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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Les sabots de l’animal battent le sol gelé des Grey Hills pendant que sa cavalière tire désespérément sur son assaillant qui fait de même à quelques mètres d’elle. Mae Matthews s’est retrouvée en bien mauvaise posture en cette fin de journée de décembre 1886. Elle ne faisait pourtant de mal à personne, prostrée près de la cheminée du saloon d’Imogen, un verre de whiskey à la main, écoutant le piano désaccordé réchauffer les âmes des pauvres gens de cette ville. Elle avait remarqué depuis bien longtemps que le shérif de la ville ne se tenait pas au courant des nouvelles alentours. Étonnamment, elle n’avait pas son affiche aux côtés de celle d’autres hors-la-loi de son époque. Alors, de temps en temps, elle se permettait donc de laisser tranquille son esprit toujours à vif en venant boire un verre chez Earl. Prudente, elle se gardait cependant de discuter trop longtemps.
L’homme qui était en train de lui tenir la jambe n’était certainement pas un prétendant insistant. La menace d’un colt s’était rapidement fait sentir contre son ventre, faisant comprendre à Matthews qu’il s’agissait pour lui de la fin d’une quête qu’il avait entamé à la fin de l’été. La fierté pouvait se lire dans ses yeux, reflets de ceux de la hors-la-loi. D’un geste de la tête, l’homme lui ordonne de le suivre, attrapant son bras dans une étreinte forcée. Mais sous la peur, les yeux de la jeune femme s’animent pour revêtir les habits du défi. L’idiot ne lui avait pas pris son colt, sous-estimant la hors-la-loi. Après tout, une femme seule. Un coup de crosse avait suffi à le faire reculer, lui laissant le temps de récupérer son cheval. Intérieurement, Mae remercia Boris, rencontrée en Louisiane pour le bon conseil commercial qu’il lui avait donné. Une crosse lourde pour taper fort.
Un course-poursuite s’était donc engagée entre le chasseur de primes et Mae Matthews. Le bougre avait même un lasso qu’il envoyait parfois, espérant avoir le cheval ou la garce qu’il poursuivait. Elle ne pouvait pas retourner à Moonstone et faire courir un tel risque à tous ses camarades ainsi qu’aux frères. Rapidement, les Grey Hills ont fait leur apparition à l’horizon. Abandonnant sa monture, Mae avait couru avec désespoir jusqu’à la bouche du Diable, tristement célèbre dans la région.
Les genoux écorchés d’être tombée plusieurs fois sur les pierres, les mains rougies par le froid, elle se tient derrière un rocher, plongée dans la pénombre. Elle aura au moins eu un dernier whisky avant de mourir.
« I know you’re here you crazy bitch.» La langue de l’homme enroule les r à mesure qu’il chique son tabac à l’entrée de la grotte plongée dans le noir. Ses pas résonnent dans un silence pesant, précédent l’écho de ses éperons qui grattent le sol humide. « Get out Matthews ! » La hors-la-loi pose sa tête contre la pierre froide en fermant les yeux, retenant son souffle qu’elle étouffe sous la pression de sa main. Ainsi, elle peut entendre son cœur battre à tout rompre contre son corps et remonter jusqu’à ses tempes. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il la retrouve et la livre au shérif local. Elle n’a plus qu’une balle et n’a certainement pas le talent d’un Kilian O’Reilly ou d’un Clyde King. Elle est cependant prête à utiliser cette dernière, refusant de ne pas avoir tout tenté. S’accrochant à une possibilité qu’elle n’aura jamais. Recherchée dans plusieurs états, elle fera la fortune du chasseur de primes, le mettant à l’abri pour quelque temps. A Fort Randall, elle sera mise derrière les barreaux, attendant le procès des plus riches contre la justesse d’une cause qu’ils ne comprendront jamais. Elle leur crachera à la figure des vérités criantes qu’ils n’entendront pas puis la condamneront. Sentence qui lui arrachera un dernier souffle dans lequel elle chantera la gloire d’un peuple opprimé.
Ses dernières larmes de colère s’écraseront contre son visage, et tout sera terminé. Une fois de plus, elle aura menti à Kilian : ils ne mourront pas ensemble.
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John L. MacLachlan
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Dim 29 Aoû - 15:28
Le fermier désœuvré s'improvisait randonneur. Las du sentiment d'inactivité qui l'emprisonnait comme une maîtresse paresseuse, John avait fini par quitter la ville dans le but d'en explorer les alentours. Il ne blâmait pas les Silverstonois qui hésitaient à engager ce nouveau venu déguenillé sortit d'on ne savait où, ni son père qui lui disait de ne se soucier de rien et qu'il se chargerait de tout, de profiter un peu de ces vacances forcées. Mais John MacLachlan, homme des campagnes et peu coutumier des villes ne connaissait pas les vacances, c’était même un mot qu’il avait en horreur. Rester sans rien faire signifiait devoir affronter son ennui, et il aurait préféré se retrouver face à une horde de buffles en colère plutôt que d’un après-midi d’inactivité.
Alors il avait pris une besace contenant le stricte nécessaire et était parti en exploration. Après tout, s’il voulait s’installer à Silverstone, autant bien en connaître les alentours. Et qui sait, il tomberait peut-être sur un campagnard comme lui, moins méfiant que ces délicats citadins et qui aurait assez pitié de lui pour lui donner du travail. Ses pas l’avaient naturellement menés vers les Grey Hills. Sa région de naissance était aussi plate que la poitrine d’un curé mais le jeune Etat possédait aussi sa petite portion de rocheuses que John avait toujours admiré de loin quand le temps était clair et le ciel dégagé.
Voilà trois jours que le fermier jouait les hommes des bois, et il s’était retrouvé bien vite à manquer de provisions, ce qu’il avait emporté en quittant Silverstone constituait en un menu pour le moins frugale. Il s’était vite trouvé une grotte qu’il trouvait bien coquette et qui serait parfaite pour installer un campement le temps de se refaire une petite réserve de nourriture. S’il avait su le nom de la grotte qu’il trouvait si charmante il aurait sûrement fait demi-tour pour se trouver un logement au patronyme moins infernal mais bénit de son ignorance d’immigré il marqua d’une croix l’entrée de ce refuge dont la visite lui avait plu à l’aide d’un caillou ramassé par terre. Ainsi il la retrouverait facilement quand il aurait posé ses collets et ramassé quelques fagots pour le feu.
Il en était justement à la corvée de bois quand le bruit bien reconnaissable des chaussures qui raclent sur les pierres parvint à ses oreilles. Les pas étaient inégaux, traînants et précipités. Quelqu’un fuyait quelque chose et John en conclut qu’il aurait tout intérêt à ne pas se montrer de façon inopiné. Les fuyards étaient rarement droits dans leurs bottes et souvent désespérés. Le désespoir était frère de violence et le fermier n’avait pas spécialement envie d’en faire les frais. Il posa son tas de branches au pied du grand pin qui lui masquait la scène, mais qui du coup le camouflait, et passa discrètement la tête d’un côté du tronc. Ce qu’il vit lui fit froncer le nez. Une pauvre fille titubait en ahanant plutôt qu’elle courait. Les regards agrandis de terreur qu’elle jetait parfois en arrière lui permit de voir la sueur et la crasse qui collait à son front, indicateurs d’une fuite qui durait depuis un moment déjà. John la suivit, passant d’arbre en rocher et de rocher en arbre. Elle le mena droit vers sa grotte dans laquelle elle s’engouffra.
Le jeune homme ne s'élança pas à sa suite. Si la jeune femme fuyait quelqu’un comme il le soupçonnait, cela aurait été stupide de se faire acculer dans la grotte avec elle. Bien calé entre deux rochers, le fermier improvisé trappeur commença à rouler son dernier fond de tabac pour passer le temps. John n’était pas trop inquiet, il se savait pratiquement invisible à tout être humain à la ronde, seule une chouette en haut de son arbre l’observait avec des yeux agrandis de curiosité. Le planqué lui adressa un clin d'œil en passant sa langue sur le papier. L’attente fut très courte, le temps de se rouler une cigarette, soit 15 secondes environ. Deux grosses pattes à la démarche lourde et assurée se rapprochaient à leur tour, et posé sur ces pattes, un homme, à entendre les borborygmes qui lui servaient de langage. Le garçon de ferme rangea sa roulée dans sa poche et se pressa contre le rocher pour voir le nouvel arrivant sans être vu. Un grand gaillard, sale (même selon les critères très bas de John), dépenaillé, mais surtout agressif. Il lui déplut au premier coup d'œil. Le malfrat se tenait à l’entrée de la grotte ou été entrée sa proie, SA grotte, et lui coupait toute échappatoire possible (cette cave n’avait pas de sortie, John avait déjà verifié bien qu’à la base il s’agissait surtout de s’assurer qu’un ours n’y avait pas élu domicile). Il ponctuait chaque insulte qu’il lançait à sa victime d’un crâchat noirâtre sur le sol. John ne pouvait plus se contenter de jouer les observateurs passifs. Non seulement cette ordure s’amusait à terroriser une fille seule dans les bois (sa mère lui avait souvent expliqué que ce genre de jeu pervers avait souvent la même issue tragique pour la demoiselle) et en plus il dégueulassait l’entrée de sa maison provisoire. Il était temps d’inaugurer le beau colt tout neuf offert par papa.
John sortit l’arme de son holster sans armer le chien ce qui l’aurait fait repérer aussi sûrement que les vaches brunes meuglent plus fort que les rousses et s’avança à pas de loup vers l’intrus. Rester dans ses angles morts n’était pas difficile, le malotru n’avait d’yeux que pour la bouche béante et noire qui se trouvait face à lui sans toutefois y entrer. Maintenant qu’il savait sa victime acculée, il semblait prendre tout son temps pour se délecter de l’instant.
- You stay there you little cunt, but I’ll make ya regret every second ya makin’ me wait in front o’this cave!
- Good day my friend, you shouldn’t scream so much.
L’homme tourna des yeux exorbités de surprise vers l’individu souriant qui venait de lui souhaiter le bonjour. Interloqué, la bave aux lèvres, il ne vit pas arriver la jolie crosse blanche ouvragée qui finit sa course à toute berzingue au milieu de sa figure avec un craquement qui résonna jusqu’au fin-fond du gouffre pierreux. Un spasme de douleur tordit sa colonne vertébrale vers l’arrière pendant que de sa gorge montait un long jappement qui évoqua à John les hurlements des coyotes affamés en plein hiver.
- One for the lady...
John réarma son poing dans lequel il tenait son colt à la crosse déjà dégoulinante de sang et cueillit la crapule au moment où elle se redressait, cette fois en plein dans les dents. Des bouts d’émail s’envolèrent dans les airs comme du riz à un mariage. Les cris de douleur se transformèrent en gargouillis humides.
- Two for my camp…
Un dernier coup de crosse dans la tempe mis fin aux souffrances du coquin, du moins temporairement. Il s’écroula face contre terre, laissant juste une traînée sanglante sur le rocher contre lequel il avait ricoché.
- Three for… er… for the rock.
Le fermier s’accroupit près du laid au bois dormant et entreprit de lui faire les poches en commençant par son arme qu’il débarrassa de ses douilles avant de la jeter dans les fourrés. Pour le reste John ne trouva rien de très intéressant : une bourse quasiment vide, quelques bouts de papier et ce que le sauveur du jour considéra comme sa plus grosse prise, une blague à tabac quasiment pleine. Son butin à l’abris de ses propres poches, John se tourna enfin vers l’obscurité de la grotte où il savait qu’une jeune femme se dissimulait encore.
- You can come out Miss… Matthews I gather? I don’t want you no harm. Took out your guy. Won’t be a bother no more. Am taking down m’gun as a show o’good faith!
Joignant le geste à la parole il rangea le revolver anciennement ivoire et maintenant carmin dans le holster qui pendait sur ses hanches et leva les mains au dessus de la tête afin de les rendre bien visible à son interlocutrice encore invisible dans les ténèbres sous la terre.
Elle ne le voit pas, mais elle peut l’entendre chiquer son tabac entre sa joue et ses dents. Ses pas se font écho à l’entrée de la cavité qui la tient à l’abri encore pour quelque temps. Rapidement, d’autres viennent s’y joindre pour s’adresser à lui. Cachée derrière son morceau de pierre, la hors-la-loi fronce les sourcils, ôtant sa main de sa bouche afin de donner un peu de répit à ses poumons. Profitant des paroles de l’inconnu, elle dirige avec une extrême lenteur ses doigts vers la crosse de son colt. Un bruit sortant tout droit du crâne de son bourreau traverse ses oreilles. Rapidement, elle passe un œil de l’autre côté pour observer la scène à contre-jour. « What the fu… » s’échappe en un murmure à peine audible. Elle se sait désirable et désirée, mais au point de voir deux chasseurs de primes se battre pour elle … Un bruit sourd sonne la fin provisoire de celui qu’elle a fait courir à travers les Grey Hills.
Entendre son nom étire un spasme sur le visage de la jeune femme qui se refuse à sortir, épongeant son visage à l’aide de son foulard. C’est qu’elle ne veut pas donner une mauvaise image de sa personne. C’est avec toute la délicatesse que l’on peut lui connaître qu’elle brise le silence en resserrant l’étreinte autour de son colt. « Good faith ? » Mae rit devant ce qu’elle prend comme une ruse. « Put it in your ass an’ go back ! Rather die. » Et comme elle est bien élevée, elle crache. Mais sa curiosité la pousse à lever la tête. Le jour qui s’efface lui fait plisser les yeux face à celui qui a maintenant les mains en l’air. Par bonne foi, stupidité ou intelligence, elle n’est pas encore en mesure de le dire, mais cela la rassure quelque peu. Matthews se racle la gorge, observant ce qui s’offre à elle. « He’s breathing. » Dans un râle sourd, l’on pouvait encore entendre la respiration saccadée de l’homme face contre roche. Le visage fermé par un air qu’elle se donne uniquement pour paraître, elle force une voix plus grave qui n’est pas la sienne. « Don’t know who the fuck you are but I got one bullet more. » Ce sont les yeux du défi qui se lèvent vers son sauveur qu’elle ne prend pas la peine de remercier. « An’ I’m good at it. » Mae lève son colt en sa direction. « Shooting, I mean. » Rangeant son arme, elle ajoute : « Careful, can draw my gun verry quickly. » Puis elle s’approche du chasseur de primes sans pour autant quitter John du regard. « Won’t show you but … Careful. ».
Mae s’accroupit alors aux côtés de l’homme défiguré et entreprend de le fouiller, cherchant un bout de papier avec son nom et son visage. Mais rien. « Nothin’ ? » Elle passe sa langue le long de ses dents, embêtée par cette absence puis s’approche de son oreille pour chuchoter. « And that’s crazy devil. Not crazy bitch. They’re always mistaken.» Une légère tape sur son épaule et elle se relève dans un excès de mégalomanie pour revenir à John en délassant son foulard du même rouge que le sang de sa victime. « For your colt. » Lui tendant le morceau de tissu, elle note d’ailleurs la belle facture de l’arme. « Nice one by the way. » Après l’avoir vu mettre un homme à terre, elle ne se pose pas vraiment de question sur la différence entre sa tenue et son arme. Il y a plus urgent. « There’s a cliff higher up. » Du bout du pied, elle fait rouler le blessé sur le dos puis roule une cigarette qu’elle coince entre ses lèvres en détaillant John. « You’re strong enough. » Dans son ingratitude – et parce qu’elle a l’habitude que l’on fasse pour elle – Matthews allume sa cigarette et sourit à John. « Won’t be long. ‘Bout twenty minutes I say.»
Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’elle va mourir. Quel soulagement. « Need help ? »
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John L. MacLachlan
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Jeu 2 Sep - 14:55
Bien sur qu'elle ne le crut pas sur parole. Cela allait de soit vu la terreur que la jeune femme venait sûrement de traverser et John se sentir un peu bête d'avoir pensé le contraire. Ceci-dit, loin de prendre la mouche face à l'agressivité dont elle faisait preuve à son égard, elle renforça au contraire le respect qu'il éprouvait pour cette femme qu'il ne connaissait pourtant ni d'Adam, ni d'Eve. Elle n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et c'était bien. Elle finit néanmoins par laisser apparaître sa frimousse encore souillée d'un mélange de crasse et de peur à l'entrée de la grotte. Elle avait les yeux plissée par la méfiance et la bouche tordue par la rage qui, le fermier s'en doutait, ne lui était pas personnellement destinée. Il se garda bien de baisser les bras cependant, ce n'est pas parce qu'elle doutait de sa bonne foi qu'il fallait cesser d'en faire montre, au contraire.
- Yea, didn't kill him. I thought you should be the one to decide what to do wid him.
Ce n'était que justice après tout, ce n'était pas à lui que le plus gros du tort avait été fait. Le fermier ne broncha pas alors qu'elle agirait son colt sous son nez mais nota tout de même que ce n'était pas très malin de lui annoncer le nombre de balles qui lui restait dans son barillet, un autre que lui aurait pu vouloir tenter sa chance à la désarmer malgré ses prétentions de tireuse d'élite. Ou bien c'était du bluff et dans ce cas c'était très malin. Mais John n'avait dans tous les cas pas du tout l'intention de bouger. Il la regarda se pencher sur son agresseur, gardant le silence et se contentant juste de descendre ses mains jusque dans les poches de son pantalon. C'est qu'il avait mal aux bras à force.
Elle se releva avec une expression déçue sur le visage et le campagnard se demanda ce qu'elle pouvait bien avoir cherché en fouillant le corps mou de son poursuivant. Pour être passé par la juste avant il savait bien que l'homme n'avait rien de grand intérêt sur lui et on ne faisait pas mauvaise figure pour une blague à tabac disparue quand on venait de manquer de se faire assassiner. Le fermier se demanda si cette déception était liée à un des papiers qu'il pouvait en ce moment même sentir sous ses doigts au fond de sa poche, papiers qu'il n'avait encore pas prit le temps d'ouvrir et de regarder.
John n'avoua pas son larcin, sa curiosité avait été piquée. Pour l'heure, Matthews se relevait et lui tendait son propre foulard pour qu'il essuie le pommeau souillé de son arme. Le fermier haussa les sourcils devant tant de délicatesse de la part de cette femme qui n'avait été qu'agressivité et vulgarité jusqu'à présent mais accepta le foulard avec un sourire ravi. Était-ce sa façon de le remercier pour son geste ?
- Thanks! 'Tis a present from my dad. Ne'er had one so pretty, dit-il en nettoyant son colt avec délicatesse, maybe I should be more careful widdit.
Maintenant qu'elle pointait cette évidence du doigt, surement que ce genre de colt n'était pas fait pour terminer dans les dents des truands des bois. Enfin heureusement pour cette fois l'arme ne semblait pas en avoir souffert.
Le campagnard écouta tranquillement le plan de ménage de printemps proposé par Matthews pendant qu'il vérifiait qu'il n'avait pas oublié une seule tâche sur le colt qui avait retrouvé sa brillance d'antan.
- So no mercy for the guy. Il lui offrit un sourire aimable complètement en décalage avec leur situation actuelle et satisfait de ses talents de ménagère il rangea son colt dans son holster. Seems fair Matthews. His fate is no concern o'mine.
Il lui tendit le foulard replié en quatre après y avoir placé cinq des balles qu'il avait récupéré sur le futur cadavre.
- But if I may give a piece o'my mind, y'should make sure he's dead before you dispose of him. Il lui adressa un clin d'œil. I won't tell if you don't.
La surprise vient s’ajouter à ses yeux lorsque l’inconnu lui fait part de son ressenti. Non pas que Mae trouve tout cela déplacé, mais il a pensé que c’était à elle de décider. Elle ouvre la bouche pour parler, mais se ravise, ne sachant pas quoi dire. Oui, bien sûr que c’est à elle de décider.
Habituellement, elle laisse les frères s’occuper de ces cas de conscience, estimant qu’il ne s’agit pas là de son rôle. Et généralement, on ne lui demande pas son avis sur la question. Evidemment, il lui arrive de désapprouver et de le dire, souvent même, mais cela ne change pas grand-chose concernant le sort destiné au malheureux qui a croisé leur route. Elle n’a pas de doute sur ce qu’elle veut pour celui-ci en l’occurrence. Mais elle va devoir le faire, elle qui a l’habitude de laisser les travaux manuels aux autres. Matthews gagne alors du temps tout en épongeant son front du revers de la manche de son manteau, fumant toujours sa cigarette en regardant cet homme sourire devant une situation pourtant inhabituelle pour beaucoup de monde dans ce pays. Elle baisse la garde, imaginant qu’il n’a pas compris ce qu’il y avait entre eux. Elle se tait alors, rare moment dans la vie de la hors-la-loi, et l’écoute lui parler de son arme.
«You’re lucky, seems to like you very much. » Le pauvre homme a dû économiser des années pour offrir une telle arme à son fils. Voilà la belle image d’un monde qu’elle déteste. Les exploités achètent aux exploitants ce qu’ils contribuent à fabriquer. Crachant sa fumée en sa direction elle le coupe : « Don’t, it’s made to be used. Not to look pretty on your holster. » Elle marque un temps, celui d’un sourire. « Except if you’re rich. » Elle l’observe nettoyer la crosse avec une rare précaution. Il est plus soigneux qu’elle, et pourtant, Dieu seul sait que Matthews passe plus de temps à nettoyer son colt qu’à tirer avec.
« What’s your name again ? » Alors que le chasseur de prime tente de se relever, Matthews ouvre le barillet de son arme pour y insérer les balles glissées dans son foulard qu’elle place dans la poche de son manteau. Elle n’a pas envie de tâcher sa chemise en coton, elle n’en a pas beaucoup. Mais l’inconnu éveille rapidement la méfiance de la jeune femme à nouveau. « Tell to who ? » Ses yeux se braquent sur l’homme quand l’arme se dirige vers l’autre. « You’ve got someone to tell things like that ? » Et si c’était l’adjoint du shérif ou un marshall ? Ou pire ! Un agent de la Pinkerton. Cela justifierait le colt rutilant et les vêtements usés : la Pinkerton n’a jamais été très douée lorsqu’il s’agit de sortir d’une ville pour enquêter sur le terrain. Rien d’étonnant à les voir garder un colt hors de prix et porter un accoutrement digne du plus miséreux. Et peut-être même qu’il a été exprès se rouler dans la terre d’Imogen. Peut-être qu’il la suit depuis plusieurs jours et qu’il a découvert leur campement. La respiration de Mae s’accélère à mesure que son esprit imagine toutes les vies de l’homme qui se trouve en face d’elle. « Or maybe you think that I can’t do this ‘cause I’m juste a little women lost in this uge forest ? Yeah ? That’s right ? » Une détonation résonne dans toute la caverne, faisant écho aux morts qui se sont surement aventurés ici des années auparavant. C’est qu’elle en a assez que l’on puisse la sous-estimer tout le temps. Elle s'énerve alors. « See, I can ! I perfectly can ! » Elle entend à nouveau l’homme bouger à terre. « Shit. » On ne peut pas regarder un homme, parler et tirer en même temps. Enfin, elle, n’y arrive pas. Ses yeux se tournent alors vers le sol et elle tire à nouveau, laissant son secret s’évanouir avec les derniers soupirs de l’homme. « It’s more difficult when the light’s down. »
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John L. MacLachlan
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Mar 2 Nov - 17:08
John regarda encore une fois la crosse de son révolver. Si son père l'aimait ? Il n'en était pas sûr. Le bonhomme ne s'était pas montré très démonstratif jusqu'à présent. Ceci-dit on ne pouvait pas dire qu'il avait mal réagit à l'arrivée de ce fils prodigue. Il lui avait donné un endroit où loger et un joli colt alors oui finalement, peut-être qu'il l'appréciait en tout cas. A défaut de l'aimer.
- Yer right. But if I were rich I'd buy fifty more guns so I'd never have to use that one. I'd keep it on the wall o'my huge castle as a memento o'my father's first present. It'd look swell above a marble chimney don't ya think?
L'atmosphère s'était détendue et appelait à la plaisanterie. John avait même eu le temps de surprendre un sourire sur le petit minois crasseux de sa partner in crime, sourire qu'il lui rendit.
Mais l'ambiance ne resta pas longtemps badine. Il y avait visiblement des plaisanteries qui passaient mieux que d'autres. John resta un moment interdit en regardant le flingue s'agiter sous son nez en se demandant ce qu'il avait bien pu dire pour paniquer à ce point la demoiselle. Pas franchement ravi à l'idée de se prendre une balle perdue dans l'agitation de Matthews, il leva ses paumes vides vers le ciel en reculant d'un pas.
- Woh! I'm sorry I didn't mean… 'twas just a figure o' speech…
Mais le délire de persécution de la jeune femme était bien trop prenant pour qu'elle prête attention à ses paroles. Voilà qu'elle l'accusait maintenant de la sous-estimer parce qu'elle portait des jupes... Ou quelque chose du genre. John leva un sourcil désabusé. A quel moment avait-il sous-entendu une chose pareille? John était trop malin, ou bien avait côtoyé assez de femmes caractérielle dans sa vie pour savoir que dans ces moments-là, le plus sage était encore de se taire. Immobile (il n'ignorait pas qu'elle avait encore son révolver à la main et ne semblait pas avare en coups de feu inutiles), il la laissa terminer sa petite crise. Quand elle se fut enfin calmée, il lui laissa quelques secondes pour respirer puis repris d'un ton prudent.
- 'Kay, let's start over. John is my Christian name, I er… I come from a small farm in Missouri. My ma' died last year so I came'ere to stay with my pa'. Arrived last week. So… see I wouldn't know anyone to talk to even if I wanted to… Which I don't!
Il pencha la tête sur le côté avec appréhension en espérant que de s'exposer de cette manière avait un peu calmé les craintes de son inconnue à la gâchette facile. Sinon il n'avait plus qu'à commencer à réciter son Pater Noster.
- May er… May I ask for yer name? Called ya Matthews earlier cause I heard the guy screaming when he was running after ya… and er… d'you mind if I put my hands down? I wouldn't wanna finish like yer friend here, il désigna le frais cadavre du bout du menton, but my arms' tired…
John poussa un caillou du bout de sa chaussure et releva les yeux pour confronter ceux de la demoiselle quelque peu soupe au lait. Un demi-sourire flottait sur son visage alors qu'il se rendait compte du ridicule de la situation dans laquelle il s'était mise. Les demoiselles en détresses n'étaient plus ce qu'elles étaient. La prochaine fois qu'il croiserait une jeune femme poursuivie par un ours (qu'il soit littéral ou figuratif) il y réfléchirait à deux fois avant de lui donner un coup de main (ou coup de crosse).
I know people often call me "simple" but why would I help ya take out a guy if it's to rat you out right after. Then I'd be an accomplice, wouldn't make much sens...
Elle lui demande son nom et pour peu, il lui ferait tout son arbre généalogique. Commence alors leur conversation entre méfiance et homme mort. « Oh, yeah, yeah go one. » La respiration plus lente et la frayeur passée, Mae range enfin son colt en acquiesçant à la demande de l’inconnu au sujet de ses bras levés. Lorsque leurs regards se croisent, elle prend le temps de l’écouter et se raisonne. Oui, il a certainement raison. Mais elle même serait prête à raconter n’importe quoi pour éviter la mort. Son accent du fin fond du Missouri ainsi que la couleur de ses yeux lui font pourtant certainement baisser sa garde. C’est peut-être une de ses faiblesses, les beaux yeux qui parlent mal. Après une longue réflexion, Matthews brise le silence présent autour d’eux, relevant la tête comme s’il s’agissait d’une grâce qu’elle lui accordait. Elle le toise comme la bourgeoise qu’elle n’est plus en pinçant les lèvres pour se donner un air d’indifférence. « Ok, good, John is my Christian name, now y’gonna help me to throw this jerk over there. » Son index indique la falaise un peu plus haut quand le ton de sa voix ne lui laisse absolument pas le choix quant à la suite des événements. « I take the feet ‘n you the shoulders. » Ayant l’habitude d’en faire le moins possible, Mae choisie donc, encore une fois, la facilité, comptant sur la force du gars du Missouri pour monter ensemble celui qui a bien failli devenir riche en la ramenant vivant à Silverstone. Matthews n’a rien contre l’idée de mourir, tout du moins, c’est toujours ce qu’elle dira même si sa panique du jour prouve le contraire. Mais il ne faut pas la contrarier. Donc, mourir ne la dérange pas, elle sait au fond d’elle qu’elle ne finira pas ses vieux jours dans un ranch et qu’elle mourra certainement d’une balle de la Pinkerton ou d’une maladie qui l’emportera dans d’atroces souffrances. Mais elle préfère cela que d’être pendue sur la place publique devant un parterre de nantis dans les yeux desquels elle verra le plaisir qu’ils auront à la voir rendre son dernier souffle. Sa tête est trop bien faite pour être ainsi asphyxiée. Enfermée, elle finirait folle.
Le territoire des Grey Hills est vaste, mais également très dangereux. Lorsqu’ils arrivent en haut de la falaise surplombant le territoire, Mae ne porte presque plus rien depuis un bon moment, laissant à John l’honneur de traîner l’homme tout le de la côte qui mène à leur destination. Longtemps, sur le chemin, elle s’est plainte de son dos qui était en train de la brûler de part en part, puis de la montée, du temps que cela mettait, et enfin de sa soif grandissante ainsi que de la chaleur malgré la nuit qui commençait à tomber. Il fallait simplement s’y habituer, elle faisait souvent cela et cessait sa complainte une fois son but atteint. La sueur commençait à perler le long de se nuque et de son front en arrivant. Dans un dernier effort, elle rattrape pourtant les pieds de la charogne pour aider une dernière fois John.
Une fois la dernière montée passée, elle lâche le tout d’un coup et cherche l’air en crachant à plusieurs reprises une salive rendue rance par l’effort. « Shit, this bastard’s hea … » Penchée en avant, les mains sur les cuisses, la hors-la-loi cherche l’air, semblable à une carpe hors de son élément naturel. « … vy ! Pu … Push him down.» Une grimace s’étire en un soupire lorsqu’elle se redresse. « Got no strenght anymore. » Du bout du pied, elle fait tout de même mine d’aider John, prenant bien soin de le laisser terminer le sale boulot. Une fois sûre et certaine que le cadavre du chasseur de primes est bien en bas écrasé contre les rochers, la jeune femme se tient les côtes tout en admirant le travail effectué. Un sifflement satisfait balais la nuit. Plutôt que de le remercier de vive voix, elle lui tend son paquet de cigarettes après en avoir pris une entre ses doigts. S’essuyant le front du revers de sa manche elle lui sourit. « Mae. » La cigarette glisse jusqu’entre ses lèvres pour être allumée. « That’s my name. » Le silence tombe à nouveau, leur laissant le temps de reprendre leurs esprits et leurs forces.
« Why do they call you simple ? » Du peu qu’elle avait vu, il était tout sauf un simple d’esprit. Mais c’est ainsi que le monde aime à qualifier les personnes qui ne vont pas dans le sens d’une marche forcée par les plus grands.
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John L. MacLachlan
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Mer 1 Déc - 8:41
Le long soliloque du fermier sembla convaincre la donzelle, en tout cas assez pour qu'elle baisse son arme et lui autorise à abaisser ses longs bras qui s'étendaient vers le ciel comme les ailes d'une grue déplumée. Et dans sa grande bonté elle lui proposa même de l'exercice pour lui dégourdir les membres.
Trimballer le cadavre en haut de la falaise ne fut pas une paire de manches. L'expression "peser comme un âne mort" prenait tout son sens. John aurait même tout simplement dit "peser comme un cadavre quelle qu'en soit l'espèce" parce que cet homme raide ne lui semblait pas lui beaucoup moins lourd que les carcasses de cochons qu'il lui avait été donné de trimballer la fois où il avait proposé ses services à un boucher. Mais pour sa défense, les cochons, il n'avait pas à les promener aussi loin ni aussi longtemps. L'aide que faisait mine de lui apporter sa compagne le gênait plus qu'autre chose mais John n'osa pas se permettre la réflexion étant donné le caractère soupe-au-lait de la demoiselle. Il en avait déjà fait les frais pour la journée, inutile de la provoquer encore. Il était donc soulagé de la voir tout simplement "oublier" de l'aider le long du chemin et en gentleman ne faisait aucune réflexion pour la pousser à se réatteler à la tâche.
Haletant et ahannant, ils arrivèrent enfin en haut de la pente qui se terminait si abruptement. John jeta plus qu'il ne posa son paquet au sol et prit un moment pour reprendre son souffle. Il était solide mais n'était pas non plus un surhomme. Il acquiesça en silence aux exclamations de sa partenaire de crime et la respiration enfin un peu calmée il posa le pied sur la hanche du paquet décédé. John estima a vu de nez la poussée nécessaire pour envoyer le moribon dans les airs (ce serait dommage qu'il se retrouve coincé bien en vue dans une racine perçant le haut de la falaise) et lui envoya un bon coup de pied dans le derrière pour lui faire prendre la direction de sa dernière demeure. En bon chrétien il retira quand même son chapeau quand le lourd "thump" de l'impact raisonna le long des pierres jusqu'à leur perchoir et murmura un "Our Father who art in heaven, hallowed be thy name." pour toute oraison funèbre au défunt. Ce n'était pas grand chose mais on n'était jamais trop prudent.
Il accepta avec joie la cigarette de celle qui venait enfin de se présenter et la fit rouler entre les doigts avant de l'allumer. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu autre chose que des roulées entre les doigts. Miss Mae avait des goûts de luxe qui s'accordaient mal avec son habit.
- Well, Mae That's-my-name (c'était de bonne guerre) most people call me simple 'cause most people think I'm stupid, dit-il après avoir envoyé une bouffée de goudron droit dans ses bronches, and I guess them rest call me that 'cause I gat used to introduce maself 'n dat way. As simple as that.
Il lui offrit le plus beau de ses sourires pour conclure cette logique imparable.
Un baiser froid sur le haut de son front lui fit lever le nez. Quelques flocons perçaient le voile noir de la nuit. C' est vrai qu'on était dans les montagnes ici, et il y faisait bien plus froid qu'en bas, dans la vallée.
-'Is gettin' cold. I started stackin' sum firewood before I got interrupted by a couple screamin' neighbors. Ya welcome to it if you'd like… I mean unless ya got somewhere more interestin' to go to.
Il regarda le ciel d'un air pensif pendant que sa cigarette se consumait entre ses doigts. Décidément ces merdes industrielles se fumaient toutes seules.
-But unless that place got roof an' chimney I wouldn't risk it. That snow is only gonna get worst 'n ya'll soon be frozen ta death, jetant son mégot il lui adressa un clin d' œil avant de faire demi tour pour reprendre le chemin de sa caverne, an' that'd be too bad.
Pour lui en tout cas. Tant d'efforts gâchés pour rien.
Elle répond au sourire chaleureux de John par un plus bref et plus courtois. « But you’re not. ». Elle en avait rencontré des gens bêtes. Patterson, par exemple, est un parfait idiot. John semble juste ne pas avoir un mauvais fond, et elle préfère avoir affaire à quelqu’un comme lui. Elle laisse traîner sa remarque en terminant sa cigarette en silence. Ils n’ont pas besoin de parler pour savourer un tel instant après l’effort qu’ils ont fait. Qu’il a fait.
La froideur de la nuit gèle son corps dans un frisson et son accompagnateur brise la glace en lui proposant de rester. Bien évidemment qu’elle a mieux où aller. Elle a une tente, un lit plus ou moins confortable et des camarades probablement éméchés qui ne l’attendent certainement pas mais qui seraient contents de la voir arriver. A condition qu’elle soit aimable avec eux. Mais avec la nuit et le temps qui commençait à se gâter, elle n’avait malheureusement pas la possibilité de rentrer. « Sure I have, but that’s far away. » Ne voulant pas risquer leur planque, elle reste sur ses gardes en étant vague. Sa cigarette terminée, elle hausse alors les épaules. « Guess you’ll have to put up with me. » Elle le suit dans la nuit tombante en ajoutant : « Yeah, dont wanna have two bodys on your conscience right ? » Peut-être qu’il va vouloir la tuer dans la nuit, mais elle a bien retenu qu’il a dit que ça serait dommage qu’elle meurt de froid, elle esquive simplement la remarque en jetant sa cigarette.
Les bras chargés de morceaux de bois qui n’ont pas encore pris l’humidité, ils arrivent à leur point de rencontre initiale. « Le’ me do it. » Elle entreprend de réunir les morceaux de bois (pas tous, parce qu’il va falloir en remettre après) et déchire un bout de son paquet d’allumettes pour l’ajouter et lui faire prendre feu. Elle les a gagnés à la dernière épreuve de confort. « Perfect ! » Satisfaite, elle remet sa boîte d’allumettes déchirée dans sa poche et s’assoit.
Au plus près du feu, ses bras entourant ses genoux ramenés contre sa poitrine, Mae regarde la neige tomber à l’extérieur, réalisant que s’il n’avait pas été là, elle serait déjà en route pour Fort Randall. John ne sait certainement pas qu’il lui a vraiment sauvé la vie en lui évitant la pendaison. « Do you know how they call this place ? » Avec le temps, elle a appris à connaître la région, peut-être même mieux qu’un habitant d’Imogen. « The Devil’s mouth. » Elle souffle discrètement, protestant sur ses maigres capacités à tenir une discussion lorsqu’il ne s’agissait pas de parler de sa lutte. Elle est bien plus à l’aise lorsqu’il est question d’être quelqu’un d’autre. Mais les prostitués ne se font pas courir après dans les montagnes en plein hiver. Ou alors, c’est vraiment très étrange. « Y’know, it’s not my habits all of this. » Par “tout ça” elle entendait rester dans une grotte avec un inconnu au fin fond des Grey Hills en plein hiver. C’était assez inhabituel. Elle rit légèrement en fouillant dans la poche intérieure de son manteau, sortant une petite flasque à moitié remplie qu’elle dévisse pour en prendre une gorgée. Elle ferme les yeux, sentant l’alcool parcourir son sang et réchauffer doucement son corps. Dans un sourire, elle lui tend en le regardant. « That’s my way to say thank you. »
Son regard se perd alors sur son visage, plutôt agréable à regarder. De ce qu’elle a vu, il a toutes ses dents, et c’est déjà beaucoup. Oh, elle sait très bien qu’il lui fait penser à un autre. C’est d’ailleurs lorsque ses pensées se mélangent qu’elle revient à la réalité en lui donnant une tape dans le dos. « So ! John, yeah, that’s you’re name, I remember ! They call you simple but you’re not, what’s your others secrets ? »
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John L. MacLachlan
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Ven 15 Avr - 16:19
Les deux compères rejoignirent la grotte beaucoup plus rapidement qu'ils ne s'en étaient éloignés. Il fallait dire qu'après s'être délestés d'un certain paquet ils avaient tout deux la marche plus légère. Même en s'arrêtant pour ramasser du bois mort encore à l'abri de l'humidité dans les fourrés ils furent de retour à leur abri de fortune bien avant que le ciel ne s'assombrissent complètement. Mae prit les devants pour l'allumage du feu, avec une belle dextérité ne put s'empêcher de remarquer le fermier, et John la laissa faire. On alternait les corvées après tout et ce n'était pas plus mal.
Pendant que l'étrange jeune femme s'occupait de leur apporter lumière et chaleur John s'était roulé une autre cigarette (prenant bien soin de piocher dans son tabac et non dans la blague "empruntée" dans la poche d'un homme qui n'en aurait plus jamais besoin) et attendit patiemment que prenne le feu pour l'allumer. Le campagnard n'était pas plus superstitieux qu'un autre pourtant il ne put s'empêcher de frémir quand le nom de la grotte parvint à ses oreilles. Il cacha son trouble en aspirant une belle bouffée de tabac et prit le temps de vider ses poumons avant de répondre :
- Well, let's hope the Devil ain't too hungry tonight. Cause I don't think we can find any place more holy to wait out the night.
Il était effectivement trop tard pour changer de planque. Les bois étaient maintenant plongés dans une dense obscurité autour d'eux et avec la neige qui forcissait de minute en minute, on n'y verrait bientôt plus à trois pas et sortir de la caverne serait une promesse de se perdre dans le froid de la forêt. John se donnait une contenance et prétendait ne pas être plus ébranlé que cela par le nom funeste de la grotte. Après tout il n'était pas plus superstitieux qu'un autre (ce qui dans ces contrées plaçait quand même la barre assez haute) mais il se promit quand même de réciter un petit pater noster quand viendrait le moment de s'allonger pour la nuit. On n'était jamais trop prudent avec Lucifer.
Il accepta gracieusement la flasque que Mae lui tendait et en prit lui aussi une gorgée. Le liquide amer lui brûla la langue et le ventre ce qui par ce froid était plutôt agréable.
- What do ya mean? 'Tis not a habit of yers to drop bodies off o' cliffs? badina-t-il avec un sourire narquois plaqué sur son visage. Thought it was a usual Tuesday night for ladies.
Il prit une deuxième goulée de la flasque ava't de la rendre à sa proprietaire, redevenu sérieux.
- Ya have nothin' to thank me for. Happy to help, especially faces as sweet as yers.
Il n'avait pas manqué de remarquer la façon dont elle le dévisageait et s'il se savait agréable à regarder pour la gente féminine (déduction qu'il s'était faite le jour où il avait constaté que le nombre de ses conquêtes était plus haut que la moyenne) il devait admettre que sa demoiselle en détresse était également loin d'être laide. Un peu crasseuse, certes (mais à vrai dire il ne devait pas être beaucoup plus propre lui-même) mais sous la boue qui tachait son visage et ses oripeaux qui avaient vu de la route se cachaient de grands yeux de biche et un visage d'une finesse presque noble. Et quand elle souriait, ses traits s'éclairaient de la plus mignonne des façons.
- Not many secrets about me, dit il en s'étirant pour s'assoir plus confortablement près du feu qui craquait dans le noir, it ain't a secret that people like to assume thing about ya that yer not. Ask away, I have nothin' to hide.
Le liquide dans la flasque descendait rapidement mais John avait encore de la réserve dans sa besace ainsi qu'un peu de pain et de lard. Rien de bien consistant mais qui permettrai au moins de faire taire leur estomac jusqu'à demain. La fermier se leva et alla donc récupérer son sac qu'il avait prit soin de dissimuler derrière un rocher facile à déplacer avant de partir en quête de bois plus tôt dans la journée. Sans un mot il retourna s'assoir près de la jeune femme et lui tendit la moitié de son pain (presque pas rassis) et de sa viande séchée. Une fois leur butin partagé, il sortit de son veston un des feuillets qu'il avait récupéré sur le cadavre avant de le traîner jusqu'à la falaise au pied de laquelle il passerait son repos éternel.
- Yer actually the one who seems to have secrets, Mae Matthews.
Son ton, loin d'être agressif, était au contraire presque rigolard. Il tenait dans sa main un avis de recherche dont il présentait le portrait plus ou moins réussi à l'invitée de sa table sommaire. Si le gribouillage à l'encre demandait un certain travail d'imagination pour y reconnaître les traits de la hors-la-loi qui se trouvait devant lui, le nom imprimé en grosse lettres en bas de la feuille en revanche ne pouvait tromper personne.
- Gotta say they did ya dirty on this portrait yer much agreeable to look at. 'tis the nose I think, continua-t-il en examinant le portrait comme s'il traînait une longue carrière de critique d'art, found it on our mutual friend. Forgot I had it until we went'n looked for wood.
Il jeta le dessin incriminatoire au feu avec un haussement d'épaule. L'argent promis pour la capture de la demoiselle lui importait peu à vrai dire. Il avait déjà eu entre les mains un pactole bien plus important que cela et il n'en était pas moins vagabond aujourd'hui. L'argent pouvait apporter le bonheur peut-être, mais un bonheur éphémère et illusoire. De son côté, John n'avait jamais été plus heureux que lorsqu'il était sans le sous.
- So, what did ya do to deserve such a fine art piece wid' ya face on it? What's yer secret Mae Matthews?