#1. « Il fut un matin, il fut une nuit. Premier jour. ».Air frais, brise d’été, le silence matinal est total. Pas un chant, ou sifflement d’un quelconque volatile ne rompt ce rituel mortuaire. Malgré leur grand nombre, tous ignorent s’ils sauront distinguer le silence de ce monde ou d’au sein même du néant. Un cri en amène d’autres et soudain, près de cent mille bottes foulent le sol, brisant le calme de ce matin d’été.
Guidés et poussés par un brouillard complice, chacun de ses hommes deviennent comme des spectres et s’approche du pont de Traktir enjambant la rivière. Dans le cœur de chacun, un objectif ou ressenti diffère : de la rage à la détresse, de la vengeance à la violence, de l’amour de ses proches à celui de son Seigneur céleste,… Mais dans
son cœur, il y a la peur et
ses pensées vont à ses parents, son épouse et son fils nouveau-né. Plus il marche et plus il s’en éloigne. Plus il avance et plus la présence de la mort raisonne dans le brouillard même qui leur était allié.
Soudain, la peur l’emporte au son d’alerte des Français et des Sardes. Les tirs semblable à des éclairs s’iiluminent comme de petites étoiles dans la masse légère de coton environnante, les premiers morts tombent et, l’inexpérience aidant, les unités de la sainte Russie manqua de coordination.
Dans ce ballet mortel,
il fut pétrifié, s’accrochant à son arme jusqu’à en blanchir ses doigts
il était spectateur de tous les détails horribles de la guerre. La motivation des premiers pas matinaux s’était envolé dès que la mort s’était présentée. Sans le soutien de l’artillerie ou de la cavalerie, ils étaient comme devenu du gibier, se faisant décimer par les tirs adverses des alliés.
Il attendait sa fin jusqu’à ce qu’une main solide l’empoigna et le tira en arrière pour ensuite le pousser à fuir à l’aide du brouillard devenu salvateur. Profitant du chaos pour s’enfuir les deux hommes retournèrent à Sebastopol et auprès de leur famille.
Il s’agissait de Piotr Rimanov, père de
Sacha Rimanov. Le sauvant du champ de bataille et depuis ce jour, notre famille était devenue fuyarde et au yeux de l’armée Russe : des déserteurs.
Nous n’avions qu’une option.
Fuir.
17 août 1855.
#2. Courants du NordJe n’avais que deux ans quand nous embarquâmes pour notre nouvel avenir. Je n’ai que le bruit des mouettes comme ultime souvenir, cette anecdote me fut donc une nouvelle fois racontée par mes proches.
Sur conseils de la mère de mon père, Anya Paklakov nous amena en Norvège où elle y avait une cousin de confiance. Ma famille y resta une année entière avant de songer à la fuir également car les Russes y étaient généralement mal vu avec la récente guerre. Ma mère Sara avait alors proposé de retourner sur nos pas et retrouver ma ville de naissance et celle de mes parents. Hélas, mon père a été d’un triste spectacle quand il avait tenté d’y retrouver d’autres ressources à notre ancien domicile. Suite à la défaite et prise de position des Franco-Britanniques sur la forteresse Malakoff, l’armée a mis le feu à la ville entière, assurant ainsi leur fuite. Mais effaçant par la cendre, les vestiges de l’indexation de la Krym (Crimée) par Catherine II et des souvenirs de trois générations des Rimanov.
N’ayant plus rien derrière nous, il ne nous restait qu’aller de l’avant. Suivant les ragots et rumeurs du cousin Burrich, nous apprîmes que nombres de pionniers ou colons avaient choisis de refaire leur vie dans uen terre vierge, celle du continent Américain.
Recommencer à zéro faisait un peu peur mais demeurait trop alléchant pour un avenir dans l’espoir que nous mériterions par le biais de l’œuvre de nos mains avec une communauté toute neuve.
Travaillant aux quais les deux hommes de la famille, nous permirent un an plus tard de nous inscrire à la prochaine traversée.
À présent que vous avez l’introduction de notre présence à bord, sachez que j’ai failli perdre la vie au cours du voyage.
En 1857, les navires étaient moins efficaces qu’aujourd’hui. De trois jours des côtes Américaines, notre appareil eut une panne qui nous immobilisa quelque peu en pleine mer, à cause des vapeurs immenses s’échappant des tuyaux et chaudières dût à la panne, les passagers durent demeurer sur le pont. Puis, sans que l’on puisse s’y attendre, en dehors de mon grand-père Piotr, le vent se leva et comme si nous étions tombé dans une embuscade des éléments, une tempête foudroyante se révéla avec surprise.
Mon Père et le sien, aidaient avec les quelques hommes marins à protéger et attacher les femmes et enfants aux mâts et rambardes afin d’éviter les noyades. Puis, tandis que père était occupé de l’autre côté du pont, Piotr eut un instinct. Haut de ses 190 centimètres, sa large carrure, ses muscles solides malgré ses soixantes années, il courrut sans glisser vers mère et moi. Son regard bleu et vif était porté vers la proue où une vague monumentale se dressait de plus en plus haut. Le temps sembla ralentir quand Anya, son épouse s’en rendit compte. Il était au galop comme un buffle, ses traits marqués, tête carrées, ses fossettes s’agitant à chacune de ses foulées. Ses cheveux gris sombres volaient alors qu’il s’approchait de mère me portant. J’ai aujourd’hui encore l’impression de me souvenir du choc frontal et redoutable entre la masse aquatique et la coque du navire. Des sensations d’un passé où je quitte la chaleur réconfortante et douillette des seins de ma mère, pour sentir la pluie et le vent glacial de l’océan contre mon être. M’arrachant un cri de cette séparation, je me sens tomber vers les abysses inconnus, tout est flou pour moi donc les sensations sont ma vue. Je me sens arraché à cette chute par une poignée solide sur ma petite jambe droite qui me fait mal mais me ramène dans les bras de mère. Je me calme alors et je replonge dans un état ensommeillé qui me protège de la réalité.
Le père de mon père, Piotr Rimanov, ramène ma mère me portant, au centre du navire pour nous y attacher solidement. Je sens encore son doigt sur mon front et j’entends son rire vainqueur sur les éléments. Un rire grondant autant que le tonnerre. Mais subitement calmée par une seconde vague, les eaux n’aiment pas qu’on se moque de leur courroux.
Une vie de sauvée. Une vie de perdue.
#3. De noirs et de blancsComme tout autre enfant, je me suis amusé. J’ai connu la paix de l’innocence, le silence de mes pensées, la naïveté des découvertes. Malgré une facilité à la communication, aucune amitié ne s’est réellement forgée dans le temps depuis ma plus jeune enfance. Les relations entre mes parents et moi-même se précisèrent par un rapprochement, des fous rires et une bonne entente comme on l’espère à chaque fois.
Puis vint un soir et vint un matin où je pus mieux comprendre mon entourage et la réalité. J'ai compris l’importance de comprendre les choses. L’importance également de réfléchir à nos actions, de découvrir plus encore, d’aller plus loin. Dans notre communauté et ville, mon père n’était qu’un mineur parmi tant d’autres, je trouvais logique d’aller dans un lieu sombre pour s’abîmer tant les yeux que ses poumons afin d’y trouver des minéraux pour des patrons, à son image. Ce n’était plus un soldat Russe mais un père de famille faisant de son mieux pour subvenir à nos besoins.
Ce que je retiens plutôt comme étant le moment le plus pertinent à cette période de mon existence fut une journée d’été seul avec ma grand-mère. Lorsque Père travaillait à la mine, Mère s’occupait de la couture auprès d’un artisan, nous étions devenus fort simple. Je passais alors une grande partie de mon temps avec Anya, ma grand’ma. Un jour durant, alors qu’on s’occupait elle et moi des courses, je l’abandonne avec les comptes familiales pour les coûts des ressoruces, attiré par une douce musique. Me baissant sous les battants de bois, j’entre dans l’endroit où les adultes vont pour ressortir déséquilibrés, c’est ainsi que je voyais le saloon dans mon enfance.
Dans cette dernière, un rayon de soleil, une clarté ou un coup de vent du destin me poussa à diriger mon regard vers un coin de l’endroit. Et la mélodie y émanant sembla m’appeler. Me quémander aide pour s'extirper davantage de sa prison de bois. En l’ouvrant par son couvercle, je constatais sur le côté une manivelle qui feuilletant je n’y comprenais rien mais c’était un appel. Tout était mystère et énigmes mais j’en ressentais un frisson d’un désir intense de compréhension.
Puis une ombre derrière moi me fit retourner pour découvrir dans les yeux d’Anya le même regard que moi vis-à-vis de ce drôle, imposant mais merveilleux objet fait de touches claires et sombres.
Ramené à la maison avec les fournitures, l’ai laissé avec hâte et un plaisir non feint ma grand-mère, la grande Anya Paklakov, me parle de son passé musical, de son savoir et de sa connaissance par de grands instructeurs. Elle me parla ainsi de l’univers qui m’ouvrait ses bras, de ce don famiilial qui me tendait la main, cette attraction et compétence de ce drôle d’objet.
Un piano.
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