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| Since : 18/01/2021 Messages : 227
Faceclaim : Diego Luna Crédits : Ghoest
DC : Liam, Arthur, Dino et Maria
Age : La vingtaine
Job : Crapou à tout et rien faire
Habitation : Il squatte la ferme de Nuttah, parfois le temple d'Imogen
Disponibilité : Opé
| Ven 3 Déc - 21:22
Mélodie perdue
« Vale, aller. » Comme une chorégraphie répétée et apprise sur le bout des doigts, Chuy lança son butin en l’air pour le faire passer de l’autre côté du mur qui délimitait la propriété. Sauf que non. Il regarda le torchon dans lequel avait été enroulé le maïs s'ouvrir en l'air avant d'échouer au sol. Trois maïs manquèrent de leur retomber sur la tête pour au final rouler jusqu'à leurs pieds. Sa poitrine se soulevait lourdement en même temps qu’il soufflait comme un buffle. « Mierda. »
Tant pis. Il se plaça dos au mur sans attendre plus longtemps et entrecroisa ses doigts. Plié en deux, Chuy présenta les paumes de ses mains à Myriam qui n’attendit pas pour y appuyer le bout de sa chaussure usée. Malheureusement, malgré sa bonne volonté à faire les choses bien, l’élan qu’offrit Chuy à son amie ne fut pas suffisant pour qu’elle bondisse d’un coup d’un seul avec la grâce de l’écureuil sur la branche. A la place un bruit sourd lui indiqua qu’elle venait certainement de se la prendre sur le crâne. Le dépit de l’échec de cette cascade ne s’éternisa pas. Les aboiements des chiens et les ordres étouffés les rappelèrent vite à l’ordre. « Vite ! Viiiite ! » Myriam se mit à escalader un Chuy qui tremblait sous un poids équivalent au sien. Des jupons lui voilèrent la face et une chaussure lui écrasa la joue et le nez. Ne plus avoir la possibilité de voir la menace arriver fit s’emballer son cœur dans sa poitrine. Chuy s’agita en même temps qu’il lançait de nouveau jurons, il essayait de porter plus haut la jeune fille qui déjà se faisait plus légère.
« Myriam !!! » En même temps qu’il avait retrouvé la vue, Chuy pouvait voir deux chiens s’approcher d’eux à vive allure. Ils étaient encore trop loin pour qu’il ne discerne leur mâchoire ou encore leur véritable taille (il n’était pas très bon en approximation), mais ce n’était qu’une question de secondes avant que Chuy ait la possibilité d’étudier tout ça de plus près. « ¡Apúrense !, ¡rapido ! » La terreur qui l’envahit fit grimper sa voix de plusieurs octaves. Chuy étirait ses grands bras autant qu’il pouvait au-dessus de sa tête pour essayer d’attraper ceux de Myriam. Cela aurait été beaucoup plus simple s’il ne brassait pas autant l’air. « ¡Mueve el culo ya ! … ¡Tienes las manos húmedas! Myriam !» Sa voix montait si haut qu’il était à peine compréhensible. Ses mains peinèrent à s’accrocher à celles de Myriam. Elles se verrouillèrent finalement sur son poignet et Chuy se sentit hissé.
« Vamos, vite. » Il bredouillait, encore chancelant et la respiration brûlante à l’intérieur de son torse. Chuy invita Myriam à quitter leur perchoir d’une brève tape sur l’épaule sans que cela ne soit vraiment nécessaire. Lui tremblait tellement que son pied glissa sur l’écorce lors de sa désescalade et il finit sur les fesses. Au moins c’était plus rapide que l’ascension. Derrière le mur les aboiements des chiens se mêlaient à ceux des maîtres. Ils ne tardèrent pas à s’éloigner et Chuy échappa un rire forcé. « On les a eu. On les a eu, oui ! Eh ? » Il n’avait en réalité absolument pas envie de rire. Le chien lancé à pleine vitesse vers lui venait de gagner plusieurs places dans le classement des choses extrêmement terrifiantes de la vie. Chuy glissa sa main dans celle de Myriam. Elles étaient toutes les deux moites. « C’est... le maïs. Oublié. Olvídalo. » Il n’était pas question de traîner dans le coin.
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| Since : 07/09/2021 Messages : 24
Faceclaim : Zendaya Coleman Crédits : Arté
DC : John MacLachlan, Aoibheann Burke
| Mer 5 Jan - 13:13 Myriam avait encore le cœur battant et le souffle court quand Chuy glissa sa grande patte dans la sienne. Cela avait été juste mais au moins ils s'étaient tirés d'affaire. La jeune femme à peine sortie de l'enfance repensa avec tristesse aux victuailles abandonnées le long de leur course pour leur vie. Le jambon avait été le premier à partir. Les deux voleurs espéraient que ce sacrifice distrairait les chiens lancés à leurs fesses mais les bêtes étaient trop bien entraînées pour se laisser avoir par un subterfuge aussi grossier. Puis c'était les pommes qui avaient volé hors de son corsage lorsque ses pieds s'étaient pris dans une racine qui dépassait du sol, elle avait dû faire un choix draconien entre rétablir son équilibre ou tenter de jongler avec les fruits pour les empêcher de s'écraser à terre. Les aboiements furieux qui semblaient provenir de Cerbère lui-même l'avaient convaincue qu'il valait mieux continuer à courir. Puis Chuy avait dû lâcher le maïs qu'il tenait pourtant bien serré dans les bras pour leur permettre de grimper en sécurité. Elle était donc mal placée pour le blâmer de la perte de leur bien mal acquis.
Myriam resserra sa prise sur l'étreinte poisseuse de leurs doigts.
- C'est pas grave Bébette, au moins nous on est toujours là et en un morceau.
Elle toussa pour évacuer la poussière qui encrassait ses poumons et cracha par terre mais sa respiration commençait à se calmer ce qui était mieux que rien. Elle leva le nez vers le ciel, se brûlant un peu plus les yeux aux rayons ardents du soleil.
- L'est encore tôt, avec un peu de chance Antonio s'apercevra même pas qu'on a déserté.
Ils avaient de la chance dans leur malheur, bien que Myriam accéléra inconsciemment sous la menace que leur chef de gang ne les trouve pas à leur poste de guet ou il les avait laissés. Il fallait dire que ses colères étaient terribles et surtout douloureuses (les deux casse-cou en faisaient régulièrement les frais) et s'il se rendait compte que les deux cadets du camps s'étaient lancés à l'assaut de la cuisine pour revenir les mains vides, la jeune fille se prendrait une sacré raclée dont même ses frères et sa sœur ne pourrait (voire ne voudraient) la protéger.
Elle n'eut pas à tirer Chuy très longtemps, lui aussi avait compris la menace qui pesait sur leur tête tel le moulin à baffes de Damocles, bientôt ce fut même lui qui la traînait dans son sillage comme un sac de farine de maïs.
- N'empêche, leur tête quand ils nous ont trouvés la tête dans le saloir à viande. On aurait dit deux poisson pas frais avec leur bouche grande ouvert. Ils avaient l'air vraiment bûche… stupido ! traduisait-elle pour son ami (ce mot là elle le connaissait)
Myriam rit de bon cœur à ce souvenir maintenant qu'elle se croyait hors de danger. Pourtant cinq minutes plus tôt elle faisait bien moins la maligne, elle avait plutôt manqué de pisser dans sa culotte trouée.
Ses rires s'étranglèrent dans sa gorge alors qu'elle butait dans le Mexicain qui s'était arrêté en plein milieu de la route.
- T'arrêtes pas comme ça andouille, préviens au m… oh.
Persuadé que leur escalade les avait mis hors de danger les deux compères longeaient le mur d'un pas de promenade. Ils avaient oublié que les murs avaient des grilles et que derrière les grilles se trouvaient leurs poursuivants en colère. Ils venaient de tomber sur les unes et les autres comme une douloureuse piqûre de rappel de leur amateurisme. Tous les quatre se fixaient maintenant dans un silence abasourdi seulement interrompu par la rage des chiens qui venaient de retrouver leurs proies mais ne pouvaient les atteindre.
- COOOOOOURS!!!
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