautant d'ailleurs lorsque la blonde se met à rire à gorge déployé. C'est qu'elle ferait presque peur, celle-là. Pourquoi s'ennui t'elle autant à vouloir lire quoi que ce soit. Charles n'était même pas sûr de croire à de telles choses. Il était partagé entre la vision de sa famille qui les qualifiaient ouvertement de charlatan et la sienne qui disait presque pourquoi pas.
- En même temps, je suis ici. A part provoquer la colère, je ne vais pas faire l'unanimité du Maire de Silverstone....
Charles leva les yeux au ciel, récupérant finalement sa main une fois lâché par la blonde. Payer. Bien sûr. Il n'avait rien demandé. De toute façon, il n'avait rien sûr lui, non plus. Charles agita donc la tête de droite à gauche.
- Je ne suis pas venu ici pour me faire lire les lignes de la mains comme je vous l'ai dit... Je suis venu pour voir Monsieur Borden et même si, je n'en doute pas, vous avez du talent, je n'ai rien pour payer même si j'en avais l'envie.
Peu de chance qu'elle soit contente mais que pouvait-il faire de plus ? Il n'avait rien demandé, n'avait pas non plus prévu de se faire alpagué par la demoiselle pour lui dire qu'il rendra en colère quelqu'un en étant ici, encore moins que quelqu'un lui en veut. Encore, il essayait de garder les pieds sur terre. Parce que le "Elle" semblait tout de même le renvoyer vers Alice. Non, ce n'est simplement pas possible.
(c) AMIANTE
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Nadie
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Ven 15 Oct - 17:54
An old wive's tale
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Le caractère louche de son « business » se confirme quand Colt l’entraîne hors de la caravane, sûrement pour qu’elle ne puisse pas écouter une conversation secrète. Le leader poseur semble contrebalancer son jeune âge par un extérieur mystérieux et flegmatique. Nadie ne s’attendait pas à parler à un gamin. Le type avec la barbe lui semblait plus crédible en chef de meute. Toutefois, son expérience des hommes lui avait appris à ne pas se fier à leur taille ou leur âge. Les blancs obéissaient à des règles naturelles différentes. Le souvenir du nabot irlandais qui lui avait brisé beaucoup d’os était un exemple récent.
Face à tant de méfiance, elle ne se démonte pas. Au jeu du pisse-froid, Nadie aussi est une experte. Face à Colt Border, elle croise les bras sur sa poitrine aplatie et son visage, impassible comme la surface d’un lac, inspire déjà le folklore hiératique des Lily-Tigresses.
-Petit chef, dit-elle, je suis Nadie qui veut dire Sagesse dans vos langues. J’ai gagné mon nom en travaillant dur. De l’index, elle se désigne elle-même. Je suis bonne ménagère, je connais les maisons à étages comme l’Open Purse, je nettoyais toute tout seule car j’ai la force de 7 hommes. Tous les jours à Imogen, je marchais plusieurs miles et je déblaie la neige, je coupe le bois, je tombe jamais malade et je me plains jamais.
La servilité fait partie intégrante de son curriculum vitae. Nadie sait que les blancs sont plus confortables quand les autochtones restent bien soumis. Même une femme aussi faible doit veiller à son air docile pour ne vexer personne. Son ancien maître l'avait mise à très bonne école pour briller à cet exercice. Alors qu’elle s’apprête à poursuivre sur le fait qu’elle ne dort pas et mange moins d'une bouchée de pain par jour, une femme aux cheveux extravagants passe entre eux pour se faufiler dans la caravane où attend encore le barbu. Interprétant immédiatement la situation, Nadie reprend :
-Je travaillerais pour toi et pour ta femme, affirme-t-elle en regardant la porte derrière laquelle Wendy Borden vient de disparaître. Je peux aussi m’occuper de vos enfants… Soucieuse de garder l’attention du leader, elle regarde un instant autour d’eux. Danser ! Danser je peux aussi comme elle, ajoute-t-elle en pointant Pénélope du menton, les hommes me font pas peur, mon maître est mort mais c’était un homme très méchant, je peux te rapporter de l’argent.
Son visage n’a pas encore totalement dégonflé et un arc violacé trace comme un croissant de lune entre sa pommette et son sourcil. Un petit renflement gonfle encore sa lèvre inférieure. Le bas de sa jupe est troué, déchiré et boueux, tenu par une ceinture nouée qui marque sa taille chétive par-dessous la chemise puante qu’un Patterson avait oublié sur une branche.
-Si tu aimes pas mon nom tu peux le changer, je m’en fiche. Je parlerais que si tu demandes. Donne moi du travail, s’il te plaît… N’importe quoi. Tu es d’accord, Colt ? Maître Border ? Ce que tu préfères, je fais.
Bien-sûr, Silverstone compte d’autres employeurs potentiels. Mais l’avantage des étrangers est qu’ils ne connaissent pas encore sa réputation. Ce n’est un secret pour personne que Nadie était l’âme damnée de William Fraser toutes ces dernières années et qu’elle n’a pas fait que lessiver ses chaussettes sales. Au sein du tabou local que constitue le Silver Gang, toute la ville sait que la petite autochtone aux jolies tresses a joué un rôle. Ce petit numéro de charme risque de ne pas être très efficace sur Liam Hennessy, par exemple, ni sur les blancs qui roulent les r. Encore moins sur Ella.
En guise d’ultime argument, elle désigne la direction du bog.
-J’habite là-bas. Demande moi quand tu veux.
Toute opportunité qui peut lui éviter d'aller lever les jupes dans les Hills est bonne à saisir.
Nadie
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Invité
Ven 15 Oct - 19:50
An old wives' tale
Libre
Quand venait le soir et qu’Ike n’était pas en ville, il se trouvait bien vite à ne pas faire grand-chose. Certes, on lui demandait de garder un œil sur les finances des différents numéros, mais d’autres le faisaient et bien mieux que lui. Désœuvré, Ike finissait bien souvent à être un spectateur enthousiaste de Penny, son regard glissant parfois sur le public pour être sûr que tout le monde était sage.
Ce fut la raison pour laquelle il ne manqua pas le jeune homme (Charles) qui vint embêter Cole. Cela l’irrita. On n’embête pas Cole, déjà, et puis, Ike avait la désagréable impression de louper quelque chose qui se jouait sous ses yeux. C’est pour cela qu’il ne tarda pas à se diriger vers eux : hélas, Nadie fut la plus rapide pour venir voler Cole à celui qui l’avait déjà subtilisé, et Wendy apparut pour mettre le grappin sur l’intrus. Avec un petit sourire qu’il pensait malin, Ike s’avança pile pour entendre Charles geindre qu’il n’avait pas d’argent pour payer la diseuse de bonne aventure, ce qui était une excellente raison pour lui proposer de jouer.
— Tu peux pas me refuser une partie de cartes, alors ?
Quelque chose l’attirait vers le nouveau venu, autre chose que le pur ennui, peut-être le fait qu’il avait l’air encore plus paumé qu’Ike, ce qui était un petit exploit. Il s’avança encore un peu, jusqu’à être un peu trop près du jeune homme, même à son propre goût. Cependant, il était trop tard pour reculer.
Au contraire, il s’avança encore un peu, et fit mine de sortir son jeu de cartes comme un professionnel, mais la carte du dessous du paquet étant un peu cornée, elle s’accrocha au tissu de sa poche, et c’est une pluie de cartons qui s’abattit sur les deux hommes. Pestant contre sa malchance quasi proverbiale, Ike se baissa pour les ramasser, sans réaliser qu’il était assez près de Charles pour se cogner la tête contre la sienne, lui donnant ainsi un violent coup de boule involontaire. Étouffant un cri de douleur, Ike porta une main à son front, et perdit l’équilibre dans la foulée. Il n’y avait que lui pour essayer de se la jouer et échouer dans les grandes largeurs. Prononçant un autre juron, il décida de juste rester le cul par terre et de ramasser ses cartes, assis là, en gémissant vaguement.
— J’ai pas de chance, alors on peut bien jouer, tu vois…, râla-t-il finalement à l’intention de Charles.
Invité
Cole Borden
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Name : moontea.
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Age : Vingt-quatre ans, mais il dira en avoir trente.
Statut : Ce qui l'arrange, quand ça l'arrange.
Job : Trafiquant, receleur, magicien, tout ce que vous voulez, tout ce qui rapporte.
Habitation : Quelque part entre Silverstone et Imogen, dans la montagne, prés et loin de tout à la fois.
La bougresse va droit au but, ce qui a de quoi ravir Cole. Il l’écoute énumérer ses qualités avec véhémence, inexpressif, jusqu’à ce qu’elle s’arrête soudainement. Borden suit alors son regard qui glisse vers Wendy – sa mère se faufile comme une ombre dans la roulotte ; Elle saura occuper le pigeon, très bien, pense-t-il au même moment. Nadie semble d’ailleurs sauter sur l’occasion pour continuer sa liste, car elle reprend avec d’autant plus d’entrain. Toujours silencieux, Cole l’écoute proposer d’élever ses enfants, ce qui le fait grimacer malgré lui. L’idée même d’avoir à toucher qui que ce soit pour procréer lui fait monter la bile à la bouche. Mais la native n’en reste pas là, elle enchaine ensuite en désignant Penny, s’exclamant qu’elle sait également danser. Borden s’apprête à la congédier lorsqu’elle prononce les mots magiques : « je peux te rapporter de l’argent. » Il lève alors une main devant lui pour la faire taire, mais inarrêtable, elle se met à le supplier de lui donner du travail, désignant finalement le bog comme sa maison.
« C’est bon, t’as terminé ? », lui demande Cole lorsqu’elle se tait enfin. « Bien. A moi d'parler maintenant. »
Une âme désespérée, comme il les aime. Voilà ce que Borden voit en Nadie en cet instant. Une bonne occasion d’en apprendre plus sur les environs et de gagner de l’argent. Et éventuellement une boniche qui saura masser les pieds de Jasper et causer broderies avec Pénélope – un investissement mouchoir qui sera facile à jeter une fois qu’il sera usé. Qui plus-est, la native semble avoir vécu mille vies, un détail qui pourra très certainement lui servir à un moment ou à un autre.
« J’vais te proposer un truc », lui dit-il en se redressant. « Ramène moi cinquante dollars ce soir. J’me fiche de comment tu les gagnes, j’veux voir de quoi t’es capable. » Un bon moyen de l’observer au loin, et d’avoir une avance sur son investissement. C’est peu cher payé s’ils doivent se la coltiner pendant quelques temps. « Et à ce moment-là, on pourra voir c'que j'peux t'proposer.» Au même moment, Borden tourne la tête et aperçoit Ike se faufiler à son tour dans la roulotte. Inquiet, il fronce les sourcils, peu convaincu par l’idée de laisser Wendy et Ike en compagnie du pigeon trop longtemps. Il fouille alors dans sa poche pour en sortir sa montre à gousset, et après avoir regardé l’heure, relève les yeux vers Nadie.
« Mais d’abord, deux petites questions : Un, c’était qui ton maître ? Deux ; pourquoi tu veux bosser pour nous, hein ? ».
(c) AMIANTE
Cole Borden
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Mer 20 Oct - 22:40
Il parait que lorsqu'on aime quelqu'un on passe son temps à lui faire plaisir, à lui apporter de petites attentions et entendre ses rires est un vrai régal. Luke y croit dur comme fer et fait tout pour combler son être aimé de bonheur mais avant tout, Luke a beaucoup de chance de s'aimer soi-même. Alors lorsqu'on lui a dit qu'il y avait de l'animation au camp des Borden il n'a pas hésité. Il s'est faufilé dans la foule pour parvenir jusque la. C'est fou la diversité de gens qui peuvent trainer par ici du pauvre venu chercher un peu de divertissement bien mérité au gars aisé qui vient consulter son avenir pour être sûr que sa femme ne découvre pas son adultère. Et puis il y a les chiens baveux, les yeux louchant sur les silhouettes dansantes, un nouveau filet de bave dégoulinant dès que la jupe se relève un peu. Et parmi toute cette foule il y a les enfants, attirés par les couleurs vives comme des moustiques par la lumière. Ils sont pour la plupart agglutinés autour d'un magicien. Luke l'observe d'ailleurs avec attention, essayant de comprendre comment il fait sans jamais y parvenir. Est-ce que ce type a vraiment des pouvoirs magiques ? Luke le trouve impressionnant. Déjà le mec doit bien faire 3 mètres de haut et peser comme dix bœufs. Il pourrait briser les os d'un cheval en le serrant dans le creux de son coude. Ca doit être bien pratique pour casser des noix mais au lieu de ça il fait sortir des pièces des oreilles des autres enfants du bout des doigts avec une délicatesse qui dénote presque avec son apparence. Ca le fait rire, d'un petit rire naïf et moqueur à la fois.
Entendant les Waaa émerveillés des enfants et des dames autour de lui il se rappelle que lui aussi sait faire disparaitre quelques pièces. Le Baron c'est un peu son assistante du magicien ce soir. Il profite qu'il détourne leur attention pour piocher dans les sacs mal refermés et les poches bien remplies du public. Et hop ! Un petit passage par le bandage qu'il porte autour de la main et le tour est joué. Il ne sait pas trop comment il est même parvenu à piquer une pomme dans laquelle il croque à présent après s'être éloigné de cette petite foule. Il observe le reste de la... fête ? Peu importe comment les adultes appellent ça. Il tombe alors sur une partie de cartes. Enfin... non, il ne tombe pas "littéralement" dessus, Ike est déjà suffisamment maladroit pour au moins dix personnes. Luke rigole d'ailleurs en les voyant se cogner, c'est plus fort que lui. Y zont oubliés leurs lunettes les binoclards ? Décidemment il passe un très bon moment !
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Jeu 21 Oct - 11:35
An old wive's tale
Wendy Borden feat qui veut
Le petit pigeon parle mal en plus de ne pas avoir de quoi payer ce que Wendy lui a donné à manger. Maigres bribes d’une vie qu’il voudrait tant. Ils veulent tous la même chose. Embêté, il danse sur ses pieds à la recherche d’un moyen d’échapper aux doigts crochus de la sorcière. Quel bien vilain mot pour évoquer l’acceptation de soi. La main de la matriarche se referme sèchement, formant un poing qu’elle laisse retomber à l’arrivée d’Ike. Ce dernier égal à lui-même par une bêtise constante tente d’impressionner son client qui lui échappe. Le château de cartes s’effondre en même temps que les espoirs de Wendy de récupérer quelques pièces. « Idioată » lui lance t’-elle du fond de sa nature gypsie. Elle croise alors les bras en refermant son châle avant de diriger ses pas vers son fils, protectrice et attentionnée. Ce banquier est l’homme le plus maladroit de tous les temps. En passant, elle adresse un sourire à Jasper, occupé à impressionner quelques personnes de ses phrases réchauffées par un esprit que lui seul côtoie.
La scène qu’elle observe le dos collé à sa roulotte l’ébahit. Une petite dame se tient en face de lui, la mine sévère des gens qui ont souffert. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle semble le voir. La mère Borden n’est cependant pas étonnée qu’une native puisse elle aussi avoir ce don. Son peuple partage certaines croyances avec le sien en apportant simplement des noms différents à celles et ceux qu’ils vénèrent. Wendy se permet donc d’interrompre la conversation, gardant ses distances avec l’âme tourmentée. Prenant la main de Nadie, elle recommence ce qu’elle a fait plus tôt avec Charles, plus par curiosité que par intérêt cette fois-ci. « Toi aussi … » A nouveau, ses ongles, noircis par la crasse se mettent à suivre les chemins de sa vie le long de sa paume. Elle parle plus bas, tournant le dos à son fils. « Tu le vois n’est-ce pas ? » Un sourire à l’encontre de la jeune femme réconforte Wendy. « Il ne le sait pas, il ne faut pas lui dire. Tu sais … Il n’arrive pas à partir. Alors, il faut l’écouter. Il n’aime pas être contrarié. » Et soudainement, elle relève la tête, parlant plus fort. « Bah ! On ne voit rien. Trop de travaux ont usé ta vie. L’avenir ne veut plus de toi. Il faut économiser tes mains, et tes pieds si tu veux vivre plus longtemps. »
La gitane lâche la main de Nadie dans un sourire complice avant de se tourner vers sa petite âme. « Sois gentil avec elle. Son peuple a souffert et elle aussi. D’accord ? » Au fond, elle est heureuse qu’il puisse échanger avec quelqu’un, qu’elle n’ait pas à trouver un stratagème pour traduire sans les trahir. C’en est presque reposant. De sa main, elle vient tapoter l’épaule de la native. « C’est un bon garçon, tu verras. »
Dans quel pétrin vient-il de se fourrer ? Il n’en a aucune idée. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il remercie le type qui vient d’entrer dans la roulotte étant donné que la blonde avait bien l’intention de lui décocher une droite. Inutile de dire que Charles n’aurait pas riposté. Toutefois, il se demandait quelle phrase précisément avait eu raison de son sang-froid. Le fait de ne pas avoir d’argent ? Ou de ne pas s’intéresser plus que ça à ce qu’elle dit ? Une partie de carte ? Charles ne comprenait rien du tout à ce qu’il se passait. Il avait vu d’abord Borden, puis une blonde, une native et maintenant un type qui propose une partie de carte. Il avait l’impression d’être chez les fous. Et, dans un sens, c’était relativement amusant un tel dépaysement. En revanche, il est bien trop près et avant que Charles ne put reculer, voilà qu’un envole de carte se fait voir.
Charles se pensait malchanceux sur certain point mais il avait l’impression d’avoir trouvé pire que lui. Ce qui s’avérait aussi rassurant que triste de toute évidence. Charles, dans sa bonté naturelle, se baissa en même temps que son interlocuteur et se prit un coup de boule au passage. Retombant sur son derrière, les mains au sol, Charles se sentait vraiment comme un con. Il pouffa toutefois de rire au côté ironique de la situation.
- Ca pour pas avoir de chance.
Il entend rire et tourne la tête vers un garçon qui se moque assez d’eux. Charles ne peut pas lui en vouloir, la situation est plus que comique à dire vrai. Charles poussa sur ses mains pour se redresser, ramassant au passage les deux ou trois cartes qui s’étaient envolées un peu trop loin.
- A quel jeu de carte tu voulais jouer ? Je pense qu’on devrait faire ça dehors. Pas sûr que Monsieur Borden apprécie qu’on investisse la roulotte comme ça ?
Après tout, tu ignorais s’il s’agissait de sa roulotte personnelle. Le but n’est pas non plus d’attirer les foudres de quelqu’un qu’on paye pour faire une connerie. Tout ça pour dire que s’il pouvait éviter d’avoir sa tête au bout d’une pique, il s’en porterait mieux. Charles frotta à peine ses vêtements, il se fichait d’être sale pour le coup. Reportant son attention sur le garçon, il ajouta.
- Si c’était qu’une question de lunettes.
Là, c'est sûrement de naissance. Ce qui devait rendre la plupart des journées relativement marrantes selon lui. Charles reposa les yeux sur l'homme qui était entré avec son paquet de carte.