☆ FUN FACTS. Vincent souffre d’un léger strabisme qu’il cache parfois derrière des lunettes de verre teintées - Bien que tous ses costards soient merveilleusement bien taillés, il ne les possède qu’en une seule et même couleur : un gris anthracite qui, à ses yeux, est indémodable. Seules ses cravates et ses vestons s’accordent à sa fantaisie - Vinny est né gaucher, un défaut que sa mère a corrigé avant qu’il n’arrive sur les bancs de la fac.

☆ 1. Tout commence à Téhéran, en 1809. Vinny n’est pas encore né, mais sa mère, oui. Elle a à peine quelques mois, pourtant, un grand voyage l’attend déjà : grand-mère Ghorbani prépare leur départ, aidé par son mari, un poète qui, après avoir publié le mauvais vers, s’est fait un ennemi du Shah d’Iran ( un garçon de la lignée Qadjar ).
L’or de la famille est emmailloté comme le bébé. On cache même quelques bijoux sur Arghavan - tout le reste sera envoyé par bateau, en espérant que les tableaux et autres babioles de famille ne soient pas perdues dans la traversée.
Il faudra quatre ans à ce clan du vieux sang pour arriver sur les rives d’Amérique du Nord. Avant cela, il faudra traverser la Turquie, la Grèce, l'Italie, puis, la France.
Heureusement, leur fuite est des plus luxueuses : accueilli par de lointains cousins ou même quelques sympathisants du vieux régime, les Ghorbani ont vécu un exil plutôt doux comparé à celui d’autres opposants. Pourtant, grand-mère ne s’en est jamais remise.

☆ 1813 à 1820. Les fuyards sont accueilli par tante Cheryne, installée depuis maintenant plus d’une décennie au Nevada. Elle avait quitté le pays avant même que Karim Khan Zand prenne le pouvoir, suivant la mode ( ceci dit déjà un peu dépassée ) du Nouveau Monde.
Elle fait découvrir au couple Virginia City, une ville en pleine expansion : la population a doublé de volume depuis qu’on a trouvé de l’or dans la région, ainsi que des mines d’argent. Il semblerait que ce soit le moment d’investir : grand-mère Ghorbani laisse à son mari tout le loisir d’écrire pendant qu’elle s’occupe de transformer l’or emmailloté en actions.

☆ 1829. Arghavan a maintenant vingt ans, trois frères, et un travail qui paye bien : elle s’occupe de faire la traduction des entretiens professionnels de sa mère. Elle y rencontre généralement tout un tas de gens, beaucoup qui la regardent de haut, mais d’autres qui ont trop peur de la doyenne pour oser s’en prendre au messager. C’est d’ailleurs lors d’une signature de contrat qu’elle rencontre l'associé d’un bijoutier, Leo Coleman, un garçon discret au tempérament doux et soumis. Arghavan l’épousera trois mois plus tard, durant une cérémonie tout sauf intimiste.
Ils s’installent ensuite ensemble, dans une petite maison à à peine deux rues de celle de ses parents et adoptent, avant de s’essayer à la parentalité, un chien bâtard nommé George.

☆ 1836. Il est né le divin enfant ! Vincent est délivré par une sage femme dans la maison de sa grand-mère, deux semaines plus tôt que prévu. Une fois les présentations faites avec ses géniteurs, la vieillissante madame Ghorbani s’empresse de récupérer l’enfant entre ses serres, comme une harpie.
Lové dans ses bras, la petite chose, encore toute tremblante, n’a pas encore les yeux ouverts. C’est à peine s’il sait qui il est, ou même ce qu’il est. Pour lui, sa grand-mère n’est qu’une extension de lui-même, un point de chaleur rassurant dans un monde plus froid que le ventre de sa mère. Mais pour Farzeen, Vincent est un nouveau monde, un univers entier à peine remis de son Big Bang.
Elle l’observe sous toutes les coutures, charmée par cette vision, s’imaginant déjà ses cheveux brun bouclés qu’elle coiffera, les bobos qu’elle soignera et toute la joie qu’il leur amènera. Puis, une fois qu’elle eut assez rêvé, elle lui tint à peu près ce discours :   “ Kheili khosh tip hasti, aziz-am ! Taa abad dooset daaram, eshgham. “

☆ 1837 à 1844. Vincent a une vie normale, une enfance sans tragédie dans une famille divisée entre artistes et businessmen : son éducation est bonne, ses oncles et ses tantes le couvrent de cadeaux, le vieux George le suit partout et, parfois, la famille entière part en voyage. A six ans, le petit garçon a déjà visité Paris ainsi que la Turquie.

☆ 1854. Il est temps de partir pour ses études. Après avoir passé tous ses étés dans la bibliothèque de grand-mère Ghorbani, Vincent a décidé que le Droit est sa voie - plus utile que la traduction, et un peu plus mondain que la joaillerie, il ne fait pas honneur à ses parents, qui, pourtant, sont plutôt ravis de se dire qu’ils auront un avocat commis à vie.
Avec la refonte du droit américain suite à la fin de la guerre de Sécession, c’est pour Columbia qu’il plie bagage et s’en va pour commencer sa vie d’adulte.

☆ 1864. Ses études terminées avec en poche une spécification dans le droit pénal, Vincent devient auxiliaire juridique pour le bureau d’un député New Yorkais. Il brasse beaucoup de paperasses, pas toujours les dossiers les plus croustillants, mais il s'épanouit dans son travail, tout en lorgnant sur le poste de ses supérieurs.

☆ 1870. Grand-mère Ghorbani ne va pas très bien - Arghavan lui adresse par courrier toutes ses inquiétudes, alors Vincent rapplique.
Farzeen dort toute la journée. Elle se réveille seulement vers seize heure pour boire un peu de thé. Le dernier jour, on lui lit un poème de feu son mari, on ouvre les fenêtres, et on ferme les rideaux.
Vincent hérite de la maison de sa grand-mère. Il ne retournera pas à New-York.

☆ 1877. L’héritier Coleman décroche un job dans un bureau privé d’avocats. C’est grâce à ses nouveaux contacts qu'il rencontre durant un dîner d'affaires la charmante Mathilda. Elle lui fait tout de suite tourner la tête avec ses dents du bonheur et la petite tâche violette qu’elle a au-dessus de l'œil - Vincent trouve que ça donne de belles couleurs à son regard. Et puis, son analyse Des Enchantements de Prudence par Hortense Allart ne l’a pas non plus laissé de marbre - dès la fin du repas, il le lui fait savoir.
Elle acquiesce seulement à sa proposition, n’étant pas demoiselle à s’emballer pour rien - pourtant, c’est elle qui donnera le premier baiser.
Trois mois plus tard, il lui fait sa demande après s’être cassé la cheville lors d’un trek dans les montagnes du Nevada, jugeant que la vie est trop courte pour être vécue sans elle.

☆ 1879. Grâce à l’un des associés du bureau, Vinny fait la connaissance du procureur général de l’Etat, un homme sérieux, quoique pince-sans-rire, avec qui il accroche plutôt bien. Sa vision du système judiciaire et carcéral l’intéresse : c’est son désir de transformer l’Amérique en pays civilisé, un travail de titan, qui pique sa curiosité. Monsieur veut que le système soit juste, unilatéral et surtout moins punitif ( même si la pendaison reste un  moyen efficace de lutter contre les assassins ). Ce qu’il veut, c’est entrer dans la modernité - Vincent, aussi.
Coleman fils ne tarde pas à démissionner de son poste actuel pour rejoindre le bureau du procureur, où il commence seulement en tant que gratte-papier, réglant pour prouver sa valeur des affaires plus ennuyantes les unes que les autres. Mais Vincent aime son travail, alors il le fait bien - ce qui plaît à son employeur.

☆ 1889. Le Nevada est une terre pleine de richesses et de promesses : ceux qui ont sculpté cet Etat avant l’arrivée des trains savaient que tout homme qui s’y installerait ne pourrait être que riche et heureux - mais voilà, c’était sans compter les brigands, la décadence, la mort de la pudeur ainsi que des bonnes manières.
Les petites colonies de pèlerins sont devenues des villes, accueillant une masse grouillante qui rentre et sort dans un turn-over parfois effrayant. Certaines cités, d’ailleurs, échappent encore au contrôle gouvernemental : perdues dans un désert de solitude, trop loin des capitales pour vraiment exister, il faut à ces lieux-dits trouver un peu d’humanité pour ne pas plus sombrer dans la sauvagerie.
Là-bas, les hommes se tirent dessus pour un oui ou pour un non - les procès sont souvent publics, et d’ailleurs administrés par la foule qui s’y presse. Le très fraîchement élu Benjamin Harrison en mourrait s’il voyait l’état de la justice dans ces villes…Comme Silverstone, par exemple.

Sur son bourreau, Vincent reçoit les nouvelles - et aujourd’hui, elles ne sont pas bonnes. Le bilan de l’attaque de Fort Randall le fait presque tourner de l’oeil - ça plus le braquage de la banque, l’adjoint du procureur est bien obligé de voler l’éventail de sa femme pour continuer sa lecture.
Rien ne fait sens, pas même le message rassurant que leur adresse le shérif du coin. Alors, Coleman fils relève toutes ces anomalies dans un plaidoyer qu’il fait à son employeur - lequel le dépêché sur place sans plus tarder. Vincent plie bagage, embrasse sa femme et salue son chien, s’embarquant dans cette aventure avec la joie d’un petit garçon : il ne sait pas bien ce qu’il trouvera dans cette ville minière, mais il sait qu’il apprécie le travail d’enquête. En attendant d’en savoir plus, il prépare la paperasse pour les cours martiales à venir.

Pseudo/Prénom › Ghoest, justine, etc... - âge, pays › 28 ans, Francei. - type de personnage › Inventé - Fréquence rp › U know me - comment as-tu connu le forum ? › Je suis ici depuis trop longtemps avec 46 comptes - Chose à dire ? › I love y’all.