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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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I dug this grave I call my home | Isaac x Jamie
Consuelo Ricci
Consuelo Ricci
Since : 13/07/2020
Messages : 195
Faceclaim : Halle Bailey
Crédits : Moontea
DC : clyde & mila & Cole & amitola
Age : dix neuf ans, plus vraiment une enfant, mais pas encore tout à fait adulte
Statut : cœur d’artichaut, elle fait tourner les têtes pour son joli minois, sans jamais s’abandonner plus loin qu’à ses rêveries
Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Dim 20 Mar - 13:02
I dug this grave I call my home

ft. @Jaime Brooke


Assit sur le toit du Golden Cat – ou de ce qu’il en reste ; Isaac observe le soleil redescendre pour rejoindre l’horizon. Son regard glisse vers une façade en particulier, aux murs peints décrépits et aux vitres poussiéreuses. Là où les autres demeures commencent à se teinter de lumières orangées, reflets des lampes à huile qu’on suspend devant le porche, celle-là reste toujours dans l’ombre.

Il avait repéré cette maison il y a bien longtemps ; à l’époque où Logan le laissait seul le soir dans le grenier du bordel. Il avait demandé aux prostituées « qui pouvait bien posséder une maison mais ne jamais s’y rendre » – lui, aurait donné n’importe quoi pour retrouver le confort d’un foyer. « La bâtisse appartient au fils King », qu’on lui avait répondu. « Le père s’est barré après la guerre, et la mère est morte de chagrin. La sœur vit un peu plus loin dans la pinède, tu l’as déjà vue, c’est la faiseuse d’anges. Elle vient parfois balayer devant le porche, et aérer… Mais la maison appartient au fils King. Personne ne sait trop ce qu’il fait et où il vit… ». Enfant curieux, il ne lui en avait pas fallu plus pour aller explorer ladite maison.

Du haut de ses treize ans, il se l’était imaginée hantée, ou pleine de secrets inavouables… mais la demeure était d’une banalité affligeante. Les King étaient des gens simples. Si les lieux étaient meublés, seul le strict nécessaire était présent, recouvert de draps pour protéger de la poussière malgré leur valeur inexistante. Le comble de son excitation fut d’avoir trouvé une bible en gaëlique et quelques portraits délavés par le temps, datant de l’avant-guerre. Après la déception de son escapade, Isaac n’avait pas remis les pieds là-bas pendant de longues années.

Mais avec la disparition de Logan un an auparavant, il avait dû se trouver quelques planques avant d’être embauché comme garçon de ferme par la fille Kingsley. Cette maison lui était apparue comme une évidence – assez éloignée du bourg mais tout de même en ville, à deux pas du cimetière (et de l’église donc) où personne ne souhaite se rendre la nuit… et somme, assez banale pour que personne n’y prête attention. Si Isaac avait appris en écoutant les commérages que le fils King était de retour en ville, et qu’il revenait parfois là-bas, (principalement quand il avait trop bu pour rentrer du saloon jusqu’à où diable il se cachait) il ne s’en formalisait pas – un ivrogne ne pourrait pas lui faire grand mal. Il y avait alors passé quelques nuits, du temps où le Golden était encore ouvert et qu’il ne voulait pas déranger Anne Little ; la propriétaire.

Le soleil ayant maintenant complètement disparu, laissant place à la nuit, Isaac ramasse ses affaires et se met en route. A vol d’oiseau, la maison n’est qu’a quelques minutes de marche, mais il aimerait éviter qu’on le prenne la main dans le sac. Il s’était déjà plusieurs fois fait déloger par un vicaire trop zélé, certainement une connaissance du propriétaire en question, et préférait éviter d’avoir à chercher un autre abri pour la nuit – il avait menti à Benjamin, lui indiquant retourner à la ferme, mais préférait attendre encore un peu, juste au cas où la chasseuse de primes scandinave soit toujours à ses trousses.

Habile, il n’a qu’a contourner la maison pour y entrer, crochetant une serrure qui semble avoir maladroitement été renforcée pour éviter son intrusion. Il retrouve les lieux exactement comme ils les avaient quittés plusieurs mois auparavant : sales et délabrés. Petite nouveauté, de l’eau doit maintenant le long d’un des murs en temps de pluie, car l’odeur soutenue de moisissure le fait éternuer. Il s’empresse alors de déplacer le lit et le matelas humide pour le mettre le long d’un mur sec, et entrouvre une fenêtre à l’arrière pour faire rentrer un peu d’air. Il se débarrasse ensuite mollement de ses affaires, envoyant valser ses grolles, sa veste et sa chemise dans un coin qui lui semble approximativement propre. Lorsqu’il s’allonge enfin, le corps fatigué et l’esprit embrumé par la nuit précédente, il s’endort presque immédiatement.


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Consuelo Ricci
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Mar 22 Mar - 16:35



the only home i know
is my bed.

***
Mais c'est pas vrai ! "
La porte de cette foutue piaule est ouverte. Encore ! La dernière fois qu'il l'a enfoncée pour y déloger l'intrus, s'est sauvé à toutes jambes un souriceau mal peigné, déjà endormi, qui aura oublié ses bottes sur place. Au maraud, le vicaire aura crié que la prochaine fois, s'il l'attrapait, il passerait un sale quart d'heure - et comme il n'avait que ça à faire, jouer aux dératiseur, il s'est en plus pris le zèle de faire le chien de garde pendant plus d'une heure, jetant les affaires du pourceau à travers les volets ouverts. De là, il lui semble que la baraque est restée inhabitée. Petit rituel, chaque soir, en quittant l'église, peu importe l'heure, l'endroit est sur son chemin : coup d'œil rapide aux volets de bois scellés d'une tige en métal, on ne peut l'ouvrir que de l'intérieur. Jusque là, rien à signaler, ou si intrusion il y a eu, le corniaud n'a rien vu, bien joué.

Pourtant cette fois, le volet entrouvert à l'arrière confirme ce qu'il craignait : quelqu'un occupe à nouveau les lieux, et pas dans la plus grande légalité. Osant espérer que Clyde le préviendrait s'il prêtait sa maison à quelqu'un, les méninges du vicaire n'ont qu'un tour à faire avant qu'il ne se décide à passer la porte crochetée, en toute discrétion (du moins, tente-t-il). Putain, va falloir qu'il répare ça en prime. L'idée de faire payer ses services de gardiennage à son camarade lui traverse l'esprit, et lorsqu'il grimpe lentement les escaliers, il jure de lui en parler à leur prochaine entrevue. Mais si les marches n'ont jusque-là pas de bruit, la porte s'ouvre dans un grincement de bois vieilli, comme une sorcière ricanerait d'un mauvais tour joué au gardien de la maisonnée. Stop, net, bon chien d'arrêt. L'obscurité règne en maître dans la pièce, et l'occupant est peut-être armé. Rien, dans cette situation, n'est à son avantage, si ce n'est le tisonnier récupéré à l'entrée. C'est lui qui pousse un peu plus la porte, désormais, au cas où on veuille la trouer d'une balle ou deux - mais rien. Son cœur bat à tout rompre. Si ça n'avait pas été pour l'odeur infernale de moisissure, il se serait presque cru de retour dans son camp, au Nebraska. L'odeur, et le bruissement de tissu, croit-il entendre ; il y a du mouvement de l'autre côté.

C'est dans un grand fracas que la planche achève de grincer, et comme elle claque contre le mur Jaime lui-même en aurait été surpris. La silhouette, dans la pénombre, à laquelle il fait face lui paraît cependant trop familière pour laisser à ses nerfs le loisir de se faire surprendre. Le souriceau s'est à nouveau terré dans son trou à rat.

Qu'est-ce que tu fiches ici ! " Beugle-t-il, reconnaissant enfin l'intrus des lieux. Le tisonnier qui s'apprêtait à s'abattre sur un crâne se baisse finalement sans la hargne qui devait l'animer, et tombe même à terre face à la tentative de fuite de l'individu. Comme si celui-ci ne méritait finalement pas un tel châtiment - ou l'objet était-il simplement encombrant. " Ma parole, mais t'es pire qu'un cafard ! " Commente encore Jaime, les dents serrées de ce petit jeu qui ne l'amuse finalement pas tant. Le chat et le souriceau sont dans la même pièce. On essaye de se coincer derrière un bureau, de distancer l'autre d'une chaise ; ce n'est que lorsqu'il s'apprêtait à l'attraper que Jaime se rend compte qu'il n'a plus son arme de fortune. " Reviens là, merdeux ! " Ça y est, il le tient. Le bougre n'a pas de chemise à empoigner, si bien que lorsque Jaime le bouscule et qu'il tombe au sol, ce sont ses cheveux qu'il attrape à pleine main. Les voilà à terre, et si le souriceau gigote encore, la face d'un coup contre le plancher suffira à le calmer. " Qu'est-ce que j't'ai dis la dernière fois ! Hein ! " Assit sur ses reins, le vicaire tient cette nuque impie d'une poigne ferme, clouant le malheureux au sol. Encore une fois, le visage cogne contre le sol humide. " Qu'est-ce que j't'ai dis ! " Encore. Contre sa paume pulse la chaleur de l'angoisse, une sensation diffuse même au travers les cals de ses mains. La peau est d'une douceur juvénile, du genre qui s'effritera avec la poussière et la violence en temps voulu. Pour l'heure, Jaime le maintient dans sa colère, se jurant à lui-même de lui faire prendre son envol par la fenêtre sans réelle intention de le faire. " Tu vas l'avoir ton quart d'heure, p'tit con ! "


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Mar 22 Mar - 19:18
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Le repos d’Isaac est de courte durée. Son sommeil sans rêve est interrompu par le fracas d’une porte qui claque contre un mur. Sur le qui-vive, Lowell se redresse presque immédiatement, le cœur en panique, le souffle court - les boucles encore collées à la nuque. Si son esprit embrumé ne distingue pas immédiatement le danger, ses sens en alerte lui hurlent de fuir.

C’est la voix du vicaire qui lui confirme ce que son instinct clame. Putain d’connard trop zélé, pense-t-il en serrant les dents. Son regard glisse directement vers sa veste, où il a abandonné l’arme volée la veille à Tove. Espèce d’idiot, se dit-il – tu dors avec ce putain d’flingue à partir de maintenant. Le tisonnier qui s’écrase contre le sol lui confirme que l’homme de foi ne va pas le laisser partir comme ça.

Il se précipite alors à l’autre bout de la pièce, utilisant un maigre bureau pour se séparer de son bourreau. Mais ce dernier trouve une faille et réussit à l’attraper – il l’agrippe par les cheveux en l’envoyant goûter le parquet. Si Isaac se débat tant bien que mal, son adversaire est plus fort que lui (pas difficile), et d’une poigne solide, il vient cogner son visage contre le sol. La bouche du jeune hors-la-loi s’emplit alors d’un goût métallique, la langue mordue sous le choc. Il ne sait qui du plancher ou de sa personne craque en premier. Le nouveau coup lui éclate l’arcade, et le grognement que pousse Isaac tire finalement plus de l’animal que de l’homme.

Sonné, confus, ce dernier profite des quelques secondes de répits que lui offre le vicaire (hurlant qu’il l’avait prévenu – à raison) pour se ressaisir. Son talon nu rencontre alors le tisonnier abandonné là, sur lequel il baisse les yeux, avant de les relever vers l'homme. Insolent, il articule avec difficulté : « C’est ça vos convictions d’homme de foi ? Aider son prochain en lui cassant la gueule ? ». Il ponctue sa phrase en lui assénant un coup de coude dans l’estomac, puis se saisit du mouvement pour se retourner.

Il sait qu’il n’a pas l’avantage, pauvre David contre Goliath, alors il se recule précipitamment - sans pour autant tourner le dos au pasteur. « …j’veux bien rentrer dans les ordres, si c’est ça », plaisante-t-il, amer, en venant masser son visage endolori. La salive imbibée de sang, Isaac ne peut s’empêcher de cracher par terre. « Sale type », grommelle-t-il en s’essuyant les lèvres du revers de la main, prêt à s’en prendre une autre.

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Consuelo Ricci
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Jeu 24 Mar - 11:26




***

Le coup dans l'estomac arrache au vicaire un souffle étouffé, soubresaut soudain comme on est prit d'une sale nausée ; ça a eu le mérite de le déséquilibrer. Forcé de libérer les hanches du souriceau, ce sont bientôt ses mains qui perdent leur prise et les mèches qui lui glissent entre les doigts, suintants de colère désormais. C’est ça vos convictions d’homme de foi ? La douleur lui arrache un sarcasme sourd et dévoile ses crocs dans un rictus mauvais. J’veux bien rentrer dans les ordres, si c’est ça. C'est qu'en prime il s'octroie le privilège de plaisanter. Au fond de lui, Jaime sent poindre cette étincelle d'amusement dont semble pourtant dépourvu l'intrus - dont il ignore tout, même le nom -, et avec elle l'envie crasse de jouer au plus con. Il a les traits juvéniles, le souriceau, déjà marqués par ce que la vie réserve aux moins nantis. Ça, et une bonne gueule éclatée, comme il le mérite. Quelque part dans les yeux humides du jeune homme, et son sale type au mollard écarlate, le vicaire retrouve de cette hargne patentée qui animait (croit-il) son propre regard.

Si ça n'a pas bon de le calmer, et qu'il se lève tout de même d'un bond, Jaime n'empoigne au moins plus les cheveux de l'intrus - il a une gueule d'ange déchu, la beauté des visages frondeurs et ensanglantés, les yeux colériques que ses blessures, même dans la pénombre, subliment amèrement. Quelle carne. Ses doigts serrent son bras (ils se toucheraient presque, signe que la nourriture n'est sûrement pas plus à portée que le logement pour le jeune homme), retiennent d'ailleurs un coup, soubresaut ou protestation, de l'autre qui tente de se dégager.
T'arrêtes de bouger ", tonne-t-il, la mâchoire serrée. Ses joues n'en sont que plus creusée, et ses yeux bleus s'heurtent aux lèvres carminées. Un contraste toxique. " Et tu viens avec moi. " Sur ces mots, l'intrus est déjà remis sur pied, poussé jusque dans les escaliers. " Descend ! Allez ! " C'est qu'il le pousse encore, du plat de la main, l'houspille sans une once de remord, quitte à le faire chuter s'il le faut. Ainsi soit-il. " Et n'espère pas filer en douce. "

Dehors, il ne neige plus, la poudreuse n'est pas épaisse. Mais le sol est givré, trop pour que l'intrus tienne pieds nus en équilibre dessus ; pas par bonté, mais pour bien s'assurer qu'il ne s'échappe pas, Jaime récupère son bras, fermement. Il tonne à nouveau un " avance " mécontent, rappelant à la silhouette grelotante qu'il est juste là, derrière lui, ombre crevarde de rapace prête à fondre sur sa carcasse gelée au moindre signe de faiblesse. Sur son dos blanc, Jaime pose un regard lourd, peiné quelque part, excité ailleurs. Excité, parce que la stature de l'église se dresse devant eux désormais, plus grande qu'elle ne l'a jamais été dans cette nuit sans étoiles. Le vicaire pousse le supplicié sur les marches du perron, le force encore à avancer lorsqu'il ouvre une porte ; porte qui se referme comme un étau macabre sur le pauvre homme. Prit au piège, le souriceau - prit aux mots.

Tu veux rentrer dans les ordres ", sa dextre froide a empoigné sa nuque chaude et a forcé son corps devant l'autel à s'agenouiller, son front sanguinolant à frotter la sol. Comme un sacrifice qu'il offre au Tout Puissant, espérant que sa propre Foi lui vienne enfin. " Alors prie. "

Il ignore si ce gars est croyant. Si ce gars, comme lui, espère croire un jour. Il aimerait, quelque part, trouver un peu plus de son reflet dans le corps transit de froid du garçon ; mais lorsqu'il pose les yeux sur lui, ne lui vient que l'envie d'empoigner à nouveau sa peau, le coller encore face contre terre, forcer ce contact entre eux dont il se garde bien pour l'instant. Sensation désagréable au creux de son torse ; il a le souffle plus court que lorsqu'il a monté les escaliers, Jaime. C'est que la cruauté réveille en lui quelques démons qu'il se passerait bien de saluer - plus encore dans l'enceinte de Dieu.


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Jeu 24 Mar - 20:32
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ft. @Jaime Brooke


Sa respiration est difficile, et son visage affiche une expression furibonde. Il s’attends à s’en prendre une autre, prêt à tendre l’autre joue, mais le vicaire l’empoigne par le bras.

Instinctivement, il tente de se dégager – mais une fois encore, l’homme de foi prouve être le plus robuste des deux. Il le pousse hors de la pièce, sans lui laisser le temps de récupérer ses affaires. Si seulement Isaac pouvait attraper son arme, il pourrait… mais le vicaire le pousse à nouveau, presque assez pour le faire tomber dans les escaliers. Le jeune hors-la-loi envisage alors de prendre la fuite en arrivant en bas (et de courir le risque d’avoir des engelures), mais le vicaire refuse de le lâcher. Malgré les protestations du plus jeune, il l’entraine à travers la rue, et le pousse à rentrer dans la bâtisse sacrée qui se tiens devant eux.

C’est la première fois qu’Isaac met les pieds dans l’église d’Imogen – le temple, pour être précis. Oh, il connait les lieux de cultes, ayant quelques fois dormi dans les bâtisses abandonnées de ces villes où les habitants semblent s’être évaporés après avoir les épuisé les mines. Il aime le calme et la propreté de ces endroits, l’odeur des chandelles qui brulent pour les morts comme les vivants, et les livres de paroles reprenant les chants époumonés par les fidèles. Mais Isaac n’est pas croyant (s’il y avait un dieu, il était bien cruel avec lui), et sait que la charité n’est pas dans les plans de l’homme de foi qui le pousse vers l’autel.

Il s’agenouille malgré lui, résistant autant que possible à la pression que le vicaire exerce sur sa nuque – mais son corps endoloris se trouve forcé d’être obéissant. Le front contre le sol, il grimace, la mâchoire serrée à s’en faire mal. Des jurons grommelés entre ses dents d’échappent à destination de l’homme de foi – un “fils de pute”, se trouve mieux articulé que d’autres.

Il tourne la tête avec difficulté, juste assez pour que son regard vienne croiser celui du vicaire. Son pouls martèle sa tête et sa peau se fait brulante de colère malgré ses muscles transis par le froid. Il aimerait cracher sur cet homme qu’il s’amuse de lui, autoproclamé en charge de le punir - mais son arcade fendue et sa lèvre éclatée lui rappellent sa position. Alors il le fixe, jonglant entre les deux yeux du chien de garde pour essayer d’y lire quelque chose ; une raison, une faille. Isaac sait bien que s’il essaye de se dégager il se fera malmener à nouveau. Contraint dans cette position humiliante, il comprend que le Pasteur ne le laissera partir qu’après avoir passé ses nerfs… sur lui, malheureusement.

Alors, toujours à genoux, Lowell relève tant bien que mal le menton pour venir lui tenir tête, ses yeux levés vers lui avec insolence – il s’acharne à ne pas rompre le contact, à soutenir sa rage. Tremblant de froid (ou de fatigue), il sent les soubresauts qui parcourent sa carcasse trop fine pour supporter l'hiver - mais il ne flanche pas. Il veut le prendre à son propre jeu ; quitte à subir ses excès, il ne va pas lui faciliter les choses. Ses prunelles vertes s’animent soudain d’une leur amusée – ou serais la douleur qui lui monte à la tête ? ; et d’une voix qui se veut étrangement calme, il demande sans quitter son bourreau des yeux : « …comme ça, mon pére? ».


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Consuelo Ricci
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Dim 27 Mar - 13:14




***

Son visage tuméfié se relève sur une œillade impie, et sous sa paume Jaime sent la nuque de l'intrus trembler, de froid, mais surtout de l'effort que lui demande son insolence. C'est qu'il doit puiser dans toute sa rage à lui pour faire face à l'agression, et se défendre avec les misérables armes qu'il a à disposition. La scène a ça ( malheureusement ) de satisfaire le vice caché sous un voile de sainteté : aussi pieux soit-il, le vicaire reste le chien de garde qu'on a bien entraîné, avec son goût certes lointain mais toujours ancré pour les rixes et la maîtrise. Empoigner, maîtriser, contraindre, violenter. De toutes les choses dont il essaye de se débarrasser, celles-ci persistent - et pour cause, on ne lui facilite pas la tâche, avec un regard pareil. Ça vous donne envie de foutre ses doigts au fond des orbites, si loin qu'on irait chatouiller ce qui se passe derrière dans l'espoir de faire taire cette insolence mal placée. Et si ça n'aurait pas suffit, le regret d'en user serait si fort qu'on ne voudrait pas recommencer. C'est une bonne idée, se dit Jaime. Lui faire ravaler sa fierté.

Mais si le vicaire peut le contraindre par la force, il ne pourra pas l'empêcher de parler ; son souffle se tait lorsque le garçon crache un …comme ça mon père ? avec toute l'impudence qui lui appartient. Le coin de sa lèvre tressaute, dévoilant la large fossette déjà annoncée par le froncement du nez. Il ne l'a pas lâché de ses yeux givrés, Jaime, et il n'a pas l'air de vouloir : il s'accroche, même, à ce visage éclaté. Ça lui fait un truc, un truc dégueulasse, un truc qui voile le regard comme ça devrait pas être possible chez un être-humain. Comme ça n'est pas normal chez un Homme. Un mélange crasse d'interdit, de dégoût, d'envie ; la même sensation que celle qu'éprouve le chien de combat beuglant au moment d'aller au contact avec l'adversaire.
Après la lèvre, c'est le cou qui tique, les muscles d'un coup tendus ( comme s'ils ne l'étaient pas déjà assez ), puis le dos aussi se raidit. Il ne se rend pas tout de suite compte, Jaime, comme le garçon soutient son regard. Il le fait comme on plante sa lame dans la chair, il fixe comme on force pour l'enfoncer au plus loin. Il y a dans le vert de ses yeux le paradoxe d'un abandon dramatique et le feu ardent d'une envie de s'en sortir. Le vicaire comprend alors que s'il ne fait pas quelque chose contre ces prunelles fâchées, elles vont le hanter façon marquage au fer. Ses doigts de referment à nouveau sur les mèches noires, et le front ensanglanté cogne sans ricocher contre les marches. Comme ça, oui.

Prie.
Pour le salut de mon âme,
et le tien.

Enfin, il le lâche, Brooke, et recule d'un pas ou deux. Peut-être pour contempler son œuvre, peut-être pour s'en détourner. En vérité, il a dans la tête différents démons qui se battent dans un duel sans règles - l'un d'eux hurle, sans que Jaime ne puisse le faire taire, de frapper encore ce corps qui n'a que trop souffert. De la pointe de la botte, comme ça, directement entre les côtes. Mais de quelques pas en arrière, il a réalisé toute l'absurdité de la chose, à quel point le sang qui tâche les marches en direction de l'autel ne devrait pas s'y trouver - et à quel point ça lui plaît de l'y voir. Juste châtiment, lui hurle l'instinct vicié du sang. Il passe sur son visage encore grimaçant une main tremblante, comme pour laver la colère de ses traits. Finalement, il dépasse la silhouette au sol, s'éloigne un peu plus de lui.

Dégage ", tonne-t-il finalement, après un silence que même son souffle bœuf n'est pas venu perturber. " Tu récupèreras tes affaires demain matin, d'vant le Temple. " Une affirmation, sans négociation possible. Le vicaire plante ses billes de givre contre le dos du garçon ; on voit ses vertèbres sous sa peau. " Essaye pas de retourner là-bas c'soir, p'tit con ", il intime finalement, menaçant sous la voix. Il est sûr que le garçon sait ce qui l'attend. " La prochaine fois que j'te prends à t'introduire chez des gens, je s'rai moins sympa. " Le comble, c'est qu'il dit la vérité. Outre le châtiment rageur, il n'y aura rien de plus pour l'intrus ce soir. C'est un avertissement qu'a fracassé le vicaire contre son visage, c'est tout. La suite sera sûrement plus pénible. Pour les deux. " Allez, déguerpit. " Une dernière fois, et sa botte claque le parquet derrière sa frêle silhouette frigorifiée comme on veut faire fuir une biche de la mort certaine qui l'attend.
C'en est pas loin.


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Age : dix neuf ans, plus vraiment une enfant, mais pas encore tout à fait adulte
Statut : cœur d’artichaut, elle fait tourner les têtes pour son joli minois, sans jamais s’abandonner plus loin qu’à ses rêveries
Job : petite main, elle s’acquitte de toute tâche qu’on lui propose : blanchisseuse, couturière, vendeuse à l’épicerie Rinaldi, femme de ménage pour les Hennessy… Consuelo ne rechigne jamais lorsqu’il s’agit de gagner quelques sous.
Habitation : la maisonnée Ricci, où elle vit avec ses sœurs, sous l’autorité de Dino
Ven 22 Avr - 11:23
I dug this grave I call my home

ft. @Jaime Brooke


“Comme ça, mon père ?”

Sa voix se perd dans l’écho de la bâtisse. Le temps semble se suspendre, s’étioler jusqu’à devenir un maigre fil tendu entre les regards échangés, reflets de rancœur et de souffrance – car, oui, le vicaire semble être habité par plus de douleur encore que le garçon au nez éclaté. Mais l’homme de foi y remédie bien vite, avant qu'Isaac ne s’en rendre compte, et la gueule d’ange du plus jeune vient une fois encore se frotter aux marches froides du sanctuaire. Son sang souille à nouveau le bois, juste là, au pieds de l’autel. Martyr ou supplicié, on ne saurait dire si les larmes qui roulent sur les joues de Lowell sont celles d’une âme vexée ou d’un corps endolori.

Le jeune hors-la-loi s’attends à se prendre encore des coups ; recroquevillé sur lui même, ses coudes comme seules armes pour protéger ses côtes, il s’efforce de serrer les dents - d’anticiper la violence du vicaire. Mais rien ne vient. Ce dernier s’éloigne ; le gosse entends ses pas mais garde encore les yeux fermés, immobile.

« Dégage »,
aboie soudain son bourreau, sa voix resonnant entre les quatre murs comme un grondement de tonnerre. Lowell hésite. Il relève seulement la tête, dans un premier temps, cherchant à voir si c’est bien à lui qu’il parle. Malgré son œil droit qui commence déjà à gonfler, il constate que personne n’est venu s’ajouter au tableau – et que ces mots lui sont bien dirigés.

Le sang de son nez perle sur ses lèvres, donnant à sa salive un gout acre et métallique. Il s’efforce de déglutir, mais fini par cracher sur les marches, incapable de faire autrement. Il s'excusera auprès du seigneur une prochaine fois.

Le vicaire lui parle de ses affaires, mais Isaac n’écoute plus vraiment – qu’il garde tout si ça peut bien lui faire plaisir. Non, tout ce qui lui importe à cet instant, c’est de sortir d'ici. Se redressant lentement, courbé comme un centenaire, il ne se fait pas prier pour quitter les lieux. Le menton relevé, le regard vide, il évite de croiser son bourreau, et emprunte la voie de la sortie sans une œillade en arrière - il ne prendra pas le risque de toiser ses yeux clairs, et de raviver sa colère. Son pouls tambourine jusque dans son crâne, et le froid qui s'empare de sa personne une fois la porte passé engourdi ses membres.

La grande porte se referme dans son dos, dans un bruit macabre.

Il neige sur Imogen. Des gros flocons, à l'aspect duveteux se posent silencieusement sur le sol boueux de l'artère menant jusqu'au bourg. Seul le souffle du jeune homme vient rompre les bruits de la nuit, bien que saccadé et difficile - les volutes de buée qui s'échappent par sa bouche prouvent qu'il est encore bien vivant. Il tremble en s'adossant à la porte humide de l’église, laissant son dos glisser contre le bois. Il pourrait bien retourner au Golden Cat, d'où il vient, mais craint que Benjamin n'y soit retourné. La ferme de Miss Kinglsey est à plus d'une demi-heure à cheval, mais pour récupérer sa mule il doit retourner près de la bâtisse d'où le vicaire l'a délogé. La tête appuyée contre le montant de la porte, il regarde le ciel, et le peu d'étoiles qu'il arrive à distinguer à travers les nuages.

A ce rythme là, il s'endormira devant la porte du temple - ses doigts et ses pieds en proie aux engelures.


(c) AMIANTE


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Consuelo Ricci
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