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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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Secretos y mentiras ft. Benicio Delafuente
Nadie
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Since : 21/01/2021
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Name : Ruby Delafuente/Nadie
Faceclaim : Irene Bedard
Crédits : @GHOEST
DC : Pearl Hennessy & Maxence Burke & Jacob Kalawai'a & Grace Monaghan & Harold Beaver
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Age : 36 ans
Statut : épouse du pasteur d'Imogen
Job : paroissienne dévolue
Habitation : proche de l'église d'Imogen
Disponibilité : Toujours disponible
Lun 13 Déc - 1:38


Secretos y mentiras

@Benicio M. De la Fuente

Les genoux sur le parquet écaillé, Ruby tâtonne sous les meubles, jusqu’à coller l’oreille au sol. La rengaine sans queue ni tête qu’elle fredonne résonne jusqu’en bas des escaliers dérobés. Son vieux balai est abandonné dans l’entrée avec, pris dans ses poils drus, les éclats boueux que le pasteur et ses visiteurs colportent sous leurs semelles. Entre les rainures du parquet et sous l’armoire, la duègne cherche un tout petit objet égaré dans cette pièce.

Les jolies pattes du chat de la maison laissent de petites empreintes sur la poussière du bureau. “Tiède ? Je chauffe ?” demande-t-elle rhétoriquement en jetant un œil dans un encrier. “Ah…!” la pâte noirâtre colle à ses doigts, elle s’essuie sur sa robe.
La puanteur dans cette pièce commence à dépasser le supportable. Ruby se presse d’ouvrir la fenêtre, abandonnant sur le carreau une petite trace gluante qu’elle essaie d’essuyer avec sa manche mais l’étale en même temps qu’elle l’estompe. Depuis le début de l’hiver, elle demande à Benicio de dénicher le rat crevé qui empeste tout son office mais la charogne doit pourrir sous le parquet ou dans un mur. Dans ces cas-là il n’y a qu’à attendre. “Tu cherches, Atos ?” chantonne-t-elle en prenant une bouffée d’air froid. S’il aérait un peu plus, ce ne serait pas aussi nauséabond. Le collier de perles tintent à son cou quand elle s’agenouille à nouveau pour regarder sous le guéridon, si son bouton de manchette n’y est pas. En voulant repriser sa robe, elle s’est souvenu qu’il avait été arraché ici-même il y a des semaines, avant leur voyage à Silverstone.

Les mains sur les hanches, elle s’apprête à abandonner et retourner à son ménage quand le jeu du chat attire son regard. Perché sur la table, la queue qui se balance nonchalamment dans le vide, Atos tripote la poignée d’un tiroir d’une patte curieuse et se lèche le coussinet. En baissant les yeux, elle voit la matière dégoûtante qui lui donne tant d’appétit. “Yurk…quoi encore ?” Tentant d’ouvrir le tiroir du bureau, elle insiste un peu mais ça force. Pour une fois, ce n’est pas le mécanisme qui résiste mais le verrou. L'exhalaison fétide lui brûle les narines au point qu’elle doit tourner la tête, grimaçante. “Mais c’est ça, là !” Un liquide infect semble imbiber le bois, comme une graisse. Le cœur au bord des lèvres, Ruby agite la main devant son visage. Avec toutes les trouvailles qu’elle fait dans la maison, ça ne l’étonnerait pas qu’une souris morte se décompose dans les casiers du pasteur bordélique. Dès son premier jour, elle avait déjà trouvé une colonie de fourmis dans la cuisine et les petits rongeurs allaient et venaient dans leur séjour, au grand plaisir du prédateur qui paresse sur le sous-main. Songeuse, elle s’assied sur la chaise de Benicio et caresse la gentille bête que l’infection ne semble pas gêner. En s’enfonçant dans le fauteuil, la petite bonne curieuse tente de tirer un coup sec sur la poignée, en vain.  

Il y a tout de même un interdit qu’elle a l’impression de franchir en s’intéressant de trop près à ses affaires privées. Mais après tout ce n’est pas là qu’il range ses caleçons, elle sait déjà tout sur lui -et un pasteur n’a rien à cacher à son Dieu. C’est ce qu’elle croit, elle s’en persuade. La situation lui paraît simple : ce grand imbécile a perdu sa clé. Est-ce qu'elle l'a déjà vu ouvrir ce tiroir après tout ?

“Non.”

Si ce n’est pas pour lui, elle le fait au moins pour les pauvres gens qui viennent leur rendre visite. Une femme cri prend soin de son intérieur, c’est bien pour ça qu’on l’embauche.
Devant elle, elle déplie un trousseau et trouve ce qu’il lui faut : une lame à affuter le fusain. Machinalement, elle essaie de rentrer la pointe dans la serrure mais l’embout arrive tout juste à atteindre l’engrenage. Heureusement, Nadie a été à la bonne école. De son tablier, elle décroche deux épingles. En se retenant de respirer, à cause du relent pestilentiel (mais aussi le sentiment de faire quelque chose de mal), elle commence à actionner les petits broches dans le cylindre. Les minuscules goupilles ne sont pas très difficiles à actionner, pour elle c’est un jeu d’enfant.

La boîte de Pandore ne tarde pas à rendre un clic de capitulation. Précautionneusement, elle tire l’espagnolette et ouvre le tiroir.
L’odeur qui lui saute au visage l’oblige à se cacher le nez dans son tablier. Par réflexe, elle le referme brusquement, secouant tout ce qu'il contient, mais le mal est déjà fait. Il est trop tard pour revenir sur cette décision. Benicio ne se fâchera pas quand il verra qu’elle l’a débarrassé de son indécent petit problème.

Tout doucement, elle se redresse et fait glisser le tiroir dans ses gonds pour révéler ses vilains secrets.

Nadie
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Lun 13 Déc - 2:54
   
 
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L’odeur est bien pire une fois le tirroire ouvert, avertissant quiconque ose y fouiller ce qu’il pourra y trouver : ça pue la mort. Pour cause : sous un paquet de lettres jetées en désordre ( maintenant tachées d’une couleur sombre ), d’un carnet et d’une paire de bagues, trois petits paquets de lin jauni sont alignés. L’un suinte, à peine ouvert sur ce qu’on pourrait prendre pour un bout de branche, si seulement les arbres étaient bleus. On dirait que des fleurs fraiches ont été sommairement embaumées avec l’objet. Pardon, le doigt de Louise Robinson.

Sur le fond du casier, un trait de bouillie rougeâtre se glisse entre les interstices, discret filet qui a vendu un très vilain secret.

Dans le carnet, une page, pourtant pas la dernière, a été marquée avec une corde. Bien que les messages ne puissent être lus par celle qui l'a trouvé, peut-être que le portrait qui y figure sera, quant à lui, plus familier.
Plusieurs photos en tomberont, si jamais elle l'attrape : celle d'un couple autochtone, d'une famille devant la grange d'une maison mal construite, le jardin d'un pays lointain, encore d'autres filles venues du Mexique et la photo de mariage de Wawetseka.

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Nadie
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Lun 13 Déc - 4:14


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@Benicio M. De la Fuente

Pour masquer l’odeur, Ruby tient contre son visage le coin de son tablier. D’un geste, elle pousse encore le chat qui replonge son museau curieux dans les affaires puantes. “Ouste !” souffle-t-elle, les tempes battantes. L’odeur de la charogne, elle l'avait bien reconnu, mais ce n’est une souris.
Sa petite main, hésitante, attrape les artefacts pour découvrir ce qu’ils cachent. Entre ses doigts, elle fait tourner une bague qu’elle observe à la lumière. Puis, elle pose le carnet qui s’ouvre à la page marquée. Les annotations ne lui parleraient pas même si elle pouvait lire mais, comme pour punir son vilain défaut, les feuillets tombent à ses pieds. “Kipok, kipok, ah merde, kipok” en panique, la bonne maladroite se jette au sol pour les rassembler. Agenouillée sous le bureau, elle rassemble en hâte les photographies jaunies et s’arrête sur celle qu’elle connaît. Sa photo. En se rasseyant doucement sur la chaise, elle fait défiler la pile dans ses mains.
Des filles, comme elle, pleins de filles. Que des filles, pratiquement, dans des paysages inconnus. Elle ne sait pas quoi en penser pour l’instant (des clichés de voyage, ça se fait, ça existe, non ?) alors elle les tasse grossièrement dans le carnet toutes ensemble, au hasard, incapable de dire à quels endroits elles étaient disposée. Le cahier ferme mal, elle le feuillette et contemple des dessins. Quelques visages, des motifs intelligents au milieu des mots jetés chaotiquement sur le papier jaunâtre. En regardant la dernière page, elle s’interrompt, croyant se reconnaître.
“Ruby...”
Son pouce collant, en passant sur le visage rayé, fait baver la ligne. A côté, elle reconnaît les lettres de son nom, Il l’a dessiné, elle. Plutôt bien, si ce n’est la tâche qui dissimule ses yeux.
Qu’est ce que son journal intime fout dans ce foutoir ?
“Vas-t-en !” chuchote-t-elle en écartant le petit tigre insistant qui fouille dans les lettres.
L’odeur est infecte, atroce, Benicio n’a pas pu ne pas le remarquer. Il n'est pas homme à vivre dans la bauge. Précautionneusement, comme si elles pouvaient tomber en poussière, elle écarte les enveloppes décachetées et les dispose près du carnet. C’est là-dessous.
Sidérée, elle détache les trois petits morceaux de linceul qui collent au fond. Son cœur bat fort, son souffle est court. Si on la surprend, si il la surprend, c’est aux devants de graves problèmes qu’elle s’en va. Mais c’est trop tard, elle est déjà trop loin. Tournant la tête de dégoût, elle déploie le premier petit linge et découvre.
Un doigt.
Coupé.
On voit l’os.
La chair est comme…
Une fleur.
“...”
Ses doigts, à elle, rapides et tremblants, défont vite les deux autres écrins. Presque totalement décharné, elle dénude l’articulation poussiéreuse où reste encore accroché le bout d’un ongle.
"...oh b..."

L’odeur est intenable, la vision est atroce. Nadie se précipite à la fenêtre avec une furieuse envie de tousser (de gerber son petit déjeuner). Le claquement d’une aiguille qui avance sur l’horloge fait alors monter à sa pensée brouillée l’écho d’une évidence : jamais, jamais, jamais elle n’aurait dû l’ouvrir. Alors, avant de se faire prendre, avant d’en comprendre davantage, Nadie referme la fenêtre, donne un coup de loquet, fait volte face et replie vite les petits tissus pour les remettre là, juste là où elle les a trouvé. Dans l’ordre ? Peut-être, espérons-le. Sur eux elle jette les lettres dans un fouillis semblable à l’original et elle repose délicatement la reliure de cuir sur le tout avant de claquer le tiroir d’un coup sec.  
Idiote, elle essuie un peu de l’écoulement qui a trahi la cachette avec son tablier. Voilà, c’était comme ça, tout comme elle l’a trouvé.
“Zouh, zouh, fous le camp !” dit-elle, plus pour elle même que pour l'animal qui conteste. Ni une ni deux, Ruby prend Atos dans ses bras et s’enfuit comme une voleuse.
Tout est en ordre. Personne n'a rien vu. Personne n'a rien su.  


***



Les trouvailles de la matinée dansent  un drôle de manège dans son esprit. Même si le tiroir est fermé, là-haut, que ses épingles sont de retour sur son tablier sale, Nadie repense encore et encore à l’horrible relique qu’elle a découverte.
En faisant la vaisselle, elle s’égare.

“Mh ? Quoi ? Pardon…”

Est-ce qu’il lui a parlé ? Le repas est débarrassé. Ils n'ont presque pas conversé, c'est habituel, mais elle est comme absente.
Le feu s’était éteint dans l’après-midi, elle l’avait oublié. En fait, la brave Ruby n’était pas tout à fait à ses tâches aujourd’hui. Becky ne se plaint pas de l'eau de pluie qui inonde son baquet mais les osties ne vont pas se préparer tout seuls. D'une petite voix, elle s'est excusée en évitant son regard, promettant d'y mettre de l'ordre dès l'aube.

Après la prière, il faudra qu’elle trouve le sommeil. Désespérément, elle se cherche une raison. Un détail qui lui a échappé, mais tout ce à quoi elle pense incrimine encore plus son bienfaiteur.  

Ils avaient déjà parlé de Louise Robinson, Benicio avait même dû la consoler de la perte affreuse de son amie. En empilant les assiettes, elle retombe dans ses songes décousus. Louise avait toujours un ongle peint en noir, c’était une tradition qu’elle lui avait expliqué à l'époque.

Son regard se perd à nouveau sur les fleurs du jardinet, à travers les carreaux sales.

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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Lun 13 Déc - 5:48
   
 
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Il tourne la clef. Mais elle ne bouge pas. Ses yeux regardent un instant le petit objet de fer, comme si sa volonté pouvait changer un verrou. Il essaye de nouveau. Rien. Alors il ouvre le tiroir qui vient simplement avec sa main, accompagné d’une réalisation odieuse : il a oublié de le fermer.
Son visage pâlit, mais son corps, lui, reste immobile. Frénétiquement, ses yeux inspectent le contenu du casier : mais tout semble en ordre.

Un long soupir lui allège l’âme - Ruby connaît les règles et elle les a respecté. Il s’affaire donc à sa nouvelle tâche du jour : stopper la puanteur qui émane de son bureau. Il débarrasse le carnet ( bien épais ), les lettres, puis, attrape l’un des petits paquets qui suinte comme une putain dans une église. Les fleurs qui tombent de son linceul s’écrasent mollement contre le bois souillé. Heureusement que l'hémorragie s'est arrêtée là.

L’odeur est vraiment insupportable. Même lui rechigne à la tâche et grimace. Pourtant, il s’acharne bien à changer le “pansement” de cet annulaire, imbibant un tissu d’alcool.
Il ne comprend pas ce qu’il a fait mal, pourquoi celui-là ne veut pas sécher comme les autres : on dirait que même dans la mort, Louise Robinson continue de se battre.

Les choses enfin arrangées, c’est vers son carnet qu’il se tourne. Il l’ouvre, encore une fois accueilli par le portrait de Ruby qui ne peut plus lui rendre son regard. Une petite tâche sur la ligne lui fait froncer les sourcils - mais il préfère remettre la faute sur le papier. Quoique.
Il enfile ses petites lunettes, se penchant un peu plus sur la tâche. Elle empeste elle aussi.

Un peu perdu, il referme le journal qu’il remet dans le tiroir. Cette fois, il le ferme à double tour.

* * *

Ruby ? Est-ce que tu m’écoutes ? “ Elle a l’air bien pensive en astiquant les assiettes, cela fait cinq minutes que celle-ci est propre. — Nadie ? “ Elle tourne enfin la tête. Le pasteur abandonne sa moue renfrognée pour afficher un sourire. — C’est rien - Est-ce que ça va ? “ Il a l’air amusé, quoique légèrement inquiet. S'ensuit une liste de doléances auxquelles elle répond à peine. Elle a le souffle presque court, parlant avec une allure qui ne lui est pas familière. Petit animal apeuré, elle empile les assiettes.

Bon... Tu sais qui est venu me voir hier ? La veuve Meadow que tu aimes tant. Elle a laissé un panier de baies pour toi, si jamais tu veux les cuisiner. Tu sais la dernière fois tu avais fait un- “ Il s’arrête un instant, voyant que son interlocutrice s’en est retournée dans ses songes. Un soupire trahit sa frustration alors qu’il appuie sa tête dans le creux de sa main, résignée à l’observation de sa bonne.
Ses manches remontées et son chignon mal fait lui rappellent le soir de leur rencontre. L’encre sur le bout d’un de ses doigts lui évoque un autre souvenir.

Il tape dans ses mains. — Je crois qu’il est temps de prier. Tu as besoin de repos, visiblement. “ Il est  plus enclin à raccourcir ses journées depuis qu’elle a chuté entre les bancs de Silverstone. — Allé, viens. . “ Il lui tapote l’épaule, comme pour la réveiller, et va s’agenouiller dans au pied de son lit, les coudes posés sur le matelas pour imiter les bancs d’une église. Il l’attend patiemment, quelques sueurs froides lui faisant déjà blanchir le front. Il a une question sur le bout des lèvres, mais ne sait pas trop s’il serait prudent de demander. Le silence du dénie lui paraît être plus doux.

Elle commence sa litanie, mais lui n’y arrive pas. — Dis. Qu’est-ce que c’est sur tes doigts ? “ Il sait qu’elle n’écrit pas, alors comment diable s’est-elle tachée ? Quelque chose le hante, mais il ne veut pas s’avouer quoi. Il n’est pas encore en colère : il a peur.

S’imaginer perdre tout ce qu’il a battit de leurs mains, cette petite vie tranquille, ne le réjouit pas tant.  Pas plus tard qu’hier, il s’était même dit qu’il l'épouserait s’il le pouvait - que la menace qu’elle avait lâché au milieu des bois était bien belle. Mais ce soir, il sait que tout pourrait se finir au fond d’un lac. — La tâche, là. “ Ses mains toujours en prière, il laisse son regard la guider. — Tu as touché à quelque chose dans le bureau ? “ Il reste interdit, alerte, mais pas tout à fait menaçant. Il veut que la question lui paraisse la plus naturelle du monde, peut-être parce qu’il s’attend à ce que la réponse  le soit. “ Rien, rien, l’encrier.” Il pourrait s’en contenter.
Ou pas. Il ne sait plus trop. Tout dépend d’elle.
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Benicio M. De la Fuente
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Lun 13 Déc - 20:46


Secretos y mentiras

@Benicio M. De la Fuente

Nadie baisse la tête, dépliant lentement sa main avec stupéfaction. La pulpe de ses doigts est encore tâchée d’encre noire. Silencieuse pendant quelques secondes, elle brode un mensonge hâtif qui ne peut nier sa présence dans la chambre interdite.

“Atos a fait tomber ton...petit pot, j’ai lavé ses pattes.”

Connaissant le désamour qui unit l’apôtre au chat de gouttière, elle prie pour que Benicio n’aille jamais inspecter les petits coussinets propres du félin.
Quand il lui a touché l’épaule, elle a baissé la tête. À présent, c’est toute sa présence dans l’air qu’elle respire qui la rend nerveuse, même si elle s’efforce de ne rien laisser paraître. Un sourire sans sincérité éclaire son visage triste. Sa voix est très calme, douce même, au contraire de ses pensées inquiètes.

“Dis la prière comme tu fais, dans l’espagnol.”

Depuis qu’elle vit dans cette maison, son anglais ne fait que s’améliorer. Les phrases de plus en plus complexes qu’elle parvient à formuler la rendaient fière ce matin-même. Grâce à Benicio qui lui fait depuis le début l’honneur de vraies conversation, elle parvient à poser un vocabulaire plus complexe sur ses petites réflexions. Bientôt, elle voulait lui demander de lui apprendre à lire. La culpabilité lui pince le ventre tant elle a l’impression de le trahir. De toute sa vie, elle n’a jamais été aussi reconnaissante auprès de quelqu’un et pourtant. Maintenant, elle aimerait pouvoir à nouveau faire semblant de jargonner mal et redevenir l’idiote du village.
En écoutant pour la centième fois la même prière, elle écrase discrètement une larme en serrant les dents car c’est la chanson des adieux qu’elle lui fait dire. Toute sa vie a été jalonnée d’hommes méchants et dangereux et l’unique porte de sortie qu’elle connaît est la fuite.
Toutes les autres sont mortes.

En lui souhaitant une bonne nuit, elle le regarde avec un peu d’insistance. L’horreur de sa découverte est noyée par la tristesse d’une rupture qui ne se dit pas.


***


Allongée sur son lit, toute habillée, Nadie lutte contre un sentiment contraire. La petite voix lui dit qu’elle pourrait rester, ne rien dire, après-tout elle aime mieux sa vie depuis quelques mois. Renoncer à Benicio revient à abandonner un confort, une quiétude, le respect des gens et surtout une gazette bien réglée, au chaud et en sécurité. La lune monte dans le ciel. De temps à autre, elle colle son oreille à la porte pour essayer d’entendre le souffle régulier d’un homme qui dort. Le silence mortifère lui répond. Persuadée qu’il n’a pas fermé l’œil non plus, la panique recommence à monter.

Au tout petit matin, elle murmure en traversant le salon “Je vais préparer la messe” sans savoir s’il l’entend. Un petit bol de lait est laissé sur la fenêtre. Une fois dehors, elle ramasse le panier qu’elle a descendu par la fenêtre dans la soirée et qui contient une robe, une couverture, quelques conserves et l’argent de son dernier salaire.
Sa chambre est faite de fond en comble. Les draps sont pliés comme à l’hôtel. Par romantisme, puisqu’elle ne peut lui laisser de lettre, elle posé sur sa table de chevet un bouton de nacre. Celui qu’elle cherchait et qui était bien là, lui aussi, collé au fond du tiroir, enroulé dans la chaîne du crucifix doré.


***


A l’arrière de sa diligence, la mélancolie fait place à l’amertume. La route lui offre sa prochaine perspective et autant dire qu’elle est moins séduisante. Nadie ira jusqu’à Silverstone et prendra un train qui l’amènera peut-être jusqu’à New-York. Là-bas, elle trouvera bien quelque chose et un endroit ou tapiner faute de mieux. Ses économies devraient suffire pour un temps.

Malgré ses regrets, elle aurait préféré mourir qu’avoir la conversation qui fâche. Il lui fait peur à présent, vraiment peur. Entre les rondins de bois que le chemin accidenté secoue derrière son dos, elle réalise petit à petit que c’était lui, lui qui les a toutes tuées. Peut-être même toutes celles qu’elle a vu sur les photographies de sa collection. Oh le fil n’est pas bien difficile à tirer. Il s’absente, il a du sang sous les chaussures, des tonnes de robes de femmes, il ventile, ...elle n’arrive pas encore à se l’imaginer mais il n’y a pas besoin d’être chamane pour entrevoir cette vérité claire.
“Fils de pute, quel fils de pute…” enrage-t-elle, en se sentant subitement trahie à son tour. “Il aurait tué moi, moi, dans ce merde de tiroir…”
L’idée d’aller à la police ne l’a même pas effleurée.
En reconnaissant les reliefs des Grey Hills, elle saute du chariot avec son petit bagage. Le sentier maintes fois emprunté apparaît dans la pâleur du jour. Car avant de s’arracher pour toujours des Heartslands, il y a une derière petite affaire qu’il faut qu’elle règle.


***


Les jurons coulent de sa bouche sur tout le chemin comme un fleuve de colère, il sort de son lit et déborde au fur et à mesure qu’elle doit enjamber les branches et escalader les crêtes escarpées. Son lit lui manque, Becky lui manque, Chuy, tout lui manque sauf Benicio. “Qu’il aille au Diable.” La déception lui fend les lèvres et le froid fait gercer ses petites mains. Après quelques heures de marche, où elle rencontre un voyageur à cheval puis une vieille lavandière, Nadie installe son campement de fortune au bord d’un petit lac dans les hauts.
Toute la journée s’est passée dans le tourbillon de ses sentiments ébranlés. Le cul dans l’herbe humide, elle s’énerve sur le petit bois qui ne prend pas aussi bien qu’elle le veut. La couverture d’Anna-Maria est soigneusement étendue près des cendres, elle s’installe dessus pour faire réchauffer les haricots. Impossible de retourner au Bog, il la trouverait, ni même dans la ville voisine. Il faut qu’elle mette de la distance entre elle et le problème, comme lorsqu’elle avait réalisé avoir tué Ethan en se retrouvant sur le perron de chez elle le couteau à la main.
L’air est frais mais le vent ne se lève pas. Le passage d’un ragondin parmi les roseaux fait frémir la surface lisse de l’eau. Le feu finit par monter. On voit ses crépitements de l’autre côté de l’étang mais elle ne s’imagine pas un instant que ça pourrait la trahir. Finalement, elle se lève, rassasiée mais toujours abattue, pour s’aventurer dans le petit sous-bois qui borde l’étendue calme. Il lui faut un peu de temps pour retrouver l’arbre quelle cherche. A genoux, elle plonge le bras entre deux racines grotesques. Tâtonnante, elle dérange un rat mais retrouve le sac humide qu’elle a caché dedans l’année dernière.

“Yes.”

Tous ses secrets sont là. Quelques billets, des coquillages qui servent à échanger les peaux (et qu’elle trimballe depuis le Wyoming sans raison), un grand couteau rouillé et un petit morceau de papier jaune. Un chasseur l’avait retrouvée mais il avait choisi de l’épargner, sûrement ému par son visage lui-aussi. Nadie ne sait pas pourquoi mais elle ne s’en est jamais séparé vraiment. C’est pourtant bien idiot. La photo de son mariage est toute effacée sur l’impression, on ne voit plus que ses yeux.
Rebroussant chemin avec ses trésors, elle se fige en croyant entendre le bois craquer. Sa dernière rencontre avec l’Ours lui a laissé un souvenir désagréable. Après un moment de silence, elle imite le hululement d’une chouette en encadrant sa bouche de ses mains.  
Les réflexes ne se perdent pas. Au fond du sac, elle sort son couteau.

Mais rien. Alors, rassurée, elle s’en retourne vers le feu qui craque derrière les ronces. Pour chasser la peur, elle chantonne d’une voix plus triste que ses paroles :

“waniskâ! pêtâpan ôma
âsay piyêsîsak kî-nikamowak
ê-miyonâkwan kitaskînaw”*






*Wake up! The sun is coming.
The birds are already singing
How beautiful this land of ours is.
Nadie
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Benicio M. De la Fuente
Benicio M. De la Fuente
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Ce mensonge lui transperce le coeur. Il aurait aimé être simplet pour acquiescer innocemment à cette confession - hélas il sait que l’encrier n’a pas bougé de son bureau : seul le dessin qu’il a tracé sur son carnet témoigne du mal qui a été fait.
Il inspire, comme pour se préparer à parler, mais l’air reste bloqué dans ses poumons. Sa gorge se noue dans une brûlure familière - les pensées qui l’envahissent, elles aussi, ont un goût de cendre.  — Bien sûr. “ C’est sa voix qui devient un souffle quand celle de Ruby prend des accents d’assurance : elle sait, et cela le tue.

Il prie une dernière fois, parce qu’il veut bien lui concéder cette requête. Une condamnée peut demander tout ce qu’elle veut à son bourreau - surtout quand celui-ci l’aime.

* * *

Il lui semble qu’il ne dormira plus jamais : Sa tête lourde repose entre ses mains, les yeux secs d’un sel qu’il a pleuré, il réfléchit encore au sort qu’il pourrait lui réserver. Peut-être qu’elle compte rester ? Elle le lui à confessé, elle est comme lui, peut-être pourrait-elle lui pardonner ? Peut-être que, finalement, Ruth était une erreur, mais elle, sa salvation ? Il ne sait plus. Celle qu’il aimait appeler sa petite sainte est devenue Lucifer - elle pèse son âme, prête à l’envoyer dans un brasier de tourments infinis. Elle pourrait si aisément le condamner - mais lui ne veut plus serrer son cou entre ses mains. Vraiment ? Il ne sait plus.
Il veut dormir, mais ne le peut. Il s’imagine qu’elle détient son salut entre ses mains, pour ne pas se mettre sur l’âme ce qui lui paraît abjectement être plus criminel que ses précédents méfaits.

* * *

Le petit bouton de nacre qu’elle a laissé sur la table de chevet lui pèse dans la main. Il est avachi sur une chaise, en face du petit meuble où elle a laissé cet 'au revoir'. Il a l’air pensif. Sous le choc, peut-être. Pourtant, c’est ce qui s’était passé la dernière fois - c’était lui qui avait laissé une lettre, quelques menaces sur un bout de papier et des billets.
Il ne bouge pas d’ici. Si elle l’a balancé, alors c’est fini. Tant mieux qu’il meurt de sa main. Il n’a plus la force de rien.

* * *

La nuit est tombée et il n’a pas bougé. Pourtant, le rythme de son souffle est de plus en plus saccadé. Les pensées se succèdent, s’entremellent, folles, fièvreuses, presque. Il lui semble soudain que sa survie lui importe - peut-être plus que son amour.
C’est dans râle qu’il se relève, envoyant balader tout ce qu’il peut trouver. Il a le visage pincés par la colère et les yeux rougies

avec son manteau noir et son grand chapeau, il a des airs de croquemort. Ce qui est sûr, c’est que son être n’est plus au pardon : il vole un cheval devant l’auberge, s’en allant à toute bringue.


* * *

Elle a failli le voir. Derrière le tronc d’un arbre, Benicio tente de calmer sa respiration haletante. Son cœur bat la chamade, cavalerie en charge. Il attend le ‘bon moment’, mais il ne veut jamais venir.
Heureusement, elle a bien choisi sa mort : l’eau froide de l’étang qui borde son campement lui fera oublier la douleur. Le chant qui emplie ces bois ne supprime pourtant pas la sienne. Pauvre petite Pandore.
Il ne veut pas en entendre plus. Il est temps.

Se glissant derrière elle, son bras s’enroule autour de sa taille tandis qu’il planque l’une de ses mains contre la bouche de la malheureuse.  — Sh- Douchement - shh - C’est moi. “ L’information ne doit pas bien la rassurer, puisqu’elle gigote encore. Lui, se contente d’avancer, la portant grotesquement, presque maladroitement vers l’eau. — Je suis désolé. Je t’aimais, tu sais. J’aurais dû tépouser. “ Il n’a pas vu le couteau dans sa main.  — Maintenant -. “ Il la lâche dans un râle, dans la flotte où il la rejoint plus tranquillement. — Maintenant…. “ Il ne veut pas prier. — Je te jure, je ne garderait de toi que le bouton de nacre. “ Ses doigts enlacent sa nuque. — Maintenant, prie, s'il te plait.
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Lun 13 Déc - 23:41


Secretos y mentiras

@Benicio M. De la Fuente

Son cri est aussitôt étouffé et avant qu’elle ne comprenne quoi que ce soit, l’eau froide termine de lui glacer les nerfs. Tout son corps se cabre entre les mains de la mort, prête à mener un combat sans relâche, jusqu’à la fin. Le couteau tombe dans un tintement sur les galets quand il la traîne, ses pieds se débattent dans le vide. A peine immergée, elle sort la tête de l’eau en hurlant et encore son cri se noie, la pression d’un corps beaucoup plus puissant que le sien qui l’enfonce sous les nénuphars.

Il fallait qu’elle le voit enfin, pour être frappée par une image qu’elle a pourtant déjà rencontré. Maintenant, le bec dans la vase, elle n’a plus besoin de l’imaginer, elle le voit, ses contours troubles, le monstre. En s’agrippant aux mains qui l’immergent et la repêchent, pour desserrer vainement l’étau autour de sa gorge, elle donne des coups de pieds, elle griffe ses paumes et essaie d’atteindre, elle ne sait pas elle n’a pas le temps de viser, ses yeux, sa face de meurtrier, sa pitié.

Lâche moi ! Elle boit la tasse et crache le nom de l’assassin à plusieurs reprises, en lui tirant les cheveux et en renversant son chapeau. Il ne va pas la crever, elle ne va pas crever là-dedans, pas comme ça et pas maintenant.

Au bout de quelques minutes qui durent une éternité, à peine si elle a réussi à reculer de quelques centimètres vers les roseaux, sa vitalité semble dépérir, elle perd de l’emprise et s’épuise à lutter. Son chignon se défait et étend à la surface de l’eau les filaments de ses cheveux, comme des algues sans vie.

“Soyez béni...soyez béni…” elle suffoque. Son bras tombe dans l’étang et là, elle attrape un objet, une pierre de la taille de sa main qu’elle lève en assénant un coup brutal dans la tempe de Benicio. Dans un cri, elle sort la tête de l’eau et profite d’une seconde de diversion pour refermer ses dents sur l’avant-bras du prêtre, là où il a relevé soigneusement ses manches. Comme un chien qui mord sa corde, elle enfonce aussi fort qu’elle le peut ses petites dents solides dans la chair du pasteur, jusqu’à ce qu’elle sente la peau céder se déchirer et qu’un recul douloureux lui permette de se tourner et de ramper, trébuchante, le plus loin possible de son assaillant.

La bouche maculée de sang, ses pas se pressent hors de l’étang. A quatre pattes d’abord, elle s’appuie sur la berge pour remonter sur ses genoux puis sur ses pieds. En reculant, les yeux fous, suffocante, sanglotante, elle tousse et crache le sang (pas le sien).

“Tu es...tu es fou !” vocifère-t-elle, déshabillée de sa couverture et d’un jupon déchiré. “Recule ! Ne bouge pas ! Enfant de putain !” Elle se jette au sol pour ramasser son couteau, bien meilleur négoce, et le pointe en direction de l’étang. “Je vais te crever la peau je vais… Tu crois que… Ah !” Un rire de folie lui transperce la poitrine. “Moi ? J’en ai crevé des plus gros, des plus braves… Espèce de salopard !” Le hachoir au bout du bras, elle continue de reculer sans trop savoir ni où elle va ni ce qu’elle raconte. Ce qui la transperce, c’est une rage enflammée, une rage qui l’a toujours protégée, Wawetseka.

“Tu crois que je suis...une faible ? Ils le croient aussi, vous tous ! Ethan... ! J’ai regardé…son sang...sa gorge, comme un cochon, approche, je vais te regarder te noyer toi aussi, tu vas voir, tu vas voir comment on dit pardon…! Tu m’entends ? Je vais te scier la tête si tu, -ah ! et- Recule !” Sa voix retombe dans les mélodies de la terreur quand la silhouette immense se relève sous la lune. “Recule, assassin ! Tu me connais pas ! Dégage ! Rentrez chez-toi !”

En reculant, elle se cogne à un saule. A petits pas furtifs, elle bondit en arrière en se tenant aux arbres. Sans attendre, elle fait volte face et s’élance.

A travers bois, les branches lui fouettent le visage et lui griffent les mollets, mais elle court à en perdre le souffle, portée par une irrésistible terreur, poussée par la respiration qu’elle croit sentir derrière sa nuque.

Les villes sont bien trop loin pour espérer y rentrer à la course. “Ah!” Sa silhouette disparaît tout à coup, avalée par un gouffre. Nadie dégringole dans une pente, continue sur les rotules, le couteau perdu dans l’herbe, elle le cherche en panique. Il est là, brillant contre la mousse. “Laisse moi !” semble-t-elle supplier. La montagne lui ouvre un passage. A l’entrée d’une caverne, elle regarde autour d’elle, la lame pointée vers les ombres. “Vas-t-en !” Les pleurs déforment ses menaces. “J’voulais pas...ça dégoulinait partout...j’voulais pas regarder...j’ai rien dis ! J’ai rien dis ! Je dirais rien !”

Dans l’obscurité de la grotte, elle s’oriente vers un tunnel très escarpé où Benicio devra baisser la tête encore plus qu’elle.
Au bout, si elle retrouve, il y a un point de jour, quelque part tout au fond. Une paroi qu’elle peut escalader, si rien n’a changé. Mais dans le noir opaque, elle ne voit presque plus rien.


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Mar 14 Déc - 22:12
   
 
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A moitié affalé dans l’eau, sonné et plein de griffures, la morsure qui lui a déchiré la peau teinte l’étang de rouge.
ça y est, il le voit bien son couteau - il déchire l’air, comme le silence : son petit speech sonne bien. Elle a l’air si contente qu’il aimerait voir ça - finir comme Ethan, quelle blague. Son petit mari ne l’avait pas vu venir, avec sa gueule d’ange - mais le pasteur avait aperçu le serpent bien avant qu’il montre comment il sait mordre.
En tout cas, voilà de quoi lui donner un peu de force pour se relever. Masse informe et dégoulinante, Nadie plie presque immédiatement en le voyant se dresser sur ses jambes ( la boue et la vase lui donnent des allures de monstre ).

Quand elle file, il la poursuit. Plus lent, sa détermination se contente de tracer le chemin pour lui. Il voit sa petite silhouette grimper et dégringoler pour disparaître dans la nature. Ses plaintes le guident ensuite, le faisant souffler du nez. Son cœur se serre tandis que ses mains s'agrippent aux arbres pour le pousser dans son avancée

Les échos de ses pleurs sont distordus, comme si elle était devenue la montagne - mais terrée dans son petit trou, elle n’est rien de plus qu’un lièvre apeuré. Ses suppliques pourraient être sincères, si sa survie n'importait pas tant aux proies ( elle l’a bien mordu, la petite bonne ).Il avance à taton, hanté par ces promesses qui le font douter. Mais au final, elles disent toutes la même chose.
Il n’y voit plus rien. — Je sais que tu ne voulais pas… “ Commente-t-il, comme si cela importait peu, maintenant, qu’elle sache où il se trouve.
Doucement, il s’accroupit dans les ténèbres, avançant à pas de loup. — Tu l’as fait pour survivre. “ il va là d’où viennent les sanglots étouffés portés par une respiration sifflante.— C’est ça ? “ Sa main agrippe un bout de jupon, puis, une cheville. Il tire de toutes ses forces.

Le bruit du corps qui s’écroule et le signal qu’il doit commencer à s’activer - avant qu’elle ne s’accroche à une pierre, ou pire, son couteau. Il la traîne dans la poussière, jusque dans la lumière pâle d’une lune embrumée. Ses cheveux bruns sont presque gris, puis, décorés de ronces et de feuilles quand c’est dans l’herbe qu’il l’a lâche. — J’ai du mal à te croire.
Il ne lui laisse pas le temps de se relever : accroupi au-dessus d’elle, ses mains tiennent bien fermement ses petits poignets. Il les cogne contre la terre pour qu’elle lâche enfin la lame et s’avoue vaincue. Il ne lui faudra qu’une main pour l’étrangler.

Tu pourrais rentrer. Je pourrais m’occuper de toi et garder tes secrets... “ Son front plein de sang goutte sur le visage de la feme déjà peinturlurée de rouge. “ Mais après ce que tu viens de faire, je crois que nous sommes d’accord : tu n’as pas envie de ça, hm ? “ Il soupire. — A vrai dire, tu n’as pas une seule bonne raison pour que je t’épargne, hein ? Et dire que je n’aurais jamais touché un cheveux de ta tête si tu n’avais pas désobéi… “ Cela reste à prouver. Après tout, il y avait maintes fois songé : ne s’était-ils pas rencontré pour cette exacte raison ? — Tu sais que je ne veux pas faire ça - mais je le dois. Tu vas tout leur raconter sinon. Tu as beau dire que non, mais tu le feras. Il y en a déjà une qui me fait chanter “ Qu’il fait chanter. “ Je ne peux pas prendre ce risque. “ Ses doigts salis par la terre souillent un peu plus la joue de Nadie pour ensuite s’arrêter sur sa gorge.  — Est-ce que j’ai tort ? Est-ce que dire au sheriff que tu as taillé en pièce ton mari est une menace assez forte pour que tu n’essayes plus jamais de filer ? Est-ce que ce n’est pas encore un de tes mensonges, Nadie ? “ Son regard ne trahit rien que la froideur du geste qu’il s’apprête à faire. Pourtant, la déception luit dans ses yeux.

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Mer 15 Déc - 0:05


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@Benicio M. De la Fuente

Tout son bel orgueil trébuche dans la traînée boueuse. Autant de coup de pieds spasmodiques se perdent que toutes ses tentatives d’agripper les éléments, rien ne la retient et les touffes d’herbes arrachées lui restent dans les mains. Sa tête cogne le sol et elle plie les jambes pour essayer de le pousser en appuyant ses pieds sur sa taille mais rien n’y fait.

“Dire...quoi ?” bredouille-t-elle, terrorisée, la voix qui s’enfonce dans le fond de sa gorge “Non ! Pourquoi…” Elle peine à répondre aux questions qui ne sont que les éléments factuels d’un déroulé poli dont il lui fait grâce, un état des lieux qui n’est pas vraiment une excuse. Son corps tout entier est comme coulé dans le goudron. “Att-attend ! Attend, Benicio ! je vais te le dire, laisse moi…” Ses prières éclatent dans des glapissements affolés, elle a beau donner toute sa force pour soulever ne serait-ce que l’une des mains qui la maintient, il n’y a pas une cellule de Benicio qu’elle arrive à ébranler. La main qui glisse sur sa gorge lui délie enfin la langue.

“C’est vrai, c’est vrai, je t’ai menti, je t’ai menti tout le temps, ...je voulais pas... Je...je l’ai tué, il dormait, c’est mal, il dormait dans son lit, je l’ai planté avec le couteau, celui-là !...on s’est marié pendant sept ans...je m’appelle...Ruby-Grace...Winters...et - je l’ai tué parce que...c’était qu’un minable...je supportais plus, sa ...respiration, je voulais pas ses gosses, je voulais redevenir...moi...j’étais qu’une pute chez les sioux, après quand, ils ont tué ma famille, ...et -et j’en ai tué d’autres ! Là ! Là !” Elle lève la tête vers l’entrée de la caverne. “Là ! Deux ! je peux te faire voir, c’est vrai, promis, promis, des enquêteurs,...avec Fraser on a...on les jetait dans la fosse...personne connaît ici, c’est bien caché. Regarde...le feu, près du feu, j’ai la preuve. Le papier ! Tu vois ? Le shérif...ma tête...ils cherchent, ma tête, comme un criminel, j’ai un prix, à Little Hope !” Le fleuve de ses confessions semblent ne plus pouvoir s’arrêter, comme si elle allait mourir si elle cessait de parler. “J’suis juste une petite salope, tu comprends ? Toi tu disais autrement, que j’étais bien, que tu voulais bien pardonner. Je couchais avec des types là-dedans, pour l’argent, et...j’ai tué une fille aussi ! pour l’argent...c’était pas juste, tu vois ? Je voulais pas que tu trouves ça, je veux que tu m’aime bien, que tu m’aime, mais je te le dis, tout, la vérité est moche, d’accord ? Si tu me donne au shérif il va te donner un prix...morte ou vivante. Même Will savait pas..je te le dis rien qu’à toi, tu es le seul qui sait maintenant.”

La peur, sincère, brille au fond de ses yeux. Un torrent de larmes coule le long de ses joues et sur les doigts de Benicio. Dans son regard, elle cherche une étincelle de clémence, encore un pardon qui ne semble pas venir.

“...tu vois je m’en fiche ce que tu fais parce que...je méritais pas, toi tu es bien, tu es important, tu as une raison, moi ils vont me pendre...je voudrais que m’enfuir, à New-York, plus loin si tu veux ! Je te donne tout l’argent, prend, je cachais ici, dans l’arbre, pas beaucoup, les dollars pour le train. Prend ce que tu veux, je vaux pas le risque tu vois ?”

La pauvresse s’étrangle sur ces dernières paroles, la lèvre brillante. Ses jupons relevés jusqu’en haut des cuisses sont aussi déchirés que son timbre tremblant. Une goutte de sang tombe encore sur son front.

“Tu veux me tuer mais moi, je sais comment tu souffres, je t’ai pris dans mes bras.” Elle renifle, calme son débit murmuré. “Je voulais que tu m’aime c’est tout, c’est vrai quand je t’ai dis j’aime ta voix, et que j’aime quand tu es gentil avec moi, tu sais que tu es moins seul avec moi, je sais comment c’est dur pour toi, je peux faire tout c’que tu m’demande et même encore plus, je peux laver ton tiroir, je peux prendre soin de toi, je, je te pardonne tout, tu n'as rien fait, c'est que ma faute, tu es pas obligé de me pardonner mais je te pardonne et je suis désolée de...de... ”

Même si elle ne peut pas le toucher, ses mots tentent de l’enlacer. Sa petite main prisonnière se contorsionne pour caresser la poigne de son assassin qu’elle croit sentir de desserrer.  

“...tu disais qu’tu voulais me pardonner, je croyais que tu pouvais m’pardonner Benicio, mais je mérite pas. Tout ce que tu veux, mon amour, ..je m’excuse, que je t’ai menti et que je suis partie, je suis désolée quand je t’ai embrassé, et de t'avoir fait mal, je suis désolée, je suis désolée...”

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Mer 15 Déc - 1:18
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Ses mains lâchent doucement leur prise, puis, attrape sous des airs de tranquilité de couteau qui baigne dans la boue. Avec pesanteur, il se dégage de l’étreinte dans laquelle il l’avait forcé.
Il se relève, essoufflé, offrant son dos à sa captive. Ses pas presque chancelants le mènent jusqu’au feu du campement : il se penche près des braises, tirant d’un sac de toile une affiche jaunie.
Les yeux pas tout à fait effacés du portrait le regardent avec jugement - ceux-là même qu’il n’a pu dessiner. Il n’arrive jamais à comprendre ce qu’elle a dans le regard : il lui semble qu’elle est souvent absente, malgré sa vivacité et son caractère.
En tout cas, elle dit vrai ( Pas comme Ruth ).

Il se tourne vers la martyr allongée dans la boue, l’observant sans rien dire. Son regard est moins sombre, mais toujours voilé d’incertitude. Un peu de peine aussi, peut-être. — Montre moi où ils sont.
Il s’approche d’elle, la soulevant par le bras pour la remettre sur ses deux pieds. Son jupon dégueulasse glisse de nouveau sur ses jambes griffées. — Avance. “ Sa voix trop basse porte l’échos d’une clémence patibulaire.

* * *

Les ongles noirs de Ruby creusent encore un peu le sol. Sous la poussière brune apparaît un crâne - Dieu bénisse les brigands qui enterrent mal leur victime.
Il la regarde, les bras croisés sur sa poitrine lourde d’un soupire qu’il retient. Elle à traversé l’enfer à genoux, sale et résignée. ne lui manque plus que le purgatoire pour atteindre le paradis : s’agenouillant pour arriver à sa hauteur, il frissonne, comme si le froid l’avait enfin rattrapé. — Nadie ? “ Il veut son attention, elle qui est penchée au-dessus des corps comme une Santa Muerte. — Plus jamais nous ne reparlerons de cette nuit. “ Ses yeux la fixent, perçants, lui offrant cette promesse amer.

Elle l’a sûrement très bien compris alors il se relève. Sur le cheval qu’il a volé, il tire un drap de coton épais qu’il pose sur les épaules tremblantes de la petite brune. — Quand nous serons de retour à Imogen, je t'épouserai. Tu profiteras de mon statut. Je ferais en sorte que tu sois à l'abri. Je serais avec toi comme tu aimes. Et toi, tu feras en sorte de continuer à pouvoir vivre cette vie paisible, c’est entendu ? “ Les insinuations qui se cachent dans ce contrat ont déjà été prononcées par la demoiselle : elle fera tout. Sinon, chacun de ses noms seront frappés de la même malédiction : être la veuve d’un assassin n’est pas une bonne affaire quand on est soi-même recherchée.

Allé, viens-là… “ Plus doucement cette fois, il l’attrape par le poignet, l’accompagnant vers la bête sur laquelle il l’aide à monter - mais il ne la rejoint pas tout de suite. — Je ne veux pas que tu me craignes. “ Il est trop tard pour ça. — Je veux t’aider. “ Sa main dans la sienne, il se pense romantique quand c’est seulement la peur et le dégoût qu’il inspire. — Je vais prendre soin de toi, tu verras. Mieux que je ne l’ai fait jusque là. “ Evidemment. — Je serait un bon mari, et toi, une bonne femme.


Il grimpe enfin sur la selle, n’attendant pas vraiment de réponse à cette proposition qui ne va que dans un sens ( pourtant, il est sincère ). La roue risque d’être longue.

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Mer 15 Déc - 2:21


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@Benicio M. De la Fuente

La route du retour à la maison est longue. Trop choquée pour voir passer les heures, Nadie ne prononce pas un mot tout le temps que dure la chevauchée. Il lui semble qu’elle ne parlera plus jamais sans qu’on lui demande. Vidée, sa nuque courbée, elle ne voit pas le paysage que ses cheveux lui voilent. Il faut qu’il la tienne à la taille fermement pour qu’elle ne tombe pas tant sa dépouille est dépeuplée. Pourtant on l’a déjà cogné plus fort. Il ne lui a presque rien cassé et c’est lui qui saigne le plus fort. Les bras en croix, tout ses membres sont en chiffon et le moindre remous sur la route la projette d’avant en arrière. Elle n’arrive pas à s’abandonner totalement sur la poitrine du cavalier qui la transporte malgré la précarité de son équilibre. Il lui semble qu’on lui a enfoncé une flèche dans la colonne.

Aux ordres qu’il lui donnait, elle a obéit aussi docilement qu’un chien affamé, creusant la terre sans autre commentaire que les grognements de l’effort. La froideur de ses paroles la saisissaient avec bien plus de force que le blizzard gelé. A peine avait-elle acquiescé à ses consignes, posant seulement sur lui un regard abattu et plein de remords. Les paroles réconfortantes qu’il lui jette, plus caressant mais toujours aussi dur, aggravent sa culpabilité.

Son jugement ne peut plus réconcilier les accents chauds de son pasteur avec l’homme de cette nuit qui n’a dans la voix plus aucune compassion. À aucun moment dans sa litanie elle n’espérait vraiment qu’il la ramène, simplement qu’il l’épargne. C’est une bonne nouvelle, peut-être, une perspective plus éclairée, inattendue, dont elle ne comprend plus les raisons, pourtant sa gorge reste serrée. La monture, beaucoup plus sportive que la vieille Becky, descend les pentes rocailleuses à toute vitesse. Les crêtes que la nuit avalent complètement s’éloignent derrière eux mais l’esprit de Nadie reste encore un peu là-bas, dans l’herbe où elle allait mourir.

Les arbres de la pinède déroulent enfin une piste plus familière. Le jour se lèvera dans quelques heures. Le cheval transpire, râle, Nadie tient à peine sur ses jambes quand Benicio l’aide à descendre. Tâchant de se ressaisir et de ne plus se faire remarquer pour quoi que ce soit, elle le suit en balayant les façades du regard, comme si elle redécouvrait un endroit quitté il y a longtemps. Il n’en est rien, mais elle ne pensait jamais revenir ici.

Là encore, quand il ouvre la porte, elle ne fait aucun commentaire sur l’état de la maison. Ses épaules parlent pour elle quand, en découvrant le carnage, elle se recroqueville un peu plus dans son châle. Des éclats de vaisselle brisée jonchent le parquet, le buffet est renversé, une chaise semble même cassée. A l’étage, c’est sa chambre qui a le plus souffert. Tout est cassé, la paille jaillie du matelas et tout est sens dessus-dessous, ormis le crucifix qui s’est bien accroché au mur. La vision refait monter ses larmes incontrôlablement mais elle serre les dents tellement fort que seuls des soubresauts discrets lui secouent l’échine, pas le moindre son à part le plancher qui craque.

En fait les questions se pressent sur sa langue, à propos de l’union qu’il a promis et de ce qu’il veut faire d’elle maintenant, mais la terreur de l’énerver à nouveau retient toutes ses angoisses au fond de sa gorge. Benicio lui fait l’effet d’un empilement de dynamite. La moindre erreur pourrait le faire changer d’avis et elle termine sous les bégonias.

“Est-ce que je peux me laver ?” demande-t-elle, très bas, comme si, désormais, elle allait lui demander une permission y-compris pour pisser dans le cimetière.

Une allumette craque entre ses doigts, elle allume la lanterne au carreau brisé qui gisait sous la table de la cuisine. A la lumière, son état est encore plus pitoyable que sous les étoiles. Le sang, la boue, la végétation et les larmes se mélangent et tracent des sillons sur toute sa peau. Les épaules dénudées sous son châle qui est bon à jeter, couverte d’écorchures et trempée, elle le regarde brièvement avant de rebaisser la tête. Même avec William, elle n’a jamais autant eut peur parce qu’au moins, avec William, elle savait ce qu’il fallait faire. S’il ne voulait pas qu’elle le craigne, c’est raté.

Il faut qu'elle fasse quelque chose pour ne pas rester plantée là. Nadie rassemble des éclats de verre dans ses mains qui tremblent comme celles d’un irlandais à jeun. La fière Wawetseka s'est évanouie près de l'étang, c’est une autre langue qui décide du sens de son nom.

“...tu veux quelque chose…?” s'étrangle-t-elle dans un souffle en effleurant la cafetière qui a roulé dans l'entrée.

Malgré l’épuisement, aucun d’eux ne semble en état d’aller dormir.

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Benicio M. De la Fuente
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Non. Vas y. “ Le sang a séché sur le coin de sa tête. Encore trempé, au milieu de la pièce, il regarde le désordre, comme absent. On dirait qu’un animal est entré dans la maison, un de ceux qui pourrait courir dans une arène. Ou peut-être un sanglier. Une bête pas très belle, ni très commode, en tout cas. — Va. Le bac d’eau est dans la grange. “ Il s’assoit sur une chaise qui tient encore debout, se massant le front.

La bonne peut y aller, un geste de la main épuisée l’y pousse. — Prend la lanterne, que je puisse voir où tu vas. “ La petite fenêtre dont les carreaux semblent avoir été épargnés donne une faible vue sur la cour et l’habitacle d’où Becky les regarde, pas vraiment stupéfaite de ces allers et venues.

Sa solitude retrouvée, il commence à ranger, jetant ce qui est cassé sans épargner aucun souvenir. Le tabouret ira au feu, les livres à peine raccommodés dans l’étagère. Le bouton de nacre, lui, ira sous son oreiller.

* * *

Il s’est changé et porte maintenant dans ses mains un petit tas de vêtements soigneusement pliés, avançant dans la pénombre sur un chemin qu’il connaît depuis des années, décharnée de son herbe par les pas répétitifs des habitants. La flamme de son cigare est comme une tâche dans la nuit - La lueur d’une lampe éclaire bien mieux la baigneuse et l’eau sombre dans laquelle elle barbote. Il s’assoit sur une botte de paille, posant au sol la tenue qu’il lui a choisie. Le petit bac d’eau est à peine plus profond que l’étang.
Dans un mouvement contraire, il décide finalement de se relever, attrapant un peigne oublié là. C’est derrière elle qu’il se place pour brosser ses longs cheveux, les débarrassant de la boue qui y colle encore. Puis, enroulant cette tignasse autour de son poing, il serre les nœuds pour les essorer. Sur sa nuque commence à se dessiner la marque de ses doigts. — Tu vas dormir dans mon lit ce soir. Demain j’irais trouver un nouveau matelas pour toi. “ Il n’a pas encore mis d’ordre dans le grenier. Il n’ose pas y toucher. Et puis, comme ça, il pourra garder un œil sur elle. Il dormira dans le grand fauteuil - une fois n’est pas coutume. — Sors et habille-toi. J’ai besoin de ton aide.
Il se relève à son tour, soufflant une bouffée de tabac. C’est la lampe qu’il attrape, laissant sa lumière vaguement aveugler celle à qui il fait face. Il attend qu’elle s’exécute.

Il la regarde. Sans plus aucun embarras.
Quand ses petites mains s'affairent enfin à mettre un peu d'ordre dans un chignon à peine esquissé, il l'arrête tout de suite. — Nes les attache pas.

De retour à l’intérieur, la petite pièce qui fait office de chambre et de salle à manger - presque de cuisine - est bien plus ordonnée qu’elle ne l’était à leur arrivée. Bien sûr, les objets manquants évoquent encore le chaos qui jonchait le sol - quelques bouts de bois aussi. Sur la grande table qu’il n’a pas cassé, un peu d’alcool portant une étiquette de pharmacie et d’autres cotons mouchetés de rouge habillent le vide.
Il remonte une de ses manches, montrant la morsure pulsante qu’elle lui a à jamais tatouée. La marque de ses dents est encore visible — Aide moi à faire un pansement. “ Il déroule une gaze qu’il lui tend, puis s’assoit.

Je vais envoyer une lettre à Simon. Je t’en ai parlé, c’était lui l’ancien pasteur d’Imogen - Le temps que la nouvelle l’atteigne et qu’il descende du Sud, il en a bien pour une semaine. C’est lui qui nous mariera, puisque je ne peux pas le faire. “ Il tire encore une bouffée de son cigare. — Pour les papiers du notaire, je veux que tu mettes ton autre prénom - Nadie.

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Mer 15 Déc - 4:27


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Le regard qu’elle lui lance, comme frappée d’un nouvel éclair de vivacité, en dit plus long que des mots. L’histoire du matelas la réconforte d’une façon, pendant une demie seconde elle s’imaginait qu’il lui demandait autre chose dont elle n’aurait pas eu la force. Et puis les yeux qu’il traîne sur elle lui font en fait encore plus mal. Pour la première fois de sa vie, elle se sent laide au point d’avoir le besoin irrépressible de se cacher vite dans les vêtements propres. Il l’a fait se sentir répugnante. Après tout ce qu’elle lui a dit (et qu’elle regrette tellement), cela n’a rien d’étonnant. Qui voudrait passer sur ça ?

“P…” elle ne termine pas sa question, retenant encore derrière ses dents les anxiétés qui tambourinent.

Comme il n’y a pas de chaise, elle reste debout pour imbiber la bande d’alcool et vient tamponner son bras avec une précaution extrême. A croire que c’est elle que ça brûle. D’abord elle frotte les traces de sang séché et puis, très très doucement, elle passe sur la plaie en enroulant le bandage autour de son bras. La trace de ses dents, à force, est presque devenu une façon de marquer son territoire. Pourtant elle ne se sent absolument plus chez elle dans cette maison lugubre.

Les préparatifs du mariage hâtif semblent la laisser de marbre. A sa requête, elle hausse les épaules. Il peut lui donner le nom que ça lui chante, elle s’y fera.

“Comme tu veux” finit-elle par répondre, d’une voix enrouée et ténue. “Je m’en fiche.” Elle lève les yeux une seconde pour dissiper la confusion. “Du nom.”

Toutes ses petites réflexions qui insistent sur la confiance qu’elle a perdu lui font bien plus mal que des claques dans la gueule. Avec une épingle qu’elle pique de sa propre chemise, elle fixe le pansement. Cette saloperie d’épingle qui est la cause de tout ses problèmes. “Attention…” elle imbibe encore un coton pour contrer le sang qui monte déjà à la surface des linges justes noués. “Je suis désolée” gémit-elle sincèrement en s’essuyant la bouche, comme si elle avait encore son goût sur la langue.
Une toute petite part d’elle qui reste, pas tout à fait éteinte, et qui regrette aussi de ne pas lui avoir dévoré la main comme un coyote enragé. Le grand chef en avait pleuré quand elle avait craché l’oreille devant sa tente.
En regardant son avant bras, tellement puissant, elle se dit que la cicatrice ne partira sûrement jamais.

“C’est bon.”

Sa verve se contente du minimum. Sans plus de commentaire, elle rassemble la pharmacie sur son plateau et débarrasse la table des déchêts sanglants. A petits pas chaussés, elle ramène tout le farda dans la cuisine.
En rangeant la bouteille, elle réalise qu’elle tuerait bien encore pour pouvoir boire tout l’alcool médical dans son dos et noyer son chagrin dans l’eau de feu.
Le malaise s’étend. Du coin de l’oeil, elle le surveille aussi. Elle commence une tresse en marchant vers la chambre, avant de se mettre au lit.

“Non.” Elle se redresse d’un coup en apercevant l’objet qui brille dans la main de Benicio. “Pas ça.” Il ne lui en faut pas plus pour comprendre, il lui a déjà demandé de garder ses cheveux lâches. “Non !” S’il veut toucher un seul de ses poils, il faudra qu’il l’assoit de force parce que déjà, elle contourne la table avec la dextérité retrouvée d’un renard fermé dans un clapier. A deux mains sur sa tête, elle protège la plus grande fierté de toute son existence pathétique en se jetant sous le lit.

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Elle s’agite de nouveau autour de la table, plus vivante quand elle voit le ciseau qu’elle a dans les mains. Elle a bien compris, la jolie fille des plaines, qu’il allait lui couper son plus bel atout. Il faut cisailler les pièges dans lesquels les marins se perdent - la sirène ne chantera plus. C’est pour son bien ( comme il aime dire cela ).
Arrête de faire l’enfant. “ Il la regarde pleurer avant de la rejoindre dans sa course, d’abord lasse, puis exaspéré. La pièce n’est pas bien grande, mais on dirait que ça la rend d’autant plus agile.
Il la suit, tentant de la coincer, mais finit par déraper. S’appuyant sur son bras pour se relever, la petite morsure qu’elle a bien bandée lui rappelle comme une vive brûlure qu’il ne lui permettra plus jamais l’audace d’une telle attaque.— Viens ici immédiatement ! “ C’est par les cheveux qu’il l'agrippe, remontant la tresse qu’elle aura vainement tenté de nouer une dernière fois. La poignée qu’il tient, à la base de sa nuque, suffit pour l’immobiliser. Il la fait s'asseoir sur une chaise qu’il pousse presque sous ses fesses.


Il commence à couper. Le premier coup de ciseau sonne comme une corde de chanvre épaisse qu’on aurait sectionnée. Hélas, la petite bonne se débat encore, tâchant de protéger de ses mains cette crinière qu’elle a secoué une fois de trop au-dessus de son visage. Les filles des plaines ont bien d’autres charmes, mais leurs cheveux sont précieux à leurs yeux - il l’a souvent observé brosser cette rivière d'ébène, à se regarder dans le miroir comme une muse enivrée de ses propres talents.
Enlève tes doigts, ou je les coupe. “ Il ne s’arrête pas, montrant que ses menaces ne sont jamais vaines.

Les cheveux tombent au sol, maintenant une mèche par une mèche. Il redécouvre cette nuque rouge qu’il peut regarder maintenant qu’il l’a enserrée. Comme ça, elle aura l’air plus sage. Elle sera plus sage. Elle ne pourra plus se pavaner et le capturer. Marie Madeleine, celle qui a traversé le désert cette-fois, ne pourra plus s’habiller de ses cheveux pour affronter un soleil brûlant. — Ne pleure pas comme ça, tu es très jolie. ça repoussera. “ Son air renfrogné ne va pas bien avec ses mots. Attrapant sans solennité la tresse qui repose au sol, il la jette dans le seau qui contient les épluchures.

Tu sais qu’on fait ça aux filles avant qu’elles entrent au couvent ? “ Il tire un balais, faisant un peu de propre tout autour de la pleureuse. — Prend ça comme une sorte de noce. Comme elles tu vas porter un nouveau nom. “ La tâche accomplie, il range tout son attirail. Mais il est le seul à s’activer.

Comme surpris qu’elle n'ait pas bougé de sa place ( vraiment ? ), il soupire et s’arrête dans ce rangement frénétique. Il vient plutôt se placer devant elle, attrapant son visage entre ses doigts.  — Pourquoi tu aurais besoin de ça maintenant, hein ? C’est un caprice que tu fais. C’est la beauté de l’âme qu’une femme doit cultiver. Le reste, tu l’as déjà. “ Il ment si mal, lui qui n’est attirée que par celles qui ont les cheveux comme elle, les lèvres si bien faites, parfois maquillées, et des yeux de biche qui ont le regard d’un loup.  

Mais rien n’y fait. Sa main vient essuyer les pleures d’une femme dont il foule l’égo à plein talon. — Là, là, ne pleure pas. “ Il la force dans une embrassade qui s’efforce d’être chaleureuse, mais il l’enlace avec la froideur d’un mort. — Tu vas dormir et demain, tout ira mieux. Cette nuit sera loin derrière toi.

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Jeu 16 Déc - 2:25


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A cet instant, ni la gratuité ni la cruauté de l’acte ne la font pleurer. Seulement la vision de cette tresse jetée aux ordures, symbole déchirant de sa fierté perdue. Nadie n’avait jamais eu grand chose mais son orgueil était toujours dans ses bagages. Les hommes de toutes les couleurs admiraient ses cheveux presque autant qu’elle même s’admirait. Son plus grand bonheur était de se coiffer, comme le faisait sa mère et sa soeur, et comme Samson, toute sa joie était dans sa chevelure.

Dans l’étreinte, elle ne fait que toucher ses épis inégaux et palpe l’absence de son organe le plus précieux. La honte de se présenter au monde coiffée comme un garçon l’étrangle encore plus. Ses belles mèches mêlées à la poussière, sommairement balayées, l’assomment de stupeur. Elle paraît inconsolable et rien de ce qu'il lui dit n'a le moindre écho dans ses pleurs. Quel genre de fiancé se donne la peine d’enlaidir sa promise ?

Incapable de formuler une insulte à la hauteur de sa tristesse, elle se frappe la tête et tire sur ses cheveux comme si elle pouvait les refaire pousser plus vite. A deux mains, elle le repousse brusquement pour se précipiter dans la poubelle où elle cherche un éclat du miroir brisé.

“On dirait comme... Chuy !” Ce serait presque drôle, si elle ne haïssait pas autant ce qu’elle voit. “Chuy Delafuente, elle est belle ta femme !” Furieuse, elle jette le miroir et pleure encore plus chaudement en se couchant sans même enlever ses chaussures préalablement, sous la couette pour que personne ne puisse rire d’un tel spectacle. Ça sonne comme un caprice mais pour elle, c’est un drame.

Toute la nuit, elle ne fait que pleurer, incessamment, le visage enfoncé dans l’oreiller. On croirait qu’il a tué ses parents.



***



La honte qu’elle traîne les jours suivants se dissimule sous les coiffes les plus variées. La perte de ses cheveux l’aveuglent encore un temps de tous les problèmes beaucoup plus graves qu’il lui faut affronter. Pour ne rien gâcher, les paroissiens remarquent le changement et elle ficelle sous le nez de Benicio un mensonge de façade assez habile, prétendant qu’elle les a sottement brûlés en s’approchant trop du poêlon. La brave petite bonne limite au maximum sa présence parmi les croyants, se contentant des horaires et précipitant ses sorties obligées, les courses vite expédiées sans bavardage, pour ne s’adonner avec ferveur qu’aux activités qui lui permettent d’être seule. Surtout, elle n’adresse plus un mot à son fiancé et ne se presse pas pour annoncer l’heureuse nouvelle à ses amies. Ses humeurs montent et descendent, de la haine au désespoir, au même rythme que ses allers-retours furibonds sous les fenêtres du bureau. Nadie (ou quoi qu’elle ce soit) se venge en arrachant les mauvaises herbes, en frottant les carreaux et en coupant le bois.

Tout ce qui concerne ses noces semblent lui passer au-dessus de la tête. L’organisation ne paraît pas lui revenir, elle ne la réclame surtout pas.

“Dégage !” La cuillère fuse dans la pièce à toute vitesse et un miaulement douloureux lui répond. Atos se précipite en dehors de la cuisine où il n’est plus le bienvenu. “Saloperie.”

Alors que Benicio travaillait encore, Nadie a trouvé le moyen de siffler une partie de l’alcool le plus fort de la maison, c’est à dire le désinfectant vendu par le pharmacien. En découpant les carottes, elle se blesse superficiellement et se brûle après en remuant la soupe. “...mrhm…” Désespérée de ne pas réussir à briser la glace, elle noie son regret du quotidien paisible qu'ils avaient. Celui-ci lui ressemble en tout point mais elle s'y retrouve en réalité plus seule que jamais. Elle a envie de le provoquer, de le forcer à lui parler, même pour lui hurler dessus, parce que la situation est insupportable. Mais elle a bien trop peur pour le confronter honnêtement.
Malgré sa tentative de dissimuler son ivresse manifeste, elle pose avec rudesse les assiettes sur la table puis le faitout où exhale leur pitance. Les baies de la veuve Meadow dont elle pensait s’occuper aujourd’hui commencent à se gâter dans leur panier.

“Ah mais imbécile de chat ! Dehors !” explose-t-elle en l’apercevant se frotter innocemment au pied de la table. L’alcool la rend méchante. Attrapant son pauvre petit mendiant par la peau du coup, elle le jette sans sommation en dehors de la maison comme si elle n’avait jamais bataillé autrefois pour pouvoir le nourrir. Le bol de lait n’attend même plus sur le bord de la fenêtre.

Il peut toujours compter ses bouteilles de vin, elle n’y a pas touché.

Sans même attendre que Benicio s’installe avec elle, Nadie s’assoit à table et joint les mains en attendant qu’il répète le bénédicité. L’atmosphère est lourde, rien qui ressemble à un jeune couple en voie de se marier, évidemment.

“Amen.” Elle termine de remplir les assiettes et touche à peine à la sienne. De toute façon elle ne mange presque pas depuis trois jours, prétendant que c’est pour rentrer dans une hypothétique robe qui n’existe pas encore.

Puisqu’elle sait que son regard embué la trahirait, elle garde les yeux au fond de son bol en attendant qu'il ait fini de manger.

“Je jette les épluchures aux poules de Lucio” dit-elle d'une voix enrouée après avoir débarrassé. Ses mains s’énervent en tirant sur les boutons de son manteau qu’elle peine à fermer. “...rah mais…!”

Une fois dehors, elle titube plus franchement en traversant la cour, ce qui a lieu de l'agacer encore plus, le seau à la main. Le foulard sur sa tête glisse encore sur ses mèches folles et elle exulte entre ses dents.

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Jeu 16 Déc - 3:50
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Il ne dort pas, assis sur son vieux fautueil, celui-là même où il s’était échoué quand elle l’avait remis sur pied. Elle pleure, mais lui, ne la prend pas dans ses bras. Il lui prend simplement tout.

Il s'emmitoufle un peu plus dans les quelques couvertures rescapées du naufrage de sa colère. Ses yeux cernés, épuisés, ne lâchent pas la gisante qu’il observe comme un phare salvateur. Pourtant, il ne ferme pas les paupières car il a peur d’enfin voir sa lumière apparaître : le reflet d’un couteau qu’elle a promis de lui mettre en travers de la gorge.

Dans le fond, il sait qu’elle ne le fera pas : il l’a trop malmenée pour qu’elle le morde de si tôt : mais un chien ne se tient à carreau un temps seulement avant sa prochaine farce. Mais Nadie n’est pas un chien. Une brave bête serait plus prévisible.
Paranoïaque, sa nuit blanche flirte avec des idées noires.

* * *


Tout ça ne lui ressemble pas. On dirait la parodie absurde d’une nuit plus heureuse : voilà que même Atos, cette petite fouine qu’elle protégeait pourtant bec et ongle, se prend une soufflante. Et puis, il y a aussi son haleine piquante qui empeste le désinfectant.
Benicio fronce le nez. — Reviens là… “ Sa voix ne porte pas bien loin, étranglée par un silence qui l’a enrouée.

Bien évidemment, elle quitte la pièce. Il souffle et se lève, pataud, rattrapant sans mal la bonne ( non, sa fiancée ) et ses petites jambes.
Il l’attrape par le bras, tentant d’être délicat alors que son emprise est violente. — Nadie, arrête, tu es complètement saoule. “ Mais la miss gigote, tant est si bien qu’il finit par lâcher sa prise.
le baquet gît au sol, vomissant ses épluchures et quelques cheveux. Il s’arrête un instant, comme perdu dans les lettres que forment les peaux de différentes couleurs. Il se rappelle d’un jeu auquel s’adonaient les filles de Tolède : il fallait d’un coup peler une pomme entière, puis, en la jetant par dessus son épaule, on découvrait l’initiale de la personne qu’on épouserait. — C’est l’alcool pour les plaies que tu as bu ? “ Il la regarde, une pointe d'accusation dans le regard, mais pas vraiment d’expression pour transfigurer ses sentiments.

Viens-là. “ Un souffle de déception lui passe entre les lèvres quand c’est lui qui, finalement, s’avance. — Tu encore en colère pour - “ Bien sûr qu’elle l’est. Il croise les bras et penche la tête sur le côté. — C’est quoi, cette fois ? De la rage? Du dégoût ? De la peur ? “ Il fronce les sourcils. Pourtant il n’est pas tout à fait énervé. Il veut juste entendre sa réponse. Presque instinctivement, ses mains viennent remettre en place le foulard qu’elle a noué pour cacher l’absence d’une tresse. — Tu peux me dire tu sais. J’imagine bien ce que tu penses. “ Il se penche finalement pour ramasser le seau, y jetant par poignées les détritus qui jonchent le sol. — Il n’y a plus de retour en arrière possible, alors soyons au moins franc l’un avec l’autre, hein ? “ Il rit jaune. — Et tu ne vas pas boire tous les jours pour oublier avec qui tu vis, en plus ? “ Il pince les lèvres.

La cour est enfin en ordre alors qu’il se relève pour rendre son seau à Nadie. — j’aurais aimé que tu ne fouilles jamais là-bas. Les choses auraient été plus simples. “ Elle ne l’étaient déjà pas avant - maintenant, ils avancent sur un véritable champ de mines. Lui qui va se marier, il se croirait plutôt en temps de guerre : un schisme clair a fracturé leur petite vie paisible. Il a le sentiment que cela fait des mois qu’il se haïssent, alors qu’une semaine est à peine passée. La faute à qui ? Dieu seul sait. ( la sienne, contre toutes ses espérances ). — Vas y, dis moi, qu’est-ce que tu essayes de noyer avec…Avec de l’alcool à quatre-vingt degrés ? “ Le Ricqles doit lui brûler l’estomac.
Il sait très bien ce qu’elle peut lui reprocher - il n’est pas tout à fait là, mais pas déconnecté de la réalité pour autant. Barbe bleue est un bel exemple de ce qui arrive quand les secrets les plus dérangeants font surface. C’est un conte qu’il connaît par coeur. — Tu regrettes, hein, toi aussi ? Enfin, si tu préfères, je peux aller te chercher du vin, histoire que tu boives avec les poules. Ce sera toujours mieux que l’alcool de menthe. “ La remarque amer est lâchée dans un souffle.
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Ven 17 Déc - 3:55


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Les bras croisés, Nadie s’efforce de rester stable même si un léger balancement trahit son état. Le discours de Benicio lui boue la cervelle avec plus de sûreté que l’alcool pharmaceutique. Le nez baissé, elle frotte sa chaussure contre le sol avec toute l’attitude d’une coupable. Petit à petit, elle s’enfonce dans le col de son manteau et, sur les dernières paroles qu’il lui jette, la minable petite boniche s’empare de l’anse du seau comme s’ils étaient déjà quittes.
Pour ne pas s’écrouler d’un côté, elle tient le panier de détritus à deux mains. Un ricanement mauvais lui desserre les dents.

“Le vin, pour qu’on recommence comme à…? Tu as pas l’air d’aimer bien.”

Rien d'autres ne lui monte à la bouche que du venin. Il a raison, l’éthanol lui brûle l’estomac et la fait saliver. En se penchant en avant, elle crache dans le seau un filet de bave.

“Tu m’aime plus” maugréé-t-elle “tu m’déteste.” C’est vrai, elle est triste pour Louise mais encore plus pour elle-même. Elle essuie sa manche contre ses lèvres. “Alors quoi que ça peut te foutre ?”

Ce dont elle se sent le plus coupable, c’est de lui avoir laissé savoir qu’elle l’avait découvert. Si seulement elle avait eu l’esprit de ne rien dire, de ne pas s’enfuir et d’agir comme si tout était normal. Il n’aurait pas été obligé de sévir ni de durcir le ton. Faire semblant aurait été tellement plus facile.
Ses propres sentiments vis à vis de lui, elle ne saurait pas leur donner des noms.

Sans le regarder une seule fois dans les yeux, elle déballe ses accusations infantiles et renifle dans le froid.
“Je t’aurais pas fait d’mal, moi. Je prend soin de mon nâpêw” dit-elle avec un aplomb qui contraste cruellement avec la réalité de son précédent mariage. “Tu es méchant pour moi à cause de…” Elle agite ses doigts sur l’anse. “Rien. Je t’ai mis un pansement même.”

Haussant les épaules, elle lui tourne le dos pour s’en aller vacillante jusqu’au poulailler de leur voisin, le cœur au bord des lèvres. A peine son visage hors de sa vue, elle recommence à pleurer. A croire que ça ne s’arrêtera jamais.
En jetant les épluchures par-dessus la clôture, elle doit crachoter encore un peu et retenir une envie pressante de se faire vomir. Son œsophage est en feu. Dans les herbes hautes, elle aperçoit la petite silhouette d’Atos qui sautille sûrement autour d’un mulot. Une petite arrête s’enfonce dans sa poitrine.

De retour, elle ferme la porte et tourne la clé dans la serrure, imitant depuis plusieurs semaines les tocs du propriétaire.
 
“Je suis désolée et tu veux même plus me pardonner à moi. C’est pas juste.” Elle ajoute, décidée à aller au bout de son parjure. Un ricanement mauvais lui fait hocher la tête. “Même les photos tu leur a pas” elle fait un geste de crayonner “sur les yeux.”

Le nez qui se fronce, elle le regarde en tombant le manteau avant de l’accrocher à un crochet de l’entrée.
Le foulard qu’elle dénoue révèle ses mèches folles, inégales, qui forment comme une couronne d’épines sur son front brûlant. Son ventre vide grogne et elle se frappe pour le faire taire. Bien qu’ils n’aient pas encore prié, elle enlève déjà ses chaussures pour monter à l’étage.  
Puis, dans un revirement, elle redescend la marche et s'approche de lui, lui prend la manche avec une douceur que son ton n'annonçait pas et glisse sa main dans la sienne. Elle pose son autre main sur son poignet le plus doucement du monde, en caressant sa peau avec la pulpe de ses doigts gelés.

“Épouse toi une riche et tu me laisse marier un homme qui me trouve bien assez pour sa maison. C'est mieux.”

Levant le bras, elle lui touche la joue et lui penche amoureusement le visage pour qu'il la regarde dans les yeux.

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Ven 17 Déc - 13:32
   
 
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Les quelques mots qu’elle débale lui font mal à l’orgeuil et aussi au coeur. Il reste assommé sous les insultes et les reproches auxquels il s’attendait pourtant. Il la laisse parler, comme il lui a promis, faisant mine de réfléchir.
Il lui semble qu’elle le hait moins que ce qu’il pensait.

Il n’arrive pourtant pas à la retenir quand elle reprend sa route. Quelques pleures éteints secouent encore sa silhouette qui disparaissent dans la nuit. Mettre un peu de distance, voilà ce qu’il faut. Encore. Toujours. Alors il s’en retourne à la cabane, puisqu’il se confine si bien.

Mais elle n’en a pas fini avec lui. Son retour est annoncé par le cliquetis d’un verrou et de nouveaux reproches. Pourtant cette deuxième bourrasque lui semble plus amer que vexante.  — Non, les yeux c’est parce que- “Il n’arrive pas à renchérir, s’enfonçant de nouveau sur sa chaise. Même sur le papier, il n’arrive pas à lui faire face.

Ses dernières paroles, conjuguées avec la douceur surprenante de ses gestes, l'achèvent enfin. Il s’appuie un peu dans le creux de sa main, y cherchant de plus douces caresses. — Mais moi je ne veux personne d’autre. “ Sa main vient finalement appuyer celle qu’elle a osé poser sur sa joue, retardant toujours plus son départ.  — C’est toi que j’aime. Vraiment. “  Ses jolis mots parviennent toujours à le défaire. — Je te pardonne tout, toujours, tu le sais. Sinon… “ Sinon tu serais morte. Cette vérité reste en suspend, bien vite effacée de ses lèvres avant même d’avoir été prononcée.
Il se relève plutôt, encadrant à son tour de ses grandes mains le visage de Nadie. — Tout ce que je fais, c’est pour toi que je le fais. Tu crois que je le fais pour te nuire, mais c’est faux ! Je sais, je suis parfois sévère, mais c’est parce que je veux le meilleur pour toi, pour ta vie. Je ne veux que sauver ton âme, je te le jure. “ Cette explication, quoique sincère dans son imaginaire tordu, traduit la cruauté avec laquelle ses sentiments doivent toujours être exprimés.

Ses mains coiffent les cheveux courts de la bonne. On dirait un angelot, pas du tout l’une de ces bonnes sœurs austères qui retirent si rarement leur voile. Avec ses yeux encore rouges et ce regard contre lequel il ne saurait lutter, il se fait plus petit, vexé mais surtout triste. — Tu es ce que j’ai de plus précieux. “  Le flot de ses paroles s’agite soudainement, comme si la fièvre commençait à monter. — C’est toi que je veux épouser, par une de ces grenouilles de bénitier. Je te veux toi - tu comprends ? Tu es si belle, et bonne avec moi - je peux te faire confiance, à toi,  je le vois bien. Je le sais maintenant. “ L’une de ses mains glisse le long de son épaule, cherchant les petits doigts de sa captive dans des tremblements hâtifs.— Je mourrais si tu partais.   “ C’est vrai. Il avait déjà essayé de se pendre il y a quelques années - cette fois il réussirait ( Odieux chantage, mensonge qui ne se réalise jamais ).  — Je t’aime tellement. “  Cela aussi est vrai. Il l’aime peut-être même trop : un monstre ne devrait jamais pouvoir enchaîner dans ce contrat infâme une innocente de plus. Il ne mérite pas que Dieu lui ai laissé une partie de son cœur, lui qui, par ses actes, ne devrait être destiné qu’à la fange et aux flammes.

Il s’arrête un instant, comme essoufflé. — Et je vais te le prouver. “  La froideur et l’inquiétude s’en sont allées de ses traits. Il scelle dans un baiser sûrement volé cette promesse. Retirant le sol de sous ses pieds, il la porte comme une mariée que l’un achemine jusqu’à sa chambre ( ce qui n’est pas tout à fait faux ).
Puisque le toucher ne la dégoûte pas, puisque son âme ne craint finalement pas la puanteur de la sienne, alors lui aussi peut le faire.

Il la dépose sur le petit lit encore défait, la surplombant sans s’allonger contre elle. Il l’observe de cet étrange regard qu’il pose toujours sur son corps - ce n’est pas du dégoût, mais la traduction d’une obsession qui lui gèle le cerveau. Enfin, il peut vivre ce rêve éveillé qu’il avait fait la première fois qu’elle avait prié, gisant sur ses draps : quand il la dénude, c’est avec la même patience qu’il le fait pour les autres. — Tu penses que je n’aime pas “ça” ? “ Les boutons de sa chemise défile sous ses doigts.
Dans le fond, personne ne peut courir trop loin de son plaisir : certes, le moment lui semble parfois trop long, immonde mixture de tout ce qu’il n’aime pas dans l’humain, mais avec elle, il sait qu’il est en sécurité. Demain matin, les coups de bâtons qu’il avait pris dans ses jeunes années et autres morales rabâchées ne viendront pas le hanter. Bientôt, il seront mariés, de toute façon, et leur union a déjà été consommé. Plus de sacrement n'existent dans ce geste maintenant commun ( pas encore tout à fait pour lui, ceci dit. ). — Tu te trompes. Et en plus, je suis sobre, ce soir.
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Benicio M. De la Fuente
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Sam 18 Déc - 2:23


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“Oh...pas moi…” sourit-elle, toujours si enivrée, les yeux encore brillants et l’air de dire fais voir un peu.

Nadie étend les bras au-dessus de sa tête en froissant davantage les draps défaits, ravie de perdre cet argument qui aurait pu si mal finir. La facilité avec laquelle il la soulève, comme si elle ne pesait plus rien, lui soutire un cri joyeux. Ce qui faisait si peur est aussi ce qui le rend si attirant, ses caresses ont les mêmes mains que celles qui, meurtrières, la plongeaient dans l’eau glaciale. Puisqu’il est possible de pardonner, de se faire pardonner, elle s’abandonne aux mains si luxurieuses d’un fiancé déterminé. Il a l'air de regretter tellement, si malheureux, prêt à se laisser mourir ... Il n'est pas mauvais, il n'est pas pervers comme d'autres, il est perdu dans sa religion, il a besoin de ses bras, elle le croit (si naïvement), elle est celle qui pourra le changer et l'aider à devenir ce qu'il est destiné à être : un bon pasteur, un bon mari, un bouclier. Les mots ne sont pas sa partie, c'est en touchant sa peau qu'elle se réconcilie.

L’ivresse la rend moins vive, plus lascive, moins téméraire et plus à conquérir. A ses baisers, elle se dérobe avec jeu comme pour le provoquer, voir jusqu’où il est capable d’aller pour ses charmes qu’il dit tellement aimer. La belle, qui est à nouveau belle, se laisse déshabiller sur le même lit où leurs prières avaient failli la mener au cercueil. Qu'importe, sexe et mort ont toujours cohabité pour elle. Alors elle le laisse toucher sa gorge encore bleuit pour lui prouver, dans un élan tordu auquel elle-même ne comprend rien, qu’elle aime avoir peur de lui. Elle le laisse voir les sursauts que la sensualité lui procurent sans essayer de les retenir, les cicatrices de son âme que beaucoup ont laissés sous sa peau. Si elle lui donne absolument tout ce qu'il demande, il ne lui fera plus jamais mal, c'est évident. La soumission de tout son être est la seule preuve d’amour qu’elle sait donner.

A jamais, rien ne la rassure autant que les murmures d’un courtisan et ceux de Benicio la font sourire jusqu’aux oreilles. Car s’il y a bien une chose qu’elle redoute, c’est l’indépendance et son manteau de solitude. Nadie a besoin d’un homme, même du pire d’entre eux, pour jeter à ses pieds son désir, ses promesses, et devenir son vassal.  Il la consume, enfin à genou devant la bonne idole. C'est le Créateur qui les réunit dans ses mains. Le fantôme de Louise est noyé dans son esprit, sous la surface de l’étang, avec ses autres démons. Préférant leur jeu perverti, cette danse d’aveuglement, elle chasse d’une caresse toute interprétation de ses découvertes. Le tiroir doit rester fermé y-compris dans sa tête. Tout ce qui lui importe, c’est qu’il s’agenouille devant elle en lui disant, exactement comme il l’a dit, qu’il n’en veut pas une autre, qu’elle est unique, belle et ensuite bonne, qu’il veut la sauver et la protéger. Et elle lui dit, en s’offrant comme un trophée, qu’elle l’aime aussi.



***



Sous la couette, ils chuchotent jusqu’à tard dans la soirée en échangeant autant de tendresse qu’il en faut pour brouiller leur conflit. Nadie refait son pansement, les cheveux complètement défaits qui lui donne un air d’oisillon. La fatigue finit par l’emporter, l’estomac encore douloureux mais le cœur plus léger, pour un temps, dans les bras de son bientôt-mari.  

“Tout va bien maintenant” chuchote-t-elle en fermant les yeux.

Il suffit d’y croire assez fort.  

Nadie
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