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Guns & WhiskyFORUM WESTERN · NOUS SOMME EN ÉTÉ
1889. À la lisière de l'Etat de New Hanover, la petite ville forestière d'Imogen compte un peu plus de 500 habitants. Plus connue pour ses ranchs que pour ses pépites, elle est l’exacte représentation des espoirs et des échecs de tous ceux qui ont pu croire au rêve américain. Son seul lien avec la civilisation est le chemin de terre creusé par le passage des diligences, droit vers la station de gare de l'autre côté de la frontière qui mène vers l'Etat de West Esperanza. Cette route est connue pour ses braquages incessants, causés par le gang des O’Reilly. En plus de terroriser la population - leurs méfaits sont racontés dans tous les journaux de la région ; ils rendent périlleux les voyages vers la grande ville : Silverstone. Cité minière dirigée par la respectable famille des Rosenbach, prospère et moderne ; on pourrait presque croire que c’est un lieu où il fait bon vivre. Mais, derrière la bonhomie de son shérif, les sourires de ses prostituées et les façades fraîchement repeintes, l'influence criminelle du Silver Gang grandit de jour en jour. Lire la suite
Clyde King est la fondatrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Isaac, Mila, Amitola et Cole. PROFIL + MP
Makoyepuk est modératrice du forum ! Elle se genre au féminin et ses autres comptes sont : Kilian, Ichabod, Amelia, Benicio et Howard. PROFIL + MP
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On ne cherche pas de nouveau Shérif pour l'instant, mais qui sait, un jour tu feras peut-être régner l'ordre et la lois sur ce forum ?
FAIT DIVERSDepuis l'attaque de la banque, Mr le maire, Henry Rosenbach, invite les citoyens à redoubler de prudence - il craint que cet acte n'inspire d'autres scélérats, et met en garde ses concitoyens quant au danger qui rôde dans les grandes plaines. Ainsi, il préconnise les voitures de poste, ou encore le train pour se déplacer.BONNES AFFAIRESN'oubliez pas de passez par le quartier commerçant de Silverstone pour faire vos emplettes dans l'épicerie des Rinaldi ! Vous y trouverez moultes boîtes de conserve, ainsi que quelques plats tout chaud, tout droit sortis de la cuisine et parfois même servi par la petite fille des propriétaires.RUMEURUn prisonnier se serait échappé du Fort de Silverstone. Les rumeurs les plus folles circulent : certains s'imaginent qu'il s'agit encore d'un coup des bandits qui ont attaqué la banque, d'autres, un peu moins terre-à-terre, parlent d'une attaque d'anciens confédérés. La justice, quant à elle, ne commente aucune e ces hypothèses.PETITE ANNONCEDepuis la fonte des neiges, le village d'Imogen est fière d'annoncer la réouverture de son marché agricole ! Chaque mercredi, les producteurs de New Hanover sont invités à monter leur stand dans la rue principale et faire commerce de leur légumes, viandes, poules et autres peaux ! Troc autorisé.RUMEURDes histoires de Dame Blanche circulent dans la région de West Esperanza : certains habitants de Silverstone et des alentours jurent avoir apperçu un fantôme ! Les plus jeunes s'amusent même à invoquer l'ectoplasme dans un nouveau jeu ridicule - mais qui passera bientôt de mode : celui du ouija. Le temple prie pour leur salut.
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La brune sortit de la calèche, grelottant dans son manteau. Elle regardait un peu partout. Finalement, elle descendit, ses yeux se baladèrent partout où ils pouvaient aller et surtout se poser. Soudainement, la femme se retourna.
« Restez un moment dedans mon cher, il fait un peu trop froid pour vous. » dit-elle à l’adresse du passager.
En guise de réponse on entendait des toussotements. La femme lui tendit ce qui semblait être un mouchoir puis elle referma doucement la porte. La trentenaire alla voir le cocher pour lui dire quelques mots. Celui-ci hocha la tête, descendit et prit certains bagages. Les mains de la femme se frottèrent rapidement, du haut de ses doigts jusqu’au bas de sa paume. Enfin, elle avança ses mains jusqu’à sa bouche où elle semblait souffler de l’air qu’on pensait chaud.
« Et bien, je n’étais pas prête pour un temps comme ça. » mumura-t-elle.
La femme d’une trentaine d’années posait ses yeux un peu partout. Visiblement assez intéressée par ce lieu. Serait-elle déjà venue par ici ? Ses yeux observaient les moindres recoins de la place où elle se trouvait tout en grelottant de froid. Sa toilette semblait un peu légère pour ce temps-là. Pour certains connaisseurs, ils pouvaient en déduire qu’elle était habillée avec une tenue plus estivale. Par ailleurs, ses mains commençaient à geler faute de n’avoir pas de gants à sa disposition.
Le cocher descendit assez rapidement les quelques bagages. L’un d’entre eux semblait être le plus léger. Les deux autres, en atterrissant sur le sol semblaient plus lourds, plus remplis. Il vint par la suite voir la femme, lui tendit la main. La femme fouilla dans des poches et lui donna quelques sous. Enfin, elle revint vers la porte et toqua à la fenêtre. Un homme en sortit. On ne pouvait voir son visage car il était à la fois caché par son chapeau ainsi que par son mouchoir. La calèche partit aussitôt qu’il était descendu.
L’homme au chapeau semblait parler à la femme. Les paroles étaient si basses qu’on pouvait à peine l’entendre. La femme à la robe bleu acquiesça, chercha des yeux quelque chose. Enfin, ils se posèrent. La femme s’éloigna de l’homme qui toussait dans son mouchoir et s’approcha d’un individu.
« Excusez-moi, nous venons d’arriver en ville, pouvez-vous nous indiquer un lieu où nous pourrions être hébergés mon mari et moi je vous prie ?» dit-elle avec un petit sourire qui se voulait sympathique.
« Excusez-moi, nous venons d’arriver en ville, pouvez-vous nous indiquer un lieu où nous pourrions être hébergés mon mari et moi je vous prie ?»
« Pardon ? » Arthur releva le nez de son écharpe qui glissa de son menton. Un nuage de buée s’échappa de sa bouche alors qu’il soufflait doucement, comme si cela pouvait aider à le réchauffer. Grelot piaffa alors que l’homme de science (plus que d’équitation) tirait sur les rênes pour l’arrêter. Il resta quelques secondes interdit devant la jeune femme qui s’était rapproché de lui, pas tout à fait certain qu’elle se soit adressé à lui. Mais maintenant qu’il s’était interrompu dans sa course il pouvait bien prendre quelques minutes pour la renseigner. D’autant qu’il n’y avait pas grand monde dans les environs, certainement pas par un temps pareil.
Le médecin indiqua d’un signe de tête la direction de Main Street dessinée par ses petites maisons de planches. Les cheminées crachaient de la fumée. A force de passage des travailleurs et des voyageurs, un sentier boueux s’était creusé dans la neige. Traces de pas et de sabots s’y côtoyait et les quelques flocons de neige qui virevoltaient dans le jour ne risquaient pas de recouvrir le tout de ci-tôt.
« Il n’y a qu’au Silver Saloon que vous trouverez une bonne literie pour passer la nuit. C'est la seule auberge de la ville. » Ville était petite, perdue dans le fin fond de l’Ouest qu’on disait sauvage. Le Silver Saloon remplissait suffisamment ses fonctions d’hotel ; l’établissement était le plus important de Silverstone autant en débit de boisson qu’en restauration. La concurrence existait mais les affaires qui s’y faisaient étaient suffisamment différentes pour qu’elles vivent en paix. « Vous y trouverez même de quoi prendre un bain chaud. » Et avec de l’eau propre en y mettant le prix ; cela allait de soi. Personne ne se bousculait vraiment pour ça à cette période de toute façon, même vieille de plus d’une semaine l’eau pouvait être encore claire.
Toujours perché sur son cheval et emmitouflé dans des couches de vêtements superposés plus dans l’idée de la pratique que de l’esthétique, Arthur se permis un commentaire en haussant légèrement le ton pour être bien entendu par-dessus le vent. « Vous feriez bien de vous dépêcher, vous aller attraper la mort. » Ou en tout cas c’est un cadavre que Madame ramènerait avec elle. Le pauvre homme ne s’arrêtait pas de tousser, il avait le souffle court et les bronches bien prises. Arthur aurait été cruel d’y voir plus de travail pour lui. Non pas qu’il en manquait à cette période de l’année. « Je peux vous accompagner jusqu’au Silver Saloon si vous le souhaitez. Je m’y rends aussi et je suis plutôt pressé. » Il avait bon nombre de souffreteux à visiter là-bas et un repas chaud qui l’y attendait. Grelot reprit la route qu’il connaissait par cœur au pas, les naseaux soufflant un nuage glacé eux aussi.
crédit - Deadparrot & ghoest
Arthur Maharaj
Invité
Invité
Dim 21 Mai - 21:28
La brune attendit la réponse de ce qui semblait être un habitant de la ville, la réponse à sa question. Erin suivit le signe de tête de son interlocuteur. Ses yeux regardaient au loin cet amas de maisons. Son air semblait assez dubitatif. A moins que ce soit la fatigue de ce si long voyage qui avait duré plusieurs mois pour arriver à Silverstone. Etait-ce à cause de ces maisons ? Du sol ? A quoi pouvait-elle bien penser ? A la saleté qu’il y aurait sur ses chaussures ? Aux habitations qui lui semblaient moins luxueuses qu’à Bâton Rouge ? Ou encore à ce froid qui ne cessait de se blottir et de souffler sur la peau de la trentenaire. Elle jeta un œil à ses bottines, semblant propres, probablement nettoyées il y avait eu de temps car on ne voyait pas l’ombre d’une poussière.
«La seule ?» demanda-t-elle avec un air quelque peu déçu.
La question amenait-elle vraiment à une réponse ou était-elle une marque de sa déception face à cette découverte ? La citadine semblait probablement regretter son arrêt dans cette ville.
«Un bon bain chaud ne nous ferait pas de mal, en effet.» répliqua la femme suite à cette annonce.
La brune fit un signe évocateur à l’homme au chapeau. Elle sourit également à l’évocation des paroles du médecin. Elle jeta un coup d’oeil furtif à l’homme au mouchoir tout en lui affichant un sourire malicieux. Le visage de la femme semblait plutôt tranquille pour quelqu'un qu'on alertait sur son état de santé. Toutefois, elle semblait penser, au vu de son regard, que ce serait l'homme qui l'accompagnait, qui serait plus proche de rendre l'âme.
«Oui, ce serait vraiment gentil de votre part. Je prends un bagage et je vous suis» répondit la femme à la proposition du trentenaire.
Bien entendu, une femme comme elle pouvait prendre en main un bagage. Et comme on pouvait en attendre d’elle, elle décida de ne prendre que le plus léger. Elle lança un regard équivoque à l’homme malade pour qu’il puisse prendre les plus lourds. Plus rapide que l’homme au chapeau, elle rattrapa rapidement l’homme qui lui servait de carte dans cette ville étrangère. Elle fit une moue désagréable lorsqu’elle sentit la boue sur ses bottines. Elle s’arrêta pour enlever cette bouillasse. Toutefois, la brune se stoppa net en voyant l’étendue de la boue. Elle grommela même entre ses dents. Elle fut stoppée par son mari qui avait pris un malin plaisir à la bousculer avec un des bagages. Il lui lança un regard entendu. Erin lui communiqua son mépris en retour. Son mari ne sembla pas lui en tirer rigueur et recommença son manège une nouvelle fois. Néanmoins, il essaya de mettre une distance entre eux. Certainement pour éviter que la porte-plume ne se venge des suites de cet horrible affront. Erin jette son dévolu sur le médecin et lui adresse à nouveau la parole:
«Excusez-moi mais il y a des comment dire… traditions spéciales par ici ? Ou des choses dont je dois être avertie avant d’arriver au Silversaloon? Ou par exemple des personnes peu recommandables ? Je viens du sud donc je ne connais pas toutes les pratiques d’un état à un autre. » demanda-t-elle quelque peu intriguée.
Etait-ce une manière pour la femme d'obtenir des informations sur les ragots de la ville ? Ou bien était-ce une manière de démarrer une discussion avec cet homme ?
Le mari est arrivé, attend un peu les retardataires et ouvre la porte. Visiblement, il semble avoir bousculé un client qui se trouvait dans l'entrée. Il paraît maintenant s’excuser face à quelqu’un. Un début d’incident civil en somme. Toutefois, la femme mariée ne semblait guère intéressée par ce qui se passait à la porte d'entrée, elle attendait avec impatience la réponse de son interlocuteur.
Invité
Ichabod Walsh
Since : 03/02/2021
Messages : 72
Name : Ghoest
Faceclaim : Rufus Sewell
Crédits : Lux.
DC : Makoyepuk & Kilian
Age : 51 ans
Statut : Marié, père de famille, grand père et pourtant pas tout à fait satisfait
Job : Armateur et actionnaire
Habitation : Silverstone
Dim 21 Mai - 23:04
Quand on arrive en ville
Ses yeux sur l’horloge, il essayait de s’imaginer le tic-tac familier des aiguilles qui courent après les minutes. Tic. Tac. Tic. Tac. Il avait entendu parlé dans un salon à la mode ( à l’époque où il pouvait se vanter d’être londonien ) de l’hypnose, l’art de la transe infligée aux autres ou à soi-même. On lui avait montré qu’à force de persévérance, et grâce au cliqueti d’un métronome, un homme pouvait aisément oublier la douleur, le monde qui l’entoure, et parfois même sa propre nature ( le comédien employé par leur professeur savait très bien joué la poule, et ce sur un claquement de doigts ). Sans surprise, entourés de quelques vaqueros et d’un bon nombre de vieux, Ichabod avait envie, à son tour, de s’échapper loin de cette dure réalité. Mais sa santé l’obligeant à ne pas manquer ce rendez-vous ( en plus de l’amitié qu’il vouait à l’homme de science ), alors, en attendant l’arrivée du retardataire, il pouvait seulement laisser à son esprit la liberté de filer à l’anglaise.
Hélas, Ichabod n’a jamais été capable de se concentrer - enfant déjà, c’était la critique que lui faisait ses précepteurs. Évidemment, quand la porte de l’auberge s’ouvrit en grand, l’armateur fut, comme dans un claquement de doigt, rappelé à son corps. Cela lui fit l’effet d’une vilaine claque, tout comme la vision qui l’attendait à son réveil : un homme masqué, apparaissent du néant. Avec le braquage récent de la banque de Silverstone, tout le monde était sur les nerfs : on craignait qu’un nouveau malheur n’arrive, puisque chaque année, une fusillade était organisée par les gangs du coin ( il semblerait ). Sans surprise, donc, le petit ensemble de personne étheroclites, uni dans leur peur de la mort et par l’architecture de cette auberge, inspirèrent bruyamment, comme une chorale, avant de réaliser que, suivit de près par le docteur Maharaj, le brigand n’avait qu’une valise à la main. Cela n'empêcha pas le vieux Jenkins, absolument ivre, de se jeter mollement vers le gentleman, bégayant qu’il ferait barrière de son corps.
“ Docteur ! “ Ichabod se leva de sa chaise comme s’il avait assisté au second avènement du Christ. Canne à la main, visiblement trop pressé - et curieux - pour attendre à sa table, il vint à la rencontre de la petite équipe et - pour enlever la neige que le plus grand avait sur les épaules - tapa vaillamment le dos d’Arthur. “ Eh bien, vous en avez du courage pour affronter ce temps, mon bon docteur. Je ne vous connaissais pas cette passion pour l’aventure. “ Il se força à rire, comme il avait l’habitude en société, ou plutôt, en représentation. “ Mais dites-moi - vous êtes accompagné ? Des amis à vous ? “ Sans attendre de réponse, il s’empressa de serrer la main à l’homme qui avait failli accélérer son trépas. “ Vous nous avez fait une sacré frayeur, cher monsieur ! Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais vous êtes habillé à la mode des crapules. Faites attention, tout le monde à un pistolet ici. “ Sauf lui, peut-être, mais après cette frayeur, il comptait bien y remédier. “ Je plaisante bien sûr - enfin, à moitié. Vous n’êtes sûrement pas au courant, mais la banque a été saccagée il y a peu. Le port du foulard est depuis prohibé. “ C’était tout à fait faux, mais dite à voix haute, la chose était amusante. Pour finir, c’est la dame qu’il salua, pudiquement, d’un hochement de tête. “ Puis-je vous débarrasser ? Je n’ai pas l’air comme ça, mais je vous assure que je peux porter la charge. “ Comme pour faire valoir sa vigueur, il fit d’abord claquer sa canne contre le sol, puis, sa jambe de bois, avant d’éclater de nouveau de rire. Plus agité que jamais, sous l’effet d’une douleur latente, il ne s’arrêtait plus de parler ( histoire de s’occuper ). “ Vous êtes nouveaux dans la région ? Pardon - j’imagine que oui. Vous venez pour le travail ou les paysages ? “ Oubliant presque le sujet de sa présence ici, Ichabod, après réponse obtenue, fit volte face pour une fois de plus taper dans le dos du docteur.“ Monsieur Maharaj, dites-moi, ouvrez-vous boutique aujourd’hui ? Je pensais peut-être passer par votre cabinet après ce petit verre. Je comprendrais ceci dit que votre voyage vous ait bien épuisé. Prudemment, il voulait s’assurer auprès de son médecin traitant qu’il pourrait bien récupérer la dose de cocaïne qu’il lui avait gentiment demandée il y a quelques jours de cela ( parler maladie devant de nouveaux arrivant, ça ne le bottait pas vraiment ).
Aujourd’hui Arthur n’avait pas le cœur à briser les idées reçues d’une jeune femme. Il décida donc de ne pas en révéler plus sur la taille ridicule de la ville. De toute façon le couple se rendrait très vite compte qu’à part une avenue principale et quelques maisons autour qui se pressaient en ruelles minuscules, il n’y avait pas grand-chose à Silverstone. Le bog faisait facilement le double de la ville à présent. On avait déjà expliqué à Arthur que c’était parfaitement normal dans une région aussi reculée. Le médecin se garda de les prévenir que Silverstone était loin d’être le patelin le plus petit du coin. Il faisait marcher son cheval au pas pour ne pas instaurer trop de distance entre lui et ses compagnons à pieds. Un bref instant il hésita à décharger l’homme malade de ses valises mais se reprit rapidement en le voyant exécuter un drôle de manège avec sa femme. Un peu trop pudique pour apprécier ces épanchements de sentiments, Arthur releva le nez pour regarder devant lui.
« Excusez moi mais il y a des comment dire… traditions spéciales par ici ? Ou des choses dont je dois être avertie avant d’arriver au Silversaloon? Ou par exemple des personnes peu recommandables ? Je viens du sud donc je ne connais pas toutes les pratiques d’un état à un autre. »
Le médecin se permis de sourire, amuser par la réflexion naïve de l’excentrique inconnue. La réponse lui vint spontanément. « Je vous conseillerai bien de vous méfier de tous les américains ; ils sont tous peu recommandables à mes yeux. » Le sourire qui étirait ses lèvres était à peine visible, ce n’était pourtant pas l’envie de cacher son amusement qui le motivait à rester austère. Arthur reprit bien vite de son sérieux. « Madame, je ne vous connais pas. Je ne sais même pas si vous et votre… époux êtes recommandables. J’aurai bien du mal à vous conseiller. » Il fut prit d’une quinte de toux, en même temps que l’homme au mouchoir qui les avaient dépassés en courant à toute guingue à leur entrée dans Main Street. Le Saloon n’était plus qu’à quelques mètres, facilement repérable autant au son qu’à l’odeur. « Je ne connais que Silverstone, Imogen et New-York sur le continent Américain. Je ne peux savoir quelles traditions sont spéciales ou non à vos yeux. Ou encore si l’on peut parler de tradition dans une ville sans histoire. » Silverstone était certainement encore trop jeune pour s’être approprié de quelconques coutumes plus particulières qu’ailleurs. Arthur se laissa glisser de la selle de Grelot et l’attacha à la rambarde, à côté d’autres chevaux qui se désaltéraient. « En tout cas, faites attention aux irlandais. » Conseilla néanmoins Arthur, comme seul véritable bon avertissement qu’il pouvait offrir. Il ne s’épancha pas plus sur la question. En général, il y avait rarement besoin de le faire quand on mentionnait des irlandais. Il flatta l’encolure de son cheval et le déchargea de sa trousse de médecine en cuir.
Quelques pas lui suffirent à rejoindre le mari malade que la salle entière regardait avec des yeux écarquillés dans un silence de plomb. On entendit pas une mouche volée seulement parce qu’il faisait trop froid pour elles. Arthur avait cru entendre le cliquetis d’un fusil qu’on arme et ça ne l’aurait pas étonné. « Excusez-moi messieurs, » Souffla Arthur en poussant du coude Jenkins et l’autre homme qui bloquaient maintenant l’entrée. Il leva le nez de sa valisette en entendant qu’on l’appelait et sourit chaleureusement en découvrant sans grande surprise son compatriote qui arrivait à grandes enjambées d’éclopé. Ichabod détonait dans cette salle emplit de travailleurs et de vagabonds et pourtant il semblait y être comme un poisson dans l’eau.
“ Eh bien, vous en avez du courage pour affronter ce temps, mon bon docteur. Je ne vous connaissais pas cette passion pour l’aventure. “
« Je devais simplement visiter la ferme des Rivera, à quelques heures à cheval de là. Et j’en ai profité pour aller voir les Browns. Je n’ai pas vu le temps passer et me voilà en retard. » Arthur ne se demandait pas si son récit intéresserait Ichabod ou non. Il avait prit l’habitude de vivre à son rythme et à sa façon sans jamais vraiment réussir à lire ce qu’on ne lui disait pas explicitement. Il posa son sac encombrant sur la table et retira ses gants. « Des amis ? Pas du tout. En vérité, nous ne nous connaissons pas. » Ichabod ne l’écoutait pas mais Arthur ne s’en accommoda pas et continuer à converser seul. « Je les ai rencontré un peu plus tôt avant d’arriver en ville. » Il n’eut pas à attendre longtemps avant qu’on ne pousse vers lui un verre d’alcool et que l’un des serveurs et homme de la cuisine (qu’on prenait souvent pour le patron) ne le salue d’une accolade sympathique un poil plus violente que celle d’Ichabod plus tôt. Tout le monde prenait un malin plaisir à lui taper sur l’épaule et Arthur subissait en silence.
« D’ailleurs, veillez m’excuser, mais je n’ai pas retenu votre nom. Pourriez-vous me le rappeler ? » Ses quelques mots adressés à la femme qui détonait dans se tableau rustre, Arthur se détourna d’elle pour ouvrir sa valise et fouiller à l’intérieur, laissant la place à son ami de s’épancher en conversations légères. Il cacha mal sa grimace lorsque, une fois de plus, on vint lui assener quelques claques dans le dos. « Bien sûr, oui. » Le médecin se découvrit de sa casquette et referma sa valisette. Cette fois il cherchera dans les poches intérieures de sa veste. « Je veux dire… non, il est inutile que vous passiez par le cabinet. Je ne vais pas vous faire crapahuter dehors par ce temps. Vous risqueriez de vous casser une jambe. » Il marqua une pause avant d’enchérir un coup. « La bonne. » Enfin il sortit l’enveloppe de son veston, comme un magicien sortirait un pigeon de son chapeau. « Tenez. Je passerai demain vous voir et vous donner le reste, si vous me le permettez... Ah ! » L’index levé, Arthur se tourna vivement vers la nouvelle arrivée. « Vous me demandiez qui était peu recommandable en ville ? Et bien la voici, la plus grande crapule du Nevada et de Californie ! Méfiez-vous de lui comme de la peste, il arrivera à vous charmer avec ses histoires de voyage en un claquement de prothèse sur le sol. »
crédit - Deadparrot & ghoest
Arthur Maharaj
Invité
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Jeu 15 Juin - 0:05
La bavarde Erin resta quelque peu muette face aux réponses que lui donnaient l’accompagnateur du jour. Elle écoutait chacune de ses paroles. Son visage passait par plusieurs émotions: surprise, joie, choc et même incompréhension. Elle se sentait plusieurs fois interpellée et ne savait définitivement pas quoi penser de ce cavalier. Était-il un petit plaisantin ou pensait-il réellement certaines de ses paroles ? Etrangement, la brune s’était sentie visée par certaines remarques. Qu’avaient donc bien pu faire les américains et les irlandais par ici ? Où avait-elle bien pu tomber ? Son assassin de frère était-il réellement dans les parages ? Était-il la cause de ce mépris pour les irlandais ? Ou bien ce groupe était-il aussi néfaste que n’étaient les américains pour ce trentenaire ?
Lorsqu’elle entra au sein de l’établissement elle sentit une ambiance assez étrange. Etait-ce le fait qu’ils soient étrangers ? Qu’ils aient ouverts la porte plus longtemps que prévu ? le fait de ne pas s’être avancés ? Ou l'accoutrement particulier d’Erin ? Dans le doute, la femme referma assez rapidement les portes et commença à se réchauffer. Il semblait faire bien plus chaud à l’intérieur. Elle déposa sa valise au sol, regardant l’intérieur du bâtiment ainsi que les personnes qui étaient par ici.
La nouvelle arrivante fut quelque peu surprise de voir le brun interpellé de cette manière. Elle nota intérieurement que cet homme pourrait être un allié précieux pour son mari. Et une personne qu’elle risquerait de voir assez souvent à Silverstone. Erin ne pouvait rêvait mieux comme rencontre avec le futur médecin de son mari. La brune saurait où toquer lorsqu’elle aurait besoin de certains services médicaux.
La situation entre les deux hommes amusait la prête-plume. Malgré cet air ambiant plutôt tendu, ces deux compères semblaient être de bons vieux amis. La petite scène amusait la femme mariée qui admirait cette complicité. Enfin, l’homme joyeux s’adressa à l’écrivain mal en point. De ses yeux verts, Erin ne se lassait pas de voir son mari se faire empoigner la main par cet habitant. Il avait l’air d’être un peu secoué par la vigueur de l’individu. Il était fort à parier qu’il était peu rassuré et encore sous le coup de la fatigue de ce si long et éprouvant voyage. En voyant les yeux de son homme de paille, on pouvait deviner à la vue des cernes un homme affaibli. S’il faisait peur à une mouche ce serait déjà bien beau pensait Erin. Elle étouffa son rire. Si son jeune compagnon faisait peur aux habitants d’ici c’est qu’ils devaient bien peureux pour voir en ce vingtenaire une quelconque menace. Il ressemblait plus à quelqu'un qui allait passer l'arme à gauche qu'à une personne souhaitant ôter la vie d'un buveur de whisky. Toutefois, elle tint compte des remarques de l’homme à la canne. Si la population semblait frileuse et quelque peu énervée, il fallait démarrer doucement et ne pas chercher les ennuis. La porte-plume tendit l’oreille à certains mots qui étaient par la suite prononcés par l’enthousiaste homme: “Une banque saccagée”,” des pillars”. Il n’en fallait pas plus pour que les yeux de la brune pétillent de mille feux. Un scoop, une affaire digne d’être rapportée dans les journaux. Et surtout, des informations pouvant être prises pour la création d’un livre quelconque. Quelle aubaine que d’avoir en face d’elle un tel homme! Il était tout le contraire de ce docteur qui lui avait dit que Silverstone était une ville sans “histoire”. Dès lors, elle comprit rapidement qu’elle s’était adressée à la mauvaise personne. C’était cet inconnu chaleureux qui était sa boîte de Pandore.
Le vaillant homme lui fit une proposition à laquelle elle donna quelques instants de réflexion. Surtout en voyant le petit manège de l’aïeul. Erin l’examina bien. Si elle résumait, il y avait un éclopé, un malade qui s’étouffait avec la vie et un docteur. Il ne manquait plus qu’un croque-mort pour pouvoir créer une petite blague. Elle se garda de confier ses pensées. Toutefois, elle saisit l’occasion que lui proposait l’individu. Elle était très heureuse d’être une femme et de ne pas porter sa valise tout le long du chemin. C’était en plus si gentiment demandé qu’elle ne pouvait refuser l’offre en question.
«Ce serait avec grand plaisir» dit-elle avec un joli sourire.
Et si Erin pouvait rendre heureux un homme en acceptant l’offre qu’il lui offrait, elle ne pouvait refuser. Par ailleurs, Erin aimait profiter de la gentillesse ou de la courtoisie des messieurs, elle y avait été trop souvent habituée à la Nouvelle-Orléans. Elle n’aurait refusé pour rien au monde à un peu d’aide. Par ailleurs, elle avait compris que le plaisir de certains hommes était tout simplement d’être agréable et serviable pour les dames.
« C’est bien pensé monsieur. Mon mari que voilà, vient par ici pour ses deux travails. Vous le connaîtrez bientôt pour ses articles et surtout ses ouvrages. Nous sommes également présents afin de rendre visite à de la famille quelque peu éloignée.» affirma-t-elle face aux questions que lui posait l’anglais.
La région serait visitée dès le lendemain si celle-ci en valait la peine. Ou d’ici quelques jours, de quoi laisser le temps à son écrivain de récupérer quelques forces. Ensuite, Erin forcerait la main à son compagnon pour connaître les lieux de son futur crime. Le docteur enchaîna après l’homme à ses côtés. Erin aurait bien laissé son mari parler. Mais grande bavarde qu’elle était, celle-ci se permettait de prendre la parole. Par ailleurs, son mari était occupé à effectuer son rituel habituel de toussotements. Il vint les rejoindre quelques secondes après, quand la crise vint à finir. C’est alors que l’américaine décida à se présenter avec son mari. Elle le désigna de sa main libre, tout en le touchant par l’épaule de son autre main t:
«Je vous présente mon cher et tendre mari monsieur Martin qui est un écrivain et un journaliste. Je me nomme quant à moi Erin Martin, j’accompagne mon compagnon dans ce long voyage. Mais je vous retourne la politesse messieurs. Pourrions-nous connaître vos identités respectives ?» demanda-t-elle aux deux hommes.
Finalement, l’homme à peau brune fit rire l’aventureuse Erin en désignant son compagnon comme étant l’une des pires crapules. Erin commença à comprendre que ces deux hommes semblaient être de grands amis qui se charriaient.
«Mais mon cher monsieur, vous attisez la curiosité de mon mari. Lui qui adore raconter et écouter les histoires, il serait très heureux d’entendre les multiples récits de ce conteur. Mais je crois que vous aussi vous devez avoir quelques grandes histoires sous la main. Vous avez voyagé dans différentes villes et vous êtes docteur. Vous avez dû en voir des vertes et des pas mûres si je ne m’abuse.» déclara-t-elle d’un air confiant.
La curieuse femme était certes bien intéressée par la source de renseignements que pouvait constituer le cinquantenaire. Toutefois, les personnes silencieuses, paraissant timides ou froides étaient pour elle comme un défi. Ils étaient tels un coffre verrouillé par de nombreux cadenas dont il fallait trouver les bonnes clés pour pouvoir les atteindre. Ce challenge, elle était presque prête à le tenter aujourd’hui avec son guide du jour. Néanmoins, le voyage l’avait quelque peu rendue plus encline à produire moins d’efforts. Une autre fois, la brune tenterait de gravir ces obstacles pour découvrir tous les petits secrets cachés et enfouis bien profondément chez le trentenaire.
«Peut-être même que mon mari pourrait vous remercier en vous payant à boire ? Même si je vois qu’on a déjà pensé à vous servir cher docteur. Qu’importe la boisson, j’insiste pour votre gentillesse à notre égard.»proclama-t-elle à l'égard du jeune médecin.
La brune tourna sa tête vers l’homme à la canne.
«Et vous pour votre force ainsi que vos succulentes histoires à venir.»