Cole reste éveillé à côté de Penelope, étendu sur le dos dans la semi-pénombre de la roulotte pendant ce qui lui semble être des heures. Un bras au-dessus de la tête, l’autre reposant mollement le long de son corps, ses pensées ne sont qu'un flou d'émotions contradictoires. Sa respiration est encore lourde, et le souvenir des instants précédents se mêle à l'air ambiant.

Les yeux de Cole se promènent dans la pièce, évitant délibérément de croiser le regard de Penelope. Il craint de remettre en question ce qui vient de se passer, de disséquer l'intimité partagée. Il reste à ses côtés, la frôlant sans la toucher. Son corps est encore sous le coup de la nervosité, tendu et rigide. Il a l'impression que tout cela n'a pas été réel, son esprit allant et venant entre ses sentiments de dégoût, de peur et de plaisir.

Son visage est détourné d'elle, ses yeux fixés sur les petites étoiles peintes au plafond. Il essaie de l'ignorer, mais n'y parvient pas ; il essaie de mettre de la distance entre lui et le tumulte de ses pensées.  Son estomac est légèrement agité et son souffle est encore court.

Il tourne finalement la tête après plusieurs minutes et la regarde. Ses yeux sont doux, les battements de son cœur ralentissent enfin après avoir été submergés. Pourtant, le gitan reste perplexe quant aux raisons pour lesquelles elle a été attirée par lui dès le départ. Il a le sentiment que si elle saisissait toute l’étendue de sa personne, elle serait plutôt dégoûtée que séduite, contrairement à ce qu'elle a laissé entendre.

Alors que le silence envahit la pièce, le gitan s'endort peu à peu. Sa garde baissée, la respiration régulière de la jeune femme l'apaise et il commence à se sentir en sécurité pour la première fois depuis longtemps.