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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ

1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite

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Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.
BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.
RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.
PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.
RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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SAINT VALENTIN] - Cinquante carences de sangre
Destiny
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Destiny
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SAINT VALENTIN] - Cinquante carences de sangre Lj4l
Lun 14 Fév - 22:53






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Saint Valentin



Cinquante carence de sangre

avec

Liam Hennessy & Filippa Rinaldi




Liam Hennessy, premier vampire authentiquement américain selon ses dires, est un prédateur qui sévit à West Esperanza. Son organisme sanglant fait régner la terreur dans le secret. Une femme, une seule, fait vaciller la bravoure de ce guerrier inflexible. Filippa Rinaldi, nouvelle en ville pour une histoire de divorce à l'italienne ou quelque chose du genre, déjoue sans même y penser les manigances d'un fauve. Parviendra-t-elle à attendrir cet alpha rompu par la vie ?




Le clan Hennessy dirige à Silverstone, craint et respecté de la plèbe crédule qui peuple West Esperanza. Au sommet de cette organisation beaucoup plus ancienne qu’elle n’y paraît, Liam Hennessy (il a eu d’autres noms) décide de tout. Transformé pendant la guerre, le déserteur n’hésite pas une seule seconde à mettre son pouvoir au service des activités criminelles qu’il opère dans la région des plaines : son territoire ! Il est un des tous premiers vampires américains et son style n’a rien d’un Dracula sinistre et solitaire. Liam est un chasseur, un traqueur-né, qui a bien d’autres atouts que la force et la vitesse. Il fait trembler la population en opérant quelques massacres sanglants destinés à nourrir les siens. Son pouvoir ? Il est télépathe. Un avantage non négligeable quand on essaie de protéger un aussi gros secret. Il a toujours trois coups d’avance sur vous… A Silverstone, une seule personne fait déconner son décrypteur de pensées : la ténébreuse épicière gothique, Filippa Rinaldi. Et pour cause ! La belle milanaise ne pense qu’en italien, ce qui complique considérablement la tâche du redoutable baron sanglant dans ses manipulations. Fasciné par tant de voyelles mais surtout par tant de mystère, Liam ne peut plus s’empêcher de perdre ses moyens autour de la belle italienne.
La toute nouvelle secrétaire du gang travaille de plus en plus tard à la Hennessy Company. Son patron lui donne toujours plus de paperasses, comme s’il voulait la retenir jusqu’à ce que la nuit se couche enfin. Attention toutefois, les feuilles...ça coupe.




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Filippa Rinaldi
Filippa Rinaldi
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Job : Cuisinière officiellement | Nouvelle comptable des Hennessy en compagnie de Wyatt Smith | Réalise des petits boulots illégaux avec un groupe d'italiens de Silverstone | Ancienne contaiuola de la famille Rinaldi
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Mar 15 Fév - 23:00






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Saint Valentin



Cinquante carence de sangre

avec

Liam Hennessy & Filippa Rinaldi





Le jour tirait sur son corps moite le drap humide de la nuit. Derrière les courbes des montagnes, un orage grandissait. Les ombres léchaient le parquet jusqu'à venir chatouiller les pieds de Filippa. Il était tard.

Elle alluma la lampe à huile. L'éclat frémissant de la flamme fit trembler les meubles de mystérieuses noirceurs. Seuls ses chiffres s'alignaient, stables, sur ses carnets de comptes bien rangés. Le soleil venait de se coucher, mais son travail la promettait à une nouvelle nuit de labeur. « Dannati siano loro, » maudit-elle les Hennessy en son for-intérieur. Et plus que la famille à la tête de la ville, son ire se trouvait être dirigée vers l’un d’entre eux particulièrement. Des yeux noirs, profonds, changeants. Tout comme son humeur, profondément versatile et ce si bien que l’italienne ne savait plus à quelle saint se vouer en sa compagnie.

Leur première rencontre l’avait laissée glacée tandis que le regard de Liam Hennessy l’avait transpercée. Assise à cette même table, il avait fui à l’autre bout de la pièce tandis qu’elle alignait les bilans comptables sous ses prunelles acérées. Un chapelet d’émotions avait alors traversé son visage herculéen. Hostilité, colère… « Sûrement un souci avec les immigrés, » avait alors songé la pragmatique napolitaine. Pour échapper à son animosité, Filippa s’était donc dissimulée derrière le rideau de ses épais cheveux d’ébène. Elle se rappelait de son poing serré sur sa cuisse, des tendons apparaissant sur sa peau d’albâtre, l'angle obtus de ses mâchoires tendues…

Un soupir inconscient fit frémir toute la pièce. La tempête à l'horizon parfumait le silence d'une atmosphère musquée. Sa langue lapa une goutte de sueur salée qui glissa sur ses lèvres entrouvertes par la concentration.

Un instinct lui fit lever les cils. Dans l’ombre du couloir, sa silhouette marmoréenne.
Il la dominait de toute sa taille, son corps tendu découpé par une faible lueur derrière lui. Il était vif, en alerte, les cheveux dénoués et la chemise ouverte sous son manteau gris. Un soldat tiré du sommeil par l’appel de la guerre. Encore à moitié plongé dans l'ombre, les traits sculptés de son visage lui étaient douloureusement invisibles.

La tension dans ses reins la fit se redresser sur sa chaise. Les assises n'étaient guère ergonomiques à la Hennessy Company.

« Signor Hennessy ? Puis-je vous aider ? » l’appela-t-elle, sa voix comme une caresse.

Préoccupée par l’orage à des lieux d’elle, Filippa ne s’était pas rendue compte que le véritable orage était à ses côtés.




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Liam Hennessy
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Mer 16 Fév - 21:15






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Saint Valentin



Cinquante carence de sangre

avec

Liam Hennessy & Filippa Rinaldi





L’usine… ou plutôt, devrais-je dire le purgatoire afin d’être plus juste. Quelques jours plus tôt j’abhorrai cet endroit, car tout m’y semblait aussi monotone que les lectures de la mère Burke. Les humains avaient cette étonnante capacité à être d’un ennui total, complètement autocentrés sur eux-mêmes. Pour ne rien arranger à ma situation déjà tragique, j’avais en plus la chance de lire leurs pensées… et c’était un euphémisme de dire que ça ne volait pas très haut. Les travailleurs étaient des crétins dont les réflexions étaient si insipides que je m’en serais trouvé embarrassé pour eux si j’étais encore capable d’une quelconque véritable émotion. Et pourtant…

Pourtant, depuis quelques jours les ouvriers étaient tout en émois. L’arrivée de l’Italienne avait fait tourner dans l'esprit des hommes des pensées parfaitement ridicules ; ils étaient pareils à des moutons mâles. Néanmoins, de prime abord, cette femme était tout ce qu’il y avait de plus banal avec ses longs cheveux noirs couleur corbeau et sa peau si pâle qu’elle en était presque translucide comme les créatures des abysses. Elle n’était ni jolie ni laide ; certains auraient pu lui trouver quelques points communs avec Oona Chaplin, une danseuse de cabaret réputée dans les grandes villes européenne, mais il paraissait certain qu’elle n’avait ni son charisme, ni sa prestance. Une fille tout ce qu’il y avait de plus commun.

Enfin ça, c’est ce que je croyais.

Et je ne m’étais jamais autant trompé.

De purgatoire, l’usine était passée à véritable enfer infernal. Pas une pièce n’était pas imprégnée de la forte odeur de Filippa Rinaldi qui traversait n’importe quel plancher de bois. Peu importe l’endroit ou je me trouvais, tout me tirait vers elle. Que cela soit les pensées libidineuses de mes employés ou les battements de son myocarde dans sa poitrine qui était tout autant de coup de lame dans le mien. Vide depuis tant d’années.

Aussi vide que le crâne de cette femme, dont je n’arrivais pas à percevoir les pensées. Cela n’était jamais arrivé auparavant. Elle me troublait.

Filippa Rinaldi n’était pas comme les autres humains. Déjà parce qu’elle était Italienne. Et c’est pour cela que son sang m’attire autant, pensais-je alors que j’étais dissimulé dans l’ombre. Pas encore tout à fait dans la pièce, je l’écoutais écrire dans son mystérieux petit carnet. Son odeur était épicée, relevée comme un bon ragoût qu’on aurait saupoudré d’herbes et d’autres trucs (je n’y connaissais strictement rien en cuisine). Pour résister à l’envie de la croquer, j’avais été contraint de vider de son sang un de ses congénères. Rien à voir avec l’hémoglobine insipide des Américains. L’Italien était goûtu. Son sang était raffiné, avec un arôme bien particulier, propre à ce peuple si étrange. Et celui de Filippa était l’assaisonnement parfait. La savoir si proche aurait pu me mettre l’eau à la bouche si mes glandes salivaires avaient été capables de créer de la salive.

Quand j’entrais dans le bureau exigu, ce fut comme un coup de fouet. Encore cette fichue odeur alléchante. Avec beaucoup de difficulté, je me retins de porter ma main à mon visage pour couvrir mon nez. Je décidais d’arrêter ce stupide mécanisme automatique de respiration (cela faisait bien longtemps que je n’en avais plus besoin) pour ne pas être agressé une fois de plus par cet arôme exotique. Ce n’était pas quelque chose que j’appréciais, mais pour ne pas me jeter sur elle j’en étais bien obligé. Je ne pouvais pas me permettre de tuer encore une fois le nouveau comptable de la compagnie quand il était si difficile de dénicher quelqu’un capable de compter dans ce fichu pays. Contrairement à la dernière fois mes iris étaient dorées puisque j’étais rassasié (d’un Italien, évidemment). Mais si mon estomac était plein, la pompe de mon cœur était vide.

- Mademoiselle Rinaldi,  commençais-je avant de me couper dans mon élan. Le silence ne dura que quelques secondes. Quelques secondes durant lesquelles je la dévorais des yeux. Comment un être aussi insignifiant pouvait-il me secouer autant ? Elle faisait ressortir en moi cette part d’ombre, cette monstruosité que je m’efforçais de combattre chaque jour. ... Permettez-moi d’ouvrir la fenêtre.

Sans attendre son autorisation (après tout j’étais ici chez moi !) je contournais son bureau pour ouvrir la fenêtre, comme je le lui avais dit. Grave erreur de ma part. Ainsi j’avais une vue plongeante sur son cou couleur aussi pâle qu’un pétale d’un lilas blanc. Sa peau diaphane me faisait tourner la tête ; ses veines se dessinaient sous sa peau comme les racines de la mangrove dans un marais. Un vrai petit palétuvier. Cette vision me troubla. J’en perdais mes mots, moi, l'apex prédateur le plus dangereux après le chat, qui d’une simple phrase aurait pu l’envoyer se lover entre mes bras avant de lui rompre la nuque. Pitoyable. Ma gorge s’enflamma, alors que je reprenais une bouffée d’air contre mon gré. Le désir était aussi fort qu’au premier jour ou je l’avais ignoré (pour son bien).

- Je m'appelle Liam Hennessy, dis-je tout en sachant pertinemment que je ne lui apprenais rien. Après tout, j’étais son patron et elle était mon employée. Mais c’était une manière courtoise de commencer. Je n'ai pas eu l'occasion de me présenter la dernière fois. Vous devez- être Filippa Rinaldi.

Je posais ma main sur son bureau, m’y agrippant comme un noyé s’agripperait à une planche afin d’éviter la noyade. Il était douloureux pour moi de me tenir aussi proche d’elle, et dangereux pour elle que je me tienne aussi proche. Douce ironie. Mais elle avait sur moi l’effet d’une drogue, j’étais incapable de la repousser.

- Je… est-ce que vous connaissez les oignons ? La prophase et l’anaphase, … Improvisais-je alors que le charabia qui remuait à l’intérieur de son crâne ne m’aidait pas à concentrer mes pensées dans le mien. C’est très intéressant à décortiquer. Avec-pleins de couches. Je me retins de soupirer, sous quoi j’aurai certainement pris une grande inspiration. Cela aurait signé notre fin à tous les deux. Bref… Est-ce que vous avez des oignons dans votre épicerie ? Ma femme essaie de se mettre à la cuisine et apparemment, c’est très à la mode en Europe.


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Filippa Rinaldi
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Sam 19 Fév - 0:11






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Liam Hennessy & Filippa Rinaldi





Liam réagit comme un ressort. Avec une souplesse féline, ses longues jambes musclées le portèrent non loin de moi avant de se raidir brusquement. Ses yeux d’un ocre étrange, plus soutenu que du caramel, mais panaché d’une lueur doré identique glissèrent sur mon visage, à la fois interpellés et curieux. Mon coeur rata un battement, soudain avide de fièvre tandis que je m’éveillais sous son regard. La sensation sourde d’être une proie m’envahit, à défaut de la crainte (je n’avais pas peur). Dans le jour crépusculaire, ses étranges cheveux métalliques - un argenté tirant parfois sur l’onyx - reflétaient les derniers soupirs du soleil.
La figure de l’américain était de biais, comme s’il tâchait de fuir une mauvaise odeur - hypothèse rapidement vérifiée alors qu’il se précipitait vers la fenêtre -. En douce, je reniflais mes cheveux. Ils sentaient la sauce tomate et l’ail, mon parfum préféré. Un arôme plutôt innocent.

Sa présence dans mon dos me fit frémir. Du coin de l’oeil, j’observais ses avant-bras fermes et musclés tandis que sa poigne se resserrait sur la poignée. La cambrure de la lune le déshabillait de ses énigmes. Prise au dépourvu, je constatai avec stupeur qu’il m’était possible d’être encore plus consciente de lui que je ne l’étais déjà. Je faillis céder à une envie folle de le toucher… Non ! C’était un américain ! Je perdais l’esprit.
Une goulée d’air tiède chargé de senteurs du désert secoua les papiers parfaitement rangés sur le bureau. Je dus m’y étaler, tous doigts dehors, pour empêcher aux feuillets de se répandre dans l’espace.

Sa voix harmonieuse coula de ses lèvres comme une mélopée cristalline. Séduisante. Je papillonnais longuement des cils pour tenter de chasser de mon esprit la justesse de son ton. Sa voix n’aurait pas dû m’être si familière - comme si j’en avais connu le timbre toute ma vie et non depuis quelques petites semaines -.
Je redressais la tête, ahurie qu’il m’eut adressé la parole. Il était d’une politesse exquise. Pour une surprise ! Son visage ouvert était cordial, bien que prudent.

« D’où… D’où est-ce que vous connaissez mon nom ? » bredouillais-je dans un anglais trébuchant.

Son visage - d’une beauté absurde - m’obsédait tellement que je devais m’interdire de le contempler plus que ne l’autorisait la courtoisie. Quant à ses mains, elles s’agrippaient au rebord de la table si fort que ses jointures blanchirent. Je rêvais d’être faite de bois pour sentir ses ongles dans ma chair.

J’étais troublée.

« Ah bon, » lâchais-je, un peu décontenancée par son discours.

Sa femme ! Mon estomac se tordit. Quelle tragédie pour une catholique que de désirer un homme marié qu’elle n’avait aperçut qu’une seule fois dans un couloir.
Mes yeux atterrirent sur son torse mâle dont la chemise de lin blanc entrouverte moulait sa musculature. Cela lui allait bien.

« De la blastula de fera, » tranchais-je, acide (la révélation qui n’en était pas une de l’existence d’une autre me courrouçait plus que de raison). « Nous avions des cours de cuisine pour élèves avancés, à Napoli. »

J’arrangeais mes dossiers dans les pochettes cartonnées destinées à cet effet.

« Vos yeux… Ils sont différents, » remarquais-je en me retenant d’effleurer ses tempes.

Un miel chaud à travers ses paupières mi-closes, expirant une volupté qui ne pouvait se dire. Une volupté exaspérante qui enflait mon agonie de me trouver là, si loin de ses mains.

En me redressant, je manquais de me casser la figure en trébuchant sur un traître courant d'air. Je me rattrapais au dernier moment au bureau ; ma paume effleura le dos de la main de Liam. Glacée ! Brûlante ! (Comme un bain sans mitigeur). J'en frémis tout pareil, affamée de son toucher enflammé. 

Un courant électrique me parcourut tout le corps. Si j'écartai ma main, ce ne fut pas par dégoût, mais pour empêcher les fourmillements de ravager mon bas-ventre. La peau de mon employeur - véritable étoffe vivante - avait tout du marbre... J'espérai vivement que Liam n'aurait pas tout de la statue.

J'en laissais tomber mes carnets qui s'ouvrirent dans la pénombre, le blanc du papier mordant l'ébène du parquet. Maladresse ! Je me maudis dans un souffle.




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Saint Valentin



Cinquante carence de sangre

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Liam Hennessy & Filippa Rinaldi





L’exotique inconsciente me dévisageait comme un assoiffé contemple l’oasis salvateur dans le désert. Moi-même j'étais bien trop conscient de ma beauté parfaite et irréelle de jeune éphébe, mordu à la fin de l'adolescence avant que la vieillesse ne ternisse un seul de mes traits. Je la voyais faire, dans ma vision périphérique qui était d’une précision absolue, que j'avais acquéris après ma douloureuse transformation en créature des ténèbres. Je sentais son cœur s’agiter contre sa poitrine ferme, prise dans une danse effrénée que mes sens aiguisés pouvaient suivre sans difficulté. Le monstre intérieur sourit d’anticipation.

Son odeur délicate formait une brume épaisse dans mon cerveau. Le sang affluait à ses joues, les colorants du plus beau carmin qu’il m’avait été donné de voir. Quelqu’un aurait certainement dû s’inquiéter de sa tendance à virer cramoisie au premier désagrément (cela devait sans doute découler d’un terrible soucis médical), mais ce quelqu’un n’aurait pu être moi à ce moment présent. Tout mes sens étaient concentrés sur ce pauvre agneau napolitain innocent, tout mon bon sens était concentré à ne pas me jeter sur elle pour la vider de son sang comme on vide une barquette de Candy Up. Elle semblait si frêle, même cambrée sur son bureau afin de garder les papiers ordonnés, que je l’aurai épuisée en deux ou trois gorgées. Mes yeux glissèrent comme ses cheveux le long de son dos. Je réalisai enfin que le courant d’air la dérangeait, alors qu’il chassait l’odeur de la bougresse à l’autre bout de la pièce et me permettait de respirer un air pur de toute tentation. Je décidai de laisser le fenêtre entrefermée en la voyant battre frénétiquement des cils. Une poussière du désert avait dû se déposer dans son œil, pauvre imbécile que j’étais. A cause de moi elle risquait une conjonctivite. Je savais que jamais je ne réussirai à me relever de cette tragédie et à me défaire de la culpabilité qui m'étraignait déjà. Je ne pouvais concevoir de mettre en danger cette créature pure et innocente à la délicieuse cambrure de reins enjôleuse.

Entre ses sourcils se creusaient une ride soucieuse, elle semblait déconcertée. Si déconcertée que je notais qu’elle mit une demi-seconde de plus pour me répondre qu’elle ne l’aurait fait en temps normal. Son accent relevait comme une épice ses mots assaisonnés de l'Europe. J’y retrouvais la même saveur que les pensées incompréhensibles qui tournaient encore et toujours dans sa tête. Cette femme était une énigme que je redoutais de réussir à percer un jour. Mais je ne pouvais lutter contre son étrange pouvoir magnétique, malgré toute ma volonté. L’odeur de fer qui se mariait à celle du pesto me chatouillait le fond de la gorge.

Je ris gentiment, un son que les humains appréciaient. Qui les mettait à l’aise quand tous leurs sens étaient submergés et en mis en alerte des signaux que renvoyaient la perfection de la créature des ténèbres. Je pris garde de ne pas dévoiler mes dents trop blanches pour ce pays de ploucs et trop acérées pour le régime omnivores supposément suivi.

- Ce n’est un secret pour personne. Dis-je. J’étais certain qu’elle devait avoir remarqué qu’elle était devenue le centre de toutes les attentions dans cette ville monotone. Certains te considère comme le messie.

Je voulais bien entendu parler du populaire Thomas Rosenbach et du séduisant banquier Dante Valentine. Ceux-là en particulier n’avaient que le visage de cette Napolitaine tentatrice à l’esprit. J’avais eut l’occasion de le décortiquer sous toutes ses coutures (et de constater qu’il était vraiment très très banal) avant même de me retrouver face à l’italienne la plus convoitée de la ville. Monsieur Valentine pensait beaucoup à l’Italie, aussi je n’avais pas été trop étonné qu’il cherche absolument à ajouter à sa collection du pays cette pièce maîtresse. En revanche cela m’avait beaucoup plus ennuyé pour l’aîné Rosenbach. Il ignorait complètement Rose (ma fille adoptive) mais ne se montrait pas aussi oublieux avec la nouvelle macaroni. Comme un gamin avec un nouveau jouet. Cela rendait la cohabitation avec Rose particulièrement agaçante.

Pris dans mes pensées, j’en avais oublié de décortiquer le moindre haussement de sourcil de l’étrangère. J’étais fixé comme une statue grecque à admirer le paysage extérieur qu’offrait la fenêtre qui soufflait un vent tiédasse. Il était aussi monotone que les autres fois. Mais ce n’était pas dans les prairies sauvages et indomptées de l’Ouest vers lequelles mes pensées vagabondaient. Plutôt dans la chambre de Thomas Rosenbach et ses idées libidineuses bien trop répugnantes.

Le ton dur et courroucé de ma belle ingénue me raccrocha à la réalité. J’ouvris de grands yeux étonnés, un demi-sourire qui aurait aisément pu être interprété comme prétentieux se dessina sur la toile parfaite qu’était mon visage. Une élève avancée… elle était donc intelligente pour une humaine. Evidemment cela ne me surpris pas le moins du monde, aussi repris-je un air très sérieux mais aussi un peu mystérieux (car je pensais toujours à mon monstre intérieur de temps en temps, et cela me faisait souffrir). J’avais envie de souligner toute la très grande modestie dont elle faisait preuve en ne criant pas sur les toits qu’elle était HPI, de pointer du doigt sa différence flagrante avec les autres êtres humains tous plus égocentriques les uns que les autres, ce qui la rendait donc vraiment meilleure qu’eux. J’étais certains qu’elle aimait beaucoup lire et méprisait le maquillage et perdre du temps dans les boutiques à choisir des toilettes à la mode. Cette différence avec les autres femmes auxquelles elle n'empruntait pas les traits les plus caractéristiques la rendait donc beaucoup plus intéressantes et bien mieux que ses congénaires. Au final, peut-être qu’elle n’était pas si ordinaire que je me le répétais inlassablement. N'étais-ce pas moi qui souhaitais me convaincre de celà, au fond ?

Mais sa réflexion sur mes yeux me glaça. Elle était tellement altruiste qu’elle s’arrêtait sur de subtils détails que personne n’avait jamais remarqué dans cette ville. Cette femme ne cessait de me surprendre. L’émotion me serra la gorge en même temps que mon envie de la bouffer. Je me mis à gesticuler, trop surpris pour savoir comment réagir convenablement, j’haussais les épaules avant de m’emparer de son pot à crayon pour les placer tous dans le même sens. La mine vers le ciel.

- Bien sûr que non. Vous êtes complètement folle. riais-je. Ouf. J’avais rattrapé le coup à la perfection. Je me retins d’en faire trop en la menaçant des bains glacés qui l’attendaient si elle continuait à caqueter ce genre d’inepties. Je remplaçais le pot sur le bureau, à sa place.

Je ne pouvais lui révéler la vérité sur ma nature. Je ne pouvais prendre le risque de la terrifier à tout jamais. Et je me serais damné, si cela n’était pas déjà le cas, pour qu’elle me laisse apercevoir ce qu’il se passait dans cette boîte crânienne hermétique à tous mes titillages.

Quand l’impensable se profila.

Sans réfléchir, la voyant trébucher (sûrement à cause d’un trouble de l’oreille interne), je glissais mon bras autour de sa taille si fragile. Un rien aurait pu la briser en deux comme une allumette. Je frémis à cette idée et dégageais aussitôt mon étreinte. Sans faire exprès je la repoussais encore plus loins de moi. Je contrôlais difficilement ma force quand j'étais émoustillé. Le contact de sa peau sur ma main avait eut l’effet d’un choc électrique. Non ! D’une étreinte avec de la lave... Jamais je n’avais cru possible de ressentir une telle chose de mon trépas, moi qui était persuadé que la mort m’avait volé tant de perceptions à l'exception de la faim insatiable. Mais ce soir, je redécouvrais un panel éblouissant de mes sens. Je ne savais plus ou donner de la tête.

- … Vous n’aimez pas le froid. Supposais-je. Vous devez-être frileuse. L’association des deux idées me semblaient très juste. Ma grande expérience de la vie m’avait doté d’une grande perspicacité.

Je m’accroupis sensuellement (bien contre moi, mais c’était là ma terrible malédiction à porter) pour rassembler les feuilles volantes qui s’étalaient sur le plancher rugueux sous mes doigts. Je me sentais coupable du contact qu’elle venait d’avoir avec ma peau glaciale. Peut-être que cela finirait de la révulser.

-Pourquoi venir vous installez-ici ? Demandai-je. J’étais curieux de cette Italienne insondable. Elle était un véritable mystère qui ne demandait qu’à être découvert. Derrière ses expressions soucieuse je n’arrivais pas à lire quoi que ce soit. Elle était énigmatique, un secret impénétrable qui ne demandait pourtant que ça. Je lui tendis ses feuilles de compte Aimez-vous la randonnée ?


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Liam Hennessy
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Filippa Rinaldi
Filippa Rinaldi
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DC : Irina | Blair
SAINT VALENTIN] - Cinquante carences de sangre Boeq
Age : 29 ans
Statut : La revanche a fait d'elle son épouse, personne ne sait qui des deux deviendra veuve
Job : Cuisinière officiellement | Nouvelle comptable des Hennessy en compagnie de Wyatt Smith | Réalise des petits boulots illégaux avec un groupe d'italiens de Silverstone | Ancienne contaiuola de la famille Rinaldi
Habitation : Petit étage en piteux état au-dessus de l'épicerie de ses grands-parents, Silverstone
Disponibilité : Dispo [1/3]
Lun 21 Fév - 23:11






Animation de
Saint Valentin



Cinquante carence de sangre

avec

Liam Hennessy & Filippa Rinaldi





Son rire me submergea ; je me fis la promesse de l’apprendre par coeur. Il n’y avait pas d’instruments capable de reproduire d’aussi merveilleuses notes, d’aussi clairs accents. Nous étions tous ridicules, pathétiques, face à cette bouche admirable qui me souriait.  
Néanmoins, la béatitude provoquée par son sourire en coin laissa place à une nouvelle source d’inconfort. Je me rembrunis lorsqu’il souligna mon anonymat perdu.
Depuis mon arrivée à Silverstone, j’étais un sujet de ragots à n’en plus finir. La fille venue d’ailleurs, l’étrange européenne. Plus d’une fois, les pèquenauds croisés avaient émis le souhait que je me plusse à Silverstone. Et plus d’une fois j’avais répondu par le rictus le plus convaincant à ma disposition. Comme si c’était possible ! Les regards avides étaient devenus une habitude. Une ironie pour moi qui détestait être le centre de l’attention !

Mais je ne pouvais m’habituer au regard incandescent de Liam. Je rougis comme une pivoine en lui faisait la remarque sur la couleur de ses iris.

La moutarde me monta au nez. Malgré ses dénégations, j’étais convaincue qu’il y avait quelque chose de nouveau en lui. Je gardais un souvenir très net de la noirceur terne de ses pupilles lorsqu’il m’avait toisée - une couleur qui tranchait sur sa pâleur et ses cheveux argentés -. Aujourd’hui ses yeux avaient une teinte complètement autre : une fricassée de citron mûr, de mimosa frais et de cannelle. Je ne me l’expliquais pas, à moins qu’il m’ait menti (je n’étais pas folle, si ?). Pourquoi l’aurait-il fait, cependant ? Il était trop beau pour être malhonnête. Ou alors, Silverstone me rendait cinglée, au sens littéral du mot.
Néanmoins, je ne rétorquais pas. Il était si parfait ! D’une splendeur inhumaine et dévastatrice. Son visage était né sous le pinceau d’un maître ancien ayant tenté de représenté un ange infernal. Il me rappelait le Christ couronné d’Épines de Bouts (je m’y connaissais en peinture, ce qui marquait également ma différence d’avec la plèbe mal habillée de Silverstone).

Puis, plusieurs choses arrivèrent en même temps. Et pas au ralenti, comme nonno qui se réveillerait de sa sieste. Au contraire, l’adrénaline parut dégourdir mon cerveau, et je réussis à saisir en bloc une série d’événements simultanés.

À quelques pas de moi, Liam Hennessy avait les traits tordus par une grimace horrifiée. De plus immédiate importance cependant m’apparut le tapis de bonne manufacture dont était décoré le parquet du bureau (il avait de jolies arabesques oranges). Dans une valse macabre, il tournoyait follement jusqu’à mon visage. Il fonçait droit sur moi, en plein dans sa trajectoire. Je n’eus même pas le temps de fermer les yeux.

Juste avant que je ne plante mes quenottes dans les lattes, quelque chose me frappa. Fort. Sauf que le coup de surgit pas de là où je l’attendais.
Deux longues mains blanches jaillirent devant moi pour me prendre, et le tapis s’arrêta en hoquetant à quelques centimètres de ma figure. Ses muscles se bandaient contre ma peau, guépard plus que gazelle ; j’avais la sensation d’être une venaison de choix. Ses grands doigts de marbre me serraient dans une étreinte de fer et je savourais la sensation de sa force, de sa résistance, contre mes hanches. Je m’y pressais, palpitante, mais il me repoussa vivement, comme brûlé par des braises. Un ululement mourut sur les lèvres de l’ange.

Le roulage de mon corps propulsé dans l’espace me parut infini. Ballottée, je valdinguais finalement jusqu'à me beugner la tempe contre la cheminée.

« Ouille ! » murmurais-je, déconcertée.

Quelle maladroite, décidément ! Mais maintenant que j’y pensais, comment diable avait-il fait pour se déplacer si vite ? L’or de ses iris flamboya et j’en oubliais mes questions.

« Ni l’humidité, » répondis-je à son affirmation tout en me redressant contre l’âtre.

Je frissonnais encore de la morsure de sa peau contre la mienne. Ardente. Ses yeux étaient doux mais leur intensité liquéfia mes os. Bon sang ! Avait-il la moindre idée de la séduction des accents veloutés de sa voix ? Hébétée, stupéfiée, j’étais un oiseau pris au piège d’un serpent. Mais j’étais un oiseau heureux. J’accueillerai la mort comme une amie si elle m’était donnée par lui.

Sa première question me surprit ; personne ne m’avait interrogée à ce sujet. Du moins, pas de manière aussi directe.

« C’est… complicato. »

Je ne dis rien pendant un long moment, puis commis l’erreur de croiser son regard. Ses prunelles d’un or sombre me déstabilisèrent, et c’est sans réfléchir que j’acceptai de m’expliquer.

« Une guerre de gang, » avouais-je, me voulant légère, en regardant les livres dans la bibliothèque. « J’en suis la dernière survivante… J’aurais dû épouser le fils de mes ennemis, mais je me suis enfuie. »

Le bruit de mes jupes battant la campagne, harassée, résonnait encore à mes oreilles tandis que j’observais mon passé, mon présent et mon futur brûler sous mes yeux.
La nourriture de là-bas me manquait plus que de raison.

La bibliothèque n’était guère originale : Brontë, Shakespeare, Chaucer, Faulkner, Dostoïevski, Hugo, Stendhal, Lamartine, Poe, Howells, Melville, Neal, Baudelaire, Daudet, Balzac, Austen, Nievo, Collodi, Zola, Verne… J’avais déjà tout lu. Ce qui était à la fois réconfortant… et ennuyeux.

Mais sa voix, divine musique, m’arracha à mes pensées.

La randonnée ! Je ne répondis rien, craignant que sous l’effet de la panique ma voix ne déraille. Racines embusquées, cailloux instables… Tous essayeraient d’attenter à mes jours si je m’aventurais à sortir hors des sentiers battus… Et il y en avait un, juste sous mes yeux que je mourrais d’emprunter.

« Je ne suis pas une très bonne marcheuse, » confessais-je, penaude. « Il va falloir que vous soyez très patient avec moi… »

Je me rapprochais de lui maintenant (en m’étonnant de ne pas m’être prise les pieds dans le tapis), le tambourinement de ma tempe blessée remplacé par celui de mon coeur qui martelait dans ma cage thoracique. Il était si parfait ! Si parfait que mon souffle en était coupé. Comment une telle créature pouvait-elle m’être destinée ? Pourtant, son regard insondable ne se détachait pas de moi et je rougissais de plus belle.

Je m’arrêtais juste assez pour que mon haleine aux relents d’aïoli ne caresse sa gorge blanche si parfaitement taillée.

« Mais je suis prête à apprendre, » affirmais-je avec un aplomb inconnu, motivé par mes muscles électrisés par sa présence. « Même si ça demande beaucoup d’efforts. »

Une seconde ou bien une éternité passa, je n’aurais su dire la différence. Il avait une odeur exquise. Enivrante.

Je finis par reprendre conscience et récupérai les feuilles de compte que je rangeais (sur les étagères).

« Comment avez-vous réussi à vous approcher si vite ? » finis-je par demander. « Vous étiez là-bas, » je pointais un coin de la pièce, « et j’étais ici ! » je montrais le tapis. « Je vous ai vu ! »

À la fois attirant et hors d’atteinte, Liam Hennessy n’était pas humain. Il était plus que ça. J’en étais certaine.





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